dimanche 7 juillet 2024 20:15

Après deux années consécutives de recul, les transferts des MRE se sont redressés en 2010 pour marquer un accroissement de 7,8%, soit un encours de 54,1 milliards de dirhams…Suite

Les Marocains résidents à l'étranger continuent de garder des liens très forts avec leur pays d'origine…Suite

Répondant à une demande de plus en plus forte de la communauté MRE qui tend à la préservation de l'identité nationale de ses nouvelles générations, les Universités d'été assurent le renforcement des liens des jeunes Marocains du monde avec leur mère patrie…Suite

Pour Mohamed Ameur la Constitution est porteuse de garanties et d’acquis substantiels en faveur des Marocains résidant à l'étranger, en ce qu'il procède d'une démarche ouverte et rationnelle qui aborde les questions de l'immigration…Suite

Dans le domaine culturel, plusieurs réalisations ont été accomplies par le ministère chargé de la Communauté des MRE entre 2008 et 2011, notamment la création de centres culturels dans les pays d'accueil…Suite

A Singapour, la législation stricte sur l'immigration enrichit les sociétés de rapatriement, chargées de retrouver et renvoyer chez eux les travailleurs étrangers dont le visa a expiré. Mais leurs méthodes suscitent les critiques des groupes de défense des immigrés.

V. Balakrishnan a placé son bras autour des épaules de Mohammad Abdul Mannan et le guide, tel un bon copain, vers la sortie de la station de métro. Mais soudain, le jeune Bangladeshi se libère de cette étreinte, lâche son sac, et fuit en courant, perdant ses tongs dans la course.

Balakrishnan travaille pour UTR Services, une société à laquelle ont recours les entreprises pour retrouver et amener à l'aéroport leurs employés étrangers dont les visas arrivent à expiration.

La législation de Singapour tient pour responsables les employeurs qui doivent s'assurer du rapatriement de leurs employés étrangers qui n'ont plus de visa.

Singapour - cinq millions d'habitants - emploie 900.000 "travailleurs invités". Ils occupent le plus souvent les emplois dédaignés par les Singapouriens et viennent notamment de pays pauvres d'Asie.

Balakrishnan et son partenaire avaient mis cinq jours à retrouver la trace de Mohammad, qui s'était caché dans une zone forestière près de la frontière avec la Malaisie. Ils l'ont perdu au dernier moment.

Les firmes de rapatriement sont payées 250 dollars de Singapour (146 euros) par affaire, mais elles sont critiquées par les groupes de défense des droits de l'Homme qui les accusent de maltraiter les migrants.

"Les sociétés de rapatriement utilisent la force, la violence et enferment les travailleurs contre leur gré" avant qu'ils soient mis dans un avion, affirme Jolovan Wham, directeur de l'Organisation humanitaire des migrations économiques (HOME).

"Les travailleurs sont arrêtés et enfermés dans les locaux des sociétés contre leur volonté. C'est du kidnapping et de l'enfermement illégal, c'est contre le code pénal", déclare M. Wham.

Selon lui, les employés de ces sociétés de rapatriement veillent à ne pas laisser de traces visibles de violence sur les personnes arrêtées.

Un rapport du département d'Etat américain, appelé "Le trafic des personnes", mentionnait en juin des abus présumés, mais Singapour a rejeté la plupart des accusations, affirmant que cette étude était "truffée d'erreurs".

Le directeur de UTR Services, J. Ravi, nie que ses employés aient recours à la force.

Selon lui, 85% des 2.000 travailleurs étrangers rapatriés chaque année via sa société le sont volontairement.

Il admet cependant que l'usage de "loger" les travailleurs dans les locaux de l'entreprise avant qu'ils prennent l'avion, et l'interdiction de sortir non accompagnés, est "un peu controversé". Il souhaite abolir ces pratiques, dit-il à l'AFP.

"La loi est très claire. L'employeur a le droit de mettre fin à un contrat (...). Vous mettez fin au contrat, je renvoie pour vous le travailleur chez lui", explique-t-il.

Invité à visiter les locaux d'UTR Services, le journaliste de l'AFP n'a vu que quatre hommes originaires d'Asie du Sud-est regardant un film de Bollywood, dans une pièce équipée de la climatisation. Ils étaient sur le point d'être renvoyés dans leur pays.

Un responsable du ministère de l'Intérieur assure n'avoir reçu en 2010 que deux plaintes déposées par des travailleurs pour enfermement par des sociétés de rapatriements.

Mais selon Jolovan Wham, de HOME, les rapatriements forcés sont quotidiens. "Les travailleurs migrants sont perçus comme un problème social et de potentiels immigrants illégaux. Les autorités sont contentes de déléguer cette tâche aux sociétés de rapatriements", déclare-t-il.

3/8/2011

Source : AFP

Encore récemment, 25 migrants sont morts asphyxiés dans la cale du bateau qui les conduisait en Italie. Ce nouvel épisode du drame qui se joue depuis des décennies au sud de l’Europe fait partie d'une stratégie de dissuasion mise en place pour lutter contre l’immigration, estime un éditorialiste allemand.

La mer Méditerranée est un cimetière. On y dénombre déjà 1 820 morts depuis le début de l’année : des réfugiés qui avaient pris le bateau pour l’Europe. Ils sont morts de soif au-dessus des flots, se sont noyés en haute mer ou au large de Lampedusa, victimes d’une politique glaçante des pays européens envers les réfugiés politiques.

L’île de Lampedusa est comme un radeau de sauvetage pour les réfugiés qui traversent la mer Méditerranée. Rares sont ceux qui l’atteignent mais ceux qui y parviennent ne s’en trouvent pas mieux puisqu’ils n’y restent pas. La plupart sont immédiatement renvoyés là d’où ils viennent.

La politique de rapatriement est sans doute ce qui fonctionne le mieux dans la politique européenne envers les réfugiés. Quand ils peuvent reconduire les anciens accords avec les nouveaux gouvernements d'Afrique du Nord, les ministres européens de l’Intérieur et des Affaires étrangères sont ravis. "Loin des yeux, loin du cœur", telle est la maxime de ces accords de reconduite.

On dépense beaucoup d’argent pour faire arriver le droit d’asile dans les pays d’où partent les réfugiés, et l’on ne s’intéresse guère au sort de ceux qui se retrouvent ainsi laissés-pour-compte. Nous nous en lavons les mains, comme Ponce Pilate.

L'Europe protège ses frontières, pas les réfugiés

L’Europe protège ses frontières mais pas les réfugiés. Ces morts sont victimes de non-assistance à personne en danger. Vingt-cinq jeunes hommes viennent de mourir étouffés par des gaz d’échappement dans la cale d’un bateau qui devait les emmener de Libye en Italie. Les morts de réfugiés sont devenues une routine inquiétante. On en parle comme de destins auxquels on ne pourrait rien changer. L'Europe prend le sort de ces réfugiés en mer Méditerranée – que les Romains appelaient Mare Nostrum – comme une fatalité de crainte d’en attirer davantage en leur prodiguant de l’aide. L’assistance serait comme une incitation à l’exil.

Voilà pourquoi aucun bateau de secours maritime ne vient en aide aux migrants, et pourquoi il n’existe aucun programme européen d’aide et d’accueil aux réfugiés. La mort de ces réfugiés fait partie, qu'on le veuille ou non, de la stratégie de dissuasion mise en place par l’Europe.

Frontex, l'agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures, est chargée d’intercepter les réfugiés, pas de les aider. La multiplication des contrôles de l’agence dans les airs et sur terre oblige les réfugiés à prendre toujours plus de risques. Le texte des conventions de Genève sur les réfugiés, vieux de 60 ans, est fragile. L'engagement de l’Union européenne à constituer un espace de libertés, de droit et de sécurité ne vaut que pour les citoyens européens.

Un nouveau rideau de fer

Lorsque l’association allemande d’aide aux réfugiés, Pro Asyl, fut fondée il y a 25 ans, la plupart des migrants venaient d’Europe de l’Est. Fuyant les dictatures socialistes ou la guerre dans l’ancienne Yougoslavie, ils demandaient asile en Allemagne. L’arrivée de ces réfugiés était le signe annonciateur de la chute du bloc soviétique, explique Jürgen Micksch, président de Pro Asyl. Il en va de même pour les réfugiés actuels. Ces candidats à l’exil sont le signe avant-coureur de bouleversements politiques, sociaux et culturels dans les pays du sud de la Méditerranée. Mais les pays européens continuent de se comporter de la même manière avec ces Etats, aussi bien pendant qu’après les bouleversements.

De premières négociations ont été menées avec les insurgés afin de les inciter à signer des accords de rapatriement. Est-ce là le plus urgent pour les démocraties européennes ? Est-ce là l’image que le printemps arabe devra retenir de l’UE : la démocratie européenne comme grande organisation exclusive et se suffisant à elle-même ?

Les bateaux de réfugiés aujourd’hui quotidiens en Méditerranée ont fait leur apparition il y a vingt ans exactement : en août 1991, les premiers réfugiés albanais arrivaient par bateau dans le sud de l’Italie. Pourchassés par les soldats dans les rues de Bari, ils étaient enfermés dans des stades où ils ne recevaient ni à boire ni à manger, pas même les femmes et les enfants. C’était la panique. Les soldats devaient patrouiller en mer Adriatique pour intercepter des réfugiés encore dans l’eau. A l’époque, cela passait pour une absurdité. Aujourd’hui, c’est devenu une stratégie européenne.

L’Europe doit arrêter d’essayer de construire un nouveau rideau de fer. Elle doit de nouveau protéger les persécutés et offrir une chance aux immigrés. L’Europe sans humanité n’est plus l’Europe.

3/8/2011

Source : Presse Europe

La rediffusion dimanche 31 juillet sur Canal + d’une enquête sur l’explosion du marché du halal et ses dérives a provoqué l’indignation dans la communauté musulmane. Huit élus municipaux d’origine musulmane réclament une enquête parlementaire.

Que représente le marché du halal ?

Le marché du halal a représenté 5,5 milliards d’euros en 2010. La forte accélération de la croissance de ce marché amorcée en 2009 continue. Le nombre d’acheteurs se stabilise mais ils consomment des produits plus diversifiés, comme des saucisses de poulet ou encore du foie gras halal. La sociologue Florence Bergeaud-Blackler, chercheure associée à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (Iremam) à l’Université de Provence, explique notamment ce récent intérêt par un très fort attachement à la consommation halal chez les 18-25 ans, pour qui « l’alimentation est une pratique religieuse relativement aisée, qui constitue un signe extérieur d’islamité très valorisé dans la communauté ».

Le dynamique marché du halal n’a pas tardé à attirer la grande distribution qui s’est lancée depuis une dizaine d’années. Ainsi, en 2010, les grandes et moyennes surfaces ont réalisé 130,1 millions d'euros de chiffre d’affaires sur ces produits, soit 0,2 % du marché alimentaire, selon le cabinet Nielsen. Les commerces de quartier et les supérettes spécialisées continuent toutefois de concentrer l’essentiel des recettes.

Pourquoi les organismes certificateurs sont-ils mis en cause ?

Les méthodes des organismes certificateurs sont au cœur d’une polémique. En janvier 2011, l’affaire des saucisses Herta certifiées halal mais dans lesquelles furent retrouvées des traces de porc avait gravement mis en cause le sérieux des acteurs du marché.

Parmi la cinquantaine d’organismes certificateurs qui existent, les plus importants sont les partenaires des Mosquées de Paris, d’Evry et de Lyon. Leur rôle : certifier les produits halal après contrôle du respect du rituel musulman. Mais d’après le reportage de Canal + [2] Halal, les dessous du business , certains de ces organismes n’ont pas de contrôleur et n’assurent aucune vérification avant d’accorder l’étiquette halal. Mis en cause dans l’enquête de Canal +, l’organisme partenaire de la Mosquée de Paris, la Société française de contrôle de viande halal ( SFCVH), refuse de répondre sur ce point.

D’après Fourat Alani, journaliste, co-réalisateur de l’enquête, la présence de contrôleurs de l’abattoir entraînerait une augmentation de 20 % des prix des produits à la production. C’est pourquoi certaines entreprises optent pour des organismes certificateurs « plus souples » qui leur coûtent moins cher.

« Tout le monde peut devenir organisme certificateur halal. Il n’y a aucune loi qui encadre l’utilisation du mot », explique Fourat Alani.  « Dans certains cas c’est envoi d’estampille contre envoi de chèque, et ça ne va pas plus loin. C’est l’impunité totale », tempête l’animateur du blog Al-Kanz, Fateh Kimouche, interrogé par La Croix .

La majorité des organismes refusent de communiquer les montants des contrats qui s’établissent entre les entreprises et les organismes certificateurs. Seule l’organisme certificateur partenaire de la Grande mosquée de Lyon a indiqué avoir empoché un million d’euros provenant de la délivrance de son certificat à diverses entreprises.

Comment pourrait-on réglementer le halal ?

Pour Fourat Alani, la réglementation du marché passerait par la définition d’une « norme halal unique ». Le Conseil français du culte musulman a déjà établi une charte proposant une définition commune du halal, mais elle n’a pas encore été adoptée par tous.

Pour Florence Bergeaud-Blackler, il faut organiser une traçabilité du produit halal depuis la ferme jusqu’à la table. « Ce qui ne simplifie pas les choses, c’est qu’il n’y a pas de consensus sur une définition agroalimentaire du halal », décrypte-elle.

Lundi 1er août, huit élus municipaux d’origine musulmane ont demandé la mise en place une commission d’enquête parlementaire « pour faire toute la lumière sur le marché du halal dont certaines pratiques commerciales peuvent s’apparenter à de l’escroquerie publique, faute d’une législation claire et précise ».

3/8/2011

Source : La Croix

Le gouvernement Harper compte révoquer la citoyenneté canadienne de 1800 étrangers d'origine qui, d'expliquer le ministre Jason Kenney, de l'Immigration, auraient obtenu ce statut frauduleusement. De concert avec son collègue Vic Toews, de la Sécurité publique, l'un des plus à droite du cabinet conservateur, M. Kenney a aussi divulgué les noms de 30 présumés criminels de guerre qui se cacheraient au Canada, en publiant les photos et appelant les Canadiens à les dénoncer s'ils les repèrent. La collaboration des gens aurait déjà permis d'en intercepter cinq.

Les fraudeurs, aidés par des consultants peu scrupuleux, ne résident pas tous au pays, de préciser le ministre Kenney. Ce qu'ils veulent, à travers notre citoyenneté qui leur coûte souvent une fortune, c'est profiter de nos systèmes publics et gratuits de santé et d'éducation. De son côté, M. Toews souligne qu'on refuse chaque année l'entrée au pays à quelque 300 personnes pour violation de divers droits et que le fédéral pourrait ajouter d'autres noms à la liste publiée.

Bien sûr qu'on ne peut accepter que des étrangers achètent la citoyenneté canadienne en passant par des tiers aux manœuvres obscures et que des criminels de guerre se réfugient chez nous. Mais encore faut-il être sûr que les personnes qu'on est sur le point de priver de la citoyenneté canadienne et de renvoyer chez elles l'ont obtenue frauduleusement, que les enquêtes aient été menées correctement, que les citoyens visés ne soient pas victimes de préjugés ou discutables stratégies, qu'on ne retourne pas d'honnêtes gens qui travaillent, respectent les lois et représentent un plus pour notre société.

Quant aux criminels de guerre, a-t-on la preuve qu'ils en sont vraiment? Des accusations ont-elles été portées contre eux? Lesquelles et par qui? Comment seront-ils traités? Quand seront-ils traduits en justice? Ne leur porte-t-on pas préjudice en publiant à ce moment-ci leurs noms et photos? Pourquoi le Canada, qui en a le pouvoir, ne les traduirait-il pas en justice ici même? Parce qu'il faudrait alors en prouver la faute hors de tout doute raisonnable alors que, par le biais de l'immigration, on peut les expulser sans justification publique? Pourquoi, si on doit les livrer, ne serait-ce pas à partir de plaintes d'un tribunal international?

Ces questions sont d'autant plus justifiées que de nombreux pays ne font que peu de cas des droits humains, dont ceux au respect et à la dignité et, en cas d'arrestation, à une véritable défense. On n'y tient en maints cas que des simulacres de procès, qui ne servent assez souvent que des intérêts politiques ou relèvent du lynchage populaire. Et quand ça ne traîne pas, c'est pour le moins expéditif. On en a de beaux exemples avec ce qui se passe en Iran, Irak, Égypte, Tunisie, Syrie, Libye, etc. Des pays où les criminels de guerre ne sont pas les mêmes et dont les crimes sont allégés ou aggravés selon le côté où l'on campe.

On ne peut ici affirmer ici que le cabinet Harper et ses mandataires sont à tous égards dans le champ avec leur lutte contre l'immigration illégale et leur chasse aux criminels de guerre. Mais à vouloir ratisser aussi large et rapidement qu'ils sont en train de le faire, il est loin d'être sûr, avec l'idéologie de droite qui les anime, que les droits de ceux et celles qu'ils visent sont bien respectés, que les accusateurs sont dignes de confiance, que les dénonciateurs mesurent la portée de leurs gestes et les dangers qu'ils font courir à ceux qu'ils identifient aux policiers.

La chasse amorcée et les resserrements de toutes sortes annoncés, doublés d'un appel à la délation en plus, transforment graduellement le Canada en état policier. Même si le premier ministre et son ministre des Affaires étrangères affirment défendre les droits humains. Leur discours n'a pas la résonance et la crédibilité de jadis sur la scène internationale. Bref, le Canada n'est plus le modèle qu'il était.

2/8/2011

Source : Cyberpresse

Ira Imig est venue vivre en France parce qu'elle est "tombée amoureuse d'un Français qui ne voulait pas apprendre l'allemand". Il venait de trouver du travail à Montpellier et c'est tout naturellement qu'elle a quitté l'Allemagne pour s'installer ici. C'était il y a treize ans.

Depuis, Ira Imig est devenue française. Ou plutôt "binationale", comme on dit. La nationalité française, elle l'a acquise au prix "de beaucoup de paperasse" et d'un entretien destiné, entre autres, à évaluer son niveau de français – qu'elle maîtrise parfaitement. Elle en parle comme d'une simple formalité, à mille lieues des files d'attente interminables en préfecture, des rendez-vous vexatoires ou des décisions discrétionnaires. "Il y a deux types d'étrangers, ceux qui viennent des pays du Nord et les autres. C'est tout à fait par hasard que je suis née dans un pays qui est moins étranger", reconnaît-elle en fredonnant la chanson de Maxime Le Forestier Né quelque part.

Ira Imig peut désormais "voter et participer aux petites choses du quotidien". "Je savais que j'avais droit à la nationalité, car je rapportais de l'argent à l'Etat français", explique-t-elle. Depuis plusieurs années Ira dirige une agence de relations presse. "Enfin, une agence… L'agence c'est moi, moi et moi", tempère-t-elle. Au départ, elle proposait aux entreprises françaises d'assurer leurs relations avec la presse étrangère. Petit à petit, elles lui ont demandé de prendre en charge les relations avec la presse française. Un peu étonnée, elle s'y est pliée de bonne grâce et aujourd'hui son entreprise prospère.

Quand elle vivait en Allemagne, Ira Imig travaillait dans le mécénat culturel. Une activité qu'elle tente de lancer à Montpellier, mais de part et d'autre du Rhin les habitudes divergent. Pourtant ici la fiscalité encourage bien plus qu'ailleurs les entreprises à soutenir les projets culturels ou solidaires. Mais ça ne suffit pas : "En Allemagne comme dans d'autres pays du nord de l'Europe, on considère comme normal de soutenir l'intérêt général. Si le projet intègre le chef d'entreprise comme les employés, c'est un vrai atout pour la vie sociale et en dernier lieu un outil de communication." Les entreprises, peu nombreuses, qui franchissent le pas sont ravies, assure Ira Imig : celles-ci ont compris "qu'elles pouvaient vivre des choses beaucoup plus profondes qu'une déduction fiscale".

Si, en Allemagne, il est naturel que les budgets culturels soient complétés par des capitaux privés, Ira Imig a observé une méfiance en France face à ce type de financement. Elle avance une explication : peut-être est-ce parce qu'on se vante d'être une "exception culturelle" où l'Etat doit tout financer. Ou alors parce qu'on a tendance à appeler "patron" celui qui dirige comme s'"il n'était pas vraiment un homme comme les autres", ce qui ôterait toute velléité de jouer collectif.

La perception du mécénat figure en bonne place sur la liste des différences culturelles qu'elle pointe. Ira Imig rit en évoquant cette manie qu'ont les Français de "monter des dossiers" ou leurs repas interminables. Elle vante la "légèreté" des Fêtes de Bayonne, dont elle revient, se gausse du stéréotype de l'Allemand très ordonné : "Je pourrais être trois fois plus bordélique que les Français, ça ne se remarquerait pas", tant le cliché est ancré. "Avoir deux cultures, c'est génial", résume-t-elle en louant les nombreuses occasions qui lui ont permis de s'intégrer : "C'est sans doute parce que les gens d'ici sont particulièrement heureux."

Heureux, les Montpelliérains ? "La vie ici est extra quand on a du boulot", nuance-t-elle. C'est là que le bât blesse : "J'ai eu un choc en arrivant : j'ai appris que la précarité faisait partie intégrante de la vie professionnelle en France." Ira Imig connaît beaucoup de gens, Français et étrangers, repartis rapidement faute de travail. Et d'autres qui se sont adaptés "en prenant des petits boulots payés au smic malgré leur très bonne formation". Il faut prendre le risque de "s'engager dans une vie professionnelle qui ne dure pas".

Après avoir cherché du travail pendant un an, elle a été embauchée dans une "start-up qui est rapidement devenue une start-down". De cette entreprise qui a périclité, elle a conservé de solides relations amicales. Une chance, puisque ici il est "très facile de se faire des contacts superficiels, mais beaucoup plus dur de nouer des amitiés". Aujourd'hui, en traversant le centre-ville, elle rencontre sans arrêt des gens, des proches ou de simples connaissances. Au point qu'elle "a du mal à croire" que Montpellier est la huitième ville de France.

2/8/2011

Source : Le Monde

Manque de lits, explosion du nombre d'appels... Les salariés du 115 étaient en grève mardi. Maud Bigot, porte-parole de la coordination nationale des professionnels de l'urgence sociale a répondu à vos questions.

Fatal Facteur: pourquoi cette mobilisation en août, en pleine vacances? Pourquoi ne pas avoir attendu la rentrée? Y avait-il urgence à ce point?

Maud Bigot: Il y avait urgence à faire cette mobilisation car c'est maintenant que les choses se jouent sur le terrain. Les restrictions budgétaires ont été annoncées au mois de mai et c'est maintenant que les structures d'urgence ferment et que des places d'urgence sont supprimées. On ne pouvait donc pas attendre septembre pour témoigner de la dramatique réalité à laquelle nous nous sommes confrontons chaque jour sur le terrain.

Rouge-gorge : les budgets du 115 ont-il été plus réduits que pour le reste de l'hôpital?

Il ne s'agit pas d'opposer une population à une autre, les budgets de l'urgence sociale ont été diminués de manière drastique (moins 4 à 6% au niveau national). Il faut avoir en tête que l'hébergement est un droit. Le code de l'action sociale et des familles stipule que toute personne a accès immédiatement à un centre d'hébergement d'urgence. Il convient aussi d'avoir en tête que si l'Etat n'héberge pas une famille, il peut être condamné par le tribunal administratif. Aujourd'hui, on évalue à 33.000 le nombre de personnes qui dorment dehors chaque nuit.

Gigi: Quelle est la situation des SDF cet été?

Richard: Il paraît que la mortalité des sans-abri est plus élevée en été qu'en hiver. Est-ce vrai?

C'est vrai. On a l'impression que les gens décèdent plus l'hiver que l'été, mais les chiffres du collectif «Les morts de la rue» montrent que c'est l'inverse. Du coup, la coordination des professionnels de l'urgence sociale se positionne à l'encontre d'une gestion saisonnière de la question SDF, car c'est toute l'année que les personnes ont besoin d'un toit et de soins.

Coccinelle: Quelle est la situation dans les villes moyennes? Y a-t-il les mêmes problèmes qu'à Paris?

Oui, il y a aussi énormément de problèmes dans les villes moyennes. Pour citer deux exemples: à Lyon et Toulouse, 100 à 130 personnes sollicitent chaque jour le 115 sans obtenir de solution. Les chiffres ne représentent que la partie émergée de l'iceberg puisque des centaines et des centaines de personnes se découragent d'appeler le 115. A Lyon par exemple, le Samu social ne distribue que quatre places par jour.

Le problème c'est que les personnes qui ont une place dans les centres d'hébergement y restent tant qu'elles n'ont pas trouvé de solution. C'est la loi. C'est indispensable pour mettre en place l'accompagnement social nécessaire à la sortie du dispositif. Du coup, ça veut dire qu'à Lyon par exemple, il y a quatre sorties par jour, et donc quatre places qui se libèrent.

Tout le dispositif est bloqué, aggravé par la crise du logement. C'est valable surtout en région parisienne, mais aussi dans les grandes agglomérations. Dans le Rhône, par exemple, il y a 50.000 personnes en attente de logement social et le temps d'attente moyen, c'est 45 mois. Les sorties des dispositifs d'urgence sont bloquées par la crise du logement.

De ce fait, nous soutenons les efforts du gouvernement en matière de productions de logements. Mais la politique mise en place demeure insuffisante.

Travailleuse sociale: Que s'est-il passé au ministère?

Nous avons été reçus par des personnes du cabinet de Benoist Apparu (le secrétaire d'Etat au logement, ndlr). Lui-même n'a pas daigné nous recevoir: il a reçu des journalistes.

Cette rencontre s'est passée pour nous sous le signe de l'indécence et du mépris. Les personnes du cabinet ont pris note des revendications: nous demandions que le gouvernement revienne sur les restrictions budgétaires annoncées en mai, mais aucune réponse n'a été faite.

Nous allons envisager ce soir, avec les autres villes de France, les suites que nous allons donner à ce mouvement, car nous ne lâcherons rien. Nous sommes extrêmement en colère.

Seurel : n'y a-t-il pas, derrière la politique de tarissement du gouvernement, une manœuvre destinée à décourager les sans-abri qui sont sans papiers de rester en France?

Le gouvernement n'est pas clair sur la question de l'immigration et des sans-papiers. L'hébergement est un droit inconditionnel, il doit être accessible à tout individu, avec ou sans papiers. Le fait de supprimer des hébergements pose en effet très clairement la question du sort des personnes présentant un problème administratif. Ce qui est inquiétant, c'est le positionnement actuel de gouvernement de s'asseoir sur les lois de la République.

Bibiphoque : On parle beaucoup ces derniers jours du samu social, mais quelles sont les autres structures qui prennent en charge les sans-abri? Comment se coordonnent-elles?

Hormis le Samu social, qui est, en fonction des départements, composé d'équipes mobiles et/ou d'écoutants téléphoniques, il y a aussi des centres d'hébergement d'urgence proposant aux personnes un lit, de la nourriture, et pour certains, un accompagnement social. Celui-ci est inscrit lui aussi dans la loi. Il y a aussi des accueils de jour, en charge eux aussi de l'accompagnement des personnes dans leur projet d'insertion, et des structures de soins.

L'ensemble de ces professionnels se coordonne sur un territoire donné pour tenter d'accompagner au mieux des personnes pour lesquelles habiter nécessite de réapprendre à habiter et y reprendre goût. Je parle ici des personnes ayant connu la rue depuis de nombreuses années.

2/8/2011

Source : Libération

Entre le Maroc et ses MRE, c'est une longue histoire d'amour, de séduction, de fidélité, de soutien ... Aujourd'hui plus que jamais, le pays a besoin d’eux...Suite

Après le succès de « Number One », Zakia Tahiri co-signe avec Ahmed Bouchâala « Marh'ba », un téléfilm diffusé ce soir sur 2M à 22h20. Il dit la complexité humaine des préjugés enfouis dans l'inconscient  collectif, à travers le mariage d'une jeune Marocaine avec un immigré. Interview sans détours avec la réalisatrice

Depuis sa prise de fonction au sein de la direction technique nationale, Hassan Benabicha met son expérience au service des jeunes. Il était sur le banc de touche de l'équipe nationale junior, sacrée au championnat arabe junior au terme d'un parcours sans faute. Impressions et conclusions

Le nouvel édifice, qui a ouvert ses portes au premier jour du ramadan, a attiré près de 1500 habitants tout sourire…Suite

Le Groupe Accueil et Solidarité (GAS), à Villejuif, accompagne une centaine de femmes dans leur combat pour l'obtention du droit d'asile. Rencontre avec deux réfugiées.

Maria-Victorine, 37 ans, République démocratique du Congo, en France depuis 2009

"Quand Laurent-Désiré Kabila [NDLR:président de la République du Congo de 1997 à 2001] est arrivé au pouvoir, il a exigé que tous les anciens militaires de Mobutu [NDLR:président de 1965 à 1997] travaillent dans les camps. Un jour, la police est arrivée à la maison et ils ont enlevé mon père car il était proche de Mobutu. Avec d'autres, j'ai alors fondé une association pour faire la lumière sur sa disparition.

En raison de cette implication, j'ai été obligée de franchir la frontière pour prendre un avion à Brazzaville, en République du Congo. En arrivant à Paris, je me suis rendue directement à France Terre d'Asile. J'ai ainsi été hébergée dans un hôtel quelques mois. Puis, en mai 2010, on m'a redirigée vers le Centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA). En janvier 2011, ma demande de statut de réfugié a été rejetée par l'OFPRA qui a jugé mon dossier trop superficiel. J'ai eu un mois pour quitter le foyer, avec en poche un simple récipicé valable trois mois.

Malgré mon diplôme d'Etat en math-physiques, je n'ai pas le droit de travailler. Alors avec mon fils de 10 ans, on vit des Assedics et des Restos du cœur. Comme je n'ai pas de logement, je n'ai que le choix d'appeler le 115. S'il n'y a plus de place, je dors dehors avec mon fils. Mon problème de logement est ma seule préoccupation, j'y pense toute la journée. Ce n'est pas une vie pour mon fils qui est scolarisé dans le 94.

Ma dernière chance est en septembre. Avec le GAS (Groupe Accueil et Solidarité) on fait rouvrir le dossier de demande d'asile mais je risque d'être déboutée. Rentrer dans mon pays est trop risqué. Si au moins on pouvait me transférer vers un pays où les réfugiés sont mieux traités. Moi, je croyais que la France était une terre d'asile".

Aïcha, 24 ans, Guinée Conakry, en France depuis août 2010

"Ma mère est décédée quand j'avais 8 ans. Mon père s'est remarié. Avec ma belle-mère, je devais faire toutes les tâches ménagères et je n'avais pas le droit de manger. En Guinée, j'ai été victime de violences, de viols, d'excision et de prostitution forcée.

Un jour, un de mes clients m'a pris sous son aile. Mathieu m'a aidé à quitter mon pays. Sans lui, je n'aurais eu ni l'argent ni le visa nécessaire au départ. Il m'a accompagné au Sénégal pour prendre un avion en direction de Paris.

A mon arrivée en France, j'ai dormi dehors pendant deux semaines. Un soir, j'ai enfin croisé un homme qui parlait la langue Soussou [NDLR:langue d'Afrique de l'ouest]. Hallassan m'a hébergé chez lui et il m'a mis en contact avec un ami qui était suivi par le GAS. Là-bas, j'ai rencontré une famille guinéenne. Elle m'héberge mais comme la mère est décédée, je ne peux plus y rester et maintenant je ne sais plus où dormir.

Comme je ne peux pas travailler, je ne vis que de l'allocation temporaire d'attente du droit d'asile, 10 euros par jour. Elle ne dure que le temps de la procédure. Ma première demande d'asile a été rejetée par l'OFPRA car je n'apportais pas assez de détails dans mon récit. J'ai rencontré des difficultés à m'expliquer car quand je suis arrivée je ne parlais pas le français. J'ai suivi des cours de langue par le GAS qui m'accompagne également dans la réouverture de mon dossier. Si ma demande est de nouveau rejetée je n'aurais plus de solution et je ne peux pas rentrer chez moi. Les associations me donnent le courage d'aller au bout. Comme en Guinée j'ai vécu de nombreuses épreuves, je n'ai pas peur d'être ici".

2/8/2011

Source : Youphil

Le Groupe Accueil et Solidarité (GAS), à Villejuif, accompagne une centaine de femmes dans leur combat pour l'obtention du droit d'asile. Rencontre avec deux réfugiées.

Maria-Victorine, 37 ans, République démocratique du Congo, en France depuis 2009

"Quand Laurent-Désiré Kabila [NDLR:président de la République du Congo de 1997 à 2001] est arrivé au pouvoir, il a exigé que tous les anciens militaires de Mobutu [NDLR:président de 1965 à 1997] travaillent dans les camps. Un jour, la police est arrivée à la maison et ils ont enlevé mon père car il était proche de Mobutu. Avec d'autres, j'ai alors fondé une association pour faire la lumière sur sa disparition.

En raison de cette implication, j'ai été obligée de franchir la frontière pour prendre un avion à Brazzaville, en République du Congo. En arrivant à Paris, je me suis rendue directement à France Terre d'Asile. J'ai ainsi été hébergée dans un hôtel quelques mois. Puis, en mai 2010, on m'a redirigée vers le Centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA). En janvier 2011, ma demande de statut de réfugié a été rejetée par l'OFPRA qui a jugé mon dossier trop superficiel. J'ai eu un mois pour quitter le foyer, avec en poche un simple récipicé valable trois mois.

Malgré mon diplôme d'Etat en math-physiques, je n'ai pas le droit de travailler. Alors avec mon fils de 10 ans, on vit des Assedics et des Restos du cœur. Comme je n'ai pas de logement, je n'ai que le choix d'appeler le 115. S'il n'y a plus de place, je dors dehors avec mon fils. Mon problème de logement est ma seule préoccupation, j'y pense toute la journée. Ce n'est pas une vie pour mon fils qui est scolarisé dans le 94.

Ma dernière chance est en septembre. Avec le GAS (Groupe Accueil et Solidarité) on fait rouvrir le dossier de demande d'asile mais je risque d'être déboutée. Rentrer dans mon pays est trop risqué. Si au moins on pouvait me transférer vers un pays où les réfugiés sont mieux traités. Moi, je croyais que la France était une terre d'asile".

Aïcha, 24 ans, Guinée Conakry, en France depuis août 2010

"Ma mère est décédée quand j'avais 8 ans. Mon père s'est remarié. Avec ma belle-mère, je devais faire toutes les tâches ménagères et je n'avais pas le droit de manger. En Guinée, j'ai été victime de violences, de viols, d'excision et de prostitution forcée.

Un jour, un de mes clients m'a pris sous son aile. Mathieu m'a aidé à quitter mon pays. Sans lui, je n'aurais eu ni l'argent ni le visa nécessaire au départ. Il m'a accompagné au Sénégal pour prendre un avion en direction de Paris.

A mon arrivée en France, j'ai dormi dehors pendant deux semaines. Un soir, j'ai enfin croisé un homme qui parlait la langue Soussou [NDLR:langue d'Afrique de l'ouest]. Hallassan m'a hébergé chez lui et il m'a mis en contact avec un ami qui était suivi par le GAS. Là-bas, j'ai rencontré une famille guinéenne. Elle m'héberge mais comme la mère est décédée, je ne peux plus y rester et maintenant je ne sais plus où dormir.

Comme je ne peux pas travailler, je ne vis que de l'allocation temporaire d'attente du droit d'asile, 10 euros par jour. Elle ne dure que le temps de la procédure. Ma première demande d'asile a été rejetée par l'OFPRA car je n'apportais pas assez de détails dans mon récit. J'ai rencontré des difficultés à m'expliquer car quand je suis arrivée je ne parlais pas le français. J'ai suivi des cours de langue par le GAS qui m'accompagne également dans la réouverture de mon dossier. Si ma demande est de nouveau rejetée je n'aurais plus de solution et je ne peux pas rentrer chez moi. Les associations me donnent le courage d'aller au bout. Comme en Guinée j'ai vécu de nombreuses épreuves, je n'ai pas peur d'être ici".

2/8/2011

Source : Youphil

Vaals, une ville de 10 000 habitants au sud-est des Pays-Bas, introduit des règles spéciales interdisant le droit de séjour aux étrangers, y compris aux ressortissants de l'UE, qui n'auraient pas les moyens de subvenir à leurs propres besoins. La Commission a affirmé qu'elle examinerait cette décision de près.

Le conseil de Vaals affirme qu'il verse déjà de l'argent à un grand nombre d'immigrés au chômage et qu'il ne peut plus se permettre d'accueillir de nouvelles personnes sans travail.

Vaals est située à tout juste 23 km de l'endroit où le Traité de Maastricht a été signé en février 1992, ce même traité qui a mené à la monnaie unique et a ouvert la voie à l'élargissement de l'UE, rappelle ironiquement l'Irish Times à ses lecteurs.

La presse néerlandaise a cité le maire de Vaals, Jean-Paul Kompier, qui a déclaré que les travailleurs polonais et roumains avaient de « grandes difficultés » à trouver du travail à cause de leur connaissance limitée de la langue néerlandaise.

Selon M. Kompier, neuf personnes sur 100 « voulant s'installer à Vaals demandent une aide financière ». Le conseil affirme que ce pourcentage est plus élevé que dans les grandes villes telles que Rotterdam.

Interrogé par EurActiv, Matthew Newman, porte-parole de la commissaire aux affaires intérieures, Cecilia Malmström, a déclaré que le refus du droit de séjour aux citoyens de l'UE pourrait constituer une violation des règles européennes sur la libre circulation de la population au sein de l'Union.

Il a admis que l'exécutif européen n'avait reçu aucune information officielle sur cette interdiction et qu'il suivait l'évolution de la situation à travers les médias.

En principe, la libre circulation des citoyens de l'UE et leur droit de résider où ils le souhaitent dans l'Union sont stipulés dans une directive de 14 pages adoptée en 2004.

« Pour des périodes de séjour supérieures à trois mois, les États membres devraient pouvoir requérir l'enregistrement des citoyens de l'Union auprès des autorités compétentes du lieu de résidence, certifié par une attestation d'enregistrement délivrée à cet effet », stipule l'article 12 de la directive.

Les autorités néerlandaises pourraient toutefois refuser l'enregistrement des ressortissants bulgares et roumains pour lesquelles La Haye a maintenu certaines restrictions s'agissant de la circulation des travailleurs. Cependant, depuis le 1er mai, toutes les restrictions ont été levées pour les travailleurs polonais et les ressortissants des huit Etats membres d'Europe centrale qui ont rejoint l'Union en 2004.

En mai dernier, La Haye a soumis des propositions de modification de la législation néerlandaise sur l'immigration à ses partenaires européens, afin d'« aboutir à une Europe plus forte, plus sûre et plus prospère ». L'eurodéputé Jacek Saryusz-Wolski, qui dirige la délégation polonaise au sein du Parti populaire européen de centre-droit au Parlement européen, s'est insurgé contre ces propositions.

La substance des propositions néerlandaises reste confidentielle, mais le gouvernement des Pays-Bas a publié une prise de position intitulée « Point de vue néerlandais sur la politique d'immigration de l'UE » qui reflète largement l'esprit du document officieux, ont affirmé des sources.

Dans le même temps, la ville belge wallonne de Plombieres, juste de l'autre côté de la frontière proche de Vaals, rejetterait elle aussi les citoyens de l'UE qui ne pourraient pas subvenir à leurs propres besoins.

2/8/2011

Source : Euractiv

L'IFOP a produit une analyse sur l'évolution de l'Islam en France qui montre que les musulmans sont plus pratiquants qu'il y a 20 ans, notamment les plus jeunes. L'image du chef de l'Etat reste négative dans ces populations, malgré le Conseil français du culte musulman et une conception plus ouverte de la laïcité.

Une étude de l'IFOP publiée ce lundi dans La Croix démontre une hausse continue de la pratique du culte musulman en France depuis 1989, et notamment chez les jeunes qui se rendent de plus en plus à la Mosquée. Comment interpréter, comment expliquer cette tendance ?

Jérôme Fourquet : Il s'agit d'une compilation de sondages réalisés ces dernières années qui nous offre aujourd'hui un panorama global et détaillé sur la population française d'origine musulmane.

Deux phénomènes permettent de parler d'un regain de religiosité : d'une part, l'assiduité à la prière du vendredi à la Mosquée qui a progressé de manière significative en 20 ans (même si la pratique reste minoritaire) ; et d'autre part, l'observance du jeûne du ramadan qui rassemble 71 % de la population qui se définit comme étant "d'origine musulmane". Le ramadan constitue un signal plus signicatif et plus fort car il est très largement répandu, et a progressé de 10 points sur les 15 dernières années.

Plusieurs causes peuvent expliquer cette tendance, qui n'est d'ailleurs pas uniquement observable en France en ce qui concerne les communautés musulmanes issues de l'immigration. Il existe d'abord un cycle d'intérêt nouveau. On peut aussi penser à une certaine forme d'affirmation identitaire face au modèle dominant, et d'insatisfaction face au modèle d'intégration proposé, ou encore une volonté de s'affirmer en marquant sa différence. Il est d'ailleurs intéressant de constater que l'assiduité à la prière du vendredi a d'abord et avant tout progressé chez les jeunes générations.

Il ressort aussi de cette étude que la pratique des rites de l'Islam progresse cependant que celle du catholicisme continue de régresser...

Tout à fait. Nous sommes face à une religion dominante en déclin et une religion minoritaire en croissance. Cela étant, si l'on considère le protestantisme, nous observons un afflux assez fort de croyants dans les églises évangélistes. Il y a là aussi un regain d'une forme de religiosité plus identitaire avec un lien plus strict aux textes et aux rites. Parfois, évangélistes et musulmans cohabitent dans un même espace, comme en Seine-saint-Denis qui reste le département le plus important de France en terme de pratique de l'Islam et où les communautés évangélistes et pentecôtistes se développent avec dynamisme.

Il n'est d'ailleurs pas impossible et inimaginable que de tels mouvements puissent aussi un jour toucher le monde catholique. Notons enfin que le regain de religiosité dans le monde musulman est un phénomène réel mais non massif. Le ramadan est aussi le temps d'une convivialité familiale, culturelle associée à une certaine hygiène de vie. Ce n'est pas uniquement un phénomène religieux.

Deuxième nuance : le mouvement touche d'abord et avant tout une sphère culturelle précise : la population d'origine musulmane née essentiellement au Maghreb ou en Afrique sub-saharienne. Les conversions à l'Islam existent, mais ne forment pas un phénomène d'ampleur.

Ce qui semble massif en revanche, c'est, d'un point de vue politique, le rejet de Nicolas Sarkozy par une part importante de la population d'origine musulmane ?

Oui, mais ce n'est pas tout à fait nouveau. Dès l'élection de Nicolas Sarkozy, on constate un écart de 30 points en terme de popularité entre ce que nous mesurons dans l'ensemble de la population française et ce que nous mesurons dans la population qui se déclare musulmane. Cette défiance s'est accrue tout au long du quinquennat comme dans le reste de la population française. L'effet de seuil est particulièrement marqué au moment du débat sur l'identité nationale, associé à la place accordée à l'Islam dans notre société. L'image et la popularité de Nicolas Sarkozy ont été particulièrement impactées à partir de ce moment précis.

Nicolas Sarkozy a mené une politique qui aurait pu infléchir cette tendance, mais son travail sur le Conseil du culte musulman, sur l'abolition de la double peine ou sur une conception plus positive, ouverte et tolérante de la laïcité n'ont pas permis de combler l'écart initial. De manière générale toutefois, les populations de confession musulmane ne votent traditionnellement pas à droite, même si beaucoup sont revenus de la gauche. Elles ne constituent pas l'assise sociologique que laquelle le président de la République pourrait compter pour se faire réélire, même si cette désaffection peut devenir problématique.

2/8/2011

Source : Atlantico

Elles sont de plus en plus nombreuses à quitter leurs pays seules. Pourtant, la société continue de les ignorer.

Nounous, aides à domicile, femmes de ménages… Les femmes migrantes sont parties prenantes du quotidien des Français. Or, dans les banlieues, celles qui triment dans l'ombre passent facilement inaperçues.

Dans l'imaginaire collectif, le migrant est un homme, généralement travailleur et le plus souvent sans-papiers. Pourtant, d'après l'étude Trajectoires et origines, la France comptait officiellement 5 millions d'immigrés en 2010, dont 53% de femmes. "On a toujours cherché à rendre invisible les femmes et la misogynie survit dans les esprits. Cette représentation est également liée aux premières vagues d'immigration, dans les années 60", commente Nadia Chabaane, féministe et militante à l'Association des Tunisiens de France (ATF).

Depuis les années 40, la majorité des femmes migre dans le cadre du regroupement familial. Cependant, ce descriptif ne correspond plus tout à fait aux spécificités de l'immigration féminine. Dorénavant, les femmes prennent de plus en plus le large en solo. Différemment des hommes. "Les migrantes n'empruntent que rarement les parcours de la désespérance, comme ceux en provenance de Tunisie, en raison notamment du protectionnisme familial", pondère Nadia Chabaane.

Il n'en reste pas moins que, depuis les années 90, la recherche d'un meilleur avenir ailleurs, des prises de positions politiques ou des violences peuvent conduire celles-ci à laisser derrière elles leurs pays d'origine, que ce soit au Maghreb, en Afrique sub-saharienne, en Amérique Latine ou en Asie. "Beaucoup de ces femmes partent pour faire vivre leurs familles rester au pays. Elles veulent, aussi, bénéficier de conditions de vie plus décentes au vu de leur niveau d'études supérieures", décrit Violaine Husson.

Lors de ses permanences, cette coordinatrice de l'Action femmes à la Cimade en Ile-de-France accompagne la majorité des migrantes dans leurs démarches de régularisation. Une minorité d'entre elles ont été persécutées dans leurs pays du fait, notamment, de leur participation à des associations de défense des droits des femmes. Victimes de crimes d'honneur, de mariages forcés, de violences conjugales et de mutilations génitales, elles réclament, contre vents et marées, le statut de demandeuses d'asile.

Un silence juridique

En France, elles sont à la fois invisibles dans la société et dans les textes juridiques. "Lors de la rédaction de la Convention de Genève en 1951, le réfugié était alors un jeune, homme et militant. Ils n'imaginaient pas qu'un jour se serait au tour d'une femme", précise France Terre d'Asile. Le premier rapport sur la demande d'asile incluant le genre ne sera publié qu'en septembre 2011. Or, 17.344 femmes, originaires principalement d'Arménie, d'Azerbaïdjan et de Russie, ont réclamé ce statut en 2009. Seul 20% des demandes ont été reconnues par l'OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides).

A l'heure de l'émancipation féminine, les migrantes sont confrontées à une double violence, en tant que femmes et en tant qu'étrangères. Toujours considérées comme "épouse de" ou "femme de", elles ont besoin de l'accord de leurs maris pour le renouvellement des papiers.

Pire encore. Venant de pays où les droits des femmes sont souvent bafoués, "au moment d'un divorce, des hommes vont choisir le pays qui leur est le plus favorable. Les migrantes ne pourront dès lors bénéficier des lois françaises, notamment les Algériennes. Cette situation pose des problèmes quant à la répudiation et à la garde des enfants", déplore Françoise Briée, vice-présidente de la Fédération Nationale Solidarité Femmes, qui gère le centre d'appel Violences Conjugales Info (3919).

Un choix cornélien s'impose donc à elles. En cas de séparation pour violences maritales, les migrantes s'exposent au risque de perdre leurs cartes de séjour. Sans recours, elles viendront alors alimenter le bataillon des 300.000 sans-papiers. "Les femmes ne veulent pas prendre ce risque car elles peuvent se retrouver à la rue et être exposées à des risques de violences sexuelles ou de prostitution", dénonce Françoise Briée.

Victimes ou coupables?

De son côté, Violaine Husson admet quelques avancées. "La loi sur la lutte contre les violences faites aux femmes, de juillet 2010, a modifié le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (Ceseda)", note-t-elle. Désormais, les femmes peuvent bénéficier d'une ordonnance de protection, qui permet entre autres leur régularisation. Mais dans la réalité, elles demeurent en situation d'expulsion. En effet, la mise en application de la loi reste défaillante et engendre des difficultés dans leur mise à l'abri. Les préfets et agents d'administration ne leur attribuent la plupart du temps qu'un droit de séjour provisoire d'une durée de 4 mois.

La délivrance d'un titre de séjour est en effet conditionnée à la condamnation de l'époux et au dépôt d'une plainte préalable. Or, de nombreux commissariats refusent tout simplement de les enregistrer. Les maris demeurant dans l'impunité, de victime à coupable il n'y a qu'un pas.

En 2010, la campagne "Ni une ni deux" a souhaité mettre un terme à cet omerta en sensibilisant l'opinion et les pouvoirs publics sur les pratiques abusives des administrations.

Une rupture du lien social

Les immigrées peinent effectivement à faire entendre leurs voix. "Si les féministes sont incapables de défendre leurs droits dans leurs propres pays, les femmes africaines sont victimes d'une triple discrimination: femmes, migrantes et noires", démontre Damary Maa Marchand, présidente de la Fédération IFAFE (Initiatives des Femmes Africaines de France et d'Europe).

Plus précaires, plus vulnérables, les migrantes se retrouvent dans des situations d'isolement extrême. Loin de leurs familles, elles ne disposent pas du réseau social nécessaire pour connaître leurs droits et doivent surmonter, seules, les obstacles administratifs.

Tandis que les hommes frappent aisément aux portes des syndicats du secteur du bâtiment et de la restauration – où ils sont sur-représentés - les femmes, elles, travaillent essentiellement dans les services à la personne quand elles ne sont pas à la recherche d'un emploi.

"Les travailleuses n'ont pas de collègues, constate Violaine Husson. Leur force de mobilisation est donc nulle. Les seules retombées qu'elles peuvent espérer sont des répercussions sur leurs salaires avec des licenciements à la clé".

Comme les autres femmes, elles sont donc davantage frappées par la précarité et combinent temps partiels, contrats précaires et emplois du temps surchargés. A leur arrivée en France, elles souffrent d'un déclassement social aggravé par une alphabétisation insuffisante et des discriminations récurrentes.

Dans une société plus propice à la répression qu'à l'information, les initiatives associatives réunies au sein du Collectif Action et Droits des Femmes Exilées et Migrantes (ADFEM) sont cruciales. Elles soutiennent les immigrées notamment dans leurs recherches d'emploi, de logement, leur insertion au sein de la société et leur orientation professionnelle.

"Les organisations doivent regrouper ces femmes éparpillées afin qu'elles gagnent en confiance et fassent enfin apparaître au grand jour leurs difficultés", souligne Ana Azaria, présidente de Femmes égalité. Cette association place l'accent sur le travail, facteur d'autonomie en milieux populaires. Or, à leur arrivée en France, les migrantes sont confrontées à un problème d'équivalence et à des discriminations à l'emploi. "On garde l'idée qu'elles ne sont pas diplômées mais elles travaillent toutes car il faut bien survivre", déplore Violaine Husson.

Son organisation a ouvert, en partenariat avec le Comede, un groupe d'échanges entre femme dans le but de libérer la parole de ces femmes, qui, en raison de leurs origines, ne sont pas habituées à s'exprimer en public.

2/8/2011

Source : Youphil

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