lundi 25 novembre 2024 07:24

Le ministre français de l'Immigration, qui a affirmé à plusieurs reprises que ce délit "n'existait pas", reconnaît aujourd'hui qu'une clarification législative est nécessaire : "Nous allons peut-être arrêter un certain nombre de règles du jeu, dont une circulaire", indique-t-il, pour définir "où s'arrête l'action humanitaire".

Le délit de solidarité envers les sans-papiers existe-t-il ou non ? Eric Besson, qui avait affirmé à plusieurs reprises que ce délit "n'existe pas", a reconnu, vendredi 16 octobre, qu'une clarification législative est nécessaire en la matière. Interrogé lors de la matinale de France Inter, le ministre de l'Immigration a déclaré, tout en refusant de parler de "flou législatif", qu'il était en train de discuter "avec des associations pour voir où s'arrête exactement l'action humanitaire". "Nous allons peut-être arrêter un certain nombre de règles du jeu, dont une circulaire", a-t-il ajouté.

"Où s'arrête l'action humanitaire"

Interrogé sur le fait qu'il avait auparavant "promis" qu'une personne qui aidait des sans-papier ne serait jamais inquiétée par la police ni la justice, le ministre a démenti avoir tenu de tels propos :

"Je n'ai pas promis ni juré, j'ai indiqué, et je le redis, que jamais en France, depuis 1945, aucune personne n'a été condamnée pour avoir simplement aidé en urgence une personne étrangère en situation irrégulière. Et ça se confirme : il y a parfois eu des interpellations, il y a même eu des jugements. Mais aucun n'a jamais abouti à une condamnation".

Il a ensuite expliqué que "si vous ne aidez un étranger en situation irrégulière et que vous le recevez trois jours chez vous, vous ne risquez strictement rien". Une affirmation que contredisent les associations. En revanche, a souligné Eric Besson, "si vous le recevez trois ans chez vous en sachant pertinemment qu'il en situation irrégulière, vous êtes passible du désormais fameux article L622-1".

Et de finalement reconnaître que, "entre les deux, il y a une marge de manœuvre que je suis en train d'explorer avec des associations pour voir où s'arrête exactement l'action humanitaire".

Source: Le Nouvel Observateur

Le long-métrage marocain "Casa Negra" de son réalisateur Noureddine Lekhmari a été sélectionné en compétition officielle de la 36ème édition du Festival international du film indépendant de Bruxelles (FIFIB), qui se tiendra du 3 au 8 novembre prochain, apprend-on auprès des organisateurs.

Le film marocain sera en lice avec onze autres long-métrages représentant les cinémas africain, européen et asiatique pour décrocher le prix de la Compétition internationale du festival, a précisé, jeudi, à la MAP, le directeur artistique de cette manifestation cinématographique, M. Salvatore Leocata.

Le choix de "Casa Negra'' en compétition officielle témoigne de la vitalité et de la diversité du cinéma marocain qui s'est désormais fait sa place à travers ses productions et ses grands festivals notamment le Festival international du film de Marrakech et le Festival du cinéma de Tanger, a-t-il ajouté.

Pour preuve, a-t-il affirmé, les fictions marocaines seront programmées sur la future chaîne thématique du cinéma du monde qui verra le jour en Europe à partir de l'année prochaine.

Joint par téléphone, le réalisateur marocain s'est dit satisfait de participer à ce rendez-vous européen, et encore plus de prendre part à la compétition officielle. Il a de même fait savoir que la sortie nationale de son film en Belgique est prévue pour fin novembre prochain.

Le FIFIB, qui vise à mettre en valeur une cinématographie peu connue du public belge, mettra à l'honneur cette année le cinéma égyptien.

Des dizaines de films représentant les dernières nouveautés du cinéma indépendant contemporain notamment indonésien, lituanien, sud coréen, turc ou encore mexicain, seront projetés lors de ce festival qui comprend également deux autres prix qui vont consacrer la meilleure production belge et la meilleure création filmée des sourds.

Outre les projections de films, le festival, qui se veut un lieu de rencontres et d'échanges entre les professionnels du 7ème art des quatre coins du monde, comprend notamment des rencontres et des tables-rondes qui devront débattre de moyens visant à nouer des partenariats et de développer des liens et des collaborations entre cinéastes de différentes nationalités

Source: MAP

C'est une idée un peu folle mais tellement séduisante qu'a décidé de mettre en œuvre lui même Hassan Bouod. Il lance la CCI Maroc France depuis Marseille. Cet entrepreneur du Hallal lance un appel aux MRE de France pour prendre part au challenge.

Hassan Bouod, c'est cet entrepreneur marseillais dont Yabiladi vous avait déjà relaté la « success story » en 2004. Aujourd'hui, il souhaite passer à la vitesse supérieure et lance la Chambre de commerce et d'industrie Maroc-France à Marseille.

Le timing choisi est parfait. En effet Hassan Bouod a profité de la Semaine de la Méditerranée à Marseille pour mettre en action son goût de l'entrepreneuriat et sa volonté de voir les deux rives renforcer leurs liens.

C'est en présence de Fathallah Sijilmassi, ancien Ambassadeur du Maroc en France et actuel directeur général de l'Agence Marocaine de Développement des Investissements, et de Jacques Pfister, président de la Chambre de Commerce et d'Industrie Marseille-Provence, qu'il a donné lundi dernier le coup d'envoi de cette nouvelle aventure baptisée "CCI Maroc-France".

A l'occasion de la troisième édition de Maroc Hexagone, Hassan Bouod, président de la nouvelle association, a précisé que les prochaines étapes seront de transformer cette structure en association d'utilité publique puis d'obtenir l'agrément comme CCI Maroc-France.

Pour en savoir plus sur ce projet Yabiladi a posé quelques questions à l'initiateur lui même.

Interview de Hassan Bouod

Pourquoi une CCI Maroc France ?

Je pense que c'est le moment de se doter d'une structure durable, visible et lisible, dans le domaine économique en France.
Pour se retrouver dans un panel existant c'est un outil institutionnel qui à terme pourra jouer ce rôle. Mais c'est à nous de lui donner les moyens de ses ambitions.

Habituellement les CCI installées à l'étranger font du lobbyisme pour leur propre industrie, pourquoi avoir choisi le partenariat ?

Vous avez raison mais par notre présence dans un pays ami et premier partenaire tel que la France, nous n'avons pas besoin de faire de lobbyisme pour la promotion de l'économie marocaine au quotidien.

Mais elle a besoin de capitaliser les premières et petites initiatives par leurs diversités économiques et sectorielles pour les faire aboutir, réaliser, orienter à temps...

Quelles seront les missions de la CCI? Vers quel public? Avec quels moyens ?

Elle aura pour principales missions de recenser les bons produits du partenaire, les recettes qui marchent, les experts dans leurs métiers, les intégrer dans notre offre et développer des nouveaux produits adaptés aux opportunités d'investissements et commerciales.
Nous avons pour vocation de nous adresser à un public cible fait de celles et ceux qui ont besoin d'être écoutés, entendus, convaincus. Et en grande partie ceci sera destiné aux marocains résidents en France

D'autre part, nous assurons une présence dans les manifestations, salons, conférences à valeur ajoutée et en même temps nous voulons consolider nos moyens, nos ressources, entre adhésion et appuis des autorités marocaines et sponsoring divers.

Donc cette CCI est une sorte de super VRP du Maroc ?

Avec notre modeste volonté, avec l'aide de notre permanence et de nos délégués dans les grandes villes de France et notre présence dans les manifestations, nous souhaitons asseoir et accomplir la mission de VRP en permanence et dans la proximité avec un service que j'appelle «du lendemain».

J'ai tiré des leçons sur le lendemain d'une promotion économique Marocaine en France des petites et moyennes entreprises. Et les marocains de France de deuxième et troisième génération continuent à chercher des informations et veulent un service à leur dimension et à leur porté.

J'espère vivement que nous réussissons notre mission.

Vous êtes vous inspiré de l'expérience des CRI ?

Nous, notre souhait c'est de travailler dans notre champ de rayonnement de promotion et de repérer des projets. Et cela c'est en France que nous devons le faire.

C'est pour mieux orienter les porteurs de projets que nous avons besoin de structure de proximité qui pourra les prendre en charge. Et les CRI seront parmi des acteurs de premier rang. D'ailleurs le CRI de Casablanca a participé à notre Assemblée et il fait parti du comité de gouvernance. Nous passerons certainement le relai aux CRI une foi que nous aurons identifié les projets. 
Quelles actions ciblées à destination de MRE seront mises en place? Et avec quels objectifs ?

Nous devrons d'abord identifier et désigner les délégués et leurs adjoints qui représenteront la Chambre dans les différentes villes. Ensuite nous commencerons à identifier les acteurs du monde économique et entrepreneurial. Nous organiserons également des manifestations, des rencontres ciblées pour promouvoir notre existence.

Et j'espère avoir l'adhésion des MRE pour ce projet d'intérêt général. Je souhaite la participation de celles et ceux qui ont la bonne volonté et un esprit de solidarité et d'aide afin de construire cette chambre sur de bonnes bases.

Source: Yabiladi

Les députés auraient souhaité une condamnation sans nuance du port du voile intégral par les institutions représentatives de l'islam de France. Ils ont entendu un avis plus nuancé.

Reçus mercredi 14 octobre par la mission parlementaire qui planche depuis juillet sur le sujet, les responsables du Conseil français du culte musulman (CFCM) ont développé un exposé tentant de ménager à la fois le "vivre ensemble" républicain, les femmes voilées et la liberté individuelle. Ils ont aussi redit leur opposition à une loi d'interdiction, jugée "contre-productive et inapplicable" et se sont inquiétés de la "stigmatisation de toute une religion" depuis l'ouverture de ce débat.

Fruit d'un compromis à même de satisfaire les différentes sensibilités représentées au sein de cette instance, le texte laborieusement préparé ces derniers jours se garde donc de "légitimer ou non le port du voile intégral" et "d'incriminer celles qui le portent".

Le président du CFCM, Mohammed Moussaoui, a certes déclaré : " Se basant sur l'avis de la grande majorité des théologiens musulmans, le CFCM considère que le port du voile intégral n'est pas une prescription religieuse." Mais il a immédiatement ajouté qu'il s'agissait bien "d'une pratique religieuse basée sur un avis minoritaire ".

Une nuance destinée à ne pas disqualifier une partie, fût-elle marginale, des fidèles se réclamant de l'islam en France. Une manière aussi de dire que s'ils ne partagent pas cette lecture de l'islam et " oeuvrent à la faire régresser", il ne leur revient pas de la condamner.

Cette position "inconfortable" s'explique notamment par l'attitude d'une partie de la communauté musulmane, qui, inquiète d'une nouvelle "stigmatisation", se solidarise avec les femmes portant le niqab.

Certains députés ont mesuré l'embarras : "Il y a quelque chose de timoré dans votre attitude qui me gêne, leur a lancé le député (PS) Jean Glavany. Qu'est-ce qui vous empêche de qualifier ces dérives de fondamentalistes et intégristes ?" "Vous devez condamner ceux qui refusent le vivre ensemble, dire qu'il s'agit de dérives sectaires, d'intégrisme, sinon vous ne nous aidez pas", a aussi insisté Bérangère Poletti (UMP).

En réponse, les membres du CFCM sont allés aussi loin qu'ils le pouvaient dans la critique du courant littéraliste incarné par les femmes en niqab. "C'est une pratique extrême qui ne permet pas de vivre une vie sociale normale et nous ne souhaitons pas qu'elle s'installe sur le territoire national", a indiqué M. Moussaoui, employant même le mot "intégriste" après deux heures de débat et face à l'insistance des députés. "Le voile intégral est incompatible avec le contexte français et le vivre ensemble", a aussi dit Anouar Kbibech, représentant le Rassemblement des musulmans de France au sein du CFCM. "Une fois qu'on aura dit qu'il s'agit d'une pratique intégriste, extrémiste, est-ce qu'on aura réglé le problème ? Peut-on trancher un débat sur la lecture de l'islam par une loi ?", s'est pour sa part interrogé Fouad Alaoui, représentant l'Union des organisations islamiques de France (UOIF).

"Dialogue et pédagogie"

Les responsables musulmans ont appelé ces femmes à prendre en compte "la perception de cette pratique par le reste de la société" et à "dévoiler leur visage lorsque la sécurité l'exige". Ils ont mis en avant le "dialogue et la pédagogie" pour "cantonner ce phénomène marginal". "Quand les imams dans nos mosquées promeuvent un islam apaisé, nous aidons à résoudre le problème", a affirmé Chems-Eddine Hafiz, représentant la Grande Mosquée de Paris au sein du conseil.

Les responsables musulmans ont surtout profité de cette audition pour promouvoir la lutte contre l'islamophobie. Ils ont demandé au Parlement de "dresser un état des lieux sur la montée de l'islamophobie" et de proposer des solutions pour lutter contre ce phénomène. "S'il y a combat contre les pratiques radicales, il faut aussi en contrepartie un combat contre l'islamophobie", a indiqué M. Moussaoui. Une proposition que le président de la mission, André Gerin, a reprise au vol, indiquant que ce sujet ferait partie des " préconisations" finales de la mission. La mission devait se rendre jeudi 15 octobre à Lyon ; elle sera en novembre à Marseille et à Bruxelles. Les députés n'ont toujours pas eu l'occasion de rencontrer des femmes portant le voile intégral.

Source : Le Monde

Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, considère que le dialogue et la pédagogie sont plus efficaces qu'une loi pour contrer le voile intégral.

Auditionné mercredi par la mission parlementaire chargée d'étudier cette question, M. Moussaoui a par ailleurs insisté sur la nécessité de lutter contre l'islamophobie en France.

Entouré de plusieurs membres du bureau exécutif du CFCM, Mohammed Moussaoui a expliqué que le port du voile intégral "n'est pas une prescription religieuse mais une pratique basée sur un avis minoritaire".

Le CFCM, a-t-il ajouté, considère que "pour assurer un meilleur +vivre ensemble+ il est impératif que chacun prenne en compte la perception de cette pratique par le reste de la société, et également que chacun reconnaisse le droit à la différence". Il juge légitime de demander à une femme de montrer son visage pour contrôler son identité, pour que le banquier ou l'institutrice la reconnaisse, mais il voit dans ce désir d'interdire le voile "un risque d'instrumentalisation de l'islam (...) de stigmatisation de toute une religion".

L'ouverture de ce débat, insiste-t-il, a fait naître un sentiment d'injustice dans la communauté musulmane et il souhaite la mise en place d'une mission ou d'une commission parlementaire pour "dresser le tableau de la montée de l'islamophobie en France, de la multiplication de ces actes qui menacent la cohésion nationale". Il s'est étonné par exemple que les auteurs de profanations de cimetières militaires musulmans n'aient pas été retrouvés.

Le CFCM "prône le dialogue et la pédagogie", a-t-il ajouté, demandant d'avoir "confiance dans les valeurs qui animent les musulmans de France".

Les parlementaires ont demandé si la pédagogie était bien suffisante pour contrer la pratique du voile intégral et ont insisté pour que le CFCM la condamne plus vigoureusement.

Mohammed Moussaoui a répondu que les imams de France "travaillent à faire régresser cette pratique marginale". Pour lui, une loi interdisant le voile intégral serait "contre-productive et inapplicable".

La commission parlementaire a ensuite entendu Denys de Béchillon, professeur de droit public à l'université de Pau qui a expliqué combien il serait difficile de légiférer sur la question, que ce soit au nom de la laïcité, de l'odre public ou de la dignité de la personne humaine. "Nous n'avons, a-t-il résumé, ni les outils (juridiques) ni la culture politique pour interdire le voile sur le territoire national".

La mission parlementaire d'information sur le port du voile intégral sur le territoire national, présidée par le député du Rhône André Gerin (PCF), doit encore procéder à une dizaine d'auditions et rendra son rapport fin janvier 2010.

Source: Le Monde

Quatre productions marocaines ont été sélectionnées pour être projetées au 20-ème Festival du Film arabe de Fameck (Nord-Est de la France) qui se tient jusqu'au 18 octobre.

Il s'agit de "Amours voilées" de Aziz Salmy, "Casanegra" (Noureddine Lakhmari), "Tu te souviens d'Adil" (Mohamed Zineddaine) et "Number one" de Zakia Tahri.

Initié par la Cité sociale de Fameck en partenariat avec la Ligue de l'enseignement/Fédération des œuvres laïques de Moselle, ce festival se propose de faire connaître la culture des pays arabes à travers notamment leur cinéma, des conférences, des expositions et des spectacles.

Avec plus de 420 films projetés depuis sa création, le Festival du Film arabe de Fameck est un des événements culturels le plus représentatif de la richesse cinématographique des pays et auteurs arabes en France.

Vitrine de la culture arabe, cette manifestation à laquelle prennent part également l'Egypte, la Tunisie, l'Algérie, la Jordanie, l'Irak, la Syrie, le Liban et la Palestine, sera sanctionnée par les Prix du Public, de la Jeunesse et de la Presse.

Le programme comporte aussi un concert de la chanteuse marocaine de musique andalouse Amina Alaoui.

Il convient de rappeler que le Prix de la Jeunesse de la précédente édition a été décerné au film "Française" de la Marocaine Souad El-Bouhati, avec mention spéciale au film marocain "Tissée de main d'étoffe" d'Omar Chraïbi.

Une mention spéciale a été aussi attribuée aux films "Où vas-tu Moshé ?" de Hassan Benjelloun et "Islamour" de Saâd Chraïbi pour leur qualité artistique et leur importance historique et humaine.

Source: MAP

Plus de 80 pc des immigrés Marocains établis dans la Communauté autonome de Catalogne (nord-est de l'Espagne) ont moins de 40 ans, selon des statistiques du gouvernement catalan.

La moyenne d'âge de ce collectif, estimé à 225.244 personnes résidant d'une manière légale en Catalogne, est de 27 ans, quinze fois en dessus de la moyenne des Espagnols, indique le secrétariat chargé de l'immigration au gouvernement catalan dans son dernier bulletin intitulé "l'immigration en chiffres".

Les immigrés marocains, qui constituent la première communauté étrangère dans cette région d'Espagne, représentent 19 pc du collectif étranger établi en Catalogne et 3 pc de la population locale, ajoute la même source, précisant que 14,7 pc de ces immigrés étaient nés en Espagne.

Le bulletin note également que la majorité des membres du collectif marocain installé dans cette région disposent du permis de séjour ou de travail.

S'agissant du volet de l'enseignement, la même source signale que 38.490 élèves marocains ont été inscrits dans les différents centres d'enseignement catalans pour l'année scolaire 2008-2009, soit 3,5 pc du total des élèves.

Toutefois, le taux de chômage parmi les Marocains établis en Catalogne a atteint 44 pc contre 30,5 pc pour l'ensemble du collectif étranger installé dans cette région à cause de la crise économique et financière qui frappe de plein fouet l'Espagne, selon les résultats d'un sondage rendus publics récemment.

Le chômage touche les hommes plus que les femmes et les immigrés dont l'âge varie entre 30 et 39 ans, selon l'enquête.

Source: MAP

Alors que le gouvernement Berlusconi a renforcé son arsenal anti-immigration, les entreprises de la riche région du nord-est de l'Italie ont fortement besoin des immigrés dont l'intégration n'est cependant pas toujours facile dans ce bastion de la Ligue du Nord.

"Les emplois qu'occupent les immigrés, nos jeunes ne veulent plus les faire. Ils connaissent Dante mais ils ne sont plus capables de souder", soupire Mario Cortella, patron de Kristallux, une PME fabriquant des accessoires de salle de bain près de Padoue.

Les "extra-communautaires", comme on les appelle ici, ont grandement contribué au boom économique de la région. "Au début, nous considérions l'immigration comme un problème puis nous avons commencé à penser que c'était une opportunité et aujourd'hui, c'est une nécessité", souligne M. Cortella.

Dans la province de Padoue, les immigrés, qui représentaient 2% de la population en 2000, sont près de 15% actuellement. Au niveau national, ils sont officiellement 3,89 millions, soit 6,5% de la population, et vivent à 60% dans le nord.

Dans l'usine Kristallux, Senaj Enver, Albanais, soude des porte-serviettes.

"Mon histoire est celle de tous les immigrés. Je me suis échappé d'Albanie pour fuir le régime en 1993 afin d'avoir une vie meilleure. Je suis arrivé en zodiac" avec des passeurs. "Au début cela a été vraiment dur" mais "désormais, je me sens comme un Italien, j'ai acheté une maison", raconte-t-il.

Une loi, adoptée cet été, transforme l'immigration clandestine en délit, fait planer une épée de Damoclès au-dessus des travailleurs immigrés, plus touchés que les autres par les licenciements en cette période de crise.

"Avec cette loi, qui fait de l'étranger clandestin un criminel, s'il perd son travail, il devra partir après quelques mois. On parle pourtant de gens qui sont là depuis des années, qui ont des enfants à l'école", dénonce Said Nejjari, délégué syndical CGIL d'origine marocaine dans une aciérie de Vérone.

"C'est un problème très délicat", souligne M. Cortella qui fait "tout son possible" pour ne pas licencier ses salariés immigrés malgré la crise, afin d'éviter leur expulsion.

L'économie du nord-est aurait du mal à tourner sans ces immigrés et les entreprises ont mis en place des formations, des cours de langue, des aides au logement, afin "qu'ils ne soient pas considérés seulement comme des travailleurs qui une fois effectuées leurs 8 heures doivent disparaître", explique M. Cortella.

Leur intégration, pourtant, n'est pas toujours aisée dans ce bastion de la Ligue du Nord, parti populiste allié à Silvio Berlusconi, coutumier des initiatives visant les immigrés. Fin 2007, à Padoue, une ancienne vice-ministre de la Ligue avait suscité la polémique en promenant un porc sur le terrain d'une future mosquée.

Le débat se cristallise souvent sur la religion dans cette région très catholique et conservatrice.

"Nous sommes dans un Etat laïc où à certaines heures, les cloches ne sonnent pas, pour ne pas déranger. Imaginez s'il y avait le muezzin (l'appel à la prière) cinq fois par jour, ici ce n'est pas possible", estime le maire Ligue du Nord de Vérone, Flavio Tosi, qui a un tableau du pape Benoît XVI derrière son bureau.

Said Nejjari estime avoir le droit de ne pas "oublier ses racines". "L'intégration, cela se fait à deux. Ils disent que les immigrés sont fermés, moi je dis que ce sont les Italiens qui sont fermés", juge-t-il, se disant "déçu que l'Italie qui a envoyé beaucoup de main-d'oeuvre à l'étranger ne soit pas plus sensible aux problèmes des immigrés".

Source: Le Monde

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