jeudi 26 décembre 2024 20:52

Hanane Bakioui, de gardienne de la paix à commissaire française

Hanane Bakioui fait partie de ces femmes et de ces hommes issus de l’immigration dont le parcours et la persévérance forcent l’admiration et imposent le respect.

Nommée récemment à la direction du commissariat de Saintes, une ville du sud-ouest de la France, située dans le département de Charente-Maritime, la nouvelle patronne des policiers saintais a pris officiellement ses fonctions lundi 1er septembre.

Mère de jumelles, âgées de 8 ans, Hanane Bakioui est originaire du Maroc, pays où elle a vu le jour il y a 37 ans.

« Je suis née au Maroc où je suis restée jusqu'à mes sept ans. Après, nous avons déménagé dans le Gard, à Vallabrègues », confie la commissaire dans un entretien accordé au quotidien régional Sud Ouest. 

Après une maîtrise de droit public obtenue à Aix-en-Provence, la jeune Bakioui rejoint le corps de la police en tant qu’adjointe de sécurité, à Arles. Nous sommes alors en 2002. 

« Il fallait que je travaille. C'était un emploi jeune. Et puis en découvrant ce métier, je me suis dit que je ne pouvais pas faire autre chose. Ça m'a vraiment plu », se souvient-elle.

Se sentant bien armée pour cette profession, Hanane Bakioui décide alors de s’y engager à fond. C’est ainsi qu’elle décide de passer le concours de gardien de la paix qu’elle obtient haut la main.

« Après l'Ecole nationale de la police à Nîmes, je suis rentrée aux Renseignements généraux. Je parle plusieurs dialectes arabes et ça les intéressait. J'y suis restée quatre ans », explique-t-elle au journal français. 

De 2007 à 2012, elle officie dans la sécurité publique à Nice avant de tenter, cette fois-ci, le concours en interne de l'Ecole nationale supérieure de la police pour devenir commissaire. Sans grande surprise, Hanane Bakioui passe brillamment l’examen : elle figure parmi les huit candidats admis au concours sur 150 inscrits. C’est ainsi qu’elle passe directement de gardienne de la paix à commissaire.

Pour son premier poste, la commissaire est nommée à Saintes, commune qu’elle admet avoir choisie pour sa taille humaine. « La Direction centrale de la sécurité publique nous a fait un état des lieux des différents postes à pourvoir. Nous avons eu un panorama complet. Je savais où je mettais les pieds. Il y avait beaucoup de postes en banlieue parisienne. Moi, je voulais commencer dans un commissariat à taille humaine. Je ne connaissais pas du tout la région. Je dois dire que je n'ai pas été déçue », explique-t-elle à la même publication. 

A la question de savoir si le fait d'avoir débuté en bas de l'échelle est un avantage, Hanane Bakioui répond: « Bien sûr. Je sais ce que vivent les gardiens de la paix au quotidien. Je suis passée par là. Les gardes de détenus à l'hôpital, je connais. J'ai même fait partie d'une brigade VTT. Si je devais refaire le même parcours, je le referais. Ça a vraiment été formateur ».

Il est à préciser que la nouvelle commissaire de Saintes est la troisième femme à diriger le commissariat de Saintes depuis quatre ans. Elle succède à Florence Corridor, nommée chef des centres subdivisionnaires de deux arrondissements de Lyon. 

25 Septembre 2014, Alain Bouithy

Source : Libération

Google+ Google+