samedi 30 novembre 2024 05:30

Le président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), M. Driss El Yazami a appelé au renforcement de la coopération avec les nouveaux acteurs associatifs en matière d'enseignement des langues de l'immigration.

Intervenant au terme des travaux de la conférence internationale "Langues en immigration : mutations et nouveaux enjeux", organisée les 24 et 25 juin à Rabat, M. El Yazami a précisé que cette coopération doit se faire après une certification des programmes et de la pédagogie mis en oeuvre et faire l'objet d'une évaluation périodique.

Cité par un communiqué du CCME, M. El Yazami a également fait part de la disponibilité du Conseil de continuer le processus de discussion avec l'ensemble des acteurs, notamment par la tenue de séminaires au sein même des pays d'immigration, mettant l'accent sur la nécessité de procéder à des évaluations régulières des efforts importants consentis par le Maroc dans ce domaine.

Par ailleurs, alors que le ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, M. Mohamed Ameur, a rappelé les grandes lignes du plan d'urgence adopté il y a quelques mois par le gouvernement dans ce domaine, le président délégué de la fondation Hassan II des MRE, M. Omar Azziman, a insisté sur la nécessité d'une évaluation des expériences cumulées durant les trois dernières décennies en matière d'enseignement de la langue et de la culture d'origine.

Les conclusions de ces expériences devraient servir de tremplin pour une coopération plus ajustée entre les différents partenaires publics marocains, en association avec leurs homologues des pays d'accueil et des acteurs sur place, qui devraient être multipliés au regard du caractère mondiale de l'émigration marocaine, a insisté M. Azziman.

Issus de neuf pays (la Belgique, l'Espagne, la France, les Etats-Unis, l'Italie, le Royaume-Uni, l'Allemagne, les Pays-Bas, le Canada et du Maroc), près de 130 chercheurs, responsables publics du Maroc et acteurs associatifs de la communauté marocaine et représentants des gouvernements étrangers partenaires, ont établi durant ce séminaire un bilan de l'ensemble des dispositifs mis en place en matière d'enseignement des langues arabe et amazighe, indique le communiqué du CCME.

Il a ainsi été constaté la diversité des dispositifs, le nombre grandissant des acteurs intervenant dans ce domaine ainsi que les différentes contraintes qui entravent l'accomplissement de leur mission.

A cet égard, la tension existant entre ces dispositifs et les mutations continues des communautés marocaines (dont en premier lieu l'émergence des nouvelles générations) a été analysée ainsi que l'inadaptation de certains outils mis en place à la fin du siècle dernier.

En outre, plusieurs intervenants ont souligné l'intérêt de la mise en œuvre par les divers gouvernements européens d'un cadre européen commun de référence en matière de programmes scolaires et d'enseignement des langues vivantes, insistant, d'un autre côté, sur la nécessité pour l'enseignement des langues de l'immigration de s'y adapter.

Source : MAP

Entretien avec le Représentant Résident du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), M. Johannes van der Klaauw, sur l'évolution de la perception du statut des réfugiés au Maroc…Suite

Des groupes gnaoua prendront part à la 13-ème édition du Festival des Traditions du Monde à Sherbrooke, prévu du 11 au 13 aout prochain au Québec.

Cette invitation a été l'objet d'un accord de partenariat signé, dimanche, entre l'association "Yerma Gnaoua" et les organisateurs du festival canadien, en marge du festival "Gnaoua et musiques du monde", organisé du 24 au 27 juin dans la cité des Alizés.

Créée en 2009, l'association "Yerma Gnaoua" a pour objectif de sauvegarder le patrimoine immatériel de la confrérie et de favoriser la création musicale à travers la formation et sa transmission aux jeunes.

Regroupant les grands mâalams gnaouis, l'association contribue aussi à la pérennisation du Festival d'Essaouira, véritable vitrine de l'art gnaoui et à favoriser cette musique à travers des résidences d'artistes et des partenariats avec des festivals et artistes étrangers.

Cette association s'est, également, assignée comme mission d'oeuvrer pour que l'UNECSO accorde à la culture gnaouie le statut de patrimoine culturel immatériel universel.

Par ailleurs, les 23 mâalems qui ont pris part à cette 13-ème édition du festival ont tenu une réunion et entériné la décision d'engager le travail de retranscription des textes et de la musique des Gnaoua, projet dont la direction scientifique sera assurée par le musicologue Ahmed Aydoun.

Le rideau est tombé, dimanche soir, sur le festival d'Essaouira, organisé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI.

La magie de cette édition n'avait d'égal que la passion partagée quatre jours durant entre artistes et public pour la musique gnaouie et sa capacité fascinante d'aller à la rencontre des musiques du monde.

Initié en partenariat avec l'association Essaouira-Mogador, ce festival a le mérite d'avoir réhabilité l'art gnaoui en tant que composante du patrimoine national et poussé les mâalems gnaouis sur le devant de la scène musicale, tant nationale qu'internationale.

Source : MAP

Fatima Zibouh pointe un décalage entre population d’origine étrangère et sa représentation. MR et Ecolo doivent faire des efforts, note-t-elle.

Comment le vote "ethnique" a-t-il influencé les résultats du scrutin fédéral du 13 juin dernier ? Tentative de réponse avec Fatima Zibouh, chercheuse à l’Université de Liège et auteure d’une étude sur la participation politique des élus d’origine maghrébine lors des élections régionales de 2004. Il faut également rappeler la polémique née de la désignation de la jeune femme voilée au conseil d’administration du Centre pour l’égalité des chances. Si Fatima Zibouh assure qu’elle n’est aucunement membre d’Ecolo, c’est bien le parti vert qui l’a proposée à ce poste.

Mais retour à l’analyse des élections, parti par parti. "La présence sur les listes de candidats d’origine étrangère est beaucoup plus forte lors des élections communales, a fortiori dans les communes à forte densité de population d’origine étrangère, entame Fatima Zibouh. Cette présence diminue pour les régionales et encore pour les élections fédérales. Les résultats des dernières élections montrent que le pourcentage d’élus d’origine étrangère est inférieur au pourcentage de personnes d’origine étrangère dans la population. Il y a un décalage." Pour elle, deux explications s’imposent. D’abord le fait que les partis politiques ont eu finalement très peu de temps pour constituer leurs listes, compte tenu du caractère anticipé du vote. Et en second lieu, l’idée selon laquelle, pour les partis, le vote "allochtone" représente un enjeu électoral beaucoup moins important (les non-Belges ne votant que pour les communales) que pour des élections qui se déroulent à d’autres niveaux de pouvoir.

"Oui bien sûr des candidats d’origine étrangère se sont présentés, surtout au parti socialiste, ajoute Fatima Zibouh. Je pense naturellement à la ministre de la Culture (Fadila Laanan) ou au secrétaire d’Etat Bruxellois (Emir Kir), c’est également le cas au Sénat. Ce qui fait dire à certains que le fait de tenir compte de l’évolution sociologique du pays permet d’engranger des voix. À cet égard j’ai été marquée par les déclarations d’Olivier Maingain, pour qui ce n’est suffisamment pas le cas au MR".

Le CDH, en revanche, joue la carte "allochtone" depuis un certain nombre de scrutins, sans pour autant en récolter un avantage déterminant. "Mettre un candidat d’origine étrangère ne suffit pas, commente Fatima Zibouh. Il faut également tenir compte des préoccupations de ces populations. Je rappelle que selon une étude de l’ULB, près de 50 % des musulmans votent socialiste alors qu’on aurait pu imaginer que cet électorat se dirigerait naturellement vers le CDH, réputé plus proche du religieux".

Quant à Ecolo, "il va devoir aussi tenir compte de l’évolution qu’annoncent les démographes s’il veut engranger plus de voix", indique Fatima Zibouh, qui précise que les préoccupations d’Ecolo sur l’environnement sont surtout celles de classes moyennes et ne touchent pas forcément les populations d’origine étrangère. Au final, même si tous les sièges n’ont pas été attribués (jeux des suppléances et des cooptations obligent), la présence d’élus d’origine étrangère ne s’annonce pas si insignifiante que cela au Parlement. Ainsi, la N-VA fait entrer deux candidates, d’origines turque et marocaine, à la Chambre qui, pour l’heure, devrait compter 6 députés d’origine non belge sur 150, apportés par le PS, le SPA, la N-VA, le CD&V Ecolo et Groen ! Au Sénat, sur 40 sièges à élection directe, trois devraient être occupés par des élus d’origine étrangère. Trois autres peuvent encore se trouver parmi les 21 sénateurs de Communauté et cooptés.

Source : Lalibre.be

La population flottante de travailleurs migrants chinois a atteint un chiffre record de 211 millions de personnes en 2009, et devrait atteindre 350 millions d'ici 2050 si les politiques du gouvernement restent telles qu'elles sont, d'après un rapport publié samedi.
Ce nombre pourrait cependant augmenter moins vite si le nombre des nouveaux travailleurs venant s'ajouter à la population migrante continue de baisser chaque année.

D'ici 2050, on estime que ce sont seulement quelque 3 millions de ces personnes qui devraient s'ajouter chaque année à la population migrante, une forte différence par rapport aux 6 millions actuels qui rejoignent la population de travailleurs migrants chaque année. Ce rapport sur la population flottante de la Chine est le premier de son genre à être publié par la Commission Nationale de la Population et du Planning Familial, et sera mis à jour chaque année dans l'avenir.

« La migration des personnes, qu'elles soient chinoises ou étrangères, contribue au développement de la Nation, et par conséquent elles devraient être protégées par la loi », a dit Thomas Sinkovits, le représentant pour la Chine de l'Organisation Internationale pour les Migrations, lors de la présentation du rapport.

De même, a-t-il dit, les droits de cette population flottante devraient-ils être hautement respectés et être les mêmes que ceux des habitants locaux.

« Du fait du système du hukou, ou permis de résidence, propre à la Chine, cette énorme population mobile est quasiment devenue une sorte de troisième catégorie, en plus des populations rurales et urbaines », dit Zhai Zhenwu, Directeur de l'Ecole des études sociologiques et de la population à l'Université Renmin de Chine. La Chine doit assurer à ces travailleurs migrants l'égalité des droits pour les services publics, quelque soit leur statut à l'égard du hukou, a-t-il dit.

Actuellement, les travailleurs migrants qui peinent depuis des années dans les villes n'ont pour autant pas les mêmes droits que leurs homologues urbains, dont les services de santé génésique et de planning familial, les programmes de protection sociale comme l'assurance accidents du travail, et l'accès aux ressources locales d'éducation pour les enfants, dit M. Zhai.

De plus en plus de familles du pays déménagent vers d'autres villes et choisissent d'y établir leur foyer, mettant davantage de pression sur le gouvernement pour qu'il procède à la réforme de ses politiques de gestion et de service à destination des populations migrantes, afin de leur assurer des moyens d'existence, a ajouté M. Zhai.

En Chine, bien que le nombre de migrants à longue distance ait baissé en 2009, du fait d'une plus faible demande en main d'oeuvre à cause de la crise financière, la tendance générale à long terme de déplacement de population vers les zones côtières de l'Est et les pôles-clés du trafic ne changera pas, d'après le rapport.

« Cela contribue aussi à maintenir la stabilité sociale et l'harmonie », dit Li Tie, qui dirige le Centre de recherche sur le développement de la ville et des banlieues, qui dépend de la Commission Nationale du Développement et de la Réforme.

Les émeutes qui ont éclaté en périphérie de Paris en 2005, par exemple, étaient liées à un mécontentement croissant d'immigrés marginalisés, principalement d'origine africaine, ont dit les experts.

En Chine, aujourd'hui, le problème des migrations internes et le besoin de travailleurs migrants doivent être traités, a insisté M. Li.
En réponse, la Commission a mis en place en 2008 un département de gestion et de service destiné à aider les migrants à s'intégrer dans la société de leur lieu de résidence et à jouir progressivement des mêmes droits que les habitants locaux.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne

Pour la première fois sous la Ve République, un premier ministre va inaugurer une mosquée. Lundi matin, François Fillon est attendu à Argenteuil, en banlieue parisienne, à la mosquée al-Ihsan, un ancien bâtiment industriel de Renault, acheté il y a vingt ans par un entrepreneur algérien, et transformé, au long des années, grâce aux dons des fidèles, en grande mosquée de 3 000 mètres carrés avec son minaret.

Le ministre des Cultes, Brice Hortefeux, sera également présent, mais c'est François Fillon qui prendra la parole, avec la claire volonté d'apaiser les musulmans de France. Ils forment la plus importante communauté en Europe, avec près de 5 millions de personnes. Seuls 15% sont pratiquants, une proportion semblable aux autres religions. Mais les débats récurrents sur l'islam, le radicalisme, l'identité nationale ou la burqa ont suscité un malaise au-delà des simples croyants.

À une semaine du vote

Matignon entend rétablir la confiance à une semaine du vote de la loi qui interdira le port du voile intégral dans l'espace public et donner des gages. Au début du mois, les conseillers du premier ministre avaient déjà élaboré avec le Conseil français du culte musulman (CFCM) une convention pour «mieux suivre» l'évolution des actes ou menaces dirigés contre les musulmans. Sur 1 026 faits racistes recensés en 2009, 314  ont été commis au préjudice de personnes ou lieux de culte musulmans. Ce décompte spécifique était réclamé par les responsables musulmans depuis des années. En vain. Car le concept et la mesure de «l'islamophobie» sont polémiques. Beaucoup de responsables politiques redoutent qu'elle ne soit instrumentalisée. Ou encore utilisée pour créer une sorte de délit de blasphème envers l'islam. Au sein de la commission des droits de l'homme à l'ONU, les pays musulmans ont ainsi dénoncé les caricatures du Prophète comme un acte d'islamophobie.

Une religion fragmentée et sous influence étrangère

François Fillon a voulu montrer que la République veillait à ses concitoyens musulmans, dans un contexte tendu. Lundi matin, 800 personnalités ont été invitées pour écouter son discours à «la deuxième religion de France». Une religion pour l'instant fragmentée et toujours sous influence étrangère.

À Argenteuil, on compte 15 lieux de culte pour 28.000 musulmans : des grandes mosquées soutenues par les pays d'origine, de petites salles de prière, parfois contrôlées par des salafistes, et des foyers de travailleurs. La mosquée algérienne al-Ihsan voit ses imams nommés par Alger. À quelques kilomètres, sur une friche industrielle, s'élève une grande mosquée dirigée par des Marocains. Les Turcs disposent, eux, d'un immense centre religieux. Les usines ont laissé place aux mosquées. Et la première génération d'immigrés a gardé la main sur les associations religieuses.

Si les Algériens sont bien plus nombreux dans l'Hexagone, les Marocains sont largement plus investis dans le culte. Ils ont fini par emporter la tête du Conseil français du culte musulman, que Nicolas Sarkozy avait réservé les premières années au recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, afin de préserver les relations privilégiées avec l'Algérie. Aujourd'hui, l'islam reste un enjeu diplomatique majeur. Mais les rivalités entre l'Algérie et le Maroc, comme les soubresauts religieux au Maghreb, rendent cette triangulaire difficile à maîtriser. L'UOIF (Union des organisations islamiques de France), proche des Frères musulmans, se veut, elle, détachée des pays d'origine. C'est la structure la plus organisée et hiérarchisée, et à ce titre un interlocuteur incontournable des pouvoirs publics. Mais ses dirigeants vieillissent et le renouvellement est délicat. Car les nouvelles générations de pratiquants se montrent, à l'image de tous les Français, chaque jour moins enclins à se ranger derrière un étendard.

Source : Le Figaro

En matière de naturalisation, la Suisse, ex lanterne rouge européenne, fait reparler d’elle. Selon un rapport de l’Office fédéral des migrations, le nombre de ressortissants étrangers ayant obtenu la nationalité suisse a augmenté. Les explications d'Etienne Piguet, expert ès migrations.

L’an dernier, près de 1,7 million de ressortissants étrangers vivaient en Suisse. C’est ce qui ressort du rapport sur la migration 2009, présenté lundi par l’Office fédéral des migrations (ODM).

Parmi eux, près de 45’000 personnes (soit 2,8%) ont obtenu le passeport rouge à croix blanche, et sont devenues, à ce titre, citoyennes et citoyens suisses.

Ces chiffres valent à la Suisse de se retrouver dans la moyenne européenne. Une comparaison entre plusieurs pays montre que la Suède occupe la première place avec 5,8% de citoyens étrangers naturalisés. Elle est suivie par la Grande-Bretagne, la France, la Belgique, la Norvège et les Pays-Bas.

«Dans ce contexte européen, on peut dire que la Suisse a bien progressé, puisqu’elle a longtemps endossé le rôle de pays avec le taux le plus bas de naturalisation en relation avec sa population de migrants», explique Etienne Piguet, professeur de géographie et spécialiste des migrations à l’Université de Neuchâtel.

Plus concrètement, au cours de ces 20 dernières années, la Suisse a triplé son nombre de naturalisations (passé de 1 à 3%).

Eldorado en Europe

Si l’on examine la situation sous l’angle du taux de naturalisations par centaine d’habitants, la Suisse caracole même en tête des douze Etats comparés. Avec 0,6%, elle affiche un pourcentage deux fois supérieur à celui de la Belgique et de la Suède, qui octroient 0,3 nationalité pour 100 résidents étrangers.

«Ce résultat s’explique par le fait que la Suisse est la plus grande terre d’accueil d’Europe», explique l’expert. Le Neuchâtelois voit la naturalisation comme la conséquence logique de la migration, concernant les personnes qui désirent rester en Suisse.

Sur 1,7 million d’étrangers établis en Suisse, un million proviennent des pays de l’Union européenne. Pour cette catégorie, l’obtention du passeport rouge à croix blanche n’est guère une priorité.

Insignifiant pour l’économie

«L’une de nos études a démontré que les migrants originaires des Etats membres de l’UE ne séjournent pas pour une longue période en Suisse. C’est la raison pour laquelle le passeport rouge à croix blanche les intéresse moins, puisqu’ils bénéficient de la libre circulation en tant que citoyens européens.»

La grande majorité de ces travailleurs provenant de l’UE sont hautement qualifiés et contribuent largement à l’essor économique du pays. Mais pour eux, la perspective d’un séjour de longue durée en Suisse n’entrerait guère en considération, estime encore l’expert.

La question de l’obtention de la nationalité helvétique n’a que peu de sens pour les cadres qui s’installent ici pour quelques années avant de repartir ailleurs. Le même constat vaut pour les assurances sociales comme l’AVS ou l’AI; les travailleurs doivent s’en acquitter, indépendamment de leur nationalité.

«L’immigration n’est pas véritablement une question économique mais revêt davantage une dimension sociale», estime encore Etienne Piguet. C’est notamment le cas des migrants qui n’ont plus de nationalité et qui de ce fait ne peuvent plus retourner dans leur pays d’origine.

«Ils désirent vivre ici avec leurs enfants et s’intégrer dans ce pays. Ce qui expliquerait que le vœu d’obtenir la citoyenneté suisse serait le plus fort parmi cette tranche de demandeurs».

La naturalisation des étrangers joue un rôle décisif dans le développement démographique de la Suisse. «Le taux de natalité est plus élevé chez les étrangers naturalisés, ce qui contribue à l’abaissement de l’âge moyen de la population helvétique», constate encore le chercheur.

Les obstacles demeurent

Les chiffres résultant du récent rapport sur la migration de l‘ODM offrent une radiographie précise de la politique migratoire suisse, basée sur le principe dit des trois cercles.

De fait, la loi fédérale précise que seuls des ressortissants des Etats membres de l’UE et de l’EEE (Espace économique européen) peuvent s’établir librement en Suisse. Les personnes provenant d’horizons plus lointains ne peuvent, au mieux, obtenir qu’un permis de séjour à durée limitée.

De nombreux autres obstacles viennent compliquer l’obtention du passeport suisse. «La procédure reste un obstacle», souligne Etienne Piguet. Le requérant doit par exemple avoir séjourné pas moins de douze ans en Suisse - une condition nettement plus dure que ce qui s’observe dans d’autres pays.

Autre spécificité helvétique: la demande d’obtention d’un passeport suisse est particulièrement complexe puisqu’elle concerne les trois niveaux de la structure fédéraliste suisse (communal, cantonal et fédéral) et que communes et cantons sont relativement libres de fixer les conditions qu’ils jugent utiles en la matière.

«Ces dernières années, de nombreux cantons et communes ont simplifié leur procédure de naturalisation», admet le professeur de l’Université de Neuchâtel. Néanmoins, d’importantes différences persistent. «Dans certaines communes, la naturalisation est très simple, dans d’autres, à l’inverse, elle demeure très compliquée».

La fin du saisonnier

L’augmentation du taux de naturalisation en Suisse s’explique par le fait que longtemps, on n’a pas véritablement pris acte, et reconnu, le souhait des migrants de faire leur vie en Suisse et d’y être naturalisés, souligne encore le spécialiste.

«La question de la nationalité est liée aux perspectives de vie d’un être humain. Elle suppose la volonté de rester en Suisse avec ses enfants et de subvenir à ses besoins ici», ajoute encore Etienne Piguet.

Il n’en a pas toujours été ainsi - voir l’ancien statut de travailleur saisonnier: «Il y a 20 ans, les travailleurs saisonniers formaient une part importante de la population étrangère. Ils ne pouvaient résider ici que pour une courte période et n’avaient pas accès à la naturalisation», rappelle le chercheur.

Vertement critiqué sur le plan international, ce précaire statut de saisonnier avait finalement été aboli en 2002.

Source : Suisse info


Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) a organisé, les 24 et 25 juin 2010, une conférence internationale sur le thème “Langues en immigration: mutations et nouveaux enjeux”. Cette rencontre a réuni des responsables publics, des représentants des gouvernements de pays d’accueil, ainsi que de nombreux chercheurs, pédagogues et acteurs de la société civile.

Face à la grande diversité des dispositifs d’enseignement de la langue arabe en terre d'accueil, les organisateurs de la conférence “Langues en immigration: mutations et nouveaux enjeux” souhaitent trouver les plus viables et les plus adéquates grâce à une évaluation des politiques actuelles, et à la prospection de nouvelles pistes.

“L’enseignement des langues, et en particulier de l’arabe, constitue une demande ancienne et continue des populations émigrées et qui ne cesse de s’amplifier, ne serait ce qu’en raison de la très forte expansion démographique qu’a connue la communauté marocaine en un quart de siècle”. Driss El Yazami, président du CCME.

La nécessité pour la première génération de transmettre ses valeurs religieuses et identitaires à ses enfants, de les préparer à un éventuel retour au Maroc et de les préserver d’une possible dépendance ou aliénation à la culture européenne a donné naissance, à l’époque, à une importante demande d’apprentissage de la langue arabe.

Pour y répondre, les professeurs recrutés au Maroc reproduisaient fidèlement, utilisant les mêmes méthodes didactiques et pédagogiques, les contenus enseignés au Maroc.

Des modèles obsolètes

Le programme ELCO (Enseignement des langues et des cultures d’origine pour jeunes immigrés) avait un double objectif: aider les enfants à s’insérer dans la société d’accueil tout en maintenant des liens avec leurs racines.

Toutefois, de nombreux intervenants ont jugé qu’à l’instar du LACM (Langue Arabe et Culture Marocaine), ces programmes ont été pensés dans un contexte historique largement dépassé, aux finalités restrictives.

“Les années écoulées permettent de peser les bilans financiers, les énergies humaines et les investissements avec les résultats de la pratique de la langue par les jeunes concernés. Pourquoi sont-ils incapables de tenir dans l’ensemble, une conversation ou de suivre avec fluidité un journal télévisé en arabe alors que certains ont dix ans de formation derrière eux?”. Farid El Asri, assistant de recherche en anthropologie en Belgique.

Installés définitivement dans leur pays d’accueil, les nouvelles générations ne ressentent plus comme une nécessité impérieuse l’apprentissage de la langue arabe telle qu’elle est enseignée.

Pour M. El Yazami, aujourd'hui “le défi est bien celui de penser une offre linguistique et culturelle qui tienne compte à la fois de la diversité des publics, et de la variété des contextes et des traditions nationales des pays qui sont désormais les leurs”.

Partant du constat que le dispositif actuel ne permet pas de répondre pleinement aux objectifs assignés à cet enseignement, le gouvernement marocain a déjà élaboré le programme d’urgence ELACM relatif à l’enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine aux enfants des Marocains Résidents à l'Étranger. Ce programme deviendra opérationnel dès que les fonds pour son fonctionnement auront été votés dans le cadre de la prochaine loi des finances.

En attendant, des associations religieuses ou autres, commencent à titre bénévole ou lucratif, à investir le terrain sans aucune homologation, ni contrôle sur les méthodes et contenus de leur enseignement.

Par ailleurs, on peut se poser la question de la place qui sera réservée à l’enseignement du Tamazigh.

Source : Aufait

27.06.2010


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