vendredi 27 décembre 2024 09:19

Immigration: trop coûteux pour l’Italie, que va devenir Mare Nostrum?

Il y a un an, jour pour jour, le 3 octobre 2013, le naufrage d’un bateau rempli de migrants faisait près de 400 morts au large de l’île de Lampedusa, au sud de l’Italie. En réaction, l’Italie a mis en place 15 jours plus tard, le plan Mare Nostrum. Un an après, il est sur le point d’être suspendu parce que trop coûteux.

Avec notre envoyée spéciale à Naples, Gaëlle Laleix

Lorsque le plan Mare Nostrum a été lancé il y a un an, l’objectif était de surveiller 24h sur 24 les eauxméditerranéennes, et en particulier le canal de Sicile. Depuis le début des opérations, la marine italienne a sauvé près de 100 000 réfugiés. Les autorités italiennes devraient pourtant suspendre le programme le mois prochain.

L’immigration clandestine est l’affaire de l’ensemble de l’Union européenne, tente de faire comprendre en substance l’Italie. Sur le papier, tous les pays membres sont bien d’accord. Mais dans les faits, ce sont ceux du sud de l’Europe qui se retrouvent à gérer le problème. Car le règlement Dublin II les oblige en tant que pays de premier accueil à gérer seuls les demandes d’asile sur leur territoire pour le compte de l’Union.

Fin septembre, l’Union européenne recensait 130 000 arrivées d’immigrés par la mer, dont 118 000 par l’Italie. Le plan Mare Nostrum coûte à la péninsule 9 millions d’euros par mois, auxquels il faut donc ajouter les coûts liés à l’accompagnement de ces migrants une fois sur le territoire. Et au vu de l’ampleur du phénomène, cet accompagnement en Italie relève plutôt du système D.

La Commission européenne s’est engagée à prendre la relève de Mare Nostrum. Mais encore faut-ilmobiliser les États européens. Frontex, l’agence d’aide à la surveillance de l’Union, va lancer un appel à contribution dans les prochains jours. Un excellent test pour la solidarité européenne.

3/10/2014

Source : RFI

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