dimanche 7 juillet 2024 14:24

En trente ans, les flux d'étudiants dans le monde ont été multipliés par quatre, souligne une note d'information du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche parue cette semaine. Avec désormais 3,3 millions d'étudiants (en 2007-2008, derniers chiffres disponibles) qui suivent une formation hors de leur pays d'origine, dont 2,7 millions dans les pays de l'OCDE. Le chiffre est en hausse par rapport à l'année précédente de 8,2 % au niveau mondial et de 4,9 % dans les pays de l'OCDE. Il devrait continuer d'augmenter, la population étudiante mondiale globale devant doubler (à 200 millions) d'ici à 2015, alimentant de nouveaux flux de jeunes à la recherche de formations à l'étranger. Et attisant encore la compétition entre les établissements pour attirer les meilleurs.

Les Chinois en hausse constante

La France tient le 3 e rang mondial (à égalité avec l'Allemagne) pour le nombre d'étudiants étrangers accueillis (244.000 en 2008, soit 11,2 % de sa population étudiante et 7,3 % du nombre d'étudiants étrangers dans le monde), cependant loin derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni. La croissance du nombre d'étudiants étrangers entre 2000 et 2008 y est plus faible que pour la moyenne des pays de l'Union européenne, mais supérieure à celle de l'Allemagne et du Royaume-Uni, selon la note.

Particularité de la France par rapport aux autres pays de l'OCDE, les étudiants originaires d'Afrique sont majoritaires (43,5 %), loin devant ceux venant d'Europe (21,3 %) et d'Asie (21 %). En tête, les Marocains, suivis des étudiants chinois, dont la part, relève la note, ne cesse d'augmenter (+ 3,4 points en quatre ans). Pour la proportion d'étudiants étrangers, la France, avec 11,2 %, se situe au-dessus de la moyenne des pays de l'OCDE (8,5 %). Elle l'est aussi très nettement pour la proportion d'étudiants étrangers présents au niveau doctorat (39,8 % contre 21,1 %).

Mais ce chiffre ne doit pas tromper : aujourd'hui, seuls un peu plus de la moitié des étudiants étrangers sont inscrits en doctorat ou master. En mai dernier, lors d'une conférence à l'occasion du G8-G20, le gouvernement français s'est fixé pour objectif d'atteindre en 2015 « au moins les deux tiers » des étudiants accueillis inscrits aux niveaux master et doctorat. Ceci, en s'appuyant sur une mobilité plus encadrée via des accords directs entre établissements français et étrangers. Pour une plus grande sélection à l'entrée.

10/8/2011, I. F.

Source : Les Echos

Sous le Haut Patronage de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) et le Centre de la culture judéo-marocaine (CCJM, Bruxelles), en partenariat avec la Mairie de Paris, présentent l’exposition itinérante « « Le Maroc & l’Europe, six siècles dans le regard de l’autre » à l’Hôtel de Ville (Paris 4ème) , du 8 septembre au 8 octobre 2011. Un séminaire international sur les relations franco-marocaines sera organisé le 4 octobre à l’Hôtel de Ville de Paris.

Produite par le CCJM et le CCME, et après le succès rencontré auprès du public et de la presse à Bruxelles, Rabat et Anvers (Belgique), les organisateurs projettent d’autres présentations dans différents pays (Pays-Bas, Espagne, Angleterre et Etats-Unis).

Pour plus d'informations, rendez vous sur le site www.maroceurope.org

Pour une visite virtuelle de l’exposition, cliquez ici

Mohammed Colin, 34 ans, fondateur de Saphirnews et "Salamnews". Converti à 12 ans, il plaide, sur ses sites Internet, pour une religion "souple". Lorsque, dans les années 1980, ils débarquaient dans la campagne normande pour rendre visite à leurs grands-parents paternels, les quatre enfants Colin...Suite

Brune, de grands yeux noirs, bien en chair, Latou Chardons, de son vrai nom, Latifa Ziouani, est le portrait trait craché de la grande actrice italienne Claudia Cardinale. Native de Casablanca, d'un père français et d 'une mère marocaine, elle  est aujourd'hui mariée à un Suisse et vit à Genève…Suite

Sanaa Alaoui est l'interprète de Mona, jeune femme marocaine qui quitte Tanger pour l'Allemagne dans La Sirène marocaine. Le téléfilm réalisé par Lars Jessen a été récemment diffusé sur Arte. Entretien sans fard avec la solaire comédienne…Suite

Il a été la révélation et le héros de la rencontre Maroc /Algérie de Marrakech, le 4 juin dernier. nous sommes partis à sa rencontre, dans son petit club de heerenveen, aux Pays-Bas. nous avons découvert un jeune homme humble et sérieux, attentif à ne pas se laisser étourdir par sa soudaine célébrité…Suite

Le Maroc sera l'invité d'honneur de la 25ème édition du Salon international de poterie de La Baneza (Castille-et-Leon, Nord-ouest de l'Espagne) qui aura lieu du 12 au 16 août courant, a-t-on appris lundi auprès des organisateurs.

Initié par la Fédération interrégionale de poterie et l'Association des artisans de Castille-et-Leon, le salon bénéficiera de la présence d'une trentaine d'exposants venant de toutes les régions espagnoles, notamment l'Andalousie, Madrid et la Catalogne, ainsi que des exposants étrangers.

Selon les organisateurs, ce salon a été créé dans le but de renforcer la tradition et l'industrie céramique, promouvoir cet artisanat traditionnel et d'en raviver la connaissance, le développement et la commercialisation des produits céramiques.

Outre l'exposition et la vente de leurs pièces, les artisans, sélectionnés parmi des potiers de grand prestige, régaleront le public avec leurs talents à travers les différents ateliers réservés aux adultes et aux enfants.

L'enceinte du Salon, située à l'air libre, accueillera aussi bien les artisans qui continuent à développer leur métier d'antan.

9/8/2011

Source : MAP

Les musulmans du XVIIIe arrondissement qui priaient dans la rue faute de mosquée disposeront à la rentrée de deux salles dans l'ancienne caserne de Clignancourt.

Les musulmans du XVIIIe arrondissement de Paris qui priaient dans la rue faute de mosquée pourront pratiquer dans une ancienne caserne à partir du 16 septembre, a annoncé lundi le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, dans un entretien avec l’AFP.

«Les prières de rue, c’est quelque chose qui n’est pas acceptable, directement attentatoire au principe de la laïcité, (et) il faudra que ça cesse», a assuré le ministre, alors que celles du vendredi ont lieu dans les rues Myrrha et Polonceau (Paris XVIIIe), faute de lieux appropriés.

Les responsables du culte musulman, dont le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), ont visité les locaux de l’ancienne caserne de Clignancourt avec deux salles importantes, l’une de 1.200 mètres carrés, l’autre de 800 mètres carrés, et «les ont trouvés tout à fait appropriés», a relevé le ministre.

Aussi, «il est convenu que le 16 septembre, ces locaux entreront en service», a affirmé le ministre.

Ces responsables ont également indiqué que «pendant toute la durée du ramadan, au mois d’août, il y aurait une information en direction des fidèles leur disant que les prières de rues doivent cesser», a ajouté M. Guéant.

Concertation

A Marseille, où existent des problèmes identiques, «les concertations sont encore en cours, mais l’objectif reste le même: les prières de rues doivent disparaître», a-t-il relevé.

Interrogé sur le fait que des élus issus de la diversité réclament une commission d’enquête sur le marché du travail, après que des produits certifiés halal se sont révélés non conformes, le ministre a estimé qu’il n’était «pas question que l’Etat aille se mêler de ces affaires religieuses».

«L’Etat français est un Etat laïc et il ne lui appartient pas d’être l’instrument de l’organisation d’une pratique religieuse», a souligné Claude Guéant.

Aussi «il faut que les responsables du culte musulman, le CFCM qui a édité une charte concernant le halal et les grandes mosquées s’organisent pour que les règles qu’elles ont édictées soient respectées», a-t-il souhaité.

Toutefois, a rappelé le ministre, «l’Etat, avec ses services de la concurrence et de la consommation, a une responsabilité, c’est qu’il n’y ait pas de tromperie sur la marchandise. Il y a donc possibilité de faire des recours, de déposer des plaintes», a-t-il conclu.

8/8/2011

Source : Libération / AFP

Plusieurs quartiers de Londres, et notamment celui de Tottenham dans le nord de la capitale anglaise, ont été secoués par des émeutes ce week-end qui ont fait plusieurs dizaines de blessés, principalement des policiers. Les manifestations, avec de très nombreux bâtiments et voitures brûlés ou des magasins saccagés, sont les plus violentes en Angleterre depuis des années. Si les émeutes semblent avoit été spontanées samedi soir, elles se sont transformées dans la nuit de dimanche à lundi en pillages de zones plus commerciales et/ou touristiques, selon la presse britannique.

L'étincelle a été au départ une marche pacifique de protestation après la mort d'un père de famille de 29 ans, tué par les forces de l'ordre lors d'une descente au sein de la communauté noire. Mais les causes semblent être multiples et traduisent peut-être le mal-être d'une partie de la population londonienne. La BBC s'interroge: «La nuit de samedi était-elle une débauche de violence aveugle ou le cri de colère d'une frange marginalisée de la société ?» Elle souligne qu'une «analyse à chaud était un jeu dangereux».

Des quartiers défavorisés et des tensions raciales ?

Historiquement, Tottenham est l'un des lieux les plus défavorisés et multi-ethniques du nord de Londres avec une forte population d'origine carribéenne. Le sud de ce quartier, selon une étude de l'University College of London, est le plus mélangé de Grande-Bretagne – et peut-être d'Europe – avec 113 groupes ethniques différents présents.

En raison du chômage plus important que dans le reste de la ville, les tensions sociales peuvent y être fortes. Dans les années 80, Tottenham mais aussi Brixton avaient déjà été ainsi touchés. Le 10 avril 1981, des affrontements, parfois qualifiés de race riots (émeutes raciales), éclatent à Brixton lors d'une vaste opération de police destinée à lutter contre la criminalité et perçue comme discriminatoire par certains membres de la communauté noire issue des Caraïbes. Le 6 octobre 1985, des émeutes restées connues sous le nom de «Broadwater Farm riots» (du nom de la cité où elles commencèrent) débutent à Tottenham après la mort d'une femme noire de 49 ans, décédée d'une crise cardiaque lors d'une perquisition de la police à son domicile. Pour qualifier les violences de ce week-end, le Digital journal parle ainsi du retour des «fantômes de Broadwater». Un éducateur du quartier cité par The Independent estime que rien n'a changé en 25 ans.

Ces causes ressemblent également étrangement à celles des émeutes de 2005 en France ou en 2008 à Athènes quand un adolescent avait été tué par la police dans le quartier contestataire d'Exarchia.

Le poète noir David Lawrence déclare lui dans une tribune publiée aujourd'hui dans le Guardian qu'il a honte aujourd'hui d'être originaire de Tottenham : «la relation de confiance qui existait entre la population et la police n'existe plus aujourd'hui. J'ai peur sérieusement que nous revenions aux heures sombres de notre histoire», faisant référence aux émeutes de 1985.

Une réaction à l'austérité des politiques budgétaires

Ces tensions sociales sont sans doute exacerbées par la politique de restriction budgétaire mise en place par le gouvernement de James Cameron qui touche les services publiques et les aides aux plus pauvres. Comme dans les années 80 alors que Margaret Thatcher était Premier ministre.

Une situation qui ne devrait pas aller en s'arrangeant. En début d'année, le maire de Londres Boris Johnson a ainsi craint que la récente baisse des allocations logements entraînent à terme une «épuration sociale» du centre de Londres et une concentration des plus défavorisés dans certains quartiers.

Une perte de confiance dans une police désorganisée

Selon le New York Times, la population d'origine carribéenne s'estime harcelée par la police ces derniers temps. Cités par le Guardian, plusieurs participants à la manifestation affirment avoir prévenu que celle-ci pourrait dégénérer si la police n'acceptait pas de dialoguer avec la famille de la victime.

Les récents scandales qui ont touché Scotland Yard, notamment celui des écoutes de The News of the World, n'arrangent pas non plus sa légitimité et son efficacité. Le chef de la police métropolitaine, Sir Paul Stephenson, et son principal adjoint ont dû démissionner. Selon le correspondant à Londres du Monde, «décapité au sommet, le Met, plus importante force de police du royaume, a dû faire appel à des renforts venus des comtés voisins en raison de la vacance du pouvoir et d'un mauvais étalement des congés».

Alors que la nuit de lundi à mardi risque d'être à nouveau agitée, reste à savoir si cet embrasement ne durera que quelques jours ou s'il agitera Londres comme l'Ile-de-France en 2005. «Avons-nous assisté à la fin d'une conflagration purement locale ou juste au début d'un long été d'émeutes et de colère dans le nord et ailleurs dans la capitale?», se demande ainsi le Guardian.

8/8/2011

Source : Libération

Immigration Canada est encore une fois montrée du doigt par une famille de nouveaux arrivants, qui soutient être traitée injustement dans sa demande de résidence permanente.

Cette famille franco-tunisienne affirme qu'Immigration Canada ne lui facilite pas la vie, car l'un de ses deux enfants, âgé de huit ans, a une légère déficience intellectuelle.

« J'ai mon petit garçon qui a une déficience intellectuelle légère, il est très autonome; aujourd'hui il est à JF Kennedy, c'est une école qui permet aux enfants de faire la transition pour entrer dans l'école normale », raconte Chedli Bensalem, le père de famille.

La famille Bensalem est arrivée au Canada en 2006. Mais après avoir passé la visite médicale obligatoire il y a deux ans, elle a reçu une lettre d'Immigration Canada les avisant que leur fils représenterait un fardeau excessif.

« Ils vous disent que cela va coûter plus cher au système d'éducation », explique M. Bensalem.

Depuis ce temps, ce dernier tente de prouver le contraire. Il a même obtenu une lettre d'appui de la Commission scolaire Marguerite Bourgeois, à Montréal : « On a prouvé qu'on faisait partie intégrante de l'économie du pays ».

Chedli Bensalem est chef mécanicien chez un concessionnaire automobile de Montréal, tandis que sa conjointe, Kaouther, travaille dans un salon de coiffure.

En Tunisie, elle possédait sa propre boutique. Elle aimerait bien en ouvrir une ici, mais sans résidence permanente, les démarches sont plus compliquées.

« On n'est pas venu ici pour croiser les bras et être au bien-être social », revendique la mère de famille.

Malgré ces obstacles, la famille Bensalem est déterminée à rester au Québec. Une province qui est entrée dans leur coeur.

L'affaire Barlagne

Cette histoire rappelle celle de la famille Barlagne, menacée d'expulsion en raison de la paralysie cérébrale de leur fille Rachel.

Face à la médiatisation de l'affaire, la ministre de l'Immigration québécoise, Kathleen Weil, avait finalement annoncé en avril dernier qu'une entente spéciale avait été conclue entre Québec et Ottawa au sujet de cette famille française.

8 août 2011 , reportage de Julien Lafille.

Source : Radio Canada

Le rayon alimentaire halal ne s’est jamais aussi bien porté en Alsace et en France, mais contrairement à ce que soutiennent les tenants de la thèse de l’islamisation du pays, c’est une preuve d’intégration au modèle alimentaire français.

 « La génération de mon père, née au village, acceptait de manger du bœuf pendant des semaines quand on en tuait un. Ma génération a voulu pouvoir profiter de la gastronomie alsacienne, tartes flambées ou choucroute, ou française, pour autant qu’elles soient halal. Nos enfants ont envie de manger un hamburger ou une pizza comme leurs copains », analyse Salih Asan, 43 ans, président de la holding Pro-Inter, une chaîne de cinq supermarchés halal du Bas-Rhin. 90 salariés et plus de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires l’année dernière, en progression de 5 % à 10 % par an.

La réussite de cette chaîne illustre l’évolution du comportement de la deuxième et aujourd’hui troisième génération d’enfants d’immigrés. Comme Nour, 30 ans, jeune mère de famille de deux enfants de Molsheim, d’origine tunisienne, qui n’hésite pas à reconnaître qu’outre le respect religieux, le ramadan est pour elle l’occasion de maigrir.

Le déclic grand public a peut-être été la décision récente de la chaîne Quick d’ouvrir des fast-foods 100 % halal. Coup de pub réussi au regard des retombées médiatiques, mais surtout prise de conscience que désormais les musulmans d’origine turque ne veulent plus être cantonnés au kebab et les Nord-Africains au couscous.

« Toutes les multinationales de l’agro-alimentaire proposent désormais des gammes halal grand public. Fleury-Michon offre une gamme de charcuterie halal. Le groupe Lesieur développe une gamme halal sous la marque Zakia. Au rayon des surgelés, nous avons des hachis parmentier halal de la marque Maggi ou des recettes bien françaises comme des cordons bleus », expose Salih Asan. Même les confiseries Haribo, adorées des gamins, ont désormais leur gamme halal, produite en Turquie.

« Nous proposons du foie gras du sud-ouest mais aussi des tartes flambées produites à Mommenheim, où les lardons sont remplacés par des morceaux de magrets d’oie fumés. De même, la marque Dounia nous fournit en choucroute garnie. »

Longtemps considéré comme une niche ethnique, le halal sort du bois. Les majors de l’agroalimentaire n’hésitent plus à décrocher leur téléphone pour proposer à Pro-Inter des promotions ou des animations en magasins. Comme dans la grande distribution traditionnelle qui, en réponse, multiplie les opérations « Saveurs orientales » à l’approche du ramadan.

La tendance parait sans fin puisque des producteurs, tel le Mulhousien Malaika, ou le Strasbourgeois Oummi, investissent désormais le marché du pot pour bébé halal.

Pour l’heure, le grand succès est la gamme des sauces Halaland, présentées dans des flacons souples copiés de ceux de ketchup, comprenant une sauce blanche, pour Doner, et une autre, rouge bien sûr, pour Burger.

09/08/2011, Michel Arnould

Source : L’Alsace

Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant se vante de pouvoir atteindre un record en matière de reconduites à la frontière.

Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a jugé lundi que si son objectif de 30.000 reconduites d’étrangers en situation irrégulière était atteint en 2011, il s’agirait du «meilleur résultat historiquement enregistré» par la France, dans un entretien avec l’AFP.

Alors qu’en début d’année, l’objectif fixé par son prédécesseur Brice Hortefeux «avait été fixé à 28.000 reconduites, j’ai décidé de (le) remonter à 30.000», a-t-il rappelé.

«Pour l’instant, il semble que nous puissions atteindre cet objectif», a-t-il estimé, et «si nous l’atteignons, ce sera le meilleur résultat que nous aurons historiquement enregistré», a souligné Claude Guéant.

«A ce jour, sur les sept premiers mois de l’année, nous avons reconduit 17.500 étrangers en situation irrégulière, soit 4% de plus que l’année dernière», a indiqué le ministre.

De plus, «grâce aux instruments nouveaux que donne la Loi immigration-intégration, avec notamment la prolongation de la durée de rétention administrative, nous pouvons être plus efficaces», a-t-il assuré.

La maîtrise des flux migratoires reste «une priorité», a ajouté le ministre, pour une «raison politique majeure: il s’agit d’une vision de la France de demain», selon lui.

La France «a une histoire, des racines, une culture, un corps de doctrine sociale, juridique, très profondément ancré dans l’opinion et les Français tiennent à tout cela», a-t-il avancé.

Maîtriser les flux migratoires permettra, selon le ministre, «que ceux qui viennent puissent adopter cette civilisation française, être intégrés, sinon nous allons à une France de communautarisme, de juxtaposition de communautés, de cultures, de groupes, chacun avec leur histoire et leur religion, ce n’est pas conforme à l’idée que nous nous faisons du pays uni», a-t-il affirmé.

Il a également réitéré sa volonté de réduire de 200.000 à 180.000 le nombre d’entrées légales d’étrangers en France.

8/8/2011

Source : Libération/AFP

La France a reconduit à ses frontières 17.500 étrangers en situation irrégulière sur les sept premiers mois de l'année. Le ministre de l'Intérieur pense pouvoir atteindre le chiffre de 30.000 reconduites d'ici à la fin de 2011. «Ce sera le meilleur résultat que nous aurons historiquement enregistré», a-t-il estimé, suscitant aussitôt les critiques de la gauche.

• Maîtrise de l'immigration légale

Claude Guéant a réitéré sa volonté de réduire de 200.000 à 180.000 le nombre d'entrées légales d'étrangers en France, qu'il s'agisse d'une immigration «du travail, d'études, ou liée au regroupement familial». «La priorité, c'est de proposer du travail aux personnes demandeuses d'emploi en France, qu'elles soient françaises ou étrangères.» De même, les préfectures devront assurer un «suivi régulier des études et des examens passés» par les immigrants étudiants. Quant au regroupement familial, il a «demandé aux préfets d'être beaucoup plus rigoureux dans l'évaluation des critères», tandis qu'un dispositif est mis en place pour lutter contre les fraudes en tout genre, fiscales et sociales, grâce aux nouvelles dispositions permettant les «échanges entre les services de police, administratifs, les caisses d'allocations familiales et celles de Sécurité sociale».

La maîtrise des flux migratoires reste «une priorité», a insisté le ministre, pour une «raison politique majeure : il s'agit d'une vision de la France de demain», selon lui. Maîtriser les flux migratoires permettra, selon le ministre «que ceux qui viennent puissent adopter cette civilisation française, être intégrés, sinon nous allons à une France de communautarisme, de juxtaposition de communautés, de cultures, de groupes, chacun avec leur histoire et leur religion. Ce n'est pas conforme à l'idée que nous nous faisons du pays uni», a-t-il affirmé.

• Une caserne pour la prière des musulmans à Paris

Les musulmans de Paris, qui priaient dans la rue faute de mosquée, pourront pratiquer leur culte dans une ancienne caserne située porte de Clignancourt, à partir du 16 septembre, a annoncé le ministre. «Les prières de rue, c'est quelque chose qui n'est pas acceptable, directement attentatoire au principe de la laïcité, (et) il faudra que ça cesse», a assuré Claude Guéant. Les prières du vendredi ont en effet régulièrement lieu dans les rues Myrrha et Polonceau (XVIIIe arrondissement de Paris), par manque de lieux appropriés.

À Marseille (Bouches-du Rhône), où existent des problèmes identiques, «les concertations sont encore en cours, mais l'objectif reste le même : les prières de rue doivent disparaître», a-t-il conclu.

• Violences aux personnes : l'espoir d'une «inflexion durable»

Claude Guéant espère une «inflexion durable» de la hausse du nombre des violences commises contre les personnes en France, après une augmentation «réduite à 0,19 %» sur les sept premiers mois de 2011. Alors que, depuis 2002, le nombre de violences aux personnes a augmenté «de l'ordre de 20 %, sur un rythme annuel de 2 à 2,5 % (…), peut-être sommes-nous en train d'aborder une phase nouvelle», a-t-il ainsi expliqué. En juin, «les violences aux personnes ont baissé dans notre pays de 5 % ; en juillet, elles ont baissé à nouveau de 6 %», a-t-il souligné. «J'espère que c'est une inflexion durable qui est en train de se réaliser.»

Et de conclure : «Souvent, la gauche met en cause le bilan de la droite en matière de sécurité, au motif que les violences augmenteraient, mais oublie que, lorsqu'elle était au pouvoir, l'augmentation (des violences) était de 10 % à 12 % par an.»

9/8/2011, Cécilia Gabizon

Source : Le Figaro

Du mouvement hippie dans les années 60 au déferlement techno des annnées 90, les mouvements contre culturels n'ont cessé de casser les codes de la société. Mais aujourd'hui, la mondialisation éclate les groupes et il devient difficile de se mettre à la marge. Quels groupes sont aujourd'hui les mieux placés pour redéfinir le sens même du mot "contre-culture". Les immigrés ?

Atlantico : L'été donne un peu de temps pour profiter des divers spectacles et expositions culturelles. Mais où en est la contre-culture aujourd'hui ?

Marcelo Frediani : Nous devons nous replacer dans une perspective historique. Les mouvements de contre-culture sont en général des mouvements de groupe de personnes qui se positionnent contre la culture majoritaire ou en opposition à des jugements de valeurs ou des aspects esthétiques. « Contre-culture » est une expression très vaste, et qui n’est pas un concept moderne. Par exemple, les écrits du Marquis de Sade se plaçaient en forte opposition avec l’esthétique de l’époque.

La contre-culture fait partie de l’évolution même des comportements et des valeurs de notre société, elle est un mouvement normal de l’évolution des cultures. Elle est présente, comme un fantôme qui se promène un peu partout ne pénétrant que des petits groupes minoritaires.

L’essence de la contre-culture est de mettre en échec les valeurs fondamentales, culturelles et morales de nos sociétés. Les hippies ont, par exemple, remis en question l'aspect patriarcal de nos sociétés, en montrant que les familles monoparentales n’avaient plus de sens. Les femmes avaient plusieurs compagnons et les enfants n’avaient pas un père à proprement parlé.

Quand nous parlons aujourd’hui de contre-culture, nous pensons tout de suite à ces mouvements des années 1960 et 70. Leur essor vient du mouvement de la Beat Generation, un mouvement littéraire américain, qui a vite conquis l’Europe et l’Amérique Latine. Il ne faut pas oublier que certains pères fondateurs de ce mouvement beatnik se sont très rapidement reliés au mouvement qui fait suite : le mouvement hippie. Par exemple, Allen Ginsberg est très rapidement devenue hippie et il est ensuite parti à San Francisco.

Existe-t-il encore des mouvements ou des groupes que l’on pourrait qualifier de contre culturel ?

La contre-culture naît toujours vis-à-vis du climat politique, social, économique et culturel de son époque. Aujourd’hui nous sommes dans une société de multiplicité, ou finalement tout est banalisé. Cela devient donc bien plus difficile d’identifier les mouvements de contre-culture. Lorsque nous sommes dans un processus de si grande banalisation, il est plus compliqué de se mettre en rupture avec quoi que soit.

De plus, l’industrie culturelle et la mondialisation ont réunifié les mouvements à la marge avec la culture banale, ce qui a vidé les mouvements réactionnaires de tout leur sens.

La contre-culture dans notre société mondialisée tend-t-elle à disparaître ?

Je crois que les contre-cultures sont encore en mouvement, et que d’autres vont surgir. J’ai tendance à croire que certains groupes pourraient être considérés comme contre culturel. Ceux qui prônent une nouvelle manière de vivre comme les New travellers. En effet, ces derniers s’identifient à des valeurs, des modes de pensée et de vie que nous considérons très moderne.

Je pense que la nouvelle contre-culture aujourd’hui sera représentée par l’autre, l’étranger, l’immigré, mais aussi par les groupes homosexuels, car la question de leur mode de vie, avec le mariage légalisé dans certains pays devient inévitable dans notre société et se heurte à la culture bien-pensante d’aujourd’hui.

Les gens cherchent toujours à récréer des groupes, des élans communautaires. Nous allons inévitablement arrivés à un point, avec la crise économique ou des situations sociales insoutenables, où les gens vont être obligés de se retrouver et de se relier. Je pense que la contre-culture est toujours en devenir. J’imagine même que les groupes issus de l’immigration vont à un moment se présenter comme des mouvements contre culturels, car ils ont des cultures totalement différentes. C’est déjà en train de se faire.

9/8/2011

Source : Atlantico

Ahmed Jabrane décédé en 1996 est l’une des figures qui ont marqué la chanson marocaine durant les années 60.Il a fait partie d’une génération exceptionnelle dans l’histoire de la chanson nationale. L’âge d’or où les Fouiteh, Maâti El Bidaoui, Brahim El Alami, Maâti Belkacem, Ismail Ahmed, pour ne citer que ceux-là, faisaient vibrer les cœurs. Et ils continuent à le faire grâce à certains artistes qui ont repris plusieurs de leurs succès devenus immortels et appréciés par les jeunes d’aujourd’hui. Ahmed Jabrane ou « Si Ahmed » comme l’appelaient ses amis et collègues, faisait partie de ces artistes racés qui ont marqué les « sixties ».Il a marqué la scène musicale durant cette belle période avec d’abord ses chansons patriotiques pour la mobilisation et le combat contre le colonisateur avec un certain succès tel «Marhba brjouaâ Sidna » et d’autres chansons qui avaient un grand écho au sein des jeunes et moins jeunes de l’époque. Mais Ahmed Jabrane fut aussi apprécié pour des tubes sentimentaux qui sont restés gravés dans les cœurs des auditeurs et les annales de l’histoire de la chanson marocaine : « Li Mchalou Ghzalou », « Ana Mabidi Manâmal », etc. Il accéda par la suite au domaine de la composition avec une chanson qui a connu une grande réussite. « Lalla fatima » qu’il composa pour un autre grand artiste populaire en l’occurrence Hamid Ezzahir. Le tube a été choisi comme chanson du générique de la sitcom qui porte le même nom.

Les nostalgiques de cette époque se souviennent de son départ pour les USA à la fin des années 60 et qui a été ressenti avec regret par le public de l’époque qui n’a jamais oublié « Si Ahmed ». Ses fans se rappellent aussi les soirées animées chaque samedi soir par leur artiste préféré à partir du studio Ain Chok en compagnie de l’orchestre de Casablanca et d’autres chanteurs de l’époque.

Pourtant, son installation à Washington ne l’a jamais éloigné de sa patrie et de son public. Il était très proche de la communauté marocaine aux Etats-Unis, toujours présent lors de la célébration des fêtes nationales et religieuses. Il avait pris l’habitude de prendre part aux festivités organisées à l’occasion de la Fête du Trône, la Révolution du Roi et du Peuple animant souvent les rassemblements de ses compatriotes, chantant le pays et aidant les autres à supporter l’éloignement et à vaincre l’oubli des origines. Ahmed Jabrane qui est toujours dans les mémoires ici et ailleurs a chanté et enchanté avec des tubes sentimentaux exprimant l’amour, la douleur, la tristesse et le bonheur.

Devant le silence et l’indifférence des parties concernées censées préserver le patrimoine artistique du pays, nous avons tenu à rendre un hommage, même posthume, à ce chanteur qui fut d’une grande sensibilité et d’un haut esprit patriotique. Il est temps d’instaurer une culture permanente qui rend hommage et récompense nos artistes vivants ou disparus qui sombrent dans l’oubli.

8 Août 2011, Kamal Mountassir

Source : Libération

Sur les 3,5 millions de musulmans de France, 71 % observent le jeûne du Ramadan, selon le dernier sondage IFOP. Témoignages de Tunisiens, Marocains et Indonésiens sur leur expérience du mois sacré dans l'Hexagone…Suite

L’histoire du processus migratoire fait l'objet de nombreuses études qui en ont retracé les étapes durant, le XXème siècle, montrant  les multiples facettes d'une diaspora marocaine très  dynamique à bien des égards et toujours attachée au pays et aux racines…Suite

Deux avant-premières pour le film «Larbi ou le destin d'un grand footballeur» sont prévues, respectivement, le 19 août au Théâtre National Mohammed V à Rabat, puis le 23 du même mois au complexe Megarama à Casablanca, et ce à la veille de sa sortie nationale dans plusieurs salles marocaines.

C'est, en effet, le 24 courant que les salles obscures de Megarama, Lynx de Casablanca, 7e Art de Rabat, Colisée et Megarama de Marrakech ainsi que d'autres à Tanger et Tétouan auront rendez-vous avec cette production retraçant la vie de Larbi Benbarek ou la perle noire, personnage qui est resté gravé dans la mémoire de tous ceux l'ayant côtoyé de près ou de loin. « J'ai eu l'occasion d'approcher ce célèbre footballeur, dont la personnalité m'a beaucoup impressionné. C'était un homme de caractère, correct et déterminé pour réussir tout ce qu'il entreprend.», souligne le réalisateur Driss Mrini.

Cette force de caractère a poussé M. Mrini à suivre son parcours et chercher dans sa vie privée pour découvrir le lamentable sort dont il a était victime et la non reconnaissance envers lui et ses enfants. Car le but, de Driss Mrini, n'est pas, seulement, de faire un film sur une vedette du football, mais surtout de remettre en question la problématique de la reconnaissance du pays envers ses enfants, surtout ceux qui l'ont honoré.

«Le film, par son thème et sa finalité, s'inscrit dans une démarche de lutter contre les risques de l'indifférence et de l'oubli. Notre pays se doit, en effet, de préserver jalousement son patrimoine, d'honorer la mémoire de ses fils qui ont contribué, par leur effort et leurs sacrifices, à son rayonnement, bien au-delà des frontières nationales », précise-t-il. Ce personnage légendaire mérite, parfaitement, qu'on l'honore à travers un film consacré à sa carrière professionnelle et sa vie privée. Ses exploits en tant que grand footballeur et sa renommée internationale ont fait de lui une vraie icône du football. Mais, malheureusement, cette belle carrière s'est terminée vers sa fin par de dures épreuves que le défunt a affrontées seul avec foi et courage. Une tranche de vie, très douloureuse, où il a vécu le malheur de la perte de ses deux femmes, de ses trois enfants, la maladie de son fils, puis sa propre maladie qui l'a mené à une mort dans la solitude. « C'est ce destin bien spécifique qui m'a motivé à réaliser un film sur une tranche de vie, de 1917 à 1992, de ce grand homme qui a laissé ses empreintes dans l'histoire ». A travers cette œuvre très attachante, le réalisateur rend hommage à cette personne hors pair qui fut un exemple parfait de l'homme généreux, patriotique, patient et dévoué pour son pays. Sa célébrité internationale ne l'a pas pour autant empêché de vivre humblement son destin très dur, en s'armant de foi, de courage, de sérénité et de dignité. Autant d'événements que le réalisateur et scénariste, Driss Mrini, nous rend par un subtil jeu de flash-back, en faisant rentrer le spectateur dans les principales phases, les moments forts, hautement symboliques, à forte charge sportive, patriotique, affective et émotionnelle de ce grand monsieur du football.

Un personnage hors du commun

Coproduit par la société de production Intaj Com et la Société Nationale de Radio-Télévision « S.N.R.T », le film « Larbi, ou le destin d'un grand footballeur » a bénéficié de l'avance sur recette du Centre Cinématographique Marocain. Cette fiction, inspirée de la vie du grand footballeur Haj Larbi Benbarek , raconte l'histoire d'un personnage hors du commun. En dehors de sa notoriété footballistique, la Perle Noire fut un symbole de la persévérance et de la loyauté, et de surcroît un homme authentique, fier sans être hautain, profondément croyant, généreux, courageux et serein, qui a su assumer son destin et encaisser les coups durs de la vie avec foi et dignité. Cette production constitue ainsi une rétrospective d'un parcours d'exception et un vrai hommage à la hauteur de ce personnage hors du commun.

8/8/2011, Ouafaâ Bennani

Source : Le Matin

La Cimade présente 40 mesures pour penser une autre politique d'immigration qui illustrent la possibilité pour un gouvernement décidé de transformer immédiatement et profondément la politique migratoire française…Suite

Abdo Lamnabhi, membre du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et président du Centre euro-méditerranéen immigration et développement tire la sonnette d’alarme. Dans une lettre ouverte, il a interpellé le gouvernement marocain sur la nécessité de faire participer les Marocains résidant à l’étranger aux prochaines élections législatives. Pour lui, si le nouveau texte constitutionnel leur accorde le droit de vote et la participation à partir des pays de résidence, ce droit n’est pas tout à fait acquis, puisqu’une loi organique doit déterminer les conditions et les modalités de leur candidature.

Libération : La nouvelle Constitution a satisfait l’une des principales revendications des Marocains résidant à l’étranger (MRE) à savoir le droit d’élire leurs représentants au Parlement marocain à partir de leurs pays de résidence et d’y être éligibles. Qu’en pensez-vous ?

Abdo Lamnabhi :A vrai dire, les nouvelles dispositions constitutionnelles concernant les MRE sont un signe fort et un acte positif qu’on a fortement applaudi en son temps. Mais, aujourd’hui, la question qui s’impose a trait aux modalités d’application de ces dispositions. Ceci d’autant plus que la phrase « jusqu’à ce que les conditions nécessaires soient réunies » nous laisse perplexes.
Car on ne sait pas de quoi il s’agit. Est-ce qu’on parle des conditions techniques, politiques ou autres ? Personne n’est capable de répondre. Cependant, s’il s’agit du premier argument, je pense que le dernier référendum sur la Constitution a démontré les capacités techniques et logistiques dont dispose le Maroc pour l’organisation des scrutins à l’extérieur du pays.
S’agit-t-il, comme l’avancent certaines parties du refus des pays d’accueil d’accepter la tenue de ce genre d’élections sur leur territoire ? Nous pensons que cette thèse est infondée puisque on sait que les scrutins se déroulent dans les consulats et les ambassades du Maroc qui sont considérés comme des extensions du territoire national.

Donc, on exige des explications. Car il s’agit dans le fond d’un droit, celui de la citoyenneté. Soit on est des citoyens à part entière ou on ne l’est pas. Il n’y a pas de citoyenneté incomplète.

C’est pourquoi on pense que la phrase « jusqu’à ce que les conditions nécessaires soient réunies » doit être l’objet de débats lors de la discussion de la loi organique relative aux élections.

Mais en attendant que ces soi-disant conditions soient réunies, on estime qu’il faut réfléchir à d’autres modalités pour faire participer les MRE aux prochaines élections. C’est dans ce cadre, qu’on a proposé une liste nationale pour les MRE.

Mais est ce que vous croyez que cette proposition trouvera son chemin alors qu’il y a débat sur la liste nationale, notamment de la part des femmes ?

S’il y a débat, je crois qu’il est du ressort des partis politiques et c’est à eux de trouver une issue pour solutionner ce problème. Mais ce que nous proposons, c’est soit l’augmentation du nombre des listes nationales, soit l’élargissement de la liste nationale existante ou la création d’une nouvelle liste rassemblant les femmes, les jeunes, les MRE et les cadres.
Donc, on estime qu’il faut entamer un débat du fond, serein pour remédier à cette situation. Pour nous, qu’il y ait une liste nationale élargie ou une liste spéciale ou que les partis intègrent dans leurs propres listes des élus MRE, l’essentiel c’est une représentativité des MRE, même symbolique, afin de donner confiance à ces citoyens marocains et de les encourager à exercer leurs droits.

Je tiens également à préciser que cette liste ne doit pas être établie par les MRE eux-mêmes. On appelle à l’intégration des élus MRE dans les listes nationales marocaines et au choix des candidats par les partis politiques qui leur donnent leur investiture car on ambitionne que les MRE votent pour des programmes portés par des formations politiques et non pas pour des individus ou des listes indépendantes. On est fortement liés à nos partis politiques marocains.

Pensez-vous que les partis politiques soient prêts à jouer le jeu ?

Malheureusement, on a constaté que beaucoup de partis sont trop hésitants sur la question. On se demande même si le dossier de l’immigration constitue l’un des domaines d’intérêts des ces formations ou pas.

Pire, certaines d’entre elles adoptent des positions qui contredisent les dispositions de la nouvelle Constitution. Pour nous, les choses sont claires : soit qu’ils ne sont pas prêts à franchir le pas, soit qu’ils sont incapables de traduire dans les faits l’esprit de la Loi suprême.

Une peur illégitime qui entoure la question de l’immigration. On pense que les partis politiques ont aujourd’hui une occasion en or pour établir de nouvelles relations avec la communauté marocaine à l’étranger. Le nouveau texte constitutionnel ouvre de nouveaux horizons pour la participation des MRE dans le développement du pays et dans le renforcement de la dynamique des réformes. On pense qu’il est temps de rompre avec les anciennes mentalités et d’établir de nouvelles relations avec les MRE.

Et du côté des MRE ?

La communauté marocaine à l’étranger a beaucoup changé, notamment avec l’émergence des 2ème et 3ème générations. Il y a l’apparition de beaucoup de jeunes cadres et de compétences encadrées politiquement. Certains d’entre eux sont déjà des élus ou des parlementaires dans les pays d’accueil.

Mais cette jeunesse n’a pas coupé pour autant ses liens avec son pays d’origine. Elle veut s’investir dans la chose publique au Maroc.
Cet intérêt a commencé avec l’intronisation de S.M Mohammed VI et la série de réformes qu’il a entreprises qui a fait émerger chez la communauté marocaine une sorte de fierté d’appartenir à un pays qui est en train de. Il y a une certaine dynamique mais cette dernière demande de nouveaux moyens de communication et un changement de mentalités de la part des officiels marocains.
Car, s’il est vrai que 70% de nos attentes sont dans les pays d’accueil, cela n’empêche pas de dire que notre combat est le même ici comme ailleurs. On lutte pour une citoyenneté pleine et entière, on lutte contre le racisme et la discrimination, on lutte pour le droit au travail, pour le droit à la dignité, etc.

Aujourd’hui, la communauté vit des mutations radicales. Son existence même est en question. La montée en puissance des partis xénophobes, de l’islamophobie, de la crise économique et des discours sécuritaires poussent plusieurs MRE, notamment ceux qui se croient les mieux intégrés, à réfléchir à une émigration en sens inverse.

On croit que le Maroc doit prendre une position claire face à ces problèmes. Les MRE doivent se sentir des citoyens ici et là.

Revenons aux prochaines élections, comment envisagez-vous leur déroulement au niveau du choix des candidats et du vote des MRE ?

On est contre les candidats indépendants et contre un parti réservé aux seuls MRE. On croit à l’importance du rôle que les partis politiques existants jouent dans le processus d’investiture des candidats qui adoptent les mêmes positions qu’eux.
La communauté marocaine à l’étranger est traversée par une multiplicité de sensibilités politiques et idéologiques. Le débat actuel à l’intérieur du Maroc sur la mobilisation de citoyens pour la chose politique, on le vit également chez les MRE.
Concernant le vote de ces derniers, on a publié un communiqué dans lequel on a refusé le vote par procuration, car si cette démarche est possible en cas de maladie ou de handicap, on croit que l’utilisation de cette mesure va ouvrir la voie devant le clientélisme, la falsification, la manipulation des résultats et on va éveiller les sensibilités tribales et familiales.

Si l’Etat est sincère, il doit prendre en charge ses MRE pour voter au Maroc comme, c’est le cas en Turquie ou exiger l’utilisation des cartes d’identité nationale comme c’était le cas lors du dernier référendum.

Je crois qu’on est devant une étape très importante dans la consolidation de l’Etat de droit et la démocratie. Et je pense que chacun doit assumer ses responsabilités.

Vendredi 5 Août 2011

Source : Libération

Google+ Google+