samedi 23 novembre 2024 14:54

Du 4 au 14 novembre aura lieu la semaine marocaine à Haarlem, aux Pays-Bas. Cet événement biannuel est organisé par la plateforme des associations marocaines à Haarlem (SMOH) en collaborations avec des institutions locales, et un soutien financier, entre autres, du CCME. Sous le sigle « de l'école primaire au cimetière, et du cinéma au centre commercial», le programme de l'édition 2009 propose des débats et des activités culturelles et artistiques pour toutes les générations et tous les habitants de la ville. 

A l'initiative du musée du quai Branly à Paris, le spectacle Izlan : chants, poésies et danses berbères aura lieu du 27 novembre au 7 décembre ...

« DAKIRA, Présences marocaines aux Pays-Bas »

A l'occasion du 40ème anniversaire de la convention maroco-néerlandaise de recrutement et de placement de la main-d'œuvre, signée le 14 mai 1969 à la Haye, l'association Dakira (plateforme des associations marocaines en Hollande) et le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, qui accorde une place essentielle à la question de l'histoire et de la mémoire de cette communauté dans toute sa diversité, organisent une série de manifestations visant à faire connaître l'histoire de l'immigration marocaine aux Pays-Bas.

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01-Tanger

Débat à Tanger

Tanger

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Vernissage Tanger

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Al Hoceima

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Arkoune-Tanger

Arkoune Tanger

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Al Hoceima

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A la demande du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), l'institut de sondage français, BVA, a réalisé une étude auprès de la communauté marocaine résidant dans les six grands pays d'émigration marocaine en Europe (France, Espagne, Italie, Belgique, Pays-Bas et Allemagne).

Une étude inédite auprès de la communauté marocaine résidant dans six pays européens

A la demande du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), l'institut de sondage français, BVA, a réalisé une étude auprès de la communauté marocaine résidant dans les six grands pays d'émigration marocaine en Europe (France, Espagne, Italie, Belgique, Pays-Bas et Allemagne).

«L'islam en Europe : Quel modèle? ». Dans le contexte actuel, le débat autour de cette problématique est nécessaire voire primordial. Aujourd'hui, l'islam apparaît, de plus en plus dans les pays de résidence, comme un élément constitutif de l'identité européenne et une préoccupation des communautés et des acteurs publics en Europe, mais aussi de leurs opinions. L'islam interpelle donc l'Europe. A l'inverse, la société européenne interpelle aussi l'islam.


La problématique religieuse a été toujours au centre des réflexions et des priorités de cette institution consultative et de prospective auprès de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Fidèle à sa philosophie et la nature de ses missions, le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger organise un colloque international sous le thème : « l'islam en Europe : quel modèle ? »,  les 20 et 21 juin 2009 à Casablanca.

La tenue de cette manifestation vise à enrichir et à approfondir le débat sur le culte musulman en Europe et plus particulièrement sur le modèle européen de l'islam. Prendront part à ce colloque, des experts et des spécialistes, des responsables cultuels et des acteurs du terrain, issus de l'émigration ou résidant au Maroc.

Au programme de cette rencontre, un état des lieux du modèle ou des modèles du culte musulman au sein des pays d'immigration et une analyse de la problématique du référentiel chez les musulmans en Europe. Les travaux de ce colloque porteront sur trois thématiques clés : la géographie de l'islam en Europe, l'islam européen et la problématique du référentiel et le modèle cultuel marocain et le contexte européen.

Au menu également, l'organisation d'une table ronde portant sur le thème du référentiel et pratiques chez les femmes et les jeunes musulmans en Europe.


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Madame La Conseillère de Sa Majesté Le Roi

Monsieur le Ministre,

Monsieur le Président du Conseil de la Communauté Marocaine à l'étranger,

Mesdames, Messieurs les Représentants du Fonds de Développement des Nations Unies pour la Femme,

Excellences, Mesdames et Messieurs

Mes concitoyennes de tous les horizons,


Il m'est particulièrement agréable d'échanger aujourd'hui avec vous sur une question qui a de l'avenir puisqu'il s'agit d'une part, de nous interroger sur l'état d'avancement de la grande marche des Marocaines vers la citoyenneté pleine et l'autonomisation assumée et d'autre part, de développer des idées pour que les Marocaines d'ici et d'ailleurs puissent porter ensemble et de concert, le message du Maroc d'aujourd'hui c-à-d un pays suffisamment confiant dans son identité et sa vérité culturelle pour oser s'engager dans la quête de la modernité et dans la construction d'une gouvernance démocratique basée sur l'équité de genre et la consolidation continue des droits humains.


Mon propos ne sera pas du tout de faire l'inventaire des acquis mais d'essayer de relever le sens de certaines avancées pour mieux nous représenter les évolutions encore à venir et les changements encore à produire.


Le sujet et la configuration même du débat d'aujourd'hui sont significatifs de la détermination du Maroc à mobiliser toutes les ressources, à ne se priver d'aucune opportunité et à n'oublier personne dans la réflexion comme dans l'action dans ce chantier décisif de la promotion des droits de la femme marocaine.


Les mutations et dynamiques migratoires font apparaître une formidable émergence de talents, d'expériences, de compétences au sein de la nouvelle génération de femmes marocaines émigrées. Battantes, inspirées, persévérantes, à la fois marocaines et citoyennes du monde, elles ont forcé le succès et se sont construit un destin dans plusieurs domaines : économique, socioculturel, politique ou syndical. Tout en s'impliquant dans leur société d'accueil, Beaucoup d'entre elles, se sont investies de la plus belle des manières dans le domaine du développement humain de leur pays d'origine.


Mesdames et messieurs,

Le regard que notre pays porte sur ses émigrants a évolué. C'est désormais un lien régénéré et mouvant que le Maroc a avec ses expatriés. C'est une relation sincère et nourrie par les évolutions du pays, ses acquis de bonne gouvernance et son respect des choix de chacun et chacune. La qualité de ce lien ne peut en outre qu'être rehaussée et confortée par la convergence de nos énergies et de nos talents autour de questions aussi décisives pour le devenir de notre pays que la promotion de la femme et l'habilitation globale de notre société.


De grandes pistes s'ouvrent devant nous grâce à la dynamique vertueuse ouverte par les réformes démocratiques initiées depuis l'accession de SM Le Roi au trône.


Si aujourd'hui le Maroc a pu lever pour caducité, les réserves enregistrées au sujet de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard de la femme, c'est parce notre choix de société nous a permis de produire des législations avancées notamment en matière de code de la famille et de loi sur la nationalité.


Dans le même temps il est important de rappeler que ces deux réformes comme bien d'autres encore ont été l'aboutissement d'un débat social intense, d'une admirable militance associative, d'un travail parlementaire passionné. Ces réformes valent donc autant par leur contenu et leur portée que par le processus démocratique authentique qui les a sous-tendues. Le partenariat entre l'Etat marocain et la société civile plurielle et l'appropriation par les citoyens de l'agenda démocratique de notre pays sont deux signes majeurs des choix de la nouvelle ère marocaine.


En matière de droits de la femme le Maroc a changé également de culture et d'échelle. Désormais, nos politiques publiques ciblent la femme dans ses rôles multiples et ses contributions sociales diverses car le modèle de développement que l'on s'est donné est égalitaire, centré sur la personne et exige une redistribution du pouvoir à tous les niveaux et dans tous les secteurs.


Du fait de son caractère transformateur, l'autonomisation de la femme satisfait les intérêts stratégiques de notre société et augmente notre potentiel d'action collective contre la pauvreté, l'ignorance, la corruption, l'exclusion, la régression, etc.


Le ciblage préférentiel des femmes par l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) initiée par SM Le Roi comme un grand projet structurant et inclusif pour lutter contre la vulnérabilité sociale participe de cette même analyse.


Comment ne pas signaler aussi qu'à travers sa conduite d'un processus de Budgétisation Sensible au Genre depuis 2002, couronné depuis 2005 par l'élaboration du Rapport Genre et par la recommandation de l'utilisation de l'approche genre, pour la première fois dans la lettre de cadrage de la loi de Finances 2007 du Premier Ministre, le Maroc réalise une avancée significative qui lui confère un leadership régional en la matière.


Autre décision lourde de sens et porteuse d'espoir : l'implication des femmes dans la réforme du champ religieux.


La nomination de femmes au sein des Conseils des oulémas et la formation depuis 2006 par le Ministère des Habous et des Affaires Islamiques de dizaines de "Mourchidate" de l'islam est tout sauf une décision anodine.


Les Marocaines investissent progressivement le domaine de la représentation diplomatique, en tant qu'ambassadeures, consules, expertes auprès d'organisations internationales, etc. Elles portent ainsi sur la scène internationale l'image d'un pays qui se fait et se dit par les femmes comme par les hommes.


Mesdames et messieurs,

Le chemin parcouru n'annule pas celui qui reste à faire. Notre avenir dépendra de notre persévérance à aller de l'avant.


De nombreux défis restent à relever mais UNE grande cause est encore à défendre, sans relâche, et sans complexe, par tous ceux qui portent l'amour du Maroc en eux, et l'éprouvent sous toutes les latitudes du monde. Il est en effet insupportable et répréhensible à tous les égards, que nos concitoyennes sahraouies continuent à être séquestrées dans les camps de la honte et des pires exactions. Après qu'on ait confisqué leur droit à une vie décente parmi les leurs et dans leur pays, elles sont aujourd'hui empêchées de saisir l'occasion historique qui leur est offerte dans le cadre de l'inititiative marocaine d'offrir une autonomie à nos provinces du sahara d'accéder à leur citoyenneté et à leurs droits légitimes. Cyniquement, leur peine, leurs souffrances, leurs rêves confisqués sont instrumentalisées au bénéfice de visées séparatistes et mercenaires.


Mesdames et messieurs,

La promotion de la participation politique des femmes est un chantier majeur dans le Maroc d'aujourd'hui. A ce niveau, malgré tous les acquis, il nous faut encore élargir les espaces et les stratégies.


Car en dépit des efforts, initiatives et stratégies publiques et associatives, des résistances persistent pour l'empowerment de la femme. Les femmes ne sont pas toujours considérées comme des agents politiques légitimes et il n'est pas encore admis par tous que leur présence est essentielle pour la démocratie. Peut être faudra t-il mieux procéder pour convaincre de l'incidence réelle d'une augmentation de la participation des femmes aux postes de prise de décision et de l'impact avéré sur le développement de l'introduction d'une gouvernance sensible aux sexospéficités ?


Bientôt nous aurons à vivre ensemble l'expérience des prochaines élections communales et à tirer les conclusions des résultats du scrutin. L'enjeu est important car l'impact du leadership féminin dans la gouvernance locale est avéré. Il a encore été rappelé par le Souverain dans le discours du 6 novembre dernier où il avait à une collaboration constructive entre le gouvernement et le parlement pour la mise en place de mécanismes efficients à même de favoriser une représentation adéquate et une présence plus large des femmes au sein des conseils communaux, tant pour ce qui concerne les candidatures qu'au niveau du scrutin.

« Notre dessein ultime, avait indiqué Sa Majesté le Roi, est de garantir une représentation équitable des femmes au niveau des collectivités locales et, surtout, de permettre aux conseils locaux de se prévaloir de l'apport de la femme marocaine qualifiée, connue pour son intégrité, son réalisme et sa fibre sociale ».


Sur un autre plan, il est culturellement payant de veiller à inclure dans toute stratégie de promotion des droits de la femme, un volet impliquant l'action médiatique et la circulation de l'information.
Dans un monde globalisé, qui appartient aux plus visibles et aux plus audibles, le rôle des médias est à prendre en permanence en compte à ce niveau.
Certes, partout dans le monde, les femmes ont encore besoin de s'approprier par de multiples moyens, le langage qui les dit et les recrée comme telles, mais dans des pays comme le nôtre, l'accès au pouvoir de produire ses propres représentations du monde et d'elles-mêmes, est un moyen d'intervention contre la régression et la minorisation obscurantiste des femmes.
Au Maroc, l'Agir Féminin a besoin encore de plus de visibilité sociale pour accélérer la révolution des mentalités et l'amendement des comportements.


A cet égard, je formule le voeu que soit activée dans les meilleurs délais et dans le respect de la liberté d'expression et de création, la charte nationale pour l'amélioration de l'image de la femme dans les médias, conclue en 2005 entre l'Etat, représenté par les ministères de la Communication et de la Culture, et les professionnels de l'information, de la communication et de la publicité.


Par ailleurs, l'accès des femmes aux postes de décision médiatique est susceptible d'infléchir les politiques rédactionnelles pour une meilleure intégration de l'approche genre dans la sélection et le traitement de l'information. Les efforts publics en la matière sont donc à soutenir.


Pour que les femmes gagnent de la force et de la légitimité dans les espaces publics, elles ont besoin d'être mieux formées et mieux acceptées socialement en tant qu'acteurs politiques, culturels, sociaux, et économiques, pour ne plus être catégorisées inconsciemment ou sciemment comme un groupe subordonné.


A cet égard, il y a certainement moyen d'associer davantage ce formidable réseau des Marocaines du monde à la promotion des échanges et à l'effort de réseautage à l'échelle internationale pour renforcer les synergies déjà existantes en matière de développement durable et d'autonomisation de la femme marocaine.


Le principe féministe de l'éducation et du mentorat nous impose de saisir toutes les opportunités pour conseiller, entraîner, offrir des tutorats, transmettre un savoir-faire, partager nos compétences.


En butte à de nombreuses iniquités dans la société en général, la femme risque fort d'être la grande exclue de la société de l'information. Si la fracture numérique sépare les riches et les pauvres, elle sépare aussi les hommes et les femmes.


C'est pourquoi, l'accès et l'utilisation des TIC comme outils pour le renforcement du pouvoir d'action politique et sociale des femmes est un projet gagnant qui pourrait fédérer nos efforts dans le cadre de programmes de coopération internationale.


Mesdames et messieurs,

Grâce à l'engagement royal, grâce au dynamisme associatif, grâce au volontarisme de notre action publique, l'idée que les femmes sont des citoyennes à part entière et des êtres politiques compétents progresse.


L'idée qu'elles sont au coeur du développement économique et social aussi. Mais ce qui ajoute à ma satisfaction et à mon optimisme c'est que cette prise de conscience est désormais une donnée structurelle, une tendance de fond.


Ce qui m'autorise à affirmer ceci : ensemble nous pourrons.


Je vous remercie de votre bienveillante attention


 

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Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger a choisi d'organiser ce colloque sur la situation juridique de l'Islam en Europe comme préambule à ses activités et travaux qui concernent l'Islam en Europe. A cet égard, le Conseil a consacré un programme diversifié pour étudier et débattre sur la question de l'Islam en Europe.

 

Pourquoi la situation juridique de l'Islam en Europe? Nous savons tous que les pays européens n'ont pas pris l'Islam en considération dans leurs législations. La question se pose donc sur la capacité de ce dispositif juridique à s'adapter à ce nouveau phénomène qu'est l'Islam.

 

Cependant, il ya une deuxième question fondamentale qui concerne cette nouvelle expérience que vit l'Islam, en tant que religion minoritaire, dans des sociétés laïques, qui croient aux valeurs de modernité, de démocratie et de pluralité des religions. L'Islam dispose-t-il d'une capacité à l'intégration? Peut-il répondre aux interrogations de ces sociétés?

 

D'ailleurs, l'Europe se caractérise par la pluralité de ses expériences sociales et chaque pays européen se distingue par une expérience particulière en matière de laïcité. De même, les composantes de la communauté musulmane en Europe prennent des formes différentes selon le pays d'accueil. Comment trouver les réponses appropriées à ce contexte de pluralité et de différence?

 

Nous ne sommes pas sans savoir que certains pays européens ont depuis longtemps reconnu l'Islam, notamment l'Espagne qui a signé une convention avec la communauté musulmane en 1992, la Belgique qui a reconnu l'Islam en 1975 et l'Autriche qui reconnaît l'Islam depuis l'Empire Ottoman. Cependant, il faut souligner que la majorité de ces conventions ou des termes de ces actes de reconnaissance sont restées inappliqués, à tire d'exemple, la reconnaissance de l'Islam par la Belgique. Quant aux termes mis en exécution, ils ne concernent que l'institution d'un « organe exécutif », chargé de la gestion de la question religieuse au niveau laïque, c'est-à-dire une administration religieuse, alors que la plupart des dispositions de cette convention n'ont pas été mises en application et pareillement pour l'Espagne.

 

Par ailleurs, il ya des pays européens qui ne reconnaissent pas l'Islam, ou qui n'ont pas des relations officielles avec l'Islam, et qui ont pourtant enregistré une avancée remarquable sur de nombreuses questions concernant l'Islam, tels que la France qui a fait des réalisations plus importantes que les pays qui reconnaissent l'Islam. La Belgique, pour sa part, n'a pas encore réussi à mettre des guides religieux à la disposition des soldats musulmans, alors qu'en France, les soldats musulmans disposent de guides religieux. Plusieurs responsables religieux musulmans qui travaillent dans de nombreux établissements pénitentiaires français, alors que d'autres pays, comme l'Espagne et la Belgique, n'en sont qu'au début.

 

Ainsi, la reconnaissance juridique ne signifie certainement pas l'accès aux exigences de ces lois, mais plutôt, qu'il faut mettre en œuvre tous les moyens pour réaliser nos objectifs avec l'accompagnement de la société.

 

L'Islam est confronté à beaucoup de questions en Europe. En premier lieu, la question de la capacité de l'Islam à l'intégration dans des sociétés qui ont leurs propres caractéristiques et sur son aptitude à réagir aux défis lancés par celles-ci. Concernant la formation des cadres religieux, est-ce que l'Islam est disposé à dispenser un cadre religieux adapté avec des sociétés de pluralisme religieux, culturel, identitaire et ethnique? Et quel serait le contenu pédagogique qui conviendrait à ces sociétés? Est-ce que le contenu pédagogique en usage aux pays musulmans peut satisfaire aux besoins des musulmans résidant dans les pays européens?

 

Les musulmans doivent mener une réflexion profonde pour trouver les cadres appropriés et aptes à s'inscrire et à s'intégrer positivement dans les sociétés européennes, et garantir un encadrement qui favorise aux prochaines générations une insertion totale dans les sociétés auxquelles elles appartiennent.

 

Suivant les statistiques disponibles, l'Union Européenne comprend des millions de musulmans ; ce qui signifie que l'Islam est devenu une composante fondamentale des sociétés européennes. Ainsi, ces millions de musulmans doivent être pris en compte comme ils doivent de leur côté prendre cette réalité en considération.

 

Par ailleurs, on demande actuellement à l'Islam en Europe de fournir des réponses précises. A cet égard, Napoléon, lorsqu'il a décidé d'octroyer la nationalité française aux juifs, leur a posé douze questions dont : « Que pensez-vous de la polygamie ? Quelle est votre position à l'égard de la fidélité à la nation? Est qu'un juif né en France considère celle-ci comme sa patrie? Qui nomme les rabbins? Est-ce qu'une juive peut se marier à une personne non-juive en France? ». Je crois que ce sont les mêmes questions qui se posent aujourd'hui aux musulmans ; la communauté juive avait donné sa réponse d'une façon claire dans un livre publié.

 

 

Pour sa part, le musulman doit fournir une réponse claire sur la question de la laïcité dans le contexte des revendications de l'application de la Charia musulmane, lancées en Europe et au Canada. Nous sommes donc face à la question suivante : «  peut-on vivre dans une société qui a décidé suite à sa propre évolution historique de séparer la société civile de la société religieuse? »

 

Par ailleurs, les sociétés européennes ont tranché depuis longtemps sur la question de l'égalité homme-femme et par conséquent, notre réponse doit aussi être claire et sans équivoque. Nous devons également fournir des réponses décisives à propos de la question de la liberté du culte et des droits de l'Homme et ne pas utiliser ces droits uniquement quand il s'agit de nos propres droits; les droits de l'Homme sont indivisibles et servent aussi bien pour défendre que pour coexister avec autrui.

 

Je souhaite que ce colloque réussisse à examiner ces interrogations, et je vous assure que le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger est toujours disponible pour accompagner et pour s'inscrire dans un débat positif en vue de fournir des réponses pertinentes ; de même qu'il consacrera les moyens financiers et humains pour aboutir au niveau qui convienne à nous tous, Musulmans vivant en Europe et dans des sociétés européennes.

 

 

Nous sommes aussi convaincus, dans le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, que la communauté musulmane en Europe peut être le trait d'union entre le monde musulman et l'occident, et la passerelle de l'occident vers le monde musulman. Elle est également qualifiée pour tenir le rôle de médiateur civilisationnel et spirituel, de facteur essentiel pour éviter les conflits ; comme elle peut démentir les théories du choc des civilisations par son intégration dans les sociétés européennes.

 

 

Je pense que nous sommes devant une grande responsabilité et que l'avenir des générations prochaines dépend de notre présent. Ainsi, un présent corrompu ne construira jamais un avenir saint.

 

 

Je souhaite le plein succès à notre colloque. Je vous remercie.

 

M. Boussouf, secrétaire général du CCME

 

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Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger et le Centre Jacques Berque tiennent un séminaire international pluridisciplinaire sur « la nouvelle condition migrante »

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