"Les musulmanes du Brésil : les communautés, les institutions et les identités", ouvrage coordonné par Fatiha Benlabbah, directrice de l'Institut des Etudes Hispano-Lusophone (IEHL) et Silvia Montenergo, professeur d'anthropologie à l'Université nationale de Rosario en Argentine, a été présenté mardi soir à l'Université Nova de Lisbonne.
Cet ouvrage publié simultanément en trois langues, le portugais, langue originale, l'espagnol et l'arabe, est constitué d'un condensé de recherches universitaires réalisées par des chercheurs brésiliens sur la pratique de l'Islam au Brésil.
La version arabe a été réalisée par les soins de l'Institut des Etudes Hispano-Lusophones à Rabat, tandis que la version espagnole a été éditée par l'Université Rosario d'Argentine.
Intervenant lors de cette présentation qui s'est déroulée en présence notamment de l'ambassadeur du Maroc au Portugal, Mme Karima Benyaich, de plusieurs chercheurs et professeurs universitaires, Mme Benlabbah a indiqué que cet ouvrage est le fruit d'une édition conjointe entre l'Institut des Etudes Hispano-Lusophones et l'Université de Rosario en Argentine.
Il s'agit du premier ouvrage d'une série de livres que les deux institutions envisagent de publier ensemble sur la même thématique et l'un des projets programmés par l'IEHL dans le cadre de l'espace de recherche 'Intersections : Monde arabe-Amérique Latine'' qui a été créé il y a 4 ans, a dit Mme Benlabbah.
L'histoire de l'immigration au Brésil est marquée par l'arrivée, l'installation et l'intégration d'une importante communauté arabe depuis la fin du XIX siècle, a-t-elle indiqué, ajoutant qu'il s'agit d'une réalité que ce pays partage avec d'autres pays d'Amérique Latine lesquels ont dû être en contact avec la culture arabo- musulmane à partir du 16 siècle.
La présence musulmane au Brésil, a-t-elle expliqué, daterait selon certaines hypothèses, du temps où les morisques, descendants de captifs et d'esclaves et de Portugais convertis au catholicisme, furent expulsés du Portugal en 1496.
Plus tard, les "malês"' sont arrivés au XVII au Brésil, a-t-elle ajouté, notant que selon les chercheurs, ils sont aujourd'hui absorbés et dissouts dans la population catholique et la communauté des afro-brésiliens.
Ce livre, a poursuivi Mme Benlabbah, s'attache à l'étude des communautés musulmanes vivant au Brésil d'aujourd'hui, un pays où, semble-t-il, il y a actuellement un discours officiel multi-culturaliste et où les arabes ne constituent pas uniquement une présence démographique assez significative, mais constituent une référence culturelle différenciée, avant tout, comme altérité ethnique qui est d'autant plus marquée par l'appartenance religieuse quand il s'agit d'arabes musulmans.
Pour sa part, Silvia Montenergo, a présenté un état des lieux des études sur l'Islam en Amérique Latine et au Brésil en particulier, mettant en avant l'importance des études et des auteurs de l'ouvrage.