L'Espagne a remis mercredi au Maroc sept immigrants subsahariens arrivés la veille à bord d'une petite embarcation sur un îlot espagnol proche de l'enclave de Melilla, affirmant avoir agi dans le cadre de la “coopération” entre les deux pays.
Les sept immigrants avaient été repérés mardi matin par des militaires espagnols sur l'île du Congrès, un îlot de l'archipel des Chafarinas (îles Zaffarines), situé à 27 milles nautiques de l'enclave espagnole de Melilla, dans le nord du Maroc, où ils étaient arrivés à bord d'un canot pneumatique.
Les immigrants, “tous en parfaite santé”, selon la préfecture de Melilla, ont été pris en charge par les militaires stationnés sur l'île espagnole, “qui leur ont fourni des rations de nourriture et de l'eau” et fait un contrôle médical.
Le gouvernement espagnol a été récemment mis en cause, notamment par des défenseurs des droits de l'Homme, pour avoir renvoyé au Maroc des immigrés subsahariens qui tentaient de franchir la frontière à Melilla.
Un acte réglementaire
L'Espagne s'était défendue en affirmant que ces renvois au Maroc étaient possibles car les immigrés n'avaient pas pénétré sur le sol espagnol.
Dans le cas des Chafarinas, le gouvernement espagnol a affirmé avoir agi “dans le cadre de la réglementation en vigueur et de la coopération avec le pays voisin”, le Maroc.
“Nous devons prendre en compte le fait que nous parlons de territoires très proches de la côte d'un pays tiers, qui ne peuvent se transformer en un pont d'accès illégal à Melilla ou à la péninsule, au service de mafias qui font le commerce d'être humains”, a déclaré le préfet de Melilla, Abdelmalik El Barkani.
L'Espagne, parmi les pays de l'Union européenne, est l'un des plus exposés à l'immigration clandestine, ses deux enclaves de Sebta et Melilla constituant les deux seules frontières terrestres entre l'Afrique et le continent européen.
17/04/2014
Source : aufait/AFP