mercredi 27 novembre 2024 07:49

Le gouvernement suit avec un grand intérêt l'impact sur les membres de la communauté marocaine de la nouvelle loi espagnole sur l'immigration, a affirmé le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, M. Taib Fassi Fihri.

Intervenant lors de la séance des questions orales, mardi à la Chambre des conseillers, le ministre a indiqué que le gouvernement veille à préserver les droits et acquis des Marocains établis en Espagne.

La question de l'immigration est devenue très sensible de par son rapport étroit avec des politiques globalement liées à l'aspect sécuritaire d'une part, et aux conditions économiques, d'autre part, notamment pour l'Espagne qui connaît d'importants flux migratoires et enregistre, de plus en plus, de taux de chômage assez élevés avoisinant les 20 pc parmi les migrants, a expliqué M. Fassi Fihri dans sa réponse lue en son nom par le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, M. Mohamed Ouzzine.

Pour ce qui est du visa, aucune nouvelle mesure claire en la matière n'a été décidée, a souligné M. Fassi Fihri, notant qu'il s'agit là d'une question de souveraineté qui ne répond à aucune règle.

Dans plusieurs cas, le refus ou l'accord du visa n'est pas motivé, et les services du ministère interviennent quand même auprès des services consulaires espagnols lorsqu'il s'agit de cas humanitaires concernant une demande de visa pour raison médicale ou en cas de décès, a-t-il ajouté.

Le ministre a, en outre, indiqué que lors des rencontres officielles, des réunions des commissions mixtes, ou des manifestations internationales, le ministère appelle l'Espagne à inciter ses services consulaires à traiter avec flexibilité les demandes de visa présentées par les citoyens marocains.

Le Maroc a toujours appelé à un traitement global du phénomène de l'immigration dans toutes ses dimensions, a-t-il dit.

La nouvelle loi espagnole sur l'immigration, entrée en vigueur en décembre 2009, consiste essentiellement en la prolongation de la durée de rétention administrative de 40 à 60 jours pour ceux qui enfreignent le statut de résidence, la limitation du droit au regroupement familial et le durcissement de contrôle et des sanctions à l'égard d'employeurs qui emploient des immigrés clandestins.

Source : MAP

Bank Al Maghrib vient d’octroyer à Bank Al Amal l’agrément de banque. L’organisme, initialement créé pour accompagner les Marocains résidant à l'étranger dans leur démarche d’investissement, sera désormais habilité à collecter les dépôts, au même titre que les banques. Mais, point important, 40% du capital a été acheté en juin 2009 par la banque populaire. Ce qui laisse supposer que Bank Al Amal pourrait passer sous le giron de la banque des Marocains du Monde, la business Unit de la Banque Populaire en charge des MRE.

Véritable coquille vide, fiasco total... Tous ces qualificatifs et d’autres à la même signification ont été utilisés pour désigner ce qu’était, depuis de longues années, Bank Al Amal. L’organisme, créé en 1989 avait pour vocation initiale de d’accompagner les Marocains Résidents à l’Etranger dans leur démarche d’investissement et de financer ces investissement. Mais les résultats furent bien piètres. Peu d’informations circulent sur le bilan de ces années d’existence, créant le trouble dans les esprits. Quels types de dossiers ont été financés ? Sur quels critères se faisaient les sélections ? Quels étaient les taux pratiqués ? Et, en définitive à quoi servait l’institution dans la mesure où les banques elles aussi finançaient des projets d’investissement ?
Des années ont passé sans que rien ne soit fait. De temps à autre, le sujet de Bank Al Amal et de son inefficacité était remis sur le tapis... Puis relégué à nouveau aux oubliettes.

Jusqu’en juin 2009. La Banque Centrale Populaire en achète 40% du capital et affirme vouloir « faire redémarre la machine ». Sous quelle forme ? On n’en saura pas plus jusqu’à ce que Bank Al Maghrib, la banque centrale marocaine, accorde à l’organisme l’agrément de banque. Bank Al Amal pourra donc désormais délivrer des crédits, collecter des dépôts...tout comme la Banque des Marocains du Monde, la business Unit de la banque centrale populaire en charge des MRE. Problème : la banque centrale populaire aura sous son giron deux entités destinées à la même cible et... en charge exactement de la même clientèle.

A moins de faire fusionner les deux. Ce serait la solution logique : Bank Al Amal absorbée par la banque des marocains du monde. Aucune information ne filtre pour l’heure sur la stratégie que compte adopter la banque centrale populaire mais tout laisse à croire que ce sera la solution adoptée ne fût-ce que par rapport au réseau. Quel réseau Bank Al Amal utilisera-t-elle pour toucher sa clientèle ?

Source : Bled.ma

Le Maroc a appelé, lundi à Beyrouth, à la mise en place d'un réseau de centres culturels pour la propagation de la culture arabe sous toutes ses formes et tendances à travers le monde arabe.

Dans un message adressé à la première conférence des politiques culturelles dans le monde arabe, qui s'est ouverte lundi matin à Beyrouth, et distribué aux délégations arabes participantes, le ministre de la culture, M. Salem Himmich, a estimé que ce réseau sera d'un grand apport pour enrichir et diversifier les échanges culturels interarabes et contribuera, de la sorte, à la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement.

Ces objectifs, a rappelé le ministre, doivent aussi permettre de mettre en place un ordre mondial humanitaire dont les contours doivent être définis de commun accord, et qui aurait pour fondement le développement culturel qui viserait l'épanouissement des peuples et favoriserait une paix juste et durable dans le monde.

Le monde arabe recèle toutes les potentialités historiques et civilisationnelles qui le prédisposent à devenir un pôle d'attraction par excellence dans tous les domaines du développement humain, et dont le moteur n'est autre que la culture, a dit le ministre.

" L'histoire du monde arabe regorge d'exemples vivants d'échanges culturels riches et fructueux, ce qui doit nous inciter à redoubler d'efforts afin de rendre plus denses et plus diversifiées nos relations culturelles dans le cadre de politiques culturelles efficientes et méthodiques ", a-t-il fait remarquer.

M. Himmich a, d'autre part, rappelé les efforts déployés par le Maroc dans ce domaine, soulignant le souci constant de SM le Roi Mohammed VI de faire en sorte que le Royaume puisse être au diapason des exigences du troisième millénaire et de ses défis tant économiques, politiques, sociaux et culturels.

La première décennie du règne de SM le Roi a surtout été marquée par le lancement de plusieurs initiatives de grande envergure. Le Maroc s'est ainsi réconcilié avec son passé en procédant à une relecture de sa mémoire à travers la mise en place de l'Instance Equité et Réconciliation (IER) comme il a rendu justice à la femme marocaine en révisant les codes de la famille et de la nationalité. De même, a encore rappelé le ministre, l'Etat a mis en place une nouvelle approche du développement humain basée sur la proximité pour combattre la pauvreté et réduire les disparités sociales.

Le ministre a plaidé pour la mise en place d'un plan national de développement culturel qui déterminerait les priorités et les objectifs de chacun des intervenants dans le domaine culturel.

Il a souligné que son département est déterminé à instituer une politique culturelle nationale, globale et intégrée avec comme fondements une décentralisation de la politique culturelle pour accompagner le processus de régionalisation élargie pour laquelle le Maroc a opté comme une option stratégique à même de satisfaire les exigences de la bonne gouvernance.

Dans ce sens, le ministère compte approfondir les connaissances relatives à notre patrimoine culturel, mieux faire connaître les diverses composantes de notre culture et tirer profit des expériences réussies dans le domaine, a conclu le ministre.

Source : MAP

Plus de 2.500 Marocains résidant à l'étranger (MRE) ont été enregistrés à l'entrée de Bab Sebta depuis le lancement, samedi dernier, de l'opération Marhaba 2010, a-t-on appris lundi auprès des services de douanes.

Ces chiffres qui concernent uniquement les journées de samedi et dimanche, font état également de l'entrée en territoire marocain de prés de 350 véhicules toutes catégories confondues.

Dans une déclaration à la MAP, M. Cherradi Abdelkrim, ordonnateur de la douane au poste de Bab Sebta, a indiqué que toutes les mesures ont été prises par son administration en vue de faciliter l'accueil des MRE, notamment avec la mobilisation de plus de 130 douaniers et douanières.

Cet effectif, a-t-il précisé, a reçu au préalable des séances de formation en matière d'accueil, de contrôle et d'information.

L'administration de la douane a, par ailleurs, mis sur place une cellule d'accueil pour informer les MRE de tout ce qui a trait au domaine douanier, et recevoir leurs doléances en vue de les aider à résoudre les problèmes qui peuvent surgir.

Parmi les autres mesures prises par la douane au niveau de Bab Sebta, M. Cherradi a cité l'ouverture de couloirs réservés aux MRE et l'équipement de ce poste en ordinateurs dernière génération afin de permettre la célérité et la fluidité du passage.

En prélude au lancement de l'opération Marhaba qui prendra fin le 15 septembre prochain, l'ordonnateur de la douane a fait état de plusieurs réunions avec les différents intervenants, notamment la Fondation Mohammed V, en vue de faciliter le passage au niveau de ce poste frontalier "dans la sérénité tout en prenant les précautions de sécurité qui s'imposent".

Il a également évoqué la nouveauté cette année qui consiste en le relèvement du plafonnement des articles cadeaux exempts de droits de douane pour les MRE passant ainsi de 15.000 à 20.000 dh.

Rappelons que l'accueil des MRE en provenance d'Algésiras se fera pour la première fois au Port Tanger-Med ouvert le 17 mai dernier.

L'opération transit 2010 est organisée par une Commission nationale spécialisée, sous la présidence du ministère de l'Intérieur. Elle est composée de 30 instances représentant les ministères, les autorités en charge de la sécurité et les établissements concernés.

Source : MAP

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Taïb Fassi Fihri s'est entretenu, lundi à Rabat, avec la représentante spéciale US des communautés musulmanes, Mme Farah Anwar Pandith, actuellement en visite au Maroc.

Ces entretiens ont porté notamment sur les moyens de consolider davantage les liens de coopération et de partenariat entre le Maroc et les Etats-Unis dans tous les domaines.

Dans une déclaration à la presse à l'issue de cette entrevue, Mme Pandith a expliqué que son poste, créé en 2009, vise à mettre en oeuvre une vision basée sur le respect des valeurs du monde musulman, une approche prônée par le président américain Barak Obama.

Par ailleurs, la responsable américaine a exprimé sa fierté d'assister, en tant qu'invitée spéciale, au Festival de Fès des musiques sacrées du monde, notant que cette manifestation culturelle chargée de symboliques, est de nature à contribuer au renforcement de la paix dans le monde et à la promotion du dialogue entre les peuples et les civilisations.

Mme Pandith a eu auparavant des entretiens avec M. Ahmed Abbadi, secrétaire général de la Rabita Mohammadia des ouléma du Maroc et M. Ahmed Kostas, Directeur des affaires islamiques au ministère des Habous et des Affaires islamiques.

Source : MAP

Le chef du parti populiste a bâti sa campagne sur une croisade contre l’islam. Il espère doubler la mise. Et le PVV veut s’allier aux libéraux.

Il arrive !" Deux BMW blindées déboulent sur le petit parking de Spijkenisse, dans la banlieue sud de Rotterdam. Les rideaux sont tirés. Les gardes du corps bondissent du second véhicule, puis, du premier, Geert Wilders descend, telle une star de la Croisette, et sourit aux caméras de la télévision. Vêtu d’un imper blanc, aux couleurs du Partij voor de vrijheid (PVV), et d’une cravate vert pomme, l’homme le mieux protégé des Pays-Bas serre quelques mains et signe son premier autographe.

La femme qui a donné l’alerte glousse de satisfaction. C’est la première fois qu’elle voit Geert Wilders. "J’ai voté pour la liste de Pim Fortuyn en 2002", dit cette infirmière de Spijkenisse. "Je voterai cette fois-ci pour Wilders. Un demandeur d’asile est venu chez nous au milieu de la nuit alors que ma fille était seule à la maison... Ma fille est harcelée dans la rue par des Marocains... Elle n’ose pas prendre le métro "

Dans la foulée, un autobus blanc déverse plusieurs dizaines de militants, tous habillés de blanc. Les tracts sont prêts, d’une limpide simplicité: "Meer veiligheid, minder immigratie".

Geert Wilders joue ici sa dernière journée de campagne. Les sondages sont prometteurs. Ils annoncent 18 sièges pour le PVV, deux fois plus que les neuf que compte le parti populiste à la deuxième chambre du Parlement néerlandais. Mais il aurait pu faire plus s’il n’y avait une crise économique, devenue le thème majeur des législatives qui auront lieu ce mercredi aux Pays-Bas.

Selon les sondages, le PVV (qui n’a été créé qu’en 2005) est le quatrième parti de l’échiquier néerlandais, dominé par les libéraux du VVD (environ 37 sièges sur 150), les travaillistes du PVDA (environ 30) et les chrétiens-démocrates du Premier ministre sortant, Jan Peter Balkenende (environ 24).

Le PVV est l’incarnation de la nouvelle droite populiste européenne, qui a rompu avec l’extrême droite fascisante, mais reste fondamentalement xénophobe. Son leader Geert Wilders est un ancien du parti libéral. Il a été nourri aux idées iconoclastes et conservatrices de l’ancien commissaire européen Frits Bolkenstein.

Wilders doit son ascension à la croisade qu’il mène "contre l’islamisation des Pays-Bas" et pourtant, dans cette banlieue de Rotterdam, il n’y a guère que quelques Antillais à s’aventurer.

Pendant une heure top chrono, le leader du PVV va traverser ce samedi le marché et le centre commercial de Spijkenisse, étroitement encadré par six gardes du corps dont l’un porte même un bouclier antiballes.

Wilders est avant tout une star de l’écran et si peu de gens lui posent des questions, beaucoup demandent à être pris en photo avec lui -surtout des femmes.

Certains le harponnent sur des thèmes plus pointus. La retraite à 67 ans ? Wilders est contre, comme les travaillistes, car à 65 ans, date butoir actuelle, chacun mérite de profiter d’une retraite méritée. Sortir de l’euro ? "Pas maintenant", répond le candidat, "mais si cela continue avec les Hongrois, les Espagnols, les Portugais, alors il faudra revenir à un florin fort. Mais nous espérons que cela ne se produira pas."

Le programme du PVV est fait d’idées simples -"10 000 policiers supplémentaires", "rapatrier le pouvoir de Bruxelles vers les Pays-Bas", "fermeture de toutes les écoles musulmanes"- et ratisse large. Wilders en veut particulièrement aux "élites de gauche" et promet, s’il vient au pouvoir, de couper dans tous les budgets qui ont, selon lui, leurs faveurs, comme la coopération au développement, les contributions à l’Union européenne, les "fonctionnaires" ou "l’immigration de masse".

A Spijkenisse, tout le monde ne partage pas les idées du leader populiste. Un homme âgé lâche un "smeerlap" avant de cracher dans le sillage de la délégation, sous les yeux effarés de son épouse. Un autre, du haut de son étal du marché, interpelle directement "Monsieur Wilders" et l’interroge poliment sur la retraite à 65 ans. Le candidat répond avec la même civilité.

"Il y a beaucoup d’instabilité dans l’économie", explique Lucien Vandrunen, ce commerçant de 46 ans, une fois la caravane passée. "Donner le pouvoir à des partis instables, c’est dangereux. Nous avons eu cela aussi avant la guerre."

Si les sondages disent juste, le parti de Geert Wilders est devenu une force influente de la scène politique néerlandaise. Il n’a pas l’expérience du pouvoir. Malgré sa victoire aux municipales du 3 mars à Almere, une ville de 190 000 habitants voisine d’Amsterdam, les autres partis l’ont relégué dans l’opposition en créant une majorité alternative. Cette tactique pourrait se répéter au niveau national, bien que Wilders caresse ouvertement l’espoir de former une coalition avec les libéraux. Le PVV a déjà gagné une manche. Il a imposé le thème de l’immigration dans le débat électoral. Et les électeurs, avertit le candidat, "préfèrent toujours l’original à la copie".

Source : Lalibre.be

Après 21 ans d'existence, Bank Al Amal devient enfin une banque à part ! L'institution a eu finalement l'autorisation de Bank Al Maghrib pour pouvoir collecter des dépôts, ce qu'elle ne pouvait pas faire depuis sa création en 1989. La banque avait, en effet, été créée, dans le but d'accompagner les MRE en leur finançant leurs projets au Maroc. Mais, contrairement aux autres banques commerciales, BAA, tout en octroyant des crédits, ne pouvait collecter des dépôts et devait donc se refinancer auprès d'autres bailleurs de fonds dont des banques. Ce qui la rendait moins compétitive à cause du renchérissement du coût de ses ressources. La banque des MRE a traîné cette malformation depuis sa naissance pour se transformer pratiquement en coquille vide, sous l'effet de l'intensification de la concurrence.

Il a fallu attendre juin 2009 pour qu'une première lueur d'espoir apparaisse : la Banque centrale populaire prenait le contrôle de l'établissement en rachetant 40% du capital et en annonçant qu'elle comptait réellement faire redémarrer la machine. Promesse tenue. Saisie officiellement en février 2010, la Banque centrale a finalement autorisé BAA à procéder à la collecte de dépôts mais uniquement auprès de la clientèle des MRE. La décision prise à la mi-avril vient, en effet, d'être publiée au Bulletin officiel du 27 mai. Mieux vaut tard que jamais.

Source : La Vie eco 


Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, souhaite élargir aux universités un diplôme destiné à former les futurs imams et dispensé à l'Institut catholique de Paris depuis 2008. Un projet qui divise.

A l’institut Catholique de Paris (ICP), la formation "Religion, laicité, interculturalité" a la cote. Le diplôme qui permet aux futurs cadres cultuels musulmans de se former à la culture et au droit français a trouvé ses adeptes. En deux ans, des centaines de candidatures ont afflué, contre une vingtaine en 2008, vers cet établissement dont le statut privé lui permet de délivrer un enseignement qui n’interfère pas avec la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat.

Fort de ce succès, Eric Besson a annoncé le 15 mai dernier son intention d’étendre cette formation à deux universités publiques dont on connaîtra les noms courant juillet. Une décision inédite en France mais dont la perspective divise déjà les facultés sur le respect du principe de la laïcité.

Une formation profane et non religieuse

Il y a trois ans, la Mosquée de Paris plaidait déjà aux portes de Paris-IV Sorbonne et de Paris-VIII pour les convaincre de dispenser cette formation. Les deux universités lui opposèrent un refus catégorique. Raison invoquée : l’Etat ne s’immisce pas dans les affaires religieuses. Une décision soutenue par certains enseignants de la Sorbonne comme ce professeur, qui souhaite rester anonyme en raison de la nature "sensible" du sujet, et qui prône une stricte neutralité des pouvoirs publics dans la gestion des cultes. "Les imams symbolisent la croyance, la foi, l’université enseigne le doute et la connaissance. C’est incompatible", déclare-t-il. C’est pourquoi, il coupe court au débat en proposant de faire venir les professeurs à la Mosquée de Paris.

Une position que comprend mal Djelloul Seddiki, directeur de l’Institut de formation de la Mosquée de Paris, en charge de la formation religieuse des futurs imams. "Nous ne demandons pas aux universités de dispenser des cours de religion, mais de donner des cours de philosophie, d’histoire, de sociologie", explique-t-il. Pour lui comme pour Bruno Sire, président de l’université de Sciences sociales à Toulouse, la distinction est claire : l’université s’occupe de la formation culturelle (histoire, droit…), la Mosquée de Paris de l’enseignement théologique. "La vocation de l’université n’est pas dogmatique. Nous sommes là pour apporter des connaissances et des compétences, c’est tout", note le président de la faculté. L’Institut Catholique de Paris tient par ailleurs à rappeler que ce cursus est ouvert à tous les étudiants, les cours sont dispensés par des professeurs agréés et non par des religieux.

Un diplôme rassurant pour les autorités publiques

Cette formation devrait permettre de réduire l’importation d’imams autoproclamés des pays musulmans qui parlent mal le français et dont les prêches peuvent se révéler violents. C’est du moins l’avis de Mohammed Moussaoui, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) qui souligne l’enjeu politique du diplôme : "La formation des imams échappe au contrôle de l’Etat. Il faut que les futurs guides spirituels soient bien intégrés, rassurent les autorités et délivrent un message de paix car l’islam de France cherche encore sa voie. Pourvu qu’il soit toujours apaisé et modéré à l’image des milliers de citoyens français musulmans."

Source : France 24

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