mardi 9 juillet 2024 00:25

Les deux favoris à l'investiture républicaine ont eu une passe d'armes brutale lors du débat diffusé sur les ondes de CNN, l'ex-président de la Chambre des représentants Newt Gingrich accusant l'ex-gouverneur du Massachusetts Mitt Romney d'être le candidat le « plus anti-immigration » des quatres qui étaient sur la scène.

M. Romney a mis de l'avant une politique d'« auto-déportation », qui propose de rendre difficiles les conditions économiques des travailleurs sans papiers afin qu'ils choisissent de quitter les États-Unis s'ils veulent trouver une situation financière plus favorable.

Ses politiques en matière d'immigration entraîneraient la déportation de grands-mères qui ont immigré illégament aux États-Unis, a avancé son rival.

Sa réponse a amené Mitt Romney à réagir fermement. « C'est tout simplement inexcusable. [...] Je ne suis pas anti-immigration. Mon père est né au Mexique. Le père de ma femme est né au Pays de Galles. [...] L'idée que je sois anti-immigration est répugnante », a-t-il répliqué en fixant son interlocuteur.

Le libertarien Ron Paul, représentant du Texas, a de son côté argué qu'il serait difficile de mettre en pratique certaines politiques de ses adversaires en matière d'immigration et a plaidé pour que les États-Unis mettent davantage d'argent sur la frontière américano-mexicaine, plutôt qu'au Moyen-Orient.

Les spectateurs ont notamment applaudi lors des interventions de Mitt Romney sur l'immigration. La foule était animée et réagissait aux interventions des orateurs, alors que celle présente à Tampa Bay, pour un débat diffusé à NBC, avait été réduite au silence.

Le plus récent sondage, mené par CNN/Time/ORC International et rendu public mercredi, place Romney et Gingrich au coude-à-coude en Floride. Mitt Romney, qui a gagné la primaire dans le New Hampshire, récolte l'appui de 36 % des individus sondés, contre 34 % pour Newt Gingrich, qui a de son côté remporté la Caroline du Sud. Les deux autres candidats sont loin derrière. L'ex-sénateur et ex-représentant de Pennsylvanie Rick Santorum, un catholique ultraconservateur, vainqueur de la primaire de l'Iowa, obtient 11 % des intentions de vote, et Ron Paul 9 %. Sept pour cent des citoyens restent indécis. La marge d'erreur est de deux points de pourcentage.

Malgré ses perspectives électorales peu réjouissantes, Rick Santorum fait tout de même campagne dans toute la Floride, tandis que Ron Paul s'est contenté de participer aux deux débats. Tous deux semblent se tourner davantage vers les États qui tiendront des élections primaires ou des caucus le mois prochain, comme le Nevada, le Maine, le Colorado, le Minnesota et le Missouri.

Avec ses 4 millions d'électeurs républicains, la Floride est un État particulièrement convoité, où vit une importante communauté hispanophone et où la question de l'immigration constitue un thème important. Contrairement à d'autres États, qui ont opté pour un mode de partage des délégués proportionnel au nombre de votes récoltés par chacun des candidats, la Floride, avec 50 délégués à la clé, a choisi d'attribuer tous ses délégués au vainqueur.

Sa primaire est la quatrième étape du long processus visant à désigner le candidat républicain face au président Barack Obama lors de l'élection du 6 novembre prochain.

26/1/2012

Source : Radio-Canada avec AFP et CNN

En Libye, les autorités déconseillent aux étrangers de venir ou de revenir dans le pays pour travailler. Situation économique difficile, violences : le ministre des Affaires étrangères libyen Achour ben Khayal voudrait que ce retour se fasse de manière organisée. Les candidats au départ ne manquent pas malgré les risques.

Malgré la situation chaotique en Libye, la liste des candidats au départ vers le pays, reste longue. Huit mois après son retour à Bamako, Nourredine n'attend que ça : « Je vais repartir en Libye, parce que quand je suis au Mali, je ne travaille pas. On n’a pas le choix. On est dans une situation très difficile, parce que quand on a quitté la Libye, on a tout perdu. Je suis avec mon bébé et ma femme. Je suis dans une vie inextricable aujourd'hui ».

Alertées par les autorités libyennes sur les risques pour les étrangers, les ONG maliennes tentent de retenir les candidats au départ. « La Libye, n’y partez pas maintenant, tente de convaincre Mamadou Diakité qui gère l’Association des initiatives de développement. Non seulement la situation n’est pas calme, mais je ne pense pas que vous serez le bienvenu en ce moment ». Avant d’ajouter : « mais le migrant n’est pas dans cette logique, ce n’est pas son problème. Il est dans la logique de la survie ».

Un million et demi d'étrangers travaillaient en Libye sous l'ère Kadhafi. Incapable d'assurer leur sécurité, le CNT ne peut pourtant pas se passer de cette main d'œuvre. « On peut estimer qu’avant la guerre, plus d’un tiers de la population active en Libye était constitué d’étrangers, explique la chercheuse Delphine Perrin. Aujourd’hui, s’ajoutent les besoins en termes de reconstruction. C’est une nécessité pour ces migrants, et puis, bien sûr, une nécessité pour le pays ». Le gouvernement libyen veut s'assurer que les étrangers qui viendraient dans le pays, soient traités dignement.

27/1/2012

Source : RFI

Le ministre des affaires étrangères Didier Burkhalter a rencontré jeudi à Davos son homologue tunisien Rafik Abdessalem. Il l'a assuré de la continuité du soutien financier de la Suisse au processus de transition politique en Tunisie, à hauteur de 24 millions de francs pour 2012.

"La Suisse, qui a apporté un soutien de 12 millions de francs en 2011 à la transition tunisienne, tient à poursuivre son aide", a expliqué à l'ats Jean-Marc Crevoisier, porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), après la rencontre entre MM. Burkhalter et Abdessalem.

"Elle va s'atteler à renforcer les structures mises en place en Tunisie pour le bon développement du processus démocratique", a-t-il ajouté. Au cours de leur rencontre, les ministres des affaires étrangères suisse et tunisien ont également abordé le problème de la migration.

Accord de réadmission

"Un accord de réadmission doit être négocié avec Tunis", a indiqué M. Crevoisier. Sur les ondes de la RSR, Dider Burkhalter a fourni plus de détails.

"Pour ce qui est de la migration, nous avons pu échanger, donner la situation suisse et obtenir une claire entrée en matière politique pour une amélioration de la coopération", a déclaré le chef de la diplomatie dans l'émission "Forum". "Une délégation va venir dans quelques jours discuter des détails plus techniques", a-t-il précisé.

M. Abdessalem s'est dit prêt à considérer un tel accord, selon M. Crevoisier. Il a néanmoins souligné que la Tunisie connaissait elle-même des problèmes de migration, puisqu'elle a accueilli plus d'un million de réfugiés libyens durant la guerre en Libye, dont 200'000 se trouvent encore sur son territoire.

26.01.2012

Source :   Roandie /ats

Quelque 2.200 candidats à l'immigration vers l'Italie en provenance des pays d'Afrique du nord ont péri en mer principalement dans le détroit de Sicile, selon un dernier bilan du Conseil Italien pour les réfugiés (CIR).

Le responsable du CIR, Christopher Hein, a estimé que "c'est là le plus grand nombre de morts en mer depuis le début du phénomène migratoire vers l'Europe", ajoutant que "l'état d'urgence (vis-à-vis de cette question) n'est pas encore terminé", pour expliquer que ce chiffre n'était encore définitif.

Evoquant les arrivées de migrants en provenance des côtes maghrébines, il a indiqué que durant l'année passée, quelque 56.000 personnes ont débarqué sur les côtes italiennes, fuyant la guerre civile en Libye et venant de Tunisie après la chute du régime de l'ancien président Ben Ali.

Environ 1,5 à 2 millions d'étrangers principalement des pays du Sahel et d'Egypte vivaient en Libye durant la période l'ancien régime, et depuis le début de la guerre civile dans ce pays, quelque 28.000 sub-sahariens avaient fui vers les côtes italiennes, demandant l'asile.

La situation dans ces deux pays a fait grimper les demandes d'asile qui ont atteint le chiffre record de 10.860 au cours des six premiers mois de 2011, une hausse de 102% par rapport à l'année précédente", a-t-il souligné.

La Lombardie au nord est l'une des régions qui a accueilli le plus de réfugiés du fait qu'elle disposait de centres d'accueil appropriés, selon les mêmes sources.

25/01/2012

Source : Agence algérienne (APS)

Après le Grand voyage, Ismaël Ferroukhi signe Les Hommes libres. Un film coup de poing présenté au 13e Festival National du Film de Tanger, qui exhume un pan de l'Histoire, les Maghrébins résistants et le personnage de Si Kaddour Ben Ghabrit délivrant de faux papiers aux juifs sous la France occupée…Suite

L'organisation américaine Human Rights Watch (HRW) publie jeudi un rapport très sévère sur la législation française en matière de contrôles d'identité et demande au gouvernement d'adopter des réformes pour éviter les "abus", évoquant notamment le contrôle au faciès.

"Human Rights Watch appelle le gouvernement français à reconnaître les problèmes posés par les pouvoirs conférés pour les contrôles d'identité et à adopter les réformes juridiques et politiques nécessaires pour prévenir le profilage ethnique et les mauvais traitements lors des contrôles", est-il écrit dans ce rapport, intitulé "La base de l'humiliation".

Ce rapport se base sur des entretiens réalisés dans les régions de Paris, Lille (nord) et Lyon (centre-est), auprès de 67 Français, dont 31 mineurs, essentiellement des hommes d'origine nord-africaine, africaine ou antillaise, qui dénoncent notamment des "contrôles répétés", "parfois accompagnés de violence physique ou verbale".

"Des preuves statistiques et des récits indiquent que les jeunes noirs et arabes vivant dans des quartiers économiquement défavorisés sont tout particulièrement et fréquemment la cible de ce type de contrôle, semblant indiquer que la police se livre à un profilage ethnique", est-il indiqué par HRW.

L'organisation recommande au gouvernement de "condamner publiquement le profilage ethnique" et de "prendre des mesures concrètes".
Elle réclame une réforme de l'article du Code de procédure pénale, qui régit les contrôles d'identité, pour "interdire explicitement toute discrimination" et encadrer les règles de palpations et les fouilles.

HRW propose aussi l'introduction de formulaires "destinés à consigner par écrit tout contrôle d'identité, incluant au minimum le nom et l'âge de la personne contrôlée, le nom et l'unité du policier effectuant le contrôle, ainsi que la base juridique du contrôle".

La police française a immédiatement réfuté les conclusions de l'ONG américaine.

"Ce rapport, qui bien sûr ne peut pas s'inscrire dans une démarche scientifique, est une présentation très caricaturale de la police nationale. Il est même choquant quand il est fait référence au profilage ethnique", a immédiatement réagi Pascal Garibian, porte-parole de la police nationale.

26/01/2012

Source :  AFPF

Les candidats à l'élection présidentielle d'avril prochain en France ont été interpellés mercredi sur les droits des étrangers, souvent victimes de racisme ou de xénophobie, a-t-on appris de la Ligue des droits de l'homme, à l'origine de cette interpellation.

Pour la LDH, les droits des étrangers sont les droits de tous. "Lorsqu'il arrache un gamin à son école, au prétexte de la situation administrative de ses parents, lorsqu'il expulse un malade, au risque de sa santé et possiblement d'une contagion, le gouvernement n'attaque pas simplement +les étrangers+. Il s'en prend aussi à des droits fondamentaux : le droit à l'éducation, le droit à la santé", estime-elle dans un Pacte pour les droits et la citoyenneté.

Dans ce cadre, les candidats à la course à l'Elysée sont interpellés dans des tracts diffusés par la LDH, exigeant des réponses "concrètes" sur ses terrains d'intervention, dans six thématiques (justice, conditions de vie, démocratie, étrangers, logement et l'année des droits).

Pour l'ONG, réduire les droits de certains parce que ce sont des étrangers, c'est affaiblir leur universalité, c'est donc les limiter pour tous. "Au bout du compte, le gouvernement lui-même mine l'Etat de droit et l'égalité républicaine. Celles et ceux qui vivent ici, aiment ici, travaillent ici, payent ici leurs impôts, leurs cotisations et leurs charges, doivent être considérés et traités en citoyens", soutient-t-elle, estimant que ce traitement doit se faire sur une base d'égalité des droits, avec tout ce que cela comporte en termes de dignité et de justice.

Selon les rédacteurs du Pacte, la xénophobie commence quand l'origine supposée ou réelle des personnes est inscrite dans les fiches qui deviennent ainsi source de renseignements. "Il faut prohiber toute prise en compte dans les fichiers administratifs ou de gestion de données personnelles relatives aux +origines géographiques+", recommandent-ils.

Le racisme, selon eux, est conforté quand ces données deviennent de faux arguments pour fonder des stigmatisations hasardeuses.

Pour cela, la LDH appelle à régulariser la situation de celles et ceux qu'on a privés de papiers pour "mettre en échec la surexploitation des travailleurs, les trafics des marchands de sommeil, assurer l'égalité des droits civiques et sociaux, et pour régulariser l'ensemble des sans-papiers résidant sur le territoire de la République".

Les auteurs du Pacte défendent également le droit de vote des étrangers aux élections locales, rappelant que dans la majorité des pays européens, les résidents étrangers votent aux élections locales.

Evoquant le droit d'asile, ils affirment qu'accueillir quelqu'un à ce titre, c'est lui restituer une partie des droits dont il est privé dans son pays d'origine.

"Or, la France sabote les conventions de Genève, et dégrade le droit d'asile", regrettent-ils, appelant à restaurer ce droit, à traiter "dignement" les réfugiés, à abandonner les procédures expéditives de traitement des demandes d'asile et cesser de se référer à des pays "sûrs" commeà l'Afghanistan pour les renvoyer dans leur pays d'origine au risque de leur vie.

 25/01/2012

Source : Agence algérienne (APS)

"Mémoire d'un engagement, la longue route des combattants marocains", est l'intitulé d'une exposition de photographies, organisée à Agadir en hommage à l'engagement des anciens combattants marocains aux côtés de la France.

L'exposition qui se poursuivra jusqu'au 7 février, s'inscrit dans le cadre d'un programme de coopération entre la région Souss-Massa Draa et la région d'Aquitaine en France.

L'objectif de cette manifestation est de rendre hommage aux anciens combattants marocains, en favorisant le travail de valorisation de leur mémoire par des repères historiques qui rappellent leur parcours dans l'histoire générale des troupes dites "indigènes" au sein de l'armée française.

Une vingtaine de portraits d'anciens combattants résidant à Bordeaux signée par Loïc le Loêt est ainsi exhibée dans le cadre de cet évènement.
Réalisés en noir et blanc, ces portraits sont présentés en tirages argentiques grand format "restituant au mieux la force intérieure et la présence de chacun des sujets".

Le visiteur retrouve par la même occasion des éléments historiques dont des textes, iconographie et cartographie qui permettent de mieux situer l'histoire noble de cette mémoire indestructible.

"Au cours des première et seconde guerres mondiales, comme de la guerre d'Indochine, par dizaines de milliers, des soldats marocains ont combattu au sein de l'armée française. Ils formaient une part importante des troupes dites +indigènes+ ayant pris part aux combats les plus rudes de ces conflits", rappellent les organisateurs de l'exposition.

Après les indépendances, ces combattants se sont vu refuser le droit à des pensions égales à celles de leurs anciens frères d'armes français. Ce n'est qu'au terme d'un long combat et alors que les derniers d'entre eux sont maintenant âgés, qu'ils ont finalement obtenu justice.

L'exposition s'appuie en particulier sur le travail du Réseau aquitain pour l'histoire et la mémoire de l'immigration et l'Association du lien interculturel, familial et social dans le cadre d'un programme de collecte d'archives orales de la mémoire de l'immigration.

Le vernissage de l'exposition a eu lieu en présence du président du Conseil régional Souss-Massa-Draa, Ibrahim Hafidi, et de représentants de la région Aquitaine.

 25/01/2012

Source : MAP

La Cimade souligne qu’une traque renforcée dans les pays africains s’ajoute au durcissement administratif en France et en Europe.

L’exercice du rapport annuel a parfois ses limites, mais à moins de cent jours d’une présidentielle où le thème de l’immigration est mis en avant surtout à droite et à l’extrême droite, les 95 pages de la Cimade, dévoilées hier, permettent de prendre un peu de recul. Et de cibler les faits marquants de la période. Pour l’association, pas de doute : le sujet mérite «une conversion du regard, urgente et nécessaire».

«Désert». Quitter un peu le débat national ne fait pas de mal. Avec ce chiffre, par exemple : depuis 1988, 17 317 personnes sont mortes aux portes de l’Europe. En 2011, les révolutions arabes ont amené leurs lots de migrants fuyant les troubles de leurs pays et venant s’échouer, morts ou vifs, sur les côtes du Sud de l’Europe. Pourtant, rectifie la Cimade, des études ont montré que 69% des migrations subsahariennes sont des migrations Sud-Sud, et 86% des mouvements dans l’Afrique de l’Ouest sont intrarégionaux. Au final, «l’idée que la tendance majoritaire des migrants est de se rendre de l’Afrique vers l’Europe est erronée et projette un prisme déformant sur les politiques migratoires européennes». De fait,l’idée d’un renforcement sécuritaire de ces politiques semble, une fois ces statistiques posées, discutable. Mais c’est la réalité. Sous la pression de l’Europe qui conditionne ses aides, un nombre croissant de pays africains, dont le Maroc, la Mauritanie ou l’Algérie, ont durci leur législation à l’égard des citoyens qui veulent quitter leur territoire. «L’Algérie et le Maroc, fortement incités par l’Europe depuis 2005, n’hésitent pas à refouler les migrants en plein désert, ce qui entraîne des disparitions, des morts et des situations humaines catastrophiques, note l’association qui décrit une Europe qui se cadenasse.»

Retour au durcissement version tricolore. La Cimade pointe «une mainmise de plus en plus nette du ministère de l’Intérieur sur les questions d’asile». Et qui dit ministère de l’Intérieur dit Claude Guéant qui, depuis des jours et des jours, se défend en expliquant qu’il «ne fai[t] qu’appliquer la loi». Formellement l’asile est passé sous la coupe de l’Intérieur depuis novembre 2010. Une première depuis la Seconde Guerre mondiale. L’augmentation du nombre de demandeurs d’asile est antérieure : + 60% depuis 2007 (principaux pays d’origine : Kosovo, Russie, Bangladesh, république démocratique du Congo et Sri Lanka). Parmi les mesures destinées à traiter la demande d’asile comme un risque migratoire, la Cimade relève la régionalisation de l’admission au séjour, c’est-à-dire la désignation d’un ou deux préfets habilités à traiter les demandes. Conséquence : le demandeur peut être obligé de faire des centaines de kilomètres pour présenter son dossier. Les effectifs préfectoraux n’ayant pas été augmentés, l’attente avant une réponse peut durer jusqu’à cinq mois… alors que le délai maximal est en théorie de quinze jours. CQFD. L’asphyxie du dispositif d’accueil est un autre moyen de décourager les candidats.

La logique est, selon l’association, la même concernant les filières d’immigration légale.Là encore, le ministère de l’Intérieur a accru son influence en prenant sous sa tutelle le service des visas qui dépendait du ministère des Affaires étrangères. Dans le même mouvement, la réhabilitation du rôle des préfets a augmenté la complexité des procédures et «leur pouvoir discrétionnaire», s’inquiète la Cimade, comme en témoignent les interminables files d’attente devant les préfectures des grands centres, mais aussi de plus en plus devant celles des villes moyennes.

Arsenal. Verrouillage à l’entrée, mais aussi quand il s’agit d’expulser. Pour la Cimade, la loi du 16 juin 2011 «accroît considérablement le pouvoir de l’administration au détriment de celui du juge». Ainsi ce texte prévoit que le juge des libertés et de la détention n’intervient plus qu’au cinquième jour de la rétention et non plus au deuxième. Et la rétention maximale est passée de trente-deux à quarante-cinq jours. Cet arsenal vise à privilégier une logique d’enfermement sur toute solution alternative. Cette logique a abouti à une forte augmentation des interpellations d’étrangers en situation irrégulière, de 64 000 en 2004 à 96 000 en 2009.

Concernant l’arrière-plan de cet arsenal juridique, l’association estime, sans surprise, que «les plus hautes autorités ont répandu l’idée que l’intégration serait un problème insoluble». Port de burqa, débat sur l’identité nationale, argument de la langue française comme critère d’intégration, polémique sur la «délinquance étrangère»… Autant de débats qui risquent de fleurir à nouveau dans les prochaines semaines.

25/1/2012, FABRICE TASSEL

Source : Libération.fr

Le président du Raja, Abdeslam Hanat a tenu, mardi au siège du club à Casablanca, une conférence de presse au cours de laquelle il a jeté la lumière sur l’affaire de fuite de certains jeunes joueurs au Qatar et dont quatre sont retournés au Maroc. Les cinq autres sont encore dans ce pays du Golfe, mais ils pourraient regagner la maison dans les prochains jours.

Lors de cette rencontre, Abdeslam Hanat qui était aux côtés de Youssef Rossi, directeur technique du Raja, a tenu à faire la part des choses, rappelant que dès le déclenchement de ce scandale, le Raja a suivi une procédure, saisissant l’ensemble des instances concernées, à commencer par la Fédération Royale marocaine de football, le ministère de la Jeunesse et des Sports, ainsi que la Fédération et le Comité olympique qataris.

Une fois la procédure lancée, la Fédé qatarie a contacté la direction du Raja, faisant savoir que les neuf joueurs qui ont fui le club ne disposent pas de licences qui leur donnent le droit d’exercer dans le championnat de ce pays. Un point encourageant qui a certainement amené le directeur technique à entrer en contact avec lesdits jeunes joueurs qui lui ont confié qu’ils se sentaient dépaysés au Qatar, a indiqué M.Hanat.

Et d’ajouter que ces footballeurs ont eu une idée sur le niveau de la pratique dans la catégorie des jeunes. A titre anecdotique, ils ont pu disputer et remporter un match test sur le score sans appel de 15 à 0.

Le constat étant fait, les cadets rajaouis ont compris qu’il fallait mettre un terme à cette virée d’infortune aux conséquences fâcheuses. Concernant les quatre joueurs qui sont revenus, le Raja, dans un geste fort louable, veut non seulement tourner la page, mais se dit prêt à payer leur scolarité dans des écoles privées du fait qu’ils ont été expulsés des établissements publics.
Si le comité du Raja veut accorder son pardon à ces quatre jeunes joueurs, il n’en demeure pas moins que le club ne veut rien lâcher. Le dossier est devant la justice et les noms des intermédiaires qui ont été derrière cette scandaleuse affaire seront divulgués au moment opportun.

26/1/ 2012, S. KASSMI

Source : Libération

Mostapha Bousmina a été identifié par Pakistan. Resch.Is comme l’un des scientifiques arabes les plus connus à travers le monde. Cet ingénieur, et éminent conférencier, a reçu de nombreux prix internationaux prestigieux. Membre du Canada Team for Aerospace (qui sélectionne les expériences à être effectuées dans l’espace en collaboration avec l’Agence Européenne de l’Aérospatial et la NASA ) et conseiller auprès des plus grandes multinationales, il a répondu à l’appel du pays : depuis 2007, il est chancelier de l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques. Retour sur le cheminement d’un génie.

Orphelin et issu d’un milieu très modeste, Mosto a grandi à Nador où il a suivi sa scolarité au lycée Abdelkrim Al Khattabi. Elève très brillant, il décroche à 16 ans un double baccalauréat marocain et français. D’une curiosité hors norme, encore enfant, il lisait tout ce qui était à sa portée : littérature, histoire, sciences et même les classiques de l’économie et la philosophie politique. Et quand il était en manque de lecture, se rappelle-t-il, « je prenais le car de Nador à Fès, les week-ends pour m’approvisionner »

L’absence du père a insufflé une maturité précoce à Mostapha. Il se lance dans la vie culturelle de sa cité : « je faisais du théâtre et jouais de la musique avec mes amis Amrani Fakhr Dine, Jamal Nour ». Nous sommes en début des années soixante dix, le Maroc traverse une période turbulente. Mosto se passionne pour les débats politiques et adhère à 12 ans à la jeunesse communiste (PLS). Par ailleurs, enfant, Mosto était fasciné par le monde de la magie. En contemplant les tours des magiciens, il savait qu’il observait des illusions. Mais l’illusion lui procurait un plaisir, celui d’essayer de produire ce qui, en apparence, était impossible. Notre petit génie commence alors à créer ses propres tours de magie : « je mettais à l’essai les caractéristiques des matériaux que je trouvais à ma portée: élastiques, aimants, caoutchouc ainsi et divers liquides et solides ».

En route pour Strasbourg.

Le baccalauréat en poche (meilleur lauréat au niveau national), Mosto prend son destin en main. Il se rend à la préfecture pour faire son passeport. Mais la simple formalité se transforme en cauchemar. Un passage brutal de trois jours au commissariat de Nador : « j’ai osé dénoncer avec des amis la violence des mokhaznis envers les administrés, venant accomplir des besoins administratifs. Brutalisés et tabassés violement, j’ai dû finalement payer une amende de 600 DH avant de recevoir mon passeport » Les visages marqués par les coups et les blessures subis au commissariat, Mosto et ses amis quittent le pays l’âme blessée en jurant ne jamais y remettre les pieds.

A Strasbourg, Bousmina enchaine les formations universitaires, en physique-chimie et en ingénierie à École des Hauts polymères (EHP). En 1992, il obtient son doctorat après quatre ans de recherches scientifiques entre les laboratoires de l’Université Louis Pasteur et l’Université Illinois de Chicago aux USA. Une double récompense : major de sa promotion et détenteur du prix Louis Pasteur, décerné au meilleur doctorant à l’échelle de la France. De son aventure estudiantine, Mosto Bousmina garde des beaux souvenirs : « ma soif était grande pour apprendre et découvrir le monde. J’ai travaillé dur pour vivre et financer mes études et mes voyages ». Des petits boulots, il aura tout essayé ; magasinier, veilleur de nuit, serveur, étiqueteur dans un supermarché, et même disc jockey.

En plus du berbère, l’arabe et le français, Mosto est un polyglotte. Il parle espagnol, anglais, italien et un peu d’allemand et de portugais. L’apprentissage des langues, couplé d’une maîtrise de l’histoire de l’Alsace -Lorraine lui ont permis de travailler en tant que guide touristique pour financer ses études et découvrir une centaine de pays. « Ces découvertes m’ont ouvert sur le monde, sur les peuples et leurs cultures, leurs réussites et leurs souffrances aussi »

Que le pays avance et produise du Made in Morocco.

« Les Marocains brillent à travers le monde dans les domaines des sciences et technologies. Ils peuvent apporter leurs expertises. Les capitaux privés et les investissements ont un rôle important à jouer » souligne Bousmina. Et d’ajouter : « Le pays se trouve face à des défis énormes et des échéances cruciales. Il faut accentuer la scolarisation des enfants, la formation des cadres, la recherche scientifique et technique, la diversification de notre économie. Les Marocains sont intelligents et disposent d’une capacité d’ouverture sur le monde. Son grand souhait : « que le pays avance, en mobilisant ses propres ressources humaines. Nous n’avons ni pétrole ni gaz, mais nous avons un fort potentiel humain. Notre ciel est bleu et nous avons du soleil presque toute l’année. Transformer l’énergie solaire en énergie électrique est un chantier d’avenir. Nous avons une terre qui contient une variété de plantes qui pourraient servir à fabriquer des médicaments. Notre pays et bordé par deux mers et dispose d’une situation géographique faisant le pont entre l’Afrique, le monde arabe et l’Europe. Nous avons un héritage historique unique où plusieurs cultures se sont croisées et ont donné ce Maroc tolérant et pluriel ». Et de conclure : « Il faut renforcer notre recherche scientifique et technique pour que notre pays tire bénéfices de ses propres ressources humaines et naturelles. Il s’agit de notre indépendance et de notre avenir. Il faut produire et faire du Conceived and Made in Morocco. Les défis sont là, Il faut améliorer le système d’éducation et de santé. Réaménager les territoires et partager les richesses entre les différentes régions du Maroc. Diminuer l’écart de développement entre les villes et les compagnes. Eduquer, expliquer et informer pour ancrer de façon pérenne et irréversible le Maroc dans la modernité tout en gardant le meilleur de notre identité»

Au pays de l’oncle Sam.

A Chicago, une nouvelle aventure commence. « Je suis parti, plein d’espoir, voir mon Amérique à moi. Arrivé à l’aéroport de Chicago avec 100 dollars en poche, j’opte pour le système D. Je ne voulais pas dépenser un sou de mes précieux billets verts » Mosto travaille dans une ferme à 30 km du campus universitaire. « Je m’occupais de la terre, des bêtes et sans jamais perdre de vue mon objectif principal : avoir mon doctorat et la rage de réussir ». Au pays de l’oncle Sam, le jeune chercheur s’adapte, donne des cours de français et des mathématiques. « Ma situation s’améliore, raconte-t-il, je loue un bel appartement au centre de Chicago et me concentre sur mes projets universitaires ». Le petit magicien nadori, devenu ingénieur puis grand chercheur ne s’est jamais satisfait de constater qu’une chose ne fait que fonctionner. Sa passion a toujours été de « saisir les propriétés fondamentales qui se cachent derrière un processus ». Pouvoir prédire quelles seront ces propriétés dans d’autres situations en modélisant le processus grâce aux mathématiques supérieures, son domaine scientifique préféré par excellence.

Les portes s’ouvrent enfin. Les propositions des universités et laboratoires de recherches affluent, tant en Europe, aux USA qu’au Canada. Le choix de Bousmina se porte sur le pays d’érable. Il décroche un premier poste de chercheur post-doctorant puis un deuxième comme professeur associé à l’École polytechnique de Montréal. En 1994, il intègre le département de génie chimique de la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval- à Québec.

Théoricien et expérimentateur, son travail fait appel à la fois aux sciences fondamentales, aux mathématiques supérieurs, à la physique, à la chimie, le génie mécanique, le génie chimique et le génie des matériaux» Publications, découvertes scientifiques, brevets, son laboratoire connait des exploits à l’échelle mondiale. Les récompenses affluent. L’orphelin rifain commence à jouer dans la cours des grands. Le petit « Mostito », comme l’appelle son épouse Wijdane, devient le plus jeune conférencier dans son domaine aux côtés des grands scientifiques du monde. Sa reconnaissance internationale s’est rapidement concrétisée par des prix et distinctions (voir encadré).

En 2000, à Pékin devant un parterre de scientifiques et grands industriels internationaux, le génie marocain obtient le prix International Morand Lamba Award, remis au meilleur chercheur de moins de quarte ans dans le domaine de la rhéologie et la mise en œuvre des polymères à l’échelle internationale. Le prix lui a été remis par un ministre chinois, qui le présente comme un scientifique canadien. Le moment est solennel, seul avec son épouse et sans la présence d’un représentant de l’ambassade du Maroc en Chine. L’assistance se met debout pour écouter l’hymne national du Canada. Ouijdan sa femme lui tient la main. Ils chantent ensemble, à voix basse « Manbita Al ahrar » (l’hymne marocain). A la remise du Morand Lamba Award, les larmes aux yeux, notre lauréat rappelle à l’assistance ses origines, parle de son Maroc, lui dédie son prix et au Canada, son pays d’accueil. « Me retrouvais seul avec ma femme était un moment à la fois triste et unique. J’étais fier d’être marocain mais dans la solitude».

L’appel du pays.

La solitude, Mostapha Bousmina ne la vit plus. La revanche de l’Histoire est là. Le Maroc qui ne peut plus se permettre de rester en dehors du mouvement de la modernité fait appel aux compétences de sa diaspora. En 2006, Le Roi Mohamed VI installe l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques et nomme Bousmina chancelier en 2007.

Avant même d’être appelé à occuper cette haute fonction et prendre part aux projets scientifiques du Maroc, Mostapha a fondé et présidé en 2005 le Groupe Canada-Maroc pour le Soutien à la Fondation Mohammed V pour la Solidarité. Depuis, il est membre fondateur de l’Association marocaine pour l’innovation et la recherche et Directeur Général de l’Institut des Nanomatériaux et Nanotechnologie (MAScIR– INANOTECH), qui œuvrent pour la création d’un complexe de recherche, d’innovation et de création d’entreprises. Pour Mosto : « Il faut mobiliser les énergies, acquérir la connaissance pour enfin avancer, vaincre le sous développement et être capable d’aller vers le progrès ». Il a démissionné de ses nombreuses fonctions au Canada (Professeur titulaire et détenteur de la Chaire Sénior de Recherche du Canada sur la Physique des Polymères et les Nanomatériaux) pour rentrer au Maroc en ramenant avec lui plusieurs équipements scientifiques de plusieurs millions de dollars et chercheurs aussi bien de la diaspora que des chercheurs canadiens et d’autres nationalités qui travaillaient dans sont laboratoire à l’Université Laval. Ce projet lui a pris des années de préparation et beaucoup de sacrifices pour participer à ce nouveau Maroc basé sur la connaissance, le savoir et le savoir faire scientifique et technologique. Curriculum Vitae de Mostapha Bousmina

Distinctions et Prix :

1993 : Prix universitaire Louis-Pasteur (France)

1998 : Prix d’Innovation en Recherche technologique - Ministère du Commerce et de l’Industrie (Canada)

2000 : Prix Morand-Lambla Award pour le meilleur chercheur à l’échelle internationale (Pékin)

2002 : 1er des Top-20 Explorer Award (meilleurs chercheurs du Canada)

2004 : Obtention de la Prestigieuse Bource Steacie, haute distinction en Science et Génie au Canada.

Fonctions scientifiques

Professeur en Génie de la Plasturgie et directeur du Collège Sciences Physiques et Chimiques à l’Université Laval à Québec. Président de la Chaire Sénior de Recherche du Canada sur la Physique des Polymères et les Nanomatériaux. Conférencier à l’International. Editeur des Amériques du Journal of Polymer Engineering. Membre de l’Editorial Board de Journal of Applied Rheology. Ancien Président de la Société Québécoise des Polymères (SQP). Vice-président de la Société Canadienne de Rhéologie (CSR). Ancien Président du comité d’évaluation du CRSNG (Conseil de Recherche en Sciences Naturelles et Génie du Canada). Directeur de la section Québec de la SPE (Society of Plastic Engineers). Examinateur officiel de l’Ordre des Ingénieurs du Québec (OIQ). Membre de Canada Team pour la recherche aérospatial. Membre de l’exécutif international de la PPS (Polymer Processing Society). Membre du Bureau de direction du CREPEC. Conseiller auprès du gouvernement canadien pour la recherche en milieu industriel. Conseiller officiel pour la NASA. Conseiller des multinationales (Total, INC, IPL, BASF, General Motors).

25/1/2012,  Fouzia Benyoub

Source : Portail des Marocains du monde

Le ministère de l'intérieur s'est lancé dans un chantier de refonte des statuts du Conseil français du culte musulman, afin de garantir un meilleur pluralisme au sein de cette instance créée en 2'003…Suite

L’assistant Venir au Canada connaît un immense succès. Aussi, Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) lance aujourd’hui un nouvel outil à l’intention des partenaires, des fournisseurs de services et des missions partout dans le monde.

Le nouveau gadget logiciel « Quoi de neuf à CIC » permet aux utilisateurs d’ajouter une application présentant le contenu du site Web de CIC sur leur propre site Web, leur blogue ou leur page personnelle de réseau social. Les personnes qui s’intéressent aux questions d’immigration ou qui œuvrent dans ce domaine peuvent se tenir informées grâce aux mises à jour automatiques du Ministère.

« Quoi de neuf à CIC » offre un accès facile au fil de nouvelles, ainsi que des outils et des renseignements populaires comme le tutoriel « Venir au Canada », des conseils sur la façon d’éviter les consultants en immigration véreux et une carte interactive des services offerts aux immigrants.

Pour de plus amples renseignements ou pour ajouter le gadget logiciel à votre site, allez à : www.cic.gc.ca/francais/gadget/index.asp.

25/1/2012

Source : Site du gouvernement du Canada

Le problème, c'est cette BMW noire de 1997. Moncef Ghezal l'a achetée après sept années passées à travailler en Italie. C'était son rêve. Mais il faut l'entretenir et il n'y arrive pas. "Je l'ai payée 1 000 euros, un bon prix pour un bijou pareil. Mais on me demande 700 euros de plus pour l'assurer pendant six mois. Et puis, il y a le contrôle technique, la vignette, l'essence de plus en plus chère. Je ne peux pas. Je n'arrive même pas à avoir ma propre voiture. L'Italie ne m'a rien donné". A peine cette phrase prononcée, Moncef Ghezal baisse les yeux. Avant de reprendre, gêné : "J'ai beaucoup d'amis italiens. Des gens bien, qui m'ont aidé. Quand je rentrerai en Tunisie, ils me manqueront."

Il a pris sa décision. La comparaison avec ceux qui sont restés est devenue trop difficile. "A Hammamet, mes frères se sont mariés, ils ont fondé une famille et se font construire une maison. Moi, je n'ai rien fait de tout ça." Moncef Ghezal est sur le point de jeter l'éponge, alors même qu'il vient d'obtenir son premier permis de séjour et peut enfin toucher un salaire de 1 260 euros par mois. Pour quelqu'un qui travaille dans les champs fertiles de la Sicile, ce ne doit pas être facile de se dire qu'on n'arrive à rien semer. Aucune graine d'avenir. La Tunisie est toujours devant lui, à l'horizon, de l'autre côté de la mer. Il travaille dans la campagne de Cassibile, à l'extrême sud de l'Italie. Il est ouvrier agricole chez un gros producteur de tomates cultivées en serre. Nous le rencontrons durant sa pause déjeuner. Un sandwich au thon dans un sachet en plastique. Il porte un pantalon militaire et une casquette de la Juventus. "J'ai toujours aimé le foot italien. C'est aussi pour ça que j'étais content de venir ici."

A Hammamet aussi, il était paysan. Il a appris le métier auprès de son père Jilani. Chaque jour, il voyait arriver des camions de France et d'Allemagne, qui repartaient chargés de dattes. En juillet 2005, il s'est caché dans l'un de ces camions, parmi les fruits de son pays. "Je n'ai emporté qu'une bouteille d'eau sucrée. Pendant le voyage, je n'ai pas fait pipi une seule fois." Le camion a débarqué au port de Gênes. Moncef Ghezal est descendu dans une station service dans les environs de Brescia. "Je me souviens très bien de ma première nuit en Italie. Caché dans un champ de maïs, dévoré par les moustiques." Il n'est resté dans le nord que 24 jours. Ensuite, il a travaillé dans les Pouilles pour 3,50 euros de l'heure. Là, il a fait la connaissance de sa fiancée, Elena, une roumaine qui a émigré pour travailler comme aide à domicile. Ensemble, ils ont décidé de partir en Sicile. "Artichauts, courgettes, oranges, pommes de terre, tomates. J'ai cueilli de tout."

Il y a neuf mois, après des années de travail au noir, Moncef Ghezal a décroché son premier contrat régulier. Mais le germe du doute avait déjà entamé sa résolution. "J'ai beaucoup souffert au moment de la mort de mon père. Je n'avais pas de papiers en règle, je n'ai donc pas pu me rendre à son enterrement. Ni non plus au mariage de ma sœur Mnufida." Des photos de sa famille trônent sur la table de nuit. Moncef Ghezal habite un appartement dans le centre d'Ispica, un petit village sur la colline. Il paie 300 euros de loyer par mois. Chaque matin, il part travailler à Cassibile à bord d'une vieille Fiat Punto qu'il partage, tout comme les frais d'essence, avec un ami. Le reste de sa vie italienne, il le raconte ainsi : "Le samedi, je joue dans les buts dans une équipe de maghrébins. Une fois par semaine, je vais manger une pizza avec Elena. A la maison, nous avons un caniche, un chat et sept perroquets." Alors qu'il parle, la parabole diffuse la chaîne nationale tunisienne. "Pendant que j'étais là, exploité et sans papiers, dans mon pays ils ont fait la révolution. La Tunisie s'est améliorée, l'Italie, elle, s'est enfoncée dans la crise." Les écarts se sont réduits. "Mon frère gagne la moitié de ce que je gagne. Mais, lui, il élève deux enfants…" Un sujet qui le travaille sérieusement. "Elena est une femme vraiment très bien, mais elle a 50 ans. Elle me dit que je dois rentrer chez moi et me marier. Car moi j'en ai 31 et je commence à baisser."

En 2011, les demandes d'aide au retour volontaire ont doublé en Italie : 374 émigrés ont obtenu un billet de retour financé par des fonds européens. Ce chiffre, cependant, reste bien en deçà des retours réels, puisque seuls les étrangers détenteurs d'un permis de séjour en règle peuvent en faire la demande. Beaucoup rentrent chez eux écrasés par un sentiment d'échec. Ce ne sera pas le cas de Moncef Ghezal, cueilleur de tomates. En août, il roulera dans les rues d'Hammamet à bord de sa vieille BMW. Il a fait tout ce qu'il a pu. C'est l'Italie qui a perdu.

Niccolò Zancan (La Stampa), traduit de l’italien par Régine Cavallaro

Source : Le Monde

En 2011, les Européens ont beaucoup parlé du Printemps arabe et de ses conquêtes pour les droits de l'homme. Oui mais, note l'ONG Human Rights Watch, l'Europe ferait mieux de balayer devant sa porte. L'année dernière, c'est chez elle qu'ils ont reculé. Etat des lieux de l'autre crise européenne.

Une crise peut en cacher une autre. Pendant que l’Europe économique part à vau-l’eau, les citoyens européens encaissent les lourds tributs d’une autre crise, plus silencieuse, mais tout aussi violente. Celle des droits humains. Dans son rapport annuel, l’ONG Human Rights Watch s’alarme d’une Europe moins démocratique en 2011, et d’un recul des droits humains éclipsé par le Printemps arabe.

Au-delà des belles paroles [sur le Printemps arabe], les droits humains en Europe sont en réalité bien mal en point. Une nouvelle idée chemine, celle selon laquelle:

Les droits des minorités "problématiques" devraient être infirmés dans l’intérêt général

Les politiciens élus qui mènent ce genre de politiques agissent en toute légitimité démocratique",

écrit Benjamin Ward, directeur adjoint de la division Europe et Asie centrale, dans un essai joint au rapport [PDF]. Plus précisément, HRW cible trois thématiques responsables de la crise des droits humains en Europe en 2011 :

Les discriminations et l’intolérance à l’encontre des minorités, en particulier contre les Roms

Les migrations et l’asile, et l'accueil réservé aux migrants de Tunisie et de Libye

Les politiques antiterroristes et leurs atteintes au droit

Le rapport de l’ONG retient 9 pays européens -parmi lesquels la France, l'Italie ou l’Allemagne-, où les droits humains ont reculé dans l’une ou l’autre des trois catégories l’année dernière.

1. DISCRIMINATIONS ET INTOLÉRANCE CONTRE LES MINORITÉS

Les Roms, bouc émissaire de l’Europe en 2011 : Grèce, Italie et Hongrie

La Grèce est épinglée sur la "discrimination systémique dans les domaines du logement et de l'éducation" à l’encontre des Roms. Les jeunes sont particulièrement visés par une "ségrégation à l’école", qui a d’ailleurs fait l’objet d’une plainte collective menée par 140 familles et jugée recevable par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).

HRW note par ailleurs que la violence raciste représente un "problème grave", en particulier à Athènes, marquée par des attaques contre la communauté pakistanaise, et des raids de militants d’extrême droite dans les quartiers d’immigrants. L’un d’eux avait fait 25 blessés en mai 2011, parfois à coups de couteau.

La communauté rom a aussi souffert en Italie, et, encore une fois, les enfants sont les premières victimes. L’ONG liste les domaines où la discrimination y est critique : santé, éducation, conditions de vie, etc. Les enfants roms sont également surreprésentés dans le système italien de justice pour mineurs.

Même constat en Hongrie, où les Roms subissent "harcèlement et menaces de la part de milices d'autodéfense dans les régions rurales". En avril, rappelle HRW, la Croix-Rouge hongroise avait dû évacuer 277 Roms d'un campement menacé par un groupe d'autodéfense anti-Roms.

Autres discriminations ciblées : Constitution hongroise, avortement en Pologne, et manifestants espagnols

La Hongrie de Viktor Orban, mauvaise élève de l’année, concourt dans plusieurs catégories. HRW critique ainsi sur la nouvelle Constitution, entrée en vigueur en janvier 2012. Le texte, rédigé par le Fidesz, le parti au pouvoir, porte en lui "des provisions discriminatoires à l'encontre des femmes; des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) ; et des personnes handicapées". La presse n’est pas épargnée : la nouvelle loi hongroise en la matière est "une atteinte à la liberté d'expression", souligne le rapport.

En Pologne, ce sont les droits des femmes qui ont pris un coup. Le pays, doté de "l'une des législations sur l'avortement les plus restrictives d'Europe", a d’ailleurs été rappelé à l’ordre en 2011 par la CEDH. Celle-ci a estimé que "le refus d'accès à un avortement légal équivalait à une violation de l'interdiction des traitements cruels et inhumains". La Pologne a failli adopter une loi interdisant totalement l’avortement, en août, rappelle HRW.

En Espagne, la réforme de la loi de 2010 sur l’avortement est pour bientôt, et risque de suivre la même pente. Le gouvernement l’a annoncé le 25 janvier 2012 : les mineures devront désormais avoir l’accord de leur père pour avorter. 2011, ce fut aussi l'année des manifestations en Espagne. HRW y déplore les violences policières caractérisées à l’encontre des manifestants, lors des mobilisations contre les mesures d’austérité.

2. LES MIGRANTS ET L'ASILE : LA FORTERESSE EUROPE

C’est la crise la plus aiguë en matière de droits humains en Europe, selon HRW.

L’intolérance envers les migrants en Europe est omniprésente. D’après un sondage réalisé en 2010, la majorité des habitants de huit États de l’UE trouvent les immigrants trop nombreux, la moitié des répondants ayant le même avis concernant les musulmans".

La crise migratoire suscitée par le conflit en Libye et l’exode des Tunisiens en 2011 a montré l’incurie des gouvernements des pays européens face à cette question. Le dispositif de répression réservé aux migrants s’est renforcé en France, en Hongrie ou aux Pays-Bas.

Concernant la France, HRW attaque la loi sur l’immigration, adoptée en juin, qui "a affaibli les droits des migrants et des demandeurs d'asile". Comment ? En élargissant l'utilisation des zones de transit (où les migrants ont moins de droits et sont plus aisément expulsables) et en allongeant la période maximale de détention avant expulsion (à 45 jours).

En Hongrie, une loi de décembre 2010 prévoit désormais une période maximale de 12 mois d’enfermement pour les migrants, et une détention prolongée pour les demandeurs d’asile.

Le gouvernement des Pays-Bas a quant à lui pris la décision de faire payer aux demandeurs d’asile déboutés de financer "la totalité du coût de leur rapatriement forcé", tout en limitant le droit d’appel suspensif. Et HRW de déplorer l’acquittement en juin de Geert Wilders, chef du parti de la Liberté, accusé "d’incitation à la discrimination contre les musulmans, les immigrants non occidentaux et les Marocains".

La Grèce demeure quant à elle encore et toujours décriée par HRW pour les conditions de vie des migrants sur son sol, qui n'ont pas progressées en 2011.

3. LOIS ANTITERRORISTES VS. DROITS HUMAINS

L’Allemagne et le Royaume-Uni abusent de l'antiterrorisme

La première a reconduit pour 4 ans son dispositif antiterroriste, accusé par HRW "d’exercer des surveillances et de recueillir des données sur une large échelle".

Outre-manche, le Parlement planche sur 4 nouvelles lois antiterroristes. L’une d’elles prévoit de réduire de 28 à 14 jours la garde à vue dans les affaires de terrorisme… mais instaurerait une possibilité de renouveler la garde à vue pour 28 nouveaux jours "en cas d’urgence".

Et l’UE dans tout ça ?

Benjamin Ward, de la division Europe de HRW, estime que seules la CEDH et la Commission européenne sont en mesure d'influencer les Etats. Retenant deux exemples - l’expulsion de Roms par la France lors de l’été 2010 et la loi sur les médias en Hongrie - il constate cependant que "dans les deux cas, des mesures de coercition ont été prises par la Commission, pour ensuite être révoquées ou mises en suspens sans que les facteurs déclenchants aient été correctement traités". Et de conclure :

Si la Commission ne fait pas preuve de davantage de courage, la pente descendante en matière de droits au sein de l’UE semble devoir se poursuivre".

25.01.2012 | 19:10, Benjamin Leclercq

Source : Myeurope

Hayat Saidi expose ses œuvres jusqu'au 30 janvier à la fameuse Biennale de Rome. Une consécration pour cette artiste autodidacte, férue de la lumière et de la couleur…Suite

Said Ben A mar, un franco-marocain de 26 ans s'apprête à faire l'aventure de sa vie : la traversée de l'Atlantique pour relier Dakar à Cayenne (Guyane) à l 'aviron, à la force des bras, sans escale, sans assistance et en solitaire…Suite

L'Hôpital My Abdellah à Mohammedia a reçu mardi un lot de matériel médical offert par la mairie de Dreux en France.

Le lot se compose de 42 chaises roulantes, 24 sommiers hospitaliers, 30 couvertures ainsi que 28 consignes pour le rangement des médicaments.

Ce don s'inscrit dans le cadre de l'accord de coopération et de jumelage conclu le 4 décembre 2010 entre les mairies de Mohammedia et de Dreux, a indiqué Saïd Bahlaoui, membre du conseil de la ville de Mohammedia, chargé de la communication, assurant que le conseil compte multiplier de telles actions en faveur de cet établissement hospitalier.

Un engagement salué par le Directeur de l'Hôpital My Abdellah qui s'est félicité de ce don qui vient à point nommé, d'autant que l'hôpital enregistre des carences en la matière, espérant que ce partenariat dure et englobe d'autres domaines comme la radiologie qui devrait être numérisée.

Il a aussi déploré le fait que l'unique hôpital dans la ville ne dispose que d'une seule ambulance et d'une morgue trop petite pour répondre aux besoins actuels.

Visiblement sensible à toutes ses attentes, le Président de l'Association Marocaine Interculturelle et Sportive à Dreux (AMIS), Mohamed Chekradi, a fait état de sa disposition de réunir toutes les volontés des marocains résidant dans cette ville pour participer encore à des actions de coopération en faveur de la ville de Mohammedia et de l'hôpital en particulier.

Le président de cette association, qui a œuvré pour l'acheminement de ce don, a aussi fait part de son intention d'œuvrer pour la création d'une association regroupant les Marocains originaires de Mohammedia résidant à Dreux qui représentent 5000 personnes sur les 32.000 habitants de cette ville située dans le Département d'Eure-et-Loir et la région du centre.

24/01/2012

Source : MAP

Le Maroc participe durant le premier semestre 2012 au premier festival euro-arabe du cinéma et du journalisme qui se tiendra dans la capitale espagnole Madrid, apprend-on lundi auprès des organisateurs.

Organisé sous le thème " Cinéma et journalisme: Rapprochement entre les deux rives", le festival est une initiative conjointe de la fédération des associations des journalistes d'Espagne (FAPE) et l'association des journalistes et écrivains arabes en Espagne pour contribuer au rapprochement entre l'Occident et le Monde arabe à travers le cinéma, la culture et les Médias.

Le festival, qui combine projections cinématographiques et conférences thématiques animées par des diplomates arabes accrédités en Espagne, des experts du monde arabe ainsi que des journalistes espagnols et arabes, est organisé en collaboration avec la Fondation Araguaney-puente de culturas.

Au total sept films documentaires de cinq pays, deux du Maghreb (le Maroc et la Tunisie) et trois du Proche Orient (Egypte, Palestine et Irak) seront projetés du 26 janvier au 14 juin prochain, un jeudi de chaque mois, à l'auditorium du centre international de la presse de Madrid.

Les films retenus racontent le printemps arabe en Egypte et en Tunisie avec les documentaires "Plus jamais peur" du tunisien Mourad Ben Cheikh, et "Erhal: journal de la place Tahrir", le conflit Israélo-palestinien "Cette terre est mienne", "Hébron" et "la petite ville de Bethléem", la réalité de la population émigrante avec le documentaire "Al Madina", des inégalités des opportunités avec le documentaire "Khalid" et enfin de la mort de journalistes en Irak "Caméras contre armes".

Le Maroc est représenté à ce festival par deux documentaires "Al Madina" qui raconte, durant 14 minutes, le retour d'un immigré marocain à son pays d'origine après neuf ans passé en Espagne et "Khalid", une parabole sur le passage à l'âge adulte et l'inégalité des chances dans le monde à travers l'histoire de Khalid un enfant de Marrakech devenu adulte trop tôt et obligé de gagner son pain quotidien comme distributeur d'œufs. 23/01/2012

Source : MAP

Le ministre libyen de l'Intérieur, Fawzi Abdelali, a affirmé mardi que la Libye ne serait pas le garde-frontière de l'Europe, faisant état "de problèmes énormes" en raison de l'affluence de milliers d'immigrants clandestins.

 

"La Libye a besoin de beaucoup de moyens pour contrôler (l'immigration). La Libye ne sera pas le garde-frontière de l'Europe. Même si elle le voulait, elle ne le pourrait pas", a-t-il dit au cours d'une conférence de presse.

 

Le ministre a appelé l'Europe et les pays voisins à l'aide pour faire face aux flux d'immigrés.

 

M. Abdelali a notamment demandé de l'aide pour réhabiliter 19 centres de rétention et pour un système de surveillance des frontières.
L'ancien régime du colonel Mouammar Kadhafi, qui utilisait l'immigration comme moyen de pression sur l'Occident, affirmait aussi que la Libye ne pourrait être le garde-frontière de l'Europe.

 

Il y a un an, il avait réclamé à nouveau cinq milliards d'euros par an à l'UE pour la stopper.

 

Depuis plusieurs années, la Libye est une destination et un pays de transit vers les côtes européennes pour des centaines de milliers d'immigrants africains.

 

24/01/2012
Source : AFPF

 

 

Immigration: la Libye ne sera pas le garde-frontière de l'Europe (ministre)

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