L’heure est au bilan. Le Conseil scientifique du programme Migration marocaine-Association marocaine de recherches et études sur la migration (MIM-AMERM), tiendra le 13 mai prochain à Chaouen, une réunion pour évaluer l'état d'avancement de cet important projet de recherche piloté par l’AMERM et financé par la Fondation suisse Population migration et environnement…Suite
La production et la formation représentent les points forts du cinéma marocain» . Ces mots ne sont pas de Nourredine
Sail, le directeur du Centre cinématographique, mais de Hassan BenjeUoun, lors d'une interview donnée à la MAP, en marge du festival de la Francophonie, du 2 mars au 15 avril, à Wa hington…Suite
La vigueur de l'économie marocaine et les différents chantiers de développement socioéconomiques dans le Royaume ont été mis en exergue, jeudi à Montréal, lors d'une rencontre d'information sur le potentiel d'Affaires au Maroc, organisée par le Réseau des femmes d'affaires marocaines du Canada et le ministère du développement économique, de l'innovation et de l'exportation du Québec.
Lors de cette rencontre, M. Kebir Retnani, vice-président principal au développement des Affaires chez le groupe canadien d'ingénierie et de construction SNC-Lavalin, a présenté aux participants les différents secteurs prioritaires inscrits dans le cadre du " Plan Emergence", soulignant la vigueur et le dynamisme que connaît l'économie marocaine depuis l'accession au trône de SM le Roi Mohammed VI.
Après avoir rappelé les différents atouts et les opportunités d'investissement dans divers domaines (Offshoring, automobile, aéronautique, électronique, textile, agro-alimentaire, transformation des produits de la mer), le conférencier a appelé les différents acteurs canadiens et les hommes d'affaires et investisseurs présents à tirer profit des opportunités d'Affaires au Maroc et des bénéfices octroyés aux investisseurs potentiels.
Il a aussi mis l'accent sur les différentes actions du gouvernement marocain visant à faciliter l'échange et à consolider les liens de partenariat, rappelant les chantiers réalisés ou en cours de réalisation.
M. Retnani a cité en particulier le complexe portuaire Tanger Med et Casashore ainsi que la proximité géographique, les compétences linguistiques, les avantages sociaux et fiscaux et l'infrastructure télécoms, des atouts, entre autres, de la destination Maroc en matière d'offshoring et d'externalisation.
Dans une allocution de circonstance, la Consule générale du Maroc à Montréal, Mme Souriya Otmani, a mis en lumière les différentes transformations qu'a connues le Maroc durant la dernière décennie et qui ont touché tous les aspects de la vie politique, économique et sociale. Elle a cité, à cet égard, plusieurs domaines où des avancées concrètes ont été réalisées notamment dans le domaine démocratique.
Mme Otmani a aussi souligné les importantes réformes constitutionnelles annoncées récemment par SM le Roi Mohammed VI ainsi que les réformes structurelles au niveau économique et social, affirmant que toute cette dynamique témoigne de la ferme volonté du Maroc, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI de s'arrimer au train des pays en marche vers le développement global.
Elle a également fait état des différentes missions économiques pour créer des liens et découvrir les potentiels d'affaires dans le Royaume, rappelant notamment la dernière visite au Maroc du Premier ministre Stephen Harper, à la tête d'une importante délégation canadienne, pour le lancement officiel des négociations pour un accord de libre échange entre le Maroc et le Canada.
Au cours de cette séance d'information sur le potentiel d'Affaires au Maroc, la présidente du Réseau des femmes d'affaires marocaines du Canada, Mme Malika Ezzine, a fait état de l'organisation, en mai prochain, d'une mission économique au Maroc en vue d'"aider les entreprises québécoises à percer le marché marocain".
Cette rencontre, qui s'est déroulée au ministère du développement économique, de l'innovation et de l'exportation du Québec, a vu la participation du directeur Alain Carrier (Direction Asie Pacifique Afrique Moyen-Orient) et de plusieurs responsables au sein du même département, en présence notamment de Malika Dahraoui, Chef du pupitre Afrique du Nord et Moyen-Orient ainsi que des représentants de l'Ambassade du Maroc au Canada, de chef d'entreprises et de plusieurs autres personnalités.
15/4/2011
Le premier ministre britannique accuse les travaillistes d'avoir laissé entrer un trop grand nombre d'immigrants depuis 1997.
David Cameron a prononcé jeudi un discours très ferme sur la nécessité de réduire le nombre d'immigrants autorisés à entrer en Grande-Bretagne, accusant les précédents gouvernements travaillistes d'avoir laissé entrer un trop grand nombre d'étrangers dans le pays. Ces propos, tenus devant des électeurs conservateurs à quelques semaines d'élections locales en Angleterre et au pays de Galles, ont provoqué de violentes réactions dans l'opposition, et même chez les libéraux démocrates, partenaires de Cameron dans la coalition. Le ministre du Commerce, Vince Cable, numéro deux des libdems au gouvernement après Nick Clegg, a déclaré que le premier ministre avait été «très imprudent», estimant que l'utilisation du terme «immigration de masse risquait d'attiser l'extrémisme». Les travaillistes accusent Cameron de «tromper les gens», expliquant que ses quotas sur les visas de travail ne concernent que 20 % des immigrants hors Union européenne.
Le contrôle de l'immigration avait été un des thèmes importants des dernières législatives, et l'un des sujets les plus épineux lors des négociations sur l'accord de coalition entre les centristes et les tories.
David Cameron a pourtant été très prudent dans sa manière d'aborder le sujet. «Notre pays a immensément profité de l'immigration», a-t-il insisté en rappelant les nombreuses contributions des étrangers à la vie économique du pays, des hôpitaux jusqu'aux commerces de proximité. «Je veux une bonne immigration, pas une immigration de masse», a-t-il poursuivi, rappelant que sous Tony Blair et Gordon Brown, de 1997 à 2009, 2,2 millions d'immigrants étaient venus s'installer en Grande-Bretagne et que ces grands nombres avaient provoqué de «fortes pressions sur de nombreuses communautés dans le pays». Pour réduire l'arrivée d'étrangers de pays hors de l'UE, le premier ministre promet des mesures drastiques, à la fois contre l'immigration illégale et légale.
Sur les douze prochains mois, le nombre de visas décernés à des travailleurs qualifiés sera limité à 20.700, alors que l'année dernière, pas moins de 198.000 non-Européens sont arrivés dans le pays. David Cameron promet aussi une réforme de l'attribution des visas étudiants, «un système devenu hors de contrôle», à cause des nombreuses fraudes et «des fausses universités qui proposent des diplômes bidons». Le nombre de visas étudiants devrait diminuer de 80.000 sur un total de 303.000 décernés l'année dernière.
Le choix de l'immigration par Cameron pour lancer une campagne des élections locales loin de passionner les foules a en tout cas été une surprise totale. «En optant pour ce thème un peu décalé, alors que tout le monde ne parle que d'économie, de chômage et de coupes budgétaires, Cameron a surtout voulu attaquer les travaillistes sur un dossier sur lequel ils sont très mal à l'aise», estime Tony Travers, professeur de sciences politiques à la London School of Economics.
15/4/2011, Cyrille Vanlerberghe
Source : Le Figaro
Selon diverses associations, 28 000 étrangers en situation irrégulière et gravement malades risquent aujourd’hui «l’expulsion et une interruption brutale de soins». Car hier, lors de l’examen en seconde lecture du projet de loi sur l’immigration, les sénateurs ont adopté un amendement qui réduit drastiquement leurs possibilités de droit au séjour.
Que prévoit cet amendement ?
Depuis 1998, les sans-papiers atteints de pathologies lourdes étaient protégés contre toute mesure d’expulsion et pouvaient obtenir une carte de séjour, à condition de ne pas bénéficier d’un «accès effectif» au traitement dans leur pays d’origine. Cette possibilité sera réduite à l’avenir aux cas d’«absence» de ce traitement. Une condition quasiment jamais réalisée : «Si l’on prend l’exemple du VIH, presque tous les pays du monde possèdent des traitements, observent les associations. Mais en quantité très insuffisante, dans des conditions de prise en charge de mauvaise qualité, à un prix prohibitif ou réservés à une élite. Les traitements ne sont donc "absents" nulle part dans le monde, mais restent de fait inaccessibles à la plupart des malades.»
Pourquoi cet amendement, absent du texte originel, a-t-il été voté ?
Le projet de loi sur l’immigration en cours d’examen prévoyait de rendre plus sévères les conditions d’octroi du titre de séjour «étranger malade». La notion d’«accès effectif» au traitement devait être remplacée par celle de «disponibilité».
Votée en première lecture par les députés, cette dernière disposition avait été supprimée en première lecture par les sénateurs. Réintégrée par l’Assemblée lors de la seconde lecture, elle a été retoquée par la commission des lois du Sénat. François-Noël Buffet, le rapporteur UMP, l’a réintroduite en la durcissant, avec le soutien du gouvernement.
Les étrangers malades risquent-ils réellement l’expulsion ?
Le nouveau texte prévoit que l’autorité administrative pourra prendre en compte des «circonstances humanitaires exceptionnelles». Les opposants à cette disposition, déjà très restrictive, font observer qu’elle constitue en outre une entorse au secret médical.
14/4/2011, CATHERINE COROLLER
Source : Libération
Dans ses orientations pour la période 2012-2015 présentées jeudi, le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles a déclaré vouloir accueillir 200 000 immigrants d'ici 2015.
La ministre de l'Immigration, Kathleen Weil, s'est dite persuadée que le Québec pouvait intégrer sans difficulté un tel nombre de nouveaux arrivants.
En 2010, le Québec a accueilli 54 000 immigrants. Depuis 2007, le gouvernement Charest avait considérablement augmenté les volumes d'immigration. En 2001, seulement 35 500 nouveaux arrivants étaient admis au Québec. D'ici 2015, le nombre moyen annuel de nouveaux immigrants devrait être de 50 000.
Le Québec veut également de plus en plus de travailleurs qualifiés qui correspondent aux besoins du marché du travail.
« Le monde est en changement et les sociétés modernes sont en concurrence pour attirer les meilleurs talents, a déclaré Kathleen Weil dans un communiqué de presse. Au Québec, nous devons nous donner les moyens de soutenir notre croissance économique alors que les plus récentes prévisions estiment que 740 000 emplois seront à pourvoir d'ici 2014, dont 15 % seraient occupés par des personnes issues de l'immigration. »
Le document remis en conférence de presse présente un état de la situation. On y apprend notamment qu'à leur arrivée au Québec, 35 % des immigrants ne connaissent pas le français. De plus, la proportion d'immigrants ayant un niveau élevé de maîtrise du français tend à diminuer.
Dans ses orientations, la ministre préconise donc de continuer à admettre à l'immigration une majorité de personnes connaissant déjà le français et augmenter le niveau de français des candidats à l'immigration.
« Le succès de notre politique d'immigration s'appuie sur une sélection qui s'arrime aux besoins actuels du Québec, sur une offre de francisation toujours plus diversifiée et flexible et sur des services d'intégration qui facilitent l'accès au marché du travail », a dit Kathleen Weil.
Le ministère souhaite également maintenir une forte proportion de jeunes parmi les nouveaux immigrants.
La ministre mènera une consultation au cours des prochains mois pour tester ses orientations. « La consultation publique est l'occasion de mener ensemble une réflexion qui nous permettra de tisser encore plus solidement la trame d'un Québec riche de sa diversité », a-t-elle déclaré.
La planification de l'immigration concerne l'ensemble des Québécoises et Québécois.
— Kathleen Weil
Le public peut soumettre au plus tard le 18 mai 2011 un mémoire à la Commission des relations avec les citoyens de l'Assemblée nationale. Il peut aussi répondre au questionnaire accessible dans le site Internet de la Commission.
Les orientations en matière d'immigration pour la période 2012-2015
Orientation 1 : Porter progressivement à 50 % la proportion des requérants principaux de la catégorie des travailleurs qualifiés détenant une formation dans des champs de compétence correspondant à des besoins exprimés sur le marché du travail.
Orientation 2 : Maintenir majoritaire la proportion de personnes connaissant le français dans l'ensemble des admissions.
Orientation 3 : Augmenter le niveau de connaissance du français chez les candidats de la catégorie des travailleurs qualifiés.
Orientation 4 : Maintenir annuellement de 65 % à 75 % la part des personnes de moins de 35 ans dans l'ensemble des admissions.
Orientation 5 : Rééquilibrer progressivement la proportion que représente chacun des grands bassins géographiques de provenance de l'immigration pour qu'en 2015 cette proportion soit limitée à un maximum de 30 % pour chacun de ces bassins.
Orientation 6 : Maintenir annuellement à un minimum de 65 % la part de l'immigration économique dans l'ensemble des admissions.
Orientation 7 : Viser une stabilisation relative du volume des admissions pendant la période 2012-2015, de manière qu'en fin de période, soit en 2015, la moyenne annuelle des admissions s'établisse à 50 000 personnes.
14/4/2011
Source : Radio Canada
Pour avoir publié un livre, "Omerta dans la police", qui dresse un portrait au vitriol de la PAF d'Orly, un des services en pointe dans la lutte contre l'immigration clandestine, une policière, ancienne membre de ce service, est convoquée au ministère de l'Intérieur. Elle risque la révocation.
Sihem Souid, ex-agent de la police aux frontières (PAF), est convoquée le 28 avril devant une instance disciplinaire du ministère de l'Intérieur pour avoir manqué au devoir de réserve en publiant un livre critique sur la police. Cette femme de 30 ans, qui comparaîtra à Paris devant une commission administrative siégeant en "formation disciplinaire", encourt une sanction allant du simple blâme à la révocation de la police.
En octobre, elle avait créé la controverse en publiant Omerta dans la police (Ed. du Cherche-Midi) où elle décrit un climat de racisme et d'homophobie à la PAF d'Orly, un des services en pointe dans la lutte contre l'immigration clandestine.
"Un acharnement incompréhensible"
"Ce sont certains passages du livre et certaines de ses apparitions dans les médias pour en faire la promotion qui sont reprochés à Mme Souid", a précisé un de ses avocats, Me William Bourdon, dénonçant "un acharnement incompréhensible" contre sa cliente. "Dans une démocratie moderne, le devoir de réserve ce n'est pas l'omerta", a ajouté l'avocat.
Les plaintes de Sihem Souid et de cinq anciens collègues ont conduit fin décembre à la désignation à Créteil d'un juge d'instruction chargé d'enquêter sur des soupçons de "harcèlement discriminatoire" à la PAF d'Orly. Affectée à la préfecture de la police de Paris après son départ de la PAF, Sihem Souid avait déjà été suspendue quatre mois en décembre pour manquement à son obligation de réserve. Elle a réintégré ses fonctions depuis le 1er avril, selon ses avocats. En mars, le tribunal de Créteil a par ailleurs annulé les poursuites engagées contre elle pour avoir violé le secret professionnel en transmettant des informations à un journaliste alors qu'elle était en poste à la PAF. Le parquet a fait appel du jugement.
14/4/2011
Source : TFI
Des intellectuels, des journalistes, des politiques et des militants des Droits de l'Homme des deux rives de la Méditerranée dont des Marocains, vont se réunir, en mai prochain à Madrid, pour débattre du vent du changement qui souffle sur le monde arabe.
La rencontre, qui aura lieu les 3 et 4 mai prochain à l'initiative de la Fondation "Casa Arabe" et l'Institut français de Madrid en collaboration avec des centres de recherche Français et Espagnols, rassemblera également des représentants des réseaux sociaux des jeunes pour "analyser les origines et spécificités des révolutions arabes en prenant en considération le contexte local".
Selon un communiqué de l'Institut français de Madrid parvenu à la MAP, la rencontre, dont la tenue coïncidera avec la célébration de la Journée Mondiale de la liberté de la presse, s'interrogera également sur "les perspectives de ce printemps arabe pour la démocratie et la paix dans la région, ainsi que sur le rôle de l'Union Européenne".
Ainsi, plusieurs intellectuels et experts de renom vont animer aux côtés d'hommes politiques, de militants des droits de l'Homme, de représentants des réseaux sociaux des jeunes venus des deux rives de la Méditerranée, des tables rondes thématiques portant notamment sur "les origines et les spécificités des révolutions arabe: le rôle de la nouvelle génération", "les femmes et le printemps arabe", "quel rôle doit et peut jouer l'Union Européenne dans le nouvel ordre Méditerranée", "quelles perspectives pour la démocratie et la paix dans la région" et "les nouveaux équilibres régionaux".
13/4/2011
Source : MAP
AmalJOB.com a tenu à célébrer la Journée mondiale de la femme en effectuant un sondage intitulé « Le 8 mars aux femmes » sur la situation de l'emploi de la femme au Maroc. Le sondage a tenté de scruter de façon séparée l'opinion des femmes sur elles-mêmes mais aussi la perception des hommes à leur égard. Le résultat de l'enquête a été dévoilé à l'opinion publique à l'occasion d'une rencontre-débat organisée à Casablanca le 05 avril dernier…Suite
Les révolutions en Tunisie et en Égypte ont offert l'exemple de transitions de pouvoir essentiellement pacifiques, après des décennies d'un ordre politique autoritaire et inflexible. Et pourtant, ces changements, et ceux dans d'autres pays arabes, ont pris le monde par surprise. La question du « printemps arabe» domine les médias et le débat politique des pays occidentaux depuis des mois. De nombreux musulmans vivant dans ces pays suivent aussi de très près les événements dans la région, en espérant que leurs coreligionnaires puissent bientôt bénéficier d'une liberté, d'une protection et de droits plus importants, comme eux-mêmes en profitent depuis plusieurs décennies.
Mais rien ne garantit que ces changements auront une issue pacifique. En fait, la situation actuelle en Libye, au Bahreïn et au Yémen est extrêmement préoccupante et trouver des solutions politiques viables dans ces pays présentera des difficultés non seulement pour le monde musulman, mais également pour les pays occidentaux et la communauté internationale en général. Il serait toutefois faux de limiter la relation entre le monde islamique et l'Occident aux soulèvements populaires actuels du monde arabe. Un autre aspect important de cette relation est l'Islam au sein des pays occidentaux – c'est-à-dire les questions concernant les musulmans vivant dans les sociétés occidentales, en Europe en particulier. Un rapport publié en mai 2010 par le Conseil de l'Europe, intitulé L'Islam, l'islamisme et l'islamophobie en Europe, reconnaît la présence des musulmans en Europe depuis plusieurs siècles et la contribution de la civilisation islamique à la culture européenne.
Et pourtant, comme ce rapport le relève également, les musulmans vivant en Europe se sentent aujourd'hui exclus, stigmatisés et victimes de discriminations. Ils sont devenus les boucs émissaires de stéréotypes liés à leurs traditions religieuses et culturelles. Une vague montante de rhétorique islamophobe s'affiche dans la presse généraliste européenne et au sein de certains partis politiques – notamment le Parti populaire danois, le Front national français, le Parti pour la liberté néerlandais, l'Union démocratique du centre en Suisse, La Ligue de défense anglaise, la Ligue du Nord italienne, et le Parti autrichien de la liberté. Des partis de même obédience existent ou émergent ailleurs en Europe. Cette situation reflète la méconnaissance de la part de nombreux Européens des racines communes et des liens historiques entre le monde islamique et l'Occident. Elle montre aussi qu'il est nécessaire d'établir une nouvelle relation, basée sur la compréhension, la tolérance et le respect de la diversité culturelle. Selon un rapport de la Pew Foundation de septembre 2010 sur La religion dans la vie publique, le nombre de musulmans dans les pays d'Europe occidentale s'élève à 17 millions.
Dans des pays comme l'Autriche, la Belgique, la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Suède et la Suisse, les musulmans représentent 5 pour cent ou plus de la population. Ils doivent être encouragés à jouer un rôle à part entière au sein de leur collectivité et dans la vie publique. Seconde organisation intergouvernementale mondiale en ordre d'importance, l'Organisation de la conférence islamique (OCI) s'attache à coopérer avec la communauté internationale pour promouvoir et consolider la paix, la stabilité, l'harmonie, la sécurité et le développement. Comme je l'ai souligné à de nombreuses reprises, l'OCI est guidée par les principes de modération et de modernisation. Les principaux documents de travail de l'OCI, tels que son Programme d'action décennal et sa nouvelle Charte, sont autant de feuilles de route visionnaires destinées à relever les défis auxquels l'Islam est confronté en ce début du XXIe siècle. Les différentes cultures doivent se compléter et s'enrichir mutuellement.
La tolérance, la stabilité et la prospérité dépendent de la capacité des communautés et des cultures à se respecter et à communiquer entre elles. S'opposer à l'islamophobie ne revient pas à nier l'existence de sentiments haineux à l'encontre d'autres religions et nous, musulmans, devons prêter main forte à la lutte contre l'antisémitisme, la christianophobie, et les idées fausses concernant la culture occidentale. Nous ne devons pas devenir les otages de nos extrémistes. Alors que l'ensemble de la communauté internationale combat aujourd'hui la radicalisation et le terrorisme, nous pensons fermement que cet effort doit participer d'une entreprise globale visant à établir un monde meilleur, basé sur la diversité culturelle et dans lequel la dignité humaine, les droits humains et le droit fondamental à la liberté doivent être pleinement respectés. Lorsque Barack Obama est devenu président des Etats-Unis, il s'est engagé à ouvrir un nouveau chapitre dans les relations entre le monde islamique et l'Occident. Lors de sa première visite à l'étranger en tant que président, il a dit lors d'une allocution devant le Parlement turc, que :
« Les Etats-Unis ne sont pas, et ne seront jamais, en guerre contre l'Islam… La relation des Etats-Unis avec la communauté musulmane, le monde musulman, ne peut pas, et ne sera pas, uniquement basée sur la lutte contre le terrorisme. Nous voulons un engagement plus large basé sur des intérêts et un respect mutuels. Nous écouterons attentivement, nous dépasserons les malentendus, et nous chercherons un terrain d'entente. Nous ferons preuve de respect, même si nous ne sommes pas toujours d'accord. Nous ferons connaître notre profonde appréciation pour la foi islamique, qui a tant fait au cours des siècles pour façonner le monde – y compris mon propre pays ». Même si de nombreux obstacles se sont dressés sur la route de relations harmonieuses, cette année-ci pourrait offrir une occasion unique pour forger un nouveau discours de tolérance et de compréhension entre les peuples du monde islamique et de l'Occident.
Nous devrons peut-être nous tourner vers les communautés musulmanes des sociétés occidentales pour qu'elles nous indiquent la voie à suivre à l'avenir. D'autres occasions d'échanges approfondis entre musulmans et non musulmans doivent être trouvées et encouragées, à la fois aux niveau individuel et institutionnel. À la lumière du nouveau climat potentiel d'ouverture politique dans les pays à majorité musulmane, ces échanges devraient être plus possibles que jamais auparavant. De manière plus importante, les organisations et les particuliers engagés doivent s'unir et se mobiliser pour isoler les extrémistes – et rester unis pour développer la culture de tolérance et de respect nécessaire à la pleine jouissance de nos droits. Cette voie est la seule voie d'avenir pour le monde islamique et pour l'Occident – et pour l'islam au sein des pays occidentaux.
14/4/2011, Ekmeleddin Ihsanoglu
Source : Le Matin
Les propos du ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, sur «l’accroissement» des musulmans en France vont-ils provoquer une nouvelle flambée d’islamophobie ? D’après des chiffres que Libération s’est procurés, les agressions antimusulmanes sont en hausse. Alors que 109 actes visant les fidèles de l’islam avaient été répertoriés par la sous-direction de l’Information générale (ex-Renseignements généraux) pour 2010, le chiffre est déjà de 45 pour le premier trimestre : essentiellement des inscriptions, tracts, courriers et dégradations. Mais pas d’atteintes aux personnes.
«Débats». Ces données sont probablement sous-estimées. Pour que ces actes soient répertoriés, il faut que les victimes portent plainte, que le commissariat enregistre ces faits comme «antimusulmans» et qu’il les fasse remonter au ministère.
Elles confirment en tout cas la tendance relevée par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) dans son rapport 2010, rendu public hier : «une hausse des atteintes à la communauté musulmane». Treize lieux de culte musulmans ont été visés contre six en 2009. Explication de la CNCDH : «La fin 2009 et l’année 2010 ont été ponctuées par des débats de société sur la construction de minarets, le port du voile intégral et l’identité nationale, ce qui a pu alimenter un sentiment antimusulman.»
Cette augmentation des actes islamophobes est d’autant notable qu’elle s’inscrit dans un contexte de baisse des actes racistes. Alors que «l’année 2009 avait été marquée par une augmentation importante des actes et menaces à caractère raciste, 2010 marque un recul», relève la CNCDH. En baisse de 13,6% par rapport à 2009, 886 faits à caractère raciste et xénophobe ont été dénombrés. L’antisémitisme a diminué alors qu’il avait très fortement augmenté en 2009 après l’offensive israélienne sur la bande de Gaza.
Comme chaque année, le rapport comprend un sondage. Les résultats sont inquiétants. Alors que la CNCDH soulignait dans son rapport 2009 que «les préjugés racistes n’augmentaient pas en France», l’analyse des enquêtes des instituts Sofres (1) et CSA (2) montre, «pour la première fois depuis plusieurs années», une hausse de l’intolérance. La méfiance envers les musulmans augmente, comme le rejet des étrangers, et le sentiment que l’intégration est un échec.
«Décomplexion».Et les politiques n’y sont pas pour rien. Martine Brousse, vice-présidente de la CNCDH, déplore «une forme de décomplexion [du racisme] dans le discours politique». Pour Régis de Gouttes, de la CNCDH, «il faut que les hommes politiques prennent conscience de l’impact de leurs déclarations sur la cohésion sociale».
13/4/2011, Catherine Coroller
Source : Libération
Les sénateurs ont rétabli mercredi, lors de l'examen en seconde lecture du projet sur l'immigration, un dispositif visant à encadrer la possibilité du droit au séjour pour les sans-papiers atteints de pathologies graves.
Les sénateurs se sont prononcés par 169 voix contre 156 en faveur d'un amendement présenté par le rapporteur François-Noël Buffet (UMP), soutenu par l'Union centriste.
Selon cet amendement, le titre de séjour "étrangers malades" ne pourra être accordé qu'en cas d'"absence" du traitement approprié dans le pays d'origine.
Le nouveau texte prévoit cependant que l'autorité administrative pourra prendre en compte des "circonstances humanitaires exceptionnelles" pour l'attribution du titre de séjour, après avoir recueilli l'avis du directeur général de l'agence régionale de santé.
Le dispositif, présenté comme un compromis entre l'UMP et l'Union centriste, avait reçu l'approbation du gouvernement.
Il rétablit donc, en en modifiant la rédaction, l'article 17ter dans le projet de loi.
Cet article, voté en première lecture par les députés, avait été supprimé en première lecture par le Sénat. Rétabli par l'Assemblée le 15 mars dernier, lors de la seconde lecture, il avait été à nouveau retoqué le 30 mars dernier, lors de l'examen en commission des Lois au Sénat.
Selon les associations de défense des étrangers, 28.000 étrangers malades risqueraient aujourd'hui "l'expulsion et une interruption brutale de soins".
13/4/2011
Source : Romandie/AFP
Mémoires d’immigrés, le documentaire de Yamina Benguigui, avait rencontré un franc succès. Jérôme Ruillier s’en inspire aujourd’hui dans une bande-dessinée ludique et pédagogique, Les Mohamed sort aujourd’hui (mercredi)., aux éditions Sarbacane.
L’auteur nous fait redécouvrir l’histoire de l’immigration maghrébine avec talent et poésie, à travers les témoignages poignants de pères, mères, et d’enfants. C’est une façon différente de mieux comprendre les enjeux de la quête d’identité et les effets du racisme au quotidien.
13/4/2011
Source : Terrafémina
La Suisse devrait serrer encore plus la vis en matière d'immigration. Par 96 voix contre 59, le National a transmis mercredi une motion du Conseil des Etats demandant de nouvelles mesures. En ligne de mire de la majorité: la libre circulation et le regroupement familial.
Malgré la crise, l'immigration est restée forte depuis plusieurs années en raison de l'introduction de la libre circulation des personnes avec l'Union européenne, a relevé Yvan Perrin (UDC/NE) au nom de la majorité.
Cette situation provoque une hausse des loyers et une forte pression sur les infrastructures. La droite juge "particulièrement" problématique l'immigration en provenance de pays tiers, en particulier dans le cadre du regroupement familial. Ces personnes et leurs proches ont tendance à ne pas s'intégrer suffisamment, elles contreviennent aux lois davantage que la moyenne et recourent de manière excessive aux prestations des assurances sociales.
Opposition de la gauche
La gauche s'est opposée en vain à un nouveau tour de manivelle. La santé de l'économie suisse dépend fortement de l'immigration. Si l'on peut régler certains problèmes par des mesures appropriées, il n'est pas nécessaire d'imposer des restrictions à tout va, selon Andy Tschümperlin (PS/SZ).
Simonetta Sommaruga a elle aussi critiqué en vain la motion. La Suisse peut procéder à une limitation qualitative des ressortissants de l'UE, mais des restrictions quantitatives ne sont plus possibles que pour la Bulgarie et la Roumanie, a rappelé la conseillère fédérale.
Le nombre de ressortissants européens en Suisse dépend des besoins de l'économie, d'après elle. Et de rappeler que la pratique suisse en matière de regroupement familial est régulièrement jugée trop sévère par les autres pays. L'immigration doit certes être contrôlée, mais il faut également améliorer l'intégration, a lancé la ministre de la justice.
13/4/2011
Source : Rsr/ats
Publication du septième rapport établi en application de l'article L. 111-10 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile relatant les orientations de la politique de l'immigration et les statistiques en matière…Consulter le rapport
Des Marocains installés en Belgique participeront, pour la première fois, au tournoi de football "Schuman Trophy", organisé annuellement par le personnel de la Commission européenne (CE), au profit de l'enfance défavorisée…Suite
"Traces belges au Maroc" Vécu de Belges au Royaume
Du 16 avril au 1er mai 2011, l’exposition itinérante “Traces belges au Maroc” -initiative de l’Association Marocaine des Lauréats de Belgique (AMLB)- se tiendra au Cyber Parc Arsat Moulay Abdeslam de Marrakech.
Si cet intitulé d'exposition vous évoque quelque chose, c'est que celle-ci a été inaugurée en novembre 2009 à l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Casablanca, et que depuis, elle a été présentée à Rabat, El Jadida, Bruxelles puis Tanger.
Fragments d'Histoire et d'histoires
“Traces belges au Maroc” relate des faits marquants ou insoupçonnés de la présence belge au Maroc, au travers de photos d’archives.
Ces photographies couvrent la période allant de la fin du XIXe siècle aux années 70, et témoignent de nombreux faits historiques, d’escapades artistiques, d’exploits sportifs ou encore d’aventures insolites dans le Royaume.
Parmi les thèmes évoqués: les missions diplomatiques dépêchées par le roi Léopold II au Sultan du Maroc, les visites incognito et officielles que rendaient les souverains belges au Maroc, l’évasion à Oujda des pilotes de guerre belges en mai 1940, ou encore quelques pages de l’histoire maritime (escales à Casablanca du légendaire navire-école le “Mercator”, traversée mémorable de l’Atlantique en radeau primitif au départ de Safi du téméraire navigateur Fons Oerlemans et de son équipage belgo-marocain...).
Peinture, automobile et betterave...
La fascination qu’exerçait le Maroc sur les artistes-peintres est, quant à elle, illustrée par des photographies rares montrant l’orientaliste Théo Van Rysselberghe à Tanger, et le “grand tour” en moto du flamboyant bohémien Paul De Saedeler.
Le Maroc en tant que destination prisée des adeptes du sport automobile n’est pas absent non plus: des photos illustrent un raid monstre Anvers-Sahara en 1933 ou encore les étapes marocaines d’un raid transafricain en VW “Coccinelle” et Combi en 1950.
Sur un plan agro-industriel, la betterave sucrière fut introduite au Maroc à la fin des années 50, couronnement d’une coopération réussie entre agronomes marocains et belges.
À noter que devant l’intérêt suscité par cette exposition itinérante, Luc Jacobs, Consul Général de Belgique à Casablanca, a commandé la publication d’un livre sur le sujet. Abondamment illustré de gravures, tableaux, cartes, affiches, et photos d’époque, souvent inédits, il paraîtra en juin 2011.
S'y rendre
Vernissage: vendredi 15 avril à 17h00 au Cyber Parc Arsat Moulay Abdeslam, Boulevard Mohammed V à Marrakech.
Exposition visible du 16 avril au 1er mai 2011, tous les jours de 9h à 19h.
13/4/2011,M.T
Source : Aufait
Le gouvernement du Québec rejette catégoriquement l'idée d'interdire le port du voile intégral dans la rue comme l'a décidé la France, cette semaine.
La ministre de l'Immigration et des Communautés Culturelles Kathleen Weil a indiqué clairement, mardi, qu'elle n'a nullement l'intention d'imiter la France qui a appliqué, cette semaine, sa loi qui interdit le port du Niqab ou du Burqa dans les endroits publics et même sur la rue.
La France est le premier pays européen qui applique cette loi votée en octobre dernier. Des incidents sont déjà survenus.
"Le cadre juridique que nous avons est très différent de celui de la France qui est allée légiférer sur l'ordre public", a dit Mme Weil en exprimant clairement qu'il est hors de question d'emboîter le pas.
Loi
Kathleen Weil considère que le projet de Loi 94 balise cette question sur les accommodements raisonnables. Ce projet prévoit que le port du voile intégral est interdit dans l'octroi des services publics mais non dans les endroits publics.
"On ne croit pas que la kippa ou le voile vient interférer d'une manière ou d'une autre avec la neutralité religieuse de l'État. Les gens font beaucoup de confusion, le Québec est un état laïc", a-t-elle indiqué.
"Nous on dit qu'on doit découvrir le visage lorsqu'un service gouvernemental est donné ou reçu. On a besoin de vous voir pour des raisons de communications dans l'espace gouvernemental", explique-t-elle.
"C'est pour des raisons d'identification et de sécurité comme lors des démarches pour les immatriculations, les permis de conduire ou autres", poursuit Mme Weil. "C'est une pratique normée au Québec. On croit à la liberté de religion".
La ministre estime que le Québec intervient, avec son projet de Loi, sur quelque chose de "raisonnable, pré mitoyen qui nous reflète avec notre charte des droits et libertés", exprime-t-elle.
12/4/2011, Annie Saint-Pierre
Source : Journal Québec
Réunis, lundi, les ministres de l’Intérieur et de la justice de l’Union ont rappelé leurs obligations aux autorités italiennes qui refusent de s’occuper des immigrés tunisiens.
L’Italie, si l’on en croit le gouvernement de Silvio Berlusconi, est confrontée à un véritable tsunami d’immigrés illégaux, essentiellement Tunisiens. Elle réclame à cor et à cris un partage du «fardeau» entre les Etats membres de l’Union européenne et menace de laisser ces clandestins passer librement chez ses partenaires en les dotant de «permis temporaires de séjour» valables trois mois ce qui, selon elle, les obligerait à les accueillir…
Lesdits partenaires, en particulier l’Allemagne, l’Autriche et la France, n’ont guère apprécié ce chantage et l’ont clairement exprimé hier, à Luxembourg, lors d’une réunion du Conseil des ministres de la Justice et de l’Intérieur, au représentant italien, Roberto Maroni - membre éminent de la Ligue du Nord, un parti régionaliste et xénophobe.
«Devoir». «Nous ne pouvons accepter que de nombreux migrants économiques viennent en Europe en passant par l’Italie. C’est pourquoi, nous attendons de l’Italie qu’elle respecte les règles juridiques existantes et fasse son devoir», a lancé le ministre allemand de l’Intérieur, Hans-Peter Friedrich, qui s’est dit prêt à rétablir des contrôles aux frontières intérieures de l’UE. Le Français Claude Guéant a annoncé dans la foulée qu’il allait renforcer les contrôles à la frontière franco-italienne afin de renvoyer de l’autre côté des Alpes les clandestins tunisiens. Pas question, donc, de céder au chantage italien. Maroni a laissé éclater sa colère et a franchi un pas de plus dans l’escalade verbale : «L’Italie est laissée seule. […] Je me demande si cela a vraiment un sens, dans cette position, de faire partie de l’UE.»
«Tout cela, c’est de la pure agitation électoraliste, en Italie, mais aussi en France, estime Patrick Weill, directeur de recherche au CNRS et spécialiste de l’immigration. Car il n’y a pas d’arrivée massive, contrairement à ce qu’affirme le gouvernement italien et ce que laissent croire les images spectaculaires provenant de l’île de Lampedusa», porte d’entrée de la plupart des sans-papiers tunisiens. De fait, depuis la révolution tunisienne, en janvier, 25 800 personnes ont débarqué sur les côtes italiennes, ce qui est très peu au regard de la situation économique en Tunisie et de la guerre en Libye. Ce chiffre est d’autant moins spectaculaire en ce qui concerne la Botte, que l’Italie - devenue terre d’immigration - a régularisé, en plusieurs vagues, plus d’un million de sans-papiers ces dernières années. La dernière opération de ce genre date de 2009. «Il n’y a en réalité aucun "fardeau" à partager, ironise Patrick Weill, cet afflux est dans la norme et gérable.»
Xénophobie. Mais Rome veut faire de cette question un problème européen, en laissant croire que l’UE est une passoire. Elle fait ainsi coup double en flattant à la fois la xénophobie et l’euroscepticisme d’une partie de l’électorat italien. Or, contrairement à ce que le gouvernement Berlusconi affirme, la délivrance de titres de séjour temporaire ne permet pas de s’installer librement dans un autre pays de l’Union, comme l’a rappelé la Commission européenne, furieuse de ce détournement des règles. En effet, si une directive de 2003 accorde un droit de séjour aux étrangers non communautaires dans l’ensemble de l’UE, c’est à condition qu’ils aient un titre de longue durée (et non de trois mois) et qu’ils aient les moyens de subvenir à leur besoin (travail ou économies). De même, si un étranger non communautaire en situation régulière a le droit de circuler librement dans l’UE, c’est aussi à condition qu’il en ait les moyens. Des étrangers munis de simples autorisations temporaires de séjour et n’ayant pas d’argent pourront donc être renvoyés dans le pays de premier accueil, en l’occurrence l’Italie…
Le fait que les contrôles fixes aient été supprimés entre les Etats membres de l’espace Schengen ne signifie pas non plus que les Etats ont renoncé à tout contrôle : les contrôles mobiles sont parfaitement légaux et, en cas de menace à l’ordre public ou à la sécurité publique, les frontières peuvent être temporairement rétablies. Bref, Claude Guéant sait qu’il joue sur du velours en affirmant qu’il utilisera «tous les moyens de droit pour faire respecter la convention de Schengen».
Coopération. L’Italie est d’autant plus mal venue de critiquer ses partenaires que Frontex peut l’aider à gérer ses frontières. Cette agence européenne permet, en effet, de mutualiser les moyens des différents Etats membres en cas de problème. C’est déjà largement le cas aux frontières orientales de l’UE. D’ailleurs Guéant et Maroni ont convenu, vendredi à Rome, «d’organiser des patrouilles communes sur les côtes tunisiennes pour bloquer les départs», et ce, dans le cadre de Frontex. Enfin, l’UE, qui a promis d’aider financièrement la Tunisie à gérer sa transition, va exiger en contrepartie une coopération des nouvelles autorités dans la lutte contre l’émigration clandestine, ce qu’elles ont déjà commencé à faire. Beaucoup de bruit pour rien ?
12/4/25011, JEAN QUATREMER
Source : Libération France
Le gouvernement devra composer avec sa majorité, notamment sur l'acquisition de la citoyenneté.
Alors que le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a affirmé sa volonté de «réduire le volume de l'immigration légale», suscitant une vive polémique, le projet de loi sur l'immigration, l'intégration et la nationalité est examiné depuis mardi au Sénat en deuxième lecture.
Déjà, le 8 mars, Nicolas Sarkozy, confronté aux critiques de l'aile gauche de sa majorité, avait renoncé à l'une des principales mesures annoncées dans son discours de Grenoble en juillet 2010: l'extension des cas de déchéance de la nationalité aux meurtriers d'un policier ou d'un gendarme.
Le principe «pas de nullité sans grief»
Le gouvernement pourrait être conduit à des concessions supplémentaires en vue d'obtenir l'approbation de la Haute Assemblée, où l'UMP ne dispose plus que d'une majorité relative. D'autant que les sénateurs UMP sont moins disciplinés que leurs collègues députés. La réforme du contentieux de l'éloignement des étrangers en situation irrégulière constitue le cœur du texte. Selon le gouvernement, l'enchevêtrement des compétences entre le juge administratif et le juge judiciaire dans ce domaine contribue au nombre important de reconduites à la frontière annulées par les tribunaux.
Claude Guéant voit manifestement dans le nombre élevé de décisions de justice défavorables à l'administration une sorte de victoire de la chicane. Il souhaite donc limiter la marge d'interprétation des magistrats en inscrivant le principe «pas de nullité sans grief» dans le Code des étrangers. Or, la droite sénatoriale s'y oppose, jugeant illusoire la distinction entre «nullités formelles» et «nullités substantielles» en matière de privation de liberté.
Le ministre de l'intérieur préconise que le juge des libertés et de la détention (JLD) n'intervienne qu'au terme de cinq jours pour autoriser le maintien d'un étranger en situation irrégulière en zone de rétention. Or, les sénateurs souhaitent que le JLD soit saisi après quarante-huit heures.
Une charte rappelant les droits et les devoirs
Claude Guéant recommande que les zones d'attente temporaires, destinées à permettre aux préfets de faire face à l'arrivée d'un nombre important d'étrangers en dehors d'un point de passage frontalier, puissent être créées sans date limite.
Les sénateurs, eux, veulent que ces zones d'attentes temporaires ne puissent excéder vingt-six jours. Les députés ont supprimé le caractère automatique de l'acquisition de la nationalité française des enfants nés en France de parents étrangers et ayant leur résidence habituelle en France, lui préférant une démarche volontaire. Le rapporteur UMP François-Noël Buffet (Rhône) s'y oppose pour des raisons tenant à la procédure législative, et ses collègues centristes y sont hostiles sur le fond.
Plusieurs mesures du texte ont déjà été approuvées par les deux Assemblées. La durée de résidence acquise au moyen d'un mariage frauduleux avec un ressortissant français ne pourra être invoquée à l'appui d'une demande d'attribution d'une carte de résident. Les étrangers sollicitant la naturalisation devront signer une charte rappelant les droits et les devoirs du citoyen français. L'administration évaluera leur niveau de maîtrise du français. Le Sénat devrait se prononcer sur l'ensemble du projet de loi dans la soirée.
12/4/2011
Source : Le Figaro
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