Des organisations de défense des droits de l'Homme allemandes ont réclamé mercredi que l'UE consacre plus de moyens pour des opérations de sauvetage en Méditerranée où 2.500 réfugiés ont déjà trouvé la mort cette année dans des naufrages.
"L'Europe doit faire cesser la mort à ses frontières", a martelé le dirigeant de l'organisation de défense des droits des réfugiés Pro Asyl, Günter Burkhardt, lors d'une conférence de presse à Berlin.
"Les projets en discussion (à Bruxelles) laissent craindre le pire: au lieu de renforcer les opérations de sauvetage en mer, on va accroître le repli sur soi", a poursuivi Selmin Caliskan, secrétaire générale de l'antenne allemande d'Amnesty International.
Avec cette politique, l'Union européenne "accepte que la Méditerranée devienne une fosse commune", selon elle.
L'Allemagne, première destination européenne des demandeurs d'asile, souhaite que l'UE consacre à l'avenir davantage de moyens pour lutter contre les bandes organisées de passeurs et assure une meilleure protection des frontières extérieures de l'UE.
Fin août, la Commission européenne a décidé de lancer une nouvelle opération en Méditerranée pour aider l'Italie à faire face à l'afflux de migrants, notamment en provenance des zones de conflit comme la Syrie et l'Irak, alors que la marine italienne a recueilli plus de 100.000 candidats à l'immigration depuis début 2014.
Baptisée Frontex plus, cette opération doit permettre de relayer "Mare Nostrum", un déploiement naval mis en place par l'Italie après des naufrages meurtriers en octobre 2013.
Mais "l'Europe continue en fait de s'isoler, avec toujours plus d'argent et les dernières technologies", selon Mme Caliskan.
"Plus d'isolement, moins de sauvetages en mer et plus de morts, ce sont les plans de l'UE", a dénoncé M. Burkhardt.
Entre 2007 et 2013, l'UE a dépensé deux milliards d'euros pour l'édification de grilles, de systèmes de surveillance, de contrôles à ses frontières et pour financer l'agence de surveillance des frontières Frontex. Mais seulement 700 millions d'euros ont été consacrés à l'amélioration de la situation des demandeurs d'asile, a souligné Amnesty.
Le 10 septembre, quelque 500 personnes se sont noyées lorsque leur bateau a coulé au large de Malte.
Selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 2.500 personnes se sont noyées ou ont été portées disparues depuis le début 2014 en tentant de traverser la Méditerranée.
24 sept. 2014
Source : AFP
