Un Mauritanien venait retirer de l'argent de son compte, lorsque le guichetier de la Société Générale a appelé la police et fait fermer les portes de la banque. Il a été placé en rétention à Mesnil-Amelot.
Confirmant une information du Parisien, la Cimade a indiqué jeudi 8 octobre qu'un Mauritanien sans papiers, venu retirer de l'argent dans une banque, a été dénoncé à la police par le guichetier. Il se trouve depuis en rétention au centre de Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne).
Yaro S., né en 1968 en Mauritanie qui s'est installé en France en 2002, travaillant comme aide-cuisinier dans un restaurant, était allé samedi à l'agence de la Société Générale de Boulogne (Hauts-de-Seine) pour retirer de l'argent de son compte. Le guichetier lui demandant une pièce d'identité, il présente sa carte de séjour, celle-là même avec laquelle il avait ouvert son compte en 2005. S'apercevant qu'il s'agit de faux papiers, le guichetier a appelé la police et fait fermer les portes de la banque devant les tentatives de Yaro S. de sortir de l'établissement.
Il n'a pas pu faire appel
Le ressortissant mauritanien, qui venait de déposer un dossier de régularisation par le travail, a été placé dès samedi au centre de rétention du Mesnil-Amelot. Selon la représentante de la Cimade dans ce centre de rétention administrative (CRA), il est passé devant le juge des libertés et de la détention (JLD) le 5 octobre, mais son avocat "n'ayant pas fait valoir l'irrégularité des conditions de son interpellation", il n'a pas pu faire appel. Après quinze jours de rétention, Yaro S. doit être présenté ce jour au consulat de Mauritanie pour y obtenir un laissez-passer en vue de son expulsion. La Cimade a réclamé l'annulation d'ordre de reconduite à la frontière auprès du Tribunal administratif de Melun. Lundi, le ressortissant devrait être présenté devant cette cour.
La Société générale a de son côté expliqué à l'AFP que "tout chargé d'accueil est tenu de s'assurer que le demandeur et bien le titulaire du compte, avant de procéder à une opération de retrait". La banque n'a en revanche fait aucun commentaire sur le fait que le compte avait été ouvert en 2005.
Une affaire précédente
La Cimade rapporte qu'une affaire du même genre s'est déroulé cet été dans une agence LCL à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Egalement placé en rétention au centre du Mesnil-Amelot, le sans-papier avait été libéré par le juge qui avait reconnu "le côté déloyal de l'interpellation".
Michel Marchet, délégué national CGT à la Société Générale, a affirmé que le syndicat désapprouvait le "zèle" d'employés qui souhaiteraient "participer activement à la politique d'immigration contrôlée".
Mais "lorsque la pièce d'identité est fausse, (les employés de banque ont) l'obligation de le signaler", a-t-il rappelé.
"Ce n'est pas nécessairement pour participer à la chasse aux sans-papiers. Ouvrir des comptes avec une fausse pièce d'identité est une méthode d'escroquerie ou de blanchiment fréquente", a poursuivi Michel Marchet.
Selon le syndicaliste, "il n'y a pas de directive de la Société Générale qui vise à contrôler l'identité des sans-papiers". Il admet en revanche qu'il y a eu "une directive, découlant de mesures réglementaires, demandant à l'ensemble des agences de remettre à jour les dossiers des comptes clients. Il y a peut-être une obligation plus surveillée que par le passé de répondre aux exigences réglementaires en matière d'ouverture des comptes".
Source: Le Nouvel Observateur
Ouverture en fanfare avec l'orchestre Zyriab d'Oujda et le Rabbin-Chanteur Haim Louk, hommage à la grande chanteuse Zohra El Fassia, exceptionnelle rencontre sur la scène de Bab El Menzeh entre des danseurs Kathak venus de Benares (Inde du Nord) et des grands du flamenco comme Ana la China qu'Essaouira a su réunir pour le concert "Indialusia" qui fera date dans les annales de toutes les Andalousies.
Ce sont là quelques uns des temps forts de la 6ème édition du Festival des Andalousies Atlantiques d'Essaouira qui du 29 octobre au 1er novembre va marquer le début de la saison musicale et culturelle (2009-2010) dans la Cité des Alizés.
A l'occasion d'un point de presse organisé à Casablanca pour présenter l'édition 2009 de ce festival, M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi et Président du Festival des Andalousies Atlantiques d'Essaouira a déclaré que "Cette année encore, ce festival va prendre l'allure d'un véritable manifeste culturel et artistique, une fête de la mémoire, de la transmission et de l'altérité pour dire d'une seule voix les richesses et la profondeur du Maghreb pluriel, vibrant à l'unisson autour des mêmes notes d'une musique sans frontière".
(...)
Essaouira accueillera également dans le cadre de ce festival une exposition, qui participe directement à la reconstruction identitaire.
Organisée par le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger, cette exposition sur la présence marocaine en Angleterre va nous faire découvrir la diversité, la spécificité et la profondeur des relations historiques entre le Maroc et la Grande-Bretagne.
Un voyage documenté et illustré à travers les échanges diplomatiques et sociaux, les biographies des Marocains émigrés en Grande-Bretagne et enfin l'héritage commun des Maroco-Britanniques.
Une façon d'inviter le public à découvrir les aspects souvent méconnus de l'histoire de cette communauté marocaine en Grande-Bretagne. Une histoire qui est aussi au cœur de la mémoire et de la singularité d'Essaouira a souligné pour sa part M. André Azoulay.
Source: Biladi
Paris, 07/10/09- La culture amazighe marocaine sera à l'honneur, du 27 novembre au 5 décembre prochains au Musée du Quai Branly de Paris, avec "Izlan", un cycle de spectacles de chants, poésies et danses amazighes, ainsi qu'une série de conférences.
Cette manifestation, spécialement créée pour le Musée du Quai Branly, se veut un hommage au grand patrimoine poétique et musical amazigh marocain qui traduit la beauté brute de l'environnement montagneux et désertique qui l'abrite, indiquent les organisateurs.
Au programme, figurent huit représentations avec une palette d'artistes, tels Raysa Fatima Tabaâmrant, Rays Said Outajjijt (région du Souss), les Cheikhates du Moyen Atlas et Mint Aïchata (Oued Noun, Anti atlas).
"Izlan" signifie en tamazight "poèmes". Ces derniers, qu'ils soient chantés ou scandés, restent inséparables des rituels et danses.
Les organisateurs proposent, par ailleurs, une série de conférences sur les thèmes de la "langue et culture amazighes au Maroc", qui seront données par M. Ahmed Boukous, recteur de l'Institut Royal de la Culture Amazigh (IRCAM), "la poésie des Rwayes", par M. Lahsen Hira, universitaire, et les "arts chorégraphiques amazighs au Maroc", par Fatima Boukhris, chercheuse à l'IRCAM.
Une table-ronde autour de "la musique berbère issue de l'immigration", ainsi qu'une projection du film "Tihiyya" de Larbi Altit (1994) sont également au menu de cette manifestation culturelle.
Source: MAP
Paris, 07/10/09- La culture amazighe marocaine sera à l'honneur, du 27 novembre au 5 décembre prochains au Musée du Quai Branly de Paris, avec "Izlan", un cycle de spectacles de chants, poésies et danses amazighes, ainsi qu'une série de conférences.
Cette manifestation, spécialement créée pour le Musée du Quai Branly, se veut un hommage au grand patrimoine poétique et musical amazigh marocain qui traduit la beauté brute de l'environnement montagneux et désertique qui l'abrite, indiquent les organisateurs.
Au programme, figurent huit représentations avec une palette d'artistes, tels Raysa Fatima Tabaâmrant, Rays Said Outajjijt (région du Souss), les Cheikhates du Moyen Atlas et Mint Aïchata (Oued Noun, Anti atlas).
"Izlan" signifie en tamazight "poèmes". Ces derniers, qu'ils soient chantés ou scandés, restent inséparables des rituels et danses.
Les organisateurs proposent, par ailleurs, une série de conférences sur les thèmes de la "langue et culture amazighes au Maroc", qui seront données par M. Ahmed Boukous, recteur de l'Institut Royal de la Culture Amazigh (IRCAM), "la poésie des Rwayes", par M. Lahsen Hira, universitaire, et les "arts chorégraphiques amazighs au Maroc", par Fatima Boukhris, chercheuse à l'IRCAM.
Une table-ronde autour de "la musique berbère issue de l'immigration", ainsi qu'une projection du film "Tihiyya" de Larbi Altit (1994) sont également au menu de cette manifestation culturelle.
Source : MAP
Plus de la moitié des Suisses se disent opposés à l'intiative anti-minarets lancée par la droite populiste et qui vise à interdire dans la Confédération la construction de minaret aux côtés des mosquées, selon un sondage paru jeudi dans la presse.
Quelque 51,3% des personnes interrogées ont déclaré qu'elles voteraient contre l'initiative si le vote populaire prévu le 29 novembre se déroulait dimanche. Le oui recueille quant à lui 34,9% tandis que 13,8% des personnes se disaient encore indécis, indique le sondage publié par le Tages Anzieger.
Lancée en 2008, la campagne "anti-minaret" est soutenue par un groupe d'élus du parti de la droite populiste Union démocratique du centre (UDC) considérant que les minarets n'ont pas un caractère religieux mais représentent "le symbole apparent d'une revendication politico-religieuse du pouvoir, qui remet en cause les droits fondamentaux".
La Suisse compte plus de 310.000 musulmans sur une population de 7,5 millions d'habitants, faisant de l'islam la deuxième religion du pays après le christianisme.
Le sondage, réalisé du 24 septembre au 3 octobre auprès d'un échantillon de 1.007 personnes par l'institut indépendant Isopublic, révèle par ailleurs que les opposants à l'initiative sont particulièrement nombreux dans les rangs du parti socialiste (72%).
Par région, le non est également plus marqué dans la partie alémanique de la Confédération (52,4%) qu'en Suisse romande (48,7%). Le sondage précise toutefois que les indécis sont encore proportionnellement nombreux dans cette dernière région francophone (17,4%).
La campagne sur cette initiative vient de démarrer en Suisse dans un parfum de scandale après la publication d'une affiche de l'UDC incitant à voter pour l'interdiction des minarets.
L'image représente une femme voilée devant le drapeau suisse couvert de minarets ressemblant à des ogives nucléaires, et a été interdite par plusieurs villes. Mercredi, la Commission fédérale contre le racisme (CFR), un organisme public consultatif a jugé qu'elle "attisait la haine".
Source: La Croix
Les transferts financiers postaux des Marocains résidant à l'étranger (MRE) vers leur pays d'origine ont atteint 5,7 milliards de dollars, en 2008, sur un total des transferts postaux effectués à travers le monde d'environ 300 milliards de dollars, selon l'Union postale universelle (UPU).
En termes d'envois postaux de fonds, le Maroc occupe ainsi la deuxième place dans la région arabe après l'Egypte (5,9 milliards de dollars), suivi du Liban, de la Jordanie, l'Algérie, de la Tunisie et du Yémen, a déclaré à la MAP, M. Najib Boulares, coordonnateur régional en charge du monde arabe au sein de l'UPU à l'occasion de la Journée mondiale de la Poste (9 octobre).
Il a précisé que le réseau postal international comprend pas moins de 660 mille bureaux de poste dans le monde avec environ 5 millions de personnes qui gèrent et distribuent annuellement 424 milliards de lettres, six milliards de courriers internationaux et plus de 4,5 milliards de colis,
Il a ajouté que le transfert sécurisé d'argent via les agences postales fait face à une grande compétitivité vu leurs prix raisonnables et leurs capacité de répondant aux besoins des travailleurs migrants et leurs pays, en leur sensibilisant de canaliser les envois de fonds et d'encourager l'épargne et l'investissement.
La compétitivité-prix des envois postaux permet aux familles à moyen et faible revenus exclus par les banques traditionnelles, l'accès aux services financiers et l'épargne, a-t-il estimé.
Selon le rapport de l'Union postale universelle, les institutions postales fournissent des services postaux à 96 pc de la population mondiale, répartis entre les services postaux (lettres ordinaires, courrier recommandé et Express et e-colis...) et les services financiers (transfert monétaire national et international, transferts d'argents instantanés et internationaux, comptes courants et d'épargne en devises...).
La poste reste parmi les plus gros employeurs de main-d'Âœuvre dans le monde et un moteur clé du développement, qui a contribué de manière significative à atténuer les répercussions de la crise économique mondiale.
Certaines entreprises postales ont enregistré même une croissance très forte à la lumière de la crise grâce à la réaction enthousiaste des investisseurs à ouvrir des comptes d'épargne et de dépôts postaux après la perte de confiance dans les autres institutions bancaires, comme lors de la crise économique mondiale de 1929.
Les colis et les services financiers postaux connaissent, pour leur part, une croissance envieuse. L'augmentation des volumes de colis serait attribuable au développement impressionnant du commerce électronique, même en période de crise.
La diversification des produits et services et l'innovation étaient essentielles pour faire face à la crise, selon l'UPU, basée à Berne en Suisse.
Organisation intergouvernementale créée le 9 octobre 1874, l'UPU constitue le principal forum de coopération entre gouvernements, postes et autres acteurs du secteur postal mondial. Elle assure le fonctionnement d'un réseau véritablement universel fournissant des produits et services modernes, fixe les règles concernant les échanges postaux internationaux entre ses 191 Pays membres et formule des recommandations visant à stimuler la croissance du volume des échanges postaux et à améliorer la qualité de service au profit des clients.
En 2007, 5,5 millions d'employés postaux traitent et distribuent 433 milliards d'envois de la poste aux lettres du régime intérieur, 5,5 milliards d'envois internationaux et plus de 6 milliards de colis ordinaires. Quelque 660.000 établissements postaux constituent le plus grand réseau de distribution physique au monde.
L'UPU a célébré en 2008 ses soixante ans en tant qu'institution spécialisée des Nations Unies.
Source: Casafree
"M. Berlusconi, il les renvoie bien, ses clandestins, pourquoi on ferait pas la même chose ?" Pour Haralambos Drakoulis, vendeur d'électroménager dans le centre populaire d'Athènes, trop c'est trop : la Grèce doit tarir l'afflux de migrants.
Dans son quartier d'Agion Pantéleïmon, des habitants appuyés par des militants d'extrême droite ont organisé la riposte. A coup de rondes musclées, et sans jamais être ennuyés par la police, ils ont fait fuir les Afghans qui depuis des mois campaient dans la rue ou chez des marchands de sommeil. La communauté, estimée à quelque 2 000 personnes, s'est repliée quelques rues plus loin.
"Nous rasons les murs. C'est si dur que des familles seraient prêtes à repartir pour l'Afghanistan. Mais même pour ça, on ne nous aide pas", se plaint Zahir Mahmadi, un ancien militaire demandeur d'asile, qui tente d'aider ses compatriotes. La Grèce, qui refuse toute régularisation à ceux arrivés après 2005, "ne nous donne pas de papiers. Même à 25 euros par jour il n'y a plus de travail sur les chantiers. Qu'ils nous laissent au moins continuer en Europe !" s'indigne-t-il. Le gouvernement appelle les partenaires du Nord à "partager le fardeau" migratoire que la géographie fait peser sur le Sud.
CAMPS DE "RÉCEPTION"
S'il se satisfait de voir son quartier "nettoyé", M. Drakoulis n'approuve pas la méthode. "Ce n'est pas mon genre. Et puis à force de tabasser les gens, ils vont riposter", s'inquiète-t-il. Dans l'immédiat, les militants anarchistes et d'extrême gauche ont trouvé là une nouvelle cause. Quelque 2 000 d'entre eux ont manifesté à la mi-juillet pour tenter de reprendre la place, mais se sont heurtés à un cordon de néonazis, puis de policiers, et le face-à-face a dégénéré en échauffourées.
Depuis des années, le laisser-aller tient lieu depuis de politique migratoire. La tension monte aussi dans le quartier touristique du marché, au pied de l'Acropole. A l'approche de l'été, après la mobilisation des usagers contre la "ghettoïsation" de la zone et un raid de têtes rasées contre un squat de sans-papiers, la police est intervenue.
Les indésirables sont partis plus loin. Certains réussiront peut-être à gagner Calais, d'autres se retrouvent entassés dans des postes de police. Selon un récent rapport du Conseil de l'Europe, le risque de mauvais traitements y est "considérable". Les autorités ne reconnaissent que des écarts isolés.
Aux élections européennes de juin, le petit parti d'extrême droite Laos a obtenu 7 % des voix. Le gouvernement conservateur a durci son arsenal. La durée de détention pour entrée clandestine est doublée à six mois, reconductibles jusqu'à un an. La peine maximale pour les passeurs est portée à 25 ans (cinq auparavant). Le ministère de l'intérieur a annoncé l'aménagement de camps dits "de réception" (immédiatement baptisés "de concentration" par les ONG de défense des immigrés), et l'organisation de renvois par avion.
"Il y a un malentendu sur la nature et l'ampleur du problème. L'image de hordes venues d'Asie pour prendre le pays d'assaut n'est pas juste", juge Anna Triantaphyllidou, chercheuse sur l'immigration à la Fondation grecque de politique étrangère Eliamep. Elle estime les dernières vagues d'arrivées clandestines depuis 2007 à 50 000 personnes, et les sans-papiers à quelque 300 000. Dans l'immédiat, les rares chiffres officiels attestent d'un tassement de l'immigration : 3 988 arrestations ont été recensées aux frontières maritimes pour le premier semestre, contre 15 315 en 2008 et 9 240 en 2007.
Source: Le Monde
"La Turquie refuse de devenir le plus grand camp de réfugiés du monde." Le ministre chargé des affaires européennes, Egemen Bagis, a vivement réagi aux pressions répétées de la Grèce et de l'Union européenne (UE), qui estiment que la Turquie ne lutte pas assez efficacement contre l'immigration clandestine.
La Grèce fait face à un afflux préoccupant de migrants, responsable, selon Athènes, de la poussée électorale de l'extrême droite et de la multiplication des actes racistes contre des étrangers. Le pays, devenu l'une des principales voies d'accès à l'espace Schengen pour les clandestins (150 000 ont été arrêtés en 2008 et la plupart ont transité par la Turquie), dénonce le laxisme de son voisin oriental. "La Turquie doit remplir ses obligations et comprendre qu'elle doit coopérer sur l'immigration illégale", a lancé la ministre grecque des affaires étrangères, Dora Bakoyannis, à son homologue turc.
Le principal grief grec concerne l'accord de réadmission signé avec Ankara en 2001, qu'elle estime trop rarement appliqué. Depuis, sur 65 000 demandes de renvoi de clandestins, la Turquie n'en aurait accepté que 2 270.
Mais cette statistique ne prend pas en considération les reconduites effectuées hors de toute procédure par les autorités grecques, une fois la nuit tombée, sur les côtes de la mer Egée ou du fleuve Evros. Bateaux coulés, passagers jetés à la mer ou expulsés sans pouvoir déposer de demande d'asile... Les témoignages sont nombreux sur ces bavures, dénoncées par des organisations humanitaires telles que Médecins sans frontières ou Human Rights Watch. En mars, un Iranien embarqué sur un Zodiac a échappé de peu à la noyade, sans pouvoir sauver sa femme et sa petite fille à bord du pneumatique, rapporte l'association d'aide aux migrants RLAP, à Istanbul.
"NOUVELLE ZONE D'ATTENTE"
La Turquie peine à faire face. Près de 27 000 illégaux et 1 200 trafiquants ont été arrêtés en 2007. Sa position géographique en fait un pays de transit naturel pour les voyageurs d'Afghanistan, d'Iran, d'Irak et du continent africain. Les camps de rétention ne désemplissent pas. Afghans et Pakistanais sont parfois rapatriés par avion. D'autres groupes sont expulsés de force aux frontières orientales. Fin 2008, 18 Iraniens ont ainsi été renvoyés vers l'Irak, contraints de traverser une rivière à la nage : quatre se sont noyés.
Rien n'arrête les puissants réseaux de passeurs. "Le poste d'Ipsala, sur la frontière avec la Grèce, est une véritable passoire à cause de la corruption", constate un officier de sécurité à Istanbul. Jacques Barrot, le commissaire européen à la justice et aux affaires intérieures, souhaite que des fonds de pré-accession soient attribués au plus vite à Ankara pour renforcer son dispositif de contrôle frontalier.
Pressée de réformer sa politique migratoire, la Turquie se trouve face à un dilemme, souligne Kemal Kirisçi, directeur du Centre d'études européennes de l'université du Bosphore. Elle attend plus de garanties de la part de ses partenaires européens sur l'issue de ces pourparlers. Elle craint de devenir une nouvelle zone d'attente à la lisière de l'UE. "En l'absence de perspectives sérieuses pour l'adhésion (...), les officiels turcs craignent qu'un tel accord ne transforme la Turquie en zone tampon pour les migrants illégaux de l'UE et les demandeurs d'asile déboutés", précise Kemal Kirisçi.
Mais le coût d'une réforme de fond semble trop lourd et la Turquie rechigne à modifier sa politique d'asile très restrictive : seuls les ressortissants européens peuvent se voir accorder l'asile politique. Elle serait également obligée de revoir totalement son système de visas, plutôt souple avec ses voisins, ce qui plongerait dans l'illégalité des milliers d'étrangers et aurait des conséquences économiques néfastes. "L'Europe voudrait nous faire payer les conséquences du durcissement de sa politique migratoire", proteste le directeur d'un centre de rétention à Istanbul.
Source: Le Monde
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