Immigration Canada est encore une fois montrée du doigt par une famille de nouveaux arrivants, qui soutient être traitée injustement dans sa demande de résidence permanente.
Cette famille franco-tunisienne affirme qu'Immigration Canada ne lui facilite pas la vie, car l'un de ses deux enfants, âgé de huit ans, a une légère déficience intellectuelle.
« J'ai mon petit garçon qui a une déficience intellectuelle légère, il est très autonome; aujourd'hui il est à JF Kennedy, c'est une école qui permet aux enfants de faire la transition pour entrer dans l'école normale », raconte Chedli Bensalem, le père de famille.
La famille Bensalem est arrivée au Canada en 2006. Mais après avoir passé la visite médicale obligatoire il y a deux ans, elle a reçu une lettre d'Immigration Canada les avisant que leur fils représenterait un fardeau excessif.
« Ils vous disent que cela va coûter plus cher au système d'éducation », explique M. Bensalem.
Depuis ce temps, ce dernier tente de prouver le contraire. Il a même obtenu une lettre d'appui de la Commission scolaire Marguerite Bourgeois, à Montréal : « On a prouvé qu'on faisait partie intégrante de l'économie du pays ».
Chedli Bensalem est chef mécanicien chez un concessionnaire automobile de Montréal, tandis que sa conjointe, Kaouther, travaille dans un salon de coiffure.
En Tunisie, elle possédait sa propre boutique. Elle aimerait bien en ouvrir une ici, mais sans résidence permanente, les démarches sont plus compliquées.
« On n'est pas venu ici pour croiser les bras et être au bien-être social », revendique la mère de famille.
Malgré ces obstacles, la famille Bensalem est déterminée à rester au Québec. Une province qui est entrée dans leur coeur.
L'affaire Barlagne
Cette histoire rappelle celle de la famille Barlagne, menacée d'expulsion en raison de la paralysie cérébrale de leur fille Rachel.
Face à la médiatisation de l'affaire, la ministre de l'Immigration québécoise, Kathleen Weil, avait finalement annoncé en avril dernier qu'une entente spéciale avait été conclue entre Québec et Ottawa au sujet de cette famille française.
8 août 2011 , reportage de Julien Lafille.
Source : Radio Canada
Le rayon alimentaire halal ne s’est jamais aussi bien porté en Alsace et en France, mais contrairement à ce que soutiennent les tenants de la thèse de l’islamisation du pays, c’est une preuve d’intégration au modèle alimentaire français.
« La génération de mon père, née au village, acceptait de manger du bœuf pendant des semaines quand on en tuait un. Ma génération a voulu pouvoir profiter de la gastronomie alsacienne, tartes flambées ou choucroute, ou française, pour autant qu’elles soient halal. Nos enfants ont envie de manger un hamburger ou une pizza comme leurs copains », analyse Salih Asan, 43 ans, président de la holding Pro-Inter, une chaîne de cinq supermarchés halal du Bas-Rhin. 90 salariés et plus de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires l’année dernière, en progression de 5 % à 10 % par an.
La réussite de cette chaîne illustre l’évolution du comportement de la deuxième et aujourd’hui troisième génération d’enfants d’immigrés. Comme Nour, 30 ans, jeune mère de famille de deux enfants de Molsheim, d’origine tunisienne, qui n’hésite pas à reconnaître qu’outre le respect religieux, le ramadan est pour elle l’occasion de maigrir.
Le déclic grand public a peut-être été la décision récente de la chaîne Quick d’ouvrir des fast-foods 100 % halal. Coup de pub réussi au regard des retombées médiatiques, mais surtout prise de conscience que désormais les musulmans d’origine turque ne veulent plus être cantonnés au kebab et les Nord-Africains au couscous.
« Toutes les multinationales de l’agro-alimentaire proposent désormais des gammes halal grand public. Fleury-Michon offre une gamme de charcuterie halal. Le groupe Lesieur développe une gamme halal sous la marque Zakia. Au rayon des surgelés, nous avons des hachis parmentier halal de la marque Maggi ou des recettes bien françaises comme des cordons bleus », expose Salih Asan. Même les confiseries Haribo, adorées des gamins, ont désormais leur gamme halal, produite en Turquie.
« Nous proposons du foie gras du sud-ouest mais aussi des tartes flambées produites à Mommenheim, où les lardons sont remplacés par des morceaux de magrets d’oie fumés. De même, la marque Dounia nous fournit en choucroute garnie. »
Longtemps considéré comme une niche ethnique, le halal sort du bois. Les majors de l’agroalimentaire n’hésitent plus à décrocher leur téléphone pour proposer à Pro-Inter des promotions ou des animations en magasins. Comme dans la grande distribution traditionnelle qui, en réponse, multiplie les opérations « Saveurs orientales » à l’approche du ramadan.
La tendance parait sans fin puisque des producteurs, tel le Mulhousien Malaika, ou le Strasbourgeois Oummi, investissent désormais le marché du pot pour bébé halal.
Pour l’heure, le grand succès est la gamme des sauces Halaland, présentées dans des flacons souples copiés de ceux de ketchup, comprenant une sauce blanche, pour Doner, et une autre, rouge bien sûr, pour Burger.
09/08/2011, Michel Arnould
Source : L’Alsace
Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant se vante de pouvoir atteindre un record en matière de reconduites à la frontière.
Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a jugé lundi que si son objectif de 30.000 reconduites d’étrangers en situation irrégulière était atteint en 2011, il s’agirait du «meilleur résultat historiquement enregistré» par la France, dans un entretien avec l’AFP.
Alors qu’en début d’année, l’objectif fixé par son prédécesseur Brice Hortefeux «avait été fixé à 28.000 reconduites, j’ai décidé de (le) remonter à 30.000», a-t-il rappelé.
«Pour l’instant, il semble que nous puissions atteindre cet objectif», a-t-il estimé, et «si nous l’atteignons, ce sera le meilleur résultat que nous aurons historiquement enregistré», a souligné Claude Guéant.
«A ce jour, sur les sept premiers mois de l’année, nous avons reconduit 17.500 étrangers en situation irrégulière, soit 4% de plus que l’année dernière», a indiqué le ministre.
De plus, «grâce aux instruments nouveaux que donne la Loi immigration-intégration, avec notamment la prolongation de la durée de rétention administrative, nous pouvons être plus efficaces», a-t-il assuré.
La maîtrise des flux migratoires reste «une priorité», a ajouté le ministre, pour une «raison politique majeure: il s’agit d’une vision de la France de demain», selon lui.
La France «a une histoire, des racines, une culture, un corps de doctrine sociale, juridique, très profondément ancré dans l’opinion et les Français tiennent à tout cela», a-t-il avancé.
Maîtriser les flux migratoires permettra, selon le ministre, «que ceux qui viennent puissent adopter cette civilisation française, être intégrés, sinon nous allons à une France de communautarisme, de juxtaposition de communautés, de cultures, de groupes, chacun avec leur histoire et leur religion, ce n’est pas conforme à l’idée que nous nous faisons du pays uni», a-t-il affirmé.
Il a également réitéré sa volonté de réduire de 200.000 à 180.000 le nombre d’entrées légales d’étrangers en France.
8/8/2011
Source : Libération/AFP
La France a reconduit à ses frontières 17.500 étrangers en situation irrégulière sur les sept premiers mois de l'année. Le ministre de l'Intérieur pense pouvoir atteindre le chiffre de 30.000 reconduites d'ici à la fin de 2011. «Ce sera le meilleur résultat que nous aurons historiquement enregistré», a-t-il estimé, suscitant aussitôt les critiques de la gauche.
• Maîtrise de l'immigration légale
Claude Guéant a réitéré sa volonté de réduire de 200.000 à 180.000 le nombre d'entrées légales d'étrangers en France, qu'il s'agisse d'une immigration «du travail, d'études, ou liée au regroupement familial». «La priorité, c'est de proposer du travail aux personnes demandeuses d'emploi en France, qu'elles soient françaises ou étrangères.» De même, les préfectures devront assurer un «suivi régulier des études et des examens passés» par les immigrants étudiants. Quant au regroupement familial, il a «demandé aux préfets d'être beaucoup plus rigoureux dans l'évaluation des critères», tandis qu'un dispositif est mis en place pour lutter contre les fraudes en tout genre, fiscales et sociales, grâce aux nouvelles dispositions permettant les «échanges entre les services de police, administratifs, les caisses d'allocations familiales et celles de Sécurité sociale».
La maîtrise des flux migratoires reste «une priorité», a insisté le ministre, pour une «raison politique majeure : il s'agit d'une vision de la France de demain», selon lui. Maîtriser les flux migratoires permettra, selon le ministre «que ceux qui viennent puissent adopter cette civilisation française, être intégrés, sinon nous allons à une France de communautarisme, de juxtaposition de communautés, de cultures, de groupes, chacun avec leur histoire et leur religion. Ce n'est pas conforme à l'idée que nous nous faisons du pays uni», a-t-il affirmé.
• Une caserne pour la prière des musulmans à Paris
Les musulmans de Paris, qui priaient dans la rue faute de mosquée, pourront pratiquer leur culte dans une ancienne caserne située porte de Clignancourt, à partir du 16 septembre, a annoncé le ministre. «Les prières de rue, c'est quelque chose qui n'est pas acceptable, directement attentatoire au principe de la laïcité, (et) il faudra que ça cesse», a assuré Claude Guéant. Les prières du vendredi ont en effet régulièrement lieu dans les rues Myrrha et Polonceau (XVIIIe arrondissement de Paris), par manque de lieux appropriés.
À Marseille (Bouches-du Rhône), où existent des problèmes identiques, «les concertations sont encore en cours, mais l'objectif reste le même : les prières de rue doivent disparaître», a-t-il conclu.
• Violences aux personnes : l'espoir d'une «inflexion durable»
Claude Guéant espère une «inflexion durable» de la hausse du nombre des violences commises contre les personnes en France, après une augmentation «réduite à 0,19 %» sur les sept premiers mois de 2011. Alors que, depuis 2002, le nombre de violences aux personnes a augmenté «de l'ordre de 20 %, sur un rythme annuel de 2 à 2,5 % (…), peut-être sommes-nous en train d'aborder une phase nouvelle», a-t-il ainsi expliqué. En juin, «les violences aux personnes ont baissé dans notre pays de 5 % ; en juillet, elles ont baissé à nouveau de 6 %», a-t-il souligné. «J'espère que c'est une inflexion durable qui est en train de se réaliser.»
Et de conclure : «Souvent, la gauche met en cause le bilan de la droite en matière de sécurité, au motif que les violences augmenteraient, mais oublie que, lorsqu'elle était au pouvoir, l'augmentation (des violences) était de 10 % à 12 % par an.»
9/8/2011, Cécilia Gabizon
Source : Le Figaro
Du mouvement hippie dans les années 60 au déferlement techno des annnées 90, les mouvements contre culturels n'ont cessé de casser les codes de la société. Mais aujourd'hui, la mondialisation éclate les groupes et il devient difficile de se mettre à la marge. Quels groupes sont aujourd'hui les mieux placés pour redéfinir le sens même du mot "contre-culture". Les immigrés ?
Atlantico : L'été donne un peu de temps pour profiter des divers spectacles et expositions culturelles. Mais où en est la contre-culture aujourd'hui ?
Marcelo Frediani : Nous devons nous replacer dans une perspective historique. Les mouvements de contre-culture sont en général des mouvements de groupe de personnes qui se positionnent contre la culture majoritaire ou en opposition à des jugements de valeurs ou des aspects esthétiques. « Contre-culture » est une expression très vaste, et qui n’est pas un concept moderne. Par exemple, les écrits du Marquis de Sade se plaçaient en forte opposition avec l’esthétique de l’époque.
La contre-culture fait partie de l’évolution même des comportements et des valeurs de notre société, elle est un mouvement normal de l’évolution des cultures. Elle est présente, comme un fantôme qui se promène un peu partout ne pénétrant que des petits groupes minoritaires.
L’essence de la contre-culture est de mettre en échec les valeurs fondamentales, culturelles et morales de nos sociétés. Les hippies ont, par exemple, remis en question l'aspect patriarcal de nos sociétés, en montrant que les familles monoparentales n’avaient plus de sens. Les femmes avaient plusieurs compagnons et les enfants n’avaient pas un père à proprement parlé.
Quand nous parlons aujourd’hui de contre-culture, nous pensons tout de suite à ces mouvements des années 1960 et 70. Leur essor vient du mouvement de la Beat Generation, un mouvement littéraire américain, qui a vite conquis l’Europe et l’Amérique Latine. Il ne faut pas oublier que certains pères fondateurs de ce mouvement beatnik se sont très rapidement reliés au mouvement qui fait suite : le mouvement hippie. Par exemple, Allen Ginsberg est très rapidement devenue hippie et il est ensuite parti à San Francisco.
Existe-t-il encore des mouvements ou des groupes que l’on pourrait qualifier de contre culturel ?
La contre-culture naît toujours vis-à-vis du climat politique, social, économique et culturel de son époque. Aujourd’hui nous sommes dans une société de multiplicité, ou finalement tout est banalisé. Cela devient donc bien plus difficile d’identifier les mouvements de contre-culture. Lorsque nous sommes dans un processus de si grande banalisation, il est plus compliqué de se mettre en rupture avec quoi que soit.
De plus, l’industrie culturelle et la mondialisation ont réunifié les mouvements à la marge avec la culture banale, ce qui a vidé les mouvements réactionnaires de tout leur sens.
La contre-culture dans notre société mondialisée tend-t-elle à disparaître ?
Je crois que les contre-cultures sont encore en mouvement, et que d’autres vont surgir. J’ai tendance à croire que certains groupes pourraient être considérés comme contre culturel. Ceux qui prônent une nouvelle manière de vivre comme les New travellers. En effet, ces derniers s’identifient à des valeurs, des modes de pensée et de vie que nous considérons très moderne.
Je pense que la nouvelle contre-culture aujourd’hui sera représentée par l’autre, l’étranger, l’immigré, mais aussi par les groupes homosexuels, car la question de leur mode de vie, avec le mariage légalisé dans certains pays devient inévitable dans notre société et se heurte à la culture bien-pensante d’aujourd’hui.
Les gens cherchent toujours à récréer des groupes, des élans communautaires. Nous allons inévitablement arrivés à un point, avec la crise économique ou des situations sociales insoutenables, où les gens vont être obligés de se retrouver et de se relier. Je pense que la contre-culture est toujours en devenir. J’imagine même que les groupes issus de l’immigration vont à un moment se présenter comme des mouvements contre culturels, car ils ont des cultures totalement différentes. C’est déjà en train de se faire.
9/8/2011
Source : Atlantico
Ahmed Jabrane décédé en 1996 est l’une des figures qui ont marqué la chanson marocaine durant les années 60.Il a fait partie d’une génération exceptionnelle dans l’histoire de la chanson nationale. L’âge d’or où les Fouiteh, Maâti El Bidaoui, Brahim El Alami, Maâti Belkacem, Ismail Ahmed, pour ne citer que ceux-là, faisaient vibrer les cœurs. Et ils continuent à le faire grâce à certains artistes qui ont repris plusieurs de leurs succès devenus immortels et appréciés par les jeunes d’aujourd’hui. Ahmed Jabrane ou « Si Ahmed » comme l’appelaient ses amis et collègues, faisait partie de ces artistes racés qui ont marqué les « sixties ».Il a marqué la scène musicale durant cette belle période avec d’abord ses chansons patriotiques pour la mobilisation et le combat contre le colonisateur avec un certain succès tel «Marhba brjouaâ Sidna » et d’autres chansons qui avaient un grand écho au sein des jeunes et moins jeunes de l’époque. Mais Ahmed Jabrane fut aussi apprécié pour des tubes sentimentaux qui sont restés gravés dans les cœurs des auditeurs et les annales de l’histoire de la chanson marocaine : « Li Mchalou Ghzalou », « Ana Mabidi Manâmal », etc. Il accéda par la suite au domaine de la composition avec une chanson qui a connu une grande réussite. « Lalla fatima » qu’il composa pour un autre grand artiste populaire en l’occurrence Hamid Ezzahir. Le tube a été choisi comme chanson du générique de la sitcom qui porte le même nom.
Les nostalgiques de cette époque se souviennent de son départ pour les USA à la fin des années 60 et qui a été ressenti avec regret par le public de l’époque qui n’a jamais oublié « Si Ahmed ». Ses fans se rappellent aussi les soirées animées chaque samedi soir par leur artiste préféré à partir du studio Ain Chok en compagnie de l’orchestre de Casablanca et d’autres chanteurs de l’époque.
Pourtant, son installation à Washington ne l’a jamais éloigné de sa patrie et de son public. Il était très proche de la communauté marocaine aux Etats-Unis, toujours présent lors de la célébration des fêtes nationales et religieuses. Il avait pris l’habitude de prendre part aux festivités organisées à l’occasion de la Fête du Trône, la Révolution du Roi et du Peuple animant souvent les rassemblements de ses compatriotes, chantant le pays et aidant les autres à supporter l’éloignement et à vaincre l’oubli des origines. Ahmed Jabrane qui est toujours dans les mémoires ici et ailleurs a chanté et enchanté avec des tubes sentimentaux exprimant l’amour, la douleur, la tristesse et le bonheur.
Devant le silence et l’indifférence des parties concernées censées préserver le patrimoine artistique du pays, nous avons tenu à rendre un hommage, même posthume, à ce chanteur qui fut d’une grande sensibilité et d’un haut esprit patriotique. Il est temps d’instaurer une culture permanente qui rend hommage et récompense nos artistes vivants ou disparus qui sombrent dans l’oubli.
8 Août 2011, Kamal Mountassir
Source : Libération
Sur les 3,5 millions de musulmans de France, 71 % observent le jeûne du Ramadan, selon le dernier sondage IFOP. Témoignages de Tunisiens, Marocains et Indonésiens sur leur expérience du mois sacré dans l'Hexagone…Suite
L’histoire du processus migratoire fait l'objet de nombreuses études qui en ont retracé les étapes durant, le XXème siècle, montrant les multiples facettes d'une diaspora marocaine très dynamique à bien des égards et toujours attachée au pays et aux racines…Suite
Deux avant-premières pour le film «Larbi ou le destin d'un grand footballeur» sont prévues, respectivement, le 19 août au Théâtre National Mohammed V à Rabat, puis le 23 du même mois au complexe Megarama à Casablanca, et ce à la veille de sa sortie nationale dans plusieurs salles marocaines.
C'est, en effet, le 24 courant que les salles obscures de Megarama, Lynx de Casablanca, 7e Art de Rabat, Colisée et Megarama de Marrakech ainsi que d'autres à Tanger et Tétouan auront rendez-vous avec cette production retraçant la vie de Larbi Benbarek ou la perle noire, personnage qui est resté gravé dans la mémoire de tous ceux l'ayant côtoyé de près ou de loin. « J'ai eu l'occasion d'approcher ce célèbre footballeur, dont la personnalité m'a beaucoup impressionné. C'était un homme de caractère, correct et déterminé pour réussir tout ce qu'il entreprend.», souligne le réalisateur Driss Mrini.
Cette force de caractère a poussé M. Mrini à suivre son parcours et chercher dans sa vie privée pour découvrir le lamentable sort dont il a était victime et la non reconnaissance envers lui et ses enfants. Car le but, de Driss Mrini, n'est pas, seulement, de faire un film sur une vedette du football, mais surtout de remettre en question la problématique de la reconnaissance du pays envers ses enfants, surtout ceux qui l'ont honoré.
«Le film, par son thème et sa finalité, s'inscrit dans une démarche de lutter contre les risques de l'indifférence et de l'oubli. Notre pays se doit, en effet, de préserver jalousement son patrimoine, d'honorer la mémoire de ses fils qui ont contribué, par leur effort et leurs sacrifices, à son rayonnement, bien au-delà des frontières nationales », précise-t-il. Ce personnage légendaire mérite, parfaitement, qu'on l'honore à travers un film consacré à sa carrière professionnelle et sa vie privée. Ses exploits en tant que grand footballeur et sa renommée internationale ont fait de lui une vraie icône du football. Mais, malheureusement, cette belle carrière s'est terminée vers sa fin par de dures épreuves que le défunt a affrontées seul avec foi et courage. Une tranche de vie, très douloureuse, où il a vécu le malheur de la perte de ses deux femmes, de ses trois enfants, la maladie de son fils, puis sa propre maladie qui l'a mené à une mort dans la solitude. « C'est ce destin bien spécifique qui m'a motivé à réaliser un film sur une tranche de vie, de 1917 à 1992, de ce grand homme qui a laissé ses empreintes dans l'histoire ». A travers cette œuvre très attachante, le réalisateur rend hommage à cette personne hors pair qui fut un exemple parfait de l'homme généreux, patriotique, patient et dévoué pour son pays. Sa célébrité internationale ne l'a pas pour autant empêché de vivre humblement son destin très dur, en s'armant de foi, de courage, de sérénité et de dignité. Autant d'événements que le réalisateur et scénariste, Driss Mrini, nous rend par un subtil jeu de flash-back, en faisant rentrer le spectateur dans les principales phases, les moments forts, hautement symboliques, à forte charge sportive, patriotique, affective et émotionnelle de ce grand monsieur du football.
Un personnage hors du commun
Coproduit par la société de production Intaj Com et la Société Nationale de Radio-Télévision « S.N.R.T », le film « Larbi, ou le destin d'un grand footballeur » a bénéficié de l'avance sur recette du Centre Cinématographique Marocain. Cette fiction, inspirée de la vie du grand footballeur Haj Larbi Benbarek , raconte l'histoire d'un personnage hors du commun. En dehors de sa notoriété footballistique, la Perle Noire fut un symbole de la persévérance et de la loyauté, et de surcroît un homme authentique, fier sans être hautain, profondément croyant, généreux, courageux et serein, qui a su assumer son destin et encaisser les coups durs de la vie avec foi et dignité. Cette production constitue ainsi une rétrospective d'un parcours d'exception et un vrai hommage à la hauteur de ce personnage hors du commun.
8/8/2011, Ouafaâ Bennani
Source : Le Matin
La Cimade présente 40 mesures pour penser une autre politique d'immigration qui illustrent la possibilité pour un gouvernement décidé de transformer immédiatement et profondément la politique migratoire française…Suite
Abdo Lamnabhi, membre du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et président du Centre euro-méditerranéen immigration et développement tire la sonnette d’alarme. Dans une lettre ouverte, il a interpellé le gouvernement marocain sur la nécessité de faire participer les Marocains résidant à l’étranger aux prochaines élections législatives. Pour lui, si le nouveau texte constitutionnel leur accorde le droit de vote et la participation à partir des pays de résidence, ce droit n’est pas tout à fait acquis, puisqu’une loi organique doit déterminer les conditions et les modalités de leur candidature.
Libération : La nouvelle Constitution a satisfait l’une des principales revendications des Marocains résidant à l’étranger (MRE) à savoir le droit d’élire leurs représentants au Parlement marocain à partir de leurs pays de résidence et d’y être éligibles. Qu’en pensez-vous ?
Abdo Lamnabhi :A vrai dire, les nouvelles dispositions constitutionnelles concernant les MRE sont un signe fort et un acte positif qu’on a fortement applaudi en son temps. Mais, aujourd’hui, la question qui s’impose a trait aux modalités d’application de ces dispositions. Ceci d’autant plus que la phrase « jusqu’à ce que les conditions nécessaires soient réunies » nous laisse perplexes.
Car on ne sait pas de quoi il s’agit. Est-ce qu’on parle des conditions techniques, politiques ou autres ? Personne n’est capable de répondre. Cependant, s’il s’agit du premier argument, je pense que le dernier référendum sur la Constitution a démontré les capacités techniques et logistiques dont dispose le Maroc pour l’organisation des scrutins à l’extérieur du pays.
S’agit-t-il, comme l’avancent certaines parties du refus des pays d’accueil d’accepter la tenue de ce genre d’élections sur leur territoire ? Nous pensons que cette thèse est infondée puisque on sait que les scrutins se déroulent dans les consulats et les ambassades du Maroc qui sont considérés comme des extensions du territoire national.
Donc, on exige des explications. Car il s’agit dans le fond d’un droit, celui de la citoyenneté. Soit on est des citoyens à part entière ou on ne l’est pas. Il n’y a pas de citoyenneté incomplète.
C’est pourquoi on pense que la phrase « jusqu’à ce que les conditions nécessaires soient réunies » doit être l’objet de débats lors de la discussion de la loi organique relative aux élections.
Mais en attendant que ces soi-disant conditions soient réunies, on estime qu’il faut réfléchir à d’autres modalités pour faire participer les MRE aux prochaines élections. C’est dans ce cadre, qu’on a proposé une liste nationale pour les MRE.
Mais est ce que vous croyez que cette proposition trouvera son chemin alors qu’il y a débat sur la liste nationale, notamment de la part des femmes ?
S’il y a débat, je crois qu’il est du ressort des partis politiques et c’est à eux de trouver une issue pour solutionner ce problème. Mais ce que nous proposons, c’est soit l’augmentation du nombre des listes nationales, soit l’élargissement de la liste nationale existante ou la création d’une nouvelle liste rassemblant les femmes, les jeunes, les MRE et les cadres.
Donc, on estime qu’il faut entamer un débat du fond, serein pour remédier à cette situation. Pour nous, qu’il y ait une liste nationale élargie ou une liste spéciale ou que les partis intègrent dans leurs propres listes des élus MRE, l’essentiel c’est une représentativité des MRE, même symbolique, afin de donner confiance à ces citoyens marocains et de les encourager à exercer leurs droits.
Je tiens également à préciser que cette liste ne doit pas être établie par les MRE eux-mêmes. On appelle à l’intégration des élus MRE dans les listes nationales marocaines et au choix des candidats par les partis politiques qui leur donnent leur investiture car on ambitionne que les MRE votent pour des programmes portés par des formations politiques et non pas pour des individus ou des listes indépendantes. On est fortement liés à nos partis politiques marocains.
Pensez-vous que les partis politiques soient prêts à jouer le jeu ?
Malheureusement, on a constaté que beaucoup de partis sont trop hésitants sur la question. On se demande même si le dossier de l’immigration constitue l’un des domaines d’intérêts des ces formations ou pas.
Pire, certaines d’entre elles adoptent des positions qui contredisent les dispositions de la nouvelle Constitution. Pour nous, les choses sont claires : soit qu’ils ne sont pas prêts à franchir le pas, soit qu’ils sont incapables de traduire dans les faits l’esprit de la Loi suprême.
Une peur illégitime qui entoure la question de l’immigration. On pense que les partis politiques ont aujourd’hui une occasion en or pour établir de nouvelles relations avec la communauté marocaine à l’étranger. Le nouveau texte constitutionnel ouvre de nouveaux horizons pour la participation des MRE dans le développement du pays et dans le renforcement de la dynamique des réformes. On pense qu’il est temps de rompre avec les anciennes mentalités et d’établir de nouvelles relations avec les MRE.
Et du côté des MRE ?
La communauté marocaine à l’étranger a beaucoup changé, notamment avec l’émergence des 2ème et 3ème générations. Il y a l’apparition de beaucoup de jeunes cadres et de compétences encadrées politiquement. Certains d’entre eux sont déjà des élus ou des parlementaires dans les pays d’accueil.
Mais cette jeunesse n’a pas coupé pour autant ses liens avec son pays d’origine. Elle veut s’investir dans la chose publique au Maroc.
Cet intérêt a commencé avec l’intronisation de S.M Mohammed VI et la série de réformes qu’il a entreprises qui a fait émerger chez la communauté marocaine une sorte de fierté d’appartenir à un pays qui est en train de. Il y a une certaine dynamique mais cette dernière demande de nouveaux moyens de communication et un changement de mentalités de la part des officiels marocains.
Car, s’il est vrai que 70% de nos attentes sont dans les pays d’accueil, cela n’empêche pas de dire que notre combat est le même ici comme ailleurs. On lutte pour une citoyenneté pleine et entière, on lutte contre le racisme et la discrimination, on lutte pour le droit au travail, pour le droit à la dignité, etc.
Aujourd’hui, la communauté vit des mutations radicales. Son existence même est en question. La montée en puissance des partis xénophobes, de l’islamophobie, de la crise économique et des discours sécuritaires poussent plusieurs MRE, notamment ceux qui se croient les mieux intégrés, à réfléchir à une émigration en sens inverse.
On croit que le Maroc doit prendre une position claire face à ces problèmes. Les MRE doivent se sentir des citoyens ici et là.
Revenons aux prochaines élections, comment envisagez-vous leur déroulement au niveau du choix des candidats et du vote des MRE ?
On est contre les candidats indépendants et contre un parti réservé aux seuls MRE. On croit à l’importance du rôle que les partis politiques existants jouent dans le processus d’investiture des candidats qui adoptent les mêmes positions qu’eux.
La communauté marocaine à l’étranger est traversée par une multiplicité de sensibilités politiques et idéologiques. Le débat actuel à l’intérieur du Maroc sur la mobilisation de citoyens pour la chose politique, on le vit également chez les MRE.
Concernant le vote de ces derniers, on a publié un communiqué dans lequel on a refusé le vote par procuration, car si cette démarche est possible en cas de maladie ou de handicap, on croit que l’utilisation de cette mesure va ouvrir la voie devant le clientélisme, la falsification, la manipulation des résultats et on va éveiller les sensibilités tribales et familiales.
Si l’Etat est sincère, il doit prendre en charge ses MRE pour voter au Maroc comme, c’est le cas en Turquie ou exiger l’utilisation des cartes d’identité nationale comme c’était le cas lors du dernier référendum.
Je crois qu’on est devant une étape très importante dans la consolidation de l’Etat de droit et la démocratie. Et je pense que chacun doit assumer ses responsabilités.
Vendredi 5 Août 2011
Source : Libération
Un député UMP de Saône-et-Loire, Michel Raison, a profité de la torpeur estivale pour interpeller le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, sur la nécessaire censure d'"un rap fait par des jeunes issus de l'immigration" et interroge le gouvernement sur les moyens de contrôle que ce dernier souhaite mettre en place, notamment sur Internet.
Un député UMP de Saône-et-Loire, Michel Raison, a profité de la torpeur estivale pour interpeller le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, sur la nécessaire censure d'"un rap fait par des jeunes issus de l'immigration" et interroge le gouvernement sur les moyens de contrôle que ce dernier souhaite mettre en place, notamment sur Internet.
Cette interpellation révèle un profond mépris pour ces fameux "rappeurs issus de l'immigration", pour ne pas dire tout simplement "jeunes noirs et arabes qui chantent sur Internet". La meilleure réponse aurait pu être l'ignorance pour ne pas alimenter le buzz de l'été. La teneur de ses propos nous oblige néanmoins à réagir sur le fond et à proposer une autre lecture de cette intervention.
En premier lieu, et que cela soit dit une fois pour toutes, "le cadre d'exercice du métier de rappeur" est clairement considéré par la jurisprudence française. Autant en matière de sanctions que de protection, la justice est active sur le terrain du rap !
En matière de sanctions, le ministère de l'intérieur porte plainte régulièrement contre des "Artistes anonymes" postant des vidéos Internet violentes à l'égard de la police et obtient leur retrait, voire des condamnations, y compris à de la prison ferme dans le cas des provocations les plus graves.
En matière de protection de la liberté d'expression, la victoire en Cour de cassation du groupe La Rumeur, après huit ans de procédure face à l'ancien ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, n'a fait, paradoxalement et malgré son caractère exceptionnel, que renforcer le cadre régissant l'expression artistique.
Le terrain judiciaire déblayé, il nous paraît important de soulever, ici, plusieurs questions et d'interpeller, à notre tour, ce député qui se permet d'opérer une discrimination claire en direction de personnes "issues de l'immigration", au mépris du principe d'égalité qui doit primer dans cette Assemblée. Le tout au détriment de l'objectif qui aurait pu être d'aborder la question des vidéos à caractère violent circulant sur Internet.
Est-il crédible de parler dans la même Assemblée de "vivre ensemble " et accepter de tels propos ?
Nous considérons aujourd'hui que ce qui s'est exprimé et l'inexistence de réaction officielle illustrent un malaise plus important et largement plus dangereux.
Comme nous l'avons à plusieurs reprises dénoncé, ces interventions publiques ne sont que régurgitations de combats menés par des groupes identitaires au niveau local et sur l'Internet, qui, sous prétexte de lutter contre un "racisme anti-Blancs", prennent régulièrement la parole. Cette expression raciste est une nouvelle fois légitimée et portée par l'intervention de Michel Raison.
Dans le contexte d'hystérie identitaire que nous connaissons en France et partout en Europe, avec ses conséquences parfois dramatiques, nous pensons qu'il faut être vigilant face à ces tentatives de détournement du débat public et ne pas traiter ce sujet par-dessus la jambe, puisqu'il ne s'agirait finalement que "d'histoires de rap".
Au-delà de la condamnation de ces propos et de la vigilance nécessaire, nous y voyons également une intervention révélatrice de notre époque et de la sociologie décalée de notre Assemblée nationale.
En effet, en moins de trente ans, une nouvelle génération d'artistes a surgi des ghettos du monde entier et a porté une parole nouvelle par le rap.
Parfois avec médiocrité, voire avec des excès. Mais le plus souvent avec brio, dans la lignée des combats de ses pères inspirateurs, comme le regretté chanteur, écrivain et pianiste américain Gil Scott-Heron (1949-2011).
A l'échelle de la culture mondiale, le rap est un vecteur d'expression et d'émancipation des jeunes dans le monde entier, qui, de Rio à Abidjan, de Tunis à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), de Los Angeles à Shanghaï se reconnaissent dans un même mouvement culturel.
Cette expression aura également bouleversé l'industrie musicale en permettant à de jeunes artistes, à l'image de Jay Z, de se hisser à sa tête en restant maître de leur destin économique.
Le rap a toujours porté des revendications sociales, qui ont obligatoirement dérangé dans la manière brute et assumée de montrer et dénoncer le réel.
Il y a quelques semaines, la jeunesse tunisienne en révolte scandait et se rassemblait derrière un artiste, El General, qui avait osé affronter le régime à visage découvert. Parallèlement, le blog des insurgés tunisiens reprenait les paroles du Cinquième Soleil d'une rappeuse française, Keny Arkana.
Nous parlons, ici, d'une culture populaire du temps présent, qui, sans devoirêtre écoutée ou appréciée de tous, doit être comprise et respectée, particulièrement par ceux qui exercent un pouvoir public.
Rappelons-nous qu'en France en 2006, un autre député, François Grosdidier - emportant avec lui plus de 150 parlementaires ! - assimilait rap et terrorisme et niait ainsi le talent et la vision des principaux artistes de rap français, qui, depuis la fin des années 1980, dénonçaient avec force la situation des jeunes des quartiers populaires.
Au lieu de cette parole libérée et incontrôlée, nous aurions attendu, en réponse à la mobilisation des jeunesses européennes, un hommage de la représentation nationale à toute une génération qui essaie de s'en sortir dans un contexte de plus en plus dur et aux artistes, qui, souvent au-delà des clichés qu'on leur impose - ou qu'ils s'imposent à eux-mêmes ! -, continuent leur combat.
Quant à nous, nous venons de clôturer, le 4 juillet, Paris Hip Hop, la quinzaine du hip-hop en Ile-de-France. Nous avons assisté, avec près de 100 000 personnes, à des dizaines d'événements regroupant des centaines d'artistes partout, à Paris et en banlieue. Aucun débordement, des familles réunies, une énergie débordante, un discours positif : voilà notre bilan de cette quinzaine culturelle.
Alors à tous ceux qui s'inquiètent qu'il existe en France de jeunes crétins profitant de l'indispensable liberté d'Internet pour "mal s'exprimer", nous leur proposons de travailler collectivement pour faire en sorte qu'ils ne deviennent pas trop vite de vieux cons.
Voilà un beau projet pour l'Assemblée nationale en cet été 2011 !
6/8/2011, Bruno Laforestrie
Source : Le Monde
Le ministère chargé des MRE a mis en place un programme d’appui aux associations MRE. Ce projet ambitieux s’articule autour de trois axes pour atteindre des objectifs précis.
Le ministère chargé des Marocains résidents à l’étranger multiplie les actions en faveur de l’intégration de la diaspora marocaine dans les pays d’accueil. Pour atteindre cet objectif, le département de Mohamed Ameur appuie fortement le tissu associatif des Marocains du monde. Ce soutien incontournable est d’autant plus important que les mutations démographiques, socioprofessionnelles et culturelles qui affectent la communauté marocaine résidant à l’étranger, évaluée actuellement à plus de trois millions, soit près de 10% de la population du Royaume, ont généré de nouveaux problèmes qui font valoir le rôle des ONGs. A noter que le paysage associatif des MRE varié et développé compte actuellement près de 2500 associations. Le soutien du ministère se justifie également par le fait que les associations des MRE contribuent notablement aux efforts déployés en matière de lutte contre toutes les formes de pauvreté et d’exclusion sociale au niveau du Maroc. L’objectif du ministère des MRE est de répondre de manière pratique et efficace aux besoins légitimes des Marocains du monde. C’est ainsi donc que le département de M. Ameur a mis en place un programme d’appui aux associations MRE. Ce programme s’articule autour de trois axes pour atteindre des objectifs précis. Le premier axe étant le renforcement des capacités des Associations MRE. Dans ce sens, ce projet pilote devra profiter à plus de 300 associations. Le budget alloué pour l’année 2011 pour atteindre cet objectif dépasse les trois millions cinq cent mille dirhams. A l’ordre du jour également une formation à la carte pilotée par le ministère en partenariat avec des acteurs locaux sera programmée en 2012 notamment aux Pays Bas et en Belgique. Le deuxième axe s’articule autour de la mobilisation des Associations des Marocains du monde pour la réalisation de projets en faveur des MRE dans les pays d’accueil. Les objectifs à atteindre dans ce sens concernent principalement la concrétisation de l’approche territoriale et de proximité dans la mise en œuvre de la stratégie de mobilisation en faveur des communautés marocaines à l’étranger. Il est question également de cibler les MRE les plus vulnérables en particulier les jeunes, les femmes et les personnes ayant des besoins spécifiques, plaidoyer pour le respect des droits et devoirs en vigueur dans le pays d’accueil et dans le pays d’origine et promouvoir l’implication des acteurs locaux en particulier les autorités du Pays d’Accueil (PA). Selon le ministère chargé des MRE, 41 projets ont été sélectionnés et financés à hauteur de six millions de dirhams pour l’année 2011. Le programme d’appui des associations des MRE vise, en troisième lieu, la mobilisation de ces associations pour le développement local au Maroc. Parmi les objectifs généraux de ce troisième axe, il s’agit de mettre la lumière sur le rôle des Marocains du monde dans le développement local et valoriser l’implication des jeunes issus de l’immigration dans la dynamique locale de leurs villages. Pour ce qui est des objectifs spécifiques, le ministère cherche à renforcer l’échange entre les migrants, les associations villageoises et les collectivités locales en plus de mettre en valeur l’orientation vers le développement économique local et le rôle d’initiateurs des migrants. Aussi, parmi ces objectifs figure l’approfondissement de la réflexion sur le tourisme rural, en tant que levier du développement local et l’échange sur les problèmes rencontrés par les migrants dans leur implication dans le développement local.
5/8/2011, Mohamed Aswab
Source : Aujourd’hui le Maroc
Le gouvernement canadien a lancé une véritable traque contre les immigrés illégaux. 1800 citoyens canadiens d’origine étrangère sont dans le collimateur des autorités, qui les accusent d’avoir frauduleusement acquis la nationalité canadienne. Ils devront tous être déchus de leur nouvelle nationalité. 30 d’entre eux, soupçonnés d’être des criminels de guerre sont activement recherchés par les services de l’immigration. Le gouvernement canadien appelle la population à dénoncer ces individus aux services de sécurité, provoquant l’indignation d’une partie de la classe politique.
Le Canada va-t-il perdre sa réputation de terre d'accueil, et d'asile ? La question s’impose, vu la récente manœuvre entreprise par le gouvernement conservateur dirigé par le Premier ministre Stephen Harper. Le pays prévoit de révoquer la nationalité de 1800 citoyens d’origine étrangère.Tous sont accusés d’avoir obtenu la nationalité canadienne frauduleusement. Les autorités canadiennes s'en prennent également aux citoyens qu'elles soupçonnent avoir violé des droits humains ou internationaux.
30 criminels parmi les illégaux ?
En effet, le 21 juillet dernier, Vic Toews, ministre de la Sécurité publique, en partenariat avec Jason Kenney, son collègue en charge de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme, a lancé un appel à la population pour dénoncer des immigrants illégaux. Ces derniers, au nombre de 30, sont soupçonnés de complicité de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.
Un numéro vert a été mis à la disposition du public pour aider les services de police à appréhender ces individus dont les portraits sont affichés dans les lieux publics et mis en ligne sur le portail de l’Agence des services frontaliers du Canada. Et la méthode marche plutôt bien. Les services de sécurité ont déjà réussi à mettre la main sur 6 de ces 30 citoyens d’origine étrangère. Poussant même le ministre de l’Immigration à se féliciter de cette « réponse très positive » de la population.
Les personnes appréhendées seront directement renvoyées dans leurs pays d’origine. Aucun Marocain ne figure sur cette liste de criminels présumés. Par contre, un citoyen d’origine algérienne est lui visé par la procédure.
Dans ce pays, la mesure est très loin de faire l’unanimité. Des voix dénoncent cette « chasse » qui ne fait plus du Canada « le model qu’il était » tout en ternissant « la réputation de Canadiens ». Dans l’opposition au gouvernement Harper, on fustige également le renvoi de ces immigrés dans des pays où les droits humains ne sont pas respectés alors que les crimes dont ils sont soupçonnés restent encore à déterminer.
5/8/2011
Source : Yabiladi
La Commission européenne a proposé, vendredi, d'allouer en 2012 un montant de 370,1 millions aux Etats membres pour des actions dans le domaine de la gestion des frontières et la politique des visas.
Cette enveloppe budgétaire du Fonds européen d'ajustement pour les frontières extérieures est destinée à appuyer les investissements dans les Etats membres et les pays non membres de l'UE participant à l'espace Schengen, en particulier ceux les plus touchés par l'augmentation des pressions migratoires indique l'exécutif européen précisant que les 370,1 millions seront distribués en 2012 aux Etats membres et pays associés à l'amélioration de la sécurité aux frontières extérieures de l'UE.
La répartition entre les Etats membres et des pays associés est décidée par la Commission européenne sur la base de critères factuels et d'une évaluation des difficultés et des risques associés aux commandes de la frontière extérieure commune.
Elle prend également en compte les récents événements dans la région méditerranéenne qui ont incité un grand nombre de personnes à fuir la région, certaines d'entre elles vers l'Europe.
L'Italie va donc bénéficier d'une augmentation significative de son allocation, à partir de 32 millions d'euros en 2011 à 52 millions d'euros en 2012. Malte, Chypre, l'Espagne, la Grèce et la France bénéficieront également d'une augmentation substantielle de leur dotation mentionne la même source.
L'aide aux Etats membres aux frontières extérieures contribuera à l'achat d'équipement, de moyens de transport pour le contrô le des frontières, le développement des systèmes informatiques, la rénovation des bureaux pour le traitement des visas et la formation des gardes-frontières et le personnel consulaire.
Le budget global du fonds européen d'ajustement pour les frontières extérieures est de 1,82 milliard d'euros pour 2007-2013.
5 Août 2011
Source : Atlas info
Le ministère de la Protection du citoyen a annoncé cet après-midi le lancement de la procédure pour la construction d'une clôture en fil barbelé sur la frontière gréco-turque pour réduire le flux migratoire, un projet sous discussion depuis plusieurs mois. "Co-financé par le fonds européen protection des frontières de l'Union européenne (UE)", l'ouvrage coûtera 5,498 millions d'euros et un appel sera lancé d'ici fin septembre, a indiqué à l'AFP Efstathia Latifi, une ingénieur du département technique du ministère.
La clôture, "comprendra deux barrières parallèles en fil barbelé longues de 10,3 km chacune et d'une hauteur de 2,5 à 3 mètres et sera construite sur la ligne frontalière près de Kastanies", le passage le plus frequenté par les migrants pour traverser le fleuve Evros, qui sépare la Grèce et la Turquie, a indiqué le communiqué ministériel. La frontière terrestre gréco-turque, qui court sur quelque 150 km, est devenue le principal point de passage des sans-papiers dans l'UE avec près de la moitié des entrées illégales détectées.
La Turquie ne s'est pas opposée au projet mais la Commission européenne avait initialement émis des réserves, quand Athènes début janvier avait annoncé la construction d'un mur pour empêcher le flux des sans papiers. "Les murs ou les grillages sont des mesures à court terme qui ne permettent pas de s'attaquer de manière structurelle à la question de l'immigration clandestine", avait alors déclaré Michele Cercone, porte-parole de la commissaire en charge de la sécurité Cecilia Malmström.
Le quotidien grec Ta Néa a révélé il y a une semaine que la Grèce était en train de construire une tranchée de 120 km près d'Evros pour protéger la région des crues récurrentes et empêcher l'immigration clandestine. Cette tranchée, décidée après une étude de l'Université de Salonique, est un ouvrage "d'irrigation et d'assèchement" à l'intérieur du pays, qui pourrait complétairement servir de dissuassion aux sans-papiers, a indiqué une source ayant requis l'anonymat du ministère de la Défense, chargé du projet.
05/08/2011
Source : Le Figaro/AFP
S'il admet avoir fait une « connerie », l'élu UMP qui a envoyé un mail où il se moque de l'accent maghrébin se défend de toute intention raciste.
Blague potache ou véritable dérapage verbal d'un élu UMP ? Dans les deux cas, « l'humour » est plus que douteux et vaut à son auteur de sérieuses déconvenues. Gilbert Garelli, conseiller municipal UMP de La-Colle-sur-Loup, petite commune de 7.500 habitants nichée dans les Alpes-Maritimes, n'imaginait certainement un tel enchainement des événements lorsque lundi, premier jour du ramadan, il a envoyé un mail à plusieurs collègues.
Dans cette missive, Gilbert Garelli se moque ouvertement de l'accent maghrébin. « Afin di préparer la prochaine réunion UMP di la Colle qui devrait si tenir li lundi 26 septembre, ji vous propose comme ordre di jour d'étudier le programme di PS, écrit-il. (...). Ji tiens à vous informer que la grande mosquée di Strasbourg qui vient d'ouvrir ses portes pour li ramadan pourra accueillir 200 fidèles. Ji vous propose di préparer un voyage di pèlerinage pour li 15 août à la dite mosquée. Mesdames, prévoyez un foulard. Ji vous souhaite un bon ramadan. »
"Connerie de potache"
Face aux nombreuses réactions qui ont suivi l'envoi de ce mail, l'élu UMP a tenu à préciser certaines choses. Pour lui, son mail est avant tout « une connerie de potache ». Et Gilbert Garelli de réfuter toute accusation de racisme. « Dans Les Guignols de l'Info, la marionnette de Ben Laden remplace aussi le 'e' par des 'i', a-t-il dit. (…) Je ne suis pas du tout raciste. »
Peu importe. Les réactions ont été nombreuses et rapides. Christian Estrosi, patron de la fédération UMP des Alpes-Maritimes, a d'emblée décidé, en coordination avec le député de la circonscription de La Colle-sur-Loup Lionel Luca, de « suspendre » Gilbert Carelli de ses fonctions. Christian Estrosi a notamment jugé le mail de l'élu comme « inacceptable ».
Même son de cloche au Parti socialiste. Faisant part de son « indignation », la fédération PS des Alpes-Maritimes a dénoncé l'attitude de l'élu. « Sous couvert d'humour, ce type de messages racistes et diffamatoires pullulent sur internet et qu'un élu fasse circuler de telles ignominies est particulièrement choquant et inquiétants », écrit la fédération dans un communiqué.
5/8/2011
Source : France-Soir
Les reconduites à la frontière devraient passer de 28.000 à 30.000 cette année. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement compte sur les nouvelles dispositions de la loi immigration, dont les décrets d'application ont été publiés il y a quelques jours.
Le gouvernement veut rattraper le temps perdu. Avant de partir en vacances, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a annoncé le relèvement des objectifs de reconduites à la frontière de 28.000, réalisé en 2010, à 30.000 en 2011. Il faut dire que les premiers mois de l'année ont été perturbés par l'enchevêtrement de plusieurs textes juridiques qui ont compliqué le travail de l'administration.
Au premier chef, le retard pris dans l'adoption de la loi immigration, finalement votée en mai 2011. Depuis le 1 er janvier 2011, et avant l'entrée en application de la loi Besson, c'est la directive retour de l'Union européenne qui s'est appliquée. Or ce texte est plus favorable par certains aspects que l'ancienne législation nationale. Il rend obligatoire, pour tout étranger qui opte pour un retour volontaire dans son pays, un délai de sept jours sans mise en rétention. Certains étrangers sans titre profitent de ce délai pour s'évanouir dans la nature. Cette disposition explique en partie la sous-occupation très nette qu'ont connu les centres de rétention administrative (CRA) durant le deuxième trimestre de l'année. Quant aux étrangers qui ont été malgré tout amenés en rétention, des annulations en chaîne ont été prononcées par les tribunaux.
Pour faire face à la multiplication du contentieux sur les étrangers irréguliers, qui explique en partie que plus de 70 % des reconduites ne sont pas exécutées, le gouvernement compte beaucoup sur les nouvelles dispositions de la loi, dont les décrets d'application sont sortis le 18 juillet. Notamment le report de l'intervention du juge des libertés et de la détention (JLD) à 5 jours, au lieu de 48 heures. Parmi l'arsenal des mesures adoptées, Claude Guéant met aussi en avant l'allongement de la durée de rétention de 32 à 45 jours. Un allongement qui devrait permettre d'obtenir davantage de laisser-passer consulaires de la part de pays, notamment le Maroc et le Mali, qui mettent souvent plus de 32 jours pour délivrer les documents indispensables à la reconduite. « Je doute que l'on puisse obtenir en 45 jours, ce que l'on n'a pas réussi à avoir en 32 », estime Pierre Henry, directeur général de France Terre d'Asile. C'est pourtant l'une des mesures, avec celle du JLD, que le gouvernement a défendu avec le plus d'ardeur pendant les débats parlementaires.
Pression sur les préfectures
Un discours de fermeté, une loi permettant une plus grande efficacité, tout est donc en place pour atteindre le nouvel objectif, dont la portée doit toutefois être relativisée. Une grande partie des reconduites est en réalité intra-européenne. L'exemple des Tunisiens (3.688 d'entre eux ont fait l'objet d'une mesure d'éloignement depuis le 1 er janvier) renvoyés à la frontière italienne en est un bon exemple. Par ailleurs, un tiers (9.000 sur 28.000 en 2010) des reconduites concernent des ressortissants communautaires, roumains et bulgares. « Nous sommes en plein discours idéologique, poursuit Pierre Henry de France Terre d'Asile, et personne ne sait encore quels seront les effets de la nouvelle loi. Ce qui est sûr en revanche, c'est que les préfectures sont soumises à une très forte pression gouvernementale. Des dossiers de régularisations normalement très simples deviennent de vrais casse-tête du fait de l'acharnement de l'administration. » Preuve de cette pression qui frise parfois le ridicule : la préfecture du Loir-et-Cher, qui n'est pas connue pour accueillir une forte proportion de sans-papiers, a fixé comme « objectif prioritaire du second semestre 2011 » la reconduite de... 35 étrangers sur toute l'année 2011.
8/8/2011, MARIE BELLAN
Source : Les Echos.fr
Une majorité de 70 pc de Britanniques estiment que leur pays compte "trop d'immigrés", selon un sondage de l'institut IPSOS-MORI publié vendredi.
D'après l'étude, trois britanniques sur quatre indiquent que l'immigration accentue la pression sur les services publics, au moment où seulement une personne sur quatre estime que les immigrés apportent une contribution positive à l'économie du pays.
Le Premier ministre britannique, David Cameron, s'était engagé à réduire le nombre d'immigrés autorisés à entrer en Grande-Bretagne à des dizaines de milliers de personnes par an, et non des centaines de milliers comme lors de la dernière décennie.
Selon des chiffres publiés récemment, le nombre d'étrangers s'étant installés au Royaume-Uni en 2009 était supérieur de 196.000 à celui des personnes qui le quittent.
Au total et pour la même année, environ un demi-million d'immigrés sont entrés sur le territoire britannique, mais ce chiffre compte les Britanniques rapatriés ainsi que les ressortissants de l'UE, que les autorités ne peuvent pas limiter. Ces deux catégories exclues, le nombre d'immigrés rentrant au Royaume-Uni atteint environ 300.000 personnes.
Par ailleurs, Ashish Prashar, de l'institut IPSOS-MORI, a expliqué que les résultats du sondage montrent le degré de la préoccupation des Britanniques au sujet de l'immigration et son impact sur les opportunités d'emploi en ce temps de morosité économique. "Ces préoccupations sont partagées dans plusieurs autres pays à travers le monde", a-t-il dit.
En effet, l'étude d'IPSOS-MORI, qui a également couvert 23 pays, a montré que "l'hostilité" à l'immigration atteint 77 pc des personnes interrogées en Russie et 72 pc en Belgique.
Le pays le plus accueillant demeure le Japon où seulement 15 pc de la population estiment que le pays du soleil levant abrite trop d'immigrés.
L'étude a été réalisée sur un échantillon représentatif de 17.601 personnes en âge de voter, dont 1.000 en Grande-Bretagne.
5/8/2011
Source : Aufait/MAP
Pas moins de 72% des Belges estiment que l'immigration n'a pas fait de bien à la Belgique, soit le pourcentage le plus élevé enregistré dans le cadre d'un sondage sur l'immigration réalisé dans 23 pays par Ipsos. L'information figure ce samedi dans le journal De Morgen.
L'institut de sondage Ipsos a interrogé, fin juin, 17.601 adultes dans 23 pays, dont la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Espagne, l'Italie, la Suède, les Etats-Unis, le Canada, la Corée du Sud ou encore l'Afrique du Sud ou l'Arabie saoudite.
Il ressort de la plupart des questions posées que ce sont des pays européens -et notamment la Belgique- qui semblent les plus négatifs vis à vis de l'immigration.
Ainsi, 94% des Belges sondés jugent que l'immigration a été trop importante au cours des cinq dernières années. Notre pays devance à cet égard l'Italie (93%), l'Afrique du Sud (91%) et la Russie (90%). Les Belges sont également les plus nombreux à répondre par la négative à la question de savoir si l'immigration a été favorable ou défavorable à la Belgique (72%).
Les Belges sont par contre les moins nombreux à penser que les immigrés prennent leur travail mais ils sont nombreux (68%) à estimer qu'ils sont une charge trop lourde pour le système d'aide sociale. (belga)
06/08/11
Source : 7 Sur 7/Belga
- Rahma El Mouden: Un parcours inspirant
- Rencontre avec l'autrice et entrepreneure culturelle Chafina Bendahmane
- Immigration en Sicile : 14 000 migrants employés illégalement dans le secteur agricole
- Immigration au Royaume-Uni: Starmer prône une réforme du système
- Cinéma et Migration : Entretien avec le réalisateur Moumen Smihi sur l'évolution de l'image de l'immigré à l'écran