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Présentation de l'exposition

vendredi, 13 novembre 2009

• Fin XIXe - 1914 : La passion d'Abdelkader

À la veille du premier conflit mondial, les Maghrébins de France ne sont que quelques milliers, mais les contacts et la découverte mutuelle s'intensifient au rythme de l'entrée des pays du Maghreb dans l'empire colonial français : l'Algérie dès 1830, la Tunisie en 1881 et le Maroc en 1912.

Dès cette période, trois dynamiques essentielles s'amorcent et vont pour longtemps marquer la présence maghrébine en France.

Dès la conquête de l'Algérie, l'armée française mobilise dans les colonies. A partir du tournant du siècle, le lycée Saint-Louis à Paris accueille les premiers étudiants tunisiens. Des travailleurs de Kabylie participent à la construction du métropolitain et, à la veille de la guerre, quelques milliers d'Algériens sont déjà dans les fosses minières du Nord...

• 1914-1918 : La casquette et la chéchia

Pendant la guerre, près de trois cent mille soldats et cent trente mille ouvriers originaires du Maghreb sont mobilisés tant dans les tranchées qu'à l'arrière du front, dans les champs comme dans les usines, pour remplacer les Français partis à la guerre. Pour tous, la confrontation à la guerre comme au salariat moderne, ouvrent des perspectives nouvelles. La noria de l'émigration est enclenchée.

• 1918-1945 : Les cheminements de la conscience

En dépit de multiples entraves administratives, plus de quatre cent mille Maghrébins auraient traversé la mer entre 1921 et 1939. Aux côtés de quelques centaines d'étudiants cette émigration ouvrière se concentre dans les régions parisienne, lyonnaise et dans le Nord, où elle vit dans les conditions les plus précaires et se trouve régulièrement confrontée à une xénophobie sans retenue.

 

• 1945-1962 : Idher-ed Waggur (Quand la lune paraît... Slimane Azem, 1955)

Ouverte par la terrible répression des manifestations nationalistes de l'est algérien le 8 mai 1945, cette période se clôt par celle des manifestants immigrés dans les rues de Paris le 17 octobre 1961. Entre ces deux dates, dix-sept années durant lesquelles, pour paraphraser une expression de Kateb Yacine, les artères « sont en crue ». Montée inexorable des mouvements nationalistes avec l'indépendance de la Tunisie puis du Maroc et, en 1962, de l'Algérie.
Mais alors même que la séparation d'avec la métropole est en marche, l'enracinement est à l'œuvre. Les populations émigrées trouvent dans les chansons des artistes maghrébins, de plus en plus nombreux en France, l'écho de leurs interrogations intimes et de leurs attentes. Tout autour, galeries d'art et maisons d'édition sont assaillies par de jeunes écrivains et peintres.

• 1962-1983 : L'exil blesse mon cœur

Alors que les indépendances sont censées -aux yeux des gouvernants comme des populations de France et du Maghreb-, tarir l'immigration, la société française connaît au contraire une augmentation de la présence maghrébine : arrivée précipitée des pieds noirs et des ex-harkis, bientôt suivis par des centaines de milliers de « travailleurs immigrés ».
Acceptés à titre provisoire pour de stricts besoins économiques, les prolétaires maghrébins émergent à la vie civique et font souche. Les enfants de l'immigration commencent à se manifester et, à partir de l'été 1981, ils disent leur attachement à leurs territoires et à ce qui est désormais leur pays.

• 1983... : Cher pays de mon enfance

La marche pour l'égalité, en1983, ouvre une période de médiatisation intense pour les enfants de l'immigration maghrébine, au cœur de la mode « beur », nourrie par une effervescence culturelle qui se manifeste à la fois dans le septième art, le roman ou dans la chanson. Mais le « beur is beautiful » ne dure pas. Dans le même temps, la légitimité de l'appartenance des jeunes Français d'ascendance maghrébine à la nation est mise en cause à partir de 1986 par un débat passionnel sur le code de la nationalité, alimenté par des interrogations désormais récurrentes sur l'islam.

• Conclusion : Wesh Wesh ? (Qu'est-ce qui se passe ?)

Ces vingt dernières années foisonnent d'interrogations quant à la place des populations d'ascendance maghrébine dans une société travaillée en permanence par des mouvements contradictoires. D'un côté, de formidables avancées en termes de reconnaissance du pluralisme culturel et de la diversité. De l'autre, des vagues régulières de crispation et de stigmatisation d'une population renvoyée trop souvent à l'origine. À cet égard, l'enjeu pour les nouvelles générations, toutes origines confondues, consiste probablement à regarder sereinement le passé, sans amnésies ni lecture manichéenne. À le scruter sans a priori, avec ses pages sombres et ses moments d'éclat.

Exposition à la Cité Nationale de Accès : du lundi au vendredi de 10h00 à 17h30, Samedi et dimanche de 10h00 à 19h00.

PF. 5 € - TR. 3,5 €. Gratuit pour les moins de 26 ans et pour tous les 1ers dimanche de chaque mois.

Catalogue de l'exposition Générations. Sous la direction de Driss El Yazami, Yvan Gastaut, Naïma Yahi. Co-édition Gallimard/Cité nationale de l'histoire de l'immigration/Génériques. Novembre 2009, 30 euros.

« Intégrant une des dimensions de l'histoire de l'immigration : politique, religieuse ou culturelle, cet ouvrage offre un portrait riche et inédit des Maghrébins de France, de la fin du XIX' siècle à nos jours. Peinture, littérature, musique mais aussi histoire militaire ou coloniale, évocation des pratiques religieuses ou des mobilisations politiques, autant de facettes d'une histoire méconnue et prometteuse. Composé d'une cinquantaine de contributions d'historiens, de sociologues et d'intellectuels et illustré de 400 documents, cet ouvrage pionnier démontre l'appartenance de l'histoire culturelle des Maghrébins en France au patrimoine et à la mémoire collective. »

Pour télécharger le sommaire du catalogue :

http://www.generiques.org/images/pdf/sommaireCatalogue.pdf

Pour commander le catalogue : http://www.generiques.org/images/pdf/Catalogue.pdf

Pour en savoir plus sur l'exposition et l'association Génériques : http://www.generiques.org

 

Générations : un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France
Une exposition de Génériques
18 novembre 2009 - 18 avril 2010
Cité nationale de l'histoire de l'immigration
Palais de la Porte Dorée
293, avenue Daumesnil
75012 PARIS
alt (+33) 1 53 59 58 60

Du mardi au vendredi de 10h00 à 17h30, Samedi et dimanche de 10h00 à 19h00.

PF. 5 € - TR. 3,5 €. Gratuit pour les moins de 26 ans et pour tous les 1ers dimanche de chaque mois.

 

 

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