Une mention spéciale a été attribuée au film "Mirages" du réalisateur marocain Talal Selhami, au Festival international du film fantastique de Bruxelles (7-19 avril).
Le film était en lice, dans la catégorie de compétition "7ème parallèle", aux côtés de dix autres longs métrages représentant des pays d'Asie, d'Amérique Latine, d'Europe et des Etats-Unis.
Le réalisateur s'est réjoui de cette distinction. "C'est un grand honneur. C'est aussi un prix pour le Maroc", a-t-il confié à la MAP.
A travers ce prix, les membres du jury veulent encourager la production cinématographique marocaine et surtout le cinéma de genre, qui est nouveau dans notre pays, a souligné M. Selhami.
Une nouvelle génération de réalisateurs, scénaristes et producteurs émergent au Maroc et ils ont envie d'apporter de la diversité et de la richesse à ce cinéma, a-t-il ajouté, espérant que cette distinction encourage d'autres artistes.
"Mirages", premier long métrage de Talal Selhami, produit par Nabil Ayouch, raconte l'histoire de cinq personnes aux profils très différents qui se retrouvent en compétition pour décrocher un emploi prestigieux dans une multinationale nouvellement installée au Maroc.
Après un entretien avec le PDG, les candidats se voient proposés une ultime épreuve pour déterminer le gagnant, dans un lieu tenu secret. Ils acceptent et embarquent à bord d'un minibus sans vitres. Après des heures de route, le véhicule a un accident et les candidats se retrouvent en plein désert.
Ne sachant si l'accident est réel ou si l'épreuve commence, les candidats vont errer dans le désert à la recherche d'indices et seront confrontés à des mirages les renvoyant à leurs peurs les plus profondes.
Talal Selhami a tenu à rendre un grand hommage à l'équipe des comédiens marocains Aissam Bouali, Karim Saidi, Omar Lotfi, Mustapha El Houari et Meryem Raoui qui se sont investis dans ce film, tourné en vingt jours dans le désert de Ouarzazate, dans des conditions physiques difficiles.
"C'est une belle leçon de détermination et de persévérance. J'ai beaucoup appris avec ce film (...) c'est une expérience très enrichissante", a-t-il déclaré.
Le film a déjà été projeté dans le cadre du Festival international de Marrakech et sortira cet été dans les salles au Maroc.
"Mirages" traite de la question de la jeunesse marocaine, a estimé le réalisateur, ajoutant qu'il a aussi une portée universelle.
Talal Selhami, qui a cultivé sa passion pour le cinéma fantastique et de genre dès son jeune âge, a plusieurs projets de films notamment "Oasis", dont le tournage débutera l'année prochaine au Maroc.
"C'est un long métrage très ambitieux, à grand budget, un film d'aventure influencé par la culture populaire américaine mais qui garde ses spécificités marocaines", a-t-il expliqué.
Plus de soixante films ont été projetés dans le cadre de la 29ème édition du festival international du film fantastique de Bruxelles (BIFFF) qui a choisi pour thématiques cette année les pathologies de l'esprit (Schizophrénie, psychologie déviante et aliénation).
Le corbeau d'Or, grand prix du festival, est revenu au film sud-coréen "I Saw the Devil" de Jee-Woon Kim.
Le MRAX s’indigne face aux faits qui ont eu lieu durant la nuit de lundi à mardi sur l'emplacement d'une future mosquée à Lodelinsart…Communiqué
En France, Alima Boumedienne Thiery, Kamel Chibli, Mustapha El Hamdani, Bouchra Azzouz d’origine marocaine et Bariza Khiari, d’origine algérienne, sont tous arrivés à la politique par l’action citoyenne. Ils nous parlent de leur expérience et nous livrent leur regard sur la vie politique française, son conservatisme et ses discriminations…Accéder au dossier
C’est le dernier en date des triomphes d’un parti populiste. Et l’envolée électorale des Vrais Finlandais en annonce d’autres, dans une Europe où prospèrent ces mouvements eurosceptiques et xénophobes. Bruxelles s’inquiète, même si, hier, une porte-parole de la Commission assurait «être pleinement confiante dans le fait que la Finlande va continuer à honorer ses engagements». Timo Soini, le leader des nationalistes finlandais (lire ci-contre) rappelait pourtant, hier, haut et fort que «ce vote [était] un référendum sur la politique européenne». En campagne, il clamait ne plus vouloir payer pour le plan d’aide économique au Portugal après ceux pour la Grèce et l’Irlande. Qu’il soit ou non intégré à la future majorité, son pouvoir de nuisance sera bien réel sur ces dossiers européens. Un phénomène qui ne touche pas que la Finlande.
«Tout populisme est d’abord un nationalisme antieuropéen, c’est le plus petit dénominateur commun de ces formations, qu’elles soient de droite, avec leur xénophobie affichée, mais aussi de gauche, avec des accents protectionnistes»,explique Dominique Reynié, professeur à Sciences-Po. Dans son livre Populismes : la pente fatale (Plon, lire page 14), le directeur de la Fondation pour l’initiative politique a répertorié 27 partis populistes de droite dans 18 pays européens. Seuls deux d’entre eux - la Ligue du Nord en Italie (8,5% des suffrages) et l’Union démocratique du centre en Suisse (29%) - participent à des gouvernements.
Recettes. Souvent, ils appuient de l’extérieur des gouvernements conservateurs comme le Parti de la liberté aux Pays-Bas, fort de 15,5% des suffrages, ou encore le Parti du peuple au Danemark. Dans 14 pays européens, ils sont représentés au Parlement. Il existe aussi des formations populistes issues de la gauche, dont l’archétype reste le Smer-SD slovaque de Robert Fico, exclu du Parti socialiste européen pour avoir gouverné, en 2006, avec l’extrême droite.
Ces nouveaux populismes qui ont le vent en poupe, recourent toujours peu ou prou aux mêmes recettes. Ils prônent le peuple contre les élites corrompues par le cosmopolitisme et la mondialisation, la démocratie directe contre la démocratie représentative. Ils fustigent l’immigration incontrôlée, dénoncent le multiculturalisme et la menace de l’islam. «C’est un populisme patrimonial, souligne Dominique Reynié, qui articule deux formes de conservatisme et de réaction : d’un côté, la protection d’intérêts matériels comme le niveau de vie, l’emploi, la pression fiscale et de l’autre, un patrimoine immatériel, c’est-à-dire l’attachement à un certain style de vie menacé par l’immigration et la globalisation ou la défense de valeurs libérales menacées en matière d’égalité homme-femme ou d’inclination sexuelle.» Un spectre large qui permet à ces mouvements de cristalliser aussi bien les suffrages des couches populaires précarisées que ceux des classes moyennes, voire même des bobos inquiets du conservatisme moral porté par l’immigration musulmane.
Les figures de proue de ces partis sont jeunes, charismatiques et décomplexées. Elles parlent cru, pourfendent le politiquement correct mais évitent les dérapages ouvertement racistes qui les condamneraient à la marginalité politique. «Il s’agit d’une quatrième vague nationale populiste en Europe après celles de l’après-guerre, des années 60 (restée limitée) et des années 80 comme le Front national en France. Ces partis n’ont pas de racines idéologiques à l’extrême droite, ou les ont abandonnées», explique Jean-Yves Camus, chercheur associé à l’Institut des relations internationales et stratégiques. Il souligne que ces formations «revendiquent des valeurs de tolérance, liberté et laïcité, fonds commun de la civilisation européenne qui seraient directement menacées».
Ravalement. Ce fut, par exemple aux Pays-Bas, la raison du succès de Geert Wilders, venu des rangs du parti libéral, qui dénonce «l’islamisation rampante» du pays. Des partis issus de l’extrême droite fascisante, tels les Démocrates suédois, ont fait ce ravalement, ce qui leur a permis en septembre d’entrer au Parlement. Telle est aussi l’évolution d’une Marine Le Pen qui tente de récupérer le discours républicain. Dans les pays de l’Est seulement, continue de prospérer une extrême droite à l’ancienne, viscéralement antisémite dont Jobbik (16,7% des voix en Hongrie) est l’archétype.
Le plus grand danger vient de la porosité avec une droite traditionnelle partout en crise et qui n’hésite pas à reprendre des thèmes électoralement porteurs. «Quand ces partis populistes font entre 5 et 10%, il est possible de faire une stratégie de "containement", mais quand ils arrivent à 15%, les partis de droite sont tentés de composer ou de les concurrencer sur leur propre terrain, en rejetant leurs thèses mais non leurs thèmes»,explique Dominique Reynié.
En témoigne la stratégie actuelle de Nicolas Sarkozy sur l’immigration ou l’offensive lancée par l’Allemande Angela Merkel sur l’échec du multiculturalisme. Le leader de la droite hongroise, le Premier ministre Viktor Orbán, conservateur nationaliste, est celui qui a poussé le plus avant cette préemption des thèmes d’une extrême droite dont il s’est, depuis, un peu distancié. Mais depuis son arrivée au pouvoir, fort d’une majorité des deux tiers, il ne cesse de remettre en cause les garde-fous démocratiques mis en place à la fin du communisme.
19/4/2011, MARC SEMO
Source : Libération
C'est l'objectif affiché.. Mais, entre les intentions électoralistes et la réalisation, il y a bien des obstacles ... Alors tous les moyens sont bons, y compris les artifices comptables et les entorses à la loi…Suite
Quelles sont les motivations des migrants qui entrent et vivent en France? Quel est l'intérêt des Français qui les accueillent? Avant d'engager un débat politique, et même la polémique, disséquons-les faits. Froidement…Suite
Depuis qu'il est ministre, Claude Guéant multiplie les déclarations. Dans un premier temps, il nous a expliqué comment les Français perçoivent l'immigration : incontrôlée, envahissante, étrangère à la laïcité…Suite
Si le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, et celui du travail, Xavier Bertrand, ont depuis longtemps démontré leur savoir-faire politique, leurs récentes déclarations sur l'immigration conduisent à douter de leurs talents d'économistes. "Il faut réduire l'immigration légale", défend M. Guéant depuis le début du mois d'avril. M. Bertrand a enchaîné, le 17 avril, en assurant qu'il fallait réduire la "liste des métiers en tension", pour lesquels est autorisé le recours à de la main-d'oeuvre étrangère.
L'objectif des deux hommes est sans ambiguïté : un an avant l'élection présidentielle, faire pièce à la concurrence du Front national dans l'électorat de droite, sur le terrain ultrasensible de l'immigration. Quitte à reprendre à leur compte, même de manière plus policée, l'argumentaire économique lancinant du parti d'extrême droite. Peu leur importe, semble-t-il, que cette équation simpliste - les immigrés prennent le travail des Français - soit depuis longtemps contestée par nombre d'économistes.
Les deux ministres développent en effet des arguments qui présentent les travailleurs français comme "substituables" aux immigrés. M. Bertrand explique que limiter l'immigration professionnelle permettrait de remettre au travail les chômeurs français. M. Guéant insiste sur le fait que les immigrés viennent encombrer à l'excès le marché du travail, à la fois en concurrençant les Français et en gonflant le taux de chômage puisqu'ils sont nettement plus nombreux que les Français à être sans emploi.
Inspirées par le "concept" de "préférence nationale", ces démonstrations ont l'inconvénient de ne coïncider ni avec les études empiriques ni avec la réalité. Ainsi, la proposition de M. Bertrand relève du pur affichage. La liste des métiers qu'il invoque est absurde depuis l'origine. Etablie en 2008, avec des déclinaisons par région pour tenir compte de la situation de l'emploi local, elle est censée exempter les ressortissants extracommunautaires d'autorisations de travail dans une trentaine de métiers où les besoins en main-d'oeuvre sont patents. Or cette liste mentionne les professions de géomètre et de dessinateur industriel, mais pas celles de maçon ou de peintre de chantier.
En outre, cette liste est souvent contournée, car elle n'interdit pas aux entreprises qui ne trouveraient pas d'employés en France de recruter de la main-d'oeuvre étrangère. Une dizaine d'autres listes de métiers tout aussi peu efficientes existent par ailleurs, selon le pays d'origine des migrants. "S'il y a des besoins dans des secteurs où il n'y a déjà pas d'étrangers, la réduction de cette liste ne changera pas grand-chose", estime ainsi Jean-Pierre Garson, chef de la division migrations internationales de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), à Paris.
Pour appuyer sa proposition, M. Bertrand affirme qu'il souhaite développer la "formation professionnelle". Si les employeurs français ne trouvent pas toujours la main-d'oeuvre qu'ils recherchent, c'est parce que certaines filières pour des métiers peu qualifiés sont délaissées. Mais M. Bertrand feint d'ignorer que, si ces métiers attirent peu, ce n'est pas seulement pour des questions de formation. Le plus souvent, ce sont les mauvaises conditions de travail et de rémunération qui dissuadent les Français d'accepter ces emplois. Seuls les immigrés primo-arrivants les acceptent.
Fixé le 15 avril par le ministre de l'intérieur, l'objectif de diminuer de 20 000 le nombre des entrées régulières en France n'est pas moins contestable. Nombre d'études ont analysé les possibilités qu'ont ou n'ont pas les migrants de "remplacer" les natifs d'un pays. Certaines, comme celles de l'économiste américain George J. Borjas, estiment que les immigrés ont un impact négatif - à la marge - sur les salariés les moins qualifiés. D'autres, au contraire, concluent à un impact positif, l'arrivée des migrants poussant les natifs, sous certaines conditions, vers des postes plus qualifiés.
Il est une chose que MM. Guéant et Bertrand se sont gardés d'évoquer. C'est l'encouragement apporté par la France, à l'instar d'autres pays européens, à l'implantation, dans l'agriculture et le bâtiment notamment, de sociétés prestataires basées dans d'autres Etats membres. Ces sociétés font venir de la main-d'oeuvre étrangère "détachée", à des conditions plus avantageuses que ne le leur permettrait le droit du travail français. Ce mécanisme favorise le "dumping" en matière d'emploi et de salaires, estime Barbara Bindner, secrétaire fédérale de la Fédération générale de l'agroalimentaire à la CFDT.
L'immigration, en France, pose des problèmes. Le taux de chômage des immigrés est largement supérieur à celui des Français. Certaines études, controversées, démontrent le poids des ressortissants étrangers sur certaines prestations sociales, tandis que d'autres soulignent que les migrants pèsent moins que les natifs sur le système des retraites. Mais une chose est claire : l'emploi des migrants est complémentaire, et non concurrent, de celui des Français et l'évolution de ses flux est régulée, pour le meilleur ou pour le moins bon, par le marché. N'en déplaise à MM. Guéant et Bertrand.
20/4/2011, Elise Vincent
Source : Le Monde
L'enveloppe allouée aux opérations de rapatriement des membres des communautés marocaines établies en Libye, en Egypte, en Tunisie, en Côte d'Ivoire, au Japon et au Bahreïn a atteint les 100 millions de dirhams, a annoncé le ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, M. Mohamed Ameur.
"Le nombre des ressortissants marocains rapatriés de ces pays a atteint jusqu'au 31 mars dernier 15.604 personnes", a précisé M. Ameur dans un entretien publié, mardi, par le quotidien +Akhbar Al Yaoum+.
S'agissant des Marocains résidant en Libye, M. Ameur a rappelé que dès le déclenchement des événements dans ce pays, une cellule de crise conjointe entre le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération et celui chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger a été mise en place pour le suivi du développement de la situation et de ses éventuelles répercussions sur la communauté marocaine, ajoutant que conformément aux Hautes directives royales, toutes les mesures ont été prises pour répondre aux attentes des ressortissants marocains désireux d'être rapatriés.
Depuis le début de l'opération de rapatriement et jusqu'au 31 mars dernier, 12.598 personnes ont été rapatriées à la charge de l'Etat, dont 5.888 par voie maritime et 7710 par voie aérienne.
"1300 personnes ont été rapatriées via Tripoli, 500 via Tunis, 232 via Le Caire, 23 via Alger, 13 via Damas, 15 via Londres, 7 via Istanbul et six via la Pologne et l'Italie", a-t-il poursuivi.
Le ministre a, en outre, salué la parfaite coordination qui a caractérisé l'opération d'accueil des Marocains rapatriés de la Libye, soulignant que son département a mis à leur disposition 290 autocars, 124 minibus et 105 camions pour assurer l'arrivée des rapatriés et de leurs bagages à destination de leurs villes et villages.
S'agissant du volume des dégâts causés aux biens des Marocains établis en Libye, M. Ameur a fait savoir qu'il est difficile à l'heure actuelle de procéder à une évaluation ou à un recensement des éventuels dégâts occasionnés, indiquant qu'il sera procédé, dès stabilisation de la situation politique dans ce pays, à l'examen de la question d'indemnisation des victimes conformément aux procédures en vigueur dans le cadre des Nations Unies.
Dans ce cadre, le ministre a rappelé avoir tenu des réunions avec les représentants des Marocains résidant en Libye pour examiner leurs doléances et les difficultés y afférentes.
Concernant les Marocains établis au Japon, M. Ameur a indiqué que 152 ressortissants sont rentrés, jusqu'à maintenant, au Maroc suite au violent séisme suivi d'un tsunami qui a frappé ce pays, précisant qu'un groupe composé de 13 Marocains va arriver au Royaume dans les prochains jours.
19/4/2011
MAP
L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, Omar Hilale, et le Directeur Général de l'ONUG, Sergei Ordzonikidze, ont inauguré, lundi soir, une salle rénovée et aménagée par le Maroc au Palais des Nations à Genève.
A cette occasion, ils ont offert une grande réception à laquelle a participé la Communauté diplomatique de Genève, les médias accrédités auprès de l'ONU ainsi que des journalistes suisses qui ont été émerveillés par la splendeur du travail du bois et l'agencement des décors de l'artisanat marocain, l'ensemble doté d'une technique de pointe en audiovisuel et en éclairage nécessaires aux réunions des Nations unies.
Baptisée désormais salle marocaine, elle est située au troisième étage et généralement réservée aux réunions présidées par M. Ordzonkinidze ou par le Secrétaire Général de l'ONU Ban Ki- Moon. L'opération de rénovation été réalisée dans la tradition de l'artisanat marocain, à savoir le plafond en bois de cèdre sculpté à la main par des artisans marocains, rehaussé par du plâtre sculpté doté d'une lustrerie ciselée dans du cuivre.
La table de réunion sous forme d'une feuille de laurier avec des piètements sculptés, a été conçue, dessinée et réalisée par des marocains. En bois de cèdre, elle accueille 27 conférenciers dotés chacun d'une place matérialisée par un sous main en cuir ciselé d'or en maroquinerie avec toutes les commodités en audiovisuel.
Par ailleurs 22 emplacements pour les observateurs ont été, également prévus et équipés des techniques audiovisuelles.
S'exprimant à cette occasion, M. Omar Hilale a mis en avant l'importance et la portée de la rénovation de cette salle au Palais des Nations, faisant savoir que cette réfection a été conçue et réalisée par l'Agence Marocaine de Coopération Internationale.
Il s'agit de la quatrième contribution marocaine du genre après les deux fontaines offertes à l'Office des Nations unies à Vienne et au siège l'UNESCO à Paris, en plus d'un joyau architectural et chef d'oeuvre de l'artisanat marocain, offert au siège de l'ONU à New York.
Cette contribution traduit l'attachement du Maroc aux principes de l'ONU et à la diversité culturelle qui est l'essence même des Nations unies, a souligné le diplomate marocain.
Par ce don, le Royaume du Maroc contribue aussi au renforcement du patrimoine culturel de l'Offices des Nations unies à Genève et à la diversité culturelle des Etats membres des Nations unies, a dit le représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève.
Quant à M. Sergei Ordzonkinidze, il a vivement remercié le Maroc pour ce don merveilleux qui reflète le savoir faire de l'artisan marocain, la générosité du Maroc et la richesse de son histoire et civilisation.
Et d'ajouter que cette contribution consacre la place du Maroc parmi les grandes Nations, et témoigne une fois encore de l'implication du Royaume dans les grandes questions du monde et de son soutien indéfectible à l'Organisation des Nations Unies.
19/4/2011
L’Association de Consultants et Experts Marocains du Monde – ACEMM - a été créée le 8 novembre 2010 en France à l’initiative des compétences marocaines à l’étranger issues du milieu de l’entreprise, de l’université, et des cabinets spécialisés au service du développement économique et social au Maroc et dans le monde…Suite
L’Association des Etudiants Marocains de France (AEMF) organise une conférence portant sur les évolutions que connaît le Maroc dans un contexte régional ambivalent…Suite
Au ministère chargé des Marocains résidents à l'étranger, l'heure est à la mobilisation des compétences…Suite
La question migratoire en Espagne est désormais régie par une nouvelle doctrine de gestion des flux migratoires, des rapports de la société avec les étrangers et des conditions d’embauche de la main d’œuvre. À l’issue d’un large débat auquel avaient pris part durant plus d’un an syndicats, administration et associations d’immigrés, le conseil des ministres, le plus haut organe de l’exécutif, a approuvé, vendredi dernier lors de sa réunion hebdomadaire, le règlement d’application de la loi régissant les conditions de résidence et de travail des étrangers et leur intégration à la société espagnole. Apparemment, il paraît un texte moins coercitif que les précédents en cette matière mais apporte des nouveautés conformément aux impératifs de la nouvelle situation sociale qui se caractérise par une profonde crise économique.
Dans sa rédaction, le législateur a tenté d’atténuer toutes les expressions relatives aux instruments de répression, d’expulsion ou de détention arbitraire d’immigrés. Il a particulièrement introduit trois aspects essentiels, qui ont d’ailleurs une connotation sociale. Il s’agit, d’instaurer un nouveau modèle migratoire en Espagne, fortifier la cohésion sociale et faciliter les conditions de retour volontaire de l’immigré. En définitive, il se considère comme un texte élaboré sur la base d’un large dialogue, qui introduit plus de rigueur aux procédures administratives et judiciaires en matière de migration et crée plus de mécanismes de collaboration entre les différents services de l’administration publique concernés (ministère de l’intérieur, de la justice et du travail et l’immigration). En tout cas, il institutionnalise l’application de la dernière loi révisée en matière de l’immigration. Sous la pression de la crise économique, les acteurs sociaux ont cependant exigé l’amélioration de son contenu en vue de l’adapter aux nouvelles conditions du marché du travail.
Le texte développe les mécanismes de gestion prévus dans la loi organique du 11 janvier 2000, après sa révision par la Loi organique 2/2009, adoptée par le parlement en vue de faire face aux défis du nouveau cycle migratoire, instaurer une cohésion entre l’arsenal juridique espagnol et les normes de l’Union Européenne en matière d’immigration.
Le gouvernement a dû recourir à une consultation du Conseil d’Etat ainsi qu’à une consultation publique à laquelle ont participé administration et société civile.
En résumé, le règlement apporte trois nouveautés essentielles par rapport au texte de la Loi organique. Il instaure des mécanismes de développer et garantir le changement d’emploi et de région pour les étrangers et encourage le retour volontaire à leur pays d’origine en cas de perte d’emploi. Pour cela, l’administration a créé des programmes qui déterminent les conditions de transfert et d’aides à la réinsertion dans leur pays d’origine. A ce titre, le premier vice-président du gouvernement et ministre de l’intérieur, Alfredo Pérez Rubalcaba, a signalé vendredi dernier lors d’une conférence de presse, qu’il sera pris en considération le respect de l’ancienneté de résidence au cas où ces immigrés décident de retourner en Espagne afin de leur faciliter l’accès à un permis de résidence de longue durée ou à la nationalité espagnole.
Le règlement développe aussi l’aspect relatif à la protection des immigrées victimes de la violence de genre se trouvant en situation irrégulière. En cas de dénoncer les mauvais traitements auxquelles elles sont soumises de la part d’un agresseur, celles-ci ne seront pas expulsées en application du nouveau règlement. Cette norme entre en vigueur au moment où les groupes parlementaires discutent de la possibilité de faire bénéficier les immigrées victimes de violence de genre de meilleures conditions d’accès à des papiers en règle pour régulariser leur situation au plan administratif, et lorsque le cas de violence de genre est annulé par le juge faute de localiser l’auteur dénoncé.
Enfin, le troisième aspect est relatif à la politique de gestion des flux migratoires. Le gouvernement compte dans sa nouvelle doctrine adhérer pleinement aux normes communautaires qui insistent sur une immigration ordonnée en relation « directe » avec la situation du marché du travail. Pour Rubalcaba, cette doctrine a un double sens puisqu’elle insiste sur « les droits et les devoirs » des immigrés en Espagne. Commentant l’approbation du texte de Règlement, la centrale syndicale Union générale des Travailleurs (UGT) a réagi à travers la diffusion d’un communiqué dans lequel elle considère qu’il s’agit d’un instrument qui va “contribuer à éviter un mauvais usage de l’immigration par les partis politiques dans leur campagne électorale”. Le texte, selon la centrale syndicale, “perfectionne” les instruments de régulation des flux migratoires, améliore la détermination de la situation de l’emploi et garantit “une meilleure protection et sécurité juridique pour les travailleurs” exerçant dans des conditions légales.
Cependant plus de 80 autres organisations sociales, dont des ONG, syndicats, associations et collectifs organisés au sein du « Réseau pour le droit d’avoir des droits », ont “totalement rejeté” le Règlement, estimant, dans un manifeste remis aux médias, que ce texte allait provoquer “la violation des droits” des immigrés qui représente 12% de la population espagnole. Pour les signataires, dans leurs revendications qui ont été communiquées au ministère du travail et de l’immigration ainsi qu’aux groupes parlementaires, ils demandent de régulariser la situation de toutes les personnes actuellement sans papiers en règle, reconsidérer les mesures d’expulsion et démanteler les Centres d’internement des immigrés. De même, ils critiquent le contenu du Règlement pour introduire des « concepts juridiques vagues, tel l’effort d’intégration » qui risque de « conduire à un abus brutal de l’administration », « traite les immigres de simple marchandise » et « encourage la xénophobie et le racisme parce qu’il incite la recherche de boucs émissaires » aux problèmes sociaux tel le chômage. En prévision des futures échéances électorales, les signataires appellent les politiques a se comporter comme “freins” face aux manifestations xénophobes et racistes au ”lieu d’être des canaux de transmission” de ces phénomènes.
Ainsi, la question de l’immigration en Espagne relance-t-elle le débat sur la manière de concevoir les droits humains, réguler les conditions d’entrée en Espagne et développer le concept de participation et de convivialité. Les statistiques officielles révèlent d’ailleurs que le collectif des immigrés est la grande victime de la récession économique puisque le chômage touche plus de 30% des étrangers, face à 18% des nationaux. Ce sont des motifs qui incitent l’immigré à penser sérieusement au retour dans son pays d’origine que de continuer de dépendre des prestassions sociales dans l’attente que s’améliore le marché du travail.
19/4/2011, Mohamed Boundi
Source : Al Bayane
La décision des autorités françaises de bloquer, dimanche 17 avril, la circulation des trains depuis la ville de Vintimille, en Italie, vers la Côte d'Azur a avivé les tensions entre la France et l'Italie. En témoignent les nombreux articles parus, lundi, sur ce sujet dans la presse transalpine. Cette mesure, qui visait à empêcher l'entrée d'immigrés tunisiens sur le territoire français, a été levée en fin de journée dimanche.
Le quotidien La Repubblica dénonce ainsi "une gifle de Paris à Rome". Dans son éditorial, le journal de centre gauche analyse les enjeux politiques de cet incident diplomatique sous le titre "Les deux populismes".
"SPECTACLE PAS TRÈS GLORIEUX"
"Depuis plusieurs semaines, deux populismes s'affrontent en Europe offrant un spectacle pas très glorieux. Je dirais même misérable", écrit, dans La Repubblica, Bernardo Valli, ancien correspondant à Paris, spécialiste des relations entre la France et l'Italie. Selon lui, les événements du week-end à Vintimille "confinent au grotesque".
Son analyse politique débouche sur ce constat : "Une même vague croissante de populisme rapproche l'Italie et la France, mais renforce dans le même temps leur opposition." A Rome, la décision de délivrer des laissez-passer n'est "pas justifiée par des motifs humanitaires", rappelle le journaliste, mais procède "d'une ruse fourbe pour se débarrasser des immigrés".
Selon lui, les motivations politiques sont donc similaires des deux côtés de la frontière. "A Rome, le gouvernement dépend d'un parti xénophobe, indispensable pour la majorité parlementaire", la Ligue du Nord, "dont un dirigeant [Roberto Maroni] est même ministre de l'intérieur". "A Paris, à un an de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy affronte les plus mauvais sondages (...) et cherche à récupérer les voix de l'extrême droite en insistant, dans les limites imposées par son poste, sur l'aversion à l'égard des immigrés."
En conclusion, Bernardo Valli fustige "ces deux stratégies qui offrent, autant l'une que l'autre, une image de l'Europe tout sauf noble", et rappelle de nouveau "le drame humain qui se joue derrière le litige".
UN GOÛT AMER
Le principal quotidien italien, Corriere della Sera, se contente de relater les événements du week-end et prend note de l'avis de la Commission européenne qui ne conteste pas la décision française. Mais la rancœur reste bien présente et le journal rappelle que si "le conflit est résolu, du moins d'un point de vue pratique", pour le reste, c'est bien la "colère" qui domine dans ce "nouveau duel entre Rome et Paris sur les immigrés".
Le quotidien La Stampa, principalement lu dans le nord de l'Italie, consacre un reportage au sujet. Le journaliste se concentre sur le sort des touristes qui se sont trouvés bloqués dans la gare, sans information. "Une autre vision de Schengen", conclut Massimo Numa. Le journaliste fustige la France qui "joue des muscles" et "refuse de voir le problème en face".
Pour le très conservateur quotidien Il Tempo, la reprise du trafic ferroviaire ne met pas fin à "la crise diplomatique". "L'affaire est close, même si elle laisse un goût amer : elle a mis en évidence la mauvaise attitude des Français dans la coopération avec l'Italie sur le dossier de l'immigration." Un handicap diplomatique pour la France, qui reste très dépendante de son voisin transalpin au sujet de l'immigration. Le 8 avril, le ministre de l'intérieur français, Claude Guéant, avait déjà rendu visite à son homologue italien à Milan pour tenter de détendre les relations entre les deux pays.
19/4/2011, Charlotte Chabas
Source : Le Monde
Les Marocains du Canada ont souligné, le week-end dernier à Québec et à Montréal, la nécessité de prévoir dans la Constitution des dispositions claires et précises garantissant la représentativité des Marocains résidant à l'étranger appelant à inclure la spécificité MRE dans la constitution révisée.
Des membres de la communauté marocaine se sont ainsi réunis "en vue de recueillir le maximum d'opinion sur la manière de porter notre voix auprès de la commission consultative de révision de la constitution", indique-t-on auprès des initiateurs.
A cet égard, il a été décidé de tenir des "conférences caravanes" à Montréal, Québec, Ottawa et Toronto en commun accord avec le Comité organisateur et les Associations concernées en vue de finaliser un mémorandum à l'attention de la Commission consultative de révision de la constitution.
Au cours de ces rencontres, initiative volontaire de certains membres de la communauté marocaine résidant à Montréal, les participants ont également plaidé pour la représentativité des MRE au sein des instances nationales comme le Conseil économique et social, le Conseil national des droits de l'homme, le Conseil de la concurrence..., outre la représentativité au sein du parlement et le droit de vote à partir du pays d'accueil.
Ces rencontres ont été aussi l'occasion de débattre notamment les nouveautés et les dimensions de la réforme constitutionnelle à l'épreuve du projet de régionalisation avancée, en insistant sur la révision du mandat du CCME et en s'interrogeant sur la constitutionnalisation de certaines instances de gouvernance stratégique à la lumière des bonnes pratiques de gouvernance.
Les chercheurs universitaires, juristes, représentants des médias et du monde associatif et culturel ayant pris part à ces rencontres se sont penchés sur les nouvelles réformes ainsi que sur la place accordée à la communauté marocaine résidant à l'étranger au sein de ces instances.
18/4/2011
Invitée par le ministère chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, une délégation composée de 24 étudiants anglais dont 17 d'origine marocaine a séjourné au Maroc du 11 au 18 avril 2011. A Fès où ils ont eu l'occasion de découvrir l'ensorcelante médina avec ses 11000 ruelles et sa majestueuse mosquée Quaraouiyine outre ses nombreuses médersas, la responsable du groupe, Amina Dahbi Skali, nous a déclaré : «Nous sommes très enchantés d'être au Maroc, le pays de nos parents mais aussi le nôtre. Nos différents contacts, notamment notre accueil au siège du ministère des RME par Mohamed Ameur, nous ont permis de poser des questions tout en recevant des réponses au sujet de la situation politique et sociale du Maroc, de ses institutions et des réformes de la Constitution annoncées le 9 mars par Sa Majesté le Roi.
«Permettez-moi d'ajouter que ce séjour nous a permis aussi d'établir des ponts avec certaines associations locales, afin de renforcer nos relations d'intégration et pourquoi pas de projection sur l'avenir avec la création de projets porteurs dans les deux sens».
Signalons que cette délégation s'est rendue à Rabat, Fès, Ifrane, Marrakech et Casablanca, visitant avec un vif intérêt le siège du Parlement et l'Université «Al Akhawayne».
Impressionnés par ce qu'ils ont découvert, ces jeunes pour la plupart des Londoniens, ont visiblement apprécié l'art culinaire fassi, ne tarissant par d'éloges sur l'accueil qui leur a été réservé à Fès, haut lieu de la gastronomie marocaine.
Rappelons que la capitale spirituelle a accueilli récemment le Prince Charles et son épouse, une visite au cours de laquelle le futur Roi d'Angleterre a plaidé pour un dialogue des civilisations dans une ville qui demeure un haut lieu de l'Islam, à travers notamment ses monuments historiques et ses institutions islamiques qui transmettent à chaque visiteur l'âme spirituelle de plus de 1200 ans d'existence. Cela parallèlement aux nobles missions qu'elle porte en faveur d'un dialogue tolérant et fraternel. Une ville qui peut s'enorgueillir d'être un carrefour des civilisations à travers le monde.
Ces deux visites qui ont eu lieu à quelques jours d'intervalle et ont rencontré un écho favorable auprès des habitants de la cité idrisside en perspective de visites programmées pour les jours et mois prochains, ont pour objectif principal le raffermissement des relations entre le Maroc et la Grande-Bretagne.
18/4/2011
Les divergences entre Rome et Paris sur la question de l'accueil des migrants tunisiens, arrivés par milliers sur la petite île italienne de Lampedusa, se sont exacerbées après la décision, dimanche, de la France de barrer la voie à l'entrée sur son territoire de trains en provenance de Vintimille, sur la frontière entre les deux pays.
Cette interdiction, qui a concerné notamment un convoi de manifestants et migrants tunisiens qui allait traverser la frontière en direction de la Côte d'Azur, au sud-est de la France, a suscité une "ferme protestation" de la part de l'Italie manifestement outrée par la décision française.
Rome a donné "instruction à l'ambassadeur italien à Paris d'exprimer la ferme protestation du gouvernement italien", selon un communiqué officiel.
L'Italie réclame des "éclaircissements pour les mesures décidées qui apparaissent illégitimes et en claire violation des principes européens", a ajouté le communiqué.
Parallèlement, le ministre italien de l'Intérieur, Roberto Maroni, a jugé dans une interview télévisée que la position française envers l'Italie était incompréhensible et injustifiée.
Il a exprimé l'espoir que les divergences entre Rome et Paris puissent être surmontées lors du Sommet franco-italien du 26 avril à Rome, où l'immigration sera en bonne place à l'ordre du jour avec la question de la Libye.
Au même moment, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy a mis en garde contre une "violation" des traités européens sur les questions migratoires et appelé à ne pas "exagérer le danger migratoire" pour l'Europe.
"Ni l'Italie ni la France, jusqu'à présent, n'ont fait quelque chose d'illégal. Ceci dit, il y a un danger de ne pas respecter l'esprit du traité de Schengen, la libre circulation" des personnes, a souligné dimanche Van Rompuy sur la chaîne "TV5-Monde".
Il a ajouté que pour cette raison, il avait demandé qu'on "délibère au plus tôt" sur les questions de l'immigration et de l'asile, à l'occasion du Sommet de l'UE le 24 juin à Bruxelles ou "même plus avant".
L'Italie, qui avait enregistré le débarquement de près de 26.000 Tunisiens à Lampedusa depuis le début de l'année, avait décidé en début de ce mois d'accorder, à ceux parmi eux arrivés avant le 6 avril, des permis de séjour temporaires qui leur permettraient de circuler librement dans tout l'espace Schengen.
La France a très mal pris cette initiative et a souligné qu'elle ne laisserait passer que les immigrés disposant non seulement de ce permis de séjour mais aussi d'un passeport et de ressources suffisantes.
Environ 200 militants des droits de l'homme, des Français et beaucoup d'Italiens, avaient pris place à Gênes (nord-ouest de l'Italie) à bord d'un "train de la dignité" devant accompagner des migrants tunisiens jusqu'à Nice. Ils avaient annoncé vouloir "défier les blocages gouvernementaux pour ouvrir les frontières, garantir le libre accès au territoire européen, et rappeler qu'aucun être humain n'est illégal".
18/4/2011
MAP
Lundi, Paris, Rome et Bruxelles ont commenté le blocage, dimanche à la frontière franco-italienne, d'un train d'immigrés tunisiens. Une situation "compliquée mais légale", affirme deux avocats qui la décryptent pour leJDD.fr.
Alors que la presse italienne se déchaîne au sujet du blocage par les autorités françaises, dimanche, d'un train de migrants tunisiens en direction de Nice, Claude Guéant s'est justifié lors de son déplacement, lundi matin, à Bucarest. Selon le ministre français de l'Intérieur, rien n'a été effectué à l'encontre des règles européennes et de la convention de Schengen. Ce que confirme la Commission européenne, interrogée par les agences de presse. Reste que pendant six heures, dimanche, la ligne ferroviaire entre Vintimille et Menton, respectivement villes frontières en Italie et en France, a été fermée. Motif évoqué: le risque de troubles de l'ordre public, une manifestation devant alors se tenir côté français. Les détracteurs de l'Etat français pointent le fait que la majorité des immigrés tunisiens présents dans le train bénéficient bien d'un permis de séjour temporaire, délivrés il y a deux semaines par les autorités italiennes.
"La réserve émise quant à l'atteinte à l'ordre public est tout à fait légale", assure Laure Navarro, avocate à Paris spécialisée dans le droit des étrangers. En effet, l'ordre public prime sur l'ouverture des frontières instaurées par la convention de Schengen. "Mais ce n'est pas la bonne solution", nuance Me Navarro ajoutant que "fermer une frontière n'empêchera pas un immigré régularisé de circuler au sein de l'espace Schengen". Les Tunisiens, retenus dimanche à la frontière, ont pour la plupart bénéficié d'un permis de séjour de six mois, délivré par Rome le 7 avril. Ce document leur permet de circuler pendant trois mois en France.
Des consignes compliquées à appliquer
Une circulaire, émise le 6 avril par le ministère de l'Intérieur, spécifie toutefois que les migrants concernés doivent pouvoir remplir une série de conditions. Ils doivent ainsi posséder au moins 31 euros par jour, le temps de leur séjour sur le territoire français. "Cette circulaire est toutefois limitée dans le temps et n'a pas de pouvoir réglementaire", assure Rachid Hached, docteur en droit et également avocat au barreau de Paris. "Le permis de séjour délivré par l'Italie permet de circuler dans tout l'espace Schengen et la France peut difficilement aller à l'encontre de ça", ajoute-t-il. Dans le cas du train bloqué dimanche, la décision des autorités françaises était toutefois motivée par le risque de troubles de l'ordre public, et non par le risque d'afflux migratoire.
Pour Laure Navarro, la circulaire n'est pas "illégale" mais reste "compliquée à appliquer". "Les possibilités de contrôle existent, mais il faudrait des moyens colossaux pour les mettre en œuvre", explique l'avocate. La police ne dispose pas toujours de locaux adaptés pour les gardes à vue par exemple. Par ailleurs, la Cour européenne a interdit la France, depuis juin 2010, de procéder à des contrôles systématiques aux frontières internes à l'espace Schengen. Les autorités françaises doivent donc motiver tout renvoi aux frontières, ce qui ralentit les procédures. "Le droit communautaire est plus souple que le droit français", commente Me Navarro.
Quand bien même un migrant tunisien respecte les conditions évoquées dans la circulaire du 6 avril, il ne devrait pouvoir bénéficier ni du droit d'asile –la situation en Tunisie est désormais moins compliquée–, ni de la politique d'immigration choisie –leur demande de "procédure d'introduction" devant être effectuée en Tunisie au consulat de France. Un parcours du combattant quasi-impossible.
18/4/2011
Faute de pouvoir traverser la frontière en règle, les Tunisiens de Vintimille trouvent des solutions alternatives et efficaces. Reportage.
De notre envoyé spécial à Vintimille, Cyriel Martin Appelons-le Stefano. Lunettes noires, cheveux ras, tatouage d'aigle dans le cou, Stefano arpente le parvis de la gare de Vintimille, en Italie. Au creux de sa main, un plan de la région, et un parcours. Le chemin vers la France. Stefano est un passeur. Il ne s'en cache même pas. Au milieu des forces de l'ordre, au nez et à la barbe du maire de Vintimille qui ne quitte pas les lieux, il propose à tous les petits groupes de migrants qu'il rencontre de les conduire en France. Il demande la modique somme de 200 euros par passager, destination finale : Lyon. "Le prix de la liberté", argumente-t-il.
Visiblement, sa proposition n'intéresse guère les migrants. "Comment je peux trouver 200 euros ?", s'interroge Aziz, qui explique ne pas avoir mangé depuis la veille au soir. Le trajet entre la Tunisie et Lampedusa lui a coûté toutes ses économies, 1 000 euros. Le reste du voyage, Aziz l'a parcouru comme il a pu, essentiellement en train. Des propositions comme celles de Stefano, Aziz assure en recevoir des dizaines par jour. Autour, ses amis confirment timidement. "On ne veut pas frauder, monsieur", explique Tarek. Lui a récupéré son titre de séjour samedi. Il a malgré tout été refoulé à la frontière lundi matin parce qu'il ne disposait pas des 62 euros exigés par la France. Une situation qui semble systématique en gare de Menton-Garavan, la première étape française après Vintimille, comme nous avons pu nous-même le constater. "La police française aussi, c'est des passeurs !" s'emporte Tarek. "Ils veulent de l'argent pour nous faire passer la frontière."
"Un treno per Savona"
Quitte à devoir payer, certains migrants essaient donc des solutions alternatives. "La route de l'arrière-pays semble être le moyen le plus utilisé, surtout de nuit", confie un policier français sous couvert d'anonymat. "On ne peut pas contrôler tous les petits chemins", lâche-t-il en menottant un migrant sans papiers qui vient de tenter sa chance par le train. Par la mer ? "Il y a peu de chances", explique un autre policier français tenant lui aussi à rester anonyme. Des patrouilles sillonnent les côtes jour et nuit. Reste une solution qui semble se répandre comme une traînée de poudre chez les migrants. "Un treno per Savona", comme s'entraînent à demander plusieurs migrants. "Un train pour Savone", donc, une ville située une centaine de kilomètres plus à l'est, sur la côte ligure, juste avant Gènes. Car de là partent des ferries pour la France.
Au bout du compte, "les plus persévérants passent", assure Luciano Cosco, président de la Croix verte. "J'ai 150 personnes qui dorment dans mon centre tous les soirs, je ne revois quasiment jamais les mêmes."
18/4/2011
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