lundi 25 novembre 2024 07:23

Une majorité d'Allemands pour rompre l'accord UE-Turquie

Une majorité d'Allemands estiment que l'Union européenne devrait rompre l'accord conclu avec la Turquie pour freiner les arrivées de migrants et réfugiés sur le territoire européen ainsi que les négociations d'adhésion avec Ankara, montre un sondage publié dimanche par le Bild am Sonntag.

L'accord conclu en mars dernier a drastiquement réduit le nombre d'arrivées de demandeurs d'asile en Grèce, qui se comptaient par milliers dans les mois précédents.

Mais selon l'enquête de l'institut Emnid, 52% des Allemands souhaitent y mettre un terme, alors que 35% veulent le voir perdurer.

Plus des deux tiers des 502 personnes interrogées le 4 août dernier sont également favorables à un gel immédiat de l'aide financière versée à la Turquie en vertu de cet accord et 66% préconisent la rupture des négociations d'adhésion, alors que l'accord migratoire a promis de les accélérer.

Le directeur de la chancellerie fédérale, Peter Altmaier, a prévenu vendredi dans une interview au Berliner Zeitung qu'il n'existait pas d'alternative à cet accord.

Parallèlement, le ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a rejeté la volonté exprimée ces derniers jours par l'Autriche de geler les négociations d'adhésion avec Ankara.

Mais le vice-chancelier et ministre de l'Economie, Sigmar Gabriel, membre comme lui du Parti social-démocrate (SPD), a déclaré dimanche qu'il était improbable que la Turquie adhère à l'UE à moyen terme.

"Je ne crois pas que dans un avenir prévisible, et je parle des dix ou vingt prochaines années, la Turquie ait une chance de devenir un membre de l'UE", a-t-il dit dans une interview que la chaîne de télévision ARD devait diffuser dans la soirée.

De son côté, le gouvernement autrichien a continué de s'interroger sur l'opportunité d'une poursuite des négociations avec Ankara. Dans une interview parue dimanche dans le quotidien Kurier, le chef de la diplomatie autrichienne, Sebastian Kurz, menace de bloquer l'ouverture de nouveaux chapitres dans les négociations d'adhésion. 

07/08/2016, (Caroline Copley; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

Source : Reuters

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