samedi 30 novembre 2024 02:44

Les autorités ont procédé à l'arrestation d'immigrés subsahariens qui s'apprêtaient à prendre d'assaut le poste frontière de Sebta, rapporte la presse quotidienne. Des centaines d'immigrés en situation irrégulière s'étaient réfugiés dans les forêts du Nord…Suite

La section catalane de SOS Racisme a mis en garde, vendredi, contre la "banalisation" du discours raciste et xénophobe en Catalogne où, selon elle, 90 nouveaux de cas de racisme ont été recensés en 2011. "La crise économique et sociale ainsi que la précarité dont souffrent les immigrés ont aggravé les problèmes de racisme et de xénophobie" dans cette région du nord-est de l'Espagne, a indiqué la porte-parle de SOS Racisme, Alba Cuevas qui s'exprimait lors de la présentation, à Barcelone, d'un rapport sur le racisme en Catalogne.
"Le discours raciste s'est tellement banalisé en Catalogne que les gens n'éprouvent aucun embarras à se déclarer ouvertement racistes", a ajouté Mme Cuevas, précisant que la plupart des problèmes de voisinage, réglés auparavant grâce à la médiation de SOS Racisme, "finissent aujourd'hui devant les tribunaux".
D'après la porte-parole de cette ONG, la prolifération du racisme et de la xénophobie dans cette région est due à la montée des partis de l'extrême-droite. C'est grâce à un "discours raciste et populiste" que le parti Plataforma per Catalunya (Plate-forme pour la Catalogne) a réussi à rempoter 70.000 voix et un nombre "important" de sièges lors des élections municipales de mai 2011, a-t-elle souligné.
La police catalane avait mené, en juin, un vaste coup de filet dans les milieux néo-nazis qui s'est soldé par l'arrestation d'une dizaine de personnes.
Selon la police, les mis en cause sont soupçonnés d'appartenir à des groupes néo-nazis qui prônent la haine des étrangers et ayant des ramifications dans l'ensemble des régions de la Catalogne.
06 juil 2012
Source : MAP

Le cabinet de conseil en capital humain Lycom, spécialisé dans le recrutement et organisateur de Careers in Morocco, vient d'éditer le guide des compétences marocaines du monde 2012 en collaboration avec le ministère chargé de la communauté marocaine à l'étranger (MCMRE)…Suite

Les nouveaux phénomènes migratoires consécutifs à la crise économique et financière internationale ont "amplifié la crise de l'emploi" au Maroc, a affirmé, jeudi à New York, le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, Abdelouahed Souhail, préconisant un partenariat actif dans le domaine de la migration.
"Nous assistons, du fait de la crise économique et financière à deux phénomènes: d'un côté, le repli sur le Maroc de ses propres ressortissants touchés par la crise, et de l'autre, l'afflux de Sub-sahariens et l'intérêt grandissant affichés par des ressortissants des pays du Nord, pensant y trouver des niches insuffisamment exploitées", a souligné le ministre lors d'une table-ronde au siège des Nations Unies, intitulée: "Partenariat pour lutter contre la crise de l'emploi des jeunes".
Autant de phénomènes, selon lui, "qui amplifient la crise de l'emploi au Maroc et peuvent aussi influer négativement sur les réalisations des politiques publiques nationales, en les rendant inefficientes et insuffisantes pour absorber l'important flux migratoire".
"Le Maroc, de part sa situation géographique, est à la fois un pays d'émigration, d'immigration et de transit, trois formes de migration qui ont été affectées par la crise et ont précipité des changements dans les politiques migratoires dans les pays de destination", a expliqué le ministre lors de cette rencontre en marge de la session de fonds (02-27 juillet) du Conseil économique et social (ECOSOC), axée sur la problématique de l'emploi.
 Ces "politiques tendent vers un durcissement des conditions d'accueil et un accroissement de l'ostracisme", a-t-il ajouté, soulignant que les défis de l'emploi et de la lutte contre la précarité doivent, également, être repensés dans le cadre d'un partenariat mondial et une meilleure concertation de la coopération, tant aux niveaux bilatéral qu'au niveau multilatéral.
Il a, dans ce contexte, appelé au "renforcement d'un partenariat actif dans le domaine de la migration, impliquant une démarche plus globale, centrée sur une politique d'inclusion en vue de réduire la désocialisation et la vulnérabilité des étrangers".
"Ces partenariats devraient, selon lui, surtout permettre de mettre en œuvre des solutions à long terme pour éradiquer la pauvreté dans les pays en développement, promouvoir les principes de l'économie sociale et solidaire, assurer la transition vers l'économie verte et mettre en place des mesures concrètes de coopération dans le domaine du développement durable".
Il a préconisé, dans ce sens, la nécessité de renforcer et d'établir des partenariats pour mettre en commun les connaissances spécialisées pour améliorer l'élaboration de politiques en faveur de l'emploi des jeunes à l'échelle mondiale.
06 juil. 2012
Source : MAP

Un Marocain d’une trentaine d’années, a expliqué être là à cause de son frère, qui se serait enfui sans payer le loyer d’un local où il avait installé un magasin.
FRANCE 24 a pu accéder à un centre de détention administré par une brigade de la banlieue de Tripoli. Nous avons constaté que cette milice dispose de tous les pouvoirs d’une force de police régulière, mais les exerce de manière arbitraire.
Le Conseil national de transition (CNT) tente de remettre en place une police et une armée sous son contrôle. Mais pour l’instant, ce sont les milices, ces groupes d’anciens insurgés armés qui ont pour la plupart combattu lors de la révolution, qui exercent l’essentiel du pouvoir sur le terrain. Des exemples frappants de cette toute puissance ont fait foi ces dernières semaines, comme la prise temporaire de l’aéroport de Tripoli, mi-juin, par une brigade, ou encore plus récemment la détention de membres de la Cour pénale internationale par les miliciens de Zintan. La reprise en main de ces forces armées est donc un enjeu majeur pour la Libye, qui organise samedi ses premières élections libres depuis plus de 40 ans.
FRANCE 24 s’est rendu au centre de commandement de la milice qui contrôle Forsan, une ville en banlieue de Tripoli où les anciens rebelles sont censés assister les forces de police. Les responsables de cette brigade nous ont d’abord expliqué qu’ils assuraient l’ordre dans leur zone et procédaient à des arrestations, mais qu’ils livraient immédiatement leurs prisonniers à la police. En se rendant au premier étage du QG de la brigade, installé dans les locaux d’une ancienne usine de savon, nous avons constaté qu’une petite prison a été aménagée, avec plusieurs cellules et des portes blindées.
Un Marocain détenu parce que son frère n’a pas payé son loyer
Un milicien a accepté de nous faire faire entrer dans ce centre de détention et de nous ouvrir deux cellules. Chacune des pièces comptait sept ou huit matelas, posés à même le sol. Les lieux étaient propres et les détenus ne portaient pas de marque de mauvais traitement.
Nous avons parlé à trois occupants de ces cellules. Le premier, un Marocain d’une trentaine d’années, a expliqué être là à cause de son frère, qui se serait enfui sans payer le loyer d’un local où il avait installé un magasin. Le propriétaire du local aurait appelé la brigade de Forsan pour l’arrêter et l’emprisonner tant que son frère ne reviendrait pas régulariser son loyer. Cela faisait déjà quatre jours que cet homme était incarcéré, sans avoir eu accès à aucun moyen de défense légal.
Nous avons interrogé le responsable du centre de détention sur la situation de ce prisonnier. Ce responsable, qui affirme être un policier placé dans la brigade pour assurer le travail d’enquête préliminaire, a confirmé que le Marocain, en situation illégale, serait bien détenu tant que son frère resterait introuvable. Il a toutefois ajouté que ces deux ressortissants étrangers étaient également accusés d’avoir commis des vols.
Un jeune libyen occupait la même cellule que le Marocain. Lui était accusé par son père de lui avoir volé de l’argent. Ce dernier a lui-même demandé à la brigade d’incarcérer son fils.
La cellule voisine hébergeait des personnes accusées de crimes bien plus sérieux. Nous avons pu poser quelques questions à un jeune libyen accusé du meurtre d’une femme à l’arme automatique. Le détenu aurait été arrêté par une autre milice et remis provisoirement entre les mains de la brigade de Zintan, d’où il est originaire, dans l’attente de son transfèrement vers un centre de détention de la police.
"Personne ne craint la police"
Les responsables de la brigade ont mis en place tout un dispositif pour suppléer aux forces de police régulières, qui ne sont pas encore en capacité d’assurer la sécurité des citoyens (notre article complet sur le travail de police de la brigade, en arabe). Les miliciens, qui ne disposent pour la plupart d’aucune formation pour exercer un travail de ce genre, remplissent effectivement des documents aux allures officielles, par exemple des PV d’interpellation dûment tamponnés. Ces procédures semblent toutefois cosmétiques tant les droits de la défense sont ignorés.
Les miliciens affirment que sans eux, et avec une police "que personne ne craint", la ville de Forsan plongerait dans l’anarchie. Une affirmation qui a certainement sa part de vérité. Il n’en reste pas moins que les pouvoirs dont disposent ces miliciens sont exorbitants et les cas décrits plus haut en sont des exemples frappants. Aucun garde-fou ne semble protéger le simple citoyen d’une arrestation arbitraire, car ce sont les brigades elles-mêmes qui procèdent aux arrestations, mènent l’enquête, et décident du maintien en détention. Un pouvoir qui peut facilement être perverti au profit des citoyens les plus puissants ou les mieux connectés.
Le CNT tente progressivement de reprendre la main sur les brigades libyennes. À l’entrée des locaux de la brigade de Forsan étaient postés deux gardes appointés par le Comité de haute sécurité, un organe du ministère de l’Intérieur chargé de superviser l’activité des milices. Ces agents ont toutefois été recrutés récemment au sein même de la brigade Forsan. Il semble donc peu probable que ces hommes, des miliciens dont seul l’uniforme a changé, constituent un contre pouvoir approprié à la toute puissance de la brigade.
6/7/2012
Source : France 24

Les médias ont un impact social et culturel fort déterminant. C'est en fait une arme à double tranchant. Ils peuvent à la fois véhiculer une image stigmatisante comme ils peuvent servir de plaidoyer. Ce faisant, ils contribueront à informer voire sensibiliser aussi bien les migrants sur leurs droits que les acteurs institutionnels quant à leurs devoirs. C'est ce qui ressort de l'intervention de Khadija El Gour, psychologue, lors d’un atelier tenu sous le thème « S'approprier les instruments de l'information pour faciliter le changement ». Elle a parlé plus particulièrement des médias audiovisuels. A cet effet, force est de constater que l'approche médiatique actuelle tend à une victimisation des migrants. La plupart du temps, ils sont impliqués dans des faits divers. Les médias sont donc tenus de respecter la dignité humaine et le droit d'expression, ne manque pas d'ajouter Mme El Gour.
Par ailleurs, Fatna Afid, membre de l'Organisation démocratique du travail (ODT), a souligné pour sa part que la situation des immigrés au Maroc fait partie d'un projet syndical et social. Elle en veut pour preuve la tenue, récemment, du premier congrès du Syndicat des travailleurs immigrés au Maroc. L'occasion pour eux de mieux défendre leurs droits. L'ODT accompagne ces immigrés à travers une assistance et des formations.
D'emblée Clariste Sohm Mbambe, du Pan Africain Network on Migration, a tenu à clarifier une donnée. Pour elle, il faut considérer la migration non pas comme cause mais plutôt comme conséquence. Et d'ajouter que pour une bonne stratégie de communication, rien de tel que de créer un réseau regroupant des ONG aussi bien du Maroc que des pays d'origine. Il servirait d'outil pour expliquer les vraies raisons de l'immigration en vue d'en diminuer, le cas échéant, l'impact négatif.
« Tout cela est bien beau à écouter mais encore faut-il parvenir à des propositions concrètes», souligne Malika Ghefrane, la modératrice de l'atelier. Le contexte actuel souffre d'un déficit en communication et du coup, le regard porté sur l'Autre est plein de préjugés. Pour remédier à cette situation, les participants à l'atelier regorgent d'idées. D'aucuns proposent que les jeunes journalistes bénéficient de formations à travers des partenariats entre les instituts de journalisme et les ONG. Ils seront mieux sensibilisés à la culture des droits de l'Homme. L'expérience de Panos Afrique réalisée avec la Fondation Orient-Occident, s'inscrit dans ce cadre. Il faut insister davantage sur les migrations dans le cursus scolaire et inculquer aux enfants les valeurs de tolérance dès leur jeune âge. D'autres évoquent l'idée de mettre à profit les nouveaux moyens de technologie de l'information. Pour ce, un site dédié à la question migratoire en partenariat avec le CCME, pourrait évoquer des exemples réussis d'immigration et du coup, mettre fin aux stéréotypes. Des reportages et des documentaires verseraient dans le même sens. Demander le financement de l'Union européenne et approcher la sphère des décideurs seraient un atout à ne pas négliger.
Pour tout résumer, mettons-nous bien en tête que «l'Autre, c'est un autre moi», comme s'est plu à le préciser un participant.
7 Juillet 2012, Nezha Mounir
Source : Libération

Parce qu’il n’y a pas que la plage dans la vie, les vacances peuvent être également le moment de faire découvrir aux plus jeunes Marocains l’histoire de leur pays et de leur religion. C’est le pari lancé par l’Université Libre de Bruxelles, l’Institut du Monde Arabe et la Fondation de la Mosquée Hassan II de Casablanca qui organisent jusqu’à la mi-août une exposition sur les grandes découvertes scientifiques des Arabes à travers l’histoire.
Alors que les MRE continuent d’arriver au Maroc pour passer l’été et le ramadan avec leurs proches, voici une exposition culturelle tombant à pic qui va intéresser les grands comme les plus petits d’entre eux. Il s’agit de l’exposition intitulée « A la découverte de l’âge d’or des sciences arabes ».
Hommage aux civilisations arabo-musulmanes
L’exposition débute le vendredi 6 juillet et se poursuit jusqu’au 15 août. Elle se tient à la galerie  d’exposition de la médiathèque de la Fondation de la Mosquée Hassan II de Casablanca. Organisée en partenariat avec l’Université Libre de Bruxelles, l’Institut du Monde Arabe et le ministère marocain de la Culture, cet évènement rend hommage à l’apport des civilisations arabo-musulmanes aux sciences, que ce soit la médecine, zoologie, chimie, mécanique, astronomie, mathématiques ou à l’architecture et la musique. Une histoire, hélas, pas assez enseignée dans les classes et les livres scolaires d’histoire des pays d’accueil.
L’exposition ne présente pas des objets datant de la civilisation arabo-musulmane mais a été imaginée tel un livre. Le public peut ainsi passer de page en page et découvrir des textes, des illustrations ou des documents audio-visuels rappelant les grands évènements et les grandes découvertes scientifiques de cette période.
Des chiffres indiens à l’astronomie
L’histoire racontée par l’exposition commence lors de la conquête des Arabes s’étendant de la frontière chinoise au nord de l’Espagne du VIIIe au XVe siècle, dans toutes les régions du monde musulman. Une période durant laquelle les Arabes créent des lieux de savoir, des bibliothèques, des écoles et des hôpitaux dans les pays qu’ils vont conquérir et prolongent d’autre part, les savoirs acquis par les grandes civilisations antérieures de la Grèce, Inde, Perse et Mésopotamie. L’arabe deviendra très vite la langue scientifique commune des savants.
Ainsi l’une des parties de l’exposition évoque les mathématiques, notamment le système de numérotation hérité de l’Inde, l’algèbre et la trigonométrie, l’astronomie, la cartographie céleste et terrestre. Une autre section de l’exposition montre ce qu’ont apporté les travaux des Arabes à notre époque contemporaine, notamment dans le domaine de la médecine, la chirurgie, la botanique et la pharmacie, la chimie et l’alchimie.
Une expo créée en 2007
Le Maroc n’est pas le premier pays à accueillir cette exposition. Elle avait été présentée au départ en Belgique depuis 2007 et ce pour plusieurs raisons. La première était de détruire les stéréotypes existant dans une société encore traumatisée par les attentats du 11 septembre et l’assassinat du réalisateur néerlandais Théo Van Gogh en 2004 et valoriser, d’autre part les identités culturelles des jeunes originaires du Maghreb et du monde musulman. L’autre grande raison était surtout éducative afin de susciter un intérêt chez les jeunes pour les sciences et lutter contre la désaffection des filières scientifiques dans l’enseignement supérieur. Au total, plus de 50 000 personnes avaient visité cette exposition depuis sa création.
7/7/2012
Source : Maglor.fr

Selon une circulaire rendue publique samedi et qui ne concerne pas le département de Mayotte...
Les familles de sans-papiers avec des mineurs ne seront plus, en règle générale, placées en centre de rétention mais assignées à résidence dans des conditions strictes, selon la circulaire rendue publique samedi par le ministère de l'Intérieur et qui confirme l'un des engagements de François Hollande pendant la campagne présidentielle.
«Maintenir des enfants en rétention n'est pas acceptable», a expliqué sur France Info Manuel Valls qui a toutefois prévenu qu'il ne se départirait pas de son «message de fermeté»: «Nous ne sommes pas en situation aujourd'hui d'accueillir plus que ce qui est possible sur notre territoire national».
«Une politique d'immigration (...) doit permettre la stabilité des étrangers en situation régulière, la régularisation sur des critères précis mais également des reconduites à la frontière», a ajouté le ministre de l'Intérieur.
Mise en rétention «en cas d'interpellation ultérieure»
Pour le Défenseur des Droits, Dominique Baudis, la fin de la rétention des mineurs est logique après la condamnation de la France par la Cour européenne des Droits de l'Homme en janvier: «C'est une décision que nous attendions», a dit à l'AFP Dominique Baudis, intervenu environ 35 fois depuis. «Comme de toutes façons ils ressortaient, c'était vraiment inutile de se livrer à ces allers-retours...»
Dans la circulaire, il est prévu qu'en cas de non respect de l'assignation, de fuite ou de refus d'embarquer, la famille ne pourra «plus bénéficier» du nouveau dispositif. Et «en cas d'interpellation ultérieure, vous pourrez procéder à la mise en rétention administrative», écrit Manuel Valls aux préfets dans la circulaire.
D'ailleurs des dispositions ont été prises «pour que les équipements à l'accueil spécifique des mineurs soient régulièrement entretenus ou renouvelés dans tous les centres [de rétention administrative] déjà adaptés à l'accueil des familles», selon la circulaire.
45 jours d'assignation à résidence
Quant à l'assignation à résidence, qui ne pourra excéder 45 jours (délai renouvelable une fois), elle sera strictement encadrée avec un «périmètre de circulation» et l'«obligation périodique de se présenter» au commissariat ou à la gendarmerie.
Seront également demandées des «garanties de représentation» avec une «preuve d'une résidence effective permanente» ainsi que la «possession de documents d'identité et de voyage en cours de validité et qui peuvent être conservés par l'autorité administrative en échange d'un récépissé valant preuve d'identité».
Pour ceux «dont les garanties de représentation sont faibles et dont le comportement d'ensemble révèle une volonté manifeste de fraude», sera mise en place une «assignation à résidence au domicile avec une vigilance toute particulière ou assignation dans un autre lieu permettant une surveillance facilitée» par policiers ou gendarmes.
Manuel Valls recommande également aux préfets de privilégier les dispositifs d'aide au retour.
Mayotte pas concernée par la circulaire
Mayotte, où selon les associations 5.389 enfants ont été privés de liberté en 2011, n'est pas concernée par la circulaire. «C'est un territoire qui est soumis à une pression migratoire massive», a expliqué sur France Info Manuel Valls qui dit vouloir instaurer un «dialogue avec les autorités comoriennes».
La «situation singulière» de ce département d'outre-mer va être étudiée par «une personnalité indépendante» pour des propositions «dès la rentrée», selon l'Intérieur.
Décrivant une situation «préoccupante», Dominique Baudis se rendra dans le département à l'automne, avant «un rapport sur la situation des droits» dans l'archipel.
Source :  AFP

Publié par un collectif impliqué dans la lutte contre les discriminations sexuelles ou raciales1, l'ouvrage questionne les finalités de la politique et du discours sur l'immigration, convoqués de façon insistante par les pouvoirs publics principalement ces cinq dernières années. Selon l’état d’esprit ambiant, il s’agirait d’une réponse légitime à une forme d'inquiétude du peuple à l'égard de l'arrivée massive d'immigrés. Y aurait-il une xénophobie qui viendrait d'en bas ?...Suite
Rachid Badouli, directeur stratégie et développement à la Fondation Orient-Occident : “L'Etat marocain devrait revoir sa politique migratoire”
En marge du séminaire sur les migrants tenu à Rabat, Rachid Badouli, directeur stratégie et développement à la Fondation Orient-Occident, nous a accordé cet entretien.
Libé : A combien estimez-vous le nombre de migrants ?
Rachid Badouli : On a tendance à amplifier les chiffres mais en fait ils ne sont pas plus de 10.000 à 13.000 personnes sur le territoire national. Ces migrants sont concentrés surtout dans la région Oujda-Nador, sur l'axe Casa-Rabat ou Laâyoune. Cependant ces derniers temps, on les trouve partout.
Quelle stratégie adoptez-vous vis-à-vis des migrants ?
Nous, au sein de la fondation et concernant la problématique de l'émigration, nous n'avons pas une approche sécuritaire mais plutôt une approche de développement. Il faudra renforcer l'économie sociale solidaire. Ces jeunes migrants qui rêvaient d’un Eldorado, se retrouvent «coincés» sur notre territoire. L'Etat marocain doit revoir sa politique et prendre les mesures à même de faciliter l'intégration de tous ces migrants. Ils pourraient nous être utiles de par leur savoir-faire. Et puis notre société gagnerait à être multiculturelle. Par ailleurs, un autre problème nous interpelle, celui de nos compatriotes en Belgique. Ce sont des jeunes en situation irrégulière et qui n'ont pas réussi à s'intégrer dans le pays d'accueil. Avec l'aide d'autres associations belges, nous préparons leur retour. Nous les aiderons à construire leur avenir.
Que faites-vous d'autre pour eux?
La fondation effectue d'autres activités qui plaident la cause des Subsahariens telle que l'organisation du Festival Rabat Africa. Une manifestation organisée chaque fois dans une ville différente. Notre souci est de prôner la culture de tolérance et d'établir un dialogue entre les migrants et nos citoyens. Faire fi des considérations de couleur et se concentrer uniquement sur la culture, c'est ce qui compte le plus pour nous.
D'aucuns estiment que les Marocains sont racistes. Quelle part de vérité renferme cette affirmation ?
Malheureusement, parfois les Marocains sont racistes vis-à-vis de leurs propres concitoyens noirs. Il faudra inculquer à nos enfants les valeurs de respect des droits de l'Homme et de tolérance.
7 Juillet 2012,  Nezha Mounir
Source : Revue.org

Les concertations pour définir les grandes lignes d'un "Conseil supérieur de l'émigration" ont démarré, lundi 9 juillet 2012, entre des parties gouvernementales et d'autres associatives concernées par le dossier de l'émigration, un projet qui avait été annoncé par le gouvernement provisoire, depuis le mois de juin dernier.
Ces concertations réunissent des représentants d'environ 300 associations tunisiennes actives à l'étranger, ainsi que des associations locales, 28 groupes d'investissement et des parties gouvernementales, notamment le ministère des Affaires sociales, le secrétariat d'Etat de l'émigration, des Tunisiens à l'étranger et l'Office des Tunisiens à l'étranger.
Les participants au "Forum des associations des Tunisiens à l'étranger" approuvent l'idée de la création du conseil, en raison de l'importance des services qu'il va fournir aux Tunisiens résidant à l'étranger.
Ils ont, dans le même sens, fait part de leurs craintes de la possibilité de politisation de cette structure et de son introduction dans des tiraillements partisans.
Karim Azzouz, chargé de mission auprès du secrétaire d'Etat de l'émigration et des Tunisiens à l'étranger a souligné que «le rôle du conseil sera consultatif, il informera le gouvernement de la situation de la communauté tunisienne à l'étranger et donnera son avis sur les lois qui les concernent, tout en veillant à l'évaluation du rôle du gouvernement dans le domaine de l'émigration».
Selon ce responsable, le conseil comptera entre 70 et 100 membres représentant les communautés tunisiennes dans les différents pays d'accueil et les concertations le concernant vont se poursuivre durant les trimestres en cours.
De son côté, le ministre des Affaires sociales, Khelil Zaouia, a indiqué que «les défis posés par l'état actuel de l'émigration, la fragilité de la plupart des associations à l'étranger et le nombre peu important de leurs adhérents exige davantage d'ouverture sur l'environnement et leur adhésion à un réseau actif d'associations tunisiennes».
Pour sa part, le secrétaire d'Etat de l'émigration et des Tunisiens à l'étranger, Houcine Jaziri, a affirmé que l'objectif est de faire participer les Tunisiens résidant à l'étranger et les associations chargées de leurs affaires à la révision de toutes les conventions bilatérales et multipartites dans le domaine de l'émigration qui démarrera prochainement.
9/7/2012
Source : Business news/TAP

Le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, a assuré que son pays va accompagner le Sénégal dans la lutte contre le trafic de drogue et le terrorisme. Il a aussi annoncé «une compréhension» sur les visas pour les étudiants et les hommes d’affaires.
«Nos démocraties ont intérêt plus que jamais à s’unir, à coopérer pour lutter contre le terrorisme qui s’attaque à nos fondamentaux démocratiques et aussi contre la drogue qui détruit nos sociétés et nos jeunesses si bien en Afrique, au Sénégal qu’en France», a déclaré Manuel Valls, ministre français de l’intérieur. Il était très heureux de rencontrer le président Macky Sall. Au menu de leurs échanges, la coopération « indispensable, équilibrée » entre le Sénégal et la France, sur des sujets aussi importants que sont la lutte contre le trafic de drogue et le terrorisme.
La France et le Sénégal entendent mettre en avant la formation, l’échange d’informations et le travail en synergie entre leurs services de police et de gendarmerie. Manuel Valls compte se rendre prochainement au Sénégal pour renforcer la coopération dans ces domaines. Il a également assuré le président Macky Sall du changement opéré pour l’accueil des étudiants en France. «Nous sommes en train de refondre la politique d’immigration française qui doit être à la fois ferme, juste et comprise pour lutter contre l’arbitraire et l’immigration clandestine. La circulaire Guéant a été abrogé pour faire passer un message à des pays amis comme le Sénégal, pour dire évidement que les étudiants sénégalais sont les bienvenus dans notre pays et que c’est une chance pour la France. Nous allons aussi travailler sur la question des hommes d’affaires, sur la période plus particulière du mois du Ramadan, bien évidemment».
09 Juillet 2012, O. N. MBAYE
Source : Le Soir.sg

Il y avait foule, vendredi 6 juillet, pour l'inauguration officielle de la Grande Mosquée de Cergy (Val-d'Oise), dans le quartier de Cergy-le-Haut. Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur en charge des cultes, avait même fait le déplacement. L'occasion pour lui d'affirmer sa volonté de rompre avec l'instrumentalisation de l'islam mais aussi d'appeler à « un islam de France ».
« Une mosquée, quand elle s’érige dans la ville, dit une chose simple : l’islam a toute sa place en France », a clamé Manuel Valls devant les très nombreux Cergyssois venus assister à l'inauguration de leur mosquée.
« Après tant et tant d'années d'attente, tant et tant d'années d'interrogations et d'incertitudes, nous sommes là enfin », a commenté, ravi, Dominique Lefebvre, le député-maire de Cergy (PS), qui a beaucoup soutenu et suivi la communauté musulmane dans ce projet.
Du gymnase à la mosquée
Enfin, car l'idée de la construction de cette mosquée « remonte à 9 ans en même temps que la création de la fédération qui regroupe 10 associations », explique Hamida Maïga, le président de la Fédération musulmane de Cergy (FCM) qui a porté ce projet.
A présent, les fidèles qui ont inauguré en avant-première la mosquée, vendredi 29 juin, peuvent dire adieu au gymnase dans lequel ils faisaient la prière du vendredi. A la place, ils bénéficient d'une grande mosquée de 2 000 m² sur trois niveaux, qui peut accueillir jusqu'à 1 500 fidèles.
Il faut dire que le lieu est vaste. La mosquée comprend deux grandes salles de prière : une pour les hommes et une pour les femmes, avec leur salle d'ablutions mais aussi deux cuisines, un salon de thé, un bureau pour l'imam, une salle funéraire, des salles de classe et une salle polyvalente.
Nul doute que les musulmans de Cergy sauront occuper tout cet espace qui leur est mis à disposition. Ils n'y sont d'ailleurs pas étrangers, car le financement de la mosquée provient uniquement des dons des fidèles. Plus de 3,7 millions d'euros ont été nécessaires à sa construction.
Mais les appels aux dons ne sont pas terminés, car la FMC a bénéficié d'un prêt bancaire à taux zéro de 2,2 millions d'euros pour que les travaux puissent être achevés. Il reste donc encore beaucoup d'argent à collecter pour rembourser ce prêt.
Un bail de 99 ans
Mohammed Moussaoui, le président du Conseil français du culte musulman (CCFM), venu « partager cet événement historique », a toutefois tenu à souligner l'écart entre l'offre et la demande de lieux de culte pour les musulmans en France.
« En 2005, on dénombrait 23 000 lieux de culte mais seulement 65 avaient une surface supérieur à 1 000 m², soit 4 %. Et 40 % avaient une surface inférieur à 100 m² alors que l'on estime entre 850 000 et 1 million le nombre de fidèles qui vont prier à la mosquée chaque vendredi. Pour que chacun ait une place, il faudrait une surface de 500 000 m², soit le double », a expliqué M. Moussaoui, en notant tout de même qu'il y avait une « phase de rattrapage », ces dernières années, avec l'inauguration de plusieurs Grandes Mosquées.
Le président du CFCM a également salué la validation du bail emphytéotique par le Conseil d'Etat. Les baux emphytéotiques administratifs (BEA) permettent aux associations cultuelles de louer un terrain à des collectivités locales pour une très longue durée (jusqu’à 99 ans) à un loyer très bas. Ce mécanisme avantageux est utilisé par de nombreuses municipalités pour permettre aux musulmans d'ériger leur lieu de culte. En effet, en vertu de la loi de 1905 sur la laïcité, les pouvoirs publics ne disposent que de ce moyen pour aider les croyants dans la construction de leurs lieux de culte.
C'est d'ailleurs, notamment, par ce biais que la mairie de Cergy a soutenu la construction du nouvel édifice religieux.
Le maire Dominique Lefebvre, pour qui il était nécessaire de permettre aux musulmans de « disposer d'un lieu de culte digne » et ainsi de garantir le « libre exercice des cultes », a consenti à un bail sur une durée de 99 ans.
La municipalité a également garanti à hauteur de 50 % l'emprunt bancaire de la FMC.
Des musulmans et un maire unis
Très impliqué dans ce projet, le maire de Cergy est celui qui a impulsé la création de la fédération, en poussant les différentes associations musulmanes de la ville à se rassembler.
« C'est lui qui a réussi à réunir 10 associations », assure Tahar Mahdi, l'imam choisi pour officier à la Grande Mosquée de Cergy. « C'est un homme sincère, les autres hommes politiques devraient adopter son comportement », juge-t-il.
En assurant un dialogue permanent avec la communauté musulmane, il leur a permis de se rassembler. Aujourd'hui, réunis dans une seule fédération, les fidèles assurent qu'il n'y a aucun problème. « Il n'y a pas de conflits entre les communautés, pourtant la diversité est palpable » dans cette ville où cohabitent 130 nationalités d'origines différentes, dit l'imam qui explique que cette osmose est aussi due au fait que la majorité des fidèles appartient à l'obédience malikite : l'école religieuse suivie en grande partie par les musulmans originaires du Maghreb et de l'Afrique de l'Ouest.
Un exemple de l'islam de France
Un rassemblement salué par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, qui voit la Grande Mosquée de Cergy comme une « belle illustration de ce qui doit se passer dans notre pays ».
« Je veux, dans un même mouvement, condamner tous les clichés, toutes les petites phrases, que l’on entend, ou que l’on tolère, et qui visent les musulmans », a-t-il également assuré, tout en précisant vouloir « défendre avec fermeté la laïcité ».
Ardent défenseur d'un « islam de France », il compte ouvrir des débats notamment sur la formation des imams. « Il faut s’assurer que tous ceux qui s’adressent aux fidèles – et ils sont nombreux – ont une connaissance réelle et partagent les valeurs fondamentales du pays dans lequel ils s’expriment », a-t-il tenu à dire.
A Cergy, c'est un message qui fait écho. « On veut un islam local », assure l'imam de la Grande Mosquée. « On ne veut pas être financé par l'étranger. Il y a un islam algérien, marocain alors pourquoi pas un islam français. Cela ne veut pas dire que l'on ne va pas respecter les valeurs de l'islam, bien sûr que non. Mais si nous avions été financés par un pays étranger, des questions politiques seraient apparues », argumente Tahar Mahdi.
Pour s'assurer une totale indépendance, ce docteur en civilisation et langue arabes indique que les nombreuses propositions d'aides financières venues d'ambassades comme l'Algérie ou l'Arabie Saoudite ont été refusées.
Mais, en France, beaucoup de mosquées les acceptent, faute de trouver d'autres financements.
Garantir une indépendance des mosquées françaises passera sûrement par un rassemblement de la communauté musulmane au niveau national. Avec un CFCM qui peine à s'imposer comme une instance représentative, la route s'annonce longue.
« J'appelle les responsables du culte musulman à prendre la mesure des défis qui se posent à nous. Les divisions, les égoïsmes, la concurrence ne peuvent pas différer plus longtemps le dialogue indispensable qui doit s’ouvrir sur les sujets cultuels », a tenu à mettre en garde Manuel Valls.
9 Juillet 2012, Maria Magassa-Konaté
Source : Saphirnews

Le ministre israélien de la Justice a proposé un amendement à une loi dimanche qui permettrait d’interdire aux immigrants africains de transférer de l’argent par exemple à leur famille à l’étranger.
Si la loi passe, les immigrants africains pourraient être condamnés à 6 mois de prison ou à une amende de 29 200 NIS lors du transfert de fonds à l’étranger. La sentence est encore plus forte pour ce qui aide les immigrants à transférer l’argent, un an de prison, une amende de 29 200 NIS et le remboursement du double du montant que la personne a transféré ou était sur le point de transférer.
« La loi proposée est faite pour aider à lutter contre l’immigration illégale en criminalisant le transfert d’argent à l’étranger. » peut-on lire ainsi dans le communiqué du Ministère de la justice. La loi tente donc de décourager l’entrée illégale en Israël pour raison économique mais aussi veut encourager les immigrants africains à partir d’eux-mêmes.
D’après cette nouvelle loi, il est estimé que, sur la base des rapports d’interviews d’immigrants, fait par l’Autorité de la migration et de la population (Population and Migration Authority) juste après leur arrivée en Israël, la plupart d’entre eux sont des ouvriers venus en Israël pour travailler et renvoyer une partie de l’argent à leur famille restée à l’étranger.
Lors de l’application de la nouvelle loi, une interdiction temporaire serait mise en place pour l’argent à destination de l’étranger, avec en contrepartie, aucune limite d’utilisation de l’argent en Israël. Lorsqu’il quittera Israël, l’immigrant aura le droit de récupérer tout l’argent qu’il aura gagné durant son séjour. La loi ne s’appliquera pas aux réfugiés, aux cas spéciaux ou aux immigrants avec un statut légal en Israël.
Pour prévenir l’utilisation d’une tierce personne pour transférer des fonds hors du pays au nom d’un immigrant illégal, il est proposé de restreindre le transfert de fonds à la moitié du salaire minimum d’un travailleur par rapport au nombre du mois qu’il a travaillé. Pour un montant supérieur, il devra prouver qu’il a reçu les fonds par son travail. Toujours d’après la loi, les immigrants gagne le salaire minimum et épargne généralement la moitié de leur salaire chaque mois.
Dans la journée de dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a donné des instructions aux responsables du Ministère de la défense pour accélérer la construction de la barrière le long de la frontière israélo-égyptienne, en mettant l’emphase sur la nécessité de réduire l’immigration illégale.
« Le but est de renverser les rôles, et de prendre toutes les mesures nécessaires pour que le nombre d’immigrants illégaux soient plus importants que ceux qui entrent », a ainsi dit le Premier ministre Netanyahu dans une réunion dans ses locaux.
Lors de cette même réunion, les responsables du Ministère de l’intérieur, ont présenté les données sur le nombre d’immigrants traversant la frontière israélo-égyptienne pendant le mois de juin. Selon ces statistiques, le nombre serait passé de 2031 en mai à presque la moitié, 928 en juin.
9/7/2012
Source : Agence Ecofin

Le non-respect des lois de protection des migrants mineurs non accompagnés en Grèce et des conditions jugées "inhumaines" pour avoir accès aux autorités afin de demander asile mettent "en danger leur sécurité", a dénoncé mercredi le Conseil grec des réfugiés.
Partenaire du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, cette ONG révèle dans un rapport que "des mineurs sont détenus" dans des centres de rétention en Grèce, malgré la législation internationale en vigueur.
"A Amygdaleza [un nouveau centre de rétention, proche d'Athènes], une trentaine d'enfants sont détenus, un chiffre qui change tous les jours", a indiqué à l'AFP, une responsable du conseil grec des réfugiés (GCR). La majorité des enfants détenus sont pakistanais mais il viennent aussi du Bangladesh, d'Afghanistan, Erythrée, Iran, Irak, Algérie, de Syrie, Sierra Leone ou Mali, selon la même source.
Les enfants sont détenus avec des adultes qui se déclarent comme mineurs, raison pour laquelle le nombre d'enfants détenus n'est pas possible à préciser.
"LES PLUS JEUNES SUBISSENT LA VIOLENCE DES AUTRES"
"Le résultat est que les plus jeunes subissent la violence des autres détenus. Un mineur a été récemment tabassé (...), trois autres ont dû être transférés dans des cellules trop petites, non aérées, sans lumière suffisante et sans avoir la possibilité de sortir dans la cour", relève le rapport. "Parfois ils sont détenus pendant deux mois avant d'être libérés sans surveillance", souligne le GCR. Et comme les mineurs ne sont pas accompagnés, ils ont du mal à accéder aux autorités pour demander l'asile.
"Des centaines de mineurs sont obligés de se rendre très tôt chaque samedi devant le bureau des étrangers de la police d'Athènes et se bousculent avec d'autres demandeurs d'asile pour tenter d'être parmi les dix ou vingt personnes qui arrivent finalement à déposer une demande d'asile", poursuit le GCR.
La Convention internationale pour les droits de l'enfant de 1989 et celle de Genève pour le droit d'asile protègent les mineurs, mais le décret présidentiel grec ne fait pas de distinction entre demandeurs d'asile adultes et mineurs, ce qui fait que les mineurs n'ont pas de protection.
Participant à la campagne mondiale "Aucun enfant derrière les barrières, mettre fin à l'immigration et la détention des enfants" (www.idcoalition.org/children), le GCR appelle les autorités grecques à adopter un cadre législatif plus strict pour protéger les mineurs.
04.07.2012
Source : Le Monde.fr/ AFP

Claude Bartolone écarte l'hypothèse d'un projet de loi visant à accorder le droit de vote aux étrangers, faute de majorité au Congrès. Pour le président PS de l'Assemblée nationale, un référendum sur le sujet est ''nécessaire''.
 « Moi j'y suis plutôt favorable, mais je comprends que ce ne soit pas partagé ». Devant l'Association des journalistes parlementaires (AJP), Jean-Louis Borloo a réaffirmé mercredi sa position en faveur du droit de vote des étrangers non-communautaires aux élections municipales. Une position de longue date puisqu'en mai 2000, il avait été l'un des deux députés de l'opposition de droite à valider une proposition de loi des Verts accordant le droit de vote et d'éligibilité des étrangers aux élections locales. Le chef du groupe UDI (Union des démocrates et indépendants) à l'Assemblée est toutefois resté prudent devant la presse, reconnaissant que « les avis ne seront pas totalement convergents chez nous sur cette question ». La règle au sein du groupe centriste sera donc la « liberté de vote » en cas de nouvelle loi.
A l'aise sur le sujet, Jean-Louis Borloo peut l'être. Car le scénario d'un projet de loi semble pour le moins incertain. Quoi qu'en dise Jean-Marc Ayrault, qui a rappelé mardi lors de son discours de politique générale que son gouvernement proposerait de légiférer pour faire adopter la mesure. Le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, a déjà fait comprendre que cette promesse de campagne du candidat François Hollande n'était pas la priorité des priorités pour l'exécutif : « On a une urgence sur les questions économiques et sociale (…). C'est plutôt un sujet pour 2013 », avait-il admis sur LCP mercredi 20 juin. Une semaine plus tard, il rappelait que la gauche ne disposait pas de la majorité des 3/5ème au Congrès (Assemblée nationale et Sénat réunis) nécessaire pour entériner cette réforme constitutionnelle.
Pour réformer, 555 sièges nécessaires
« Nous vérifierons si une partie de la droite peut se joindre au projet lors des premières lectures » au Parlement, a-t-il alors prudemment lancé. Ce qui est loin d'être acquis. Au Palais-Bourbon, les forces de gauche comptent 343 députés. Au Palais du Luxembourg, le gouvernement peut s'appuyer sur 178 sénateurs dont quelques centristes. Dans la fourchette large, 521 parlementaires pourraient donc se prononcer en faveur du projet. Soit moins que la majorité nécessaire de 555 sièges. Même en persuadant une partie des troupes de Jean-Louis Borloo, l'objectif semble hors de portée pour le chef de l'Etat. D'où le retour en force de l'hypothèse du référendum, mise sur la table par François Hollande dès le débat de l'entre-deux-tours de la présidentielle.
Valls met en garde
C'est désormais la seule solution aux yeux de Claude Bartolone. Dans un entretien à L'Express paru mercredi, le nouveau président de l'Assemblée nationale fait clairement une croix sur le projet de loi et juge qu'un « référendum est nécessaire ». Une consultation à haut risque politique que le député de Seine-Saint-Denis renvoie à plus tard, sans plus de précisions : « Le référendum doit arriver à un moment de maturité, pour que le oui ait une chance sérieuse de l'emporter. Qu'il ne puisse pas être dit que nous avons lancé un référendum sans préparation ». Les Français semblent approuver largement le droite de vote pour les étrangers (mais pas d'éligibilité) à en croire le dernier sondage sur le sujet. Mais Manuel Valls, cité par L'Express, a déjà tiré la sonnette d'alarme : « C'est un thème qui permet la jonction des électorats de droite et d'extrême droite, a mis en garde le ministre de l'Intérieur. Je songe aux municipales de 2014 et je dis juste : attention ».
Par Ghislain Fornier de Violet
Source : France Soir

La "nouvelle formule" de la garde à vue a provoqué quelques aléas à travers l’Hexagone. La Cour de cassation dira jeudi si un étranger peut être gardé à vue sur ce seul motif.
La Cour de cassation rendra jeudi sa décision sur la légalité de la garde à vue des étrangers au seul motif qu'ils sont en séjour irrégulier. A l'heure actuelle, cette mesure concerne, selon les associations, 60.000 personnes par an. Les clandestins sont gardés à disposition en attendant la procédure d'expulsion.
Dans un avis rendu le 5 juin, la chambre criminelle de la Cour de Cassation a estimé que le séjour irrégulier ne pouvait suffire à placer une personne en garde à vue. Jeudi, c'est une autre chambre, la première chambre civile, qui rendra sa décision.
La Cour de justice de l'UE a dit non
Cette pratique de la garde à vue est plus que jamais remise en cause par les associations de défense des étrangers. Ces dernières font notamment valoir une décision de la Cour de justice de l'Union européenne fin 2011qui affirme qu'un étranger en séjour irrégulier ne peut être emprisonné sur ce seul motif.
Elle serait aussi incompatible avec la réforme de la garde à vue. Celle-ci limite en effet le recours à la garde à vue aux seuls cas où une personne est soupçonnée d'une infraction punie d'une peine d'emprisonnement.
Si les clandestins ne pouvaient plus être placés en garde à vue, resterait la possibilité d'utiliser la procédure de vérification d'identité, mais celle-ci est limitée à quatre heures.
4 juillet 2012,  Fabienne Cosnay
Source : Europe1/ AFP

Le réseau associatif Migreurop et Alternatives européennes ont organisé une campagne de visite des lieux d'enfermement des migrants. Du 26 mars au 26 avril, ils ont ainsi démarché les autorités de différents pays afin d'accéder à ces lieux habituellement soustraits aux regards indiscrets. Le résultat n'est pas brillant.
La campagne Open Access, menée conjointement par les associations Migreurop et Alternatives Européennes, voulait permettre l’accès aux centres de détention des migrants dans les pays européens et frontaliers à la société civile et aux journalistes.
Du 26 mars au 26 avril, des visites de ces lieux ont ainsi été demandées aux autorités compétentes par des parlementaires, des journalistes et membres d’associations. Cette démarche n’est pas nouvelle, la campagne Droit de regard de Migreurop proposait déjà depuis 2009 aux parlementaires (européens et nationaux) de se rendre dans les centres de rétention et de recueillir des informations sur l’accès des migrants aux soins et à l’assistance juridique. L’organisation Alternatives Européennes a de son côté organisé des consultations citoyennes dans différents pays sur la question de l’enfermement des migrants. Celle-ci s’est révélée très mobilisatrice en Italie où l’opération Lasciate entrare (« Laissez entrer » en français) a amené des journalistes à se mobiliser contre la circulaire du 1er avril 2011, qui interdisait l’accès des centres aux médias et à la société civile. Suite à cette mobilisation, la circulaire a été revue fin 2011, laissant cette fois la liberté aux autorités compétentes d’accorder ou non le droit de visite, en posant de nombreuses conditions aux journalistes. La démarche européenne s’appuie par ailleurs sur l’article 11 de la Charte des Droits Fondamentaux qui légitime la liberté d’accéder aux informations et de les diffuser au sein de l’Union Européenne sans ingérence des autorités publiques.
Rencontre avec Laure Bondel, coordinatrice de la campagne Open Access pour Migreurop, Ségolène Pruvot, coordinatrice pour Alternatives Européennes, et Lydie Arbogast, stagiaire à Migreurop.
Briser l’opacité des centres de rétention
Ségolène Pruvot résume le but de la campagne participative Open Access : « Il faut faire sortir les informations concernant l’enfermement en Europe et au-delà, tester les droits d’entrée de la société civile et des journalistes afin de les revendiquer si besoin ». Au-delà de cette volonté d’établir un bilan des droits, la campagne affiche une détermination évidente : « Nous pensons que de tels lieux ne devraient tout simplement pas exister, mais en attendant leur arrêt, nous pouvons au moins les ouvrir un peu au regard civil », renchérit Lydie Arbogast.
Pour arriver au but, il a fallu s’organiser. Laure Blondel explique : « Il existe différents lieux d’enfermement de migrants. Par exemple en France nous avons des centres de rétention (CRA) et des zones d’attente internationales, en Italie c’est un centre commun, et en Espagne ça peut être des prisons. Il a donc fallu préparer un press-pack pour catégoriser les lieux selon les pays et l’envoyer aux parlementaires, journalistes et membres de la société civile qui nous en avaient fait la demande ». Une fois tout ce petit monde informé, une tâche particulière leur était confiée : « Les journalistes devaient faire des demandes indépendantes de visite, tandis que les parlementaires, qui ont un droit inconditionnel d’accès aux informations et aux lieux concernés, établissaient une demande en leur nom en y ajoutant des membres d’associations ou de collectifs. Après, cela dépend de chaque pays : en Espagne et en Italie, les journalistes ont dû s’allier directement aux parlementaires », développe la coordinatrice. Quand les visites étaient acceptées, les représentants de la campagne Open Access devaient tenter de relever plusieurs informations, dont le nombre de personnes maintenues en détention depuis 2009, le nombre de personnes expulsées et de quelle manière, la durée maximale d’enfermement, la façon dont se passent les visites familiales (quand elles sont autorisées), l’aide juridique proposée, les soins médicaux et les mesures d’hygiène auxquels les migrants ont accès. Si possible, ils avaient pour mission d’interroger le responsable du lieu, le médecin s’il y en avait un, et des détenus sur leurs conditions de vie.
Un bilan de la campagne négatif
Les commentaires, observations et textes des personnes mobilisées dans la campagne, ainsi que les réactions des autorités concernées aux demandes de visite, révèlent un bilan contrasté mais peu encourageant. En effet, seuls seize lieux d’enfermement ont pu être visités en Bulgarie, en Croatie, en France, en Italie, en Mauritanie, en Serbie et en Espagne. En Belgique et en Pologne, toute tentative de visite a été tuée dans l’œuf, par volonté de protection des détenus de la « curiosité du public » en Belgique et sans aucune justification ni réponse en Pologne. En Espagne, une conférence de presse a été organisée au centre de rétention de Barcelone suite à la campagne, mais aucun journaliste n’a pu s’entretenir avec un détenu. Un « contre-coup médiatique » selon les coordinatrices, qui a aussi eu lieu en Belgique avec l’inauguration d’un nouveau centre de rétention où n’étaient invités que des journalistes triés sur le volet par le gouvernement.
« Dans la plupart des pays, beaucoup de formalités ont été nécessaires », raconte Ségolène Pruvot. « Une volonté très claire d’empêcher l’accès aux lieux d’enfermement est visible. Même lors des visites, les visiteurs ont eu beaucoup de mal à obtenir les informations voulues, voire à accéder aux lieux en toute liberté de mouvement ». A l’exemple de la Serbie où la société civile n’a eu accès qu’aux locaux administratifs.
La Croatie est le seul pays où la demande de la délégation a été acceptée dès le lendemain et où la visite s’est bien déroulée. Ainsi, l’association du Center of Peaces Studies qui s’occupe déjà de contrôler les conditions de vie des détenus du centre de détention administrative de Jezevo, et H Alter, un journal web indépendant, ont pu établir un bilan assez complet de la situation des migrants sur place. Au Royaume-Uni, l’accès est autorisé facilement par la loi. Mais les conditions de détention n’en sont pas moins dures, les demandeurs d’asile pouvant rester enfermés parfois jusqu’à quatre années. Dans d’autres pays, c’est la mobilisation civile et médiatique qui a permis de débloquer les situations de refus d’accès, comme en Italie à la suite de plusieurs mois de campagne contre le gouvernement. C’est aussi le cas en Roumanie, où les journalistes ont vivement protesté contre les justifications avancées par leur gouvernement pour les empêcher d’entrer. Finalement, ils ont été autorisés à visiter le camp d’Arad mais y ont été étroitement surveillés.
Dans tous les cas, les journalistes n’étaient clairement pas les bienvenus. Même si certains ont réussi à entrer dans des lieux d’enfermement après des semaines de blocage, beaucoup en ont été pour leurs frais. En France plus particulièrement, sur neuf centres sélectionnés, seuls six ont été accessibles, uniquement aux parlementaires et aux membres d’associations qui s’étaient signalés en tant qu’accompagnateurs. La raison avancée par l’administration pour refuser l’entrée des centres aux journalistes a été le « devoir de réserve » des fonctionnaires en période électorale, ce qui fait sourire Laure Blondel : « Le but de la visite n’était pas d’interroger les fonctionnaires sur les élections ! ». A Toulouse, où une trentaine de journalistes sur les 48 engagés nationalement dans la campagne se sont mobilisés pour l’accès au CRA, le refus a été motivé par la crainte de l’administration de manquer de respect aux détenus.
Quelles conditions de détention pour les migrants ?
Selon Laure Blondel, les conditions de vie des détenus varient d’un lieu à l’autre : « Comme aucun pays n’applique les principes de la RAEC (voir encadré, ndlr), l’accueil diffère beaucoup selon les pays et le type de centre, mais en général les conditions sont très limites »[1]. Au centre de Bologne en Italie, les détenus n’ont pas le droit aux lits, ni à l’eau chaude, tandis que, dans la zone d’attente de l’aéroport de Fiumicino, les migrants sont parqués le jour dans une salle ne comportant que des bancs et des toilettes, et la nuit dans une pièce sans fenêtre. En Serbie, les migrants sont traités comme des prisonniers, enfermés dans une cellule toute la journée.
Selon les observations faites sur place, les conditions d’hygiène sont souvent très insuffisantes, et l’accès à l’assistance juridique peu développé. Comme en Bulgarie, où les migrants n’y ont droit qu’une fois par mois, et en Italie où ce droit n’est même pas garanti par la législation nationale.
Le temps de détention varie également selon les zones, il peut aller jusqu’à 18 mois en France et dans certains autres pays. « 18 mois, c’est long pour un étranger déraciné, qui ne comprend pas ce qui lui arrive ! », plaide Laure Blondel. « Dans ces conditions physiques de détention, sans assistance psychologique ni médicale, les choses se dégradent très rapidement, et la santé du migrant avec ». Selon les coordinatrices de la campagne, ces situations mènent à des violences de la part des migrants emprisonnés, que ce soit sur eux-mêmes ou envers l’administration pénitentiaire. Quand elles arrivent, ces révoltes sont durement réprimées, à l’exemple du camp d’Arad[2]. « Mais le problème, ce n’est pas seulement les conditions de d’enfermement, c’est que ces personnes soient enfermées ! », rappelle la coordinatrice de Migreurop.
Open Access, la suite
La campagne menée cette année n’est que le début d’une mobilisation que les réseaux Migreurop et Alternatives Européennes veulent pérenniser sur plusieurs années. « Open Access a mobilisé de nombreux élus, associations et médias, c’est très encourageant, et nous avons pu tester avec efficacité le système européen concernant les migrants. Du côté des journalistes, il y a vraiment une dynamique à saisir car leur travail peut influencer les politiques », constate Ségolène Pruvot. « Il faut absolument continuer », ajoute Laure Blondel. « Il faut obliger la Commission Européenne à revoir la directive retour (voir encadré, ndlr), et au-delà organiser des visites régulières de ces lieux pour garder une information en continu, l’étendre à d’autres pays comme l’Egypte ou la Tunisie ». A terme, l’objectif est clair : la fin de l’enfermement et de la criminalisation des migrants.
La campagne a eu un écho politique en France, où le passage à gauche a pesé dans la balance. Manuel Valls, ministre de l’Intérieur français, est intervenu récemment sur la question pour annoncer les mesures phares de la nouvelle politique migratoire française. Tout d’abord, l’interdiction de l’enfermement des familles migrantes, qui seront désormais plutôt assignées à résidence, sauf si elles ne se présentent pas ou refusent l’embarquement. Un nouveau titre de séjour de trois ans va ensuite être instauré pour les migrants travaillant en France, et le processus de naturalisation amélioré par une circulaire qui sera publiée cet été. La question de l’enfermement des étrangers mineurs avait été abordée par François Hollande durant sa campagne, mais cette pratique reste d’actualité malgré sa dénonciation constante par la société civile. Le ministre n’a pas non plus abordé la question des répercussions du droit communautaire sur les conditions d’accueil des migrants dans le droit français.
RAEC, la politique commune européenne en échec (encadré sur le site)
RAEC, c’est le Régime d’Asile Européen Commun consacré juridiquement par le règlement numéro 439 adopté par le Parlement européen, et par la décision du Conseil du 19 mai 2010 de créer un Bureau européen d’appui sur les questions d’asile. Concrètement, le but de cette mesure était d’harmoniser les politiques nationales de chaque pays membre en matière d’accueil des migrants. Une politique qui n’a jamais été transposée dans les droits nationaux : « En réalité, il y a d’énormes disparités entre les pays, et parfois même à l’intérieur d’un pays entre différents lieux d’enfermement : le problème c’est qu’en l’absence d’institution commune de contrôle, chaque pays fait ce qu’il veut », estime Lydie Arbogast.
Ce régime comprend quatre directives : d’accueil, de procédure, de protection temporaire et de retour, qui fixent des bases claires pour chaque étape concernant la vie du migrant dans un pays de l’Union Européenne. « La directive retour est de notre point de vue tout à fait condamnable », précise Laure Blondel. « Elle systémise l’enfermement des migrants arrivés illégalement sur le territoire, et implique les pays frontaliers avec l’Union Européen, les poussant à créer des lieux d’enfermement transitoires pour les migrants, avant leur extradition dans leur pays d’origine », explique-t-elle. « Il existe une sorte de chantage des pays européens envers leurs voisins désireux de s’intégrer à la communauté européenne, ce qui force l’ouverture de centres de rétention sur le même modèle ».
04 Juillet 2012,  Florence Massena
Source : Médiapart

La Suisse doit continuer à accueillir différemment les étrangers venus de l'UE et les autres. A la demande du Parlement, le Conseil fédéral a adopté mercredi un rapport sur la libre circulation et l'immigration qui confirme le système binaire d'admission.
L'immigration de ces dernières années a des effets largement positifs sur l'évolution économique de la Suisse et lui permet de préserver sa prospérité, conclut le gouvernement dans l'analyse. Le système binaire d'admission offre les meilleures conditions pour faire face aux défis futurs, estime-t-il.
Une gestion de l'immigration au moyen d'instruments bureaucratiques serait au contraire inefficace et peu pratique. L'introduction de quotas pour tous les étrangers nécessiterait vraisemblablement la dénonciation de la première série d'accords bilatéraux conclus avec l'Union européenne (UE).
Réformes internes
En accroissant la population, l'immigration pose toutefois un certain nombre de problèmes d'intégration, de logement, de planification des infrastructures et d'aménagement du territoire, reconnaît le Conseil fédéral. La forte immigration renforce encore la pression interne pour des réformes dans ces domaines.
Le Conseil fédéral s'engage à les faire avancer. Les intérêts en jeu doivent être minutieusement mis en balance. Les entreprises doivent trouver la main-d'oeuvre dont elles ont besoin, ce qui peut partiellement être résolu grâce à l'élimination d'obstacles à la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle ou la mise sur pied d'un système de garde d'enfants fiable.
 04.07.2012
Source : Romandie/ats

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, prépare une "circulaire" aux préfets qui précisera les critères à prendre en compte pour régulariser des étrangers en situation irrégulière.
"Nous allons préciser dans une circulaire les critères de ces régularisations", a annoncé le ministre mercredi sur Europe 1. Il doit rencontrer les préfets "cette semaine pour leur préciser cette politique parmi d'autres", a-t-il annoncé.
Interrogé pour savoir combien d'étrangers en situation irrégulière avaient été expulsés depuis qu'il est ministre de l'Intérieur, M. Valls a répondu: "sans doute plusieurs dizaines, je n'ai pas le chiffre précis".
Il a ajouté qu'il y en aurait d'autres, expliquant qu'"à partir du moment où il y a des régularisations, sur la base de critères, il y a aussi des reconduites à la frontière".
M. Valls a dit vouloir "une politique d'immigration qui elle aussi soit concernée par (la) volonté d'apaisement et de responsabilité", soulignant: "c'est un sujet extrêmement sensible qui est souvent utilisé dans le débat politique, mais moi je veux mettre là aussi à la fois de la fermeté, de la règle, de la justice, sortir de l'arbitraire".
Tout cela "pour que la politique d'immigration sorte du débat et de la confrontation politiques, et soit comprise à la fois par les immigrés mais aussi et surtout par nos compatriotes", a expliqué le ministre de l'Intérieur.
"Ma mission, c'est ce que m'ont demandé le président de la République et le Premier ministre, c'est de réconcilier pleinement la gauche avec cette idée de l'autorité et de l'ordre républicain", a conclu Manuel Valls.
4/7/2012
Source : AFP

Au Portugal, la crise s'accentue. Le premier ministre, Pedro Passos Coelho, en est venu à appeler ses compatriotes à chercher du travail ailleurs. L'an dernier, plus 120.000 Portugais auraient choisi le chemin de l'émigration.
La crise au Portugal s'accentue à tel point que le premier ministre, Pedro Passos Coelho, en est venu à appeler ses compatriotes à émigrer! Ils devraient «faire preuve de plus d'effort», «laisser leur zone de confort» en cherchant du travail ailleurs, a-t-il déclaré. Les enseignants incapables de trouver du travail au pays devraient ainsi songer à émigrer en Angola ou au Brésil, les anciennes colonies.
Partir? Carlos, 48 ans, enseignant vacataire à temps partiel depuis plus de vingt ans, y songe tous les jours. «Si vous me trouvez un travail, en France ou en Angola, je pars demain», dit-il dans son excellent français. Carlos a donné rendez-vous dans un café de la plage de Baleal, à côté de Peniche, un port de pêche situé à 100 km au nord de Lisbonne.
Sur les longues plages de sable fin de Peniche, les estivants arrivent en nombre. Ici, dans la capitale portugaise du surf, qui dispute le titre européen à Biarritz-Hossegor, le recul de plus de 3% du PIB annoncé pour cette année semble irréel. «Ici, c'est un petit paradis, concède Carlos en buvant un cafezinho face aux rouleaux. C'est moins sinistré que dans les régions agricoles et industrielles au centre du pays ou au sud de Lisbonne.»
Et pourtant. À entendre le maire, Antonio Correia, le chômage local, à 14 %, n'est pas loin des 15,2 % nationaux. À Peniche, à la crise de la pêche s'est ajouté l'assèchement du crédit bancaire. L'immobilier est aux premières loges des secteurs affectés. Les chantiers sont gelés. Les affiches «à vendre» et «à louer» fleurissent dans la petite cité balnéaire.
Plus d'un jeune sur trois au chômage
Les mesures draconiennes d'assainissement des finances publiques - baisse des salaires, des pensions et des allocations - affectent toute la société. Dans une ruelle du vieux bourg, le propriétaire de la petite boutique Baixa Mar (marée basse) d'articles de pêche a fini par craquer. Il a affiché en vitrine le nom de tous les clients qui lui doivent de l'argent. En pure perte.
Carlos, qui complète son salaire d'enseignant comme correspondant du journal local Gazeta das Caldas, a publié le mois dernier une double page illustrée de photos en petit format de devantures de boutiques fermées. Il en a compté plus de 300 dans la ville de Caldas da Rainha. Crise oblige, son salaire de journaliste a été brutalement coupé, de 800 à 600 euros mensuels.
Carlos, comme Fernando, chauffeur de taxi qui songe sérieusement à rejoindre l'un de ses fils exilé à Londres, ressent comme une impression de retour en arrière. Un retour à la génération de leurs parents partis en masse en France.
L'an dernier, plus 120.000 Portugais auraient choisi le chemin de l'émigration, notamment vers les ex-colonies à la croissance dopée par les hydrocarbures. Dans ce pays de la Vieille Europe de 10 millions d'habitants, plus d'un jeune sur trois est au chômage. À 16 ans, le fils de Carlos ne se voit pas d'avenir au pays et n'a pas attendu, lui non plus, l'exhortation désespérée du premier ministre pour rêver d'ailleurs.
4/7/2012, Fabrice Nodé-Langlois
Source : Le Figaro

Google+ Google+