lundi 25 novembre 2024 12:19

Quand la France expulse à tout prix

La France, pays de l’illégalité et des expulsions ! Telles sont les conclusions qu’on tire en jetant  un coup d’œil sur le rapport 2009 de la Cimade (Comité Inter-Mouvements Auprès Des Evacués) sur les « Centres et locaux de rétention administrative ». La politique du chiffre en termes d’expulsion d’étrangers a fini par aveugler l’Etat français à tel point que les droits humains les plus élémentaires sont bafoués aux pays des Lumières. Synthèse.

Expulser à tout prix pour atteindre les objectifs fixés. Depuis 2004 avec l’instauration de la politique de reconduction aux frontières, la France ne cesse d’augmenter le nombre d’étrangers qu’elle expulse annuellement. Un nombre qui a atteint la barre des 30.000 en 2009. Cette obsession de chiffres choque autant que les procédés utilisés pour expulser les étrangers.

Ainsi, dans cette logique, le gouvernement français est allé jusqu’à adresser des circulaires à une catégorie d’agents de la fonction publique afin qu’ils contribuent au contrôle des étrangers. Ces agents  étaient invités, à chaque fois qu’un travailleur se présente au guichet, à le faire patienter pour contrôler l’authenticité de son titre de séjour !

Des Marocains arrêtés en quittant la France

Toujours dans son obsession d’atteindre ses objectifs, l’Etat français s’est même permis d’arrêter aux frontières des étrangers qui rentraient définitivement chez eux. C’est le cas de dizaines de Marocains, constate la Cimade, arrêtés à la frontière espagnole et retenus dans le centre de rétention de Perpignan alors qu’ils revenaient s’installer définitivement au Maroc.

L’année 2009 a également vu l’expulsion de 12.000 Afghans, venus se réfugier en Europe en raison du chaos qui règne dans leur pays. Les Roms ne sont pas en reste, bien qu’étant issus de pays qui ont intégrés l’UE depuis 2007 (Roumanie et Bulgarie). Depuis 2004 les Roms constituent 30% des expulsés. Le gouvernement français ne se gène pas par ailleurs d’avoir battu le record l’année dernière de rétention de mineurs (enfants) : 300 sont passés par les centres de rétention, parmi eux… des nourrissons !

En outre, la durée de rétention ne cesse d’augmenter. Jadis seulement de 5 jours, un nouveau projet de loi, la cinquième en sept ans,  risque de l’allonger à 45, soit 12 jours de plus que les 32 actuels. Ce qui ne permet toutefois pas au juge des libertés de pouvoir se prononcer sur leurs cas. La loi ayant prévu de bien restreindre les pouvoir du juge des libertés, un des rares recours qui puisse se prononcer sur la légalité de leur détention.

Ces mesures restrictives et d’exclusion que la Cimade qualifie « d’inhumaines » sont bien évidemment motivées par des considérations électorales, dernière carte d’un gouvernement qui peine à satisfaire son opinion publique.

Source : Yabiladi

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