mardi 9 juillet 2024 00:21

Le Conseil des ministres européen vient, jeudi, d’ouvrir la voie à une nouvelle réglementation en créant un permis unique de séjour et de travail pour les immigrés.

Officiellement, le texte adopté “vise à simplifier les procédures d’admission des ressortissants des pays tiers et à faciliter le contrôle de leur statut” en garantissant “également des droits communs pour les ressortissants des pays tiers qui résident légalement dans un État membre, sur la base de l’égalité de traitement avec les ressortissants de cet État membre.”
Cette nouvelle réglementation, qui demeure pour l’instant le premier instrument législatif dans le domaine de l’immigration légale adoptée dans le cadre des règles du Traité de Lisbonne, devrait être soumise au Parlement européen dans les prochaines semaines avant d’être transposée en droit national dans les deux ans qui suivront son entrée en vigueur. On sait, qu’auparavant, dans certains pays membres, un employeur pouvait demander un permis de travail pour un immigré, élément essentiel pour la délivrance ensuite d’un permis de séjour. Désormais, cette manière d’agir ne sera plus possible : une demande unique sera suffisante pour obtenir un permis unique de séjour et de travail. La demande pourra être introduite par l’immigré ou par son employeur et la décision devra ensuite être prise dans un délai de quatre mois. Le communiqué du conseil précise, en outre, qu’“afin d’empêcher l’exploitation des ressortissants des pays tiers et de lutter contre l’emploi illégal, les États membres auront la possibilité d’inclure des informations supplémentaires sur la relation de travail” sur support papier ou sous forme électronique. La décision devra être notifiée par écrit, être motivée et susceptible d’un recours devant les tribunaux. Les titulaires du permis unique auront le droit d’entrer et de séjourner sur le territoire de l’État membre qui a délivré le permis d’exercer l’activité professionnelle spécifique sollicitée et ils pourront dès lors jouir d’une égalité de traitement avec les ressortissants de l’État membre où ils résident en ce qui concerne les conditions de travail, y compris en matière de salaire et de licenciement, ainsi qu’en matière de santé et de sécurité au travail. Ils pourront aussi s’affilier aux organisations syndicales de leur choix, auront droit à l’éducation et à la formation professionnelle, pourront faire reconnaître leurs diplômes, certificats et autres qualifications en bénéficiant de la Sécurité sociale et des avantages fiscaux dont jouissent déjà les ressortissants des pays membres de l’Union européenne. L’accès aux biens et aux services (y compris les procédures d’accès au logement) leur est garanti ainsi que les conseils proposés par les services de l’emploi.

Enfin, les détenteurs de ces nouveaux permis uniques auront le droit d’exporter leurs pensions vers les pays tiers “dans les mêmes conditions et au même taux que les ressortissants des États membres concernés lorsqu’ils s’installent dans un pays tiers.”
26/11/2011,  Arezki Mokrane

Source : Liberté

A la demande du Parti socialiste, le Sénat doit examiner le 8 décembre une proposition de loi sur le vote des étrangers résidant en France. Une proposition qualifiée de "hasardeuse" par Nicolas Sarkozy. Selon un sondage du Parisien publié ce lundi, 61% des Français seraient en faveur de la mesure, une proportion en forte hausse depuis 2 ans.

Atlantico : Droite et gauche s'affrontent autour du droit de vote pour les élections locales des étrangers non originaires de l'Union européenne qui résident en France. Combien sont-ils et combien d'entre eux seraient-ils susceptibles de voter finalement ?

Jean-Luc Richard : Les étrangers qui pourraient voter feraient partie des 2 260 000 étrangers non citoyens de l’Union européenne vivant en France. Seuls 1 600 000 d'entre eux sont majeurs puisqu’il y a environ 660 000 mineurs étrangers en France. Le nombre de ceux qui pourraient prétendre s’inscrire sur les listes électorales serait sensiblement plus faible car seuls ceux ayant plusieurs années de présence en France pourraient demander à être inscrits sur les listes électorales.

Par conséquent, si on retenait dix ans de présence en France, comme il en avait été question naguère dans des discours de Nicolas Sarkozy, cela ferait 1 200 000 personnes. Cela ne concernerait donc effectivement que quelques centaines de milliers d’étrangers car seule une minorité de personnes s’inscrirait. L’expérience de l’inscription des ressortissants de l’Union pour les municipales le montre : 166 000 inscrits en 2001, 200 000 en 2008, alors que 1 million de citoyens de l’Union pouvaient s’inscrire.

Le point de vue de Nicolas Sarkozy sur la question du droit de vote des étrangers

Existe-t-il un "vote étranger", comme il y a un "vote des profs" ?

Actuellement, le seul vote étranger qui existe, c’est celui des citoyens de l’Union aux élections européennes et municipales.

En 2009, pour le scrutin européen, 200 000 citoyens de l’Union étaient inscrits et pouvaient voter aux Européennes, soit environ 20% de leur contingent potentiel, une proportion en hausse à comparer aux 145 000 inscrits en 2004. 1 sur 5 uniquement donc et pourtant, il existe des partis européens (Parti socialiste européen, Parti populaire européen) dont on pourrait imaginer que cela favorise les votes là où il est beaucoup plus difficile d'envisager la la comparaison des partis du pays d’origine et des partis français pour les étrangers extra-communautaires. Ces derniers pourraient ainsi se mobiliser encore moins que les étrangers originaires de l'UE par manque d'adhésion aux clivages partisans français.

Un immigré russe voterait-il comme un immigré marocain ?

L’Histoire peut expliquer que les personnes de telle ou telle origine votent plutôt pour telle ou telle sensibilité mais il n’y a pas de vote ethnique en France. En 2002 au premier tour de la présidentielle, Lionel Jospin avait obtenu environ 30 % des voix des Français issus de l’immigration maghrébine. Jospin était premier dans cette partie de l’électorat mais il n'en demeure pas moins que 70 % des Français issus de l’immigration maghrébine avaient voté pour les autres candidats.

Le vote homogène, en bloc, n’existe pas. Il est vrai qu’un Russe ayant fui l’URSS naguère vote rarement communiste. Mais il peut tout-à-fait se retrouver sur un vote pour une droite républicaine, comme un jeune cadre issu de l’immigration. Cependant, votre question montre comment on a glissé du vote des étrangers au vote des immigrés…

Récemment, lors des élections en Tunisie, les Tunisiens de France ont voté à plus de 30% pour les islamistes. Pensez-vous qu'un tel vote serait possible en France lors d'élections locales ?

Pour ceux qui ont voté, oui, mais même si les islamistes sont arrivés en tête dans le vote des Tunisiens de France, 68 % des Tunisiens ayant voté n'ont pas voté pour Ennahda. De plus, la droite modérée n'a pas fait un bon score alors que la gauche a quatre des 10 sièges, le centre en a obtenu un, et Ennahda quatre. Bien des Tunisiens de France n’ont pas voté aux élections tunisiennes, et s’ils votaient en France, ce ne serait pas pour des islamistes. Un parti islamiste en France aurait du mal à se développer et, par ailleurs, devrait respecter la loi.

Pensez-vous que la gauche en permettant aux étrangers extra-Européens de voter, tente, au-delà du geste politique, de récupérer un réservoir de votes qui pourrait être en sa faveur ?

L’impact de la création du droit de vote des étrangers aux élections municipales serait relativement faible, et même très faible dans de nombreuses communes. Le poids électoral des étrangers pouvant voter ne serait pas important et le poids de ceux voulant voter encore moins. De plus, et il n’y a pas lieu de sans réjouir, le décrochage social et électoral dans les quartiers populaires atténuerait le poids électoral des étrangers extra-communautaires dans les villes où ils sont plus nombreux justement puisque les Français appartenant aux mêmes catégories sociales sont ceux qui votent le moins.

Enfin, constitutionnellement, un étranger a-t-il vocation à voter ?

Sur le fond, on constate que de nombreux pays associent désormais le droit de vote aux élections locales à la résidence. C’est un mouvement qui contribue à l’intégration sociale et au « vivre-ensemble ». Le seul point sérieux qui doit cependant être évoqué c’est la souveraineté nationale pour les questions constitutionnelles. Pour les lois ordinaires, il n’y a pas de problème puisque c’est l’Assemblée nationale qui a le dernier mot.

Finalement, le seul problème est à la fois marginal, au sens de la fréquence auquel il se pose, mais complexe : le Congrès, réunion de l’Assemblée nationale et du Sénat, n’est pas exactement l’expression d’un choix de la communauté nationale puisque, même si c’est très indirect, des étrangers, ont contribué à élire des élus locaux français qui ensuite élisent les sénateurs. On constate cependant que cela n’a pas provoqué le moindre débat significatif dans l’opinion publique depuis dix ans.

28/11/2011,  Antoine de Tournemire

Source : Atlantico

Le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, a annoncé, vendredi 25 novembre, une "réforme" du droit d'asile. Relativement restrictive, elle vise à mettre fin au "détournement" croissant, selon lui, de l'asile par des migrants économiques qui, une fois déboutés, viennent grossir les rangs des étrangers en situation irrégulière. Une hausse, d'après lui, qui embouteille le dispositif national d'accueil et d'hébergement et "pénalise" les "vrais" demandeurs d'asile.

"Notre système d'asile est en danger parce que le dispositif est utilisé pour pénétrer et se maintenir dans notre pays", a ainsi déclaré M. Guéant, Place Beauvau, à Paris, vendredi matin, devant la presse. Des propos réitérés l'après-midi lors d'un déplacement à Montauban (Tarn-et-Garonne) dans un centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA).

Sur le fond cependant, la plupart des mesures annoncées sont floues ou existent déjà en pratique, et suscitent une forte désapprobation des organisations de défense des droits des étrangers. "La hausse de la demande d'asile, même si une part est infondée, ne justifie pas un renforcement des pratiques dissuasives", estime ainsi le bureau parisien du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), aux critiques généralement modérées. Décryptage.

Le contexte

Une hausse de la demande d'asile. Pour justifier ses annonces, le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, met en avant une hausse exponentielle de la demande d'asile ces "quatre dernières années". Une hausse, selon le dossier presse distribué aux journalistes, de "55%". D'après les projections du ministère de l'intérieur, quelque 60 000 personnes auront en effet leur demande d'asile en examen d'ici à la fin 2011 – contre 42 600 en 2008.

Or, calculs faits, cela représente bien une hausse importante, mais plutôt d'un peu plus de 40%. De même, cette augmentation ne dépasse pas un pic qui avait été atteint en 2004 : quelque 65 000 demandes étaient alors en traitement à l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra). Par nature, la demande d'asile s'ajuste en effet avec le contexte international et suit une évolution en dents de scie.

Une hausse des "demandes abusives" ? Sur l'ensemble de la demande d'asile, M. Guéant considère qu'une part croissante est à attribuer à des demandes abusives d'étrangers dont les motivations sont d'abord "économiques" – et non liées à des inquiétudes pour leur sécurité dans leur pays. Pour preuve, il en veut le taux "en baisse", selon lui, de reconnaissance de protection : "24,6% en 2011, contre 36% en 2008".

Or, si les demandes d'asile abusives sont un phénomène réel, elles ne sont pas forcément en hausse. Selon Gérard Sadik, juriste spécialiste de l'asile à la Cimade, les chiffres donnés par le ministère sont erronés car ils mélangent le "taux d'activité" annuel de l'Ofpra et de la Cour national du droit d'asile (CNDA) avec leur taux "consolidés". Sur la longue durée (depuis 1993), on constate ainsi que ce taux de reconnaissance de protection varie toujours entre 20% et 35% en moyenne.

Les mesures

Dissuader la demande. Alors qu'un grand nombre de demandeurs d'asile qui viennent en France sont originaires du Bangladesh et d'Arménie, M. Guéant a annoncé vouloir classer, début 2012, ces deux Etats – ainsi que la Moldavie et le Monténégro – en pays dits "sûrs". Une qualification qui autorise l'Ofpra à examiner plus vite les dossiers des migrants venant de ces destinations (la procédure est appelée "prioritaire" et en cas de recours, elle n'empêche pas l'expulsion).

Ce système de listes de "pays sûrs" n'est toutefois pas une mesure particulièrement novatrice. Tous les ans, chaque pays européen met à jour sa propre liste – ce qui n'est pas sans occasionner un certain nombre d'incohérences. En France, l'inscription du Bangladesh sur cette liste, prévue début 2012, était envisagée depuis plus d'un an. En début d'année, c'était le Kosovo qui avait été ajouté. A l'époque, c'était lui le pays qui apportait le plus gros bataillon de demandeurs d'asile vers la France. "La politique de l'asile devient la variable d'ajustement des flux migratoires", déplore M. Sadik.

Dans le même esprit, M. Guéant a annoncé vouloir transposer en droit français une directive européenne de 2005 qui instaure un "délai raisonnable" pour déposer sa demande d'asile une fois arrivé sur le territoire européen. Au Royaume-Uni, celui-ci est de "trois jours". M. Guéant souhaiterait qu'il soit en France de "90 jours". Une façon d'empêcher, notamment, que les migrants déposent une demande d'asile alors qu'ils sont placés en rétention en vue de leur éloignement.

Cette transposition juridique nécessiterait toutefois une nouvelle loi. La dernière date seulement du mois de juin. Et avec l'élection présidentielle qui approche, le ministre a reconnu de lui-même, vendredi, qu'elle n'aurait sans doute pas le temps d'être examinée par le Parlement avant cette date.

Ciblage des " déboutés ". Chaque année, entre 70% et 80% des migrants demandeurs d'asile se voient refuser leur demande de protection. Ces "déboutés" doivent alors, en principe, quitter la France dans un délai d'un mois. Cette obligation de quitter le territoire français (OQTF) leur est généralement notifiée par courrier, là où ils sont domiciliés. Mais dans les faits, beaucoup restent en France et rejoignent alors la masse des étrangers en situation irrégulière.

Pour remédier à cette situation, M. Guéant a annoncé, vendredi, avoir demandé à l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) d'organiser des visites dans les centres d'hébergement pour demandeurs d'asile (CADA) afin d'inciter les "déboutés" à prendre "l'aide au retour volontaire" : un pécule d'argent (jusqu'à 2000 euros par adulte) accordé à tous ceux décidés à rentrer, sans y être contraints, dans leur pays d'origine. Ce système est toutefois en vigueur depuis le 10 octobre en province. M. Guéant a simplement précisé, vendredi, qu'il allait être étendu "à la région parisienne".

Dans le même esprit, le ministre de l'intérieur a déclaré, vendredi, vouloir multiplier les "accords bilatéraux" avec les pays d'origine et de transit des demandeurs d'asile afin de pouvoir éloigner plus facilement les migrants déboutés. Des accords de ce type - dits de "réadmission" -, la France en signe régulièrement. Mais ils sont longs à négocier. Eric Besson, lorsqu'il était à la tête du défunt ministère de l'immigration et de l'identité nationale, souhaitait déjà les développer.

Durcissements juridiques pour les "dissimulateurs". Vendredi, le ministre de l'intérieur a également annoncé avoir engagé une "réflexion juridique" pour écarter les demandes d'asile de ceux dont les "mensonges" ou les "dissimulations" sont mises en exergue. Notamment dans le cas où les migrants sont suspectés d'avoir volontairement altéré leurs empreintes digitales pour ne pas être renvoyés dans le pays européen qu'ils ont traversé en premier (Système Dublin II). "Un certain nombre de migrants dissimulent des informations sur leur itinéraire ou se mutilent le bout des doigts mais ce n'est pas forcément parce que leur demande est infondée, il arrive souvent qu'ils soient mal conseillés par les passeurs ou leur communauté", prévient William Spindler au HCR, à Paris.

Dans les faits, ces mesures existent déjà malgré tout. Le 3 novembre, le directeur général de l'Ofpra a fait parvenir une note à ses chefs de service pour leur demander de "rejeter" toutes les demandes d'asile des personnes qui se présenteraient avec le bout des doigts mutilés. De même, la notion de demande d'asile "frauduleuse" existe déjà dans le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (Ceseda) - article 741-4 - et a été "précisée" dans la dernière loi immigration, votée le 16 juin, pointe Tahar Khalfoune, juriste à l'association Forum Réfugiés.

Raccourcissement des délais d'examen des dossiers. L'un des principaux objectifs des mesures annoncées par M. Guéant vendredi est de parvenir à un raccourcissement des délais d'examen des demandes d'asile. Aujourd'hui, ces délais sont environ de dix-neuf mois et le ministre souhaiterait les ramener à douze mois en 2012. "D'un point de vue strictement administratif, un mois de délai en moins c'est 15 millions d'euros économisés", souligne Gérard Sadik de la Cimade. Le budget global de l'asile est aujourd'hui d'environ 500 millions d'euros. Mais, interrogé sur les économies éventuelles que sa "réforme" du droit d'asile pourrait apporter, M. Guéant a indiqué, vendredi, que les objectifs n'étaient pas "chiffrés".

Ce qui embouteille le dispositif national d'accueil et d'hébergement des demandeurs d'asile, d'après M. Sadik, c'est en réalité "le manque d'agents de l'Ofpra et de la CNDA" ainsi que le nombre croissant de migrants placés en "procédure prioritaire". La demande de ces derniers tend à passer devant les autres et donc à retarder l'examen de leur dossier, assure le juriste.

Reste la saturation des centres d'hébergement pour demandeurs d'asile (CADA). 38% seulement des demandeurs d'asile y ont accès du fait du manque de places. M. Guéant a du coup annoncé vouloir "décentraliser" les demandes d'asile, essentiellement concentrées en Île-de-France. Une réforme déjà initiée depuis plusieurs mois et qui fonctionne mal. A Paris, comme à Limoge, Montauban ou Guéret, tous les CADA et toutes les structures d'urgence tournent déjà à plein.

26/11/2011, Elise Vincent

Source : Le Monde

Immigration. Droit de vote, propension à la fraude… le ministre s’en est même pris aux étrangers en situation régulière, qu’il juge, comme Marine Le Pen, « trop nombreux ».

« Nous acceptons sur notre sol chaque année 200 000 étrangers en situation régulière », a dit le ministre . Alors qu’on lui rappelait le point de vue de la présidente du Front national, Marine Le Pen, à cet égard, il a répondu « moi aussi, je trouve que c’est trop. Parce que je souhaite que les étrangers qui viennent chez nous soient intégrés, adoptent nos lois, adoptent notre mode de vie », a-t-il poursuivi. Il a rappelé son « objectif de diminuer en un an de 10 % cette immigration légale », avant de vouloir rassurer : « La France n’est pas un pays xénophobe ».

2. Des étrangers pas élus, ni électeurs

Par ailleurs, outre le fait de refuser le droit de vote aux étrangers, il a dit être opposé à l’éligibilité des étrangers, en citant notamment la Seine-Saint-Denis. Le ministre a critiqué l’accord PS/Verts, qui va plus loin que la proposition de loi qui va être discutée au Sénat, puisque cet accord prévoit l’éligibilité : « Très franchement, je n’ai pas envie de voir dans le département de la Seine-Saint-Denis, qui a une forte population étrangère, la majorité des maires devenir étrangers », a-t-il dit. M. Guéant a expliqué que ce droit est « depuis 1789 indissociable de la nationalité ».

Dans un sondage publié aujourd’hui, réalisé par BVA, 61% des Français sont favorables au vote des étrangers.

Par ailleurs, même si le ministre de l’Intérieur semble l’avoir oublié, les étrangers issus de l’Union européenne peuvent voter et, même, être élus aux scrutins municipaux et européens depuis plus de 10 ans. Seuls les mandats de maire et d’adjoint leur sont interdits

3. Les étrangers seraient fraudeurs ?

Enfin, Claude Guéant a indiqué qu’à partir de janvier 2012 les fichiers des étrangers résidant en France et de la Sécurité sociale seraient croisés, offrant des « moyens plus efficaces » pour lutter contre les fraudes sociales imputables aux étrangers.

« Tous les ministres doivent prendre leur part » à la lutte contre la fraude, a estimé M. Guéant, la sienne portant sur « les mesures spécifiques aux étrangers », a-t-il dit.

Il a cité pour exemple le versement des allocations familiales, soumis à une condition de résidence, alors « qu’il y a un certain nombre, que je ne peux pas chiffrer, de ressortissants étrangers qui résident régulièrement sur notre sol et qui touchent des allocations familiales pour des enfants qui ne vivent pas en France ».

Tout cela « n’est pas normal », a estimé Claude Guéant tout en affirmant, toutefois, contre toute vraisemblance, que « les étrangers ne sont pas ciblés plus que les autres, les étrangers sont ciblés comme tous les fraudeurs ».

28/11/2011

Source : Le Progrès.fr

Le gouvernement régional de la Catalogne a annoncé, vendredi, le lancement d'une campagne de lutte contre les préjugés et stéréotypes dont sont victimes les immigrés dans cette communauté autonome du nord-est de l'Espagne.

Ainsi, plusieurs données concernant les immigrés ont été publiées sur le site web de la Direction générale de l'immigration relevant de l'exécutif régional pour corriger certains préjugés et idées reçues sur les immigrés relayés au sein de la société, indique dans un communiqué le département catalan du Bien-être et de la famille.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'une stratégie lancée en 2010 par l'exécutif régional avec le soutien de plusieurs ONG pour lutter contre le racisme et promouvoir la cohésion sociale, précise le communiqué, ajoutant que cette opération vise également à informer le public sur les devoirs mais aussi les droits des immigrés établis en Catalogne.

Selon les données publiées par le gouvernement régional, 27,5 pc des immigrés sont exposés au risque de pauvreté contre seulement 15,6 pc pour les Catalans de souche.

Les expatriés qui reçoivent des aides sociales représentent moins de 50 pc de l'ensemble des bénéficiaires des allocations dans cette région, selon la même source.

Le gouvernement catalan précise également que six bourses de cantine scolaire sur dix sont accordés aux enfants nés de parents espagnols, alors que l'accès des élèves étrangers à ces bourses demeure très limité.

La Catalogne, l'une des régions les plus riches d'Espagne, abrite près de 230.000 ressortissants marocains, soit la plus forte communauté étrangère.

25/11/2011

Source : MAP

 Des ONG ont exprimé vendredi soir leur "grande préoccupation" suite à la "réforme" du droit d'asile annoncée par le ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant.

''Dans un contexte de hausse des demandes d'asile, Claude Guéant a de nouveau recours à la rhétorique de la fraude généralisée comme réponse aux besoins de protection des demandeurs d'asile. Ces personnes fuient des persécutions ou des conflits. Elles sont victimes de violations des droits humains'' , écrit Amnesty International France (AIF) dans un communiqué, estimant qu'il '' est plus que paradoxal d'annoncer que le système d'asile est en danger et de prendre des mesures qui vont justement mettre en péril les demandeurs d'asile eux-mêmes''.

''Une fois de plus, le ministre dénigre et stigmatise", a déclaré Geneviève Garrigos, présidente d'AIF dans le communiqué, soulignant que ''ce n'est pas en accélérant les procédures et en diminuant les moyens alloués au droit d'asile que les personnes seront mieux protégées et que la France remplira ses engagements internationaux''.

''Nous ne parlons pas de choses abstraites ou de chiffres, mais bien de vies humaines en danger'', a ût-elle ajouté.

AIF qui qualifie ces dispositions ''d'incohérentes pour une réforme de l'asile alarmante'', relève que la réduction annoncée des moyens signifie concrètement ''de plus en plus de demandeurs, hommes, femmes et enfants, vivant dans des conditions de grande précarité alors qu'ils sont déjà très nombreux à la rue, au mépris de leur dignité et en violation des obligations de la France''.
''Le choix d'allonger la liste des pays ''sûrs'' va diminuer les droits de milliers de personnes. En juillet 2010, le Conseil d'Etat, saisi par des associations dont AIF, avait pourtant retiré plusieurs pays de cette liste au motif que la situation dans ces pays n'avait pas évolué dans le sens où le prétendaient les autorités'', poursuit AIF.

''Le ministre ne cesse de répéter que la France est le pays qui accueille le plus grand nombre de demandeurs d'asile au sein de l'Union européenne, mais il oublie de dire que d'autres pays européens en accueillent bien plus proportionnellement à leur population et/ou à leur superficie. Dans le monde, ce sont les pays voisins des pays d'origine des réfugiés qui accueillent près de 80% des réfugiés'' , affirme encore cette ONG.

''Le fait que des étrangers demandent l'asile en rétention peut aussi être dû à l'impossibilité de déposer l'asile rapidement en préfecture, tant les illégalités et les obstacles administratifs sont nombreux dès le début de la procédure, et cela, en parfaite connaissance et tolérance du ministère de l'Intérieur'' , déplore AIF.

Le discours de Claude Guéant ''signe l'échec d'une politique répressive et un renoncement à nos principes'', a commenté de son coté l'association France Terre d'asile. ''La crise de l'hébergement et de l'accès aux procédures que nous observons sur l'ensemble du territoire français est d'abord une crise de gouvernance'' , a déclaré son président, Pierre Henry, après le durcissement des conditions de séjour et d'acquisition de la nationalité française, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a annoncé vendredi une "réforme" du droit d'asile.

En cinq ans, de 2006 à 2010, plus de 100.000 étrangers se sont vu refuser le statut de réfugié. Une partie d'entre eux, notamment les familles avec des enfants mineurs, ont rejoint les cohortes des sans papiers. Désormais, une ''aide au retour volontaire'' comprenant les frais de voyage et un pécule leur sera systématiquement proposée.

26/11/2011

Source : Agence algérienne APS

Le nombre net des immigrés au Royaume-Uni s'est établi en 2010 à 252.000, en augmentation de 27 pc par rapport à 2009, soit le niveau le plus élevé en sept ans, a annoncé vendredi l'Office britannique des statistiques nationales (ONS).

Cette augmentation est due au recul du nombre des immigrés quittant le Royaume-Uni, qui a baissé de 368.000 en 2009 à 339.000 l'année dernière, indique l'ONS.

Ces statistiques mettent plus de pression sur le gouvernement conservateur-libéral démocrate qui a promis de réduire le nombre net des immigrés à moins de 100.000 d'ici à 2015.

L'augmentation est également attribuée à la hausse du nombre des immigrés issus de l'espace de l'Union européenne, et qui ne sont pas soumis aux lois visant à réduire le nombre des immigrés.

Selon des experts, le gouvernement britannique devrait réduire d'au moins 70 pc le nombre des immigrés provenant des pays non-européens s'il espérait atteindre ses objectifs dans ce domaine.

Le ministère de l'Intérieur avait déjà introduit en mai 2010 un quota annuel limitant à 20.700 le nombre des visas délivrés aux travailleurs non-européens, et durci les procédures d'obtention du visa d'étudiant.

Londres, 25 nov. (MAP)-.Le nombre net des immigrés au Royaume-Uni s'est établi en 2010 à 252.000, en augmentation de 27 pc par rapport à 2009, soit le niveau le plus élevé en sept ans, a annoncé vendredi l'Office britannique de statistiques nationales (ONS).
Cette augmentation est due au recul du nombre des immigrés quittant le Royaume-Uni, qui a baissé de 368.000 en 2009 à 339.000 l'année dernière, indique l'ONS.

Ces statistiques mettent plus de pression sur le gouvernement conservateur-libéral démocrate qui a promis de réduire le nombre net des immigrés à moins de 100.000 d'ici à 2015.

L'augmentation est également attribuée à la hausse du nombre des immigrés issus de l'espace de l'Union européenne, et qui ne sont pas soumis aux lois visant à réduire le nombre des immigrés.

Selon des experts, le gouvernement britannique devrait réduire d'au moins 70 pc le nombre des immigrés provenant des pays non-européens s'il espérait atteindre ses objectifs dans ce domaine.

Le ministère de l'Intérieur avait déjà introduit en mai 2010 un quota annuel limitant à 20.700 le nombre des visas délivrés aux travailleurs non-européens, et durci les procédures d'obtention du visa étudiant.

Par ailleurs, les statistiques provisoires concernant les douze mois à mars 2011 relèvent une baisse de l'immigration dont le nombre est ramené à 245.000 personnes.

Le ministre de l'Immigration, Damian Green, a estimé que ces chiffres "prouvent que le gouvernement a pris la bonne décision de réformer les lois de l'immigration", annonçant l'entrée en vigueur prochainement de nouvelles restrictions notamment concernant le regroupement familial.

25/11/2011

Source : MAP

La Suisse, qui préside cette année le Forum mondial sur la migration et le développement, est favorable à des approches «globales», englobant toutes les questions liées à la migration.

Il faut tenir compte aussi bien des opportunités que des défis, estime Edouard Gnesa.

«Si nous réussissons à réunir tout le monde autour de la table pour discuter d’actions concrètes, ce sera une bonne chose», a déclaré l’ambassadeur extraordinaire pour la coopération internationale en matière de migrations, après la troisième conférence euro-africaine sur la migration et le développement qui s’est tenue cette semaine à Dakar.

Selon lui, il est nécessaire de discuter dans toutes les instances internationales compétentes de sujets tels que l’organisation de la migration légale, l’intégration des migrants réguliers, la lutte contre la migration irrégulière, l’aide au retour, la formation ou encore l’investissement dans les pays de départ.

Poursuite de l’aide aux réfugiés

Concernant la protection et l’assistance aux réfugiés et migrants vulnérables, la Suisse va continuer de soutenir les pays de l’Afrique sub-saharienne.

En tant qu’Etat signataire des Conventions de Genève de 1951 sur les réfugiés, la Confédération «ne va pas renoncer à ses engagements» dans ce domaine. Elle va aussi continuer à recruter des migrants hautement qualifié, a poursuivi M. Gnesa.

Le Valaisan estime toutefois qu’il faut trouver un équilibre dans ce dossier complexe, car «si nous ne gérons pas le flux migratoire, il se posera des problèmes». La migration étant liée à la démographie et à la «nationalité», les Etats ont le devoir de prendre des mesures cohérentes en politique nationale, régionale et internationale, affirme-t-il.

Migrations et aide au développement

Edouard Gnesa a par ailleurs rappelé le lien qui existe pour Berne entre politique migratoire et aide publique au développement (APD).

Dans le cadre du «dialogue et partenariat migratoire» que la Suisse a développé avec quatre pays (Serbie, Kosovo, Bosnie et Nigeria), la Suisse prend aussi en considération les besoins des pays partenaires.

Il faut «renforcer les synergies entre migration et développement. Mais il faut aussi définir ensemble un cadre adéquat pour garantir le retour et la réintégration des migrants par l’aide au retour et des projets qui stimulent dans la mesure du possible le développement local, par exemple en investissant dans les infrastructures locales ou dans l’agriculture», a-t-il expliqué.

Ce lien est toutefois contesté. Lors d’un «contre-sommet des citoyens» réuni lundi à Dakar, des ONG et des organisations de la société civiles ont dénoncé dans leurs conclusions, le rapport tissé par les Etats du Nord entre l’APD et «lutte contre la migration».

Impliquer la CEDAO et la SADC

Le diplomate a exhorté les organisations régionales africaines comme la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou la Communauté des Etats de l’Afrique Australe (SADC), à «plus» s’engager dans les questions de migration - alors que pour l’heure elles traitent essentiellement d’intégration économique et douanière.

Selon Edouard Gnesa, la Suisse pourrait les soutenir dans ce cadre, notamment sur des dossiers liés à l’intégration des migrants ou à la lutte contre les discriminations.

27/11/ 2011

Source : LeMatin.ch

Son nom dans le monde du cinéma en Allemagne ne passe pas inaperçu. Il vient de produire au Maroc un film allemand qui parle de l'histoire réelle d'une mission militaire allemande en Afghanistan, la première après la deuxième guerre mondiale...Suite

Le droit de vote des diasporas des pays du Sud est source d'inquiétudes : sur quoi se prononcera un citoyen indépendant des politiques publiques de son pays d'origine ?...Suite

A Rotterdam, l’afflux de population immigrée pose question. La solution ? L’apprentissage de la langue et le respect de valeurs communes.

En plein centre de Rotterdam se dresse la Red Apple, une tour résidentielle moderne de 127 mètres. Ce nom se réfère non seulement à la couleur de l’immeuble, mais aussi au marché aux pommes qui était là auparavant. Sur le quai, tout près de cette haute tour, il y a un pommier sauvage qui a poussé à partir d’une petite graine laissée là par le marché aux pommes. Cet arbre a survécu à tout : au bombardement du 14 mai 1940, qui a anéanti presque toute la ville, mais aussi à la reconstruction qui a suivi et même à la construction de la Red Apple.

Le pommier montre que quelque chose de petit, quelque chose de fragile, peut se développer, même dans un environnement urbain rigide. Ceci s’applique aussi aux citadins. La ville peut faire monter les gens dans l’échelle sociale, les aidant à atteindre un niveau supérieur, car elle offre des opportunités sans précédent.

C’est pourquoi les gens sont partis pour la ville et c’est pourquoi il existe encore des flux migratoires considérables. La ville est une machine à émanciper. La migration vers les villes d’Europe occidentale s’est déroulée selon un schéma bien défini. les nouveaux arrivants se sont installés dans les quartiers anciens, et dans des pensions ou des maisons délabrées. Ils étaient souvent jeunes, célibataires, peu éduqués et pauvres, et venaient ici afin de bénéficier d’un avenir meilleur pour leur famille.

Plus tard, ils ont fait venir leur femme et leurs enfants pour s’établir ici, avec cette éternelle question qui hantait leur esprit : était-ce temporaire ou permanent ? Pour certains, le rêve est devenu réalité. Des enfants d’immigrés ayant réussi formèrent de nouvelles classes moyennes ethniques, se déplaçant souvent vers de meilleurs quartiers ou vers des zones d’habitation attractives dans la région. D’autres sont restés, ayant de nouveaux immigrants comme voisins : des gens d’Afrique et des nouveaux pays de l’UE (Europe centrale et de l’Est).

L’afflux rapide et continuel de nouveaux groupes suscita un grand mécontentement, notamment parmi les Rotterdamois d’origine. Ils se sentaient étrangers dans un monde où tout change. Où l’habituelle boutique du coin devient tout d’un coup une boucherie musulmane. Où les églises disparaissent et les mosquées apparaissent. Où laver le seuil de sa porte le vendredi matin n’est plus une habitude bien ancrée.

On demandait aux habitants des vieux quartiers plus que ce qu’ils ne pouvaient réellement supporter. Leurs réclamations ont parfois été ignorées ou n’ont pas été entendues par les responsables politiques. Cela s’appliquait aussi aux immigrés de la première et de la deuxième heure. Eux aussi ont perdu leur emprise initiale sur le quartier en constante évolution. Eux aussi se sont sentis comme des étrangers dans une nouvelle ère.

L’administration de Rotterdam a assumé ses responsabilités au début de ce siècle, et continue de le faire.

A Rotterdam, on pratique le dialogue et le débat. Nous avons mené des débats houleux avec des milliers de Rotterdamois, immigrés et natifs, sur des questions difficiles telles que les mariages forcés ou les crimes d’honneur. Nous avons parlé des fondements de notre démocratie. Ces fondements sont : la liberté d’expression, la liberté de religion, l’égalité entre les hommes et les femmes, les homosexuels et hétérosexuels, et la lutte contre la discrimination et la précarité.

Les nouveaux arrivants doivent connaître et accepter ces valeurs et ces normes de l’Etat de droit. Car il s’agit de droits fondamentaux et nous devons les chérir. La caractéristique essentielle de l’intégration est de considérer son propre avenir et son identité comme étant liés à ceux de la communauté dont on fait partie.

Nous disons : qui va vers un autre pays doit faire de son mieux pour s’intégrer, parler la langue, suivre une formation et chercher un emploi. Tout commence par l’apprentissage de la langue du pays. Ainsi, nous appelons les immigrés de première génération à apprendre la langue, avec leurs petits-enfants qui vont à l’école.

En une seule ou deux générations sont rattrapés des retards de quelques siècles. Pas partout et pas par tout le monde, mais à une échelle croissante. Cela me donne l’espoir de voir les gens s’épanouir, tout comme ce pommier à côté de la Red Apple.

25/11/2011, Ahmed Aboutaleb Maire de Rotterdam, en débat avec Gérard Collomb, maire de Lyon.

Source : Libération

Les deux parties ont aussi signé un protocole additionnel à l'accord relatif à la main-d'œuvre marocaine au Qatar, conclu en 1987 entre les gouvernements du Royaume du Maroc et de l'État du Qatar…Suite

Le débat sur le vote des étrangers ressurgit en France après le refus de Nicolas Sarkozy d'accorder le droit de vote et d'éligibilité aux ressortissants de pays non membres de l'Union européenne aux élections locales, proposé par la nouvelle majorité sénatoriale socialiste.
A cinq mois de l'élection présidentielle, la gauche accuse le chef de l'Etat d'avoir changé d'avis sur cette question pour chasser sur le terrain du Front national, tandis que l'UMP soupçonne le PS de "communautarisme électoral".

Le Sénat, qui a basculé à gauche en septembre, examinera le 8 décembre une proposition de loi constitutionnelle du PS en ce sens, déjà votée par l'Assemblée nationale le 3 mai 2000 sous le gouvernement du Premier ministre socialiste Lionel Jospin.
"Une telle proposition me semble hasardeuse (...) parce que cette proposition risque de diviser profondément les Français au moment où, plus que jamais, nous avons besoin de les rassembler", a déclaré mardi le président de la République devant quelque 2.000 maires reçus à l'Elysée.

La seule façon pour un ressortissant d'un pays non membre de l'UE de participer aux choix politiques de la France est de prendre la nationalité française, à condition d'en remplir les conditions, a-t-il souligné. (voir )

Arno Klarsfeld, le président de l'Office français de l'immigration et de l'intégration, a justifié ce refus par le fait que l'intégration était loin d'être une réussite et qu'existait le risque de voir apparaÂŒtre des listes fondamentalistes aux scrutins locaux. (voir )

La Droite populaire, aile sécuritaire du parti du chef de l'Etat, l'UMP, a lancé le mois dernier une pétition contre la proposition de loi PS dans laquelle elle voit une "imposture idéologique" et une "manoeuvre électoraliste".

SUR LE TERRAIN DU FRONT NATIONAL ?

En marge du Salon des maires mercredi, la première secrétaire du PS Martine Aubry avait suggéré d'accorder le droit de vote aux étrangers non européens ayant "une ancienneté de cinq ans, par exemple, sur le territoire".

"On paie des impôts, on est parent d'élève, on est représentant des locataires, on est citoyen dans sa ville, sa région, son département", a-t-elle fait valoir. "Les Européens votent déjà, il est normal que les autres le fassent aussi".

En 2005, Nicolas Sarkozy avait jugé utile un débat sur le droit de vote des étrangers non européens en France. "En ce qui me concerne, j'y suis favorable", avait-il déclaré sur France 2.

Le PS n'a pas manqué de pointer jeudi cette volte-face sur un thème sensible, son porte-parole accusant le président d'agir "en fonction de l'air du temps" et des scores promis en 2012 à la présidente du Front national.

"Il a Marine le Pen qui lui 'colle aux basques', eh bien, il est contre le droit de vote des étrangers", a ironisé BenoÂŒt Hamon sur RMC et BFM-TV.

François Rebsamen, président du groupe socialiste au Sénat, soupçonne lui aussi le chef de l'Etat de miser "sur le rejet des étrangers pour reconquérir ces électeurs perdus".

"En réalité le candidat Nicolas Sarkozy tente de reconquérir les voix de ceux qui se sont détournés de lui pour grossir les rangs du Front national", écrit-il dans un communiqué.

Marine Le Pen accuse elle-même le président de changer d'avis "au gré des stratégies électorales et des sondages".
"Pour régler le droit de vote des étrangers, Sarkozy a la solution : donner la nationalité française à tout le monde", ironise-t-elle dans un communiqué.

Mais pour l'UMP Laurent Wauquiez, le droit de vote des étrangers est "contraire à l'essence même du pacte républicain français". Le ministre de l'Enseignement supérieur a accusé sur France Info le PS d'être "prêt à brader les idéaux de la IIIe République pour acheter un communautarisme électoral".

"A quel titre des gens qui n'ont aucune attache réelle avec la France (...) pourraient-ils prétendre participer à la citoyenneté de notre pays ?", s'est quant à lui interrogé l'ancien ministre UMP Christian Estrosi sur Radio Classique.

24/11/2011

Source : Reuters

La migration nette a atteint un record en 2010 au Royaume-Uni à 252.000, ont montré des données officielles publiées jeudi par l'Office national des statistiques (ONS).

Selon cet Organisme, 591.000 personnes sont entrées au Royaume- Uni en 2010 contre 339.000 qui ont quitté le pays. La migration nette étant la différence entre les entrées et les sorties du territoire.

Le précédent record pour la migration nette était de 245 000 en 2004, précise la même source.

Les chiffres de l'ONS montrent que l'immigration en provenance des huit pays de l'Europe centrale et de l'est a augmenté au cours de 2010, les études étant la raison principale évoquée par les migrants de toutes les régions du monde qui viennent vivre au Royaume Uni.

Quelque 238 000 personnes sont arrivées en Grande Bretagne pour des études l'an dernier, ajoute l'ONS.

L'objectif du gouvernement est de réduire à "quelques dizaines de milliers" le nombre de migrants à l'horizon 2015.

Les experts de l'université d'Oxford ont déjà prédit que le gouvernement allait manquer son objectif de réduire l'immigration car "il ne peut pas contrôler la migration de l'UE et des changements dans l'émigration ".

De son côté, l'opposition a affirmé par la voix du chargé de l'immigration M. Chris Bryant que "ces chiffres montrent simplement qu'on ne peut pas faire confiance à ce gouvernement au sujet de l'immigration. Les derniers chiffres montrent que la migration nette a augmenté de 10% en 2010 par rapport à l'année précédente".

24/11/2011

Source : L’Agence algérienne APS

Le prochain gouvernement de droite, qui entrera en fonction les semaines à venir, veut durcir la loi sur l'immigration en introduisant des réformes majeures qui interdisent les régularisations massives et restreignent l'octroi du permis de séjour.

Au lendemain de sa victoire aux élections législatives anticipées, qu'il a remportées haut la main, le Parti Populaire a décliné, jeudi, ses perspectives en matière d'immigration, annonçant de grandes modifications à la politique migratoire en Espagne.

Dans des déclarations à l'agence Europa Press, le président de la commission de l'immigration du PP, Rafael Hernando, a indiqué que parmi les grands changements qui seront apportés à la cette législation figurent l'interdiction des régularisations massives et la limitation de l'octroi du permis de séjour aux immigrés illégaux pour enracinement social. Ce permis étant concédé par l'administration espagnole pour tout immigré illégal ayant résidé durant plus de trois ans en Espagne et justifiant d'un contrat de travail. Ce permis de séjour pour enracinement social "était devenu la nouvelle voie de régularisation utilisée par le gouvernement (socialiste). cette autorisation exceptionnelle avait été généralisée, incitant des milliers d'immigrés à venir de façon illégale puis rester en Espagne en espérant obtenir leur régularisation", a-t-il critiqué.

Le responsable du PP a également indiqué que le prochain gouvernement conduit par sa formation politique, veut également, à travers cette réforme de la loi sur l'immigration "encourager l'immigration circulaire en relation avec l'emploi" et "décourager l'immigration illégale". Pour ce faire, un visa temporaire de recherche d'emploi sera délivré à tout étranger souhaitant se rendre en Espagne pour trouver un emploi. Une fois le visa expiré, l'immigré devra retourner dans son pays s'il ne réussit pas à obtenir un emploi. L'autre grande réforme que compte introduire le PP à la politique migratoire espagnole est l'incitation au retour volontaire. Ce point, qui figure dans l'actuelle Loi sur l'immigration réformée en 2011 par le gouvernement Socialiste a été un véritable échec en Espagne, les immigrés n'y adhérant que faiblement en raison des conditions draconiennes qui sont imposées par l'administration d'Espagne notamment la renonciation au permis de résidence et de travail.

Pour remédier à cette situation, le PP proposera dans sa nouvelle loi que "l'étranger au chômage qui opte pour le retour volontaire à son pays ne perd pas son permis de séjour".

L'Espagne compte près de cinq millions d'étrangers sur une population d'un peu plus de 47 millions, des étrangers venant principalement d'Amérique Latine, du Maroc et d'Europe de l'Est. Les Marocains constituaient à fin juin dernier la première communauté étrangère extracommunautaire (en dehors de l'Union Européenne) légalement établie en Espagne avec plus de 791.000 personnes, selon des chiffres du Secrétariat d'Etat Espagnol chargé de l'Immigration.

Plongé depuis fin 2008 dans une profonde récession économique, avec comme principale conséquence une hausse vertigineuse du chômage, le pays enregistrait au troisième trimestre 2011 un taux de chômage de 21,52 pc, soit quelque 4,978 millions de personnes sans emploi aussi bien des travailleurs autochtones qu'étrangers.

24/11/2011

Source : MAP

Les missions diplomatiques du Royaume à l'étranger ont lancé une campagne de communication visant à éclairer l'opinion publique internationale et les Marocains résidants à l'étranger sur les grands enjeux des législatives du 25 novembre.

Dans des entretiens accordés à des organes de presse étrangers, l'accent a été mis sur les enjeux de ces élections qui constitueront une étape importante dans la mise en conformité des institutions marocaines avec l'esprit de la nouvelle constitution.

A cet effet, l'ambassade du Maroc à Lisbonne a accordé une interview à l'Agence de presse "LUSA " dans laquelle l'accent a été mis sur les expériences politiques du Royaume depuis son accession à l'indépendance, ainsi que sur les chantiers de réformes multidimensionnels mis en Œuvre sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste.

L'ambassade a saisi également l'occasion de la journée du Maroc dans le cadre du Festival "Lisboa Mistura 2011" pour sensibiliser davantage la presse portugaise qui couvrira cette manifestation sur les prochaines élections.

Dans cette même perspective, l'ambassade du Maroc à Madrid a organisé un déjeuner-débat sur les différentes réformes politiques engagées récemment dans le Royaume, des enjeux politiques et de l'importance des échéances électorales de vendredi.

A Rome, l'ambassade du Royaume a invité une délégation de journalistes représentant Sky TJ 24, Agence TM news, ANSA, AGI, AKI - ADN Kronos international, l'association des journalistes méditerranéens pour la couverture de ces élections.

Aux Pays Bas, l'ambassade marocaine à La Haye a eu des entretiens avec le Directeur de l'Afrique du Nord et du Moyen Orient au ministère néerlandais des Affaires Etrangères ainsi qu'avec la Présidence de la Commission des Affaires étrangères au Parlement néerlandais, en vue d'expliquer l'importance et les enjeux des élections législatives du 25 novembre.

Une séance de Briefing au profit des journalistes néerlandais a été également organisée par cette mission qui s'est entretenue avec les principaux rédacteurs en chef des quotidiens à grand tirage, notamment "De Volkskrant", le "NRC " et le " Telegraf ", dans le but de les sensibiliser sur le caractère important de ce scrutin qui intervient quelques mois après l'adoption de la nouvelle constitution.
Les ambassades du Royaume à Paris et à Berlin ont de leur côté organisé des campagnes de communication sur l'importance politique de cette échéance électorale pour le Maroc ainsi que des aspects techniques et logistiques y afférent.

A Bruxelles, l'ambassade marocaine a accordé une série d'interviews sur cet évènement avec "RTBF", "Matin Première", la radio "Al Manar", et initié une large campagne de communication auprès des médias locaux francophones et néerlandophones.

Des rencontres débat avec la presse écrite belge, dans ce sens, ont été également programmées.

Dans les pays arabes, les ambassades marocaines ont organisé des dîners débats avec les organes de la presse écrite sur l'importante de ces échéances politiques.

24/11/2011

Source : MAP

Le président italien a affirmé que cette loi apportera un coup de fraicheur à une société italienne vieillissante et fossilisée.

La décision a été favorablement accueillie par la quasi totalité de la classe politique italienne, à l'exception de la Ligue du Nord, un parti d'extrême droite, farouchement hostile à l’immigration.

Un ancien ministre de la Ligue du Nord, a menacé de bloquer le projet de loi au parlement, et de faire appel à la rue s'il le faut.

Giorgio Napolitano a déclaré qu’il était « fou et absurde de refuser la citoyenneté aux enfants nés en Italie de parents immigrés ».

Il a ajouté qu'il espérait que le sujet sera évoqué par le parlement.

Selon le président italien, les enfants veulent cette citoyenneté.

L'immigration et les droits des immigrants sont des sujets presque toujours sensibles en Italie.

La sortie du président Napolitano prend une dimension singulière, notamment en raison de ses implications dans le domaine de la constitution.

La fonction de président de la république en Italie est plutôt honorifique, et le président s'efforce de rester au-dessus de la mêlée politique.

Visiblement, Giorgio Napolitano veut faire bouger les lignes. Son premier coup réussi aura été la mise à l'écart des politiciens dans la formation du nouveau gouvernement de crise de Mario Monti, exclusivement composé de technocrates.

Il semble vouloir à présent fixer l'agenda politique dans son pays.

23 novembre, 2011

Source : BBC AFRIQUE

Compte tenu de la persistance d’inégalités sociales et ethniques dans les sociétés allemande et française, la question de la place et de la participation des immigrés et de leurs descendants au sein de ces sociétés constitue un « objet sociologique » d’une importance toute particulière. Dans ces deux pays, la question de l’ « intégration » des immigrés et de leurs descendants à la société nationale a été construite comme une préoccupation sociétale sur laquelle non seulement les populations immigrées sont susceptibles d’agir, mais également les acteurs publics et les institutions. En France comme en Allemagne, un grand nombre de travaux s’intéressent à la dimension structurelle de l’intégration (trajectoires scolaires, participation au marché du travail) ou encore aux questions liées à la construction identitaire des populations immigrées et de leurs enfants. Les études traitant de la place de ces populations en tant qu’acteurs au sein même des institutions et de l’ouverture des institutions à la « diversité » restent, en revanche, rares.

(…)La journée d'étude sur « La place des immigrés et leurs descendants au sein des institutions françaises et allemandes » s’inscrit dans le cadre des colloques « junior » du Centre interdisciplinaire d’études et de recherches sur l’Allemagne (CIERA). Il s’agira ainsi de discuter les travaux de jeunes chercheurs (doctorants et postdoctorants), en présence de quelques chercheurs confirmés. Les communications porteront sur la place des immigrés et de leurs descendants au sein des institutions (politiques, scolaires, policières, de soin, etc.), mais aussi sur les politiques publiques visant à améliorer l’accès de ces populations aux emplois dans ces institutions. Les propositions de communication qui privilégient la comparaison internationale sont les bienvenues, celles se restreignant au seul cadre national seront également étudiées avec attention…Suite

Parmi les 116 affiches numérisées de l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF) qui a récemment fêté ses 30 ans, on trouve des manifestations du Moussem de l’immigration marocaine en Europe, un événement à l’initiative de la Coordination des associations démocratiques immigrées marocaines en Europe (CADIME) qui a marqué l’activité de l’association lors des années 1980.

Cette fête annuelle fonctionnant comme un rite autour du sacré, débordant le religieux en restituant les mythes, sa pratique populaire autour de l’ovation au saint (Sidi Moussa, Sidi M’barek, Sidi Ali…), du sacrifice du taureau ou du partage des dattes, au milieu des cavaliers et des guérisseurs, la danse des corps en transe, s’est gravée dans les mémoires et lui confère une place privilégiée dans la culture populaire marocaine. Elle dure 7 jours et 7 nuits et, par sa renommée, attire dans tout le pays.

Mais les travailleurs marocains en Europe sont trop loin pour répondre à l’appel magique de la fête. Toutefois, dans l’épreuve de l’éloignement se développe une nouvelle culture, une culture plurielle faite de vécus individuels et collectifs, portant l’empreinte d’une culture d’origine, d’une expérience du fait migratoire et des cultures des pays d’installation.

Répondant ainsi aux besoins de milliers de travailleurs marocains et leur famille, le Moussem reflète ce lien entre une tradition encore vivace chez eux et leur désir d’intégrer consciemment et respectueusement les spécificités des pays européens. Le Moussem a fait une tournée à travers l’Europe, la 1e manifestation a eu lieu à Argenteuil (France, Val d’Oise) puis Bruxelles, Amsterdam, Düsseldorf avant de repasser à Gennevilliers (France, Hauts-de-

24/11/2011

Source : Générique

Dans un discours très politique devant 3 000 maires réunis dans la grande salle de réception de l’Elysée, Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à contredire, sans vergogne, un certain… Nicolas Sarkozy. Réagissant à la proposition de loi PS de légaliser le droit de vote des étrangers non-membres de l’Union européenne aux élections locales, le Président a déclaré, solennel : «Je crois que le droit de voter et le droit d’être élu dans nos territoires doit demeurer un droit attaché à la nationalité française.» Et d’enfoncer le clou sous les applaudissements frénétiques d’une salle qui affichait sa couleur politique : «Il n’y a rien de choquant, rien d’anormal à ce que les électeurs et les élus des territoires de France soient français !»

Pour un futur candidat qui fait vœu à longueur de discours de tenir un langage de vérité, Sarkozy aurait pu avoir l’élégance de rappeler qu’il s’agit, sinon d’un reniement, au moins d’un changement d’opinion. En 2001, dans son livre, Libre, il écrivait : «A partir du moment où ils [les étrangers non communautaires, ndlr] paient des impôts, où ils respectent nos lois, où ils vivent sous notre territoire depuis un temps minimum, par exemple de cinq années, je ne vois pas au nom de quelle logique nous pourrions les empêcher de donner une appréciation sur la façon dont est organisé leur cadre de vie quotidien.»

En 2005, rebelote. Nicolas Sarkozy réaffirme sa position, dans une interview dans Le Monde, mais aussi en marge d'une conférence de presse à Calais, le 24 octobre :«j'ai considéré que le droit de vote aux seules municipales, pour des étrangers présents depuis dix ans sur le territoire national, respectant nos loi, payant leurs impôts, et ayant des papiers était une question qui devait être ouverte. En ce qui me concerne, j'y suis favorable»

Trois ans plus tard, en 2008, il se dit toujours favorable «à titre intellectuel» au vote des étrangers non européens aux scrutins locaux «sur la base de la réciprocité», tout en ajoutant ne pas «avoir de majorité pour faire passer» cette mesure. Même son fiston, Jean avait soutenu la mesure.

Pourquoi cette soudaine amnésie ? Parce que le futur candidat compte pilonner la proposition socialiste pour donner des gages à la droite dure de l’UMP. «Sur le fond, la mesure peut se justifier, confie un de ses conseillers, mais le Président a le devoir d’éviter un nouveau 21 avril. Or, ce genre de proposition va faire monter Marine Le Pen.» Le 8 décembre, le Sénat reprendra la proposition de loi votée en 2000 par l’Assemblée nationale, mais qui avait été retoqué par la Chambre haute.

24/11/2011, GRÉGOIRE BISEAU

Source : libération

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