mercredi 3 juillet 2024 14:26

L'association des immigrants CODENAF (coopération et développement en Afrique du Nord) à Almeria, a manifesté sa grande préoccupation concernant l'augmentation du taux de banditisme et de vols sur les autoroutes de la péninsule espagnole. Les plus touchés sont les marocains résidant en Europe. Ces derniers sont victimes de vols au moment où ils prennent la route pour rentrer passer les vacances au pays. Selon les sources de l'association, le nombre des familles agressées est supérieur à 700. Les vols ont eu lieu dans des aires de repos sur les autoroutes. Beaucoup de ses familles se plaignent parce qu'elles perdent l'espoir de récupérer leurs biens volés.

Les vols ont été commis sur tout le long de ces autoroutes, du Nord au Sud. Les auteurs des faits ont l'avantage de bien connaitre l'itinéraire de ces voyageurs saisonniers. Des concitoyens membres de la CODENAF et de la Ligue marocaine en Catalogne ont confirmé les mêmes faits.

«Beaucoup de Marocains résidant en Europe, et en particulier les familles, tombent dans les filets de cette mafia. Ils s'exposent à ce danger, alors qu'ils profitent des aires de service pour se reposer. Les voleurs les laissent sans aucun moyen retourner chez eux. Il existe des bandes de voleurs qui se font passer pour des fonctionnaires de l'état, des forces de l'ordre, et cela est très préoccupant » a précisé Bentrika Mohamed, le président de CODENAF à Almeria, dans des propos recueillis par Teleprensa, un journal électronique d'Alméria.

L'association a demandé que les forces de sécurité poursuivent ces gangs de rue organisés. Elle milite également pour plus de surveillance sur ces autoroutes et surtout les aires de repos.

Un certain nombre de supérettes de la chaîne Albert Heijn (AH) et Servex se trouvant dans les gares des chemins de fer néerlandais ont mis les personnes d'origine marocaine sur leur liste noire de recrutement, selon une information du quotidien Algemeen Dagblad (AD) de Rotterdam. Les « AH To Go » sont des petites épiceries situées dans les gares de train à travers les Pays-Bas. On peut y acheter un sandwich, une salade, ainsi que les fournitures essentielles. D'après le journal AD, l'expression « Pas de Marocains » était écrite en caractères gras sur des consignes de recrutement, qui on été envoyés par courriel à 31 boutiques AH To Go le 4 juin. Un second e-mail contenant la mention « Urgent! Pas de Marocains! » a été envoyé le même jour aux gérants de succursales qui s'interrogeaient sur cette politique, poursuit AD. Un employé d'un magasin AH To Go aurait déclaré à Telegraaf sous couvert d'anonymat qu'« il y a déjà assez de jeunes Marocains qui travaillent ici. ». « Ils pourraient être menaçants pour les clients », a t-il poursuivi.

Une députée du Parti socialiste néerlandais (SP, extrême gauche), Sadet Karabulut d'origine kurde de Turquie a pris position dans cette affaire, sur le site internet de sa formation. Elle exhorte le ministre des Affaires sociales et de l'Emploi, Jan Pieter Hendrik Donner, à envoyer les inspecteurs du travail dans les supermarchés qui pratiquent la discrimination raciale ou sur l'âge.

Sadet Karabulut a déclaré « que la discrimination des supermarchés sur la base de l'âge est déjà bien connue et totalement inacceptable. Mais que certains cherchent également à sélectionner le personnel sur la base de leur appartenance ethnique, c'est trop ». Aux Pays-Bas, le salaire minimum est plus bas pour les très jeunes travailleurs. Durant plusieurs années, les grandes surfaces se sont débarrassées des salariés dès qu'ils atteignent l'âge où ils doivent percevoir un salaire plus élevé, a t-elle ajouté.

Un porte-parole du siège d'AH a indiqué que l'entreprise ne tolérait pas la discrimination ethnique, et qu'ils sont « choqués » par le développement de ces événements. Les AH To Go sont exploités par Servex, une filiale de la principale entreprise ferroviaire néerlandaise, Nederlandse Spoorwegen (NS). Un porte-parole de cette société a demandé pardon à « toutes les personnes touchées » et a indiqué que des mesures seront prises contre Servex. Mais il n'a pas invoqué le destin de la personne qui s'est chargée de l'envoi des messages. « Servex est responsable de la politique de son personnel, mais doit répondre à nos directives », a t-il conclut.

Le Bureau néerlandais anti-discrimination a évoqué une « affaire grave » et a demandé des explications au groupe AH, tout en affirmant qu'il envisage de prendre d'autres mesures.

Source: Yabiladi

De plus en plus, le seul lien qui restera entre les MRE et le royaume ne sera que leur nationalité marocaine. Ils deviendront de simples visiteurs qu'il faut attirer par d'autres méthodes.

Le sondage que vient de réaliser l'Institut BVA pour le compte du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger est intéressant à plus d'un titre. On y relève une volonté d'intégration dans les pays d'accueil, de participation à la vie économique et sociale, d'être considérés comme des citoyens à part. Cela se comprend aisément.

Aujourd'hui, le nombre de Marocains qui émigrent est insignifiant par rapport aux vastes flux migratoires qui ont caractérisé les années 70 et 80. Des trois millions de MRE vivant aujourd'hui dans plusieurs pays et principalement en Europe, la plus grande partie est constituée des enfants de ces travailleurs, ce que l'on qualifie de 2e et 3e génération. Or, ces générations-là non seulement n'ont jamais vécu au Maroc, mais connaissent aussi de moins en moins leurs familles, celle de leur père et mère, celle de leurs grands-parents. Ces MRE ont certes la nationalité marocaine, mais c'est le seul fil ténu qui les lie parfois au Royaume. Hormis cela, ils se sentent plus français, espagnols ou hollandais que marocains. 73% des MRE de deuxième génération parlent la langue du pays d'accueil à la maison et 76% sont inscrits sur les listes électorales. Ils sont en voie d'intégration totale et on ne peut leur en vouloir pour cela.

Face aux MRE, le Maroc vit dans un état de dépendance significative. En 2008, les recettes MRE ont constitué 17,2% du total des rentrées de devises du pays. Elles étaient en baisse de 2,4% sur un an. A fin mai, elles ont baissé de 14% par rapport aux cinq premiers mois de 2008. Ces recettes sont constituées bien entendu de transferts de fonds aux familles restées au Maroc, d'argent dépensé pour acquérir des biens et services et d'investissement. Or, de plus en plus, la manne des nouveaux émigrants se tarissant et l'intégration agissant, ces MRE ne seront plus dans une optique d'aide à la famille mais plutôt dans celle de visiteurs trouvant un intérêt particulier au Maroc.L'Etat vient d'adopter cette semaine  une série de mesures en faveur des MRE. Il s'agit d'une initiative louable mais qui s'inscrit toujours dans cette vision du MRE pourvoyeur d'argent. Or, ce qu'il leur faut aujourd'hui, ce qu'il leur faudra de plus en plus à l'avenir, c'est de leur proposer des produits intéressants en tant que visiteurs dont le seul lien avec le Maroc est la nationalité. Des offres touristiques adaptées, des produits de placement et d'investissement attractifs, et surtout des facilitations administratives. Combien sont ces MRE dont le séjour au Maroc consiste à courir entre les guichets pour régler des problèmes ? C'est maintenant qu'il faut y travailler.

Source : La VIEéco

Le sondage de l'institut BVA, commandé par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), mené auprès des Marocains résident à l'étranger, a mis en relief plusieurs tendances. Près de 3000 MRE ont été sondés avec comme zone de couverture géographique les 6 principaux pays d'immigration d'Europe à savoir la France, l'Espagne, la Belgique, l'Italie, les Pays-bas et l'Allemagne. L'enquête a porté sur un échantillon de 2819 personnes, âgées entre 18 et 65 ans, et interrogés simultanément dans les 6 pays du 16 mars 2009 au 18 avril 2009 dont 503 personnes en France, 413 en Espagne, 401 en Italie, 502 en Belgique, 500 au Pays-bas et 500 en Allemagne. Les interviews ont été conduites par téléphone en France, Belgique, Pays-bas et Allemagne et en «face à face» en Espagne et en Italie où la migration est plus récente.

A noter que la représentativité de ces échantillons a été assuré selon la méthode des quotas (sexe, âge, répartition géographique), selon les donnés statistiques disponibles dans chaque pays. De plus, les sondés ont eu la possibilité de s'exprimer en arabe ou en berbère (68 % ont répondu dans la langue du pays de résidence et 32% en arabe ou en berbère).

Deux tendances lourdes se dégagent. Primo. Un renforcement du processus d'enracinement avec 78 % des MRE qui se déclarent naturalisés, 50% en voie de l'être. Une majorité des parents jugent important (95%) le fait que leurs enfants parlent la langue du pays de résidence.

Cette (nouvelle) réalité exige une réflexion. Plus on s'enracine, plus on épouse les règles de vie, plus on s'approprie son environnement et plus on renforce sa citoyenneté et sa capacité à revendiquer son identité politique. Est-ce compatible avec la volonté du Maroc de maintenir l'identité marocaine comme unique «statut» reconnu pour les MRE ?

Deuxième tendance, l'attachement socioculturel. Ainsi le maintien des liens familiaux est quelque chose d'encensé de manière consensuelle, aussi bien par la 1ère que la 2ème génération (respectivement 80% et 75%). Il ressort, également, que 7 MRE sur 10, déclarent se rendre au Maroc au moins 1 fois / an. Seule la communauté MRE en Allemagne se détache de cette tendance.

En plus de maintenir des liens familiaux et des visites fréquentes au Maroc, les MRE maintiennent - toujours selon leurs déclaratifs - des liens financiers avec le Maroc au travers d'un soutien direct et individuel (6 MRE sur 10). Par ailleurs, 37 % des sondés déclarent posséder un bien immobilier au Maroc (situation identique en Europe) et 24% des terres. Le soutien aux associations est moins dynamique (11%), comme du reste celui lié à l'investissement dans un commerce ou à une activité économique (6%).

Du côté du «retour», 52% de la 1ère génération envisagerait de passer leurs vieux jours au Maroc contre 30% qui se projettent en Europe et16% qui ne préfèrent pas se prononcer sur cette question d'avenir. Pour la 2ème génération, le Maroc est avant tout un pays où aller pour des visites ou des vacances (73%). Toutefois, 40% des enfants de Marocains vivant en Europe envisageraient une installation durable au Maroc. Soit de manière provisoire (23%) soit définitive (23%). Il s'agit d'un phénomène observable en France et aux Pays-bas notamment.

En clair, les MRE, de 1ère ou de 2ème génération, restent attachés au Maroc, tout en ayant renforcé leurs processus d'intégration dans les pays de résidence. Qu'en sera-t-il pour les futures générations ?

Source : Yabiladi


En ce temps de crise mondiale, les analystes sont plus attentifs que d'habitude aux mouvements des MRE. Les premiers indicateurs ne sortent pas de l'ordinaire.

Pour les expatriés marocains, c'est déjà la période des grands retours au pays. Mais, en cette période de vache maigre, officiels et observateurs se demandent si ces retours vont être aussi massifs que les années précédentes. Surtout que diverses études menées dans différents pays d'accueil montrent que ce sont les étrangers, dont les ressortissants d'origine marocaine, qui sont les plus pénalisés. En France, en Belgique et dans différents pays européens et non européens, certains ont perdu leur emploi. D'autres ont vu leurs heures de travail diminuer. D'autres encore, en particulier les Marocains, ont été incités à rentrer chez eux pour de bon, comme c'était le cas en Espagne. Ce n'est donc pas pour rien que les transferts de fonds des MRE ont baissé. Les premières estimations officielles évaluent cette baisse à plus de 14% depuis le début de cette année.

Pour rappel, les flux financiers provenant des MRE qui représentent 12% de la population totale du Maroc (près 4 millions de personnes), constituent la deuxième source de devises de l'économie nationale (53 milliards de dirhams/5 milliards d'euros, l'année passée) juste derrière le tourisme (55,4 milliards de dirhams/5,1 milliards d'euros).

Par ailleurs, ces jours-ci, les flux humains se font plus importants que les flux financiers. Avant même le lancement de l'opération de transit Marhaba 200, le 15 juin dernier, les différents postes frontières ont enregistré l'entrée de 242.748 MRE et 35.068 véhicules. Enregistrés durant la période allant du 15 mai au 14 juin dernier, ces chiffres sont en hausse de 28,5% pour les personnes et 39% pour les véhicules par rapport à la même période de 2008. La même fréquence a été maintenue jusqu'au 12 juillet courant. Jusqu'à cette date, le nombre de Marocains résidant à l'étranger enregistré aux postes frontières du Royaume a progressé de 24,6% (734.348 entrées) par rapport à la même période de 2008. Selon les mêmes statistiques officielles, cette tendance à la hausse a également été observée au niveau des véhicules, avec 137.198 entrées (+38%). Les MRE proviennent surtout de France (270.902 personnes) et d'Espagne (142.180 personnes). Du reste, 89.511 personnes sont revenues des Pays-Bas, 97.657 de Belgique, 39.657 d'Allemagne et 51.824 d'Italie.

Ces chiffres ne sont pas vus de la même façon par tout le monde. Si certains officiels estiment que ces retours encore plus massifs, «confirment l'attachement des expatriés marocains à leur pays même par temps de crise». Quelques analystes s'appuient aussi sur la crise pour soutenir que de nombreux MRE reviennent plutôt au pays pour tenter de faire des économies quand ils ne tentent pas aussi de gagner un peu d'argent en vendant certains biens. Entre les deux, il semble que les MRE ne sont vus que comme source d'argent pour les leurs et pour le pays. «Non, différentes mesures ont été prises pour que ce regard change», protestent les responsables du département en charge des MRE. D'où, soulignent-ils, l'ouverture de «Maisons des MRE» dans les grandes régions du royaume. Ils évoquent aussi le lancement des universités d'été à Rabat, Agadir et Oujda pour que les jeunes marocains venus d'ailleurs rencontrent leurs concitoyens d'ici. Mais n'est-ce pas là rien d'autre qu'un investissement pour l'avenir ?

 

Source: Le Reporter

Une étude inédite auprès de la communauté marocaine résidant dans six pays européens

A la demande du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), l'institut de sondage français, BVA, a réalisé une étude auprès de la communauté marocaine résidant dans les six grands pays d'émigration marocaine en Europe (France, Espagne, Italie, Belgique, Pays-Bas et Allemagne).

Plus de 15 000 spectateurs ont participé au Tremplin L'Boulvart dans la friche culturelle des abattoirs de Casablanca au cœur du quartier populaire Hay Mohammadi du 21 au 31 mai 2009.

 

Dimanche 31 mai : Table ronde finale : « Défis, problématiques et pistes d'action »

Synthèse

 

Les recommandations des ateliers se rejoignent et appellent à la mise en place des principales actions suivantes :

  • L'élargissement des conventions de sécurité » sociales aux pays où il n'existe pas d'accord bilatéral en Dimanche 31 mai : Table ronde finale : « Défis, problématiques et pistes d'action »
    Synthèse
    la matière, tels que la Grande-Bretagne, l'Italie. Toute négociation devrait impliquer les associations.
  • La création d'un système de prise en charge sociale, particulièrement pour les travailleurs des pays arabes et des pays africains. Dans ce cadre, dans certains pays (Tunisie, Egypte...) les migrants cotisent à une caisse de leur pays d'origine soit pour leur sécurité sociale soit une protection complémentaire.
  • La désignation d'un interlocuteur institutionnel unique pour la question des retraités migrants et la création d'un guichet unique pour toutes les questions relatives aux migrants (assistance juridique, procédures administratives..).
  • La création d'une plateforme inter-associative euro-marocaine qui permettra de développer des passerelles de communication entre les ONG des pays d'origine et celles des pays d'accueil.
  • Le développement d'activités (culturelles, sportives...) pour un meilleur accompagnement des retraités et l'instauration d'un soutien psychologique.
  • L'implication des séniors, capital humain riche d'expérience, dans le développement de leur pays et l'institution à leur bénéfice de « tarifs séniors ».
  • La prise en charge, pour les nécessiteux, des rapatriements des dépouilles de même que le développement d'actions d'accompagnement en fin de vie.
  • La transmission de la mémoire de la migration marocaine aux nouvelles générations.
  • La nécessité de faire un état des lieux, qualitatif et quantitatif, par pays en raison des multiples spécificités, particulièrement les pays arabes.
  • La création de cahiers de charge sur les maisons de retraite (protocoles de prise en charge).

 

Télécharger les recommandations finales - Version française

Présidente de l'atelier : Mme Najat Azmy, membre du CCME, groupe Cultures, éducation et identités

Rapporteurs : M. Abderrahim Errabaï, président de l'Association des retraités marocains en France ; Mme Asmae Mouslim et Mme Véronique Manry, chargées de mission au CCME.

Avec la participation de :

  • Mme Zineb Doulfikar, directrice de l'association Les Chibanis, France
  • M. Mohamed Amri, Association des Anciens Travailleurs de Renault-Billancourt de l'Ile Seguin (ATRIS), France
  • M. Abdelkader Amali, Président de l'association des marocains âgés de Tilburg, Pays-Bas
  • M. Mohamed Sayem, consultant, Fondation de soutien aux émigrés qui retournent dans leur pays d'origine (SSR Berkane), Maroc
  • Mme Rachida El Idrissi, responsable du projet « Seniors sans frontière » à Saint-Gilles, Belgique

Actions des associations

  • Les associations axent leurs activités principalement autour des thématiques suivantes :
  • Les activités socio-culturelles et sportives ;
  • Le soutien psychologique (groupes de parole) ;
  • Le recueil et la transmission de la mémoire de l'immigration ;
  • L'assistance juridique et l'accompagnement dans les procédures administratives, essentiellement en matière de recouvrement des droits à la retraite et les aides sociales (aide au logement, santé, etc.) ;
  • L'intermédiation avec les institutions, autant dans les pays de résidence qu'au Maroc ;
  • La participation aux concertations nationales sur les réformes concernant les personnes âgées dans les pays d'accueil.

Propositions de pistes d'action

  • Couverture médicale au Maroc :
    • Mettre en place un système de cotisation qui permette la prise en charge des frais médicaux des retraités durant leur séjour au Maroc ;
    • Négocier des accords entre les caisses de sécurité sociale entre pays de résidence et d'origine.
  • Demande d'un interlocuteur institutionnel unique :
    • Création d'un guichet unique pour toutes les questions des émigrés retraités
  • Problématique des Marocains revenus au pays :
    • Problèmes de réintégration socio-économique ;
    • Problème de couverture sociale ;
    • Problème de circulation des personnes ;
    • Nécessité d'études sur la situation et les problèmes spécifiques aux émigrés retraités de retour au Maroc.
  • Création d'une plateforme associative euro-marocaine :
    • Porte-parole des retraités marocains en migration ;
    • Intermédiaire avec les institutions des pays de résidence et du Maroc ;
    • Participation aux négociations nationales et internationales sur les questions relatives aux retraités ;
    • Cette plateforme pourrait être coordonnée par une sous-commission « Retraités » au CCME.
  • Réduction des frais de transports :
    • Mise en place de tarifs seniors (transport aérien ou maritime)

 

Télécharger la synthèse - version française

Ce séminaire a pour objet d'ouvrir le débat à travers un panel très large d'intervenants venus de plusieurs pays de l'immigration (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grande-Bretagne, Pays-Bas) et de spécialiste de la retraite au Maroc même. On aura l'occasion de voir dans les différents espaces plusieurs initiatives qui participent du soutien et de l'accompagnement de ces populations.

Des éléments de connaissance en terme statistiques, d'analyses et d'expériences de terrain ont été rassemblés. Nous avons découvert des problématiques partagées mais nous nous sommes, aussi, trouvés confrontés à une grande diversité des situations.

Vous aurez l'occasion d'en débattre dans plusieurs tables rondes et ateliers.

A ce titre, et bien que l'émigration des anciens est massivement masculine, il nous a semblé essentiel de mettre l'accent sur la problématique des femmes même si cette question est transversale à tous les sujets qui seront traités durant ces deux jours.

En effet, même si ce n'est pas un sujet de recherche très développé, nous avons suffisamment de données, aujourd'hui, pour savoir que les femmes constituent certainement la frange la plus fragile de la population âgée dans la mesure où leur parcours migratoire les rend plus vulnérables quant à l'accès à certaines prestations. Elles se retrouvent dans des situations de très grande précarité voire d'indigence. A ce titre une réflexion particulière se devait d'être menée.

Nous avons fait le choix, également, de laisser une large place au travail remarquable de veille et d'actions des associations. Je tiens à remercier très chaleureusement tous les représentants des associations présents qui donnent une dimension certaine à ce séminaire et leur dire qu'au CCME, ils sont chez eux.

Ces deux jours de travail doivent déboucher sur des propositions concrètes permettant de contribuer à une politique publique cohérente, ambitieuse et équilibrée entre le droit commun et le spécifique et entre ce qui relève des pays de résidence et ce qui relève du pays d'origine, permettant de concevoir une citoyenneté dans le vieillissement.

En marge de ce séminaire, plusieurs expositions photographiques proposées dans des lieux culturels à Casablanca et à Rabat rendront hommage à ces pionniers de l'émigration.

Merci à tous d'avoir répondu à notre invitation.

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter, à nous souhaiter d'excellents travaux.

Merci

Amina Ennceiri

 

Télécharger l'intervention - version française

«L'islam en Europe : Quel modèle? ». Dans le contexte actuel, le débat autour de cette problématique est nécessaire voire primordial. Aujourd'hui, l'islam apparaît, de plus en plus dans les pays de résidence, comme un élément constitutif de l'identité européenne et une préoccupation des communautés et des acteurs publics en Europe, mais aussi de leurs opinions. L'islam interpelle donc l'Europe. A l'inverse, la société européenne interpelle aussi l'islam.


La problématique religieuse a été toujours au centre des réflexions et des priorités de cette institution consultative et de prospective auprès de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Fidèle à sa philosophie et la nature de ses missions, le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger organise un colloque international sous le thème : « l'islam en Europe : quel modèle ? »,  les 20 et 21 juin 2009 à Casablanca.

La tenue de cette manifestation vise à enrichir et à approfondir le débat sur le culte musulman en Europe et plus particulièrement sur le modèle européen de l'islam. Prendront part à ce colloque, des experts et des spécialistes, des responsables cultuels et des acteurs du terrain, issus de l'émigration ou résidant au Maroc.

Au programme de cette rencontre, un état des lieux du modèle ou des modèles du culte musulman au sein des pays d'immigration et une analyse de la problématique du référentiel chez les musulmans en Europe. Les travaux de ce colloque porteront sur trois thématiques clés : la géographie de l'islam en Europe, l'islam européen et la problématique du référentiel et le modèle cultuel marocain et le contexte européen.

Au menu également, l'organisation d'une table ronde portant sur le thème du référentiel et pratiques chez les femmes et les jeunes musulmans en Europe.


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Boussouf Abdellah, historien, a soutenu une thèse de doctorat sur les relations dans le bassin méditerranéen au XIIIème siècle en 1991.

En 1993, il était président de l’association de la mosquée de l’impasse de Mai de Strasbourg. On lui doit la construction  de la Grande mosquée de Strasbourg. Il s’agit du premier lieu conçu dès l’origine pour le culte musulman à Strasbourg. Boussouf a fait voter le projet au parlement européen en novembre 1996.

En 2002, il a été élu Vice-président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM).

En 2006, il est parti pour la Belgique, à l’institut d’études islamiques de Bruxelles. Il a également occupé le poste de  directeur du Centre Euro-islamique pour la culture et le dialogue, basé à Charleroi (Belgique).

En 2007,  il a été nommé par sa majesté Secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger CCME. Poste qu’il occupe jusqu’à aujourd’hui.

Boussouf prône un islam modéré et un dialogue ouvert entre les religions et les civilisations. Dans ses nombreuses interventions nationales et internationales, Boussouf ne cesse d’inviter à la découverte de l’Autre et au rapprochement

 

Président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger et de la Fondation euro- méditerranéenne de soutien aux défenseurs des droits de l’Homme, Driss El Yazami a siégé à l’Instance Équité et Réconciliation (IER), la Commission de vérité marocaine, et à la Commission consultative de révision de la constitution (2011). Ancien responsable du Pôle société civile de la COP22, M. El Yazami a présidé de 2011 à 2018 le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH). Ancien Délégué général de Génériques, association spécialisée dans l’histoire des étrangers et de l’immigration en France, rédacteur en chef de la revue Migrance et Commissaire général de plusieurs expositions, M. El Yazami a coordonné ou contribué à la publication de plusieurs ouvrages dont entre autres, Pour Les Droits de l’Homme (Paris, 1989), Les étrangers en France, guide des sources d’archives publiques et privées (XIXe- XXe siècles), Le Paris-Arabe (La Découverte, 2003), et Générations, un siècle d’histoire culturelle des Maghrébins en France (Gallimard, 2009).


Madame La Conseillère de Sa Majesté Le Roi

Monsieur le Ministre,

Monsieur le Président du Conseil de la Communauté Marocaine à l'étranger,

Mesdames, Messieurs les Représentants du Fonds de Développement des Nations Unies pour la Femme,

Excellences, Mesdames et Messieurs

Mes concitoyennes de tous les horizons,


Il m'est particulièrement agréable d'échanger aujourd'hui avec vous sur une question qui a de l'avenir puisqu'il s'agit d'une part, de nous interroger sur l'état d'avancement de la grande marche des Marocaines vers la citoyenneté pleine et l'autonomisation assumée et d'autre part, de développer des idées pour que les Marocaines d'ici et d'ailleurs puissent porter ensemble et de concert, le message du Maroc d'aujourd'hui c-à-d un pays suffisamment confiant dans son identité et sa vérité culturelle pour oser s'engager dans la quête de la modernité et dans la construction d'une gouvernance démocratique basée sur l'équité de genre et la consolidation continue des droits humains.


Mon propos ne sera pas du tout de faire l'inventaire des acquis mais d'essayer de relever le sens de certaines avancées pour mieux nous représenter les évolutions encore à venir et les changements encore à produire.


Le sujet et la configuration même du débat d'aujourd'hui sont significatifs de la détermination du Maroc à mobiliser toutes les ressources, à ne se priver d'aucune opportunité et à n'oublier personne dans la réflexion comme dans l'action dans ce chantier décisif de la promotion des droits de la femme marocaine.


Les mutations et dynamiques migratoires font apparaître une formidable émergence de talents, d'expériences, de compétences au sein de la nouvelle génération de femmes marocaines émigrées. Battantes, inspirées, persévérantes, à la fois marocaines et citoyennes du monde, elles ont forcé le succès et se sont construit un destin dans plusieurs domaines : économique, socioculturel, politique ou syndical. Tout en s'impliquant dans leur société d'accueil, Beaucoup d'entre elles, se sont investies de la plus belle des manières dans le domaine du développement humain de leur pays d'origine.


Mesdames et messieurs,

Le regard que notre pays porte sur ses émigrants a évolué. C'est désormais un lien régénéré et mouvant que le Maroc a avec ses expatriés. C'est une relation sincère et nourrie par les évolutions du pays, ses acquis de bonne gouvernance et son respect des choix de chacun et chacune. La qualité de ce lien ne peut en outre qu'être rehaussée et confortée par la convergence de nos énergies et de nos talents autour de questions aussi décisives pour le devenir de notre pays que la promotion de la femme et l'habilitation globale de notre société.


De grandes pistes s'ouvrent devant nous grâce à la dynamique vertueuse ouverte par les réformes démocratiques initiées depuis l'accession de SM Le Roi au trône.


Si aujourd'hui le Maroc a pu lever pour caducité, les réserves enregistrées au sujet de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard de la femme, c'est parce notre choix de société nous a permis de produire des législations avancées notamment en matière de code de la famille et de loi sur la nationalité.


Dans le même temps il est important de rappeler que ces deux réformes comme bien d'autres encore ont été l'aboutissement d'un débat social intense, d'une admirable militance associative, d'un travail parlementaire passionné. Ces réformes valent donc autant par leur contenu et leur portée que par le processus démocratique authentique qui les a sous-tendues. Le partenariat entre l'Etat marocain et la société civile plurielle et l'appropriation par les citoyens de l'agenda démocratique de notre pays sont deux signes majeurs des choix de la nouvelle ère marocaine.


En matière de droits de la femme le Maroc a changé également de culture et d'échelle. Désormais, nos politiques publiques ciblent la femme dans ses rôles multiples et ses contributions sociales diverses car le modèle de développement que l'on s'est donné est égalitaire, centré sur la personne et exige une redistribution du pouvoir à tous les niveaux et dans tous les secteurs.


Du fait de son caractère transformateur, l'autonomisation de la femme satisfait les intérêts stratégiques de notre société et augmente notre potentiel d'action collective contre la pauvreté, l'ignorance, la corruption, l'exclusion, la régression, etc.


Le ciblage préférentiel des femmes par l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) initiée par SM Le Roi comme un grand projet structurant et inclusif pour lutter contre la vulnérabilité sociale participe de cette même analyse.


Comment ne pas signaler aussi qu'à travers sa conduite d'un processus de Budgétisation Sensible au Genre depuis 2002, couronné depuis 2005 par l'élaboration du Rapport Genre et par la recommandation de l'utilisation de l'approche genre, pour la première fois dans la lettre de cadrage de la loi de Finances 2007 du Premier Ministre, le Maroc réalise une avancée significative qui lui confère un leadership régional en la matière.


Autre décision lourde de sens et porteuse d'espoir : l'implication des femmes dans la réforme du champ religieux.


La nomination de femmes au sein des Conseils des oulémas et la formation depuis 2006 par le Ministère des Habous et des Affaires Islamiques de dizaines de "Mourchidate" de l'islam est tout sauf une décision anodine.


Les Marocaines investissent progressivement le domaine de la représentation diplomatique, en tant qu'ambassadeures, consules, expertes auprès d'organisations internationales, etc. Elles portent ainsi sur la scène internationale l'image d'un pays qui se fait et se dit par les femmes comme par les hommes.


Mesdames et messieurs,

Le chemin parcouru n'annule pas celui qui reste à faire. Notre avenir dépendra de notre persévérance à aller de l'avant.


De nombreux défis restent à relever mais UNE grande cause est encore à défendre, sans relâche, et sans complexe, par tous ceux qui portent l'amour du Maroc en eux, et l'éprouvent sous toutes les latitudes du monde. Il est en effet insupportable et répréhensible à tous les égards, que nos concitoyennes sahraouies continuent à être séquestrées dans les camps de la honte et des pires exactions. Après qu'on ait confisqué leur droit à une vie décente parmi les leurs et dans leur pays, elles sont aujourd'hui empêchées de saisir l'occasion historique qui leur est offerte dans le cadre de l'inititiative marocaine d'offrir une autonomie à nos provinces du sahara d'accéder à leur citoyenneté et à leurs droits légitimes. Cyniquement, leur peine, leurs souffrances, leurs rêves confisqués sont instrumentalisées au bénéfice de visées séparatistes et mercenaires.


Mesdames et messieurs,

La promotion de la participation politique des femmes est un chantier majeur dans le Maroc d'aujourd'hui. A ce niveau, malgré tous les acquis, il nous faut encore élargir les espaces et les stratégies.


Car en dépit des efforts, initiatives et stratégies publiques et associatives, des résistances persistent pour l'empowerment de la femme. Les femmes ne sont pas toujours considérées comme des agents politiques légitimes et il n'est pas encore admis par tous que leur présence est essentielle pour la démocratie. Peut être faudra t-il mieux procéder pour convaincre de l'incidence réelle d'une augmentation de la participation des femmes aux postes de prise de décision et de l'impact avéré sur le développement de l'introduction d'une gouvernance sensible aux sexospéficités ?


Bientôt nous aurons à vivre ensemble l'expérience des prochaines élections communales et à tirer les conclusions des résultats du scrutin. L'enjeu est important car l'impact du leadership féminin dans la gouvernance locale est avéré. Il a encore été rappelé par le Souverain dans le discours du 6 novembre dernier où il avait à une collaboration constructive entre le gouvernement et le parlement pour la mise en place de mécanismes efficients à même de favoriser une représentation adéquate et une présence plus large des femmes au sein des conseils communaux, tant pour ce qui concerne les candidatures qu'au niveau du scrutin.

« Notre dessein ultime, avait indiqué Sa Majesté le Roi, est de garantir une représentation équitable des femmes au niveau des collectivités locales et, surtout, de permettre aux conseils locaux de se prévaloir de l'apport de la femme marocaine qualifiée, connue pour son intégrité, son réalisme et sa fibre sociale ».


Sur un autre plan, il est culturellement payant de veiller à inclure dans toute stratégie de promotion des droits de la femme, un volet impliquant l'action médiatique et la circulation de l'information.
Dans un monde globalisé, qui appartient aux plus visibles et aux plus audibles, le rôle des médias est à prendre en permanence en compte à ce niveau.
Certes, partout dans le monde, les femmes ont encore besoin de s'approprier par de multiples moyens, le langage qui les dit et les recrée comme telles, mais dans des pays comme le nôtre, l'accès au pouvoir de produire ses propres représentations du monde et d'elles-mêmes, est un moyen d'intervention contre la régression et la minorisation obscurantiste des femmes.
Au Maroc, l'Agir Féminin a besoin encore de plus de visibilité sociale pour accélérer la révolution des mentalités et l'amendement des comportements.


A cet égard, je formule le voeu que soit activée dans les meilleurs délais et dans le respect de la liberté d'expression et de création, la charte nationale pour l'amélioration de l'image de la femme dans les médias, conclue en 2005 entre l'Etat, représenté par les ministères de la Communication et de la Culture, et les professionnels de l'information, de la communication et de la publicité.


Par ailleurs, l'accès des femmes aux postes de décision médiatique est susceptible d'infléchir les politiques rédactionnelles pour une meilleure intégration de l'approche genre dans la sélection et le traitement de l'information. Les efforts publics en la matière sont donc à soutenir.


Pour que les femmes gagnent de la force et de la légitimité dans les espaces publics, elles ont besoin d'être mieux formées et mieux acceptées socialement en tant qu'acteurs politiques, culturels, sociaux, et économiques, pour ne plus être catégorisées inconsciemment ou sciemment comme un groupe subordonné.


A cet égard, il y a certainement moyen d'associer davantage ce formidable réseau des Marocaines du monde à la promotion des échanges et à l'effort de réseautage à l'échelle internationale pour renforcer les synergies déjà existantes en matière de développement durable et d'autonomisation de la femme marocaine.


Le principe féministe de l'éducation et du mentorat nous impose de saisir toutes les opportunités pour conseiller, entraîner, offrir des tutorats, transmettre un savoir-faire, partager nos compétences.


En butte à de nombreuses iniquités dans la société en général, la femme risque fort d'être la grande exclue de la société de l'information. Si la fracture numérique sépare les riches et les pauvres, elle sépare aussi les hommes et les femmes.


C'est pourquoi, l'accès et l'utilisation des TIC comme outils pour le renforcement du pouvoir d'action politique et sociale des femmes est un projet gagnant qui pourrait fédérer nos efforts dans le cadre de programmes de coopération internationale.


Mesdames et messieurs,

Grâce à l'engagement royal, grâce au dynamisme associatif, grâce au volontarisme de notre action publique, l'idée que les femmes sont des citoyennes à part entière et des êtres politiques compétents progresse.


L'idée qu'elles sont au coeur du développement économique et social aussi. Mais ce qui ajoute à ma satisfaction et à mon optimisme c'est que cette prise de conscience est désormais une donnée structurelle, une tendance de fond.


Ce qui m'autorise à affirmer ceci : ensemble nous pourrons.


Je vous remercie de votre bienveillante attention


 

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Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger a choisi d'organiser ce colloque sur la situation juridique de l'Islam en Europe comme préambule à ses activités et travaux qui concernent l'Islam en Europe. A cet égard, le Conseil a consacré un programme diversifié pour étudier et débattre sur la question de l'Islam en Europe.

 

Pourquoi la situation juridique de l'Islam en Europe? Nous savons tous que les pays européens n'ont pas pris l'Islam en considération dans leurs législations. La question se pose donc sur la capacité de ce dispositif juridique à s'adapter à ce nouveau phénomène qu'est l'Islam.

 

Cependant, il ya une deuxième question fondamentale qui concerne cette nouvelle expérience que vit l'Islam, en tant que religion minoritaire, dans des sociétés laïques, qui croient aux valeurs de modernité, de démocratie et de pluralité des religions. L'Islam dispose-t-il d'une capacité à l'intégration? Peut-il répondre aux interrogations de ces sociétés?

 

D'ailleurs, l'Europe se caractérise par la pluralité de ses expériences sociales et chaque pays européen se distingue par une expérience particulière en matière de laïcité. De même, les composantes de la communauté musulmane en Europe prennent des formes différentes selon le pays d'accueil. Comment trouver les réponses appropriées à ce contexte de pluralité et de différence?

 

Nous ne sommes pas sans savoir que certains pays européens ont depuis longtemps reconnu l'Islam, notamment l'Espagne qui a signé une convention avec la communauté musulmane en 1992, la Belgique qui a reconnu l'Islam en 1975 et l'Autriche qui reconnaît l'Islam depuis l'Empire Ottoman. Cependant, il faut souligner que la majorité de ces conventions ou des termes de ces actes de reconnaissance sont restées inappliqués, à tire d'exemple, la reconnaissance de l'Islam par la Belgique. Quant aux termes mis en exécution, ils ne concernent que l'institution d'un « organe exécutif », chargé de la gestion de la question religieuse au niveau laïque, c'est-à-dire une administration religieuse, alors que la plupart des dispositions de cette convention n'ont pas été mises en application et pareillement pour l'Espagne.

 

Par ailleurs, il ya des pays européens qui ne reconnaissent pas l'Islam, ou qui n'ont pas des relations officielles avec l'Islam, et qui ont pourtant enregistré une avancée remarquable sur de nombreuses questions concernant l'Islam, tels que la France qui a fait des réalisations plus importantes que les pays qui reconnaissent l'Islam. La Belgique, pour sa part, n'a pas encore réussi à mettre des guides religieux à la disposition des soldats musulmans, alors qu'en France, les soldats musulmans disposent de guides religieux. Plusieurs responsables religieux musulmans qui travaillent dans de nombreux établissements pénitentiaires français, alors que d'autres pays, comme l'Espagne et la Belgique, n'en sont qu'au début.

 

Ainsi, la reconnaissance juridique ne signifie certainement pas l'accès aux exigences de ces lois, mais plutôt, qu'il faut mettre en œuvre tous les moyens pour réaliser nos objectifs avec l'accompagnement de la société.

 

L'Islam est confronté à beaucoup de questions en Europe. En premier lieu, la question de la capacité de l'Islam à l'intégration dans des sociétés qui ont leurs propres caractéristiques et sur son aptitude à réagir aux défis lancés par celles-ci. Concernant la formation des cadres religieux, est-ce que l'Islam est disposé à dispenser un cadre religieux adapté avec des sociétés de pluralisme religieux, culturel, identitaire et ethnique? Et quel serait le contenu pédagogique qui conviendrait à ces sociétés? Est-ce que le contenu pédagogique en usage aux pays musulmans peut satisfaire aux besoins des musulmans résidant dans les pays européens?

 

Les musulmans doivent mener une réflexion profonde pour trouver les cadres appropriés et aptes à s'inscrire et à s'intégrer positivement dans les sociétés européennes, et garantir un encadrement qui favorise aux prochaines générations une insertion totale dans les sociétés auxquelles elles appartiennent.

 

Suivant les statistiques disponibles, l'Union Européenne comprend des millions de musulmans ; ce qui signifie que l'Islam est devenu une composante fondamentale des sociétés européennes. Ainsi, ces millions de musulmans doivent être pris en compte comme ils doivent de leur côté prendre cette réalité en considération.

 

Par ailleurs, on demande actuellement à l'Islam en Europe de fournir des réponses précises. A cet égard, Napoléon, lorsqu'il a décidé d'octroyer la nationalité française aux juifs, leur a posé douze questions dont : « Que pensez-vous de la polygamie ? Quelle est votre position à l'égard de la fidélité à la nation? Est qu'un juif né en France considère celle-ci comme sa patrie? Qui nomme les rabbins? Est-ce qu'une juive peut se marier à une personne non-juive en France? ». Je crois que ce sont les mêmes questions qui se posent aujourd'hui aux musulmans ; la communauté juive avait donné sa réponse d'une façon claire dans un livre publié.

 

 

Pour sa part, le musulman doit fournir une réponse claire sur la question de la laïcité dans le contexte des revendications de l'application de la Charia musulmane, lancées en Europe et au Canada. Nous sommes donc face à la question suivante : «  peut-on vivre dans une société qui a décidé suite à sa propre évolution historique de séparer la société civile de la société religieuse? »

 

Par ailleurs, les sociétés européennes ont tranché depuis longtemps sur la question de l'égalité homme-femme et par conséquent, notre réponse doit aussi être claire et sans équivoque. Nous devons également fournir des réponses décisives à propos de la question de la liberté du culte et des droits de l'Homme et ne pas utiliser ces droits uniquement quand il s'agit de nos propres droits; les droits de l'Homme sont indivisibles et servent aussi bien pour défendre que pour coexister avec autrui.

 

Je souhaite que ce colloque réussisse à examiner ces interrogations, et je vous assure que le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger est toujours disponible pour accompagner et pour s'inscrire dans un débat positif en vue de fournir des réponses pertinentes ; de même qu'il consacrera les moyens financiers et humains pour aboutir au niveau qui convienne à nous tous, Musulmans vivant en Europe et dans des sociétés européennes.

 

 

Nous sommes aussi convaincus, dans le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, que la communauté musulmane en Europe peut être le trait d'union entre le monde musulman et l'occident, et la passerelle de l'occident vers le monde musulman. Elle est également qualifiée pour tenir le rôle de médiateur civilisationnel et spirituel, de facteur essentiel pour éviter les conflits ; comme elle peut démentir les théories du choc des civilisations par son intégration dans les sociétés européennes.

 

 

Je pense que nous sommes devant une grande responsabilité et que l'avenir des générations prochaines dépend de notre présent. Ainsi, un présent corrompu ne construira jamais un avenir saint.

 

 

Je souhaite le plein succès à notre colloque. Je vous remercie.

 

M. Boussouf, secrétaire général du CCME

 

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14-15 mars 2009 - Fes- Colloque "statut juridique de l'islam en Europe"

 

Casablanca, Dimanche 31 Mai 2009



Monsieur le Ministre Délégué auprès du Premier Ministre, chargé de la communauté marocaine à l'étranger

Monsieur le Président du Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger

Mesdames et Messieurs les présidents (es) des associations internationales et nationales

Honorable assistance

 


C'est pour moi un grand honneur et aussi un plaisir de prendre part, à la séance de clôture de ce séminaire international organisé par le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger autour du thème « Vieillir dans l'immigration : quel statut et quelle prise en charge des marocains vieillissants ? ».


Je voudrais à cette occasion, présenter à l'ensemble des organisateurs et organisatrices et à leur tête le CCME, mes sincères félicitations pour cette excellente initiative, pour la sélection des thématiques abordées et la prise en compte de la dimension genre dans l'analyse des questions du 3ème âge des RME.


Je voudrais aussi rendre un hommage aux marocains et marocaines résidents à l'étranger, et surtout la première génération qui atteint maintenant le 3 âge.

Ce sont des personnes qui ont du quitter leur pays à une époque marquée par des conjonctures économiques difficiles. Ils ont travaillé dur pour gagner leur vie et celle de leurs familles. Ils ont contribué au développement économique de leurs pays d'accueil, mais ils ont gardé avec force l'amour du pays, le patriotisme et ils ont également contribué au développement de leur pays le Maroc, pas seulement à travers les transferts de devises mais aussi par le transfert de compétence et d'expérience acquises en terre d'émigration.

C'est notre devoir de les appuyer et d'œuvrer pour leur assurer un troisième âge avec une qualité de vie bien méritée.

Mesdames et Messieurs


Les MRE constituent un potentiel, un gisement d'expertise et un atout majeur pour le Maroc.

Comme vous le savez, en moins de 15 ans -1993, 2007- l'effectif des Marocains inscrits sur les registres des consulats est passé de 1.300.000 à 3 300 000.

Les caractéristiques démographiques, éducatives, culturelles, socioprofessionnelles et économiques des MRE ont connu des changements profonds au cours des quarante dernières années.


Chaque génération a un profil, des besoins et des problèmes particuliers qu'il faut reconnaître pour y apporter des réponses appropriés.


Dans plusieurs discours, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l'Assiste, accorde une attention particulière à cette population. Il a appelé à œuvrer pour préserver la dignité des MRE et pour promouvoir leurs droits sociaux et humains au Maroc et dans les pays d'accueil.

La création du Conseil Supérieur de la Communauté Marocaine à l'Etranger en tant que cadre de concertation et de proposition d'aide à la prise de décision est un signal fort de la plus haute volonté politique de placer cette question au cœur des chantiers de développement que connaît notre pays.


Il est important aussi de noter que, dans le cadre des priorités gouvernementales, les efforts entrepris par les différents départements ministériels, la Fondation Mohamed V pour la Solidarité, et la Fondation Hassan II pour les marocains résidents à l'étranger, présidée par son Altesse La Princesse Lalla Meryem , et qui œuvre pour le maintien des liens des marocains du monde avec leur pays et pour les aider à surmonter les difficultés qu'ils rencontrent du fait de leur migration.


En plus de ces acteurs publics, les MRE sont aussi marqués par le dynamisme de la société civile, à l'échelle nationale et internationale, ce qui a donné une grande impulsion pour la prise en conscience des besoins, des contraintes et problèmes des MRE.


Et je voudrai saluer et féliciter l'ensemble de ces acteurs associatifs pour leurs actions citoyennes qui témoignent leur engagement pour le développement humain de notre pays.


Mesdames et Messieurs


Le vieillissement de la population est un phénomène qui touche actuellement tous les pays du monde. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, le nombre des personnes âgées de 60 ans et plus aura franchi le cap du milliard d'ici 2020.


Au Maroc, selon le recensement 2004, le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus est de 2376 000 dont 1 243 000 sont des femmes et 1 133 000 sont des hommes.


Ainsi, les enjeux du vieillissement démographique constituent un véritable enjeu des politiques publiques.


Notre pays doit s'efforcer d'apporter des réponses adaptées à cette situation spécifique s'inspirant des fondements de notre identité, de notre capital civilisationnel de solidarité intergénérationnelle.


Ces réponses doivent être conçues à la lumière des exigences de l'Etat de droit et du projet de société moderne et démocratique prôné par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l'Assiste, et partagé par l'ensemble des forces vives de notre pays.


Pour ce qui est de notre Ministère nous avons la mission de coordonner l'action des différents secteurs gouvernementaux en faveur des personnes âgées en matière de protection médicale et sociale afin que l'Etat assure son devoir à l'égard de cette catégorie conformément aux principes et recommandations, de l'ONU.

Dans ce cadre, le MDSFS a inscrit dans son plan stratégique 2008-2012 l'élaboration d'une stratégie sous le thème « un Maroc pour tous les âges » relative à cette catégorie et basée sur le renforcement de la solidarité familiale et des liens intergénérationnels, qui veille à la promotion de la participation active de ces personnes âgées dans les activités d'encadrement et des actions sociales, et appuie l'accès des personnes âgées aux différents modes de protection sociale.

Cette stratégie, en cours de finalisation s'appuie sur les grands piliers suivants:

  • Axe revenu/ retraites ;
  • Axe santé ;
  • Axe logement et conditions de vie ;
  • Axe rôle et place des personnes âgées dans la société.


Au niveau des centres dédiés aux personnes âgées, L'Entraide Nationale : Etablissement public sous-tutelle du MDSFS, dispose aujourd'hui, en partenariat avec la société civile sous forme de gestion déléguée, de 42 Etablissements Sociaux Spécifiques aux personnes âgées répartis sur le territoire au service de 2200 bénéficiaires et le MDSFS prévoit la création de 16 centres sociaux de référence destinés à cette catégorie au titre de 2008-2012.


D'autres programmes spécifiques sont mis en place, à savoir :

  • Programme de création de clubs de loisir pour les personnes âgées. Deux clubs ont été crées dans une première étape à Casablanca et à laâyoune, dans l'objectif de leur offrir un cadre convenable d'échanges, de loisir et de tirer profit de leur expériences personnelles et professionnelles ;
  • Programme de sensibilisation qui vise à impliquer et appuyer les différents acteurs de la société civile dans les programmes de la protection sociale des personnes âgées sachant que les associations de la société civile sont aujourd'hui des partenaires institutionnels des politiques publiques particulièrement depuis le lance ment de l'INDH par SM le Roi Mohammed VI le 18 mai 2005.

  • La sensibilisation et la promotion de la culture de solidarité intergénérationnelle ;
  • Le renforcement des programmes médias destinés à donner une image positive des personnes âgées dans la société .


A ce sujet, il y a lieu de noter que les retraités aujourd'hui âgés de 60 ans sont jeunes, l'espérance de vie ayant augmenté à 72 ans , ils sont porteur de compétences et d'expérience dont la société a grand besoin et il est indispensable d'offrir à ceux et celles qui le désirent l'opportunité d'investir ou de s'engager dans des actions citoyennes au service de leur pays.

Il y a lieu aussi d'évoquer les problèmes de la femme retraitée qui sont parfois encore plus durs que ceux vécus par les hommes, ne serait ce que parcequ'elles sont le plus souvent plus pauvres que les hommes. Il y a également les veuves de retraités RME qui restent parfois démunies et ne savent pas comment bénéficier de leurs droits et se trouvent parfois exposés à des intermédiaires véreux.

Comme vous l'avez sûrement constaté, l'ensemble des problèmes évoqués par les MRE peut être analysé et traité selon les axes prévus par la Stratégie nationale des Personnes âgées.

Bien sûr les difficultés ne manquent pas car les conditions du 3eme âge des MRE varient d'un pays à l'autre selon son système de protection sociale, les lois qui réglementent les droits des retraités ainsi que les différentes prestations offertes.

Notre Ministère, qui a suivi avec intérêt les travaux de ce séminaire important, veillera à intégrer les besoins et les attentes des MRE dans ce projet. Notre

Mesdames et Messieurs

Je voudrais aussi exprimer, à cette occasion, l'appui du Ministère de Développement Social de la Famille et de la Solidarité aux stratégies du Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger.

Nous sommes très sensibles à identifier toutes les possibilités de partenariat afin d'intégrer les besoins des MRE dans les stratégies sectorielles.

Je souhaite plein succès à vos démarches et je vous félicite pour la qualité et le niveau d'expertise des ressources que vous avez mobilisés.

Ceci démontre clairement le sérieux et la pertinence de l'approche prônée par votre institution.

Nous ne manquerons pas enfin d'accorder tout notre intérêt à toutes les propositions et recommandations de votre séminaire .

Je vous remercie.



Nouzha Skalli, Ministre du Développement social, de la famille et de la solidarité


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Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger et le Centre Jacques Berque tiennent un séminaire international pluridisciplinaire sur « la nouvelle condition migrante »

Ce séminaire a pour objectif d'engager une discussion entre chercheurs et de débattre des « nouveaux paradigmes » sous lesquels les sciences humaines et sociales observent et analysent les phénomènes des migrations internationales contemporaines. Cette discussion sera basée sur des recherches diversifiées (contextes nationaux différents) qui peuvent contribuer à alimenter le débat public.

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