Le haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a dénoncé mercredi une loi adoptée à Chypre limitant les droits de certains réfugiés.
La nouvelle loi prévoit d'accorder à certains demandeur une "protection subsidiaire" plutôt que le statut de réfugié et les avantages sociaux afférents, et pose des conditions très strictes pour les demandes de regroupement familial des réfugiés.
"Nous sommes déçus que Chypre ait baissé son niveau en matière de protection des personnes qui fuient la guerre et les violences", a annoncé dans un communiqué Damtew Dessalegne, représentant du HCR à Chypre.
"Ces personnes sont obligées de partir, ou de rester hors de leur pays, en raison de menaces contre leur vie ou leur liberté", a-t-il rappelé. "Il s'agit de leur donner la possibilité de vivre une vie dans la sécurité et la dignité".
Bien que coupée en deux depuis l'invasion turque de 1974, Chypre fait figure de havre de paix dans une région tourmentée et a accueilli de nombreux réfugiés, dont ceux fuyant la guerre au Liban entre 1975 et 1990.
Mais dans un rapport publié en mars --et dénoncé par les autorités chypriotes comme "partial et infondé -- Amnesty International a dénoncé le traitement "honteux" infligé par Chypre aux migrants et demandeurs d'asile, maintenus des mois en rétention dans "une prison qui ne dit pas son nom".
Et pour ceux qui auront obtenu le statut de réfugié, la nouvelle loi ne permet le regroupement familial que si les liens existaient avant leur arrivée sur l'île et si la demande est déposée dans les trois mois suivant l'obtention du statut.
Pour le HCR, ces restrictions ne prennent pas en compte la situation spécifique des réfugiés et pourraient présenter un "obstacle sérieux" à leur droit à accueillir leurs proches.
16 avril 2014
Source : MAP