lundi 25 novembre 2024 05:51

L’investisseur qui produit des œufs liquides pasteurisés « made in Morocco »

Taoufik Harnafi, 43 ans, est l’un de ces Marocains du monde qui ont choisi de revenir investir au Maroc. Portrait d’un entrepreneur qui transforme les œufs de l’état dur à l’état liquide. Un secteur dynamique qui répond aux nouveaux modes de consommation des Marocains, selon lui.

Des œufs en version liquide, qui l’eût cru ? Taoufik Harnafi, entrepreneur et créateur d’Ovo’Riental, une société qui produit des œufs liquides pasteurisés. Après avoir grandi dans la région parisienne et effectué son cursus universitaire et professionnel dans des universités et des entreprises françaises, Taoufik Harnafi décide revenir dans son pays d’origine, plus précisément l’Oriental, sa région natale, pour s’y installer. Un retour au bercail qui ne se fait pas les mains vides, puisqu’il décide d’implanter sa petite et moyenne entreprise (PME) au sein du parc industriel Med Est Selouane, à Nador.

« J’ai suivi une formation en commerce international puis d’autres dans le secteur agroalimentaire, où je me suis familiarisé avec les techniques des procédés de transformation et les échangeurs de chaleurs pour la pasteurisation. J’y ai aussi multiplié les expériences dans plusieurs sociétés en France », confie-t-il dans un entretien à Yabiladi.

Les œufs liquides pasteurisés, ces produits qui « répondent aux nouveaux modes de consommation »

C’est une étude très prometteuse qui est à l’origine de l’entreprise Ovo’Riental. « Nous avions réalisé une étude en amont, assez exhaustive je dirais, basée sur un benchmark réalisé depuis la France avec le concours d’un institut de renom », se souvient Taoufik Harnafi. Et de préciser : « L’intérêt était d’apporter des solutions pérennes bien évidemment, mais qui répondent aussi à des standards internationaux ».

L’entrepreneur commence d’abord par l’acquisition d’un lot de terrain, viabilisé au sein de la zone industrielle Med Est Selouane à Nador, agencée par la MedZ, filiale de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG). Depuis 2012, il est le principal investisseur de son entreprise, dont le chiffre d’affaires annuel plafonne à « plus ou moins » 15 millions de dirhams. Pour l’heure, une dizaine de salariés s’y activent.

« Notre activité réside dans la transformation de l’œuf pour le réduire à l’état liquide et le commercialiser », explique-t-il, notant que ces œufs liquides pasteurisés sont commercialisés auprès des marchés de prédilection : les industriels de la pâtisserie, la restauration hors domicile (RHD) et le secteur hôtelier. Des produits qui visent donc à optimiser le travail de ces utilisateurs, entre autres.

Grâce à des partenariats avec des producteurs locaux et des centres de conditionnement, Ovo’Riental « commercialise des produits qui répondent à des normes internationales sur le marché marocain », dixit Taoufik Harnafi. Les consommateurs deviennent de plus en plus demandeurs de ce type de produits, observe-t-il. L’année dernière a été marquée par la production de 5 milliards d’œufs dans le royaume. La croissance de ce secteur « exponentiel » est de 6 % chaque année, avance-t-il encore.

Apporter sa pierre à l’édifice dans le cadre du développement du Maroc

Son entreprise devrait bientôt passer à la vitesse supérieure en exportant ses produits. « Globalement, lorsque nous avons réalisé l’étude, nous avons pu mettre en exergue la pertinence du marché sur l’échelle nationale au Maroc. En même temps, elle nous a finalement permis de repérer des perspectives d’exportation vers des sociétés étrangères qui sont demandeuses de ce type de produits. » Ovo'Riental, qui compte passer à une vingtaine d’employés, envisage de proposer une gamme de produit avec un choix de diversification important.

Revenant sur son expérience en tant que MRE investisseur, Taoufik Harnafi dit ressentir un changement probant. « Lorsqu’on se présente pour monter un projet, on a véritablement des professionnels qui se mobilisent et qui nous accompagnent jusqu’à la réalisation du projet. C’est quand-même un avantage intéressant. »

Il souligne toutefois une réticence de la part des autres MRE, potentiels investisseurs. « Une grande majorité d’entre eux souhaitent effectivement investir dans le développement du pays de manière générale, mais il y a encore des réticences constatés ici et là », témoigne-t-il. Il ne manque pas d’encourager les autres MRE à venir investir au Maroc et dans leurs régions respectives. Le but étant, selon lui, d’apporter leur pierre à l’édifice dans le cadre du développement et de la dynamique que connaît le royaume.

« Je ne me considère pas comme étant le porte-drapeau des MRE, mais j’ai franchi le pas », se félicite-t-il, avant d’appeler à « sensibiliser les investisseurs potentiels et ne pas manquer de leur signaler tous les outils de financement dont ils peuvent bénéficier ».

15/8/2016, Yassine Benargane

Source : Yabiladi

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