Vendredi 27 mars 2009
De 10h à 11h conférence de presse à la mairie de Saint-Denis en présence du Maire, des médias et de personnalités
Le mouvement féministe au Maroc : Quelques repères historiques
Je rappelle que la société marocaine a connu deux générations de mouvements de défense des droits des femmes. Une première a vu le jour dans les années quarante et une seconde au début des années quatre vingt.
Il sera question, pour la présente communication, de s'arrêter sur l'expérience de la première génération et en particulier des deux composantes les plus importantes, à savoir : le secteur féminin du parti de l'indépendance et l'association Akhawat Assafa affiliée au Pari démocrate de l'Indépendance. (La traduction en français proposée par Zakya Daoud est « les sœurs de la transparence ou de la pureté »)
Cette expérience a vu le jour dans la zone qui était sous occupation française et elle couvre la période allant de la moitié des années quarante jusqu'au début des années soixante.
Le choix de remonter au tout début de cette expérience répond au besoin de questionner et d'examiner les points suivants qui restent encore d'actualité:
- l'articulation entre le politique et le féminisme et les limites qui se posent aux structures féminines dans ce cadre.
- le poids de la religion et l'importance cruciale qu'il revêt dans le débat public sur la question des droits des femmes pour tous les acteurs, toutes tendances confondues.
- la tentative d'illustrer les moments où la supposée antinomie entre Islam et reconnaissance des droits des femmes, ou Islam et féminisme, s'avère loin d'être évidente.
Rappel du contexte
Je rappelle que les premiers balbutiements du mouvement pour les droits des femmes ont vu le jour dans un contexte marqué par la lutte pour l'indépendance, portée par les composantes du mouvement nationaliste marocain. Et c'est précisément dans le cadre de la lutte pour les réformes que va commencer à s'exprimer l'intérêt pour la question féminine.
Les composantes du mouvement des droits des femmes se sont intéressées à une multitude de domaines dont les plus importants sont:
- L'éducation des filles;
- Les droits civils, notamment ceux relatifs au rapport hommes femmes dans le cadre de l'institution matrimoniale.
La première composante de ce mouvement a vu le jour dans le giron du parti de l'Istiqlal et a pris la forme du secteur féminin qui suivait la même démarche organisationnelle que les autres cellules du parti.
La seule différence résidait dans le fait que les femmes ne pouvaient pas se trouver ensemble avec les hommes, la mixité n'étant pas encore de mise. D'où la nécessité de mettre en place une structure à part.
C'est un secteur qui s'est constitué des femmes issues de la bourgeoisie citadine, notamment celles qui avaient bénéficié de l'éducation.
L'une des initiatrices et des animatrices principales de ce secteur est Malika Al Fassi (1919-2007), qui était aussi parmi les premières plumes journalistiques féminines. Ce qui rappelle des expériences semblables dans d'autres sociétés, notamment occidentales.
C'est à elle seule en tant que femme, qu'est revenu le privilège de la signature du manifeste de l'Indépendance. Ce qui prouve son poids et son influence.
L'éducation des filles était l'une des questions sur laquelle ce secteur s'est fortement mobilisé. Mais il faut rappeler que le droit d'accès des filles à l'instruction était au départ (dans les années 20 et 30) porté par certains lettrés, dont le savant Al Hajoui qui s'était illustré par une position très en avance par rapport à son époque.
Époque marquée par l'opposition exprimée par certains dignitaires et représentants de l'élite marocaine. Mais surtout une résistance de la part de la population qui voyait d'un mauvais œil la sortie des filles en dehors du foyer.
Les années 40 ont vu la mobilisation des différents acteurs en présence autour de la question de l'instruction des filles à savoir:
- La monarchie avec une forte mobilisation de la princesse Lalla Aïcha, figure de proue de l'émancipation féminine, comme on aimait l'appeler à l'époque.
- Les différentes composantes du nationalisme marocain à travers la mise en place des écoles privées, avec à chaque fois le déplacement royal pour inaugurer celles réservées aux filles.
- Les composantes du mouvement des femmes à savoir le secteur féminin de l'Istiqlal et l'association « Akhawat Assafa ».
C'est d'ailleurs cette forte mobilisation qui va rendre de plus en plus acceptable l'idée de l'accès des filles à l'école et va atténuer l'opposition qu'elle suscitait auparavant.
L'un des moments forts dans ce domaine, est celui qui illustre le combat du secteur féminin de l'Istiqlal pour l'ouverture du cycle supérieur de la prestigieuse université d'Al Qaraouiyyine à Fès, qui représente à elle seule tout un symbole puisqu'il s'agit d'une institution où l'on enseignait les sciences religieuses réservées jusqu'alors aux seuls hommes.
Les militantes de ce secteur se sont intéressées également à l'accès aux droits politiques qui, il faut le rappeler, n'a pas nécessité un combat de longue haleine puisque le Maroc a bénéficié de l'ambiance mondiale qui régnait à l'époque et qui a vu un certain nombre de pays reconnaître aux femmes le droit d'accès aux droits politiques.
Mais la priorité pour ces militantes était l'indépendance du pays, mot d'ordre du parti auquel elles appartenaient. Ceci a permis à ces femmes de s'imposer sur la scène politique et de rendre de plus en plus acceptable la présence des femmes dans l'espace public à travers l'encadrement et la sensibilisation qu'elles ont menés.
On peut dire que l'expérience de ce secteur s'inscrit globalement dans la tradition du féminisme politique. La question du rapport hommes femmes n'était pas à l'ordre du jour de cette structure.
C'est là un combat dans lequel, l'autre composante du mouvement des droits des femmes s'est illustrée.
Il s'agit de l'association « Akhawat Assafa » qui a vu le jour en 1946 et dont l'initiative de la création revient aux femmes issues de l'autre composante du nationalisme marocain, à savoir le parti démocrate de l'indépendance (PDI)
A la différence de l'autre composante, celle-ci a pris, sur le plan organisationnel la forme d'une association, qui disposait d'antennes dans les grands centres urbains.
Les membres de l'association représentaient également la bourgeoisie citadine et avaient, pour certaines d'entre elles, des liens familiaux avec les responsables du parti comme c'était d'ailleurs le cas aussi pour les femmes de l'Istiqlal.
Le PDI était réputé pour son libéralisme et son souffle réformateur aussi bien sur le plan politique que social. D'où la place qu'il avait réservée à la question de l'Indépendance mais également à la démocratie et à la réforme sociale. Il plaçait, ces deux questions parmi ses priorités et n'entendait pas ajourner la question démocratique jusqu'à l'avènement de l'Indépendance. D'où la divergence avec le PI, qui considérait que la priorité était l'Indépendance. Divergence qui aura des répercussions négatives sur la relation entre les deux partis après l'indépendance et qui influencera la vie politique dans son ensemble.
Tout comme le secteur féminin de l'Istiqlal, AKS s'était intéressée à l'éducation des filles.
La position exprimée par les deux composantes en la matière tranchait nettement avec la proposition défendue par certains responsables des commissions mises en place par le Sultan afin de réformer l'enseignement et qui le limitait au primaire avec un objectif : celui de rester dans le prolongement du rôle traditionnel des femmes.
Les femmes quant à elles, notamment de AKS, étaient conscientes que l'accès à tous les cycles de l'enseignement était la seule condition qui permettrait aux femmes de devenir de véritables acteurs dans les différents domaines de la vie, et donc de se libérer du carcan traditionnel où elles étaient enfermées.
Ce combat pour l'accès à l'éducation était une occasion où les défenseurs se sont vus dans l'obligation de mobiliser le référentiel religieux contre les arguments avancés par les détracteurs reproduisant en filigrane les fondements du patriarcat et véhiculant une image des femmes pour le moins dégradante.
Très tôt, les acteurs de l'époque ont mis le doigt sur l'importance de cet argument et l'ont utilisé contre les conservateurs, mais aussi contre le Protectorat français qui avait tenté de remettre en cause l'un des acquis réalisés avec l'arrivée de l'islam au Maroc.
Dans le cadre de ce qu'on appelait la politique berbère du Protectorat, qui visait principalement à séparer les arabes des berbères pour mieux régner, l'administration coloniale a tenté, à travers le dahir berbère de 1930, de réinstaurer une coutume très ancienne qui existait au Maroc bien avant l'arrivée de l'Islam, et qui privait les femmes de leur héritage. Une première tentative dans ce sens avait eu lieu en 1913, ce qui a suscité de la part des femmes, un soulèvement et l'organisation d'un grand rassemblement qui a obligé les français à se rétracter.
Ce qui d'ailleurs nous amène à nous interroger, au moins du côté des droits des femmes, sur cette fameuse mission civilisatrice du colonisateur, chère à Lyautey, et qui s'avère loin d'être vraie.
Mais là où les membres de AKS se sont le mieux illustrées, c'est leur combat pour l'adoption des juridictions équitables dans le cadre de l'institution matrimoniale.
Elles ont déjà soulevé à l'époque tous les aspects, qui ont été repris à la lettre, 40 années après, par la 2ème génération du mouvement des femmes qui a vu le jour dans le milieu des années 80.
Il s'agissait en l'occurrence, et à titre d'exemple, de revendiquer l'abrogation de la polygamie et la répudiation, en mettant en place le divorce judiciaire, l'élévation de l'âge du mariage et la lutte contre les agressions auxquelles les premières femmes dévoilées faisaient face dans la rue.
Pour protéger les femmes contre ces agressions, les militantes de AKS avaient saisi, à travers un rapport, le Sultan et les autorités locales afin de leur demander de prendre les dispositions nécessaires dans ce sens.
Ce faisant, l'association a clairement pointé du doigt la responsabilité de l'État à protéger les femmes contre des actes commis par des hommes et qui tirent leur légitimité du patriarcat. C'est une manière de dire clairement que rien ne justifie que les femmes soient l'objet d'agressions encore moins pour le fait de se dévoiler et d'investir l'espace public. Si les femmes se font agresser, ce n'est pas parce qu'elles n'ont pas respecté une prétendue instruction coranique (ce qui revient à leur faire endosser à elles seules la responsabilité) mais c'est parce que les hommes, admettent mal la présence des femmes, qui dans leur mentalité doivent rester confinées chez elles. D'où l'idée de les rendre responsables de leurs actes et par là, la nécessité de l'intervention de l'Etat. C'est une manière de rappeler que le privé est public.
Ce sont là les revendications qui ont vu la mobilisation des deux composantes.
Le Maroc va connaître après son indépendance un certain nombre d'évolutions. Il s'agira de la mise en place des institutions de l'État avec entre autres l'élaboration de la constitution et du code du statut personnel ainsi que l'initiation d'un certain nombre de programmes de développement dont celui de l'ouverture des écoles et des universités qui ont profité, entre autres aux jeunes générations des femmes, nées un peu avant et après l'indépendance.
Le code du statut personnel, qui est le fruit du travail d'une commission dont le rapporteur était Allal Al Fassi, un des responsables du PI, savant éclairé et adepte de l'ijtihad, ayant par ailleurs développé, dans l'un de ses écrits (l'auto-critique), une défense des droits de la femme, a été pour le moins décevant pour les membres de AKS.
Il s'agissait en gros de maintenir les femmes dans une situation d'éternelles mineures en stipulant la nécessité de la tutelle pour la femme lors du contrat de mariage, en autorisant la répudiation et la polygamie et en instaurant l'impossibilité pour les femmes de donner leur nationalité à leurs enfants nés d'un mariage avec un étranger consacrée.
Les seules réactions à ce nouveau code, sont celles qui ont été exprimées par AKS, qui se sont élevées avec virulence en mettant sur la table de nouveau le débat autour des formes diverses de la discrimination à l'égard des femmes reproduites par le texte de la Moudawana.
Elles se sont à l'occasion permises de s'interroger sur la responsabilité de l'Islam, ainsi que sur la tradition prophétique et le droit musulman.
Ce qui ne va pas tarder à susciter les réactions de certains savants qui, tout en défendant le bien fondé de la polygamie, de l'inégalité en matière d'héritage, n'acceptaient pas qu'on mette l'Islam en cause.
D'où, à notre avis l'amalgame flagrant entre ce qui relève du droit musulman, production par ailleurs humaine, et ce qui est du ressort du Coran.
Mais si cet amalgame était le fait de certains savants qui imposaient aux femmes, au nom de l'Islam, l'acceptation du traitement inégalitaire à leur égard, les femmes de AKS n'en ont pas été en reste. Essayant de dénoncer les discriminations dont les femmes sont l'objet, elles ont pointé la responsabilité de l'Islam. Ce faisant elles sont tombées dans le piège de ces savants qui au fond défendaient le droit musulman qui n'est qu'une lecture patriarcale du Coran. Or les causes de la situation inégalitaire sont à chercher ailleurs, dans ce qui est à présent mieux décelé, à savoir les fondements du patriarcat.
D'ailleurs la clarification de leur point de vue ne va pas tarder à tomber, puisqu'elles ont publié par la suite un article où elles ont tenu à expliquer qu'il ne s'agit pas d'une critique systématique de la législation musulmane, mais plutôt l'expression du désir de mieux en comprendre les fondements.
Voilà ce qui, dès l'amorce du débat sur les droits des femmes, va poser la question des arguments.
Ce débat fructueux n'aura plus lieu d'être puisque les évolutions que le Maroc a connues par la suite ne le permettaient plus.
Il faut rappeler que nous sommes à la fin des années cinquante. Période qui allait être marquée par les affrontements politiques notamment entre le PI et le PDI.
Le paysage politique marocain dans son ensemble, connaîtra un climat de confrontations et de règlements de compte qui allait affecter profondément la vie politique et la relation entre les différents acteurs. On assistera à la mise en place d'un Etat autoritaire et centralisateur avec la quasi absence de règles démocratiques pour le règlement et la gestion des différends politiques.
Dans ce contexte, la question des droits des femmes s'est trouvée reléguée au second plan. On a même développé à cette époque, l'idée selon laquelle le règlement de la question féminine se ferait automatiquement une fois réglée la question du pouvoir politique.
Dans ce climat, le PDI ne va pas longtemps résister aux péripéties des différents règlements de compte de l'époque. Il entrera en agonie pour ne plus avoir aucune influence par la suite.
L'association AKS fera les frais de cette situation et disparaîtra de la scène, et avec elle disparaîtra également l'intérêt pour les droits civils des femmes qui perdurera jusqu'à ce qu'une nouvelle génération s'en emparera dans la moitié des années 80.
Mais si le climat politique général de l'époque, ainsi que les choix conservateurs qui ont prévalu lors de l'élaboration du code du statut personnel, expliquent, en partie les raisons de la disparition de AKS, il n'en demeure pas moins que la dépendance de l'association vis-à-vis du PDI est à prendre en considération.
Malgré leur dynamisme, les actrices de AKS se sont trouvées dans l'incapacité de poursuivre seules, leur combat dans le Maroc de la fin des années cinquante. Un Maroc où l'espace des libertés publiques était réduit, ce qui n'encourageait guère "l'expression et la parole publique" quelle qu'elle soit.
Il s'ajoute à cela, le fait que les idées avant-gardistes qui ont caractérisé AKS n'ont pas trouvé un terrain fertile puisque l'analphabétisme, l'ignorance et le conservatisme étaient les éléments qui marquaient la société marocaine de l'époque.
Quelles sont les conclusions que nous pouvons tirer de l'expérience du mouvement des droits des femmes au Maroc ?
- Le mouvement des droits des femmes s'inscrivait dans la tradition du féminisme politique qui avait bénéficié de l'appui important apporté par les acteurs politiques de l'époque. C'est grâce au projet de réformes qu'ils avaient proposé, que la question des droits des femmes a trouvé sa place. Et c'est grâce à cela et dans ce cadre que les premières militantes ont pu forger leurs armes.
- Mais cette situation est à double tranchant puisqu'elle a créée une sorte de dépendance qui affectera par la suite, d'une manière négative le sort des structures féminines. Qu'ils aient été modérés ou radicaux, les groupes de femmes qui ont milité pour leurs droits ont connu quasiment le même sort, celui de disparaître en même temps que le parti ou de se diluer dans ce qui devient, à un moment donné, la priorité de ce dernier.
- La construction d'une identité féministe dans le cadre d'une structure autonome et puissante s'est alors avérée nécessaire pour avancer sur le terrain des droits des femmes. D'où le débat sur la question de l'autonomie qui a eu lieu parmi les militantes de le 2ème génration.
- L'essoufflement qui a affecté, après l'indépendance, l'intérêt pour les droits de la femme provient de ce que l'époque fut marquée par l'établissement d'un pouvoir autoritaire et centralisateur. Le courant qui avait placé la démocratie parmi ses priorités, a eu à en souffrir, de même que le courant féministe qui avait vu le jour dans son giron. (j'entend AKS). Le lien entre ces deux questions permet d'affirmer que c'est le renforcement du courant démocratique qui favorise les avancées sur la question des droits des femmes. L'expérience marocaine prouve, tout comme celles qui l'ont précédée et qui appartiennent à un autre espace géographique et à une autre civilisation, que la démocratie n'est certes pas une condition suffisante mais elle est absolument nécessaire pour avancer sur la question des droits des femmes.
- Les doléances de l'association AKS relatives au rapport hommes femmes dans l'institution matrimoniale, démontrent que c'est une dynamique interne à la société marocaine qui a donné naissance à un mouvement qui a remis en cause les fondements de l'ordre patriarcal. Une dynamique qui a permis l'émergence d'un groupe de femmes revendiquant l'appartenance à une civilisation, à une histoire et à une culture dont l'un des attributs est la religion musulmane. D'où l'intérêt porté à l'élément religieux mobilisé comme argument pour défendre les droits des femmes. La démarche adoptée cherchait, à travers l'effort de l'interprétation, à débarrasser le droit musulman des commentaires stériles et de l'emprise du conservatisme mêlée à l'esprit patriarcal qui l'ont fortement influencés. Ce qui va, avec certaines nuances, se répéter au sein de certaines composantes de la 2ème génération.
- Comme partout ailleurs, l'expérience marocaine prouve que c'est sur le terrain politique que le dénouement des questions de société dont celles relatives aux droits de la femme intervient. Et c'est le rapport de forces qui fixe la direction à emprunter. C'est là une évidence qui demande à être rappelée à un moment où l'on semble croire ou faire croire que le blocage vient de la religion et qu'il n'y a aucune possibilité d'avancer sans la rejeter.
Or la religion, survenue longtemps après le patriarcat, a servi et peut encore servir à travers l'effort de l'interprétation et à travers une multitude de démarches pour le renouveau de la religion proposées par les nouveaux penseurs de l'Islam, d'arme de défense pouvant conduire à l'égalité hommes femmes, et cela, selon la place que l'on occupe dans le rapport de force et selon l'ancrage que l'on peut avoir dans la société.
Latifa El Bouhsini
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Casablanca, Dimanche 31 Mai 2009
Monsieur le Ministre Délégué auprès du Premier Ministre, chargé de la communauté marocaine à l'étranger
Monsieur le Président du Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger
Mesdames et Messieurs les présidents (es) des associations internationales et nationales
Honorable assistance
C'est pour moi un grand honneur et aussi un plaisir de prendre part, à la séance de clôture de ce séminaire international organisé par le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger autour du thème « Vieillir dans l'immigration : quel statut et quelle prise en charge des marocains vieillissants ? ».
Je voudrais à cette occasion, présenter à l'ensemble des organisateurs et organisatrices et à leur tête le CCME, mes sincères félicitations pour cette excellente initiative, pour la sélection des thématiques abordées et la prise en compte de la dimension genre dans l'analyse des questions du 3ème âge des RME.
Je voudrais aussi rendre un hommage aux marocains et marocaines résidents à l'étranger, et surtout la première génération qui atteint maintenant le 3 âge.
Ce sont des personnes qui ont du quitter leur pays à une époque marquée par des conjonctures économiques difficiles. Ils ont travaillé dur pour gagner leur vie et celle de leurs familles. Ils ont contribué au développement économique de leurs pays d'accueil, mais ils ont gardé avec force l'amour du pays, le patriotisme et ils ont également contribué au développement de leur pays le Maroc, pas seulement à travers les transferts de devises mais aussi par le transfert de compétence et d'expérience acquises en terre d'émigration.
C'est notre devoir de les appuyer et d'œuvrer pour leur assurer un troisième âge avec une qualité de vie bien méritée.
Mesdames et Messieurs
Les MRE constituent un potentiel, un gisement d'expertise et un atout majeur pour le Maroc.
Comme vous le savez, en moins de 15 ans -1993, 2007- l'effectif des Marocains inscrits sur les registres des consulats est passé de 1.300.000 à 3 300 000.
Les caractéristiques démographiques, éducatives, culturelles, socioprofessionnelles et économiques des MRE ont connu des changements profonds au cours des quarante dernières années.
Chaque génération a un profil, des besoins et des problèmes particuliers qu'il faut reconnaître pour y apporter des réponses appropriés.
Dans plusieurs discours, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l'Assiste, accorde une attention particulière à cette population. Il a appelé à œuvrer pour préserver la dignité des MRE et pour promouvoir leurs droits sociaux et humains au Maroc et dans les pays d'accueil.
La création du Conseil Supérieur de la Communauté Marocaine à l'Etranger en tant que cadre de concertation et de proposition d'aide à la prise de décision est un signal fort de la plus haute volonté politique de placer cette question au cœur des chantiers de développement que connaît notre pays.
Il est important aussi de noter que, dans le cadre des priorités gouvernementales, les efforts entrepris par les différents départements ministériels, la Fondation Mohamed V pour la Solidarité, et la Fondation Hassan II pour les marocains résidents à l'étranger, présidée par son Altesse La Princesse Lalla Meryem , et qui œuvre pour le maintien des liens des marocains du monde avec leur pays et pour les aider à surmonter les difficultés qu'ils rencontrent du fait de leur migration.
En plus de ces acteurs publics, les MRE sont aussi marqués par le dynamisme de la société civile, à l'échelle nationale et internationale, ce qui a donné une grande impulsion pour la prise en conscience des besoins, des contraintes et problèmes des MRE.
Et je voudrai saluer et féliciter l'ensemble de ces acteurs associatifs pour leurs actions citoyennes qui témoignent leur engagement pour le développement humain de notre pays.
Mesdames et Messieurs
Le vieillissement de la population est un phénomène qui touche actuellement tous les pays du monde. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, le nombre des personnes âgées de 60 ans et plus aura franchi le cap du milliard d'ici 2020.
Au Maroc, selon le recensement 2004, le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus est de 2376 000 dont 1 243 000 sont des femmes et 1 133 000 sont des hommes.
Ainsi, les enjeux du vieillissement démographique constituent un véritable enjeu des politiques publiques.
Notre pays doit s'efforcer d'apporter des réponses adaptées à cette situation spécifique s'inspirant des fondements de notre identité, de notre capital civilisationnel de solidarité intergénérationnelle.
Ces réponses doivent être conçues à la lumière des exigences de l'Etat de droit et du projet de société moderne et démocratique prôné par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l'Assiste, et partagé par l'ensemble des forces vives de notre pays.
Pour ce qui est de notre Ministère nous avons la mission de coordonner l'action des différents secteurs gouvernementaux en faveur des personnes âgées en matière de protection médicale et sociale afin que l'Etat assure son devoir à l'égard de cette catégorie conformément aux principes et recommandations, de l'ONU.
Dans ce cadre, le MDSFS a inscrit dans son plan stratégique 2008-2012 l'élaboration d'une stratégie sous le thème « un Maroc pour tous les âges » relative à cette catégorie et basée sur le renforcement de la solidarité familiale et des liens intergénérationnels, qui veille à la promotion de la participation active de ces personnes âgées dans les activités d'encadrement et des actions sociales, et appuie l'accès des personnes âgées aux différents modes de protection sociale.
Cette stratégie, en cours de finalisation s'appuie sur les grands piliers suivants:
- Axe revenu/ retraites ;
- Axe santé ;
- Axe logement et conditions de vie ;
- Axe rôle et place des personnes âgées dans la société.
Au niveau des centres dédiés aux personnes âgées, L'Entraide Nationale : Etablissement public sous-tutelle du MDSFS, dispose aujourd'hui, en partenariat avec la société civile sous forme de gestion déléguée, de 42 Etablissements Sociaux Spécifiques aux personnes âgées répartis sur le territoire au service de 2200 bénéficiaires et le MDSFS prévoit la création de 16 centres sociaux de référence destinés à cette catégorie au titre de 2008-2012.
D'autres programmes spécifiques sont mis en place, à savoir :
- Programme de création de clubs de loisir pour les personnes âgées. Deux clubs ont été crées dans une première étape à Casablanca et à laâyoune, dans l'objectif de leur offrir un cadre convenable d'échanges, de loisir et de tirer profit de leur expériences personnelles et professionnelles ;
- Programme de sensibilisation qui vise à impliquer et appuyer les différents acteurs de la société civile dans les programmes de la protection sociale des personnes âgées sachant que les associations de la société civile sont aujourd'hui des partenaires institutionnels des politiques publiques particulièrement depuis le lance ment de l'INDH par SM le Roi Mohammed VI le 18 mai 2005.
- La sensibilisation et la promotion de la culture de solidarité intergénérationnelle ;
- Le renforcement des programmes médias destinés à donner une image positive des personnes âgées dans la société .
A ce sujet, il y a lieu de noter que les retraités aujourd'hui âgés de 60 ans sont jeunes, l'espérance de vie ayant augmenté à 72 ans , ils sont porteur de compétences et d'expérience dont la société a grand besoin et il est indispensable d'offrir à ceux et celles qui le désirent l'opportunité d'investir ou de s'engager dans des actions citoyennes au service de leur pays.
Il y a lieu aussi d'évoquer les problèmes de la femme retraitée qui sont parfois encore plus durs que ceux vécus par les hommes, ne serait ce que parcequ'elles sont le plus souvent plus pauvres que les hommes. Il y a également les veuves de retraités RME qui restent parfois démunies et ne savent pas comment bénéficier de leurs droits et se trouvent parfois exposés à des intermédiaires véreux.
Comme vous l'avez sûrement constaté, l'ensemble des problèmes évoqués par les MRE peut être analysé et traité selon les axes prévus par la Stratégie nationale des Personnes âgées.
Bien sûr les difficultés ne manquent pas car les conditions du 3eme âge des MRE varient d'un pays à l'autre selon son système de protection sociale, les lois qui réglementent les droits des retraités ainsi que les différentes prestations offertes.
Notre Ministère, qui a suivi avec intérêt les travaux de ce séminaire important, veillera à intégrer les besoins et les attentes des MRE dans ce projet. Notre
Mesdames et Messieurs
Je voudrais aussi exprimer, à cette occasion, l'appui du Ministère de Développement Social de la Famille et de la Solidarité aux stratégies du Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger.
Nous sommes très sensibles à identifier toutes les possibilités de partenariat afin d'intégrer les besoins des MRE dans les stratégies sectorielles.
Je souhaite plein succès à vos démarches et je vous félicite pour la qualité et le niveau d'expertise des ressources que vous avez mobilisés.
Ceci démontre clairement le sérieux et la pertinence de l'approche prônée par votre institution.
Nous ne manquerons pas enfin d'accorder tout notre intérêt à toutes les propositions et recommandations de votre séminaire .
Je vous remercie.
Nouzha Skalli, Ministre du Développement social, de la famille et de la solidarité
L'islam en europe: de plus en plus visible, de moins en moins étranger, de plus en plus national
Messieurs les maires
Mesdames et Messieurs les intervenants et participants
Mes chers collègues, membres du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger
Chers amis,alt
Il me revient le grand honneur d'ouvrir ce colloque académique organisé par notre Conseil sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, et qui constitue, autant que je sache, une première dans un grand pays musulman d'émigration.
Je voudrais en préambule exprimer d'abord mes remerciements les plus sincères à vous, chers intervenants, qui avez bien voulu accepter notre invitation malgré, nous le savons, des agendas chargés par vos travaux de recherches et d'enseignement, vos fonctions publiques ou votre action militante.
Mes remerciements vont aussi au groupe de travail de notre Conseil, à Monsieur le secrétaire général et à leurs collaborateurs qui ont veillé, en un temps limité, à la conception et à l'organisation de ce séminaire.
Comme vous l'aurez remarqué dans le programme, la qualité et la diversité des intervenants promettent des discussions fécondes et intenses. Il y a en premier lieu de nombreux universitaires, juristes mais aussi sociologues de la religion et de l'immigration ou familiers de l'analyse des politiques publiques. Permettez-moi à cet égard de saluer la présence parmi nous des pionniers que furent MM. Felice Dassetto et Albert Bastenier, dont les travaux précurseurs nous ont nourris dès le milieu des années 1980. Je me souviens en tout cas pour ma part de l'émotion et du plaisir intellectuel que constituèrent la lecture de l'islam transplanté ou plus tard de leur « media u akbar ».
Vos échanges promettent aussi d'être enrichis par les interventions de plusieurs responsables publics chargés de la gestion au niveau central des cultes, mais aussi de maires et de responsables des communautés musulmanes, qui essaient, au plus près des besoins et attentes des croyants, et souvent dans des contextes polémiques, d'accompagner la lente et complexe acclimatation de l'islam à son environnement européen.
Nous sommes au fond et les témoins et les acteurs, chacun à notre niveau d'un processus historique inédit, celui de l'enracinement de l'islam dans des sociétés pluralistes et profondément sécularisées et toutes attachées, quelle que soit leur tradition nationale spécifique, à une même laïcité culturelle européenne, pour reprendre une expression du professeur Jean-Paul Willaime, laïcité culturelle qu'il définit ainsi : « neutralité confessionnelle de l'État et de la puissance publique, reconnaissance de la liberté religieuse (y compris la liberté de non-religion), reconnaissance de l'autonomie de la conscience individuelle (liberté personnelle de l'homme et de la femme par rapport à tous les pouvoirs religieux et philosophiques), réflexivité critique appliquée à tous les domaines (religion, politique, science...) ».
Certes, l'organisation de l'enseignement (places respectives du public et du privé, de l'enseignement religieux,..) et les modalités de financement du culte différent d'un pays à l'autre, et l'espace européen « connaît une grande diversité de modèles institutionnels de rapports entre États et religions » (Christian Mellon, 1994) mais il y a ce fonds européen commun qu'on ne peut, ni sur le plan de la réflexion ni sur le plan politique, ignorer.
Mais ce n'est pas là le seul élément commun aux pays européens. L'une après l'autre, les sociétés européennes connaissent une diversification de plus en plus évidente et cette diversification se fait à un rythme historique accéléré, transformant de manière essentielle le paysage religieux et culturel de ces pays. Induits par les décolonisations et les vagues successives de l'immigration, les mouvements de population de ces dernières décennies ont transformé le visage de l'Europe.
Le nouveau partenaire musulman de l'équation religieuse européenne est ainsi de plus en plus visible, de moins en moins étranger ou immigré et de plus en plus national, puisque revendiqué et assumé par une partie des enfants de l'immigration.
Ce partenaire demande de manière de plus en plus pressante sa place sur l'échiquier démocratique. Il la demande alors que les religions établies et les Etats européens ont conclu à travers l'histoire des accords explicites ou implicites de cohabitation, conférant aux confessions « anciennes » des avantages et des moyens que l'islam, nouveau venu, revendique à juste titre.
Ce nouveau partenaire s'enracine dans un environnement polémique, régulièrement réactivé par les tensions internationales. Il se développe alors que sa base sociale est restée longtemps et est encore dans une large mesure marquée par son histoire ouvrière et son statut social défavorisé, manquant de cadres de qualité, d'équipements dignes. Si la liberté religieuse est garantie en théorie, elle reste trop souvent méconnue en pratique.
C'est dans ce contexte que nous avons choisi, pour amorcer notre réflexion sur l'islam en Europe, une approche par le droit, qui définit dans toute société démocratique, les droits et les obligations des groupes et des individus.
L'approche européenne nous a semblé aussi évidente, non seulement parce 80% des 3,5 millions de Marocains émigrés habitent cette région du monde, mais aussi parce qu'elle devrait permettre des comparaisons probablement utiles pour les uns et les autres.
Je ne peux clore ce discours sans invoquer la mémoire d'un ami qui vient de nous quitter et qui a été pour un nous un maître, un compagnon et une source d'inspiration. Bruno Etienne vient de disparaître, mais je ne peux oublier son empathie, sa curiosité et sa disponibilité. Je dédie cette rencontre à sa mémoire.
Sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la première conférence internationale des conseils et institutions de l'émigration s'est déroulée les 3 et 4 mars 2009 à Rabat, sur invitation du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).
Ont participé à cette première rencontre du genre une centaine de personnalités, incluant des ministres et responsables gouvernementaux, des représentants des conseils des émigrés, des élus des communautés émigrées aux institutions représentatives de leur pays d'origine, des représentants des partis politiques marocains et des experts en matière migratoire. Les délégations étrangères invitées ont représenté 16 pays à travers le monde (l'Algérie, la Belgique, le Bénin, la Côte d'Ivoire, la Croatie, l'Equateur, l'Espagne, la France, l'Italie, le Liban, la Lituanie, le Mali, le Mexique, le Portugal, le Sénégal et la Tunisie).
Conformément au programme de la conférence, les exposés et les débats ont été riches et variés. Ils ont permis d'examiner les problématiques générales des migrations ainsi que les expériences concrètes des pays participants en matière de politiques publiques envers les émigrés. Plusieurs interventions ont par ailleurs traité des modalités de participation politique au sein de leur pays d'origine et des institutions consultatives des populations émigrées.
Ainsi a-t-il été permis aux participants de relever que :
- Les phénomènes migratoires se globalisent et génèrent des problématiques au niveau mondial, interpellant de plus en plus d'Etats qui, à des degrés certes divers, deviennent à la fois des pays de départ, d'accueil et de transit plus ou moins durable des migrants.
- L'équation de l'intégration des migrants dans les pays d'accueil et la préservation de leur identité et de leurs liens avec leur pays d'origine engendre certes quelques malentendus, voire quelques tensions, appelant des solutions négociées, dans le respect du droit international des droits de l'Homme, tout en tenant compte de la diversité des ordres juridiques nationaux et du contexte des progrès démocratiques du monde d'aujourd'hui.
- Par delà les incompréhensions et l'instrumentalisation politicienne, et en dépit des dérives xénophobes, les phénomènes migratoires constituent un puissant levier de compréhension mutuelle, de respect réciproque et d'échanges culturels enrichissants entre les peuples. La réflexion collective au plan international sur les problématiques générées par ces phénomènes ne peut que contribuer à l'élaboration et à la mise en place de politiques concertées et pertinentes, dans l'intérêt des Etats émetteurs, récepteurs ou de transit et, avant tout, dans l'intérêt des populations migrantes et de la protection de leurs droits essentiels.
- A cet égard, la conférence de Rabat a permis de prendre la mesure de la diversité et du caractère évolutif des politiques publiques et des modalités de participation politique et de la nature des conseils des communautés émigrées, en fonction des traditions nationales propres à chaque Etat. Elle a également permis de prendre la mesure des contraintes et dynamiques historiques à l'œuvre, dont notamment l'intensité et la pérennité des liens culturels entre populations émigrées et pays d'origine.
- Cependant, cette diversité institutionnelle et politique offre par elle-même une riche source de réflexion, de recherche scientifique comparée et d'inspiration pour les acteurs des communautés émigrées et des pouvoirs publics. Ainsi, de nombreuses bonnes pratiques et pistes de réflexion plus ou moins adaptables au contexte de chaque Etat ont pu être mises en lumière.
Afin de poursuivre cette amorce de réflexion collective et de concertation, la conférence de Rabat a décidé de créer un comité de liaison provisoire, chargé de donner suite à ses travaux, et d'organiser les échanges entre les conseils des pays participants et d'élargir le rayon d'action et d'implication aux institutions similaires d'autres Etats qui y seraient intéressées. Ce comité est composé des institutions suivantes :
- Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger
- Le Conseil général de la communauté espagnole de l'extérieur
- Le Haut conseil des Maliens de l'extérieur
- Le Ministère pour les Equatoriens et Equatoriennes migrants
Le secrétariat de ce comité, chargé de préparer les prochaines initiatives entre les conseils et institutions de l'émigration, est confié au CCME.
Fait à Rabat, le 4 mars 2009
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Sous le Haut Patronage de sa Majesté le Roi Mohammed VI, cette rencontre a été l'occasion de présenter l'Université Internationale de Rabat et de faire le point sur l'état d'avancement de ce projet.
J'ai passé 36 ans et 9 mois de ma vie à la chaîne. Nous avons arraché les droits: le droit d'être digne, le droit de parler la tête haute. A Tiznit, j'ai rencontré Oujan, il s'est réinstallé au pays. J'ai eu les larmes aux yeux en le voyant venir me chercher dans la salle d'exposition.
Monsieur le Ministre,
Monsieur le Président du Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger,
Saidati Sadati,
Aitma Istma,
Ladies and Gentlemen,
Señoras Señores,
Mesdames et messieurs,
Dans toutes les langues du monde et en particulier dans la langue du cœur, je vous salue chaleureusement et à travers vous toutes les marocaines d'ici et d'ailleurs.
Je voudrais également remercier les organisateurs et organisatrices, pour cette excellente initiative.
Elle nous permet la rencontre, la visibilité, l'échange, le partage, entre marocaines d'ici et d'ailleurs. Et je les remercie aussi de me donner le privilège et l'opportunité de m'adresser à vous et de partager avec vous autour des aspects multidimensionnels de la condition féminine.
Je félicite le CCME pour le choix de la thématique et la décision d'en faire un évènement annuel car l'égalité entre les sexes est une valeur transversale des droits humains.
Et cette manifestation coïncide avec des rendez vous heureux et pleinement en rapport avec notre sujet.
Le 60eme anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'Homme :
Notre pays a fêté cette occasion la tête haute car nous avons de quoi nous enorgueillir de tout le chemin parcouru par notre pays en matière de droits humains et d'égalité et nous continuions à marcher résolument vers l'égalité.
- Ainsi l'Annonce a été faite par Sa majesté de la levée des réserves sur la CEDAW.
- Le 18 décembre en plus d'être la journée internationale du travailleur migrant est aussi la date anniversaire de l'adoption de la CEDAW en 1979 par l'AG des Nations Unies.
- La 6ème campagne de lutte contre les violences faites aux femmes organisée durant 15 jours par le Ministère du Développement Social, de la Famille et de la Solidarité
Mesdames et messieurs,
Les problématiques sur lesquelles vous avez travaillé sont au cœur des préoccupations du gouvernement (déclaration gouvernementale) et au cœur également de la mission et des programmes du Ministère du développement Social, de la famille et de la Solidarité.
J'ai relevé avec grand intérêt les recommandations issues des débats menés au sein des différents espaces thématiques.
Vous avez relevé les avancées réalisées dans la marche du Maroc vers l'égalité et notamment:
- Au niveau des législations qui concernent les Marocaines d'ici et d'ailleurs à savoir le code de la famille, le code de la nationalité, etc..
- Au niveau de l'accès aux postes de décision en particulier la participation politique des femmes dans les instances élues.
La représentation politique des femmes vient d'être affirmée pour les communes comme elle l'a été pour le parlement en 2002.
Aujourd'hui, le nouveau code électoral assure un seuil minimal de 12% des sièges pour les femmes (au lieu de 0,5% actuellement) mais ce seuil peut être porté au tiers des sièges si les partis politiques jouent le jeu et apportent un soutien ferme aux candidatures féminines.
Cela vient renforcer la politique volontariste du Maroc de promouvoir les femmes à travers la nomination de 7 femmes ministres, 5 femmes ambassadeures, 19 femmes caids, 35 femmes dans les Conseils des Oulémas etc.
La charte communale inscrit l'approche genre comme condition dans l'élaboration des plans de développement local.
Vous avez également débattu des inégalités et des situations de vulnérabilité
Ces questions constituent le socle de la stratégie nationale pour l'équité et l'égalité qui s'articule autour de l'intégration de l'approche genre dans les politiques publiques comme condition d'atteinte de l'égalité:
- Au niveau des Budgets, la Réforme budgétaire axée sur les résultats et Budgétisation sensible au genre (rapport genre)
- Au niveau des programmes de lutte contre la pauvreté, en particulier L'INDH, dont la majorité des bénéficiaires sont des femmes.
Vous avez discuté de lutte contre les violences faites aux femmes
Vous avez certainement évoqué les actions en cours qui viennent renforcer celles déjà en place depuis une dizaine d'années :
- Un système d'information sur les violences basées sur le genre commun entre les principaux acteurs : police, gendarmerie, justice, santé et
- Des dizaines de centres et cellules d'accueil ont été mis en place par ces institutions et par les ONGs qui animent 62 centres d'écoute à travers le pays
- Notre ministère a même organisé récemment des sessions de formation au profit des policiers et gendarmes sur le thème de la violence fondée sur le genre.
- Ces centres et cellules accueillent aussi les plaintes des femmes migrantes
- Nous travaillons sur la mise en place d'une législation contre les violences faites aux femmes en particulier les violences conjugales qui sont les plus dominantes selon les déclarations au niveau institutionnel comme au niveau des centres d'écoute des ONGs(plus de 80% des déclarations)
- Une enquête de prévalence a été lancée
- L'institutionnalisation et la territorialisation de la lutte contre la violence basées sur le genre par la convergence des programmes de 13 départements Ministériels, ONGs et Universités dans 6 régions, en partenariat avec 8 agences des Nations UNIES, en plus des programmes appuyés par d'autres partenaires.
Vous avez souligné la persistance des stéréotypes et l'impact négatif des images véhiculées par les medias, l'école, etc :
La diffusion de la culture de l'égalité constitue un axe stratégique du Ministère car le changement des législations et les décisions politiques doivent être accompagnées pour les traduire en comportements, attitudes.
Toutes ces avancées prouvent que le Maroc entend fermement consolider sa marche vers l'égalité et le respect des droits humains des femmes.
Cependant la marche vers l'égalité est encore longue. Les défis restent nombreux et multidimensionnels : qu'il s'agisse de l'accès aux services de proximité ou de la mise en œuvre des législations. A ce sujet, nous devons avoir présent à l'esprit que le nouveau Code de la Famille est en soi un véritable projet de société basé sur l'égalité et que 5 ans de mise en œuvre c'est très peu par rapport à des siècles de traditions, de discrimination et d'assujettissement des femmes.
Mais la volonté politique est forte pour faire réussir ce chantier de règne. En témoigne la Proclamation du 10 octobre journée nationale de la femme marocaine en commémoration du discours de SM le Roi 10 octobre 2003 devant le parlement pour annoncer le code de la famille.Le 10 octobre constituera un moment annuel pour faire le bilan en matière d'égalité entre les sexes à travers les politiques publiques et continuer à marcher sur le chemin de l'égalité.
Mesdames et messieurs,
Ces chantiers et débats ouverts nécessitent une large mobilisation de nos forces et l'engagement et la coopération de toutes les compétences qu'elles soient d'ici ou d'ailleurs.
Les contraintes et les résistances sont multiples, vous les avez évoquées mais les Opportunités sont également là :
- Fort engagement de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en faveur de l'égalité
- la richesse et l'engagement de la société civile
- les possibilités d'articulation entre la lutte pour vos droits, pour votre visibilité dans vos pays d'accueil respectifs et la lutte pour les droits des femmes au Maroc.
Je vous ait parlé de votre pays et de vos acquis dans votre pays mais j'aimerais aussi vous dire à quel point votre pays est fier de vous !
Vous constituez un trésor pour votre pays, non pas seulement par le transfert de devises, Non !
Mais parce que vous brillez de mille feux et vous fêtes briller le Maroc, sur le plan artistique, culturel, sur le plan scientifique et de la recherche, sur le plan économique, social et même sur le plan politique et que votre cœur continue à battre pour votre pays le Maroc.
Nous, vos frères et sœurs d'ici, nous sommes fiers de vous et vous disons bravo !
Nous sommes également conscients des difficultés et des problèmes que vivent certaines de nos sœurs et particulièrement dans certains pays.
Celles qui ont émigré dans des conditions difficiles ou qui sont vulnérables et exposées à différentes formes de pressions et de violences.
J'appelle à la solidarité avec elles et à leur soutien et je leur recommande de s'organiser pour faire entendre leurs voix, ici et dans leurs pays d'accueil. Nous avons entendu vos plaintes et vos souffrances. Vous vivez le problème. Les solutions nous appartiennent ensemble mais vous pouvez les construire avec le soutien des défenseurs des droits humains des femmes dans votre pays ou dans vos pays d'accueil et avec l'aide du gouvernement à travers ses différentes composantes.
Pour terminer sur une note optimiste j'aimerais enfin vous dire que vous êtes une richesse pour votre pays par la diversité culturelle que vous œuvrez à entretenir.
Quel bonheur d'entendre des marocaines parler avec autant d'aisance, le français, l'espagnol, l'anglais, l'allemand, l'italien, le néerlandais etc etc...
Notre diversité c'est notre richesse, nous devons la préserver et la développer et résister à toute tentative de nous réduire à une seule dimension.
Nous sommes arabes et musulmans et fiers de l'être. Mais nous sommes aussi amazigh, ouverts sur les langues, méditerranéens, africains. Nous avons une composante juive de notre population, composante authentique de notre histoire et nous en sommes fiers.
Nous devons nous approprier et préserver notre diversité car elle est notre richesse. Elle met à l'épreuve notre démocratie qui se doit de respecter notre droit à la diversité et elle est une des composantes de la modernité.
Je tiens à saluer particulièrement celles d'entre vous qui par leur présence ici, à travers leur parcours là bas, leur engagement ici et là bas, incarnent les valeurs qui battent en brèche les stéréotypes , et cassent l'image qui est collée à la femme arabo-musulmane et qui est loin de correspondre à la réalité.
Je voudrais aussi saluer votre patriotisme, vous qui êtes à l'affût des actions citoyennes à mener au service de votre pays, dans les domaines de la lutte contre la pauvreté, en faveur de l'éducation, la protection de l'enfant, ou des personnes âgées, l'emploi ou encore l'intégration des personnes handicapées.
Vous êtes donc une composante du formidable trésor que constitue la société civile pour notre pays sachant que celle-ci est devenue un partenaire institutionnel des politiques publiques particulièrement depuis le lancement de l'INDH par SM le Roi Mohammed VI le 18 Mai 2005.
Notre département s'engage à étudier avec le CCME les possibilités d'une nouvelle initiative en partenariat avec la société civile d'ici et de là-bas sur les différentes problématiques de l'émigration.
Les résultats auxquels vous êtes parvenus, après des discussions substantielles revêtent une importance capitale pour l'élaboration de stratégies et programmes futurs impliquant les différentes instances, structures, organisations et individualités présentes avec nous.
Votre pays le Maroc est sur la bonne voie.
Il est porté par l'amour que nous lui portons tous et toutes, par notre mobilisation et nos actions citoyennes mais aussi par la chance que nous avons d'avoir un Roi, SM le Roi Mohammed VI aussi engagé en faveur des droits de l'Homme, de l'Egalité et de la modernité.
Merci à toutes et à tous !
Nouzha Skalli
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Rapporteurs : M. Abderrahim Errabaï, président de l'Association des retraités marocains en France ; Mme Asmae Mouslim et Mme Véronique Manry, chargées de mission au CCME.
Avec la participation de :
- Mme Zineb Doulfikar, directrice de l'association Les Chibanis, France
- M. Mohamed Amri, Association des Anciens Travailleurs de Renault-Billancourt de l'Ile Seguin (ATRIS), France
- M. Abdelkader Amali, Président de l'association des marocains âgés de Tilburg, Pays-Bas
- M. Mohamed Sayem, consultant, Fondation de soutien aux émigrés qui retournent dans leur pays d'origine (SSR Berkane), Maroc
- Mme Rachida El Idrissi, responsable du projet « Seniors sans frontière » à Saint-Gilles, Belgique
Actions des associations
- Les associations axent leurs activités principalement autour des thématiques suivantes :
- Les activités socio-culturelles et sportives ;
- Le soutien psychologique (groupes de parole) ;
- Le recueil et la transmission de la mémoire de l'immigration ;
- L'assistance juridique et l'accompagnement dans les procédures administratives, essentiellement en matière de recouvrement des droits à la retraite et les aides sociales (aide au logement, santé, etc.) ;
- L'intermédiation avec les institutions, autant dans les pays de résidence qu'au Maroc ;
- La participation aux concertations nationales sur les réformes concernant les personnes âgées dans les pays d'accueil.
Propositions de pistes d'action
- Couverture médicale au Maroc :
- Mettre en place un système de cotisation qui permette la prise en charge des frais médicaux des retraités durant leur séjour au Maroc ;
- Négocier des accords entre les caisses de sécurité sociale entre pays de résidence et d'origine.
- Demande d'un interlocuteur institutionnel unique :
- Création d'un guichet unique pour toutes les questions des émigrés retraités
- Problématique des Marocains revenus au pays :
- Problèmes de réintégration socio-économique ;
- Problème de couverture sociale ;
- Problème de circulation des personnes ;
- Nécessité d'études sur la situation et les problèmes spécifiques aux émigrés retraités de retour au Maroc.
- Création d'une plateforme associative euro-marocaine :
- Porte-parole des retraités marocains en migration ;
- Intermédiaire avec les institutions des pays de résidence et du Maroc ;
- Participation aux négociations nationales et internationales sur les questions relatives aux retraités ;
- Cette plateforme pourrait être coordonnée par une sous-commission « Retraités » au CCME.
- Réduction des frais de transports :
- Mise en place de tarifs seniors (transport aérien ou maritime)
Dimanche 31 mai : Table ronde finale : « Défis, problématiques et pistes d'action »
Synthèse
Les recommandations des ateliers se rejoignent et appellent à la mise en place des principales actions suivantes :
- L'élargissement des conventions de sécurité » sociales aux pays où il n'existe pas d'accord bilatéral en Dimanche 31 mai : Table ronde finale : « Défis, problématiques et pistes d'action »
Synthèse
la matière, tels que la Grande-Bretagne, l'Italie. Toute négociation devrait impliquer les associations. - La création d'un système de prise en charge sociale, particulièrement pour les travailleurs des pays arabes et des pays africains. Dans ce cadre, dans certains pays (Tunisie, Egypte...) les migrants cotisent à une caisse de leur pays d'origine soit pour leur sécurité sociale soit une protection complémentaire.
- La désignation d'un interlocuteur institutionnel unique pour la question des retraités migrants et la création d'un guichet unique pour toutes les questions relatives aux migrants (assistance juridique, procédures administratives..).
- La création d'une plateforme inter-associative euro-marocaine qui permettra de développer des passerelles de communication entre les ONG des pays d'origine et celles des pays d'accueil.
- Le développement d'activités (culturelles, sportives...) pour un meilleur accompagnement des retraités et l'instauration d'un soutien psychologique.
- L'implication des séniors, capital humain riche d'expérience, dans le développement de leur pays et l'institution à leur bénéfice de « tarifs séniors ».
- La prise en charge, pour les nécessiteux, des rapatriements des dépouilles de même que le développement d'actions d'accompagnement en fin de vie.
- La transmission de la mémoire de la migration marocaine aux nouvelles générations.
- La nécessité de faire un état des lieux, qualitatif et quantitatif, par pays en raison des multiples spécificités, particulièrement les pays arabes.
- La création de cahiers de charge sur les maisons de retraite (protocoles de prise en charge).
Télécharger les recommandations finales - Version française
Le CCME a été présent tout au long du salon, en proposant sur son stand une sélection d'ouvrages sur la thématique des migrations internationales, de la présence marocaine à l'étranger et de documentaires sur les grandes figures de l'émigration marocaine.
Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et l'Association des anciens travailleurs de Renault Ile Seguin (ATRIS), ont organisé du 30 mars au 28 avril 2009 la Caravane Mémoires Vives dans la région de Souss-Massa-Draa.
Conseil de la communauté marocaine à l'étranger
Site : www.ccme.org.ma
Assemblée des français de l'étranger, France
Site : www.assemblee-afe.fr
Ministère des affaires étrangères, Direction des français à l'étranger et des étrangers de France, France
Site : www.diplomatie.gouv.fr/fr/les-francais-etranger_1296/index.html
Union des français de l'étranger, France
Site : www.ufe.asso.fr
Association des français du monde, France
Site : www.francais-du-monde.org
Conseil général des citoyens espagnols de l'extérieur, Espagne
Site : www.ciudadaniaexterior.mtin.es
Ministère du travail et de l'immigration, Espagne
Site : www.mtas.es
Direction générale de l'immigration, Espagne
Site : http://extranjeros.mtin.es
Consejería de gobernación, Junta de Extremadura, Andalucía, Espagne
Site : http://www.juntadeandalucia.es
Gobierno de Aragón, Vicepresidencia del gobierno, Aragón, Espagne
Site : http://portal.aragon.es/portal/page/portal/DGA/DPTOS/VIC
Gobierno del Principado de Asturias, Consejería de presidencia, justicia e igualdad, Asturias, Espagne
Site : http://www.asturias.es
Dirección General de acción exterior y relaciones con la Unión Europea, Consejería de presidencia, Baleares, Espagne
Site : http://www.caib.es
Consejería de interior y justicia, Castilla Y León, Espagne
Site : http://www.jcyl.es
Secretaria de asuntos exteriores, departamento de la vicepresidencia, generalitat de Catalunya, Espagne ;
Site : http://www20.gencat.cat/portal/site/Departament-de-la-Vicepresidencia
Vice presidencia primera y portavocia, Junta de Extremadura, Espagne
Site : http://www.prs.juntaex.es
Secretaria general de emigración de la Xunta de Galicia, Espagne
Site : http://www.xunta.es
Consejería de presidencia, justicia, interior y administraciones públicas, Madrid, Espagne
Site : http://www.madrid.org
Consejería de presidencia, Murcia, Espagne
Site : http://www.carm.es
Departamento de relaciones institucionales y portavoz del gobierno de Navarra, Espagne
Site : www.navarra.es
Consejería de presidencia del gobierno de La Rioja, Espagne
Site : www.larioja.org
Consejería de inmigración y ciudadanía, Valencia, Espagne
Site : www.gva.es
Union francophone des belges de l'extérieur, Belgique
Site : www.ufbe.be
Vlamingen in de wereld, Belgique
Site : www.viw.be
Parlement des finlandais expatriés, Finlande
Site : http://www.usp.fi
Conseil général des italiens de l'étranger, Italie
Site : http://www.comites-it.org
Députés des circonscriptions étrangères, Italie
Site : http://www.camera.it
Sénateurs des circonscriptions étrangères, Italie
Site : http://www.senato.it
Département des minorités nationales et des Lithuaniens résidant à l'étranger, Lituanie
Site : www.tmid.lt
Conseil des communautés portugaises, Portugal
Site : http://www.ccp-mundial.org
Ministère des Affaires Etrangères - Direction générale des affaires consulaires et des communautés portugaises, Portugal
Site : http://www.mne.gov.pt
Commission de liaison des polonais de l'étranger, Pologne
Site : http ://www.nw.senat.gov.pl
Organisation des suisses de l'étranger, Suisse
Site : http://www.aso.ch
Agence d'état des bulgares de l'étranger, Bulgarie
Site : http://www.aba.government.bg/english/index.php
Commission des croates de l'étranger, Croatie
Site : http://www.sabor.hr
High level committee on Indian Diaspora, India
Site : http://indiandiaspora.nic.in
General secretariat for Greeks abroad, Greece
Site : www.ggae.gr
World council of Hellenes abroad, Greece
Site: www.seaworld.org
Danes worldwide, Denmark
Site : http://www.danes.dk
Députés de l'assemblée populaire nationale, Algérie
Site : www.apn-dz.org
Office des tunisiens à l'étranger, Tunisie
Site : www.ote.nat.tn
Conseil supérieur des burkinabés de l'étranger, Burkina Faso
Site : www.burkinadiaspora.bf
Département des ivoiriens de l'étranger- Ministère des affaires étrangères, Cote d'Ivoire
Site : www.diplomatie.gouv.ci/fr/ministere/orga_dep_ivoiriens_de_letranger
Conseil supérieur des sénégalais de l'extérieur, Sénégal
Site : www.senex.gouv.sn
Agence des béninois de l'extérieur, Bénin
Site : www.anbe.org
Haut conseil des maliens de l'extérieur, Mali
Site : www.maliensdelexterieur.gov.ml
Secrétariat national du migrant équatorien, Equateur
Site : www.senami.gov.ec
Institute for Mexicans abroad, Mexique
Site: www.ime.gob.mx
Organización internacional para las migraciones misión Chili
Site : www.oimchile.cl
Direction en charge de la communauté chilienne, Chili
Site : www.chilesomostodos.gov.cl
Consejo nacional de la inmigración, Brasil
Site : www.mte.gov.br/cni
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Quiero, en primer lugar, agradecer a los miembros del Consejo de la Comunidad Marroquí en el Extranjero la invitación que me han realizado, lo cual me ha permitido conocer de cerca una institución a través de la cual Marruecos ha asumido la labor de apoyar a sus nacionales residentes en el extranjero, atendiendo sus necesidades y favoreciendo su participación en el tejido social de los distintos países europeos. Y ello pasa, necesariamente, por instaurar relaciones de colaboración con las instituciones públicas de estos países europeos, encargados de elaborar y aplicar las leyes y las medidas políticas que afectan directamente a los marroquíes que viven en dichos países.
El ámbito del ejercicio de la libertad religiosa no es una excepción. La posibilidad de construir mezquitas; de enseñar la religión islámica en la escuela; de dispensar alimentación 'halal' en cárceles, hospitales y escuelas; de conciliar la vida laboral y la práctica del culto islámico en los centros de trabajo; de enterrar los cuerpos de los difuntos según el rito musulmán, etc., exige una acción organizada e institucionalizada en el marco del ejercicio colectivo del derecho de libertad religiosa, canalizado a través de las entidades religiosas.
Pero -refiriéndonos ya al caso de mi país, España‑ el Estado español, tanto los diferentes Ministerios involucrados como los gobiernos de las distintas Comunidades Autónomas (Regiones), necesitan un único interlocutor capaz de canalizar los deseos y las voluntades del conjunto de la comunidad islámica implantada en dicho país.
Y esto nos lleva a la cuestión de la representación, aspecto éste de la máxima actualidad hoy en día en España. En este sentido, dado que la representación del Islam en Europa está presente a lo largo de todo el programa del Coloquio que estamos celebrando, hay que deducir que el Consejo de la Comunidad Marroquí en el Extranjero también está dispuesto a participar en el debate sobre la reforma de la estructura del Islam en España. Y, dado asimismo que para exponer esta cuestión han elegido a una persona -ésta que les habla‑ con un discurso muy claro y de sobras conocido por parte de las instituciones públicas españolas y de las propias comunidades musulmanas, también hay que deducir que el Consejo de la Comunidad Marroquí en el Extranjero comparte conmigo la urgente necesidad de cambio existente en esta materia. Ahora sólo falta saber el contenido y el alcance de dicho cambio.
I. UN CAMBIO NECESARIO
Mi intervención contiene un mensaje muy claro: la Comisión Islámica de España es un edificio cuyos cimientos se han corroído con el paso del tiempo. Por tanto, la única solución posible es derribarlo para construir uno nuevo. Pero ello no impide que puedan aprovecharse muchos de los materiales de la actual edificación, la cual deberá servir para dar cobijo a una heterogénea comunidad musulmana residente en España.
Para aquellos que lo desconozcan, es bueno advertir que la Comisión Islámica de España es una entidad creada en 1992 con la intención de servir de interlocutor de una dividida comunidad islámica española con la que el Estado español pretendía firmar un Acuerdo de cooperación. Pero, en realidad, esa aparente interlocución única escondía la existencia de dos Federaciones cuyas relaciones se basaban -todavía hoy en día‑ en continuos desencuentros. Estamos hablando, por un lado, de la Federación Española de Entidades Religiosas Islámicas (FEERI) y de la Unión de Comunidades Islámicas de España (UCIDE). En este sentido, la firma del citado Acuerdo de cooperación de 1992 -caso único en Europa‑ no supuso el fin de tales desencuentros, sino el comienzo de una coexistencia separada, como si de vecinos enemistados se tratase, de las dos Federaciones en el edificio de la Comisión Islámica de España, interpretando y aplicando cada una de ellas el Acuerdo de cooperación según sus propios intereses. Y, frente a ellas, unos poderes públicos que observaban esta situación como imparciales voyeurs, sin querer, saber o poder hacer nada al respecto hasta el día de hoy.
Llevo 11 años investigando el fenómeno de la presencia del Islam en España, primero sólo como investigador y profesor universitario, y en los últimos años también en calidad de Abogado especializado en el asesoramiento jurídico a comunidades islámicas. A algunos les parecerán pocos, y quizá sea así. Pero sí puedo afirmar que mi contacto con este ámbito ha sido (y hoy en día todavía más) intenso y diario; y se sustenta, no sólo en la investigación de fuentes bibliográficas, documentales y normativas (que, por sí solo, es de escasa utilidad), sino también (y es lo más importante) en la experiencia extraída de mis frecuentes contactos directos con cientos de mezquitas y entidades religiosas islámicas esparcidas por buena parte del territorio español, a las que muchas de ellas asesoro en la actualidad.
De esta experiencia sobre el terreno traigo aquí las siguientes conclusiones:
a) Muchos miembros de comunidades islámicas españolas no saben absolutamente nada ni sobre la Comisión Islámica de España ni sobre el Acuerdo de cooperación de 1992. Esta situación se está corrigiendo en los últimos años, aunque a finales de los noventa era la regla general.
b) Muchos miembros de comunidades islámicas españolas sí conocen la Comisión Islámica de España, pero no se sienten representadas por ninguna de las dos Federaciones que la integran. A pesar de pertenecer a ellas, existe cierto conformismo y desilusión respecto a la situación actual y al futuro de esta Comisión, que les lleva en muchas ocasiones a adoptar una actitud pasiva en relación a una posible y futura reforma.
c) Afortunadamente, existe un grupo cada vez más numeroso de entidades islámicas que han adoptado un papel protagonista en lo concerniente a la reforma de la Comisión Islámica de España. Algunas de ellas han creado Federaciones de ámbito autonómico (regional), que están luchando hace tiempo por conseguir una presencia real en dicha Comisión, junto a las dos Federaciones que la integran a día de hoy.
II. ¿POR QUÉ ES NECESARIA UNA REFORMA DE LA COMISIÓN ISLÁMICA DE ESPAÑA?
1º.- Para mejorar la imagen del Islam y de los musulmanes en España.
A pesar del paso del tiempo y de estar inmersos en lo que se conoce como la 'sociedad de la información', la 'desinformación' sobre el Islam y sobre los propios musulmanes es innegable. Las Universidades, las escuelas, los medios de comunicación, las asociaciones de vecinos, los servicios sociales, las Fuerzas y Cuerpos de Seguridad del Estado, los jueces y fiscales, por poner sólo algunos ejemplos, necesitan de un referente institucional en el que apoyarse y al que consultar cualquier duda o cuestión en este ámbito.
En mi opinión, una Comisión Islámica de España auténticamente legitimada y verdadera representativa, puede servir de excelente órgano asesor. Cada vez que veo actitudes intransigentes basadas en la ignorancia en las aulas de una Universidad o en los discursos de unos vecinos que se niegan a la implantación de una mezquita en su barrio, percibo con mayor nitidez esta necesidad; y todavía más cuando, en mi faceta de Abogado inmerso actualmente en la defensa de musulmanes imputados en 4 causas distintas relacionadas con el llamado 'terrorismo islámico', observo asombrado que términos, por ejemplo, como 'yihadismo', 'salafismo', 'tabligh' o 'takfir', son ignorados o entremezclados de modo confuso. En este sentido, la necesidad de formación es todavía más urgente.
2º.- Para aplicar y desarrollar el Acuerdo de cooperación
Buena parte del Acuerdo de cooperación, para ser aplicado conforme a lo allí establecido, necesita el consenso y la actuación conjunta de las dos Federaciones integrantes de la Comisión Islámica de España. Tres ejemplos muy significativos (aunque habría más) son la enseñanza de la religión islámica en la escuela, la asistencia religiosa en hospitales y centros penitenciarios, y los cementerios islámicos.
Pero, además, la necesidad de revisar el Acuerdo de cooperación, para adecuarlo a la situación actual de la comunidad islámica española precisa, con carácter previo, que la propia Comisión Islámica de España se adapte a la importancia y dimensión actuales de aquella, totalmente distintas a las de 1992. Como decía antes, sus cimientos no pueden soportar el peso de una comunidad mucho más numerosa, activa y diversa.
3º.- En lo concerniente a las relaciones con las Administraciones públicas y otros actores sociales.
Pero no sólo las instituciones del Estado español necesitan un único interlocutor para aplicar o desarrollar lo dispuesto en el Acuerdo de cooperación. También, otros entes públicos de más reducidas dimensiones, como Ayuntamientos, Departamentos de Salud o de Educación, etc., así como ONG', otras asociaciones o entidades religiosas no musulmanas, requieren en ocasiones la ayuda de la comunidad islámica para poner en marcha interesantes iniciativas en el ámbito local. Y, en este sentido, la ausencia de un interlocutor nítido y único, unido a la competencia que surge entre distintas comunidades islámicas, dificulta muchas veces que dichas iniciativas funcionen. Como ejemplo, les diré que, en 1997, el Ayuntamiento de mi ciudad, Zaragoza (4ª ó 5ª ciudad de España, con 800.000 habitantes), me encargó organizar un congreso previo para la puesta en marcha de un Ente municipal para el Diálogo Interreligioso. Pues bien, mientras con el resto de las confesiones religiosas no surgió problema alguno, en relación a las comunidades musulmanas fue totalmente imposible reunirlas a todas ellas, al quererse presentar varias de ellas como único interlocutor.
III. PRINCIPIOS PARA UNA REFORMA DE LA COMISIÓN ISLÁMICA DE ESPAÑA
A) En y entre las comunidades islámicas:
1º. Negociación y no revanchismo: desde 1992, se han acumulado malentendidos y rencores entre los distintos sectores de la comunidad islámica que integran la estructura institucional del Islam en España. Sin embargo, todo proceso de reforma de la Comisión Islámica de España que se afronte desde el ánimo de venganza o revancha, fracasará. Todos deben sentarse a la mesa de negociación, sin excepciones. La reforma no debe perseguir quitar el poder a determinadas personas, para después excluirlas, sino cambiar las estructuras de poder para ajustarlas a la realidad actual. En este sentido, será necesaria la intervención de determinadas comunidades musulmanas que puedan ejercer labores de mediación. Aunque puede que olvide a algunas de ellas, se me ocurren los nombres del Consell Islamic de Catalunya, la Comisión Islámica de Melilla o el Centro Cultural Islámico de Valencia. Y, por qué no, el propio Consejo de la Comunidad Marroquí en el Extranjero.
2º. Visibilidad institucional: para abordar una reforma de la Comisión Islámica de España, es preciso que el mayor número de comunidades musulmanas posibles se integren en ella, individualmente o a través de las distintas Federaciones (las dos tradicionales, más las de ámbito regional que se han ido creando en los últimos años). Pero, para ello, antes debe concluir el proceso de inscripción en el Registro de Entidades Religiosas del Ministerio de Justicia de todas las comunidades islámicas existentes, adquiriendo así el carácter de entidad religiosa, y, con él, la necesaria personalidad jurídica específica que les hace visibles a los ojos de la estructura institucional del Islam en España.
3º. Democracia, justicia y equidad: la nueva estructura representativa del Islam en España debe nacer necesariamente, en mi opinión, de un proceso de participación democrática del conjunto de las comunidades musulmanas. Pero, por supuesto, introduciendo en el proceso electoral instrumentos de corrección del voto que aseguren tanto la justicia como la equidad en todo momento. Más adelante me referiré a ello. Dicha participación democrática, además de facilitar la posibilidad de una estructura representativa legitimada, ayudará a desterrar el mito, muy arraigado en España, de que Islam y Democracia son dos conceptos incompatibles.
4º. Lo musulmán frente a lo nacional: ésta es una cuestión muy delicada, y soy consciente de ello. El Islam español no puede ser marroquí, ni argelino, ni sirio, ni egipcio. Se debe lograr una nueva estructura institucional en la que se sientan identificados y representados todos y cada uno de los musulmanes de España (claro está, los que quieran sentirse así), ya provengan del Magreb, del África Subsahariana, de Asia, o sean nacionales españoles convertidos al Islam.
En mi opinión, así se conseguiría evitar, al menos en parte, que se identificara, sin más, lo 'Árabe' con lo 'Musulmán', olvidando que el mundo islámico es mucho más rico y diverso que la imagen que se tiene de él. Y, además, también se podría luchar contra una creciente tendencia a la auto-exclusión que se observa entre algunas comunidades musulmanas, especialmente en las que provienen del África Subsahariana. En la actualidad, estoy asesorando, directa o indirectamente, a varias comunidades senegalesas, gambianas o ghanesas que pretenden crear sus propias Federaciones, al sentir que la comunidad árabe (a la que consideran su 'padre' o 'guía') no tiene en cuenta ni sus necesidades ni su opinión.
5º. Legitimidad / Representatividad: no se puede hablar de una Comisión Islámica de España legitimada y representativa si no se puede decir lo mismo de las entidades religiosas que la integran. Puedo afirmar, porque yo mismo me he percatado de ello, que algunos representantes de entidades religiosas (tanto entidades locales como federaciones) sólo se representan a sí mismos, ignorando sus supuestos representados lo que algunas personas están haciendo en su nombre. En este sentido, estoy convencido que si se iniciara un proceso de reforma de la Comisión Islámica de España, dando a este proceso la suficiente publicidad, podría traer como consecuencia inmediata un efecto de depuración interna de esas entidades religiosas, ya que todos y cada uno de los dirigentes necesitarían reunir el consenso de sus representados.
B) Entre el Estado y las comunidades islámicas: el principio de cooperación.
El principio de cooperación es uno de los principios que sustentan el sistema español de relaciones entre el Estado y las confesiones religiosas. En el contexto de un Estado aconfesional marcado también por el principio de laicidad, nuestros poderes públicos están obligados a tener en cuenta las creencias religiosas de la sociedad española, y a mantener relaciones basadas en la cooperación con las distintas confesiones religiosas. Así se establece en el artículo 16 de la Constitución Española y en la Ley Orgánica de Libertad Religiosa de 1981.
Esto no quiere decir que el Estado deba impulsar forzosamente el proceso de reforma de la Comisión Islámica de España; pero sí colaborar o acompañar a la comunidad islámica en todo lo preciso para lograr el fin pretendido, sin que quepa ampararse en el principio de laicidad para mantener una actitud neutral o abstencionista. Y, por otro lado, tampoco cabe caer en la tentación de un excesivo intervencionismo que busque controlar de algún modo el proceso de reforma, influyendo en su resultado final.
La idea principal que debemos tener clara es que la reforma de la Comisión Islámica de España no es sólo una cuestión de musulmanes. Afecta directamente a las creencias que manifiestan más de un millón de personas en España, e incide, entre otras cosas, en la aplicación y futuro desarrollo del Acuerdo de cooperación de 1992, que tiene rango de Ley.
IV. PROPUESTA DE REFORMA DE LA COMISIÓN ISLÁMICA DE ESPAÑA
A) Punto de partida: 1998, propuesta de reforma integral de la Comisión Islámica de España.
Debo advertir, en primer lugar, que lo que aquí se expone toma como punto de partida una propuesta de reforma integral de la Comisión Islámica de España que en 1998 diseñó el Profesor Joaquín Mantecón, entonces Subdirector de Asuntos Religiosos del Ministerio de Justicia. La 'propuesta Mantecón', como así yo la llamo, planteaba un proceso electoral en virtud del cual las entidades religiosas inscritas en el Registro de Entidades Religiosas del Ministerio de Justicia elegirían a sus representantes en los Comités Provinciales. Estos, a su vez, elegirían a los miembros de los Comités Regionales; y, por último, a los del Comité Nacional. Asimismo, también se preveía un Consejo Consultivo, a imagen y semejanza del Consejo de Estado español.
Esta propuesta, desgraciadamente, no pudo llevarse a la práctica, debido a la falta de consenso entre las dos Federaciones de entidades islámicas españolas, quedando por tanto en el olvido.
B) Experiencias fuera de nuestras fronteras: Francia y Bélgica.
Al haber sido expuestas estas experiencias en otra mesa de este Coloquio, no voy a referirme aquí a esta cuestión. Baste decir que el hecho de que en esos países se hayan podido poner en marcha unos consejos representativos de la comunidad musulmana, demuestra que la posibilidad de hacer lo mismo en España no es una utopía. Aunque, por supuesto, se trata de no repetir los mismos errores que se hayan podido cometer en ambos casos.
C) Propuesta de reestructuración de la CIE (¿2010?). Puntos cardinales:
1º.- Estructura a dos niveles: autonómico y nacional + consejo consultivo. La peculiar estructura política del Estado español, diseñada sobre la base de Comunidades Autónomas (Regiones), además de las provincias de Ceuta y de Melilla, se trasladaría a la propia estructura de la nueva Comisión Islámica de España. Por tanto, habría 19 Consejos Autonómicos (Regionales). Cada una de las entidades religiosas pertenecientes a una Comunidad Autónoma propondría a un candidato, de entre los cuales se elegiría el Consejo Autonómico (Regional) correspondiente, con un número de miembros proporcionado al número de entidades religiosas existentes en esa Comunidad Autónoma (Región).
En segundo lugar, los presidentes de los 19 Consejos Autonómicos (Regionales) elegirían a los miembros del Consejo Nacional, máximo órgano de representación del Islam en España, de entre los cuales saldrían los cargos de Presidente, Vicepresidente, Secretario, etc.
Por último, sería aconsejable la creación de un Consejo Consultivo, encargado de emitir informes y dictámenes sobre temas relacionados con la estructura de la Comisión Islámica de España, sobre la aplicación, desarrollo y modificación del Acuerdo de cooperación, o sobre aspectos relacionados con el ejercicio del derecho de libertad religiosa en general. Sus informes serían generalmente preceptivos; y vinculantes, quizá, sólo en asuntos de extrema importancia. En este Consejo Consultivo deberían estar presentes representantes de todas y cada una de las Federaciones existentes hoy en día en España (las fundadoras de la Comisión Islámica de España y las Autonómicas o Regionales).
2º. Una comunidad, un voto (es decir, las entidades religiosas inscrita en el Registro de Entidades Religiosas). Personalmente, pienso que no se debe optar por el criterio de un musulmán, un voto. En mi opinión, articular el proceso electoral a partir de las entidades religiosas ofrece un grado mayor de seguridad jurídica. Además, es el más adecuado teniendo en cuenta que la aplicación del Acuerdo de cooperación se sustenta sobre la base de las entidades religiosas inscritas en el Registro de Entidades Religiosas del Ministerio de Justicia. El voto se decidiría, por tanto, en el seno de cada comunidad, según sus propias normas estatutarias.
3º. Introducción de criterios de corrección (ponderación) del voto. Su finalidad sería evitar, en la medida de lo posible, eventuales injusticias derivadas del proceso electoral.
En primer lugar, habría que tener en cuenta que no todos los Consejos Autonómicos (Regionales) podrían tener el mismo número de Consejeros. Pudiendo establecer un número mínimo, a partir de ahí este número aumentaría en proporción al número de entidades religiosas inscritas en el Registro de Entidades Religiosas por parte de cada Comunidad Autónoma (Región) española. Esto quiere decir que Comunidades Autónomas (Regiones) como Madrid o Cataluña tendrían un número de Consejeros superior al de otras Comunidades Autónomas (Regiones) con menor presencia de entidades islámicas.
En segundo lugar, a la hora de elegir los miembros del Consejo Nacional, los votos de los Presidentes de los Consejos Autonómicos (Regionales) valdrían más dependiendo del número de Consejeros que tuvieran cada Consejo Autonómico (Regional).
Esta, en resumen, es la propuesta que se somete al criterio de los aquí presentes. Mi intervención concluye como empezó, agradeciendo a los miembros del Consejo de la Comunidad Marroquí en el Extranjero todas las atenciones que me han prestado. Gracias, y buenas tardes.
Let me begin by acknowledging that my perspective on Islam is inevitably formed by who I am, where I live and who I relate to on a day to day basis. I speak as someone who is a Christian Minister, and community worker, with an academic background in Pastoral Theology, living and working in an area where the majority faith is Islam. I work and socialise with Muslims daily. There will be many other perceptions of Islam from other corners of the UK. Many people will never have engaged personally with someone of another faith. Some of course, don't want to engage with a person of any faith at all. Some are delighted at the diversity of our country and some undoubtedly feel threatened. Assume throughout this paper that I am happy living in a multi-cultural and multi-faith society.
It is important to acknowledge that relationships between Britain and Islam do not begin with a recent "clash of civilisations" but within a deep rooted historic antipathy. Our culture is imbued with a memory of conflict and rivalry, of the exotic, mysterious, dangerous. Islam is a world to discover and those who seek it are the adventurous, the explorers, the exceptional not the average person in the street. The Muslim is undoubtedly the "other" against which "we" can decide to engage or attack. But the Muslim is not "us".
This perception is exploited by extremist racists and needs to be challenged. But it is also part of more subtle and insidious perspectives which are used within the media and supposedly intelligent and even liberal discourse. Islam is the "folk devil" of our culture.
If this is our starting point and the destination we are aiming for is a milieu of common ownership of public space in which we can learn from each other and grow together then we have a long journey to travel. Those of us who want a society rooted in respect, dignity, equality, justice and mutual enrichment must accept the reality of that history and cultural instinct. This is more than handling the worst excesses of extreme racists. It is about fundamental change - a re-ordering of mindsets - a re-writing of history books-a complete overhaul of theological perspectives.
A key component within our relationship is the differential disadvantage experienced by Muslims in the UK. There are 2.5 million Muslims, representing 3% of the UK's total population. It is a young community, with 71% under the age of 35 and 34% under 16. 5% of pre-school age children are Muslim. So we see that it is growing of itself aside from immigration. Muslims are living in the large urban centres. They tend to be more segregated from other communities than are Hindus or Sikhs and ethnic Muslim groups tend to live separately from each other. One third live in the top 10% most deprived areas. 41% live in deprived housing, 32% in the most overcrowded, 28% in social rented housing and the highest proportion (12%) without central heating of any faith group.
Muslims have the highest rates if ill health (14%) of any faith group. 31% of Muslims of working age have no qualifications. 14% have GCSE or equivalent compared to a national average of 22%. 12% have A level or equivalent compared to national average of 24% and 4% have degrees compared to 9% of the overall population.
Unemployment is three times the national average and young Muslims (16-24) have the highest unemployment level. Muslims of working age have the highest rates of economic inactivity for men (30%) and for women (68%) compared to Christian men (16%) and Christian women (25%). 40% of Muslim men work in the distribution, hotel and restaurant industry. Muslim and Sikh men are least likely to be working in managerial or professional occupations and the most likely to be working in low skilled work. [i]
7-8000 Muslims are in prison (7% of the total male population) which is caused by a complex interaction dependent upon both legal and non-legal factors including issues of discrimination, prejudice, including negative policing and sentencing.
Social exclusion and alienation is deep rooted and not just linked to recent history.
The events of 9/11 in New York and 7/7 (when four British suicide bombers successfully exploded bombs on the London transport network) clearly inform both discourse and policy. The radicalisation of young Muslims is, in the words of Yahya Birt a "small scale problem with large scale consequences". To an observer like me it begs the questions - "What drives a young person to blow themselves up? What is so awful in their lives that they have nowhere else to turn?" Radicalisation is complex and difficult for someone like me to comprehend. I have difficulties understanding Christian fundamentalists so I cannot possible enter into the mindset of the young radical. But it does not take too much of a leap of the imagination to realise that day-to-day discrimination will take its toll on many if not the overwhelming majority of young people even if mercifully they do not express it through violence.
We cannot deny the impact of foreign policy on relations with the Muslim community. Most people in the UK do not support the interventions in Iraq or Afghanistan but it is not uppermost in their minds. Coverage of the recent events in Gaza in the mainstream media in the UK was less graphic than on Al-Jazeera but the injustice and the tragedy was certainly communicated across the board. But the Muslim community see it in a much more immediate light. We really lack a point of communication on what is happening to the wider Muslim world.
Given our history in Europe, Christians do not want to be in any sense negative to our Jewish brothers and sisters. We have too much to repent. But neither do churches want to be deaf to the cry of the Palestinian. Bethlehem in particular has deep emotional draw for us.
Governmental reaction to the events has created a focus on security for which we might be grateful. It is comforting to know that terror attacks are foiled and that we can travel still in London without too much anxiety. And yet there is a price which needs to be recognised. The first is the tightening of immigration controls and the lack of human rights for migrant workers. The second is the rapid erosion of the civil liberties of all citizens. The third is the culture of suspicion which now surrounds the Muslim community in the UK. This is felt when people pass through immigration at the airport, when Police stop and search and media innuendo. The frustration within Muslim communities has much legitimacy and needs a voice which should not be confused with or defined as a propensity to terrorism.
The conclusion which I have drawn is that relations between Christians and Muslims are not just theological questions but also issues of social justice. Sometimes we say "before you can do theology you need to eat." It seems before we can have a full theological discourse between our faiths we first of all need to engage at the level of social justice - to put our relationship in order (the biblical word for this is righteousness). It seems to me that the important theological questions are not doctrinal but pastoral. These pastoral questions do not start with "how can we help?" or "how can we understand each other?" but with "how can we belong to each other within a common space without denying who each of us are?"
So how are Muslims positioned within the British state? The overwhelming majority of Muslims living in the UK are British and also of 2nd 3rd 4th and 5th generation migrants. So there should be no exclusion, no discrimination, no suspicion. Racism is outlawed in the UK yet many feel that Islamophobia is regarded as an acceptable expression of racism.
It should be noted that the United Kingdom does not have a written constitution. Privilege is given to one Christian Church - the Church of England. The Queen as Head of State is also Head of the Church. Bishops of the Church of England sit in the upper chamber of the Parliament. This is deeply problematic but one which politicians are reluctant to tackle. My own Christian tradition, the Reformed Church, is opposed to a link between church and state. We prefer that freedom of conscience and freedom of assembly and worship be enshrined in constitution alongside an obligation to obey the law and a responsibility to oppose unjust laws. Some Muslim leaders in the UK quite understandably call for parity of treatment between faiths. However, as there isn't even parity between Christian groups it is problematic. I prefer the notion of a truly constitutional democracy in which human rights are enshrined with no special treatment for any faith.
In addition to the unsatisfactory settlement arising from the Reformation in which the Church of England has primacy, there is also the demand of secularism. Most secularists had assumed that religion had been relegated to a marginal and private sphere. They resent the continuing power base of the Church and now fear that a strong Muslim (and fundamentalist Christian) moral voice will undermine their progress. People of faith are opposed regardless of what that faith is. This is made even more complex as Muslims are not so easy to categorise within the "rainbow coalitions" of women, gay people, black and minority ethnic communities and people with disabilities. Muslims, along with traditionalist and fundamentalist Christians, from the perspective of liberal Westerners are perceived as holding back the freedoms which have been gained through the assertion of identity politics.
The most challenging question then is how we can build up a new settlement based on trust. This relationship is not just about mutual understanding between Christians and Muslims but within the whole fabric of society, including strident secularists. As a Christian, I cannot know what it is like to be a Muslim. Professor Ninian Smart who undertook ground-breaking work on the phenomenology of religion talked of seven dimensions of religion[ii]. One of these he called "experiential". Every faith is a lived experience. I cannot ever know what it is to pray in a large congregation at Friday Prayers in a mosque or to recite the Qur'an. Just as I cannot expect you to understand what it is to sing a Protestant hymn in a chapel designed to allow the voices to echo or join to a prayer circle or read the Bible with devotion. What we experience is deep rooted in culture, in memory, in the soul. No one should deny us our right to hold onto that experience and to enlarge it.
I also know that if I hear someone say "Christians believe..." then I can almost certainly find a Christian who does not belief that particular aspect of faith or practice. So when some tells me "Muslims believe", I imagine it is probably more accurate to say that some or most Muslims believe. We must never narrow the reach or dimensions of a faith.
However, across the boundaries of faith there are going to be strong links of mutuality and solidarity. We understand the world from the perspective of community and not just self. We understand the world from that which is beyond ourselves and what is deepest within us. As human beings and as people of faith we can, I believe, engage with each other beyond the scaffolding and outward expressions of faith.
So in conclusion, for the UK to be a space in within which Muslims, Christians, people of all faiths and non-believers coexist, we need a milieu of social justice and equality out of which new relationship of trust can emerge. These new relationships can and must transcend our respective histories creating a new space for our separate integrities and our common humanity.
[i] Sources: ONS (2204) Focus on Religion ODPM (2006) Review of the Evidence Base on Faith
[ii] Doctrinal Mythological Ethical Ritual Experiential Social Material
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