vendredi 27 décembre 2024 02:05

Francophonie et..."arabisation"

Nice accueille les 7èmes jeux de la Francophonie et ses 3000 jeunes athlètes venus des 77 pays issus des 5 continents avec des histoires et des civilisations différentes mais qui ont en partage la langue française.

La population francophone, en progression constante, est estimée à 250 millions, dont les liens sont tissés par des multitudes de réseaux d'écrivains, de journalistes, d'universitaires, d'associations et d'alliances françaises...en pointe de la Francophonie institutionnelle, l'OIF (organisation internationale de la Francophonie) qui a pour mission la promotion de la langue française et la coopération entre les Etats membres y compris en matière de développement des droits humains et de la démocratie.

Dans le classement des langues officielles des Etats, l'anglais arrive en tête avec 63 pays, le français, langue officielle de 36 Etats est en seconde position. Au sein de l'union européenne, le français est la seconde langue la plus étudiée après l'anglais.

Ce sujet nous amène à un autre, qui fait débat au Maroc, depuis le dernier discours du Roi concernant la crise de l'enseignement public au Maroc et le bilan catastrophique de l'arabisation de l'enseignement secondaire. Ainsi, et depuis une trentaine d'années, nos bacheliers arabisés arrivent sur les bancs des universités avec un handicap linguistique majeur essentiellement pour les matières scientifiques, beaucoup d'entre eux doivent renoncer aux orientations scientifiques au profit des filières de lettres et des études juridiques.

Les parents qui ont les moyens financiers, à commencer par ceux qui ont voté l'arabisation, ont fait le choix des écoles privées -non arabisées-, créant ainsi un système éducatif à deux vitesses, avec comme conséquence, une démission de l'Etat dans un domaine régalien et d'intérêt national, s'agissant de la formation de la jeunesse du pays.

Il nous faudra bien nous débarrasser de notre orgueil déplacé et de notre esprit borné, et se rendre à l'évidence : il ne suffit pas de crier ''langue arabe'' pour que celle-ci soit reconnue et parlée. La force d'une langue tient surtout aux valeurs qu'elle véhicule en terme de création de la pensée : défense des droits humains, œuvres de lettres et d'art, progrès économiques, production technologique et industrielle .. en somme, une langue sera répandue et aimée à la lumière de la civilisation dont elle est porteuse.

A l'heure de la mondialisation, l'arabisation de l'enseignement apparait comme une aberration. A mon sens, il y'a urgence à s'ouvrir et à réhabiliter le français comme langue d'enseignement des matières scientifiques et faire la place à l'anglais ainsi que des modules sur la diversité culturelle dès le collège.

 

Hamid SOUSSANY

 

Google+ Google+