jeudi 28 novembre 2024 10:53

1,6 million d'expulsions au cours des 6 dernières années, tous les records battus pour le seul mois de Juin 2012, et des annonces trompeuses de régularisation pour séduire l'électorat hispanique. Mais derrière ces chiffres se cachent des réalités encore plus surprenantes. Ainsi, la chasse aux immigrants est financée par des compagnies privées qui font fortune en obtenant la gestion des centres de détention.
Le 20 juillet dernier, une jeune femme de 26 ans se rend au port d'Everglades, en Floride, l'un des plus grands ports régionaux pour le tourisme et le commerce international, où la surveillance est omniprésente. Elle n'a pas de papiers d'identité en règle et sait qu'elle va se faire arrêter par les agents des douanes, comme des dizaines l'ont été au cours des dernières semaines. Mais elle est militante de l'Alliance Nationale pour la Jeunesse Immigrante, et par cette action, elle a souhaité attirer l'attention sur la situation de près d'un millions d'enfants d'immigrés illégaux arrivés avec leurs parents aux Etats-Unis et condamnés à une vie sans identité. Depuis, elle est incarcérée au Broward Transitional Center, le centre de rétention géré par les services de l'immigration à Pompano Beach. Viridiana Martinez est arrivée aux Etats-Unis à l'âge de sept ans. Elle a poursuivit et achevé ses études secondaires dans un lycée américain. Elle a passé ses 19 dernières années à éviter soigneusement tout contact avec la police, à faire des petits boulots payés au noir une fois sortie du lycée, à vivre sans compte en banque, sans assurance santé, sans sécurité sociale, bloquée dans un pays dont elle ne pouvait pas sortir sans se faire interpeller ni rester sans vivre dans la peur. Viridiana est l'une de ces nombreux Dreamer's, ainsi qu'on les surnomme en référence au Dream Act, cette loi serpent de mer qui a été mille fois débattue au Congrès américain depuis son introduction en 2010, rejetée plusieurs fois jusqu'à ce que l'Etat de Californie ouvre une brèche considérable en Juillet 2011 en passant son propre Dream Act, suivi par l'Etat de l'Illinois en Août.
Des régularisations qui n'en sont pas
Le 15 juin dernier, Barack Obama annonçait que son administration cesserait d'expulser les jeunes immigrants illégaux répondant à des critères précis:
-Etre âgé de moins de 30 ans
-Etre arrivé aux Etats-Unis avant l'âge de 16 ans
-N'avoir commis aucun délit et ne pas poser de problèmes de sécurité pour le pays
-Avoir réussi un cycle d'études ou avoir servi dans l'armée
La chaîne CNN commentait sitôt après l'annonce: « Le revirement sur la question politiquement volatile de la politique de l'immigration a immédiatement soulevé les louanges des dirigeants latino-américains qui avaient critiqué le Congrès et la Maison Blanche pour leur inaction, tandis que les Républicains ont réagi avec indignation, disant que le changement équivaut à une amnistie - un buzz négatif chez les conservateurs - et usurpe l'autorité du Congrès. »
Toutefois, dans le memo que Janet Napolitano, la Secrétaire d'Etat à la Sécurité intérieure des Etats-Unis a émis le même jour que l'annonce du président sur la question, il est précisé que les candidats éligibles au nouveau dispositifs bénéficieraient en réalité d'un report de deux ans de leur expulsion.
Après l'euphorie, la peur
L'annonce surprise de Barack Obama a suscité d'immenses espoirs dans la communauté hispanique américaine où l'on comptait en 2009 environ 4 millions de personnes non documentées. Surtout, elle a résonné comme un coup d'arrêt possible à la plus grande vague d'expulsion jamais organisée par une administration américaine. Mais l'euphorie n'a pas tardé à s'estomper.
Dans son édition du 30 Juillet, le magazine Forbes écrit en effet:
« L'administration Obama a jusqu'ici expulsé plus de personnes que pendant les six premiers années et demi de l'administration de George W. Bush. Un peu plus d'un million et demi d'immigrants non autorisés ont été expulsés de force des États-Unis sous la direction de Mme Napolitano. Ces chiffres d'expulsion annuels sont plus élevés qu'à n'importe quel autre moment dans l'histoire des États-Unis, poussant le carnet de commandes pour les cas d'expulsion à un niveau record de 314 147 ce mois de Juin. Le gouvernement appréhende les immigrés irréguliers si rapidement qu'il ne peut pas les traiter efficacement tous. »
Arrêtés et expulsés pour défaut de permis de conduire
A travers le pays, la plupart des organisations de droits de l'homme, d'aide juridique et de très nombreux spécialistes de l'immigration ont fortement incité les candidats potentiels à la régularisation à ne surtout pas se faire connaître des services d'immigration. En effet, le précédent créé l'an dernier par ce que l'on appelle le Memo Morton a déjà constitué une douche froide pour les imprudents.
Danielle Beach-Oswald, qui dirige l'un des grands cabinets d'avocats spécialisés dans l'immigration à Washington et plaide devant les plus hautes cours du pays, écrit sur son blog le 2 août:
« Un an après la note de Morton sur l'opportunité des poursuites, qui visait à donner la priorité au renvoi des criminels lorsqu'il s'agit de décider quels immigrants illégaux il s'agit d'expulser, l'accumulation des affaires dans les tribunaux d'immigration atteint de nouveaux sommets. Dans un article récent publié par le Texas Tribune, l'auteur Julian Aguilar s'exprime au nom des avocats spécialisés en immigration au Texas au sujet du gouvernement qui ne suit pas sa directive visant à rendre les expulsions plus efficaces. En dépit des chiffres que le gouvernement fait valoir, ceux-ci ne disent pas toute l'histoire. »
Revenant sur la question des 314 147 cas d'expulsions programmées en Juin 2012, l'avocate relève:
« Les données montrent également que dans seulement 7,9% des affaires en cours devant les tribunaux d'immigration, l'ICE (l'agence en charge de la sécurité aux frontières et des douanes au sein du Secrétariat d'Etat à la Sécurité intérieure, NDA) a demandé le renvoi fondé sur des activités criminelles commises par des individus, ainsi que des activités mettant en danger la sécurité nationale ou de nature à aider le terrorisme. Ainsi, le reste de l'arriéré comprend les cas où des individus ont été accusés de violation des règles d'immigration tels que l'entrée aux États-Unis illégalement, le dépassement de validité d'un visa, et le fait de ne pas s'être conformés à d'autres exigences procédurales. »
L'impossible choix des jeunes illégaux
Mais le problème est encore plus particulier quant il s'agit des enfants d'immigrés illégaux. En effet, bien qu'en théorie, les personnes éligibles puissent se présenter dans les centres d'immigration à partir du 15 Août munies des documents prouvant qu'ils répondent bien aux critères nécessaires pour obtenir le report de leur expulsion pour une durée de deux ans, leur démarche tient un peu de la lotterie. Une seule erreur et c'est l'arrestation. Or, en raison du niveau jamais atteint dans les tribunaux du pays qui à l'heure actuelle sont saisis d'un demi-million d'appels des procédures d'expulsions, plus d'un tribunal sur deux a décidé de refuser l'étude de ces dossiers et les expulsions se font dans de nombreux cas sans que les sujets concernés ne puissent obtenir une audience devant un juge de l'immigration. Danielle Beach-Oswald indique par exemple à ce sujet:
« Les dates d'audience de nombreux tribunaux, par exemple à Arlington (Virginie), sont repoussées à aussi loin que 2015, ce qui signifie une attente de plus de trois ans dans les limbes pour des familles en attente de secours. » Trois ans durant lesquelles celles-ci peuvent être expulsées à tout moment.
C'est pourquoi le recours à un avocat de l'immigration est plus qu'une précaution, une quasi-obligation, avant de prendre le risque de se démasquer devant un agent ICE.
Le problème est que cela coûte cher. Le seul coût pour déposer son dossier est déjà de 465 dollars. Le quotidien USA Today a publié ce samedi une enquête dans laquelle il évoque des honoraires moyens de 1700 dollars pour un avocat. Le journaliste Alan Gomez cite l'une des représentantes de la New York Coalition pour l'Immigration, Jacqueline Esposito, qui explique:
« Beaucoup craignent que le gouvernement n'utilise le programme pour identifier et capturer les parents qui sont des immigrants illégaux. »
Une situation qui suscite une psychose parmi les candidats éligibles et un choix cornélien: mettre en danger le reste de leur famille en espérant obtenir leur sésame pour bénéficier de deux ans de légalité aux Etats-Unis et ce, sans connaître l'issue finale qui sera donnée à leur dossier, ou prendre le risque qu'une alternance politique ne referme la possibilité qui leur est offerte.
Aux difficultés financières s'ajoutent donc le peu de crédit que l'on peut faire à l'administration de l'immigration aux Etats-Unis, étant donné des pratiques qui ne confèrent officiellement aucun droit aux candidats à l'immigration et multiplie au rythme de dizaines par an les fameux "memo" qui se contredisent tous les uns les autres.
Des centres de rétention sans droits élémentaires
Vidéo: Arrestations à Chicago peu avant l'expulsion d'illégaux depuis l'aéroport d'Ohare International
Depuis son internement au centre de rétention de Pompano Beach, Viridiana Martinez est parvenue à entrer en contact avec l'organisation humanitaire Democracy Now! pour livrer son témoignage sur ce qu'elle peut y voir. Elle explique ainsi, en s'exprimant au nom du groupe de défense auquel elle appartient:
« Nous avons retrouvé des dizaines d'immigrants qui devraient être relâchés en vertu des politiques de l'administration Obama. Plus de 60 détenus sans casier judiciaire, dont certains ont été détenus en tant que passagers dans des véhicules (ce cas précis est répandu aux Etats-Unis: il s'agit d'arrestations d'immigrants non documentés qui n'ayant pas la possibilité de passer leur permis de conduire font du stop sur les routes pour se rendre au travail, NDA). On a également trouvé des détenus nécessitant des soins médicaux immédiats. En dépit d'une action de l'exécutif annoncé par le président Obama le mois dernier pour arrêter les expulsions de nombreux jeunes sans-papiers, nous avons trouvé plus d'une douzaine de jeunes détenus qui seraient admissibles au DREAM Act. Les responsables de l'administration Obama avait promis de faire le tri parmi toutes les expulsions en attente afin que ces immigrés sans casier judiciaire et ayant des liens familiaux forts soient libérés, mais en Juillet, moins de 2% des cas d'expulsion ont été abandonnés. »
Le témoignage de Viridiana prend un tour plus personnel lorsqu'elle décrit les conditions de rétention:
« La nourriture est dégoûtante. Si vous êtes malade (inaudible) comme Norma Ramirez, qui a trois filles d'un citoyen américain, et qui est ici depuis le 7 mai. Elle a été dépouillée. Elle a eu quelques problèmes, vous savez, avec ses règles, et elle a dû être transféré à l'hôpital et a dû subir une chirurgie. Et la façon dont elle m'a dit que les officiers l'ont traitée. Ils se moquaient d'elle. Ils ont ri de la raison pour laquelle elle a été malade et a dû subir une intervention chirurgicale. Et j'ai aussi parlé à un autre des filles ici qui a le diabète. Et chaque fois qu'elle descend pour faire vérifier ses taux, on lui dit toujours : «Pourquoi vos niveaux sont-ils si élevés?" Elle dit: "Ils me crient dessus, mais tout ce que je peux dire, c'est: « Eh bien, pourquoi votre nourriture est-elle si mauvaise? " Parce qu'elle mange essentiellement la même chose que nous mangeons tous, à l'exception du pain. Et ils lui disent, vous savez, "Vous êtes lentement en train de vous tuer ici. Vous allez avoir besoin d'une greffe de rein quand vous sortirez, vous le savez, si vous êtes encore en vie." Et elle dit: «Pourquoi me dites-vous cela ? (...) Qu'est-ce que je suis censé faire? Oui, je suis en train de mourir ici, à cause de votre nourriture sucrée et parce que votre traitement est mauvais. »
Viridiana dénombre environ 75 filles et 400 à 600 hommes, « de sorte que nous sommes confinées dans un couloir, au fond ».
Une immigration légale en voie de destruction
« Il ya un mythe persistant selon lequel le président Obama est en train de systématiquement démolir le contrôle de l'immigration. » « Mais », ajoute t-il, « en réalité, le président Obama a en fait accru lois sur l'immigration et restreint l'immigration légale. »
Le journaliste cite le juriste Matthew Kolken, de Buffalo (New York):
« Tout gens admissibles à un report de leur expulsion en vertu de l'annonce d'Obama en Juin étaient déjà éligibles au titre du memo Morton. Mais depuis le memo Morton, le pouvoir discrétionnaire de poursuites n'a été appliqué que pour 1,9% de tous les cas d'expulsions, et il est difficile d'être optimiste quant à la tentative la plus récente d'Obama pour endiguer les déportations des jeunes immigrants du Dream Act. L'inertie bureaucratique du DHS pourrait retarder le traitement des reports des années. »
« En outre, écrit Kolken, Obama a rendu l'immigration légale plus difficile. Il a supervisé une augmentation des frais de visas H-1B (65 000 visas de ce type sont alloués chaque année à des travailleurs présentant une haute qualification et bénéficiant d'une offre d'embauche par un employeur américain, NDA) pour les entreprises, les vérifications des employeurs à distance, les raids surprises, plus les règlements et les frais accumulés pour les visas de travail temporaires agricoles, des amendes et des arrestations pour les chefs d'entreprises qui enfreignent la réglementation de l'emploi d'immigrés, et il propose maintenant des règlements pour rendre la demande de visas de travail hautement qualifiés encore plus coûteuse. »
Il faut savoir qu'en moyenne, l'obtention d'un visa H1-B par un employeur américain coûte entre 7000 et 10 000 dollars. Ce visa d'une durée de trois ans est en théorie reconductible une fois mais les exigences lors du renouvellement sont encore plus élevées. Par ailleurs, le visa H1B est défini par la loi américaine comme un visa dit de "dual intent", c'est à dire qu'il ouvre la possibilité à l'employé de demander l'obtention d'une carte verte à travers son employeurs au bout de quelques années. Or, en pratique, cela s'avère impossible dans la plupart des cas.
« Le mythe d'un Obama pro-immigrant a de quoi laisser perplexe et le rapport FAIR (le dernier rapport de la Fédération Américaine pour l'Immigration en Amérique, qui évoque l'assouplissement des conditions d'immigration par l'administration Obama, NDA) est un fantasme où le haut est en bas, la gauche est à droite, et où Obama n'est pas le Déportateur-en-Chef (on appelle aux Etats-Unis "déportations" les expulsions, NDA) »
Une politique du chiffre... et du gain
Jamais il n'a été si difficile d'immigrer aux Etats-Unis, plus inconfortable d'y travailler ou d'y résider, plus facile d'en être expulsé ou de ne pouvoir y revenir même à l'issue d'un simple voyage d'agrément. Mais ce marasme dissimule des réalités plus inquiétantes encore. Par exemple, le boom économique créé par l'explosion du nombre de détention des immigrés. Ainsi, le USA Today, associant son enquête à celle de l'Agence Associated Press, a publié jeudi une enquête sur l'utilisation comme main d'oeuvre des immigrants en attente d'expulsion.
Le quotidien écrit:
« Les Etats-Unis enferment plus d'immigrants illégaux que jamais, générant des profits lucratifs pour les entreprises du pays. »
Il décrit ainsi la situation:
« Après une décennie d'expansion, le système privé tentaculaire gère des centres de détention partout, d'une banlieue de Denver à une zone industrielle de l'aéroport de Newark, et est largement contrôlé par seulement trois sociétés. La croissance est loin d'être terminée, en dépit de la chute à pic de l'immigration clandestine ces dernières années. En 2011, près de la moitié des lits dans le système national de la détention civile étaient situés dans des établissements privés sous surveillance fédérale, contre seulement 10% il y a dix ans. Ce changement radical vers un système privatisé s'est passé tranquillement. Alors que le Congrès a fait les manchettes pour ses « efforts infructueux visant à réformer les lois d'immigration », les négociations des législateurs visant à stimuler l'économie de la détention a reçu beaucoup moins d'attention. »
Ainsi, le géant privé des services correctionnels, Corporation of America, a donné 45 millions de dollars en dons de campagne, à des lobbyistes au gouvernement fédéral dans la dernière décennie. L'année dernière, la société CCA a récolté 162 millions de dollars de bénéfice net. Les contrats fédéraux représentaient 43% de ses recettes totales, en partie grâce à l'augmentation de la détention d'immigrants. GEO, qui cite l'agence d'immigration comme son plus important client, a vu son bénéfice net passer de 16,9 millions de dollars à $ 78,6 millions depuis 2000.
CCA a mis en garde dans la présentation de ses revenus annuels 2011 que des changements de la politique fédérale sur l'immigration clandestine pourrait affecter le nombre de personnes arrêtées, ce qui pourrait réduire la demande pour les installations correctionnelles afin de les héberger.
Illustration: le centre de détention privé NorthWest
Le Centre de détention de l'immigration NorthWest est un établissement pénitentiaire privé situé à Tacoma, Washington. Ouvert en 2004 en vertu d'un contrat avec le US Department of Homeland Security, ses propriétaires ont changé au fil du temps. L'installation est maintenant détenue par le groupe GEO qui exploite des installations de prison en Australie, au Royaume-Uni, en Afrique du Sud, aux États-Unis et à Guantanamo Bay, à Cuba.
5/8/2012, Stephane Trano
Source : Marianne

La police grecque a annoncé samedi avoir entrepris une opération pour "écarter" les sans papiers du centre d'Athènes, au cours de laquelle 500 personnes ont été arrêtées et 1.500 interpellées.
"Intitulée "Xenios Zeus" (du nom du roi des dieux antiques Zeus, protecteur des hô tes), cette opération a commencé jeudi et y ont participé 2.000 policiers à Athènes et 2.500 au département frontalier d'Evros (nord-est)", passage habituel des migrants de Turquie, a déclaré aux médias le porte-parole de la police, Christos Manouras.
Le but de l'opération est de "reconduire les sans papiers à leur pays d'origine, fermer les frontières (...) et faire en sorte qu'Athènes redevienne une métropole de droit avec une qualité de vie", a ajouté M. Manouras.
Selon le porte-parole de la police, la reconduction des migrants clandestins à leurs pays d'origine "est un besoin de survie nationale".
"Le message à envoyer est que la Grèce ne peut assurer de travail et de séjour" aux candidats à l'immigration, a-t-il dit.
Située à l'extrême sud-est de l'Europe, la Grèce est depuis plus d'une décennie un passage fréquent pour les migrants venant d'Asie ou d'Afrique à destination de l'Europe occidentale et bénéficie de fonds européens pour limiter le phénomène.
L'opération policière intervient au moment où les experts des créanciers de la troïka, UE-BCE-FMI, en visite à Athènes depuis deux semaines sont en train de finaliser avec les dirigeants grecs un paquet de mesures de rigueur de 11,5 milliards d'euros pour 2013 et 2014.
L'adoption de ces mesures par le gouvernement grec de coalition droite-gauche est une condition préalable, selon la troïka, pour le déblocage en septembre d'une tranche de 31 milliards d'euros du prêt international accordé au pays en hiver.
Mercredi, la Grèce a annoncé qu'elle allait tripler le nombre de ses gardes-frontières avec la Turquie, dans le Nord-est, pour parer à un éventuel afflux d'immigrés venant de Syrie.
Au total 1.800 gardes-frontières contre 600 actuellement vont s'installer au département frontalier d'Evros, après des mutations par d'autres régions, ce qui a provoqué des protestations au sein du syndicat des policiers (Poasy).
Ce dernier a indiqué dans un communiqué que que plusieurs régions du pays allaient rester "sans protection après les mutations" de centaines de gardes-frontières.
Ce nouveau coup de balai à Athènes intervient quatre mois après celui du précédent gouvernement de coalition droite-socialistes, effectué environ un mois avant les élections législatives de mai.
Le nouveau Premier ministre conservateur Antonis Samaras qui dirige depuis fin juin un gouvernement de coalition tripartite, droite-socialistes-gauche, s'était engagé lors de sa campagne électorale "à la reconquête des villes" et à arrêter "l'invasion des migrants illégaux".
4 août 2012
Source : AFP

L'ambassade du Maroc en Belgique et au Luxembourg et le Conseil européen des Ouléma marocains ont offert, vendredi, un diner-Iftar en l'honneur de la communauté marocaine résidant en Belgique.
Des représentants des différentes religions, des chefs des missions diplomatiques accrédités à Bruxelles et plusieurs personnalités belges de différents bords ont pris part à cette réception Iftar qui a coïncidé avec le 15ème jour du mois sacré de Ramadan en Belgique.
Dans une brève allocution de bienvenue, l'ambassadeur du Maroc auprès du Royaume de Belgique et du Grand Duché de Luxembourg, Samir Addahre, a indiqué avoir organisé cet Iftar "pour rendre hommage à la communauté marocaine dans toute ses composantes et par la même occasion transmettre tous les messages inhérents à l'identité marocaine plurielle notamment de paix, de fraternité, de solidarité et d'ouverture sur l'autre".
Le diplomate marocain, qui a regretté le fait qu'il y a encore énormément de préjugés sur l'Islam en Belgique notamment par méconnaissance, a affirmé que "l'initiative d'aujourd'hui contribuera à déconstruire un peu ces préjugés qui sont encore présents dans l'esprit de beaucoup de membres de la société belge".
Il a en outre rappelé que toutes les religions ont toujours coexisté de manière harmonieuse au Maroc et qu'à travers cet Iftar, l'ambassade du Royaume à Bruxelles compte perpétuer cette culture et promouvoir ce message de partage, de tolérance, d'ouverture et du vivre ensemble.
M. Addahre a également tenu à souligner qu'au-delà d'être un simple Iftar, cette initiative est une manière de réunir les différentes composantes de la communauté marocaine et de la société belge autour de principes et de valeurs communs.
Pour sa part, le secrétaire général du Conseil européen des Ouléma marocains, Khalid Hajji, a réaffirmé la détermination du Conseil à promouvoir le vivre ensemble, faisant observer que l'une des missions fondamentales de cette institution consiste à rendre au terme religion son acception première, à savoir la communication.
Il s'agit également de consolider un cadre de référence religieux susceptible d'ouvrir les voies du dialogue entre les différentes religions et cultures au sein des sociétés européennes, et ce, dans le respect absolu de leurs valeurs.
04 août 2012
Source : MAP

Trois mois à peine après son arrivée au pouvoir à l’Elysée, l’équipe de François hollande est à pied d’œuvre pour réparer les dégâts commis par l’équipe sortante de Nicolas Sarkozy à l’égard des étrangers régulièrement établis en France. Il s’agit de rendre pluriannuel, le titre de séjour accordé à cette catégorie d’immigrés et de revoir les critères de naturalisation introduits par l’équipe de droite qui avait été vaincue aux élections de mai dernier.
Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault s'est prononcé mardi en faveur de telles mesures pour favoriser l’intégration pur l'attribution des étrangers en situation régulière en France, dans le cadre de la nouvelle politique migratoire de l’actuel gouvernement qui se veut "équilibrée".
Le chef de l’exécutif déclare avoir demandé à son ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, de conduire une réflexion en ce sens, assurant lors d'une réunion avec les préfets à Paris, que la France « est un pays d'intégration ».
Cette réflexion devrait conduire à la création d’un titre de séjour pluriannuel dont la durée devrait passer d’un an actuellement à trois ans, afin, dit-il, de « sécuriser les étrangers qui réunissent toutes les conditions pour séjourner légalement sur notre territoire".
Ayrault a par ailleurs exprimé son soutien à la démarche du ministre de l'Intérieur, visant la révision des critères de naturalisation introduits "subrepticement" par son prédécesseur Claude Guéant, s'attirant ainsi la foudre de l'opposition de droite qui l'accusait de porter atteinte à la cohésion sociale.
"On ne peut pas d'un côté parler d'intégration et rendre encore plus compliqué l'accès à la nationalité de ceux qui le veulent », a expliqué Ayrault, précisant toutefois qu’il ne s'agit pas d'en faire un billet automatique, mais plutôt d'aider à la stabilité et de faire bien la différence entre tous ceux qui sont en situation irrégulière et ceux qui souhaitent vraiment s'intégrer et qu'il faut encourager. En même temps, le chef du gouvernement prône "fermeté et détermination" en matière de lutte contre l'immigration irrégulière et les filières de travail clandestin dans le respect des engagements internationaux de la France.
 01 Août 2, JULIE RAFONDRIAKA
Source : La lettre Med

Une femme de 39 ans, Marocaine en situation irrégulière, qui était placée au centre de rétention administrative (CRA) du Canet depuis le 29 juin, se trouve actuellement à l'hôpital de la Conception à Marseille. S'étant opposée à plusieurs reprises à son départ en avion pour le Maroc, elle a été mise lundi en cellule d'isolement. D'où elle est partie le lendemain soir, direction l'hôpital Nord en raison du développement d'une pathologie grave affectant les reins et le foie, puis transférée à La Conception en vue d'une greffe du foie, selon le récit de Forum Réfugiés, association habilitée à intervenir au CRA du Canet. "Elle va bien", nous indique-t-on à l'Assistance publique des hôpitaux de Marseille (APHM). Dans son communiqué, l'association affirmait que son pronostic vital avait été engagé, une information qu'il ne nous pas été possible de recouper auprès de l'AP-HM, qui ne souhaite pas s'étendre davantage sur les conditions de son admission.
Contacté, le directeur général de Forum Réfugiés se montre prudent sur les circonstances qui ont conduit Fatima Asfour à l'hôpital : "On a deux éléments objectifs : le moment de sa mise à l'isolement et celui de son départ à l'hôpital. Pour le reste, on n'était pas dans la cellule et on n'a pas d'autres éléments que ceux qui viennent de sa famille, du corps médical et du consulat", indique Jean-François Ploquin. A savoir, d'après un communiqué du bâtonnier de Marseille Jérôme Gavaudan, qu'"ayant tenté de mettre fin à ses jours par l’absorption de médicaments, elle a été prise de violentes douleurs. Laissée sans soins, elle a tenté d'attirer l'attention sur elle en se tapant la tête contre les murs et n’aurait reçu comme seule réponse que la mise en place forcée d'un casque."
Quoi qu'il en soit, "la volonté d’aboutir à tout prix à l’exécution de la reconduite de Mme Asfour au Maroc l’a emporté sur les considérations humanitaires qui auraient dû conduire rapidement le chef de Centre à alerter les secours pour mettre un terme à une situation de souffrance qui a conduit à un danger vital", dénonce le communiqué. Le contrôleur général des lieux de privation de liberté a été saisi, et l'association mise sur le visionnage des bandes des caméras de la cellule pour faire "la lumière sur les conditions du maintien à l’isolement". La préfecture n'a pour l'instant pas donné suite à notre demande de précisions.
Article actualisé à 16h30 avec l'état de santé de Fatima Asfour indiqué par l'AP-HM, puis à 17h10 avec la mention du communiqué du bâtonnier de Marseille Jérôme Gavaudan .
3 août 2012,  Charlotte Ayache et Julien Vinzent
Source : marsactu

« Le Québec a besoin des talents et des compétences des personnes de toutes origines, car leur bagage professionnel est un atout important pour notre développement économique » a affirmé la ministre Kathleen Weil.
« Notre gouvernement souhaite faciliter l'intégration des immigrants sur le marché du travail... » a déclaré le ministre Jean-Marc Fournier.
Dans le même communiqué du 19 juin 2012 tenu par les deux ministres, on peut lire :
« Plusieurs professionnels formés à l'étranger doivent suivre une formation d'appoint ou participer à un stage pour compléter leur profil de compétences et répondre aux normes québécoises d'obtention d'un permis d'exercice d'un ordre professionnel. L'accès à la formation et au stage est une problématique complexe qui fait intervenir plusieurs acteurs. Pourtant, c'est une des conditions de succès de leur projet de vivre au Québec. »
Mais au-delà des discours politiques, le vrai problème n'est-il pas du côté du marché du travail? Les entreprises québécoises sont-elles prêtes à s'ouvrir aux immigrants?
Les immigrants qui viennent au Québec ont pour la plupart des diplômes universitaires et de fortes compétences et qualifications. Dans leur quête d'intégration au marché du travail, ils retournent parfois sur les bancs d'école pour acquérir des diplômes québécois, alors qu'ils détiennent parfois déjà des diplômes équivalents et même plus. Malgré ces diplômes québécois obtenus, ils se retrouvent toujours sans emploi. Pourquoi? La majorité des immigrants que j'ai rencontrés m'ont déclaré « l'expérience québécoise ».
Le Québec crie haut et fort qu'il a besoin des immigrants pour bâtir son économie. À en croire les immigrants qui ont suivi des rencontres dans les délégations du Québec à l'étranger, on dirait que c'est le paradis ici. Comment peut-on avoir des diplômes universitaires étrangers reconnus par le Québec, des diplômes québécois, un doctorat en médecine (le Québec manque de médecins), en ingénierie, en finance, en comptabilité, et être résignés à conduire des taxis, à travailler comme manœuvres dans les manufactures?
Comment peut-on, avec un MBA, une Maîtrise du Québec, et plus de 14 ans d'expérience professionnelle, se retrouver sans emploi. Emploi-Québec préconise d'aller chercher un titre québécois ou canadien à l'université, et qu'après les immigrants devraient trouver naturellement un emploi.
« Somme toute, l'emploi des immigrants n'est pas présentement représentatif de l'ensemble de la société québécoise. À regarder la scène politique québécoise, des indices ne permettent pas de penser qu'une amélioration est à potée de main »
Les libéraux et leur chef s'accrochent au pouvoir. Ils n'offrent pas d'idées novatrices sur l'intégration des immigrants sur le marché du travail.
Le Parti québécois ne propose rien de concret pour l'emploi des immigrants et se présente aux élections comme une secte affolée à l'approche du dernier jugement.
La Coalition Avenir Québec (CAQ) manque d'idées pour l'intégration des immigrants sur le marché du travail.
« La priorité de M. Legault, c'est le chômage! », « Si vous posiez la question à Mme Marois, sa priorité sera un référendum. Ce n'est pas l'emploi, ce n'est pas l'économie. » a dit Jean Charest.
Qui trouvera la solution miracle? Pour les immigrants, une élection n'a plus guère de signification.
États généraux
Pour mieux cerner la réalité de l'emploi des immigrants, il va falloir mettre en place des états généraux sur la question. Pour mener à bien cette initiative, il va falloir réunir entre autres, les dirigeants et chefs d'entreprises, les responsables des ressources humaines et les responsables de recrutement dans la fonction publique. Il faut qu'ils nous disent ce qu'est leur perception de l'immigrant et ce que le Québec peut faire pour améliorer la situation de l'emploi des immigrants. Il faut qu'ils nous donnent des recommandations concrètes.
Tout porte à croire, que c'est le principe de management suivant « on embauche ceux qui nous ressemblent », qui est pratiqué par les recruteurs du secteur privé et public.
Le défi qui se pose maintenant est de faire comprendre la nature du problème à l'ensemble des décideurs, de créer un consensus autour d'une action concertée, convaincre de la nécessité de changer de politiques dans un esprit de cohésion sociale et nationale.
02/08/2012 , Gelase Guenau
Source : Le Huffington

Le mouvement grec d’extrême droite Aube Dorée a distribué de la nourriture gratuite aux résidents athéniens, mais uniquement à ceux détenteurs de papiers grecs, et pas aux immigrés.
Des pâtes, du lait, des pommes de terre et de l’huile ont été donnés à environ 500 Grecs qui s’étaient attroupés avec leurs pièces d’identité afin de prouver leur citoyenneté au Square Syntagma, mais les immigrés reçurent l’ordre de "dégager", selon un photographe.
Des volontaires du parti habillés en noir ont distribué la nourriture lors d’un évènement dont le but est d’adoucir l’image d’un parti comparé à des groupes néo-nazis.
La Grèce traverse sa cinquième année de récession avec une pauvreté et un chômage en hausse et Aube Dorée a pris sa place au sein du système politique grec avec ses attaques véhémentes contre les partis traditionnels et sa position ferme contre l’immigration.
Ses membres ont été accusés d’avoir été impliqués dans des attaques contre des immigrés et certains de ses responsables ont ouvertement déclaré leur admiration pour Adolf Hitler, et ce bien que le parti rejette l’étiquette néo-nazie.
Le soutien du public pour ce parti a été multiplié par 20 depuis les élections de 2009 et le parti a gagné 18 sièges sur un total de 300 aux élections parlementaires de juin dernier.
Un député du parti a ainsi déclaré :"Aube Dorée est un parti nationaliste et avant tout, nous nous occupons des grecs".
Le parti nie toute implication dans une augmentation récente des attaques contre les immigrés d’origine asiatique à Athènes et dans d’autres villes du pays, malgré les accusations d’activistes et de groupes de soutien aux immigrés.
"La nuit, ils battent les gens. Et la journée, ils distribuent de la nourriture. Ils exploitent la misère des gens pour gagner leurs votes. Ils sont ignobles", indique Petros Constantinou, élu municipal de gauche à Athènes.
2 Août 2012 , Barbara Donnelly
Source : Zinfo974

Pour son 20ème mois de ramadan, le Secours Islamique France (SIF) lance "Les tables du ramadan", un restaurant solidaire éphémère. L'association distribue près de 700 repas chaque jour à Saint-Denis (93). Retour sur une soirée aux côtés du SIF.
19h30, Porte de Paris. Installé dans un parking prêté pour l’occasion par la mairie, le SIF est présent tous les soirs devant la Bourse du travail de Saint-Denis (93). Sous le grand chapiteau, deux salles sont installées : une pour la cuisine et une dédiée à l’accueil des bénéficiaires. Deux services sont offerts, un pour les non jeûneurs, dès 20h, un autre vers 21h30, l'iftar, le repas de rupture du jeûne.
Le but ? « Faire de ces tables un restaurant solidaire durant tout le mois de ramadan, explique Samira Alaoui, chargée de projets. Nous voulons véhiculer les valeurs de partage, de générosité, et de non-rejet de l’autre ».
Autour de700 repas sont servis quotidiennement. Au menu, une entrée composée de soupe, chorba ou harira, mais aussi des plats plus consistants: viande, légume, riz. La priorité : offrir un repas chaud par jour à chacun. Aux quatre coins du chapiteau, les bénévoles s'activent. « Avec les Tables du ramadan on a créé les Tables du monde. Un moyen de faire un voyage culinaire et d’offrir une diversité de plats » souligne Djilali Benaboura, coordinateur des Missions sociales France.
Une thérapie contre les préjugés
20h. Progressivement, les visiteurs s’installent. En majorité des Roms, mais aussi des riverains ou des gens de passage. Mme Tessier habite à Saint-Denis, elle vient tous les jours, en famille. « A la maison je ne prépare qu’un repas, alors qu’ici on mange équilibré. On nous demande même de nos nouvelles et parfois on fait des rencontres conviviales. »
Mouloud, enseignant et travailleur social est de passage. Il est venu 2 fois depuis le début du Ramadan. « J’aime bien le côté solidaire. Je souhaite que cette initiative fasse des émules, ça peut faire évoluer l’humain. L’action sociale est une forme de thérapie contre les préjugés ».
Les discussions se mêlent aux rires et sourires largement affichés sur les visages. Dans la foule, Issa, ancien stagiaire au SIF, est venu prêter main forte. L’année dernière, il était membre de l’équipe de gestion de l’évènement. « Tout s’est bien passé, j’en garde un bon souvenir » se souvient-il.
21h30. Place aux jeûneurs ! Ici et là, femmes seules, hommes, travailleurs immigrés et étudiants remplissent la salle. Des gens souvent seuls, peu de familles. Medhi, bénévole préposé à l’accueil, distribue des tickets et Karim, en fond de salle, dirige les visiteurs vers les tables disponibles.
Une organisation bien rôdée
Entre 30 et 50 bénévoles se relaient de la cuisine à la mise en place du service. « Ils sont les piliers du programme, souligne Samira Alaoui. Ils mettent en place le dispositif, discutent avec les gens, servent les repas ». « Le point fort du SIF, c’est qu’il est ouvert à tous » souligne Tayeb Benferhat, chargé de projets insertion et urgence en Île de France.
Pour les déchets, une équipe de la mairie de Saint-Denis assure la collecte. Veolia fournit l’eau, EDF l’électricité, mais celle-ci est payante. « On a tout le confort d’un grand restaurant, avec au moins 40 tables » ajoute Djilali Benaboura.
En parallèle, le SIF intervient dans 19 prisons d’Île de France. 6 000 prisonniers reçoivent un colis de convivialité composé d'un set de correspondance, de dattes, d'huiles parfumées. Des interventions possibles et facilitées grâce aux partenariats noués avec les aumôniers musulmans et l’accord des directeurs de prison. Le SIF soutient aussi les associations Etudiants Musulmans de France et Jeunesses sans frontières de Marseille dans leur action de solidarité à travers la France.
2 Août, 2012, Moussa Diop
Source : RespetMag

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