mardi 5 novembre 2024 15:24

Cinq millions de musulmans à nourrir. Cela ne représente pas moins de 5,5 milliards d'euros. Une opportunité de choix pour un contexte de crise générale. Et c'est le marché qui s'offre, dans l'Hexagone, aux nouveaux investisseurs intéressés par la consommation des produits halal.

Un produit dont la demande ne fait qu'accroitre en France où vivent un peu plus de cinq millions de musulmans. Une récente enquête menée par le cabinet de conseil Insights Symphony IRI Group, et rendue public, l'affirme. La même étude fait paraitre une hausse de 23 % concernant le chiffre d'affaires des produits halal vendus en magasins. Les ventes ont atteint les douze mois derniers quelque 140 millions d'euros pour un marché estimé à 5,5 milliards d'euros. Les charcuteries halal ainsi que des petites surfaces et boucheries halal, à l'instar de celles des frères Slimani à Marseille et Lyon, poussent comme des champignons face à une demande de plus en plus accrue. Les grandes surfaces ne sont pas restées en rade, elles non plus, et réservent des rayons à ce genre de produits très prisés, notamment les viandes et autres produits traditionnels.

Les fêtes religieuses, les mariages musulmans et autres occasions tels que le mois sacré du Ramadhan forment les pics des ventes où la demande est de plus en plus forte.

Selon les statistiques de cette étude, l'affluence sur ces produits se fait surtout durant la période du Ramadhan où "les ventes hebdomadaires de produits halal augmentent de 60% par rapport aux autres semaines de l'année. Les ventes sont nettement plus élevées sur les deux premières semaines du mois du jeûne". La région parisienne représente 32% de la consommation de produits halal pour un peu moins de 36% de la population étrangère, originaire de Turquie, l'Algérie, du Maroc ou de Tunisie. Un marché juteux où les produits halal pèsent 6 milliards d'euros mais ne trouvent toujours pas preneur auprès des industriels algériens. Manque d'audace ou frilosité, ces derniers ne semblent guère attirés par ce secteur qui a connu une progression de 10 % par an, note une autre étude effectuée par le cabinet de conseil Solis, spécialisé dans le marketing ethnique qui fait remarquer que "ce marché aurait quasiment doublé en cinq ans". Un marché fructueux qui aiguise les appétits des uns et des autre, laissant émettre quelques doutes sur la probité du label halal, dont la mission est pourtant dévolue au Conseil français du culte musulman (CFCM) à sa création en 2003. Les seules parties habilitées à reconnaitre les produits halal sont les mosquées de Paris, Lyon et Evry et délivrent des cartes de sacrificateurs.

Les contrôles de conformité sont laissés à une multitude d'organismes dans les abattoirs. Un rôle que compte se réapproprier le CFCM qui annonce la création d'une charte halal. Un produit qui a été initié il y a plus de 10 ans mais délaissé jusqu'à présent. Il faut dire que ce marché représente quelque 4,5 milliards d'euros dépensés en 2010 par les ménages pour leurs achats de produits alimentaires halal. L'étude montre que la viande et la charcuterie sont les principales catégories achetées, loin devant les plats cuisinés, les bouillons cubes, les soupes et les bonbons.

La consommation par les ménages des produits halal varie  entre les viandes, dont la vente est estimée à 99,3%, contre la charcuterie à 70,0%, les plats cuisinés à 22,9%, les bouillons cube à 16,1% et les soupes à 12,7%. Les bombons et autres sauces à base de tomate atteignent les 10,9% et 9,4% contre 3,0 % pour les petits pots bébé. En l'absence d'industriels musulmans ou d'outsider de ce créneau, le marché reste vierge si ce n'est les quelques enseignes comme Dounia, Isla Délice, Isla Mondial, Médina, Saâda, Jumbo, Zakia. Un "monopole" jusque-là réservé et du domaine des grandes marques nationales telles que Duc, Fleury Michon, Herta, Knorr, Labeyrie, Liebig, ou encore Maggi. Un marché qui ne trouve pas preneur en dépit de ses offres qui peuvent dépasser le milliard d'euros durant l'année 2010 et destiné à la restauration rapide type fast-food, sandwicherie et kebab, avec un taux de fréquentation de 71%.

Source : Le Maghreb

Le jeudi 9 décembre 2010 à Bruxelles, le Centre d’archives et de recherche en histoire de l’immigration maghrébine et arabe  organise des Journée d’études sur le thème : Migrations, Genre et Sexualités : Stratégies matrimoniales et familiales au sein des populations migrantes…Suite

"marocculturel'' est le nom d'un nouveau support médiatique électronique mis récemment en ligne et entièrement dédié à l'actualité plastique nationale.

Sur ce site www.marocculturel.com, le directeur de publication, Abdellah Cheikh, souligne qu'il s'agit d'un support médiatique libre et indépendant, né d'une longue et mûre réflexion sur les arts en particulier et la culture en général, avant de faire remarquer que "ce magazine artistique dédié à la création dans tous ses états n'a pas la prétention de porter un jugement de valeur sur le paysage artistique, ses détournements ou encore ses paradoxes''.

Il s'attachera, en revanche, à partager avec les amateurs de l'art leurs curiosités pour des formes d'expression différentes ou marginales, en s'ouvrant sur les événements de grande envergure et les expériences originales, assure-t-il dans une déclaration à la MAP, ajoutant que ce médium rendra aussi hommage "aux artistes créateurs qui ont peuplé et peuplent toujours leur environnement de mondes imaginaires, animés par une nécessité intérieure à l'abri des tentations du marché officiel aux aguets de proies faciles pour des collections spéculatives''.

Tout en insistant sur la nécessité de renforcer davantage la médiation culturelle, condition sine qua non pour tout développement artistique durable, M. Cheikh, lui-même critique d'art, tient à souligner que ce webzine se veut aussi une plate-forme qui permet d'établir des liens aussi bien avec les critiques d'art que les amateurs de nouvelles expressions sortant des sentiers battus.

Conçue comme une tribune interactive et consultable en version arabe et française, Maroc culturel s'attachera, selon ses fondateurs, à nouer des contacts et des rapports avec les artistes créateurs, tous styles confondus, sans discrimination ni parti pris.

Dans l'actuelle édition, les lecteurs en ligne peuvent notamment lire un papier de l'artiste-peintre Abdelllatif Zine sous l'intitulé provocateur "Les mains sales dans l'art'' ou encore un entretien avec Ahmed Benyessef, un des maîtres de la figuration expressionniste au Maroc.

18/11/10

Source : MAP

Dans le cadre des Rencontres d'Averroès à Marseille, des artistes et la création contemporaine marocaine à l'honneur :

- 3 et 4 décembre - 20h30 - théâtre de La Minoterie : représentations de la pièce IL/HOUWA de Driss Ksikès, mise en scène par Jaouad Essounani (Grand Prix et Prix de la Mise en Scène au Festival National de Théâtre à Meknès en 2009 et Prix du Meilleur texte au Festival de Constantine en Algérie).

- 4 décembre - 13h30 -  théâtre de La Minoterie : Rencontre avec Driss Ksikès & Saïd Aït El Moumen autour de « La Création contemporaine au Maroc » .

- 4 décembre - 16 H 30 -  théâtre de La Minoterie:  Lecture - mise en espace par Pierrette Monticelli de « 180° degrés » de Driss Ksikès.

- 4 décembre - 18h - théâtre de Lenche : chorégraphie ATHAR du danseur et chorégraphe Saïd Aït El Moumen.

Source : Rencontreaverroès

Une rencontre internationale sur les flux migratoires aura lieu le 2 décembre prochain à Rabat.

En quelques années, l'idée d'une «approche globale sur les migrations» paraît s'être progressivement imposée dans la formulation des politiques migratoires européennes. Mais au-delà des expressions de «bonnes intentions», cette approche semble plus formelle que réellement admise.

De plus, elle est traversée de contradictions et fondée sur un déséquilibre fondamental: considérée comme une approche coproduite en partenariat avec les pays du Sud, «l'approche globale» reste un cadre défini exclusivement par les Européens. Pour discuter de cette question, l'Université ouverte « Migration, droits de l'Homme et développement», rattachée à la Faculté des sciences économiques, juridiques et sociales de l'Université Mohammed V-Souissi, organisera, le 2 décembre prochain à Rabat, une rencontre internationale sur le thème : «Les politiques européennes d'immigration vues du Sud», en partenariat avec l'Institut français des relations internationales (IFRI) et le soutien de l'Office chérifien des phosphates (OCP).

Cette rencontre, qui réunira à la fois des représentants institutionnels des différents pays sud-méditerranéens, et particulièrement marocains, ainsi que des membres de la société civile, des représentants d'associations transnationales, des entrepreneurs et décideurs économiques, des chercheurs et des experts d'Europe et du Maroc, tentera de contribuer à répondre à la question suivante : sous quelles conditions « l'approche globale » peut-elle constituer un cadre optimal et viable pour réguler les migrations internationales vers l'Europe, dans le respect des principes fondamentaux du droit des personnes et des enjeux socio-économiques et politiques à la fois des pays de départ, de transit et de destination ? «Notre objectif est d'arriver à une plus grande compréhension de toutes ces thématiques (et bien d'autres en rapport avec le thème central de la rencontre) par le public marocain (étudiants, chercheurs, associatifs, décideurs politiques, etc.).

Par ailleurs, nous souhaitons connaître ce que pensent ces acteurs des politiques migratoires aussi bien européennes que maghrébines et de leurs conséquences sur, notamment, la relation euro-marocaine (euro-maghrébine)", explique Mehdi Lahlou, professeur à l'Institut national de statistiques et d'économie appliquée (INSEA). "Notre but également est de réfléchir à d'autres façons d'approcher la question migratoire des deux côtés de la Méditerranée pour une construction équilibrée au service d'un développement véritable et durable au profit des peuples de la région», ajoute-t-il.

Ce rendez-vous vise également de pointer des doigts les conséquences des politiques d'immigration en Europe. «Notre but est de débattre de ces politiques dans leurs grandes lignes et les politiques en perspective avec la montée en puissance des ''droites dures'' (pour ne pas parler de l'extrême droite) dans le Vieux Continent, avec le repli identitaire (le communautarisme) dans les pays européens et aussi la crise économique et financière que les uns et les autres vivent depuis les dernières années. Par ailleurs, nous allons exposer le caractère pernicieux de certaines demandes européennes actuelles, dont celles qui portent sur le concept de réadmission », conclut M. Lahlou.

Espace Schengen

Cette réunion se déroule dans un contexte où la relation migratoire entre les pays du Maghreb et l'Europe s'est modifiée en l'espace de vingt ans, et ce depuis la mise en place de l'Espace Schengen. D'une part, l'Union européenne (UE) est devenue, malgré les visas, le premier pôle des migrations devant les Etats-Unis. D'autre part, les pays maghrébins ont connu une transformation en profondeur de leur place dans ces migrations, en continuant d'être une région relativement importante d'émigration, tout en se transformant en un lieu de transit, voire de destination. Pour sa part, l'Afrique subsaharienne, qui a longtemps été une terre de migrations régionales, s'est connectée aux migrations internationales, notamment à destination de l'espace européen et en transitant par les pays maghrébins.

Source : Le Matin

Quelque 10 mille immigrés de diverses nationalités ont quitté la Catalogne entre juillet 2009 et le même mois de l'année en cours à cause de la crise économique qui frappe cette région autonome du nord-est de l'Espagne, indique-t-on mardi de source officielle.

"Après plusieurs années de croissance économique qui a attiré une main d'œuvre étrangère massive, le recul de l'activité a engendré le départ de 10.000 étrangers entre juillet 2009 et juillet 2010, soit 0,8 pc du nombre total des expatriés", indique, dans un communiqué, le département de l'Immigration du gouvernement de Catalogne.

Cette baisse a concerné essentiellement les hommes de 15 à 29 ans, souvent employés dans le secteur du bâtiment, durement touché par la récession qui a frappé la région en 2008, précise la même source, selon laquelle les ressortissants équatoriens ont été les plus nombreux à avoir quitté la Catalogne, suivis des Boliviens, des Argentins, des Brésiliens et des Colombiens.

Toutefois, certaines communautés ont renforcé leur présence en Catalogne sur la même période, "mais sans commune mesure avec les grands mouvements des période de forte croissance économique", note le département catalan.

Il s'agit des ressortissants marocains dont le nombre a connu une hausse de 19,6 pc, suivis des Roumains (+8 pc), des Equatoriens (+6,3), des Boliviens (+4,7 pc) et des Italiens (+4,1 pc).

Le nombre d'immigrées légalement établis en Catalogne a atteint en juillet dernier 1.241.522, soit 16,4 pc de la population totale de la région (7,5 millions d'habitants), selon la même source.

Source : Aufait/MAP

Les cinéphiles romains étaient au rendez-vous, mardi soir, avec la projection en compétition officielle du long-métrage "Les oubliés de l'Histoire" du réalisateur marocain Hassan Benjelloun, à l'affiche du Festival du cinéma méditerranéen de Rome "MedFilm 2010".

Le film, projeté devant un nombreux public, tente de jeter la lumière sur toute la problématique de l'immigration, notamment celle clandestine, tout en exposant la condition sociale des jeunes immigrés.

Tournée au Maroc et en Belgique, cette fiction de 105 minutes met en avant l'histoire pathétique d'immigrés illégaux et d'autres en situation régulière en quête d'accomplissement, d'amour et de stabilité.

A travers cette histoire, le film passe en revue les calvaires, de tous genres, que subissent ces hommes et femmes: exploitation, racisme, maltraitance, traite des blanches, entre autres. Un message aux jeunes "incrédules" qui s'imaginent encore que l'Europe constitue cet Eldorado où se dissiperont tous leurs problèmes.

Une pléiade de comédiens marocains dont Amine Ennaji, Meriem Ajadou, Abderrahim El Meniari donnent la réplique dans ce film à des acteurs belges et français parmi lesquels Sacre Benoit, Claire Hélène Cahenmani, Paul Marie et Anaiss Moreau.

"Les Oubliés de l'Histoire" avait déjà été primé lors des Festivals du film de Tanger, de Tétouan et de Rotterdam. Le film avait également été projeté dans le cadre de la compétition officielle du 26ème festival du cinéma méditerranéen d'Alexandrie, tenue en septembre dernier.

Le MedFilm, dont la tenue s'inscrit cette année dans le cadre de l'Année européenne de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, se fixe pour objectifs, depuis sa fondation en 1995, de soutenir, à travers l'audiovisuel et plus particulièrement le cinéma de qualité, la coopération entre pays proches avec la conviction que la diversité est une valeur certaine.

Il se veut notamment un outil de promotion des Droits de l'Homme, du Dialogue Interculturel, de l'éducation et de la formation des jeunes dans le domaine socio-culturel, et de lutte contre le racisme et la xénophobie.

Le concours officiel du Festival est sanctionné par le prix Eros et Psyché tandis que le Prix Methexis récompense le meilleur film en compétition dans le Concours International de Court-métrages et le Prix Open Eyes, celui retenu le meilleur dans le Concours International de Documentaires

L'Espagne et le Liban sont, cette année, les invités d'honneur du Festival après que le Maroc et la France l'aient été lors de l'édition précédente.

Le MedFilm de Rome, programmé cette année du 11 au 21 novembre, a choisi cependant, au cours de la présente édition, de jeter encore la lumière sur le cinéma marocain aux côtés de celui de la France, de la Turquie et de la Belgique.

Source : MAP

De quoi casser les préjugés: les nouveaux immigrés sont majoritairement des femmes, et l'on compte beaucoup plus de diplômés qu'auparavant.

De plus en plus de femmes viennent en Belgique chercher un meilleur avenir et un partenaire, selon une analyse de l'immigration récente effectuée par le "Centrum voor Migratie en Interculturele Studies" (CeMis) de l'université d'Anvers, rapportée jeudi dans le quotidien De Morgen.

Le nombre de nouveaux arrivants ayant un diplôme supérieur augmente également: un sur trois a au minimum douze années de formation derrière lui dont il peut faire état lorsqu'il se présente. Selon les chiffres les plus récents, en 2007 la moitié (49 pc) des arrivants étaient des femmes, un chiffre qui montait à 54 pc pour les immigrés provenant de pays hors Union européenne et selon le CeMIs, ce chiffre continue d'augmenter.

75 % de femmes pour les pays d'Asie

Pour des pays tels que la Thaïlande, les Philippines, le Kazakhstan et l'Ukraine, on atteint même les 75 pc. Mais plus de la moitié des immigrés en provenance du Congo et du Brésil sont également des femmes.

On constate également une augmentation du nombre d'immigrés ayant un diplôme supérieur. "A ce moment le niveau de scolarité des nouveaux arrivants est plus élevé que celui de la population belge autochtone", indique Christiane Timmerman, directrice de CeMis.

18 Novembre 2010

Source : RTL info.be

Le gouvernement libéral-conservateur danois et son allié d'extrême-droite, le Parti du peuple danois, sont parvenus à un accord durcissant les règles du regroupement familial en introduisant un système à points favorisant les candidats éduqués et faciles à intégrer.

L'accord controversé, vivement critiqué par l'opposition de centre-gauche, a rallié jeudi, sans vote, une majorité de 90 députés sur les 179 du Parlement, a-t-on appris auprès des partis concernés.

Présenté prochainement sous forme de projet de loi au Parlement, l'accord prévoit que les candidats au regroupement familial devront obtenir 60 points pour en bénéficier, le double s'ils ont moins de 24 ans.

En fixant la barre à 120 points pour les moins de 24 ans, ce qui exige notamment une éducation supérieure pour les obtenir, le gouvernement veut continuer sa politique de lutte contre les mariages arrangés.

Ces points sont obtenus si on dispose entre autres de diplômes d'établissements supérieurs, si on a une expérience professionnelle et un travail, ou encore des qualifications linguistiques dans les langues nordiques ainsi qu'en anglais, allemand, français et espagnol, selon l'accord.

L'accord ne concerne pas les ressortissants l'Union européenne et de l'Espace économique européen (EEE) et vient renforcer la politique ultra-restrictive mise en place par le Danemark en matière d'immigration depuis 2001 lors de l'arrivée d'un gouvernement de centre-droit au pouvoir avec le soutien du Parti du peuple danois (PPD).

"Ce que nous voulons est que les étrangers qui viennent au Danemark dans le cadre du regroupement familial (...) possèdent des qualifications pour s'y intégrer plus facilement" a déclaré au quotidien Politiken la ministre aux Réfugiés, aux immigrés et à l'intégration, Birthe Roenn Hornbech.

"Il ne sera pas possible de faire l'objet d'un regroupement familial avec sa ou son compagnon si on n'a ni éducation, ni travail, ni des connaissances linguistiques", selon la ministre libérale, qui veut faire du Danemark "un pays pionnier" dans ce domaine.

Rejetant les critiques, le Premier ministre Lars Loekke Rasmussen a affirmé aux journalistes que "celui ou celle qui veut vivre au Danemark aura aussi la volonté de remplir ces critères" qui "ne sont pas déraisonnables".

Partageant cet avis, Peter Skaarup, vice-président du PPD, à l'origine de la politique d'immigration restrictive du pays, estime à l'AFP "normal que les candidats au regroupement familial soient préparés à apporter leur contribution à la société et non à y être assistés".

L'accord entre le gouvernement et le PPD exige également que la personne, danoise ou étrangère, qui souhaite amener son conjoint, dépose une garantie de 100.000 couronnes (13.422 euros) contre 50.000 jusqu'à présent.

18 novembre 2010

Source : Romandie/AFP

À propos du marché européen du travail, Dominique Strauss-Kahn a estimé que des réformes nécessaires pourraient être accélérées en harmonisant les législations au sein de la zone euro. "La zone euro ne peut atteindre son véritable potentiel avec un patchwork déroutant de marchés du travail segmentés", a-t-il expliqué. "Il est temps de mettre sur un pied d'égalité les travailleurs européens, notamment en ce qui concerne la taxation de la main-d'oeuvre, les systèmes de prestations sociales et de portabilité et les législations sur la protection de l'emploi." Là où il y a des pénuries de travailleurs qualifiés, les pays européens devraient recourir à l'immigration pour combler leurs besoins, a-t-il en outre estimé. "La croissance à long terme pourrait également bénéficier d'une approche moins restrictive concernant l'immigration", a-t-il dit. "Cela a du sens d'avoir recours à l'immigration pour gérer des problèmes de qualification comme cela s'est fait en Amérique du Nord."

L'Union européenne doit trouver une solution aux déséquilibres économiques entre les États membres et faciliter les flux de main-d'oeuvre si elle veut résoudre "un grave problème de croissance", a souligné, vendredi, le directeur général du Fonds monétaire international. Dominique Strauss-Kahn, d'après le texte de son discours au congrès bancaire européen, a souligné que les États européens allaient devoir diversifier leurs sources de croissance, évoquant notamment la nécessité pour l'Allemagne d'accroître sa demande intérieure. "Comme nous nous inquiétons des déséquilibres mondiaux, nous devrions également nous inquiéter des déséquilibres au sein de la zone euro", a-t-il dit. "Les déficits des comptes courants dans certains pays européens vont devoir être réduits, et dans le même temps dans d'autres pays, tels que l'Allemagne, la croissance devra être davantage alimentée en interne", a-t-il ajouté.

Source : Le Point

Où en est la culture amazighe au Maroc neuf ans après le coup de pouce donné par le roi Mohammed VI avec son discours tenu à Ajdir ? L’une des références de la langue amazighe dans le Royaume et non moins recteur de l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM), Ahmed Boukous, nous fait le point de la situation. Il se prononce aussi sur la place que l’IRCAM réserve aux Marocains résidant à l’étranger (MRE) dans ses activités. Entretien.

- Yabiladi.com : Quel bilan pouvez-vous dresser sur l’évolution de la culture amazighe depuis le discours du Souverain à Ajdir en 2001 ?

- Ahmed Boukous : Sur le plan politique, le principal acquis est la reconnaissance par SM le Roi de la culture amazighe. De ce fait, la langue amazighe est depuis 2003 enseignée dans les écoles. Aujourd'hui, il y a un peu plus de 500 000 élèves qui suivent les cours de langue amazighe et à peu près 12 000 enseignants la dispensent dans environ 4000 écoles. Toutefois, l'enseignement de la langue est très loin d'être généralisée à l'ensemble du territoire national car seulement 10% des élèves du primaire suivent ces cours.  A défaut d’une politique conséquente de recrutement et de formation des enseignants, l’objectif de la généralisation risque de ne pas être atteint.

Au niveau médiatique, nous avons la radio amazighe qui existe depuis le siècle dernier. De même, des programmes télévisuels sont diffusés sur les différentes chaînes de télévision, en plus de la chaîne amazighe qui existe depuis mars 2010.

- Mais des dysfonctionnements ne manquent pas?

- Il faut dire que l'exécution des plans d’action signés avec les principaux partenaires avance à un rythme qui n'est pas toujours satisfaisant. Mais nous ne sommes pas les seuls concernés. C'est le cas de plusieurs autres initiatives nationales. La volonté politique est là mais l'application fait défaut. C'est l’exemple de la Moudawana, de la politique de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), du nouveau code de la route etc.  C'est dire que toutes les choses novatrices rencontrent des difficultés à cause des mentalités et du fait que cela dérange certaines habitudes, sans parler de certaines résistances.

- Où en est-on à l'IRCAM dans la réunification des langues amazighes?

- Au Maroc, il existe des dialectes de l’amazighe, en l’occurrence le Tarifite dans le Rif, le Tamazighte dans la région du Maroc central et le Tachelhite dans le Souss.  Mais le choix qui est fait consiste à aménager ces dialectes de manière à en faire une langue amazighe commune qui est en train d'être codifiée, standardisée à l'IRCAM. Notre objectif est de veiller à l'enseignement de l'Amazighe comme langue commune. Actuellement l'alphabet tifinaghe est retenu, il est codifié et en usage dans l’enseignement. Des travaux importants touchant aux différents aspects de la langue sont en cours, notamment le vocabulaire fondamental, des lexiques spécialisés et la grammaire.

- Cette standardisation de la langue fait-elle l'unanimité?

- Un certain nombre de personnes et même d'associations pensent que la langue n'a pas besoin de cette standardisation. Ils préfèrent la diversité de la langue avec ses dialectes. Nous comprenons ce point de vue. D'autant plus que les différentes expressions culturelles patrimoniales sont réalisées dans ces dialectes. Mais pour donner une chance à l'amazigh de résister aux autres langues, il faut qu’il soit écrit et qu'intègre les institutions, à commencer par l’école et l’université. De même, nous pensons que la population amazighophone de ce pays doit un jour parler la même langue, ce qui donnerait à cette langue une force extraordinaire pour s'affirmer, être préservée et promue.

- En cas de succès, la langue amazighe ne risque-t-elle pas de faire des jaloux?

- Selon les statistiques de 2004, 72% des Marocains utilisent la Darija. C'est la langue populaire, elle est la plus forte! Depuis des siècles, elle progresse au détriment de l'amazigh. La chance de langue amazighe à présent, c'est de disposer d'appareils puissants comme la télévision, l’enseignement et la création littéraire et artistique.

Quant aux conflits, je ne crois pas à cette éventualité. On appartient tous à la même communauté, bien que la population autochtone soit amazighe à l'origine. L'essentiel est de garantir les droits humains, y compris les droits linguistiques et culturels.

- Les MRE sont-ils inclus dans les activités de l'IRCAM ?

- Ils sont inclus par la force des choses. La majorité des MRE sont originaires des régions amazighophones. L'IRCAM est intéressé par cette population. Nous menons des activités destinées aux MRE, en partenariat avec des associations en France, en Espagne, en Belgique et aux Pays-Bas.  Il s’agit d’activités de rayonnement culturel et de formation d'enseignants associatifs. Mais c'est assez limité globalement car nous n'intervenons que lorsque  nous sommes sollicités.

Nous travaillons avec les institutions concernées par la question des MRE pour intensifier ces actions (ministère chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, Fondation Hassan II, CCME). Nous pensons notamment à introduire l'amazigh dans les programmes des écoles des pays d’accueil où la langue arabe est enseignée.

- Qu'est-ce qui limite vos actions envers la communauté marocaine à l'étranger ?

- Le problème c’est que les pays d’accueil sont de moins en moins disposés à  financer des cours destinés aux langues et cultures d’origine des étrangers sur leur sol, comme c’est le cas de la Hollande. Les associations essaient de prendre le relais mais elles manquent de moyens. Les subventions qu’elles reçoivent de ces Etats sont dérisoires. D’où notre devoir et notre responsabilité à tous à l’égard de notre communauté établie à l’étranger, ministère, CCME, Fondation Hassan II et IRCAM. La volonté est là, il faut juste des plans d’action concertés et efficients et les moyens nécessaires à leur exécution.

Source : Yabiladi

La ministre Kathleen Weil a procédé lundi dernier au dévoilement officiel du site travailimmigrants.com, un répertoire pour faciliter l'intégration des immigrants sur le marché du travail, lancé dans le cadre de la stratégie Défi Montréal.

C'est à l'occasion de l'événement «L'immigration à Montréal, une richesse pour tous!», qui s'est tenu lundi dernier au centre eXcentris, que la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, Kathleen Weil, a lancé le répertoire en ligne www.travailimmigrants.com, réalisé dans le cadre de la stratégie Défi Montréal. La ministre était accompagnée par Gaétan Châteauneuf, président du Conseil régional des partenaires du marché du travail de Montréal, qui pilote le volet mobilisation de la stratégie.

Lancé en 2009, Défi Montréal mobilise des acteurs importants du milieu socioéconomique de l'île ainsi que trois ministères (Emploi, Immigration, Éducation) autour de la problématique de l'intégration des immigrants sur le marché du travail.

Le nouveau site répertorie près de 300 ressources disponibles liées au marché du travail (programmes, stages, formations, parrainage, etc.) dans l'île de Montréal. Il s'adresse autant aux immigrants à la recherche d'emploi qu'aux intervenants en réinsertion professionnelle et aux employeurs.

«Il y a plein d'initiatives qui existent pour favoriser l'intégration des immigrants sur le marché du travail, mais nous avons constaté que la plupart étaient méconnues, même par les gens qui oeuvrent dans le milieu», a affirmé M. Châteauneuf.

Montréal, comme toutes les grandes métropoles, est un pôle d'attraction pour les immigrants. Mais le taux de chômage demeure beaucoup plus présent (12,6%) chez les immigrants que chez les personnes nées au Canada (6,8%), et ce, malgré le fait que près de 65% de ceux arrivés l'an dernier comptaient plus de 14 ans de scolarité. Le taux de chômage est particulièrement élevé chez les minorités visibles (14,5%), notamment la population maghrébine, ainsi que chez les femmes et les jeunes.

«Avec le vieillissement de la population, les départs à la retraite et le taux de natalité qui ne peut à lui seul renouveler la population active, un grand défi démographique nous attend, a expliqué la ministre à La Presse. Il faut absolument mettre le talent des immigrants à profit. Ces gens sont dynamiques et créatifs. Et ce, sans compter qu'ils parlent souvent plusieurs langues et peuvent établir des ponts avec leur pays d'origine, ce qui est très intéressant pour un Québec qu'on veut ouvert sur le monde.»

Des résultats concrets

Le volet mobilisation de Défi Montréal a déjà subventionné deux vagues de projets en 2009 et 2010. La ministre a d'ailleurs profité de l'occasion pour lancer la troisième vague d'appel d'offres, qui bénéficiera d'un budget de 500 000$.

«Les témoignages que j'ai entendus des employeurs qui ont participé aux projets sont très positifs, a affirmé Mme Weil. Ils sont tous agréablement surpris par leur expérience et en retirent des bénéfices qu'ils n'avaient pas imaginés au départ.»

Parmi ces projets, le programme de reconnaissance des acquis et des compétences pour les infirmiers formés à l'étranger, qui permet aux immigrants d'ajuster leur formation afin de réussir l'examen obligatoire de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. Jusqu'à maintenant, quatre cohortes de 24 étudiants ont profité de cette formation, qui connaît d'excellents taux de placement.

Le couple de Péruviens Marco Alfaro et Rebecca Gutierrez a participé de son côté à un projet en collaboration avec l'INIS. Offert aux immigrants ayant déjà une expérience en télévision et cinéma, le programme a permis au couple de réaliser des vidéos pour Défi Montréal. Motivé par leur expérience et leurs rencontres, le couple a décidé de former avec deux autres immigrants et une Québécoise sa propre boîte de production, Défilm. Cette dernière a d'ailleurs produit les capsules vidéo de témoignages d'immigrants qu'on retrouve sur le nouveau site.

«C'est un métier de contacts, donc ce n'était pas évident en arrivant ici d'exercer dans notre profession, dit Mme Gutierrez. Souvent, nous travaillions comme assistants alors que Marco est monteur vidéo et moi, productrice. Désormais, nous pouvons utiliser toute notre expertise.»

Source : lapresseaffaires

S'attachant désormais à décrire les conditions de vie aussi bien que la qualité de vie, l'Insee publie mercredi son étude "France, portrait social". Parmi les enseignements cette année: les enfants d'immigrés accèdent moins facilement à l'emploi que les autres, le logement coute plus cher aux pauvres qu'aux autres et la facture énergétique a augmenté ces dix dernières années en raison de l'étalement urbain.

Comme chaque année, l'Insee publie, mercredi, son étude "France, portrait social", un large panorama sur la démographie, les conditions de vie, l'économie des foyers français. Nouveauté pour cette édition: la prise en compte de critères "qualitatifs", conséquence des recommandations de la commission Joseph Stiglitz. L'Insee établit que le risque d'une "mauvaise qualité de vie" est de 14% dans l'ensemble de la population. Et, sans surprise, les 25% les plus pauvres de la population ont un risque 53% supérieur aux autres de voir leur qualité de vie se dégrader. Le risque pour les familles monoparentales d'avoir une mauvaise qualité de vie est 40% supérieur à la moyenne. Plus inquiétant encore, 22 % des adultes ont été une fois entre 2004 et 2007 "pauvres en condition de vie". Néanmoins, il s'agit d'un phénomène transitoire puisque seulement 4 % des personnes l'ont été quatre ans d'affilée.

Des inégalités face à l'emploi pour les enfants d'immigrés

La deuxième génération d'immigrés maghrébins a beaucoup de difficultés à trouver un emploi et ce phénomène ne s'explique pas seulement par les différences de diplômes ou de situation familiale, écrit l'Insee. En moyenne, entre 2005 et 2009, 86% des hommes français âgés de 16 à 65 ans ont un emploi quand leurs deux parents sont Français de naissance. Ils ne sont que 65% quand au moins un de leurs parents est immigré du Maghreb, soit un écart de 21 points. L'écart est de 18 points pour les femmes (75% et 56% des Françaises en emploi). Pour les Français dont les parents sont originaires d'Europe de l'Est, du Nord ou du Sud, l'écart n'excède jamais six points.

"La discrimination à l'embauche à l'encontre des descendants d'immigrés originaires du Maghreb, dont l'existence a été mise en évidence par les études de testing, est une explication plausible pour rendre compte d'une partie des écarts inexpliqués", écrivent les chercheurs. Ils ajoutent que d'autres caractéristiques qui ne sont pas observées par la statistique peuvent avoir une incidence, citant l'accès à un réseau social, donc à des offres d'emploi, et la volonté d'accéder à un emploi - faible, pour des raisons culturelles, chez les femmes maghrébines -. L'Insee constate également que l'écart d'emploi entre descendants de Français et de Maghrébins est le plus fort pour les hommes peu ou pas diplômés. A partir du niveau Bac +3, l'écart est beaucoup plus réduit et s'explique systématiquement. L'Insee ne se prononce pas sur les inégalités vécues par les enfants d'immigrés d'origine sub-saharienne ou asiatique, ses échantillons étant trop faibles.

Le logement des pauvres coute plus cher

L'Insee s'intéresse également aux inégalités face au coût du logement. En 2006, près de 39% du budget des ménages à faibles ressources était absorbé par les loyers, les charges, les remboursements des emprunts, etc. Alors que la moyenne nationale se situait à 27%. Il faut dire que les loyers des plus modestes ont augmenté, entre 1996 et 2006 de 42%, quand, pour les reste des ménages, la hausse n'était que de 28%. Certes, ajoute l'Institut, les logements des plus pauvres ont connu de nombreuses améliorations sur cette période (surface, chauffage, confort sanitaire, etc.), mais cette amélioration de la qualité des appartements et maisons ne participe qu'à hauteur d'un cinquième à la hausse des loyers. L'Insee explique que la raison principale serait un dérapage des loyers, tout simplement.

La facture énergétique des ménages plus chère en raison de l'étalement urbain

En 2006, les dépenses d'énergie (carburant et énergie pour le logement) représentaient 8,4% du budget des ménages. "En 20 ans, la part de l'énergie dans le budget des ménages (transports et logement) est restée globalement stable. Pourtant l'énergie est devenue relativement moins chère sur cette période", note l'Insee. Principale explication: la localisation et la surface des logements peuvent faire grimper la facture. "Les appareils électriques et les véhicules se sont multipliés et les ménages vivent plus loin des villes-centres dans des logements plus grands", ajoutent les auteurs de l'enquête. Si les ménages habitaient le même type de logement en terme de surface et d'éloignement des villes qu'il y a 20 ans, leur budget dédié à l'énergie aurait baissé de 10%.

Source : JDD

S'attachant désormais à décrire les conditions de vie aussi bien que la qualité de vie, l'Insee publie mercredi son étude "France, portrait social". Parmi les enseignements cette année: les enfants d'immigrés accèdent moins facilement à l'emploi que les autres, le logement coute plus cher aux pauvres qu'aux autres et la facture énergétique a augmenté ces dix dernières années en raison de l'étalement urbain.

Comme chaque année, l'Insee publie, mercredi, son étude "France, portrait social", un large panorama sur la démographie, les conditions de vie, l'économie des foyers français. Nouveauté pour cette édition: la prise en compte de critères "qualitatifs", conséquence des recommandations de la commission Joseph Stiglitz. L'Insee établit que le risque d'une "mauvaise qualité de vie" est de 14% dans l'ensemble de la population. Et, sans surprise, les 25% les plus pauvres de la population ont un risque 53% supérieur aux autres de voir leur qualité de vie se dégrader. Le risque pour les familles monoparentales d'avoir une mauvaise qualité de vie est 40% supérieur à la moyenne. Plus inquiétant encore, 22 % des adultes ont été une fois entre 2004 et 2007 "pauvres en condition de vie". Néanmoins, il s'agit d'un phénomène transitoire puisque seulement 4 % des personnes l'ont été quatre ans d'affilée.

Des inégalités face à l'emploi pour les enfants d'immigrés

La deuxième génération d'immigrés maghrébins a beaucoup de difficultés à trouver un emploi et ce phénomène ne s'explique pas seulement par les différences de diplômes ou de situation familiale, écrit l'Insee. En moyenne, entre 2005 et 2009, 86% des hommes français âgés de 16 à 65 ans ont un emploi quand leurs deux parents sont Français de naissance. Ils ne sont que 65% quand au moins un de leurs parents est immigré du Maghreb, soit un écart de 21 points. L'écart est de 18 points pour les femmes (75% et 56% des Françaises en emploi). Pour les Français dont les parents sont originaires d'Europe de l'Est, du Nord ou du Sud, l'écart n'excède jamais six points.

"La discrimination à l'embauche à l'encontre des descendants d'immigrés originaires du Maghreb, dont l'existence a été mise en évidence par les études de testing, est une explication plausible pour rendre compte d'une partie des écarts inexpliqués", écrivent les chercheurs. Ils ajoutent que d'autres caractéristiques qui ne sont pas observées par la statistique peuvent avoir une incidence, citant l'accès à un réseau social, donc à des offres d'emploi, et la volonté d'accéder à un emploi - faible, pour des raisons culturelles, chez les femmes maghrébines -. L'Insee constate également que l'écart d'emploi entre descendants de Français et de Maghrébins est le plus fort pour les hommes peu ou pas diplômés. A partir du niveau Bac +3, l'écart est beaucoup plus réduit et s'explique systématiquement. L'Insee ne se prononce pas sur les inégalités vécues par les enfants d'immigrés d'origine sub-saharienne ou asiatique, ses échantillons étant trop faibles.

Le logement des pauvres coute plus cher

L'Insee s'intéresse également aux inégalités face au coût du logement. En 2006, près de 39% du budget des ménages à faibles ressources était absorbé par les loyers, les charges, les remboursements des emprunts, etc. Alors que la moyenne nationale se situait à 27%. Il faut dire que les loyers des plus modestes ont augmenté, entre 1996 et 2006 de 42%, quand, pour les reste des ménages, la hausse n'était que de 28%. Certes, ajoute l'Institut, les logements des plus pauvres ont connu de nombreuses améliorations sur cette période (surface, chauffage, confort sanitaire, etc.), mais cette amélioration de la qualité des appartements et maisons ne participe qu'à hauteur d'un cinquième à la hausse des loyers. L'Insee explique que la raison principale serait un dérapage des loyers, tout simplement.

La facture énergétique des ménages plus chère en raison de l'étalement urbain

En 2006, les dépenses d'énergie (carburant et énergie pour le logement) représentaient 8,4% du budget des ménages. "En 20 ans, la part de l'énergie dans le budget des ménages (transports et logement) est restée globalement stable. Pourtant l'énergie est devenue relativement moins chère sur cette période", note l'Insee. Principale explication: la localisation et la surface des logements peuvent faire grimper la facture. "Les appareils électriques et les véhicules se sont multipliés et les ménages vivent plus loin des villes-centres dans des logements plus grands", ajoutent les auteurs de l'enquête. Si les ménages habitaient le même type de logement en terme de surface et d'éloignement des villes qu'il y a 20 ans, leur budget dédié à l'énergie aurait baissé de 10%.

Source : JDD

Le CCME  soutient  le colloque international « Dynamique migratoire, migration de retour et impacts sur les sociétés d’origine au Maghreb et en Afrique de l’Ouest » organisé par l’AMERM les 22 et 23 novembre 2010 à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, Rabat-Agdal.

Un abattoir temporaire, qui permettra de sacrifier un millier d'ovins pour la fête musulmane de l'Aïd al-Adha qui débute mardi, a été inauguré lundi à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, l'un des départements qui comptent le plus de musulmans en France.

"Cela faisait six ans qu'il n'y avait pas eu d'abattoirs" pour fêter l'Aïd dans ce département, a expliqué à l'AFP Claude Bartolone, président du conseil général de Seine-Saint-Denis. En 2009, il y avait eu un désaccord entre les investisseurs peu de temps avant la fête.

Des représentants de la communauté avaient alors fait part de la "frustration" de musulmans de ne pouvoir prendre part au sacrifice, comme le veut le rite.

L'abattoir mobile, visité lundi par M. Bartolone et le préfet Christian Lambert, a été installé dans le parc de La Courneuve. Il est géré par le propriétaire d'un abattoir permanent, situé à Creil (Oise). L'accord sera valable cinq ans.

"Cela permet d'avoir les règles d'hygiène, de prendre en compte cette date importante pour les musulmans, (...) en respectant la laïcité", a dit M. Bartolone.

Bien au-delà des capacités de cet abattoir, ce sont plusieurs dizaines de milliers d'ovins qui devraient être sacrifiés pendant l'Aïd en Seine-Saint-Denis.

"Je ne suis pas sûr que l'abattoir (temporaire) soit une réponse unique", a déclaré M. Bartolone. "Il faut que la communauté musulmane puisse s'organiser pour faire face à cette demande", a-t-il ajouté, envisageant la mobilisation d'un abattoir permanent pour produits halal.

La préfecture de la Région Ile-de-France annonce que dans la région cinq abattoirs pérennes ont la certification (Jossigny, Meaux et Montereau en Seine-et-Marne, Ezanville et Ableiges en Val d'Oise) ainsi que 4 abattoirs temporaires ((Coulommiers en 77, Elancourt en 78, La Courneuve en 93 et Champigny sur Marne en 94).

De leur côté, les ministères de l'Intérieur et de l'Agriculture ont publié lundi la liste des 250 établissements pérennes autorisés à pratiquer l'abattage rituel pour l'Aïd.

Enfin le président du CFCM (Conseil français du culte musulman) Mohammed Moussaoui a rappelé dans une déclaration à l'AFP que "le sacrifice des animaux doit se faire dans les abattoirs agréés dans le respect de la réglementation en vigueur et des principes religieux qui régissent le sacrifice de l'Aïd El Adha et de l'abattage rituel".

Il recommande d'étaler l'abattage sur les trois jours de l'Aïd El Adha, compte tenu des capacités limitées des abattoirs.

Pour l'Aïd al-Adha (la fête du sacrifice), les musulmans immolent une bête pour marquer le souvenir d'Abraham qui s'apprêtait à immoler son fils Ismaïl pour obéir à Dieu quand l'archange Gabriel lui a proposé de sacrifier un mouton à sa place.

L'abattage doit être conforme aux principes du halal : les animaux ne doivent pas souffrir, donc être abattus avec une lame bien aiguisée, et ne pas être abattus face à un autre animal vivant. En outre ils doivent être abattus après la prière de l'Aïd.

Source : AFP/La Croix

David Cameron compte répondre favorablement aux doléances des entreprises et augmenter le quota annuel des immigrés non-européens autorisés à entrer au Royaume-Uni, rapporte The Daily Telegraph.

Le quota actuel des migrants non-européens, fixé à environ 2.600 par mois, devrait être porté à plus de 4.000 travailleurs à partir de l'année prochaine.

Cette semaine, le Comité consultatif des migrations soumettra ses recommandations aux ministres sur ce quota.

Au cours des derniers mois, M. Cameron a du faire face à beaucoup de pressions de la part des dirigeants d'entreprise qui l'ont mis en garde contre les dommages économiques qu'entraînerait l'application trop stricte de ce seuil sur l'immigration.

Cet assouplissement du plan d'immigration constitue une victoire pour M.

Vince Cable, Secrétaire d'Etat au Commerce, un opposant virulent du précédent plan dont il voulait l'assouplissement.

Au cours de la dernière année du gouvernement travailliste, la migration nette - le nombre de personnes qui viennent vivre en Grande-Bretagne par rapport à ceux qui émigrent - s'élève à près de 200.000 personnes. La Coalition s'est engagée à réduire au moins de moitié ce chiffre avant 2015 - en grande partie en limitant le nombre de travailleurs qualifiés extra-communautaires.

David Frost, directeur général de la Chambre de commerce britannique, avait également exhorté le gouvernement à réévaluer la politique d'immigration de façon à ce qu'elle ne compromette pas la capacité des entreprises du Royaume-Uni à recruter les meilleurs et les plus brillants cadres.

15/11/2010

Source : Aufait/MAP

Eric Besson, ministre français qui dirigeait le ministère de l'Immigration, de l'identité nationale et du développement était en visite au Maroc avant de devenir, ministre délégué auprès du ministère de l'Economie, des finances et de l'industrie, chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique. "Le Matin" l'a interviewé, le 11 novembre à Tanger, juste avant le remaniement ministériel.

Vous venez d'annoncer la mise en place de l'Office méditerranéen de la jeunesse. Comment sera-t-il financé?

En fait, l'Office qu'on veut créer va reposer sur un financement qui est basé sur trois piliers. Il s'agit de seize États membres du projet de l'Office méditerranéen de la jeunesse qui participeront au financement. Le financement d'entreprises partenaires, puisque dans chaque pays où je me rends je rencontre des chefs d'entreprises comme je l'ai fait la semaine dernière à Tanger avec les chefs d'entreprises marocains. Et un financement de l'Union européenne qui veut promouvoir ce projet. Nous sommes dans la phase du bouclage du projet. Il doit être présenté et annoncé en janvier à Paris. L'objectif est que les premiers étudiants puissent entrer dans les cycles universitaires labellisés Office Méditerranéen de la Jeunesse. Et ce, dès septembre de l'année prochaine.

Quelle relation cela a-t-il avec le concept dont vous parlez, celui de la circularité ?

Je crois de plus en plus à la migration de circulation. Je veux dire par là que pour les jeunes il est intéressant d'aller étudier à un moment dans un cursus. Vous avez noté d'ailleurs que toutes les grandes universités et toutes les grandes écoles prévoient maintenant, systématiquement, six mois ou un an dans un autre pays et si c'est possible un pays d'une culture éloignée et d'une langue différente de celle du pays d'origine. Cela contribue à la formation de la jeunesse. Moi, j'ai fait science politique, à mon époque, il n'existait pas de cycle obligatoire de formation. Maintenant, les étudiants de science politique ont une année obligatoire à l'étranger et je trouve que c'est une bonne chose. Mais, en même temps, nous devons veiller pour que dans l'Office méditerranéen de la jeunesse ces projets ne consistent pas à donner le sentiment aux pays du sud de la Méditerranée qu'on veut piller leurs meilleurs cerveaux.

Justement, quelles sont les garanties pour qu'il n'y ait pas de fuite de cerveaux ?

Elles sont en discussion aux négociations. Mais cela va dans le sens de l'esprit adopté dans la fonction publique française. Si vous ne donnez pas, après votre formation dans une école d'administration, tant d'années en travaillant dans la fonction publique, vous devez rembourser votre formation. Nous allons donc imaginer un système équivalent. C'est à dire que le jeune qui va bénéficier d'une bourse de formation et qui est originaire d'un pays donné va s'engager à revenir passer, au moins, quelques années dans le pays qui l'a formé et contribué financièrement à sa formation. Il ne s'agit pas non plus de le priver pour toujours d'aller vivre ailleurs.

Mais, plus globalement, l'immigration de la circulation consiste en l'idée qu'on puisse aller dans un pays quelques années, se former dans une entreprise et apprendre de nouvelles méthodes et techniques... et revenir dans son pays d'origine. C'est pourquoi nous sommes en train de développer une carte de séjour dite carte compétence et talent. Une carte par laquelle la personne vient trois ans en France, éventuellement renouvelable une fois, c'est à dire valable pour six ans. Ainsi, le bénéficiaire de cette carte sait qu'il ne pourra pas rester plus de six ans. Il va apporter sa force de travail et ses compétences en même temps qu'il va en acquérir d'autres. Il va ensuite revenir dans son pays d'origine. Les jeunes cadres sont tentés par cela. J'ai rencontré des jeunes qui sont tentés par cette option. Je donne l'exemple d'un informaticien marocain que j'ai rencontré et qui va bénéficier de cette carte. Il disait qu'il a envie de revenir vivre au Maroc et de créer son entreprise. Il dit aussi qu'il a besoin de travailler sur de très gros systèmes et des logiciels qui sont plus développés sur Paris qu'ils ne le sont au Maroc. Il ne veut pas rester plus de trois ans à l'étranger, souhaitant revenir au Maroc. Il a juste besoin d'acquérir des compétences. Et comme nous, nous avons nous aussi besoin d'informaticiens, cela tombe bien.

Vous avez mis en marche l'Office méditerranéen de la jeunesse, est-ce qu'il ne s'agit pas là d'un projet qui pourrait être intégré dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée?

On n'a pas mis ce projet dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée (UPM) parce que, tout d'abord, l'UPM souffre de quelques difficultés actuellement. Aussi, comme on a voulu faire l'Office méditerranéen de la jeunesse sur une base volontaire, nous avons proposé à tous les pays membres de l'UPM de prendre part à ce projet s'ils le souhaitaient. Dans les pays du Maghreb, le Maroc et la Tunisie ont dit oui dès la première minute alors que l'Algérie ne l'a pas souhaité. Ainsi, nous avons dans l'ensemble seize pays qui ont dit oui.

Maintenant, le secrétaire général de l'UPM est informé de tous ce qui se passe à l'Office. Il est représenté lors de chaque réunion de travail par un représentant. Un jour, lorsque le projet sera mieux développé et que l'UPM sera, elle-même pleinement opérationnelle, oui, je pense que la vocation de l'Office méditerranéen de la jeunesse c'est d'aller s'intégrer dans l'UPM. On va donc faire naître et grandir le bébé, ensuite, quand il sera adolescent, l'UPM s'en occupera.

Est-ce que vous pouvez nous parler plus du montage financier et de ce que pourrait être la participation marocaine ?

Les seize Etats qui ont participé à l'Office méditerranéen de la jeunesse se sont engagés à une contribution financière. Contribution qui n'est pas totalement fixée et qui peut dépendre de la taille et de la richesse relative des pays et du nombre des étudiants qui vont être concernés. Il va donc y avoir un principe de proportionnalité. Deuxièmement, il va y avoir des entreprises qui vont s'engager financièrement en tant que mécènes et s'engager aussi et surtout à recevoir des étudiants dans le cadre de stages de formation. Elles s'engagent également à les recruter à la fin du cursus. Car, ce qui nous intéresse le plus, c'est le lien entre la fin des études et l'entrée dans la vie professionnelle. C'est pourquoi nous avons voulu vérifier que tous ces projets, toutes ces formations correspondent à des besoins des entreprises. Puis, la troisième source de financement c'est l'Union européenne. Et ce, bien que tous les pays de l'UE ne soient pas directement concernés. L'UE va participer financièrement parce qu'elle veut promouvoir ce projet. Donc, il s'agit là de trois piliers dont les caractéristiques seront détaillées avant la fin de cette année.

Et de quel genre de formation s'agira-t-il?

Il y a treize secteurs d'activités qui ont été retenus (il s'agit des filières qui appartiennent aux sciences techniques appliquées aux sciences exactes et sciences d'ingénieur, celles appliquées aux sciences sociales et les filières appartenant aux sciences de la santé).

L'Office va démarrer quand?

L'Office va essayer de réunir toutes les conditions pour que ce soit lancé officiellement en janvier prochain.

En dépit de ces projets, il y a beaucoup de critiques à l'égard du département de l'Immigration, de l'identité nationale et du développement, notamment qu'il ne fait pas assez pour l'intégration des jeunes des banlieues ?

Je trouve cela injuste, mais la critique est libre. La difficulté est que la réussite de l'intégration ne peut pas être décrétée. Il y a un ensemble de facteurs qui contribuent à sa réussite. Par exemple, on est en train d'achever l'expérimentation de ce qu'on a appelé le CV anonyme pour lutter contre les discriminations. Il devrait y avoir dans quelques jours le premier rapport d'expérimentation. J'ai développé dans les entreprises comme dans le public ce qu'on appelle le label diversité. Ce sont des entreprises qui s'engagent à ce que leurs salariés soient représentatifs de ce qui est la société française...Je pourrais multiplier les exemples de ce que nous avons fait concrètement.

Mais une intégration réussie; c'est aussi de bien connaître la langue, connaître les valeurs, disposer d'un logement... C'est pour cela que je dis que l'intégration est par définition une activité interministérielle...

Source : Le Matin

Ce roman posthume de Mohamed Leftah, son onzième ouvrage, Le dernier combat du Captain Ni’mat est un grand livre de feu et de cendre, un mélange perturbant de mélancolie et de jubilation. L’écrivain décédé au Caire le 20 juillet 2008 raconte une passion détruisant la respectabilité et la vie de couple d’un homme qui va se changer en un renégat heureux. Sa propre audace le libère. Un roman sans retenue comme le destin même du capitaine Ni’mat dont toutes les croyances anciennes sont dévastées à moins qu’éclairées tandis que la plume de Leftah agit en sismographe du désir, du plaisir et mieux encore, de l’étrange volupté qu’il y a à se considérer enfin libre.

La prose de Leftah se fait naturellement poème. La langueur et la stupeur, l’attrait et le dédain, tout nous est signifié avec une adresse de voltigeur. L’effroi, l’effraction, le déni et aussi bien le fatum, l’abandon, l’extase, la désertion hors de soi, la reconnaissance de l’individualité, tout cela, Leftah le suggère et le dessine avec parfois un humour inattendu dont l’efficacité s’avère bientôt cruelle.

Plus on avance dans la lecture de ce roman tout simplement magnifique qu’est Le dernier combat du Captain Ni’mat, plus se renforce la conviction que Mohamed Leftah demeure le meilleur écrivain marocain de langue française, ce qui était l’avis même de celui qui fut son professeur, le regretté Edmond Amran El Maleh. Avec son seul roman égyptien, Leftah nous donne un livre d’une force et d’une audace inégalables.

Bien évidemment, puisque c’est la marque même du talent de l’auteur de Demoiselles de Numidie (éd. de l’Aube, 1992 et La Différence, 2006), on est saisi à la lecture du Dernier combat du Captain Ni’mat par l’extraordinaire sûreté de la langue, la grâce de l’expression, la subtilité de la composition. Et comme dans ses meilleurs livres, Mohamed Leftah impressionne par une étonnante capacité d’empathie à l’égard des protagonistes de la fable qu’il déroule : une soie dangereuse. Ce roman est l’histoire du soi enfoui et que l’auteur fouaille.

L’éditeur a choisi d’entourer l’ouvrage d’une bande rouge sur laquelle on lit les mots «Leftah pur soufre». Pour une fois, une affirmation dont l’intention est, en somme, publicitaire se révèle absolument exacte. La charge transgressive de ce roman posthume de Leftah est peut-être supérieure à celle, jamais de peu de poids, que l’on a pu noter dans ses livres précédents.

Le capitaine Ni’mat affirme, dans son journal intime, avoir rencontré «un visage singulier de l’amour, qui (lui) permet aujourd’hui de dénouer les bandelettes de cette momie qu’(il) portait en (lui) sans le savoir, et d’évacuer hors de (lui) son cadavre empuanti» : Cette momie ? «Oui, le cadavre d’une virilité qui n’est plus chez nous que pulsion de domination et de mort».

Et Ni’mat de célébrer : «Ô cet acmé d’une double jouissance» lors qu’il parvint «à inspirer, sinon l’amour, le désir à un jeune et radieux adolescent».

Le réserviste sexagénaire est l’époux de Mervet, qui l’appelait «mon faucon». La soudaine passion de Ni’mat pour son jeune domestique nubien est contée par Leftah avec un luxe de détails dont on écrirait, si l’on était vulgaire, qu’ils laisseront la plupart des lecteurs «sur le c…» ! Ces morceaux de bravoure participent de la liberté intrépide dont Mohamed Leftah a toujours fait preuve, aussi bien dans ses évocations de l’hétérosexualité que de l’homosexualité, dès Demoiselles de Numidie.

Ce qui frappe, c’est l’intelligence, la sensibilité et surtout la virtuosité de son tour de romancier ici, de nouvelliste ailleurs.

Il faut bien admettre qu’en comparaison du Dernier combat du Captain Ni’mat, l’homoérotisme que diffusent comme un encens l’Armée du salut ou Une mélancolie arabe de Abdellah Taia semble soudain pâle. Le soufre de Mohamed Leftah s’appelle amour de la vie, résistance à ce qui l’entrave, dénonciation luxueuse de l’autorité injuste et de la violence aveugle sur autrui comme sur soi-même dans la langue radieuse de celui qui aura été, sans doute, le plus moderne des écrivains marocains et digne d’être considéré comme un classique. Tout à la fois pathétique et triomphal, Le Dernier combat du Captain Ni’mat est un roman dont la publication sera tenue bientôt comme un moment majeur dans la liberté de raconter et l’on ne serait pas surpris si ce livre stupéfiant était appelé à une renommée universelle.

16 novembre 2010

Source : Le Soir

Le grand écrivain marocain Edmond Amran El Maleh est décédé hier lundi à l'hôpital militaire de Rabat, à l'âge de 93 ans. Un hommage lui sera rendu ce matin au cimetière juif à Rabat. Au delà de l'inconsolable et immense perte que constitue cette disparition pour le Maroc, c'est surtout la famille de la Littérature et de la Culture en général qui se retrouve orpheline…Suite

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