samedi 28 décembre 2024 20:53

La justice française s'oppose à l'extradition du Marocain Khalid Skah vers Oslo

La cour d'appel de Paris a rendu mercredi un avis défavorable à l'extradition vers Oslo de l'athlète marocain Khalid Skah, en conflit avec son ex-épouse norvégienne sur la garde de leurs enfants, a-t-on appris de source proche du dossier.

Vainqueur du 10.000 m des jeux Olympiques de Barcelone en 1992 et double champion du monde de cross-country, Khalid Skah, 47 ans, est au coeur d'un imbroglio diplomatico-juridique entre le Maroc et la Norvège.

Mercredi, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, compétente en matière d'extradition, a rendu un avis défavorable à la remise de M. Skah à la Norvège, en mettant en doute l'impartialité de la justice norvégienne dans cette affaire, selon sa décision, que l'AFP a pu consulter.

Après la séparation entre l'ancien athlète et son ex-épouse, Anne Cecilie Hopstock, leurs deux enfants -aujourd'hui âgés de 17 et 21 ans- étaient dans un premier temps restés auprès de leur père, à Rabat.

Ils ont été rapatriés clandestinement en Norvège par leur mère en 2009, avec l'aide de deux militaires norvégiens.

Oslo a demandé à Paris l'extradition de M. Skah pour soustraction illégale d'enfants entre 2007 et 2009, séquestration et menaces, des accusations qu'il nie avec force.

A l'audience, le ministère public avait préconisé le rejet de cette demande, en déplorant notamment l'insuffisance d'explications norvégiennes sur le départ des enfants du Maroc. Khalid Skah accuse l'ambassade de Norvège de les avoir "enlevés" et d'avoir aidé leur mère à les exfiltrer "illégalement" du Maroc.

"Le ministère public norvégien ne dispose pas d'informations selon lesquelles les autorités norvégiennes auraient été impliquées dans le retour des enfants en Norvège", a répondu Oslo aux demandes de la justice française, selon l'arrêt.

Dans l'arrêt, la cour d'appel observe que les relations maroco-norvégiennes se sont considérablement dégradées après cette affaire. Elle ajoute que rien ne lui permet d'avoir l'assurance, au vu de la réponse norvégienne, que M. Skah ne verra pas "sa situation pénale aggravée en raison de sa nationalité marocaine" s'il est extradé.

"Cet arrêt indique en filigrane que la partialité de la justice norvégienne est à craindre eu égard au problème de l'exfiltration, et au comportement adopté par la Norvège à la suite de cet évènement", a déclaré à l'AFP Me Vanessa Stein, avocate de Khalid Skah.

M. Skah, qui avait été arrêté à l'aéroport parisien d'Orly en juin 2013, avait passé deux jours en détention. La cour a ordonné la levée de son contrôle judiciaire, ce qui devrait lui permettre de récupérer prochainement son passeport.

23 avr. 2014

Source : AFP

 

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