L’amélioration sociale n’efface pas les inégalités
L’étude révèle que la situation socio-professionnelle des descendants d’immigrés est globalement meilleure que celle de leurs parents. Pourtant, cette ascension sociale ne les protège pas des discriminations. "Les personnes diplômées signalent davantage d’inégalités, car elles accèdent à des sphères où elles rencontrent des plafonds de verre", explique Pierre Tanneau, responsable de l’étude.
Origines et religion, des facteurs discriminants majeurs
L’origine géographique est le principal critère de discrimination, suivie par la religion. Les descendants d’immigrés maghrébins ou subsahariens ont un risque de discrimination multiplié respectivement par 2,1 et 2,9 par rapport à ceux d’origine européenne. Les musulmans, eux, déclarent des traitements inégalitaires 1,4 fois plus fréquemment que les autres.
Un rejet identitaire difficile à surmonter
Près de 29 % des descendants d’immigrés non européens estiment qu’ils ne sont pas perçus comme Français, contre 8 % pour les descendants d’immigrés européens. Ces jeunes subissent aussi des discriminations dès l’école : près de 19 % des descendants d’origine africaine ou asiatique rapportent un traitement injuste durant leur scolarité, notamment dans les décisions d’orientation.
Une société confrontée à ses paradoxes
L’étude de l’Insee met en lumière une situation troublante : malgré des progrès en matière d’intégration socio-économique, les discriminations subsistent, alimentées par des critères visibles et identitaires. Ce paradoxe interroge les failles des politiques d’intégration et la capacité de la société française à dépasser ces inégalités structurelles.