Des murs blancs écarlates de plusieurs étages surveillés par des gardiens, du linge étendu tant bien que mal par les fenêtres des chambres…Suite
Mois de solidarité et de bienfaisance, le ramadan mobilise chaque année les musulmans à travers toute la France. Des associations et des mosquées organisent des f'tours solidaires. Qui dit f'tour, dit logistique, main d’œuvre et approvisionnement. Pendant le mois sacré, rares sont ceux qui rechignent à se rendre utiles ou à tendre la main à leurs coreligionnaires ou compatriotes. Des non-musulmans s’attablent aux côtés des jeûneurs le temps d’un f'tour, l'occasion de se découvrir dans une ambiance conviviale et spirituelle.
Avec le début du mois de ramadan, chaque année les coudes se serrent et les bourses se délient. Les musulmans à travers la France offrent des f'tours. Si les menus proposés et le nombre de plats varient d’un endroit à l’autre, l’esprit reste le même : rompre le jeûne, la solitude et l’individualisme.
« On connaissait tous quelqu'un qui avait besoin d'aide »
« Certains soirs, nous accueillons jusqu'à 25 personnes », indique Ben Taleb, imam de la mosquée de Gernugan à Saint-Brieuc. A Roubaix, ce sont 50 personnes qui prennent le repas du maghrib ensemble, 250 à Saint-Denis et pas moins 600 f’tours offerts cette année par la mosquée de Lyon. Le nombre de f’tours offerts dépend des ressources et, dans la plupart des cas, chacun fait avec les moyens du bord. Si la mosquée de Lyon a lancé un appel aux dons quelques jours avant le ramadan, à Roubaix, Tourcoing et Lille, ce sont les commerçants qui ont mis la main à la poche et les jeunes membres d’associations de quartier se sont occupés de l'organisation. A la mosquée de Saint-Brieuc, « le repas est offert par des membres du centre culturel Averroès, précise Bachir Belhaj, son président, au Parisien. Des familles préparent ces plats pour ceux qui passent la soirée à la mosquée. » Youssef, membre bénévole de l’Association des Jeunes de la Fraternité explique qu’« on connaissait tous quelqu'un qui avait besoin d'aide ».
La plupart des bénéficiaires viennent manger sur place. « Certains ont honte de venir », explique ce bénévole, alors on leur réserve des plats à emporter. Les convives ne sont pas tous des gens démunis, c’est également des étudiants loin de leurs familles et des célibataires qui cherchent un cadre chaleureux pour le f’tour. Ils ne sont même pas tous musulmans.
F’tour, égalité, fraternité
A l’heure de la rupture du jeûne, des personnes de confessions et d’origines diverses sont accoudées aux mêmes tables. Des voisins dont le ramadan attise la curiosité ou des roms : tout le monde est le bienvenu. « On utilise les valeurs de partage et de solidarité qui sont celles du ramadan pour rassembler les gens. L’essentiel c’est qu’ils se rencontrent et discutent entre eux », souligne Djilali Benaboura, coordinateur des missions sociales France.
A Saint-Denis, les petits musulmans jouent avec les enfants roms sous la tente ou le f'tour est organisé.
« C’est extraordinaire de voir des gens de cultures et d’origines si différentes se retrouver ici, renchérit Myriem, bénévole. Ici on a de tout, ceux qui viennent seuls trouvent toujours quelqu’un avec qui discuter, ensuite ils reviennent ensemble. Quoi de mieux comme lien social qu’un repas partagé ?»
16/8/2011, Rim Battal
Source : Yabiladi
"Ayaw l'mhadjeb", "goûtez à la zlabia de Boufarik", "dobara authentiquement biskrienne", crient, à tue-tête, de jeunes vendeurs à la sauvette, dont les étals de fortune envahissent, en ce mois de Ramadhan, le boulevard Barbès, quartier du 18e arrondissement de Paris, à forte concentration d'émigrés maghrébins.
A la cohorte de commerçants alignés le long de ce boulevard et la rue voisine de la Goutte-d'Or, sont venus se greffer des "commerçants" occasionnels, proposant une multitude de produits allant des simples gâteaux et mets traditionnels aux téléphones portables high tech en passant par le prêt-à-porter et autres produits de pacotille et de chinoiseries. L'affluence y est telle que les passants, clients potentiels, ont du mal à se frayer un chemin dans ce quartier mythique, qui, au même titre d'ailleurs que le boulevard la Chapelle et les petites rues qui les enserrent, est essentiellement commerçant, converti en ce mois en un bazar à ciel ouvert. "Toutes ces senteurs qui enivrent me rappellent Bab El-Oued, le quartier que j'ai dû quitter il y a 20 ans pour m'installer en France", confie une quadragénaire, dont la compagnie de ses deux filles en bas âge ne semble pas déranger outre mesure. "C'est un plaisir que je me fais à chaque fois que j'ai la nostalgie du pays. On trouve de tout à Barbès. Surtout les produits du cru", ajoute l'Algérienne, qui a fait le déplacement de Vincennes, ville célèbre par son château située à l'est de Paris. Parmi les commerces qui connaissent une affluence en cette période de l'année, dans le quartier de Barbès, il y a les boucheries "islamiques" qui ne désemplissent pas. Faisant valoir diverses certifications halal, ces commerces sont de plus en plus prisés, en ce mois de Ramadhan. "Les riverains ont tendance à faire plus confiance au boucher du coin qu'à la grande distribution", explique Djamel, tenant boutique rue de la Goutte-d'Or. Le scandale, suscitée par un documentaire diffusé la veille du mois béni par une chaîne de télévision française semant le doute sur la licéité de certains produits halal, semble avoir influé sur le comportement de consommateurs. "Nous tenons ces certificateurs à témoins devant Dieu. C'est à eux qu'incombe la responsabilité d'assurer un produit halal à l'ensemble de la communauté musulmane", martèle une cliente, approchée par l'APS.
Actuellement, il n'existe pas en France une norme unique désignant le label "halal", une mission dévolue au Conseil français du culte musulman (CFCM) à sa création en 2003. Pour l'heure, seules les mosquées de Paris, Lyon et Evry délivrent des cartes de sacrificateurs, mais ce sont ensuite une multitude d'organismes, qui effectuent des contrôles, notamment dans les abattoirs. Pour Amokrane, un octogénaire vivant en France depuis les années 1950, le Ramadhan n'est pas uniquement une "affaire de bouffe". "L'exclusion est telle en France que les démunis parmi notre communauté algérienne se comptent par milliers", s'indigne-t-il, rappelant aussi que le Ramadhan est surtout un mois d'entraide et de solidarité envers les personnes en difficulté. Avec son collègue Saïd, il est mobilisé, rue Affre, pour organiser la distribution de repas à emporter, préparés quotidiennement par des femmes bénévoles de l'association de la communauté des Algériens à Paris. Selon le président de l'association, Abdelkader Madi, ce geste est "le moins que l'on puisse faire envers notre communauté en ce mois béni". "On aurait voulu servir plus que la centaine de repas que nous préparons au quotidien, mais l'exiguïté de nos locaux fait que nous ne pouvons pas faire autrement", regrette l'octogénaire. Le même élan de solidarité est constaté à la mosquée Khaled-Ibn-El-Walid, rue Myhra. Pas moins de 500 repas sont quotidiennement servis sur place, à l'heure du f'tour, selon son recteur cheikh Hamza, qui parle d'une "tradition" que son établissement perpétue depuis dix ans. Coincée entre un hôtel et une librairie, la mosquée qui ne possède pas de dôme accueille, chaque jour, des centaines de fidèles pour les prières surérogatoires tarawih."Le Ramadhan est un mois de spiritualité et une occasion de se rapprocher davantage du Créateur. Ce n'est pas une question bassement culinaire, c'est ce que nous essayons d'inculquer, notamment aux jeunes générations, parfois en proie à des problèmes existentialistes", confie le plus influent des imams du 18e arrondissement de Paris.
16/8/2011
Source : El Moujahid/APS
Le parti catalan d'extrême-droite "Plataforma per Catalunya" (Plataforme pour la Catalogne), connu pour son discours anti-immigrés et xénophobe, a annoncé, mardi, sa participation, pour la première fois, aux élections législatives anticipées prévues en Espagne le 20 novembre prochain.
Le parti, qui suscite constamment la polémique en Catalogne à cause de ses positions hostiles aux immigrés notamment maghrébins, couvrira l'ensemble des circonscriptions électorales catalanes, a indiqué son président Josep Anglada dans un entretien à l'agence "Europa Press", précisant qu'il sera lui même tête de liste de cette formation.
Anglada a également fait savoir que le parti renonce à présenter des candidats dans les autres régions espagnoles, comme il l'avait annoncé précédemment.
"Nous ne sommes pas assez organisés dans les autres communautés autonomes", a-t-il expliqué, précisant que son parti vise à faire élire au moins un député dans la circonscription de Barcelone.
Le leader de "Plataforma per Catalunya" a toutefois souligné qu'il maintient son projet de création d'un parti politique ou d'une coalition de partis "à caractère national" en perspective des élections européennes et municipales prévues respectivement en 2014 et 2015.
Rejetant les accusations de xénophobie portées à l'encontre de son parti, Anglada a souligné que "Plataforma per Catalunya" aspire à offrir une nouvelle alternative en tant que "troisième voie" entre le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et le Parti Populaire (PP).
Cette formation, créée en 2002, fait l'objet depuis juin d'une enquête judiciaire suite à une plainte présentée par le gouvernement autonome de Catalogne l'accusant d'avoir procédé à la distribution, lors de la campagne électorale pour les municipales du 22 mai dernier, de tracts incitant à la xénophobie et à la haine raciale.
Une association musulmane de Reus, près de Tarragone a, pour sa part, engagé récemment des poursuites judiciaires à l'encontre de ce parti qui a réalisé une percée significative lors des dernières élections municipales en remportant près de 70.000 voix et 67 sièges.
16/8/2011
Source : MAP
La Cimade a dénoncé "la violence de l'enfermement des étrangers" après le suicide samedi d'un Roumain de 45 ans détenu depuis fin juillet au centre de rétention administrative (CRA) de Nîmes, dans un communiqué publié mardi.
Le parquet de Nîmes a ouvert une enquête pour recherche des causes de la mort après que ce ressortissant roumain, d'origine Rom selon la Cimade, a été retrouvé pendu dans sa chambre. Ce drame est "la conséquence directe de la violence que constituent les politiques françaises de l'enfermement des étrangers" et "d'un système qui ne considère plus les hommes en humains", estime la Cimade.
Selon la Cimade, la victime, "Marius B. était marié, père de deux enfants et avait vendu tous ses biens pour venir travailler en France sur des chantiers". "Il disait ne pas comprendre pourquoi il était ainsi retenu alors que citoyen européen il était seulement venu en France pour travailler", ajoute l'association. Selon le parquet, c'est la première fois qu'un tel drame se produit à Nîmes.
16/8/2011
Source : Le Figaro/AFP
Des militants hispaniques ont manifesté mardi à Chicago devant le QG de campagne du président américain Barack Obama pour réclamer la fin d'un programme qui prévoit l'expulsion du territoire des immigrants illégaux reconnus coupables d'un crime.
L'Agence d'immigration et de douanes des Etats-Unis (ICE) a mis au point en 2008 le programme Secure Communities qui permet aux services d'immgration d'expulser des Etats-Unis les immigrants illégaux qui ont été jugés coupables d'un crime.
"Ils disent qu'ils expulsent des immigrés criminels mais en réalité ce n'est pas le cas", a dénoncé Xochitl Espinoza, de l'Alliance nationale des communautés d'Amérique latine et des Caraïbes, présent lors de la manifestation.
Selon les chiffres de l'ICE, les autorités américaines ont expulsé 392.862 étrangers en 2010, dont un peu moins de la moitié (195.772) ont été reconnus coupables de crimes.
Barack Obama, qui s'est engagé à mener une vaste réforme de l'immigration, a fait part de son intention de sécuriser les frontières tout en régularisant le statut des sans-papiers.
L'immigration est un sujet sensible aux Etats-Unis où quelque 11 millions d'immigrants illégaux, dont une grande partie d'Hispaniques, vivent et travaillent dans la clandestinité.
Lie, Marine Pennetier pour le service français)
17/8/2011
Source : Reuters
Nador- Les accès de la région Nord-est ont enregistré, depuis le début de l'opération Marhaba au 10 août, l'entrée au territoire national de plus de 411.000 Marocains résidant à l'étranger, en baisse de 10 pc par rapport à la même période de l'année précédente.
Ce chiffre qui concerne le port de Nador, Bab Melillia et les Aéroport d'Al Aroui (Nador), d'Al Hoceima et d'Oujda représente 25 pc du total des entrées enregistrées au niveau national (1.632.795), selon des statistiques de la direction de la région du Nord-est.
Ces statistiques démontrent que les RME préfèrent de plus en plus l'avion aux moyens de transports terrestres et maritimes, étant donné que les trois aéroports de Nador, Oujda et Al Hoceima ont connu des hausses respectives de 20 pc, 18 pc et 7 pc.
Le nombre des passagers ayant transité au cours de la période sous revue, par le port de Nador et Bab Melillia, a accusé cependant des baisses respectives de 12 pc et 20 pc par rapport à l'année dernière. La direction des douanes du nord-est indique par ailleurs que les services concernés ont enregistré l'entrée, depuis le début du "Transit2011" de 52.423 véhicules en baisse de 21 pc.
Au 10 août courant, près de 290.000 RME ont quitté le territoire national via les différents accès de la région nord-est, selon la même source. Supervisée par la Fondation Mohammed V pour la solidarité, l'opération Marhaba 2011 connaît la mobilisation des différents services qui ont mis en place un dispositif important pour faciliter leur accueil.
Une panoplie de mesures ont été prises pour garantir le bon déroulement de l'opération de transit des marocains résidant à l'étranger "Marhaba 2011", au niveau des différents accès de la région du nord-est du Royaume.
La direction régionale des douanes a procédé au redéploiement et au renforcement de ses effectifs dans les principaux points de passage de la région notamment le port de Nador, Bab Melillia et l'Aéroport Al Aroui.
16/8/2011
Source : MAP
Identifier la «diversité» sur la base de la consonance étrangère des prénoms au risque d’obtenir des angles morts. C’est la méthode peu conventionnelle qu’a adoptée l’Ifop pour mesurer la représentation – toujours insuffisante – et la performance électorale des candidats «issus de l’immigration» lors des dernières cantonales.
Fatoumata», «Karim» : « il y a des prénoms dont tout le monde sait de quelle origine ils sont », répond Jérôme Fouquet, de l’institut Ifop, quand on lui demande comment il a bien pu faire pour identifier les « prénoms d’origine étrangère » parmi une liste de près de 10 000 candidats. Et d’affirmer, sans pour autant en avoir « en tête », que bien évidemment « il y en a des (prénoms) turcs ». Comme quoi la méthode choisie ne va pas de soi...
Cet écueil, les auteurs de l’étude Ifop sur la place des « candidats issus de la diversité lors des dernières élections cantonales », l’admettent volontiers. Il est question d’un filtre « artisanal » qui n’est « pas parfait et peut conduire à une sous-évaluation partielle », notamment des enfants d’immigrés – parce qu’il y en a - qui ont revêtu des prénoms « bien français » en raison de la position assimilationniste de leurs parents.
Ce genre d'étude a apparemment le vent en poupe. Et contrairement à ce que l'Ifop affirme, il ne s’agit pas là de la « seule (méthode) disponible », puisque, pour une étude similaire, l’Institut Montaigne a non seulement utilisé la consonance des prénoms mais aussi des noms et… les photographies des candidats. Ce qui fait évidemment songer au délit de faciès...
Alors quand on questionne les conséquences idéologiques de ces méthodes peu conventionnelles - qui tentent de se soustraire à la règlementation sur les statistiques ethniques - Jérôme Fouquet n’y va pas par quatre chemins. C’est une « façon objective » de mesurer la diversité. « Nous, on voulait poser les choses pour parler vraiment sur du concret », se défend-t-il avant de hausser le ton. « Sinon, on fait pas ! », s’emporte-t-il en dénonçant cet « espèce de tabou » français qui empêche « d’aller regarder ». Et d’ajouter : « Toutes les vérités sont bonnes à dire ». Certes. Mais qu'en est-il des résultats obtenus ?
Diversité en politique : encore du boulot !
A première vue, le constat général de l’Ifop sur le sujet est loin d’être une découverte. Les personnes « issues de l’immigration » sont faiblement représentées aux cantonales – comme aux autres scrutins - par rapport à la place qu’elles occupent dans la société française. Comme les femmes, les jeunes et les ouvriers. On le sait, le profil-type de l’élu est plutôt un homme, blanc, âgé de plus de 55 ans et appartenant aux classes sociales supérieures.
En mars 2011, « 217 candidats portant un prénom à consonance étrangère sur un total de 9737 candidats» se sont présentés aux élections cantonales, comptabilise l’Ifop, « soit un taux de 2,2 %.» Un chiffre, toutes tendances politiques confondues, très faible - sans doute encore plus que celui que permettrait un enregistrement exhaustif des candidats de la diversité - alors que les « états-majors » de la plupart des partis affichent souvent leur souci de « diversité ». L’institut de recherche relève toutefois des « spécificités partisanes » - qui ne sont, encore une fois, pas vraiment surprenantes : « Europe Ecologie / Les Verts affichait le taux le plus élevé et le FN le score le plus faible ».
De même, la performance de ces candidats « issus de l’immigration » serait plus faible, notamment au premier tour, que celle des candidats français. « C’est particulièrement le cas à l’UMP (14 points d’écart) et au Parti socialiste (9 points d’écart)», remarque l’étude Ifop en précisant que l’écart est un peu moins important au PS si on élimine de l’équation les candidats sortants. Car un des facteurs de réussite des élections locales est bien le « niveau d’implantation » des candidats, c’est-à-dire le fait qu’ils ne soient pas parachutés sur le terrain comme un cheveu sur la soupe.
Selon l’Ifop, l’écart restant au PS entre les deux types de candidats (« issus et non issues de la diversité » mais dans les deux cas non sortants) ne serait pourtant pas dû à des parachutages sauvages dans des contrées ingagnables. L’institut de recherche postule - qu’à l’inverse de l’UMP - le PS n’a vraisemblablement pas dévolu spécifiquement à ces candidats « issus de la diversité » des « terres de mission pour les socialistes ou des fiefs de la droite parmi les plus difficiles à conquérir ». Et en arrive donc à la conclusion « contre-intuitive » que « pour les nouveaux candidats socialistes, les chances de se faire élire à un premier mandat ont été les mêmes » quels qu’aient été « leur couleur de peau, leur origine ou la consonance de leur prénom ». Conclusion contre-intuitive parce qu’on a un peu de mal à croire qu’il y a peut-être moins de préjugés dans les petits cantons alors qu’une véritable représentation des minorités – mis à part quelques nominations purement décoratives - dans les appareils politiques et dans les médias manque encore et toujours à l’appel.
Pour comparer l’égalité des « chances », il aurait sans doute fallu en savoir davantage sur la position de ces candidats « issus de l’immigration »… auxquels l’Ifop attribue une relative « faible moyenne d’âge ». Etaient-ils vraiment jeunes – c’est-à-dire, sans doute, inexpérimentés ? Certes, étaient-ils parachutés ? Mais étaient-ils bien connu des électeurs ou pas ? Etaient-il en concurrence avec une liste dissidente ou non ? Autant de subtilités auxquelles la consonance d’un prénom ne pourra, seule, jamais répondre. C'était quand même bien essayé....
16/8/2011
Source : Marianne
Deux jours après la découverte d'un adolescent séquestré par sa famille pour n'avoir pas respecté le jeûne du ramadan, l'imam de la mosquée de Miramas s'est confié à Europe 1.
Des milliers de musulmans à travers le monde entier se plient à l'un des cinq pilliers de l'Islam, du 1er au 31 août SIPA
La communauté musulmane de Miramas, dans les Bouches-du-Rhône, ne cautionne pas les actes commis par la famille de la victime. Interrogé par Europe 1, l'imam de la mosquée a en effet tenu à rappeler l'importance de la tolérance et de l'ouverture d'esprit, avant de condamner ces actes de violence. « Nous sommes dans un pays de droit, dans un pays de liberté où chacun peut vivre sa religion comme il l'entend. Certains prient, d'autres ne prient pas, certains jeûnent le mois du ramadan, d'autres ne jeûnent pas : ce n'est pas à nous de faire la loi », a-t-il ainsi déclaré. Alors la mère de l'adolescent a justifié ces violences par le fait que son fils est « turbulent », l'imam a assuré que « ce sont des faits condamnables ».
Découvert dimanche par les pompiers, l'adolescent s'est vu prescrire 15 jours d'incapacité temporaire totale (ITT) par le médecin de permanence qui l'a ausculté. Alors qu'il n'avait pas respecté le jeûne du ramadan, ce jeune homme de 17 ans a été séquestré et violenté par son frère aîné. Les secours l'ont ainsi trouvé avec les poignets et les chevilles entravés. Son corps présentait par ailleurs des traces de coups. Apparemment au courant de ce qui passait, la mère de la victime a indiqué à Europe 1 : « il ne fait pas d'études, il a arrêté l'école : il ne marche pas tout droit et fait des choses pas bien, il vend de la drogue », avant de conclure : « alors son frère l'a ramené à la maison, l'a attaché et l'a frappé ».
Ce sont des voisins, alertés par des gémissements, qui ont appelé les pompiers dimanche soir. D'origine algérienne, la famille de la victime est considérée comme « très stricte » par son voisinage.
17/8/2011
Source : France Soir
En vertu du règlement Dublin II, un seul État doit traiter le dossier d’un demandeur d’asile. Pour cette raison, si un demandeur d’asile arrivé à Malte séjourne illégalement en Suède, Stockholm est en droit de le renvoyer sur l’île.
L’Italie est le pays d’Europe recevant le plus important flux de migrants d’Afrique. Au total, 48 000 personnes, parties de Libye et de Tunisie, ont accosté sur ses côtes depuis janvier 2011, sur l’île de Lampedusa pour la plupart.
En 2010, les pays de l’Union européenne ont reçu 243 000 demandes d’asile, soit 29 % du total mondial, et ont accordé le statut de réfugié ou la protection internationale – statut quasiment semblable mais renouvelable – à 74 000 personnes.
La probabilité pour un demandeur d’asile originaire d’Irak d’obtenir une protection internationale était de 56 % en Allemagne et de moins de 2 % en Grèce.
Sur 900 000 personnes ayant fui la Libye, seuls 2 % ont trouvé refuge en Europe. La majorité s’est réfugiée en Tunisie.
L’immigration à Malte
Depuis 1998, près de 15 000 migrants, originaires d’Afrique subsaharienne, sont arrivés à Malte par bateau. Au sein de l’Union européenne, entre 2006 et 2010, Malte a enregistré le plus grand nombre de demandes d’asile par habitant, derrière Chypre. Sur près de 2 000 demandes d’asile en 2009, 1 500 étaient le fait de Somaliens.
La France veut intensifier les expulsions
En France, le ministre de l’intérieur, Claude Guéant, a récemment affirmé revoir à la hausse l’objectif de reconduites aux frontières pour 2011. Alors que celui-ci avait été fixé à 28 000 par son prédécesseur, Brice Hortefeux, Claude Guéant pense pouvoir atteindre le cap des 30 000 expulsions.
D’après les chiffres qu’il a fournis, sur les sept premiers mois de l’année, la France a reconduit 17 500 étrangers en situation irrégulière, ce qui représente une hausse de 4 % par rapport à la même période de l’année dernière. La France a également décidé de réduire de moitié la liste des métiers en tension dans lesquels le recours légal à de la main-d’œuvre non européenne est autorisé.
16/8/2011
Source : La Croix
Un spectacle de danse, de musique et de poésie coproduit par le festival L'Boulevard de Casablanca, a été présenté lors du Festival " Puerta al Mediterraneo " qui a baissé ses rideaux dimanche à Teruel dans le nord-est de l'Espagne.
Le spectacle " Habibi-Amado " a été présenté, le week-end dernier à l'amphithéâtre de " Rubielos de Mora " une localité proche de Teruel, dans le cadre de la vingt-quatrième édition de son festival.
Coproduit également par le festival " Pirineos Sur " (Espagne) et les productions " VIRIDIANA " à Aragon, le spectacle " Habibi-Amado " a été écrit et réalisé par Jesus Arbués.
Il a été présenté dans d'autres festivals et manifestations culturelles notamment en Espagne.
" Habibi-Amado " est un spectacle qui unit le monde occidental et le monde islamique à travers la poésie, la musique et la danse, ont expliqué les organisateurs du festival dans des déclarations rapportées lundi par la presse Espagnole.
Présenté sous forme de " paroles et de vers des grands maîtres du Soufisme " par des artistes Espagnols et Marocains, le spectacle, sur fond de musique et de danse, se veut un voyage à travers l'Histoire puisant des cultures musulmane, juive et chrétienne et alliant musique traditionnelle, danse derviche et images des plus contemporaines.
Crée en 1999, L'Boulevard est un festival de musique urbaine organisé sous forme de compétition à Casablanca entre les styles Rap, Hip-Hop, Rock, Metal et Fusion.
Il réussit chaque année d'attirer des stars internationales de ces genres musicaux comme Puppet Mastaz, Chinese Man, Joey Starr et bien d'autres.
15/2011
Source : MAP
La deuxième édition du festival musical parisien "Grand Ramdam" aura lieu le 27 août prochain au célèbre Parc de La Villette, avec la participation d'une pléiade d'artistes maghrébins, du Maroc, d'Algérie et de la Tunisie.
"Après le succès de la première édition en 2010, le festival récidive avec des concerts gratuits qui mettent à l'honneur les musiques du Maghreb", indique un communiqué du ministère français de la Culture, initiateur de cet événement.
Conçue pour être "un prolongement de l'été en cette période de Ramadan", cette grande fête populaire propose de "partir à la découverte des musiques du monde arabe et du Maghreb".
En plein air, au bord du canal du parc de la Villette ainsi que dans la salle des concerts de la Cité de la musique, une multitude d'artistes maghrébins célèbreront, durant toute la soirée, "une culture aux mille facettes, entre la profondeur de ses rituels traditionnels et l'exubérance de sa chanson de variété".
Le festival sera inauguré cette année par l'ensemble marocain de musique soufie "Rouh".
Dirigée par Yassine Habibi, la formation jouera notamment quelques extraits du Samaâ soufi de Meknès.
Outre le chant soufi marocain, les visiteurs pourront apprécier le malouf tunisien par Zied Gharsa et son ensemble, ainsi que la grande voix tunisienne Saber Rebaï.
De l'Algérie, le public découvrira notamment la nouvelle chanson kabyle aux accents folk-rock d'Ali Amrane, et le raï féminin oranais de Cheba Zahouania.
Comme l'année dernière, la soirée sera retransmise sur la chaîne de télévision France O qui accueillera un plateau d'artistes parmi les plus populaires de cette édition.
15/08/11
Source : MAP
Quelque 90.017 Marocains résidant à l'étranger (MRE) sont entrés au Maroc via le port Tanger ville depuis le lancement de l'opération Transit 2011 le 5 juin dernier et jusqu'à dimanche 14 août.
Selon les statistiques de l'autorité portuaire de Tanger ville, ces ressortissants marocains sont arrivés à bord de 28.192 véhicules et ont emprunté la ligne maritime depuis Tarifa (sud de l'Espagne), la seule encore en activité.
Côté départ, 110.516 MRE ont choisi ce port pour effectuer leur retour à leurs pays d'accueil durant la même période, à bord de 36.282 véhicules.
La ligne Tanger ville-Tarifa est desservie par quatre fast-ferries effectuant plusieurs rotations par jour. Ils appartiennent à deux compagnies de navigation, l'une marocaine et l'autre espagnole.
16/08/11
Source : MAP
Le PDC relance le débat sur l’apprentissage obligatoire d’une langue nationale pour les étrangers. Il préconise des cours dès l’enfance, pour favoriser leur intégration.
«La Suisse est avec l’Australie un des plus grands pays d’immigration!» Ce constat, c’est le PDC vaudois Jacques Neirynck qui le fait. Pour lui, nombre d’enfants étrangers commencent l’école alors qu’ils ne maîtrisant pas assez bien l’une des langues nationales. Afin de combler ce déficit, le Parti démocrate-chrétien demande la mise en place de structures pour l’apprentissage précoce et obligatoire d’une langue nationale. Cette requête pourrait passer par la Conférence des directeurs cantonaux de l’instruction publique, ou être relayée au niveau fédéral par une initiative parlementaire signée Jacques Neirynck. Pour l’heure, il existe des offres, mais elles restent ponctuelles et, surtout, ne sont pas imposées.
«Il y a dans l’Ouest lausannois des classes où aucun élève ne parle français en entrant à l’école», souligne Jacques Neirynck. Leur apprendre la langue du pays augmenterait leurs chances de réussite scolaire et donc, plus tard, professionnelles. Au final, tout le monde est gagnant: les étrangers sont mieux intégrés, ce qui permet aux enfants suisses de jouir d’une meilleure qualité d’enseignement dans les écoles. Les enfants de travailleurs internationaux, qui ne restent en Suisse que quelques années et fréquentent des écoles de langue anglaise ne seraient pas touchés par cette mesure.
«Concrètement, l’apprentissage pourrait commencer de manière ludique dans les crèches ou dans les groupes de jeu», estime Tim Frey, secrétaire général du PDC. Le parti prévoit d’intégrer les parents dans ce processus. Quant aux ados, des offres de cours devraient aussi leur permettre de combler leurs retards linguistiques.
Qui paiera la facture? Le PDC étudie encore différents scénarios. «Cette offre ne coûtera pas si cher, rassure Tim Frey. Après tout, c’est dès crèches qu’il faut construire, pas des universités.»
«Difficile à appliquer»
Sur le terrain, la proposition du PDC est plutôt bien accueillie. Ivica Pertusic, vice-président de l’association Secondos Plus et candidat socialiste au Conseil national, se réjouit de l’initiative de Jacques Neirynck. Mais il nuance: «La langue n’est pas le seul facteur d’intégration et comprendre ce que dit le professeur ne suffit pas. Il est primordial d’intégrer la famille de l’enfant dans le processus scolaire, de la responsabiliser, de lui faire comprendre ce que la société attend d’elle en matière d’éducation de ses enfants», estime le spécialiste. Pour lui, le caractère obligatoire de cet apprentissage des langues donne un signal officiel, qui sera interprété comme un gage de sérieux par la population migrante.
Fanny Spichiger, cheffe ad interim du Bureau vaudois pour l’intégration des étrangers (BCI), estime pour sa part qu’il sera difficile de contraindre les migrants venus par le biais de la libre circulation à suivre des cours de langue. Pour elle, il convient aussi d’encourager l’apprentissage de la langue maternelle des enfants: «Sa maîtrise facilite ensuite l’apprentissage d’autres langues. Il faut être bien dans ses deux cultures pour réussir son intégration.»
Gratuité contestée
Politiquement, la proposition de Jacques Neirynck a des chances de passer. L’UDC, qui collecte en ce moment des signatures contre «l’immigration massive», ne rejette pas le projet en bloc. «Mieux vaut cela qu’une intégration ratée, qui coûte cher à la société», explique Yvan Perrin, vice-président du parti conservateur. Reste que la gratuité des cours préconisée par le PDC risque de refroidir certains agrariens. «Pour nous, les étrangers devraient aussi participer financièrement à leur intégration.»
15/8/2011, Koch
Source : Le Matin.ch
Nicolas Sarkozy, 30 juillet 2010, discours de Grenoble : « C’est une guerre que nous avons décidé d’engager contre les trafiquants et les délinquants […]. Nous subissons les conséquences de cinquante années d’immigration insuffisamment régulée qui ont abouti à un échec de l’intégration ». Désormais, faire le lien entre immigration et délinquance ne caractérise plus l’extrême-droite : la droite gouvernementale relayée médiatiquement en fait une vérité de bon sens. Et plus rien ne sera jamais comme avant : le « tabou » est levé, les langues peuvent se délier — quitte à s’arranger avec la réalité. Le n° 46 de « Cités »* qui consacre un dossier à « l’immigration, fantasmes et réalités », vient à point nommé faire la chasse aux idées reçues. Et rappelle notamment que le phénomène a toujours existé, qu’il n’y a pas de « vague » ou de « déferlement » depuis ces dernières décennies — chiffres à l’appui. La stigmatisation change simplement de cible : les arguments aujourd’hui employés contre les Maghrébins ont déjà été employés contre les Belges ou les Italiens à la fin du XIXème siècle. « Dès le départ, les termes du problème de l’immigration relèvent d’une construction idéologique, nullement de la constatation d’un état de fait, qui accrédite la mise en place de mesures à la fois législatives et politico-policières. », relève Yves Charles Zarka, professeur de philosophie politique à la Sorbonne, dans l’éditorial du recueil. L’instrumentalisation de la peur à des fins politiques est donc aisée, tant les fantasmes dépassent la réalité. La lecture de ce dossier complet — coordonné par Marie-Anne Lescouret et Jean-Pierre Cléro, s’avère salutaire. À mettre entre toutes les mains.
Source : LexTimes
Le tribunal administratif de Paris a rejeté samedi la demande de suspension de la sanction d'exclusion temporaire infligée par le ministère de l'Intérieur à Sihem Souid, ex-agent à la police aux frontières (PAF) qui a publié un livre très critique sur la police.
"La requête a été rejetée", a-t-on indiqué au tribunal administratif, sans plus de précisions. Les motivations de la décision n'étaient pas immédiatement disponibles.
Le tribunal avait examiné vendredi une requête en référé (procédure d'urgence) déposée par les avocats de Mme Souid, demandant la suspension de l'exclusion de 18 mois, dont 12 avec sursis, signifiée le 26 juillet à la jeune femme. Ceci en attendant un jugement sur le fond où ils demandent une annulation.
L'un des conseils de Mme Souid, Me William Bourdon, avait argué lors de l'audience que la suspension pour six mois de son salaire mettait l'ancienne adjointe de la sécurité (ADS) dans une situation de "grande précarité".
Elle élève seule sa fille de 10 ans, le père ne lui verse "aucune pension alimentaire" et elle ne commencera a percevoir des droits d'auteur sur son livre qu'"à partir d'avril 2012", avait-il fait valoir, jugeant "disproportionnée" la sanction infligée à sa cliente.
La représentante du ministère de l'Intérieur, Pascale Léglise, avait estimé de son côté que Mme Souid avait "violé l'obligation de réserve" à laquelle est soumis "tout fonctionnaire", en "mettant en cause la police nationale sur un ton polémique et outrancier".
En octobre 2010, Mme Souid a publié un livre à succès, "Omerta dans la police" (Ed. Le cherche midi), où elle dénonce un climat de racisme, de sexisme et d'homophobie à la PAF d'Orly.
Elle avait débuté sa carrière à la PAF, avant d'être affectée à la préfecture de police de Paris (PP) comme adjointe administrative.
Un conseil de discipline avait proposé fin mai son "exclusion temporaire de fonction" de 18 mois, dont six avec sursis.
Le ministère de l'Intérieur a finalement opté fin juillet pour une exclusion de 18 mois, dont 12 avec sursis.
13/8/2011
Source : Libération/AFP
Les musulmans du XVIIIe Arrondissement de Paris ont rejeté la proposition de la préfecture de police de mettre à leur disposition des locaux d'une ancienne caserne des pompiers pour qu'ils n'aient plus à prier dans la rue, a affirmé un de leurs représentants, Cheikh Hamza, recteur de la mosquée Khaled Ibn El Walid à Paris.
«Ce sont des locaux indignes d'un musulman et de son culte. La sacralité du lieu n'y est pas respectée. Contrairement à ce qu'a avancé une certaine presse, il ne s'agit pas de la caserne des pompiers, mais d'ateliers de réparation où les moindres conditions (accessibilité franche, chauffage, éclairage extérieur, etc.) ne sont pas réunies,» a-t-il déclaré à l'issue d'une visite sur les lieux.
Situés Porte de Clignancourt, sur le boulevard Ney, ces locaux de quelque 2000 mètres carrés, relevant du ministère de la Défense, sont censés accueillir, à partir du 16 septembre prochain, les fidèles des mosquées Myrha et El Fath, situées rue Polonceau, dans le XVIIIe Arrondissement de Paris. Faute d'espace suffisant, ces fidèles prient, pour beaucoup d'entre eux, dans la rue, le vendredi, jour de la grande prière. D'autres griefs s'ajoutent aux réticences.
Citons la configuration même des lieux, dont une partie du plafond élevé, poserait des problèmes de chauffage et de climatisation. Par ailleurs, l'orientation du bâtiment, qui n'est pas dans le sens sud/sud-est en direction de La Mecque, suscite de sérieuses réserves sachant que le musulman s'oriente vers ce point pour effectuer sa prière.
Selon la presse parisienne, le projet est censé faire coexister, sous le même toit, les pratiquants maghrébins de la mosquée Khalid Ibn Walid de la rue Myrha et les adeptes des confréries africaines Tijâniyya ou Mourides, qui fréquentent la mosquée voisine de la rue Polonceau. «Les deux rites sont différents, mais la Mosquée de Paris est prête à trouver une solution pour débloquer la situation,» confiait jeudi à la presse le recteur de la mosquée de Paris, au Figaro Dalil Boubakeur.
«Selon des informations publiées par le même journal», les pouvoirs publics français n'ont recensé que 11.000 places dans les mosquées et lieux de prière de la capitale, alors que cette religion est pratiquée par environ 90.000 fidèles. «C'est insuffisant et nous nous mobilisons pour trouver des lieux», concède un haut fonctionnaire. Rassurant-il a ajouté que «la future destination religieuse de la caserne du boulevard Ney ne sera que provisoire. Dès 2013, l'Institut des cultures de l'Islam offrira 2500 places supplémentaires aux fidèles». Le projet a été annoncé lundi dernier par le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, qui a affirmé que des responsables du culte musulman, dont le président du Conseil français du culte musulman (Cfcm), ont visité les locaux de l'ancienne caserne et «les ont trouvés tout à fait appropriés». Pour le recteur de la Mosquée de la rue Myhra, cette proposition s'apparente à du «mépris et à de l'humiliation des musulmans. C'est le sentiment ressenti par l'ensemble de la délégation qui s'est rendue samedi sur les lieux, d'où le rejet catégorique de cette proposition», a-t-il dit, démentant, par là même, les propos de Guéant.
Selon les explications fournies par ce dernier, il s'agit d'une location à raison de 20.000 euros par an auxquels s'ajoute la bagatelle de 30.000 euros de remboursement des travaux d'aménagement, l'Etat français ne finançant pas le culte, les locaux devaient être loués uniquement deux heures par semaine, le temps de la prière du vendredi.
15/8/2011, Abdelkrim AMARNI
Source: L’Expression.dz
Le discours de Grenoble aura marqué le quinquennat d'une profession de foi régressive sans précédent dans l'histoire de la République. Le chef de l'Etat a délibérément transgressé l'article premier de la constitution stipulant : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et social. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion."
Nicolas Sarkozy a remis en cause droit de sol et inventé une "sous catégorie de citoyens", "les Français d'origine étrangère". Il a institué, de fait, une nouvelle République séparatiste, discriminatoire. La création d'un ministère de l'immigration et de l'identité nationale était déjà une provocation politique et une aberration institutionnelle. Le principe intangible de l'égalité républicaine était, par cette seule initiative, sapé à la racine. Le débat délétère sur "l'identité nationale", serpent de mer sans fin, a ressuscité les démons de la France des ténèbres.
Les expulsions collectives des Roms, pourtant citoyens européens bénéficiant du droit de libre circulation, ont pris la forme de bannissement pour un délit collectif d'appartenance ethnique. Des institutions internationales, des autorités morales ont multiplié les indignations, les protestations, les condamnations au point que la Commission Européenne elle-même s'est retrouvée en devoir de rappeler le gouvernement français à l'ordre. Le chef de l'Etat a réussi en quelques discours, en quelques coups de force législatifs, à déchirer profondément le tissu social et à compromettre funestement l'image de la France dans le monde.
En outre, dès décembre 2007, dans le discours de Latran à Rome et à d'autres occasions solennelles depuis, le chef de l'Etat a défendu explicitement un projet de redressement spirituel, rompant radicalement les lois sur la laïcité. Il a notamment déclaré : "Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage entre le bien et le mal, l'instituteur ne pour jamais remplacer le curé ou le pasteur." Il a présenté la morale chrétienne comme un modèle absolu, un horizon indépassable et, ce faisant, proclamé une nouvelle doctrine de "préférence religieuse". Le gouvernement, dont la neutralité en matière religieuse est le premier devoir républicain, s'est ainsi investi d'une mission divine et a sciemment ouvert la voie à un conflit entre confessions.
Ainsi, les discours de Grenoble et de Latran ont installé les balises d'une société de contrôle et de surveillance où les libertés individuelles et collectives sont mises sous chape de plomb. La politique punitive n'épargne aucune catégorie de la population. Les journalistes, les médecins, les magistrats sont mis à l'index. La politique du chiffre vide de sa substance humaniste le socle constitutionnel et la gouvernance républicaine. Les quotas d'exclusion sont établis comme des indices de réussite. Les faits-divers tragiques sont instrumentalisés pour détourner l'émoi collectif, s'attaquer à l'indépendance de justice et bafouer le principe de séparation des pouvoirs.
Le slogan "Travailler plus pour gagner plus" érige le chacun pour soi en philosophie d'Etat, exalte l'esprit de sacrifice professionnel, solde la solidarité collective au profit de l'opportunisme individuel. Les sans-emploi, frappés de plein fouet par la crise, sont, du même coup, moralement rabaissés, socialement discrédités, civiquement neutralisés. Les jeunes sont dévalorisés quand ils ne sont pas criminalisés. Les seniors sont désactivés, déclassés, renvoyés au pénible sentiment d'inutilité sociale. Les plans sociaux condamnent trop souvent à l'inactivité définitive des travailleurs en pleine force physique et intellectuelle, riche des acquis professionnels de toute une vie, et privent notre pays de ressources humaines inestimables. Une société qui délaisse ainsi ses seniors sacrifie forcément l'avenir de ses juniors. La France a, plus que jamais, besoin de paix sociale pour conjuguer au futur toutes ses potentialités.
Les axes prioritaires, définis dans le programme présidentiel de François Hollande, mettant la jeunesse et la valorisation du capital humain au centre de l'élan national, répondent, avec cohérence et réalisme, aux impératifs de la relance économique et de la concorde sociale.
Malgré la conjoncture mondiale défavorable, la crise chronique n'est pas une fatalité dans un pays comme le nôtre, nanti des compétences de son peuple et de l'énergie de sa jeunesse. Il n'est de volonté plus puissante que la vitalité humaine pour sortir de la récession et reprendre le chemin du progrès social.
Le contrat de générations vise justement à impulser une synergie permanente entre toutes les générations, une dynamique enthousiasmante des complémentarités, une fécondation motivante des disponibilités pour le bien commun et l'intérêt général. La paix sociale passe autant par la fertilisation de la diversité structurelle de notre société que par l'interactivité intergénérationnelle qui assure la transmission des connaissances et du savoir vivre ensemble.
Le chômage massif des jeunes est devenu un mal endémique entretenu par les coupes drastiques dans le budget de l'éducation, la précarité d'existence imposée aux lycéens et aux étudiants, la carence de formations d'excellence ouvertes à tous les jeunes, sans discrimination sociale. La révolution technologique transforme les modes de vie à une vitesse que le législateur peine à suivre.
Le contrat de générations au sein des entreprises, proposé par François Hollande, se donne un objectif global, à la fois économique, social et culturel, pour tisser le lien entre les travailleurs au fait de leur carrière et les jeunes en mal d'emploi. Dans ce dispositif, les employeurs, moyennant une dispense des cotisations sociales pour les emplois concernés pendant trois ans, s'engagent à conserver les seniors dans l'emploi leur permettant ainsi d'acquérir des droits supplémentaires à la retraite. Chaque senior prendra ainsi en charge un jeune de moins de vingt-cinq ans pour lui apprendre les techniques de la profession selon la pédagogie éprouvée du compagnonnage.
Tous les jeunes résidant dans notre pays, Français et immigrés, doivent, par ailleurs, bénéficier de formations de qualité, adaptées à leur parcours de vie, à leurs aptitudes propres et à leur choix réel. Le pacte éducatif, le contrat d'autonomie et le contrat des générations impliquent non seulement le "travailler mieux pour vivre mieux", mais également une plus-value créative économiquement rentable, socialement profitable et culturellement durable. Le devenir de notre pays dépend, avant tout, des facultés novatrices de notre peuple, des apports additionnels des seniors, dépositaires de la mémoire collective, et des juniors, garants des investissements d'avenir.
15/8/2011, Faouzi Lamdaoui
Source : Le Monde
Bien sûr, l'expulsion de trois sans-papiers par la préfecture de la Gironde ne permettra pas, à elle seule, au ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, d'atteindre son objectif record de 30 000 reconduites à la frontière pour 2011. Mais elle y contribue. Et elle illustre surtout la volonté du préfet, Patrick Stefanini, inspirateur de la politique d'immigration de Nicolas Sarkozy, de servir les ambitions de Guéant, quitte à prendre quelques libertés avec la loi.
Le 1er août, cette préfecture avait maintenu en rétention, puis expulsé un Indien dont le juge de la liberté et de la détention (JLD) avait ordonné la remise en liberté. Après son interpellation, cet homme avait été placé en garde à vue. Or, la Cour de justice de l'Union européenne a jugé, le 28 avril 2011, qu'il n'est plus possible de priver un sans-papiers de liberté pour séjour irrégulier.
«Erreur». Le 11 août, rebelote. Cette fois, ce sont deux Soudanais qui ont fait les frais du zèle de Patrick Stefanini. Deux jours auparavant, le 9 août, eux aussi avaient été placés illégalement en garde à vue. Aussitôt, leur avocat saisissait le JLD. Le 10 août, ce dernier convoquait toutes les parties pour une audience fixée au 11 août à 14 heures. Mais, au petit matin, les deux hommes étaient reconduits à la frontière.
Pour le défenseur des Soudanais, «la préfecture de Gironde a volontairement contourné le recours au juge». Patrick Stefanini n'a pas souhaité commenter la décision de placer les deux hommes en garde à vue. Il a préféré contre-attaquer sur un autre terrain: «Les avocats de ces deux ressortissants, en choisissant de s'adresser au juge judiciaire pour se prononcer sur la légalité de la rétention, ont commis une erreur de procédure», a-t-il argué.
Explication: le 16 juin, une nouvelle loi sur l'immigration - dite loi Besson, du nom du ministre à l'origine de ce texte - est entrée en vigueur. Et elle prévoit, dans son article 51, que le lLD n'est saisi que «quand un délai de cinq jours s'est écoulé depuis la décision de placement en rétention».
Auparavant, le juge judiciaire intervenait dans les quarante-huit heures. Il était censé se prononcer sur le bien fondé du placement en rétention de l'intéressé. Mais examinait également les conditions de son interpellation. Par ailleurs, et c'est un point essentiel, il intervenait avant le juge administratif (lA), qui est chargé, lui, d'examiner la légalité de la mesure d'éloignement.
Avec la loi de juin 2011, le lA intervient avant le lLD. Et si le premier confirme la mesure d'expulsion, celle-ci peut être exécutée, avant l'intervention du second. C'est ce qui s'est passé pour les Soudanais.
Cynisme. Lorsque la loi Besson n'en était encore qu'au stade du projet, ce risque avait été soulevé par les juristes. Et la question de savoir si un étranger ne risquait pas d'être expulsé avant que le JLD se soit prononcé sur la légalité de son interpellation avait été posée à Eric Besson. Celui-ci avait alors juré ses grands dieux que cela ne se produirait pas. Naïveté ou cynisme? C'était sans compter avec Patrick Stefanini. Comme dans le cas de 17ndien expulsé le 1er août, le Syndicat de la magistrature, le
Syndicat des avocats de France et la Cimade ont dénoncé le «mépris du droit et de la justice» dont ferait preuve la préfecture de la Gironde. Pour eux, l'affaire des Soudanais est une «nouvelle manifestation des graves dérives et de la gabegie auxquelles conduit la politique du chiffre revendiquée par Claude Guéant».
16/8/2011, CATHERINE COROLLER
Source : Libération
Des syndicats d'avocats et de magistrats ont dénoncé vendredi l'expulsion de deux étrangers en situation irrégulière en Gironde alors qu'ils étaient convoqués devant un juge pour examiner la légalité de leur garde à vue.
Les deux Soudanais concernés avaient été interpellés le 9 août en gare de Bordeaux pour séjour irrégulier.
Le juge des libertés et de la détention leur avait adressé le lendemain des convocations à l'audience du lendemain, à 14 heures.
"Mais, au petit matin du 11 août, la préfecture, sans avertir leur avocat, sans attendre l'audience, choisit de mobiliser et un véhicule et du personnel de police pour les reconduire à la frontière italienne", écrivent le Syndicat de la magistrature (SM) et le Syndicat des avocats de France (SAF).
Pour les organisations, la préfecture de Gironde "fait du chiffre" au mépris des règles de droit et des décisions de la Cour de Justice de l'Union européenne.
Lors d'un point de presse, le préfet Patrick Stéfanini a répondu que "les avocats de ces deux ressortissants, en choisissant de s'adresser au juge judiciaire pour se prononcer sur la légalité de la rétention, ont commis une erreur de procédure".
La nouvelle loi sur l'immigration réserve, pendant une période de cinq jours à compter du début de la rétention, au juge administratif la compétence pour se prononcer sur la légalité de la mesure d'éloignement, a-t-il affirmé.
Il a également rappelé que la Cour d'appel de Pau avait jugé récemment à trois reprises que des mesures de garde à vue prises dans un tel cas étaient conformes à la loi.
12/08/2011
Source : L’Express/ Reuters
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