La lettre remise par Mme la députée Nezha El Ouafi à l'ambassadeur de France à Rabat et signée par les huit présidents des groupes parlementaires marocains à destination du Président du sénat français et du chef du gouvernement de la France, marque une intention certes louable, celle de défendre les intérêts des immigrés marocains retraités.
Cependant, la lecture de cette lettre fait froid dans le dos tellement les négligences de la langue française sont primaires. Un texte truffé de fautes d'orthographe, de grammaire et de syntaxe. Un véritable massacre des principes les plus élémentaires de la langue de Molière.
Correction et Rappel de quelques règles de grammaire :
On pourrait relever à répétition la confusion entre l'adjectif démonstratif ''ces'' à la place de l'adjectif possessif ''ses'', ou bien des phrases où le singulier se mélange au pluriel, je cite: « les présidents des groupes parlementaire ». L'absence répétée des accents fait défaut et sème la confusion entre le déterminant ''la'' et l'adverbe ''là''.
On peut lire par exemple: « des douze revendications des immigrés retraités , qui ont été présentées aux politiques français par les politiques marocains, bien qu'elles ont été prise en considération ».
Pour rappel, la locution conjonctive ''bien que'' est toujours suivie du subjonctif, on écrira donc « bien qu'elles aient été...», sans oublier que le participe passé s'accorde toujours avec le sujet, il fallait donc écrire ''prises en considération'' puisque le sujet est '' les revendications''.
A la fin de la lettre il est écrit que la France « est un pays de la grande révolution, de droits et des libérâtes ». Dans un autre passage, il est question ''des droits fiscaux'' au lieu de parler des droits sociaux, puisque le droit fiscal concerne l'impôt et les taxes alors qu'il est question de pensions, de retraites et de couverture sociale.
Le Maroc n'est pas Honolulu
Nos députés marocains méconnaissent-ils à ce point les règles élémentaires de la langue française ? Manquent-ils à ce point de traducteurs pour les arabophones d'entre eux ? Ou bien s'agit il une fois de plus de la légèreté avec laquelle ils ont l'habitude de traiter la question des MRE, au point que les présidents des groupes parlementaires signent sans prêter attention ? Ceci alors que cette légèreté sera probablement ressentie aussi par les responsables français qui lui donneront certainement la suite qu'elle mérite!!
Il me semble que les représentants de la Nation sont astreints à un minimum de culture et de rigueur notamment lorsque l'on s'adresse aux hautes autorités françaises, eu égard à la proximité culturelle, historique et géopolitique qu'entretient le Maroc avec la France.
Enfin, nos députés marocains, seraient bien inspirés de mettre en pratique les droits politiques des MRE, inscrits dans la nouvelle Constitution.
Hamid SOUSSANY