mardi 5 novembre 2024 15:24

Le Maroc a adopté une ''approche globale'' de la question migratoire qui privilégie la défense des droits des migrants et le renforcement de la coopération internationale en la matière, a affirmé, mercredi, la Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mme Latifa Akharbach.

Mme Akharbach, qui préside la délégation marocaine au 4ème Forum mondial sur la migration et le développement (FMMD) qui se tient au Mexique, a ajouté, dans une déclaration à la MAP, que cette approche novatrice adoptée par le Royaume se décline en trois dimensions complémentaires.

Il y a d'abord le volet de ''la migration légale qui doit être protégée et promue. En second lieu, la migration irrégulière à laquelle il faut apporter une réponse concertée qui tienne compte des causes de ce phénomène et non seulement de ses conséquences et de ses manifestations''.

La troisième dimension inscrite dans l'approche marocaine a trait à la nécessité d'une solidarité internationale accrue dans ce domaine, c'est pourquoi, a dit Mme Akharbach, le Maroc lance un appel pour ''renforcer la coopération régionale et subrégionale'' afin de mieux aborder la question migratoire.

Mme Akharbach a, aussi, souligné ''le dynamisme de la diplomatie marocaine dans tous les forums qui traitent de la question de la migration, devenue désormais une priorité sur l'agenda politique international''.

Elle a relevé que la présence d'une forte délégation marocaine à ce 4ème FMMD reflète la ''méthodologie inclusive'' de la politique publique marocaine en matière de migration, puisque le Royaume est représenté par plusieurs organisations de la société civile, qui ont contribué de manière active aux débats des Journées de la société civile, organisées les 8 et 9 courant, avant l'ouverture du Forum gouvernemental.

Les associations marocaines ayant pris part à ces journées sont le Réseau marocain transnational Migration Développement, la Fédération des associations des Marocains en France, L'Association marocaine d'études et de recherches sur la migration, Al-Hasaniya Morrocan Women Center de Grande Bretagne et le Réseau des compétences germano-marocain.

De même, la délégation officielle marocaine est composée, outre Mme Akharbach, de l'ambassadeur du Maroc au Mexique, M. Mahmoud Rmiki et de représentants des ministères de l'Intérieur et de la Communauté marocaine résidant à l'étranger et de l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC).

Par ailleurs, Mme Akharbach a mis l'accent sur ''le véritable partenariat'' institué par le Maroc entre les acteurs publics et la société civile et ''la synergie existant entre les différents intervenants'' sur la question migratoire, notamment les départements des Affaires étrangères et de la Communauté marocaine résidant à l'étranger et la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l'étranger.

Le 4ème FMMD se tient dans la ville mexicaine de Puerto Vallarta (Ouest) sous le thème : ''Partenariats pour la migration et le développement humain : prospérité partagée, responsabilité partagée''.

Le Maroc va co-présider, jeudi, un atelier sur le meilleur moyen d'intégrer le lien migration-développement dans les processus de consultation régionaux et les forums interrégionaux.

Un représentant du Maroc sera également le rapporteur général d'un autre atelier axé sur ''la mobilité humaine et le développement humain''.

10/11/2010

Source : MAP

Italie compte plus de quatre millions et demi d’immigrés en situation régulière, soit 7,2 % de la population*. D’ici à 2050, elle pourrait en compter douze millions. Face à de tels chiffres, peut-on affronter l’épineux problème de l’immigration du seul point de vue de l’ordre public ? N’est-il pas préférable de miser sur l’intégration pour garantir plus de sécurité ? L’intégration des immigrés doit avant tout être considérée comme une nécessité : non seulement elle contribue à la croissance économique et au financement de la protection sociale, mais elle est aussi un facteur de sécurité et favorise une certaine loyauté politique. Cette opinion s’oppose évidemment aux lo­giques sécuritaires prônées par certains partis de droite qui voient en l’immigration la source de tous les maux et qui préconisent des mesures xénophobes aussi inefficaces que dangereuses. Mettre l’accent sur le binôme intégration-sécurité permet également de s’affranchir de la rhétorique du multiculturalisme, séduisante mais simpliste.

Sous l’influence du parti d’Umberto Bossi [fondateur et dirigeant de la Ligue du Nord, populiste et anti-immigrés], l’Italie a vu s’imposer un modèle assimilationniste qui s’inspire d’un aphorisme rebattu, selon lequel “les immigrés doivent respecter nos lois et nos traditions”. Cette attitude a engendré un assimilationnisme forcé et bancal : l’absence de régularisation représente en effet un frein aux yeux des immigrés, qui doivent renoncer à leur identité culturelle, ethnique et religieuse sans obtenir quoi que ce soit en retour. En France, lieu par excellence de l’assimilationnisme, les immigrés doivent renoncer à leurs particularismes identitaires afin d’obtenir la nationalité française ; en Italie, on leur demande d’y renoncer tout court et sans même discuter.

Ce modèle, essentiellement disciplinaire, imposé par le leader de la Ligue du Nord s’articule sur l’idée de l’ordre public. Formellement assimilationniste, il se fonde sur le droit du sang, ôtant ainsi aux ressortissants étrangers toute chance d’obtenir la nationalité italienne.

Idéologiquement assimilationniste, ce modèle disciplinaire fonctionne, de fait, comme un modèle multiculturel. En stigmatisant les immigrés et en pointant du doigt leurs différences ethniques et religieuses, on renonce à encourager un échange autre qu’économique, ce qui a pour effet d’accentuer les clivages ethniques et identitaires. Nous devons donc être vigilants : prôner l’assimilation mais refuser l’intégration des immigrés peut déclencher une spirale de haine et de violence et provoquer, dans un avenir très proche, de graves problèmes.

Source : Courrier international

L'expérience du réseau des compétences germano-marocain a été présentée, mardi, devant le 4-ème Forum mondial de la Migration et du Développement, qui tient ses assises dans la ville mexicaine de Puerto Vallarta (Ouest).

Le représentant de ce réseau, Mhammed El Carrouchi, a donné un aperçu sur le mode de fonctionnement et les projets de coopération fomentés par son association pour le déploiement de passerelles entre la Communauté marocaine en Allemagne et le Maroc et avec les marocains désireux de connaitre davantage la culture germanique.

Le réseau des compétences germano-marocain, qui a vu le jour en 2007, est constitué de quelque 600 experts marocains et allemands issus de différentes disciplines. Il a pour principal objectif de favoriser le transfert de technologie entre l'Allemagne et le Maroc, et de renforcer l'intégration au sein de la société allemande des Marocains résidents dans ce pays.

Il ambitionne aussi d'encourager la connaissance mutuelle et le dialogue entre les cultures marocaine et allemande, afin de mieux canaliser les énergies et les compétences marocaines en Allemagne en faveur du développement durable du Maroc.

El Carrouchi a souligné que les membres du réseau proviennent dans une bonne proportion (20 pc) du secteur des technologies de l'information, 15 pc travaillent dans le secteur automobile, 9 pc dans l'action sociale et culturelle, tandis que le reste est composé d'enseignants et de professionnels du secteur de l'environnement.

Plus de 50 pc des experts du réseau sont concentrés dans les régions de Bavarie et Hesse et seulement 15 pc sont des femmes.

Le paneliste a, ensuite, énuméré les projets déjà mis en oeuvre par le réseau, dont une caravane des technologies de l'information et de communication dans les écoles marocaines, une bibliothèque mobile pour le Sud du Maroc, l'envoi de matériel médical pour l'Université Cadi Ayyad de Marrakech et la clinique Ibn Toufail, ainsi que l'installation d'un centre d'hémodialyse dans le Nord du Royaume.

Le réseau a, également, été à l'origine de la mise en place d'un double diplôme (Dual Master) dans la filière informatique entre les Universités de Munich et d'Al-Akhawayn d'Ifrane.

A propos des projets en cours ou planifiés par le réseau, El Carrouchi a mis l'accent, notamment, sur un programme de parrainage des étudiants marocains en Allemagne et la documentation de la migration marocaine dans ce pays ou encore la production d'une Opéra sur la légende de Isli/Tislit pour mettre en valeur le patrimoine musical amazigh.

Les intervenants lors du débat qui a suivi l'exposé d'El Carrouchi, qui est un avocat marocain en Allemagne, ont mis l'accent sur l'importance de cette expérience menée par le réseau des compétences germano-marocain et ont demandé des explications sur la manière d'assurer la "durabilité'' des projets mis en oeuvre par ce réseau et financés par l'Agence de coopération allemande.

Ce réseau a participé, aux côtés d'autres associations marocaines, aux Journées de la société civile qui précèdent le Forum gouvernemental prévu à partir de mercredi.

Le Maroc sera représenté à ce Forum gouvernemental par la secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, Mme Latifa Akharbach.

10/11/10

Source : MAP

BNP Paribas vient d'annoncer le lancement d'un nouveau service d'envois de fonds entre La France et le Maroc, appelé « Home Cash ». Ce service  proposé en collaboration avec sa filiale marocaine BMCI est dédié au transfert express d'argent entre les deux pays. La nouvelle offre sera par la suite développée entre d'autres réseaux du Groupe BNP Paribas : depuis la France, la Belgique, l'Italie…, vers le Maroc, la Tunisie, la Turquie.

" Home Cash  permet un transfert d'argent immédiat, à un tarif avantageux (3 euros quel que soit le montant du transfert), d'un compte en France vers une carte prépayée au Maroc, sans que le bénéficiaire ait besoin de détenir un compte", souligne le management de la première banque de la zone Euro par le montant des dépôts. Il est souligné que le bénéficiaire doit préalablement souscrire une carte « Home Cash » auprès d'une agence BMCI au Maroc, afin de pouvoir utiliser ce service. Cette carte est utilisable dans les distributeurs et les agences BMCI et a une durée de validité de deux ans, renouvelable sur demande.

Selon la même source, le principe de Home Cash  est simple :"Le donneur d'ordre se rend dans son agence en France pour effectuer un virement Home Cash (jusqu'à 3 100 euros par jour et par compte). Les fonds sont instantanément crédités sur la carte Home Cash au Maroc", expliquent les responsables de la banque. Et d'ajouter que Le bénéficiaire de cette carte peut ainsi retirer les fonds dans tous les distributeurs de billets de la BMCI (24h/24 et 7j/7 dans la limite de 15 000 Dirhams marocains (soit environ 1500 euros) par jour ou en agence (selon les conditions tarifaires de la BMCI). La carte peut recevoir jusqu'à 150 000 Dirhams marocains, soit environ 15 000 euros.

Selon BNP Paribas, ce produit s'inscrit dans sa stratégie d'accompagnement des besoins de sa clientèle et des consommateurs, particulièrement ceux originaires de l'Afrique du Nord,  à travers ses filiales implantées dans la région.

"Depuis plusieurs années, BNP Paribas a développé une offre globale destinée aux clients gardant des attaches fortes avec leur pays d'origine, en collaboration avec ses filiales BMCI au Maroc, UBCI en Tunisie et BNP Paribas El Djazaïr en Algérie.

L'objectif est de renforcer la satisfaction des clients sur les deux rives de la Méditerranée, en répondant à leurs besoins spécifiques (ouverture de compte facilitée, transfert d'argent, assistance dédiée comme le rapatriement de corps…)", révèle le management de cet établissement, jugé l'une des 6 banques les plus solides du monde.

Cette offre de transfert d'argent s'appuie sur une plateforme du prestataire TSYS, qui a été retenu par BNP Paribas pour développer une offre multi-canal, multi-pays et multi-produits.

Source : Maroeco

Le Centre Régional d'Investissement (CRI) de la région du Gharb-Chrarda-Beni-Hssen et la Fondation Création d'Entreprises (FCE) du groupe Banque Populaire envisagent de renforcer leur coopération pour encourager l'investissement des Marocains du monde dans leur pays d'origine.

Selon le CRI de Kénitra, la convention du partenariat et de coopération portera sur l'Appui à la création des PME et TPE, l'échange d'informations pour alimenter les bases de données respectives des deux partenaires en vue d'une meilleure visibilité de l'économie nationale et régionale.

En vertu de cette convention, les deux parties s'engageront aussi d'organiser des manifestations destinées à assurer le marketing territorial de la Région du Gharb-Chrarda-Béni Hssen auprès des Marocains du Monde.

Les deux partenaires ont tenu, à Kénitra, une rencontre d'information consacrée à la présentation d'une offre de services d'appui et d'accompagnement dédiée aux investisseurs marocains du monde.

Cette nouvelle offre, explique le CRI de Kénitra, est constituée de deux packages, à savoir Assist/Invest qui porte sur l'information, le conseil et l'orientation sur les opportunités, les incitations et les modalités pratiques pour l'investissement au Maroc.

Le deuxième, Dalil/Invest, est une offre d'accompagnement des investisseurs Marocains résidant à l'étranger par le réseau des bureaux régionaux de la Fondation au Maroc moyennant des prestations sur mesure, impliquant les services extérieurs des administrations locales et régionales pour la coordination de leurs contributions respectives dans le processus d'investissement.

Cette offre globale cible les secteurs des technologies de pointe, l'industrie Automobile, les énergies renouvelables, l'offshoring, l'aéronautique, le tourisme, la logistique, franchise/commerce organisé et l'agroalimentaire, et les porteurs de projets d'investissements individuels, de capitaux et/ou de compétences et de savoirs faire.

9/11/2010
Source : MAP

La commission de recours contentieux de la Caisse d'alloca tions familiales vient de rendre sa décision concernant trois des retraités marocains (ils seraient plus d'une centaine dans la même situation) locataires dans le quartier St-Jacques à Perpignan auxquels elle avait suspendu les aides logement au motif qu'ils occuperaient leur appartement moins de 8 mois par an. Une mesure qui les contraignait à ne plus pouvoir payer leur loyer et les soumettait à une menace d'expulsion. Le tribunal d'instance saisi par le propriétaire afin d'obtenir la rupture du contrat de bail, avait

le 13 octobre accordé un délai aux locataires et avait suspendu sa décision à condition que ces derniers reprennent le paiement de leur loyer et commencent à s'acquitter des dettes des mensualités précédentes. Un «sursis» profitable pour les retraités puisque la CAF vient de les informer de la reprise du versement de leurs aides au logement et ce depuis le 1er janvier dernier.
«C'est une bonne nouvelle et une décision courageuse de la part de la CAF. Elle renforce la position des locataires vis-à-vis du propriétaire», explique Me Chninif, l'avocat des retraités concernés. Néanmoins, la CAF persiste à réclamer le remboursement des trois années précédentes de prestations indûment perçues. Sur ce point, la commission de recours amiable achoisi de surseoir à statuer. Et ce, dans l'attente des résultats de l'enquête judiciaire en cours visant les propriétaires suite à une plainte pour «manœuvre frauduleuse et fausses déclarations» pour obtenir des prestations sociales de manière illégale. Par ailleurs, deux des locataires avaient déposé plainte pour «violation de domicile et atteinte à la vie privée» après que des individus, vraisemblablement missionnés, soient le 7 octobre dernier venus par la force prendre les portes et les fenêtres de leur logement et les menacer de jeter aux ordures leurs maigres effets personnels pour les contraindre à libérer les lieux. Le tribunal a condamné le propriétaire à remettre les portes et les fenêtres sous astreinte de 1000 euros par jour de retard. Enfin, une expertise quant au respect des dispositions du contrat de bail a été ordonnée. L'affaire n'est pas close...

9/11/2010

Source : L’Indépendant

Ils ont bien mauvaise presse actuellement, les immigrés en France. Contrer cette image, tel est l'objectif d'une bande dessinée qui vient de paraître en librairie ce mardi 9 novembre. Pour cela, « Immigrants »,  co-édité par Futuropolis et l'association BD Boum, s'éloigne des généralités trop souvent formulées envers les immigrants pour faire lumière sur quelques trajectoires singulières.

En France, les immigrés sont de plus en plus perçus comme mal intégrés et sources de problème. « Immigrants » interpelle à réfléchir sur les problématiques liées à l’immigration. « L'idée, c'était de rencontrer des gens nés ailleurs, qui sont devenus français ou en passe de le devenir », a expliqué à Metro France, Christophe Dabitch, coordinateur du livre. « Leurs parcours ne sont pas représentatifs de toutes les réalités de l'immigration, mais ce sont des parcours réels d'immigrants, des histoires personnelles, en offrant des points de vue chaque fois », a-t-il ajouté.

Cette bande dessinée est le résultat des témoignages recueillis par Christophe Dabitch de 11 immigrants, ayant trouvé asile en  France. Leurs tranches de vie ont été éclairées par 6 textes d’historiens spécialisés dans l’immigration française, explique la maison d'édition Futuropolis. Ces témoignages ont ensuite été mis en images par 12 dessinateurs.

Ils viennent de divers horizons, d’Europe, d’Afrique ou d’Amérique et se rendent en France pour plusieurs raisons. Comme l’a témoigné Hélène, partie d’Angola pour avoir subie des tortures : « Quand les gens viennent demander asile à un pays, la plupart ne viennent pas pour rien, ni pour l’envie de vivre en Europe ». Le livre de 120 pages relate leur intégration, qui passe très souvent par une phase de « racisme ordinaire ».

9/11/2010

Source : Yabiladi

Une riche collection de photographies prises dans les années 40 et 50 par Elias Harrus, Marocain de confession juive, où il dépeint la vie quotidienne des juifs de l'Atlas et du sud du Maroc et d'autres captées des décennies après par une journaliste néerlandaise sera exposée du 11 novembre au 6 mars prochain au musée juif à Londres.

L'exposition, intitulée "Maroc: Photographies d'Elias Harrus et Pauline Prior" révèle une coexistence sociale et culturelle vieille de près de 2000 ans entre communautés juive et musulmane au Maroc.

L'événement est organisé en partenariat avec la Moroccan-British Society présidée par Chrifa Lalla Joumala Alaoui, ambassadeur du Maroc au Royaume-Uni, qui donnera le coup d'envoi de l'exposition.

Ces images évocatrices et vivantes retracent en toute spontanéité le vécu de la communauté juive au Maroc, ses rites religieux, ses métiers, son artisanat et ses traditions.

D'une intensité remarquable, elles sont en effet l'expression manifeste de la profondeur des liens entre deux communautés de confessions différentes vivant côte à côte sur le même sol, dans une parfaite symbiose et respect de l'Autre.

Ces photos sont d'une importance particulière du fait que cette communauté juive a, depuis, virtuellement disparu des montagnes de l'Atlas et du sud du Maroc pour s'installer dans les grandes villes du Royaume ou immigrer à l'étranger, estime la directrice du musée juif, Mme Rickie Burman.

L'exposition comprend également des photos captées par Pauline Prior qui a revisité, à la demande du musée juif d'Amsterdam, les mêmes lieux que Harus pour transposer ce qui reste du patrimoine juif au Maroc.

Le musée juif expose également des costumes traditionnels portés ou confectionnés par des juifs marocains ainsi qu'une collection de bijoux.

Dans une déclaration à la MAP, M. Sydney Assor, membre éminent de la communauté juive marocaine établie en Grande-Bretagne, s'est réjoui de cette opportunité de "faire connaître le judaïsme marocain et de mettre en exergue la convergence des religions au Maroc".

"Notre objectif, c'est de révéler au grand public cette convergence et cette entente ayant toujours régi les relations entre juifs et musulmans au Maroc", a-t-il dit.

Il a en outre formulé le souhait de voir des écoliers marocains de confession musulmane visiter l'exposition pour découvrir la symbiose qui a toujours existé entre les deux communautés.

M. Assor a, par ailleurs, tenu à remercier la Moroccan-British society pour sa contribution inestimable à l'organisation de cet événement.

Au menu de l'exposition figure aussi nombre de conférences et de spectacles au cours desquels le public pourra découvrir traditions et art culinaire juifs marocains.

Source : MAP

16.353 immigrés en situation illégale en Belgique ont été régularisés au cours des sept premiers mois de l'année 2010, rapporte mardi l'agence de presse Belga.

Il s'agit d'un nombre record, ajoute la même source, soulignant qu'en 2009, 14.830 personnes sur les 17.657 demandeurs ont vu leur situation régularisée.

Le secrétaire d'Etat belge à la Politique d'asile et de migration Melchior Wathelet avait affirmé en juin dernier que prés de 20.000 immigrés en situation illégale en Belgique pourraient être régularisés d'ici la fin de l'année 2010.

Un accord gouvernemental promulgué en juillet 2009 fixe des critères précis pour une régularisation des sans-papiers "au cas par cas".

Les critères portent notamment sur la maîtrise d'une des langues nationales du pays, un ancrage local durable, une résidence d'au moins 5 ans en Belgique et la preuve d'un contrat de travail.

Source : Aufait/MAP

Ban Ki-moon a averti, mardi, que les migrants sont victimes de la ‘'discrimination et de politiques xénophobes'' à cause de la hausse du chômage provoquée par la crise économique globale.

Dans un message adressé au 4ème Forum Mondial sur la migration et le développement (FMMD), qu'abrite la ville mexicaine de Puerto Vallarta (Ouest), Ban Ki-Moon a ajouté que pour les 214 millions de migrants internationaux ‘'la vie est devenu plus dangereuse'' dans leur pays d'accueil.

Le responsable onusien a souligné que le phénomène migratoire, lorsqu'il est ‘'sûr, légal et ordonné'', peut bénéficier à toutes les parties. Toutefois, a-t-il dit, ‘'les opportunités de la migration régulière ont chuté et, en ces temps difficiles, le rôle fondamental des migrants dans la consolidation de l'économie mondiale doit être réitéré''.

M. Ki-moon a rappelé qu'en 2009, les migrants du monde entier ont envoyé à leurs familles dans les pays d'origine quelque 316 milliards de dollars, soit une baisse de 6 PC par rapport à 2008, ce qui a permis ‘'d'impulser la récupération des économies de ces pays''.

Les transferts de fonds de ces migrants jouent un rôle primordial dans la lutte contre la pauvreté dans leurs pays d'origine, qui intègrent progressivement l'apport de la migration dans leurs stratégies de développement et de réduction de la pauvreté.

M. Ki-moon a estimé que ‘'la migration internationale pourrait générer la prospérité si elle est accompagnée de politiques adéquates'' de tous les pays concernés et de la communauté internationale.

Les recommandations du 4ème FMMD seront une contribution essentielle au Dialogue de haut niveau sur la migration et le développement, prévu en 2013 à l'ONU.

Ce Forum se décline en deux volets : Les journées de la société civile qui se déroulent les 8 et 9 novembre et le Forum gouvernemental, qui entame ses travaux mercredi.

Le Maroc sera représenté au Forum gouvernemental par la secrétaire d'Etat auprès du Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mme Latifa Akharbach.

De même, plusieurs associations marocaines ont pris part aux débats inscrits dans le cadre des Journées de la société civile. Il s'agit du réseau marocain transnational Migration Développement, la Fédération des associations des Marocains en France, L'Association marocaine d'Etudes et de Recherches sur la migration, Al-Hasaniya Morrocan Women Center de Grande Bretagne et le Réseau des compétences germano-marocaines.

La réunion du Forum à Puerto Vallarta est la quatrième du genre après celles de Bruxelles (2007), Manille (2008) et Athènes (2009).

Source : Aufait/MAP

Le festival Andaloussyat organisé par l'Association des Amateurs de la Musique Andalouse du Maroc, organise sa 7ème édition qui aura lieu du 30 novembre au 4 décembre prochain à Casablanca, Mohamedia, et Rabat.

Le CCME est partenaire avec l'Association des amateurs de la musique andalouse du Maroc pour organiser , en marge de l'exposition Maroc et Europe qui sera à la BNRM à partir du 24 novembre, un concert de musique andalouse le 1er décembre au théâtre Mohamed V de Rabat. ( communiqué Programme)

La ville de Fès a accueilli récemment une délégation de jeunes Hollandais d'origine marocaine dans le cadre des échanges socio-culturels entre l'université · d'Amsterdam et le ministère chargé des ressortissants marocains à l'étranger.

Cette délégation, conduite par le professeur marocain établi aux Pays-Bas Abdou ldrissi Azami, a eu l'occasion non seulement de découvrir l'ancienne médina en admirant sa richesse historique et patrimoniale, mais aussi de nouer des contacts avec des jeunes Marocains de la même génération. Une opportunité pour les visiteurs de connaître le pays de leurs parents et grands-parents, qui ont émigré il y a un demi-siècle dans d'autres conditions économiques et sociales.

Ce pas qui permettra à ces jewl.es de comprendre un héritage qu'ils ignorent ou méconnaissent est à mettre à l'actif du ministère chargé des RME. Une action qui a permis d'établir un pont d'échanges et de visites. Le mérite revient à ce département qui œuvre inlassablement pour des contacts permanents entre les Marocains des deux rives de la Méditerranée.

Cette délégation a eu également des contacts avec nombre d 'associations de la société civile, que ce soit à Rabat, 1Vlarrakech ou Meknès où elle s'est rendue à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales.

Source : Libération

 

La cinéaste belge d’origine marocaine Saddie Choua a vu le jour à Bree, au Limbourg, a étudié à Genk, et parle le néerlandais avec un joli R uvulaire bruxellois. Après avoir filmé la sortie du placard de sa sœur, sa nouvelle performance vidéo à propos des parcours respectifs de son père et ses quatre frères, en Belgique et au Maroc, met à nouveau sa famille en lumière. « Je ne me facilite pas la tâche ».

Comment s’intitule votre nouveau projet filmique ?

« Les Choua – notre patronyme – en est le titre provisoire. Le point de départ est une photo de mon père et de ses quatre frères. Cinq hommes, dont deux ont émigré en Belgique, et trois sont restés au Maroc. Je pars à la recherche de ce qu’il est advenu de ces hommes, de leur parcours et de leur histoire, avec en écho les témoignages de leurs épouses, leurs enfants et leurs voisins. J’ai aussi pensé l’intituler Les Choua : Belgique – Maroc 2–3 (rit). Pour tenter de retracer ce passé, j’ai logé quelques jours dans les cinq foyers où j’ai filmé l’histoire de chacun. Je voulais découvrir ce qu’émigrer – ou ne pas émigrer – a pour effet sur un être humain, et la façon dont l’émigration peut aliéner quelqu’un. Peut-être moi-même en premier lieu ! Mis bout à bout, ces récits séparés sont censés créer une image plus globale de l’histoire de l’émigration. »

Ce sera aussi une performance en direct.

« Sur le plan de la forme, ce seront différents films qui se chevaucheront par le biais de diverses projections. Les histoires sont intensifiées par des extraits de films, des textes littéraires et un musicien ou un narrateur sur scène. Il s’agit d’une œuvre en chantier : je suis encore en plein processus de création. À l’heure actuelle, j’ignore quel sera le résultat final. Ce sera un mélange de petits films de fiction, de documentaires et de spoken word. Je peux présenter le contenu de manière disparate : tout est encore ouvert. »

Comment votre famille a-t-elle réagi à l’idée ? Vous a-t-il fallu les convaincre ?

Ils ne sont pas vraiment convaincus par ce que je fais. Ils ont déjà vécu l’expérience du documentaire sur la sortie du placard de ma sœur (Ma sœur Zarah, où comment j’ai essayé de changer mon père en 52 minutes 2006) et savent que je ne m’attaque pas à des thèmes évidents. Ma sœur n’a pas eu de problème après la sortie de mon documentaire, mais tout un temps, elle a été au centre de l’intérêt, tandis qu’il s’agissait de mon film. À présent, il en va de même pour mes parents. Ils auraient peut-être préféré que je fasse autre chose de ma vie, que je poursuive ma carrière de sociologue à l’université, par exemple. Quand je leur demande par-dessus le marché d’être le sujet de l’un de mes projets, c’est assez délicat. Il y a en outre des membres de ma famille avec lesquels j’ai fort peu de contact. Il m’a d’abord fallu gagner leur confiance avant de pouvoir débarquer chez eux avec une caméra.

Encore un projet avec votre famille proche dans le rôle principal.

« En effet. Non pas que j’aie une famille tellement exceptionnelle ; mais c’est ma famille et elle est à portée de main. Je semble faire un usage fécond de cette donnée simple. Ma famille m’intrigue. Je trouve réellement intéressant de mettre leur histoire en parallèle avec des textes littéraires et de la musique que je suis en train de rassembler à l’heure actuelle, afin de situer cette photo et le parcours de chacun des cinq frères dans un contexte nouveau, en m’appropriant du matériel visuel et en l’insérant dans les cinq récits. Précisément parce qu’il s’agit de ma famille, je ne me facilite pas la tâche. »

Vous vous sentez plus Marocaine que Belge ? En général, c’est le contraire.

« J’ai toujours eu ce sentiment. Enfant, je rêvais d’être Belge, pour ne pas toujours avoir à expliquer mes antécédents et pour échapper au racisme et à la discrimination. Cette identité marocaine est toujours fortement présente dans mon interaction sociale, donc je m’en sers comme réaction, pour contrecarrer en somme, bien que je vive exactement comme mes amis belges. Je refuse de faire passer à la trappe les causes politiques et économiques qui ont fait émigrer mes parents et m’ont du coup fait naître et vivre en Belgique, ce que je ferais en me qualifiant de Belge. Et contrairement à cet éternel sentiment de double appartenance ici en Belgique, au Maroc, je suis tout simplement Marocaine, même si je vis en Europe. Je fais partie de la population locale. »

Vous êtes sociologue, cinéaste et auteur. Qu’êtes-vous en premier lieu ?

« Cinéaste, même si l’année prochaine je pars écrire six semaines au Liban. Ensuite, je retourne à Genk, où j’ai été à l’école, pour y travailler à ce qui devrait donner une nouvelle ou un roman. J’ai toujours trouvé Genk un lieu inspirant, avec toutes les langues qui s’y parlent et les histoires de toutes ces personnes d’origines différentes qui y vivent. On peut y faire des moissons fertiles. »

Qu’attendez-vous de Daarkom ?

« Dommage que Daarkom soit venu si tard. Elle peut réaliser ce qu’enfant, je désirais déjà : à l’époque, on n’entendait jamais parler de la fusion culturelle qui naît de toutes ces communautés et identités. J’espère que Daarkom présentera de nombreux spectacles de théâtre et de multiples expositions. Je crois que ce serait aussi très intéressant de faire venir des cinéastes marocains en Belgique. Les jeunes d’ici n’ont aucune idée de l’effervescence qui règne là-bas. »

L’avant-première des Choua est à l’affiche du festival Spoken World au Kaaitheater, le 25 novembre prochain.

Lieu : Kaaitheater, 20, square Sainctelette, 1000 Bruxelles

Source : Daarkom

Ainsi, le Maroc se place en troisième position du top 10 des pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord dans les réceptions de fonds des travailleurs migrants. Le Liban vient en tête du classement avec 8,2 milliards de dollars, suivi de l'Egypte qui a enregistré 7,7 milliards de dollars en matière de transferts…Suite

Les juges d'un tribunal autrichien auraient exprimé .dans leur verdict contre une ressortissante marocaine en Autriche, des propos 'racistes envers les Marocains et le Maroc. Mais, faut-il, pour autant, déduire de ce 'simple fait divers que l'Autriche et les Autrichiens sont racistes? En tant qu'Autrichien d'origine marocaine, cette généralisation me semble un peu exagérée, avec tous mes respects pour les organisations et personnes qui auraient pensé de la sorte. En fait, il y a d'autres moyens appropriés pour  « combattre» le racisme de ces juges, sans mettre en péril l'histoire des bonnes relations entre deux pays amis.

Personnellement, j'exprime mon désaccord et je condamne avec véhémence ce jugement raciste. J'appartiens à un parti politique de gauche (les Verts autrichiens), je fus élu en tant que premier Marocain pour la deuxième fois au conseil municipal d'une ville à majorité absolue conservative chrétienne et je peux soutenir que je ne vis pas « le racisme » autrichien dans ma vie quotidienne. Je ne prétends pas qu'il n'y a pas en Autriche des racistes, exactement comme au Maroc ou dans tous les pays du monde, mais je confirme que la tendance de la majorité des Autrichiens est plutôt humaniste. Ce petit pays au cœur des Alpes pourrait être un modèle pour les pays occidentaux dans ses efforts pour intégrer les immigrés et sauvegarder intérêts et la dignité des minorités. Je propose donc d'envoyer une pétition au ministre de la Justice autrichien et d'exiger de poursuivre les concernés par ce jugement «inhumain»…Suite

L'Institut français de Marrakech organise une rencontre autour du thème “La chanson magrébine de l'exil en France”, samedi 13 novembre prochain à 10h30, au Riad Denise Masson à Marrakech. Cette rencontre sera animée par Naïma Yahi, historienne de la culture de l'immigration maghrébine en France et chargée de recherches à l'Association « Génériques ».

Source : IFM

Le Parti socialiste s'est engagé dans une réflexion salutaire sur le thème de l'"égalité réelle". L'intitulé même de sa nouvelle convention dénote une volonté de dépasser une conception purement formelle et abstraite de l'égalité, symbole du "modèle républicain". Ce dernier, il est vrai, offre de moins en moins de garanties contre les inégalités frappant les individus dans l'accès à l'emploi, au logement, aux services publics, aux loisirs, etc.

Or cette fracture sociale induit une fracture politique. La hiérarchisation de la société n'épargne pas la cité, ni sa figure centrale : le citoyen. Non seulement les inégalités et autres discriminations sont à l'origine d'une citoyenneté à plusieurs vitesses, mais la ségrégation politique se concentre sur les mêmes catégories de citoyens, des femmes et des hommes issus en particulier des classes populaires et des "minorités visibles". Ces citoyens de droit sont l'objet d'une "double peine" de fait : socio-économique et politique.

Si la consécration du suffrage universel a transformé les modalités de la représentation politique, notre démocratie reste marquée par l'inégalité d'accès aux fonctions politiques électives. Une conditionnalité de fait permet de sélectionner les citoyens en fonction du milieu social, de l'origine ethnique et du sexe. Le poids de ces variables sociologiques fait basculer l'égalité juridique des citoyens en fiction réelle.

Ainsi, au regard de la composition de l'Assemblée nationale et du Sénat, le modèle type du représentant de la nation en ce début de XXIe siècle est toujours incarné par l'homme blanc, de plus de 55 ans, appartenant aux couches sociales supérieures. Si cet archétype de l'élite républicaine est élu par le peuple souverain, il est également le produit d'un processus de sélection qui relève plus de l'auto-reproduction sociale que de l'égalité des chances.

D'après les données statistiques fournies par l'Observatoire des inégalités, à peine 6 % des députés proviennent du rang des employés et des ouvriers, alors qu'ils représentent plus de la moitié de la population active. A l'inverse, les trois quarts des députés sont cadres ou exercent des professions libérales ou intellectuelles supérieures. Outre le soutien d'une structure partisane, le candidat est confronté à sa propre capacité à mobiliser des moyens importants en termes de capital économique, social et culturel. Ensuite, si l'article premier de la Constitution dispose que "la loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives", ce principe de la parité n'a permis qu'une progression limitée du nombre de femmes élues au sein de la représentation nationale : près de 22 % de femmes au Sénat et 18,5 % à l'Assemblée nationale.

Les partis politiques français sont encore loin de jouer le jeu de la loi sur la parité qu'ils ont pourtant votée de manière consensuelle. La parité est encore perçue comme une contrainte qui amène les partis à privilégier une approche par trop quantitative. Ainsi, la plupart des candidates ont été investies sur des circonscriptions particulièrement difficiles à remporter. On peut néanmoins observer une féminisation des groupes parlementaires plus prononcée à gauche qu'à droite. Le leadership politique s'est lui-même féminisé dans les partis de gauche.

Enfin, la discrimination négative dont sont victimes les minorités "visibles" ne se limite pas à la seule vie économique et sociale. Le fait d'être visiblement issu d'un segment particulier de la société semble être une source d'illégitimité ou d'incapacité politique. Dès qu'il s'agit d'assurer une fonction exécutive locale ou un mandat de représentation nationale, une forme de ségrégation implicite et implacable s'abat sur nos concitoyen(ne)s noir(e)s, arabes ou asiatiques. Aussi, la promotion de certaines figures ne doit pas relever du seul fait du prince.

Les symboles deviennent parfois des contre-exemples. Les nominations médiatiques dans le premier gouvernement Sarkozy de femmes issues des minorités visibles se sont avérées préjudiciables, tant l'instrumentalisation de leur dimension symbolique a pris le pas sur d'autres sources de légitimité : la "capacité", la "vertu" et le "talent" pour reprendre les termes de l'article 6 (sur l'égalité) de la Déclaration de 1789.

L'homogénéité pathologique qui continue de sévir à l'Assemblée nationale et au Sénat est justifiée par un discours fondé sur les lois de la démocratie et de la République. Un discours qui charrie en réalité un conservatisme garant d'une consanguinité malsaine par définition. Non seulement les diverses sources d'inégalités à l'accès aux fonctions électives se conjuguent, mais le renouvellement des "élites élues" s'inscrit dans une problématique plus générale. Le système scolaire ne semble plus en mesure de pallier ces inégalités de conditions ou de moyens.

Dans son rapport 2010 remis le 1er octobre au chef de l'Etat, le Haut Conseil de l'éducation estime que "le collège se révèle incapable de réduire la grande difficulté scolaire, (...) de compenser les disparités sociales". Autrement dit, l'école de la République n'est plus à même de répondre à ses fonctions ontologiques : former des citoyens suffisamment instruits pour bénéficier de "l'ascenseur social" et exercer pleinement leurs droits civiques. Pis, elle s'est progressivement transformée en une machine de reproduction et d'immobilité sociales, qui contribue in fine au non-renouvellement de la classe politique.

La "diversification" et le renouvellement générationnel du personnel politique passent par l'adoption de deux mesures complémentaires : l'interdiction du cumul des mandats (en nombre et dans le temps) et l'introduction d'une dose de proportionnelle pour les élections législatives. Toutefois, l'ouverture ainsi escomptée ne pourra se faire contre mais avec les partis politiques, qui doivent se départir de leur conservatisme pour mieux assumer et incarner le pluralisme de la société. Une telle prise de conscience doit se traduire en actes au moment stratégique des procédures d'investiture. Cette responsabilisation des partis doit être accompagnée, non pas d'un dispositif juridiquement contraignant, mais d'un engagement volontaire.

Celui-ci suffira à mettre en lumière les partis prêts à jouer le jeu de l'ouverture à la société réelle et ceux qui préféreront continuer à cultiver un entre soi qui relève plus des mœurs aristocratiques que de l'esprit de la République. Afin de mesurer l'évolution des mœurs partisanes, il est possible de transposer le modèle de la charte de la diversité - qui s'adresse aux entreprises - aux partis politiques, qui seraient ainsi tenus de remettre un rapport à la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) avant et après chaque élection des députés et sénateurs. Sources de transparence, ces deux documents dresseraient le bilan des pratiques (candidats désignés) et des résultats (candidats élus) des partis, afin de les mettre face à leurs responsabilités respectives en matière de représentativité de la société.

Si la ségrégation sociale et territoriale se double d'une ségrégation politique, la mise en cause de la fiction de l'égalité des citoyens ne saurait justifier l'institution d'une représentation politique "miroir" d'une société fragmentée en diverses communautés d'intérêts. Il n'empêche, la déconstruction de certains mythes est un préalable à la reconstruction de l'idéal républicain.

09.11.10

Source : Le Monde

Les 25 pays de l'espace Schengen ouvrent leur territoire aux Albanais et aux Bosniens, mais peuvent suspendre cette mesure en cas de problèmes.

Les pays de l'UE ont donné lundi leur accord pour lever l'obligation de visas pour les Albanais et les Bosniens dans les 25 pays de l'espace Schengen à la mi-décembre, mais avec la "possibilité de suspendre" cette mesure "en cas de problèmes", a annoncé la présidence belge de l'UE. La décision a été votée "à l'unanimité" lors d'une réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE à Bruxelles, a souligné le secrétaire d'Etat belge à l'Asile et à l'Immigration Melchior Wathelet. Elle entrera en vigueur "à la mi-décembre" pour les titulaires de passeports biométriques exclusivement, a-t-il précisé. "C'est un jour historique pour l'Albanie et la Bosnie", a commenté la commissaire en charge de la Sécurité Cécilia Malmström. L'accord a toutefois été conditionné à la possibilité de "suspendre rapidement" cette mesure en cas de problèmes, a-t-on toutefois précisé de sources diplomatiques.

Cette disposition a été inscrite à la demande de la France, de l'Allemagne et des Pays-Bas pour éviter les problèmes rencontrés avec la Serbie et la Macédoine et "elle vaut pour tous les pays de la zone". Une déclaration précise qu'une "concertation d'urgence est prévue afin que l'UE et ses Etats membres puissent réagir si des difficultés particulières survenaient quant aux flux de personnes en provenance des Balkans occidentaux".

Lorsque l'UE a levé l'obligation de visas pour la Serbie et la Macédoine en décembre 2009, plusieurs pays de l'UE -Allemagne, Belgique, Suède, Pays-Bas- ont ainsi eu la mauvaise surprise de devoir gérer un afflux de ressortissants serbes et macédoniens venus demander l'asile politique, pour l'essentiel des Roms et des membres de minorités albanophones. La Commission cherche à minimiser la portée des conditions exigées par certains pays. "Ce sera en dernier ressort", a souligné l'entourage de Mme Malsmtröm. La possibilité de réinstaurer l'obligation de visa en cas de problèmes n'était pas prévue jusqu'à présent et la décision des ministres marque un durcissement de l'UE.

Cecilia Malmström a reconnu les préoccupations provoquées par l'afflux de demandeurs d'asile des pays des Balkans bénéficiaires de la levée de visa et a demandé aux autorités bosniennes et albanaises de prendre les mesures nécessaires pour éviter ce phénomène. Les gouvernements européens ont demandé à la Commission d'assurer un suivi des réformes que les pays bénéficiaires de la levée des visas doivent mettre en œuvre et ne pas se contenter de déclarations d'intention. "L'accès à l'espace Schengen dépend des progrès réalisés dans la mise en œuvre de réformes majeures dans des domaines tels que le renforcement de l'Etat de droit, la lutte contre la criminalité organisée, la corruption et les migrations clandestines, le renforcement des capacités administratives en matière de contrôle des frontières et de sécurité des documents", rappelle la déclaration des ministres.

La stratégie du Danube

L'UE soutient l'adoption d'une stratégie pour le Danube afin de réduire les écarts de prospérité entre les pays riverains du second fleuve d'Europe, a déclaré lundi le président de la Commission européenne José Manuel Barroso lors d'un sommet sur le Danube à Bucarest.

«De nombreux progrès ont été accomplis mais des disparités importantes subsistent», a déclaré M. Barroso devant les délégations des 14 pays riverains du Danube. L'un des buts de cette stratégie, qui doit être adoptée par les pays de l'UE en 2011, est d'»accélérer les progrès visant à surmonter ces disparités et à maximiser les bénéfices de la coopération», a-t-il ajouté.
Le bassin du Danube, qui compte 115 millions d'habitants et occupe 20% du territoire de l'UE, souffre de grands écarts entre les zones figurant parmi les plus pauvres de l'UE (en Bulgarie et en Roumanie) et les plus riches (en Allemagne et Autriche).

Source : Le Matin

L'artiste peintre et cinéaste marocain, André El Baz, propose une exposition inédite de ses ouvres à la Villa des Arts de Rabat, inaugurée, mardi soir, et ouverte aux visiteurs jusqu'au 30 décembre prochain.

Organisée par la Fondation ONA et le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), elle consiste en une rétrospective des ouvres de l'artiste qui dévoile, pour la première fois, plus de 250 ouvres, fruit de plus d'un demi-siècle de peinture.

L'exposition retrace le parcours de l'artiste depuis ses travaux de jeunesse jusqu'à ses ouvres de maturité, tandis que pour celle montée à Casablanca (2 novembre-30 décembre) les travaux à base de fibre végétale ont une place prépondérante.

Cette rétrospective est accompagnée par la présentation du livre ''Tu en verras de toutes les couleurs. Parcours d'un précurseur de la peinture contemporaine au Maroc''. Cet opuscule, édité par la Croisée des chemins, comporte le récit du vécu d'André El Baz et de ses expériences partagées avec d'autres artistes marocains.

Considéré comme un des pionniers de la peinture contemporaine marocaine, André El Baz est un artiste iconoclaste puisqu'il est connu pour sa ''manie'' de détruire ses ouvres achevées avant de leur donner une seconde vie en procédant ensuite par collage.

André El Baz est né en 1934 à El Jadida. Troisième enfant d'une famille de sept personnes, il est le premier Marocain de confession juive à exercer la peinture en professionnel.

A l'âge de vingt ans, il introduit des papiers collés dans ses ouvres graphiques.

De 1957 à 1961, El Baz s'inscrit à l'école des Beaux Arts de Paris (atelier Pierre Eugène Clairin) et s'installe à Montmartre. Il retourne au Maroc où il rejoint Farid Belkahia, pour enseigner, de 1962 à 1963, la peinture, le dessin et l'histoire de l'art à Casablanca.

La première exposition personnelle d'El Baz était un triomphe. La vigueur de son trait, la nouveauté de son monde de représentations lui valent un succès total à Oxford: il vend tout.

André El Baz voyagera beaucoup, notamment au Canada où il est représenté par deux galeries : à Montréal et à Ottawa. Un prestigieux atelier le fixe toutefois à Paris.

Source : MAP

Spécialiste de l’islam de France, Bernard Godard analyse l’apparition et les ambiguïtés du terme « islamophobie », ainsi que ses ressorts

Au tournant des années 2000, les revendications identitaires d’un Tariq Ramadan et des Jeunes musulmans, leur affirmation d’une La Croix : De quand date l’apparition du terme «islamophobie»?

Bernard Godard : Il est apparu au Royaume-Uni, dans un contexte électoraliste. En 1997, la Fondation Runnymede pour une « Grande-Bretagne multi-ethnique » a remis un rapport sur l’islamophobie qui décrit le phénomène comme « l’ensemble des positions fermées contre l’islam » – par exemple considérer que « l’islam est monolithique », ou qu’il est une «religion inférieure».

En Grande-Bretagne, l’adjectif muslim renvoie autant à la religion qu’à l’appartenance ethnique : lutter contre l’islamophobie signifie donc lutter contre des discriminations ethniques.

Et en France ?

En France, nous avons l’habitude de séparer les deux. Mais plusieurs phénomènes se sont conjugués pour imposer ce terme, utilisé désormais par les médias et même par le président de la République.

sorte de « fierté musulmane » adaptée au contexte européen ont suscité à leur encontre des accusations de « double discours ».

En réaction, Vincent Geisser, chargé de recherche au CNRS, a publié fin 2003 un essai sur La Nouvelle Islamophobie, en donnant délibérément une définition large : le terme recouvre selon lui aussi bien les attentats antimusulmans que les discriminations à l’égard des personnes d’origine musulmane (alors qu’il est difficile de déterminer si leur religion ou leur origine ethnique en est la cause).

Certains considèrent également comme islamophobe la thèse de l’historien Sylvain Gouguenheim, auteur de Aristote au Mont-Saint-Michel, selon lequel la transmission du savoir grec n’a pas pu se faire par le biais des Arabes (il nie également l’apport des chrétiens d’Orient).

Enfin, le mouvement des Indigènes de la République lui-même – censé lutter contre les discriminations à l’égard des personnes issues des anciennes colonies – opère la jonction avec l’islam : dans sa dernière campagne, il prétend lutter contre « la négrophobie et l’islamophobie ». À mon avis, le terme est devenu trop vague, et les partisans du « tout-islamophobe » n’ont rien à y gagner.

Pourquoi lui préférez-vous l’adjectif « anti-musulman » ?

La convention-cadre signée le 17 juin entre le ministère de l’intérieur et le Conseil français du culte musulman (CFCM) – consistant en la mise en œuvre d’un « suivi statistique et opérationnel des actes hostiles aux musulmans de France » – montre la volonté de ces instances de ne recenser que les délits matériellement constitués : profanations de cimetières, attaques contre des mosquées ou insultes contre des musulmans.

N’observez-vous pas la montée d’un discours hostile à l’islam?

L’islamophobie (la peur de l’islam) répond à la peur de l’islamisation de la France, autrement dit à la peur que l’islam ne soit plus seulement une religion parmi d’autres dans l’espace laïque mais une appartenance ethnique et identitaire indépassable, notamment dans certains « ghettos » en banlieue.

Ce discours, qui était celui de l’extrême droite et des militants de la laïcité, d’une part les fait se rapprocher – ce sont les « apéros saucisson-pinard » récents – et d’autre part gagne des milieux jusque-là épargnés.

En ce qui me concerne, je le considère comme exagéré. Je ne suis pas contre le discours sur les « territoires perdus de la République » mais il ne faudrait pas réduire le problème à l’islam. Jusque-là, on croyait majoritairement que les musulmans français, même s’ils venaient de pays non laïques, étaient d’abord des citoyens. Aujourd’hui, on croit moins en leur capacité à accepter notre culture, et cela même s’ils sont nés en France : cet atavisme des origines me paraît assez dangereux.

Le phénomène est donc alimenté à la fois par des facteurs internes et externes ?

Oui, tout à fait. Les revendications identitaires émanant de la classe moyenne musulmane émergente – que ce soit le voile ou la nourriture halal – irrite dans un pays qui, traditionnellement, ne veut voir qu’une seule tête. Mais celles-ci se conjuguent avec un tout autre sujet : celui des banlieues, de leur violence parfois, et de la présence, minoritaire, d’un islam radical.

Tout se passe comme si les musulmans français payaient aujourd’hui l’effort de rattrapage entamé il y a dix ans par la République pour donner une place à l’islam, via la construction de mosquées. Pourtant, il ne faut pas y voir une « islamisation » de la France mais bien un rattrapage.

Les musulmans contribuent-ils eux-mêmes à attiser ces craintes ?

Je pense qu’il serait bon, en effet, qu’on arrête par exemple la surenchère en matière de nourriture halal dans les cantines : les revendications doivent être raisonnables.

L’islam de France devrait aussi se doter d’un véritable organe législatif : il est indéniable que le refus du CFCM de se prononcer contre le voile intégral accrédite la thèse selon laquelle il est obligé de tenir compte des courants les plus extrêmes.

Il faudrait, enfin, que certains responsables musulmans cessent d’agiter le chiffon rouge de l’islamophobie à tout instant, par exemple lors de la publication de caricatures sur l’islam. Si l’on ramène toujours tout à cela, on ne peut plus parler de rien.

Comment sortir de ce cercle vicieux islamisation/islamophobie ?

Par l’éducation religieuse d’abord. Malheureusement nous sommes toujours en panne dans la sensibilisation des éducateurs à ce domaine. Mais aussi par de vraies discussions avec des musulmans qui permettront à chacun de se rendre compte que, certes, l’islam est confronté à une certaine raideur sur certains sujets – comme la transmission du Coran – mais que cela ne veut pas dire que les musulmans, depuis des siècles, ne cherchent pas à combiner leur religion avec la modernité.
Source : La Croix

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