lundi 25 novembre 2024 04:33

Les flux migratoire au menu du Forum social mondial de Montréal

Une grande marche, colorée et festive au coeur de Montréal, devait marquer mardi l'ouverture officielle du Forum social mondial (FSM), dont la 12e édition se tient pour la première fois dans un pays riche.

Loin des grands rassemblements de Porto Alegre (sud du Brésil), où s'est tenu le premier Forum social mondial en 2001, les altermondialistes ou intellectuels engagés sont moins nombreux dans l'agglomération québécoise.

Les organisateurs refusent néanmoins d'y voir un essoufflement du mouvement.

"Il est difficile de dire que les forums sociaux mondiaux s'essoufflent, je dénote plutôt une vitalité croissante" avec des forums locaux ou régionaux, a estimé Carminda Mac Lorin, coordinatrice du FSM de Montréal.

Les objectifs ont également glissé au fil des années et la lutte contre la mondialisation a fait place maintenant à des thèmes propres à toutes les sociétés comme les moyens de lutter contre l'évasion fiscale, le réchauffement climatique ou l'accueil des réfugiés fuyants les foyers de conflits.

Les organisateurs du FSM 2016 veulent aborder les problèmes sans clivages entre riches ou pauvres.

"Il faut dépasser la fracture entre le nord et le sud, (...) les inégalités sociales s'accroissent partout", a estimé Raphaël Canet, coordonnateur du FSM 2016.

Le militant brésilien Chico Whitaker, co-fondateur du FSM, convient de la nécessité de trouver des solutions face aux problèmes identiques partout dans le monde.

"Les problèmes que nous vivons dans le tiers-monde sont vécus de la même manière dans les pays industrialisés", a indiqué lundi cet ex-membre du Parti des travailleurs de l'ancien président Lula et maintenant engagé dans les causes environnementalistes.

Les ateliers autour de la question du réchauffement climatique vont se multiplier tout au long des six jours du forum, dont une conférence animée par l'activiste canadienne Naomi Klein, et les quelques milliers de participants débattront également des flux migratoires ou, thème récurrent du FSM, des inégalités de revenus ou l'économie solidaire.

Si le FSM a pris ses quartiers à Montréal en raison d'une société civile animée et militante, selon les organisateurs, la participation est largement régionale comme pour toutes les précédentes éditions depuis 15 ans compte tenu des coûts de déplacement et d'hébergement pour les visiteurs étrangers.

Mais pour une première dans un pays du G7, le forum souffre aussi du refus de visas pour plus de 230 invités, dont quelques figures du tiers-mondisme, comme la militante altermondialiste malienne Aminata Traoré, le président du syndicat palestinien des postiers Imad Temiza ou encore Rogerio Batista, du syndicat brésilien CUT.

Le ministère canadien de l'Immigration a rejeté la responsabilité sur les organisateurs du FSM qui n'ont pas relayé les procédures spécifiques mises en place lors de la tenue d'événements internationaux afin de faciliter les entrées aux frontières.

"Nous avons fait toutes les démarches possibles, nous ne sommes pas des fonctionnaires du gouvernement", a critiqué Raphaël Canet en parlant d'une "procédure longue, difficile et coûteuse" pour les participants étrangers.

C'est donc privé de quelques personnalités que la grande marche de lancement du forum dans les rues de Montréal devait s'ébranler mardi sous un chaud soleil d'été après les premiers débats pour ce grand rassemblement militant.

9/08/2016

Source : AFP

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