mardi 26 novembre 2024 17:49

Neuf mois après l’accord CGT-gouvernement, seul 200 étrangers ont été régularisés…Suite

 

La convention controversée de l’UMP intitulée « La laîcité pour mieux vivre ensemble », doit s’ouvrir, le 5 avril. Une table ronde sera consacrée à l’islam de France. Fallait-il soulever à nouveau ces questions ?...Suite

La première rencontre transnationale des femmes andalouses et marocaines a eu lieu mercredi à Almeria (Sud de l'Espagne) à l'initiative de la Fondation Habitafrica.

Cette rencontre vise à favoriser l'entente et à instaurer un échange interculturel entre les femmes du Maroc et du Sud de l'Espagne, a-t-on appris, jeudi, auprès des organisateurs, qui mettent en exergue l'apport de ce genre de rencontres à favoriser la compréhension entre les deux cultures.

Elle constitue également une occasion pour échanger les vues sur plusieurs questions intéressant les femmes des deux rives de la méditerranée et les moyens à même de renforcer les liens de coopération dans le domaine de la femme, précise la même source.

La rencontre a été marquée par la présentation par l'Association Rif pour le Théâtre Amazigh de la pièce théâtrale "Thayri".

La cérémonie d'ouverture de la première rencontre transnationale des femmes andalouses et marocaines s'est tenue en présence de plusieurs personnalités andalouses, ainsi que de responsables de certains centres chargés de promouvoir la situation de la femme en Andalousie.

Source : MAP

18 auteurs se sont réunis autour de la réalisation d'une bande dessinée à destination des jeunes pour les sensibiliser à l'enfer de l'émigration clandestine.

L'émigration clandestine ou le «hrig» selon l'appellation locale, a inspiré bien des auteurs, des romanciers et des cinéastes. L'aventure tragique vécue par nombre d'Africains déterminés à rejoindre l'autre rive pour un chimérique Eldorado a été dépeinte et dénoncée sans jamais trouver d'écho auprès des jeunes. Face à ce triste constat, un professeur de Descartes à Rabat prend connaissance, lors du festival de BD à Alger en 2008, d'une expérience menée par des Congolais autour d'une bande dessinée sur ce thème d'actualité brûlante.

De retour au Maroc, il décide de contacter tous les auteurs de sa connaissance, des Marocains mais aussi ceux qui entretiennent une relation forte avec le Maroc pour concevoir une bande dessinée sur l'enfer du «hrig», à destination des jeunes. L'idée novatrice fait florès et 18 auteurs et bédéistes marocains, français, congolais, ivoiriens acceptent de s'associer pour concevoir cette œuvre résolument didactique. «Nombre de jeunes Marocains sont tentés par le passage illégal vers l'Europe et beaucoup y perdent malheureusement la vie. Au Maroc, tout le monde connaît une histoire de patera échouant dramatiquement dans sa traversée du détroit de Gibraltar ou sombrant en tentant vainement d'atteindre les îles Canaries» explique Jean-François Chanson. La BD conçue à la fois en français et en darija était le médium le plus approprié, pour ce dernier.
Si l'album s'illustre par une diversité de styles et de tons, les scénarios imaginés par les auteurs sont implacables et révèlent tout l'enfer de l'émigration clandestine. L'intérêt de cet album n'a pas échappé à certaines instances qui officient dans le domaine de la migration (associations, organisations, ambassades) et qui ont acheté plusieurs exemplaires de l'album pour le distribuer aux jeunes qui ne pourraient se le procurer en librairie, faute de moyens. Mieux, l'ouvrage de grande qualité a été distribué dans tous les lycées du pays afin de sensibiliser cette population, majoritairement candidate au départ, à l'enfer de l'émigration clandestine, ses dangers et faire naître en elle l'envie de rester au pays. Une possible bouée à la mer…

3/4/2011, Samira EZZEL

Source : Le Matin

Un travail de mémoire et d’histoire. Ce support retrace plus de 100 ans de flux migratoire de l’Afrique du Nord vers la France. C’est également le parcours pour le moins chaotique de cette communauté à travers des affiches d’artistes maghrébins.

“L'affiche s’expose, proclame, informe et revendique. Politique, artistique, publicitaire, illustré ou non, ce support caractérise particulièrement les thèmes et l’esthétique d’une époque.” C’est par le biais de ce support iconique que l’association française Génériques a décidé de retracer le parcours et les figures des Maghrébins en France, en mettant sur pied tout un projet artistique, dont une exposition, se déroulant actuellement au Centre culturel français d’Alger, depuis le 15 mars dernier. Intitulée “Figures et parcours, un siècle d’histoire des Maghrébins en France”, cette exposition (présentée plusieurs fois en France et dans divers festivals) est composée d’une cinquantaine d’affiches allant de la moitié du XIXe au XXe siècle.
Des affiches anciennes jusqu’aux plus récentes. En choisissant “d’évoquer par ce biais la figure du Maghrébin, objet de représentation tout au long du XXe siècle, c’est cerner les stéréotypes à travers un moyen d’expression quotidien ayant tendance à disparaître sous le nombre”, est-il mentionné dans le catalogue de l’exposition. Couvrant la totalité des murs blancs de la salle d’exposition du CCF d’Alger, ces affiches sont un voyage dans le passé. Une brèche dans la muraille du temps, retraçant, à travers elles, la présence, la vie et l’engagement de la communauté maghrébine en France. Elles rappellent sans conteste “le long chemin de l’enracinement des Maghrébins” en France, à travers un parcours, souvent jalonné d’embûches et autres obstacles, de femmes et d’hommes “ordinaires, en particulier des artistes”. Ces derniers ont été les témoins de l’implantation et de “l’implosion” de cette communauté dans ce pays du vieux continent.

Des affiches de Warda El-Djazaïria, Slimane Azem, Hocine Slaoui, Salim Halali, cheikh El-Hasnaoui… démontrent la forte présence des Algériens, Marocains et Tunisiens en France. Car ces artistes se déplaçaient souvent dans ce pays (certains y ont même vécu) pour animer des soirées musicales nostalgiques, chantant pour la plupart le pays, la famille laissée, avec une voix gorgée d’émotion.

Outre leur aspect culturel ou artistique, l’exposition met à nu le regard qu’a l’Occident du Maghreb : des stéréotypes, des clichés (zouaves, danseuses du ventre, eunuques, travailleurs dans les mines ou les chantiers de construction de bâtiment), des visions qui perdurent aujourd’hui, car longtemps elles ont véhiculé une image et une réputation négatives du “Nord-Africain appelé aujourd’hui Maghrébin”. Il lui a fallu suivre le parcours du combattant pour s’en défaire progressivement, devenant “les acteurs de leur émancipation”. Ils on été les “acteurs privilégiés dans la destinée de ces communautés”, ainsi que “des témoins précieux de cette histoire”. De facto, ce sont ces matériaux culturels (littérature, cinéma, musique, théâtre, chanson, arts plastiques… ) que cette exposition tend à retracer ce siècle de flux migratoire, venu d’Afrique du Nord. Figures et parcours, un siècle d’histoire des Maghrébins en France, embrasser l'histoire de ces pionniers, et ce à partir de la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’à la fin du XXe siècle, en passant par les différentes mutations ; raconter cette histoire du point de vue de ces populations, sans négliger leur environnement ; raconter ce siècle à partir des itinéraires de personnalités, maghrébines ou françaises (de l'émir Abdelkader, fêté par Napoléon III et le Grand-Orient, les marcheurs de 1983, Ahmed Ben Amar El-Gaïd, fondateur du cirque Amar, aux vedettes d'aujourd'hui) ; enfin, passer de l’état de mémoire à celui d'histoire, “sans négliger les conflits, les rencontres ni les métissages, et prenant en compte toutes les facettes de cette histoire culturelle, des orchestres judéo-musulmans, encore actifs au début des années 1970, aux crispations identitaires qui nous posent question”.

3/4/2011, Amine IDJER

Source : Liberté.al

 Les membres de la communauté marocaine qui sont restés en Côte d'Ivoire, souhaitent rentrer rapidement au pays pour fuir les combats entre les forces du président élu, Alassane Ouattara, et celles de son rival Laurent Gbagbo.

Dans des déclarations à la MAP, le président de l'Union des Marocains en Côte d'Ivoire, Omar Semlali, a indiqué que les Marocains vivent dans la peur à l'image de tous les étrangers et de tous les habitants d'Abidjan à cause des violents affrontements entre les deux camps.

Après avoir salué les précédentes opérations de rapatriement organisées par les autorités marocaines au profit des Marocains de Côte d'Ivoire, M. Semlali a ajouté que devant l'aggravation de la crise, ses compatriotes restés sur place veulent regagner rapidement leur pays et les leurs.

De son côté, le secrétaire général de l'association des commerçants marocains résidant en Côte d'Ivoire, Taoufik Jmai, a mis l'accent sur la volonté des Marocains d'être rapatriés pour fuir les affrontements qui font rage depuis vendredi dans plusieurs quartiers d'Abidjan, après le lancement par les forces qui soutiennent le président élu d'une vaste offensive contre les derniers bastions de son rival Laurent Gbagbo.

"Nous traversons une situation difficile mais nous sommes confiants dans la détermination des autorités marocaines de nous apporter l'aide nécessaire et d'organiser notre rapatriement", a-t-il ajouté.

Contacté par la MAP, le directeur des Affaires africaines au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Abdellatif Bendahane a indiqué que les autorités marocaines suivent attentivement la situation des Marocains en Côte d'Ivoire et sont mobilisées pour assurer leur sécurité.

"Des contacts ont été pris avec les responsables de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire et de l'Opération française Licorne pour assurer la sécurité des Marocains", a-t-il assuré.

Il a ajouté que des démarches sont en cours pour organiser le rapatriement de ceux qui souhaitent rentrer au pays.

Quelque 430 personnes avaient été déjà rapatriées par les autorités marocaines ces derniers mois, et près de 500 autres ont choisi de rester sur place.

Le gouvernement de Ouattara, qui avait décidé la fermeture des frontières après le lancement de l'offensive contre les derniers bastions du président Gbagbo à Abidjan, a annoncé jeudi l'ouverture de l'espace aérien, pour permettre aux ambassades étrangers l'évacuation de leurs ressortissants.

Pour fuir les combats et les descentes nocturnes des milices armées, une trentaine de ressortissants marocains se sont réfugiés dans deux camps installés à Abidjan par l'Onuci et les militaires français.

La RAM, à l'instar des autres compagnies aériennes, a annulé depuis jeudi ses vols à destination d'Abidjan.

02/04/11

Source : MAP

Un rapport sur la démographie dans l’UE, rendu public vendredi 1er avril et vu par « La Croix », rend compte d’une légère hausse de la fécondité et d’une mixité accrue.

L’Europe est surnommée le « vieux continent ». Mais un rapport dressant l’état de la démographie dans les 27 pays de l’UE, qui sera rendu public vendredi 1er avril à Bruxelles et que La Croix s’est procuré, tord le cou à quelques idées reçues.

Une « légère augmentation de la fécondité » y est décrite, « après des décennies de fécondité en berne alors que les pays s’enrichissaient ». « La très faible fécondité – inférieure à 1,3 enfant par femme – n’est plus de mise dans l’ensemble des États membres », constate ce rapport d’une centaine de pages établi par la Commission européenne et son agence statistique, Eurostat.
Si les taux de fécondité en Irlande et en France sont connus pour être relativement élevés, un début de redressement est aussi enregistré dans pratiquement toute l’UE, y compris en Italie (de 1,29 enfant par femme en 2003 à 1,42 en 2009), en Suède (de 1,71 à 1,94 sur la même période) ou encore en République tchèque (passage de 1,18 à 1,49).

Seuls le Portugal, Malte et le Luxembourg enregistrent des taux en baisse tandis qu’ils n’augmentent que de très peu en Allemagne, en Autriche ainsi qu’en Lettonie, où, à 1,31, la fécondité est la plus basse de toute l’UE.

5,4 millions de naissances dans l'Union européenne en 2009

Ces nuances ne masquent pas une tendance d’ensemble à la hausse. Descendue à 1,45 enfant par femme en 2002, la moyenne européenne actuelle du taux de fécondité de 1,6 « pourrait grimper à plus de 1,7 », estime le rapport, rappelant toutefois que ce « petit ajustement ne compense pas le déficit par rapport au seuil de renouvellement de 2,1 » et « exigera une large immigration ».

Avec environ 5,4 millions de naissances à travers les Vingt-Sept en 2009, on est en effet loin des plus de 7,5 millions de naissances du début des années 1960. Mais désormais plus sous les 5 millions de naissances comme en 2002.

Sur le fond, cette « progression modeste de la fécondité » n’est pas le fruit des modèles familiaux traditionnels. Au contraire.

« Des pays avec moins de mariages, davantage de concubinage, plus de divorces et une moyenne plus élevée de l’âge des femmes au moment de l’accouchement tendent à engendrer une fécondité plus élevée », observe le rapport européen, notant « un nombre plus élevé de naissances extraconjugales ».

La meilleure fécondité résulte aussi, selon le rapport, d’un « processus de rattrapage » dû à des maternités plus tardives : « Lorsque les femmes accouchent à un âge plus avancé de la vie, la fécondité d’abord décroît puis remonte. »

L'Europe reste un continent vieillissant

De fait, l’âge auquel les femmes ont un enfant a atteint voire dépassé 30 ans dans une douzaine de pays de l’UE, surtout de l’Ouest. À l’instar de l’Irlande, où l’âge moyen des mères à la naissance du premier enfant dépasse les 31 ans.

« Les femmes dans l’UE ont moins d’enfants lorsqu’elles sont jeunes et davantage plus tard », résume le rapport. Ce phénomène gagne les pays de l’Europe de l’Est, alors qu’il marque le pas à l’Ouest.

Ces changements progressifs n’empêchent pas l’Europe de rester, par ailleurs, un continent vieillissant. « Le nombre d’individus âgés de 60 ans et plus au sein de l’UE croît actuellement de plus de deux millions chaque année, à peu près deux fois le taux observé jusqu’il y a encore trois ans », relève le rapport.

L’âge moyen de la population dans l’UE s’établissait à 40,6 ans en 2009, il est projeté à 47,9 ans d’ici à 2060, grâce en particulier au prolongement de l’espérance de vie.

2012 , « année européenne du vieillissement actif »

Ce prolongement, commente la Commission européenne, appelle « une plus grande flexibilité du temps de travail pendant les années d’effervescence où la maternité et les engagements professionnels coïncident » et « une retraite productive via le volontariat et un engagement général dans la vie sociale ».

Après le bénévolat en 2011, l’année 2012 est d’ores et déjà proclamée « année européenne du vieillissement actif ».

Par ailleurs, naissances tardives et vieillissement prolongé s’opèrent dans une Europe à la population davantage diversifiée, autre point essentiel du rapport.

L’immigration provenant tant du dehors de l’UE que résultant de mobilités internes « a sensiblement augmenté la part d’habitants européens qui ne vivent pas dans leur propre pays natal ou dans leur milieu culturel », observe le rapport, selon lequel 15 % de la population active est née à l’étranger ou a au moins un parent né à l’étranger. Ces tendances « rendent le sentiment d’appartenance à une nation particulière plus diffus et complexe ».

01/04/2011 , Sébastien MAILLARD

Source : La Croix

Les jeunes Marocains qui tentent par tous les moyens de partir du Maroc sont plus connus par le nom qu’on leur donne – les « haraga », « brûleurs » – que par les situations qui les poussent à partir. Le désir de partir est pourtant parfois l’expression d’un malaise profond. A Khouribga, un projet pilote de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM),s’est intéressé à ces jeunes. L’expérience a permis de saisir davantage la complexité de leurs situations.   Frédéric Shmachtel avec Giulia Micciché*

Au Maroc, les migrations faisaient partie de l’histoire bien avant les vagues migratoires des années 60 et 70.  Depuis le début des années 1990, un phénomène particulier prend cependant de l’ampleur : le départ d’adolescents, de mineurs non-accompagnés, vers l’Europe, qui s’engagent très souvent dans la clandestinité. Au  milieu des années 2000, des chercheurs en migrations transnationales ont appelé à considérer ces jeunes comme de « nouveaux acteurs » des migrations, d’autres les appellent les « rebelles de la mondialisation ». Ces  jeunes de catégories sociales inférieures défient la logique selon laquelle la mobilité géographique et sociale est  réservée aux globetrotteurs des couches aisées. Quelles sont les motivations qui poussent certains jeunes à partir malgré les risques ? Que représente la migration pour eux ?

Pour répondre à ces questions, le socio-psychologue italien Francesco Vacchiano met en avant les changements historiques qui s’opèrent au Maroc et que les jeunes  vivent de manière particulièrement intense. Exode rural, émergence de bidonvilles, privatisation de la force de  travail, croissance démographique mais aussi scolarisation en hausse (relative, toutefois) : le Maroc d’aujourd’hui  n’est plus celui de leurs parents, il se modernise.

La modernité, le désir d’être autre

Cette « modernisation » crée  un sentiment d’attente, un espoir que la vie s’améliore de manière palpable. « La modernité est le désir d’être autre », estime le psychanalyste tunisien Fethi Benslama. M. Vacchiano applique cette définition au Maroc. Si ce désir de changement ne peut être réalisé au Royaume, si des jeunes se trouvent dans l’immobilité sociale alors  l’émigration devient une option. Malgré les risques que comporte la traversée clandestine des frontières, l’ailleurs  devient attractif.

Dans une étude pour l’OIM, Francesco Vacchiano a mis en lumière d’autres caractéristiques de la migration irrégulière de mineurs. Elle n’est pas seulement un projet individuel, mais familial. L’adolescent doit ou a le sentiment de devoir contribuer au bien-être matériel de la famille. La migration peut aussi être le produit d’échecs scolaires, de familles déchirées et de situations d’exclusion sociale. Le chercheur relève également un manque d’espaces d’expression, de possibilités de participer et d’être acteurs de changements dans leur entourage. Les jeunes ne sont pas suffisamment pris en considération dans leur communauté.

Khouribga, foyer important d’émigration marocaine

Khouribga est une des villes marocaines les plus marquées par les migrations. Ville minière, elle s’est constituée à partir de migrations internes. Les dynamiques migratoires ont changé : aujourd’hui elle est l’une des régions marocaines d’où le plus de jeunes tentent la migration vers l’Europe et plus spécifiquement vers l’Italie. L’OIM y a mis en oeuvre, pendant deux ans et demi, un programme de Solidarité avec les Enfants du Maroc (SALEM, voir encadré).

L’expérience du travail social avec les quelques 1400 jeunes de la ville ayant profité du programme confirme les conclusions du sociopsychologue. A Khouribga, comme ailleurs, les jeunes sont confrontés à de grandes difficultés quand ils cherchent un emploi, surtout lorsqu’ils ont un faible niveau scolaire. Au delà de ces difficultés objectives, l’attitude qu’elles provoquent  parmi les jeunes est  frappante. Le sentiment qu’aucune ascension sociale ne sera jamais possible est très fort.

Le contact avec les MRE suscite l’envie

L’expérience à Khouribga montre que cette perception est renforcée par le retour temporaire de Marocains résidant à l’étranger. Les jeunes constatent la mobilité des MRE, face à laquelle leur immobilisme n’apparaît que plus clairement.

En l’absence de perspectives viables, les jeunes sont souvent incapables de se  projeter dans l’avenir ni de tracer leur propre chemin dans une société qui ne leur offre pas assez d’espaces d’expression et d’évasion. Prend ainsi forme l’idée que la migration est l’unique opportunité possible pour se  réaliser et pour aider sa propre famille. Partir devient même un acte d’orgueil devant l’immobilité de leur environnement mais cela signifie aussi revenir en ayant réussi.

Ainsi, la réponse à priori simple à la question « pourquoi partir » apparaît sous un autre jour. « Pour gagner de l’argent », disent-ils mais cela cache un désir de  reconnaissance, la possibilité d’envisager un futur différent, de pouvoir s’exprimer et d’être entendus.

2/4/2011, *Giulia Micciché, Consultante de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM Rabat, Maroc)

Source : Yabiladi

Depuis la révolution libyenne, les témoignages recueillis sur les conséquences des accords avec l'Italie et l'UE sont ahurissants.

Lorsque un jour du mois de juin 2009, Abdel Malik Mohammed Abdi et la soixantaine de migrants en majorité somaliens se font arraisonner par un vaisseau de la marine italienne, tous pensent que leur calvaire prend fin. Il est alors à bord d'une barque de 11 mètres de long, quelque part entre les côtes libyennes et siciliennes.

Quatre passagers sont déjà morts de soif et de faim, dont une femme enceinte, après quatre jours d'une traversée à l'aveuglette sur une mer agitée et sous un soleil de plomb.

Abdel Malik Mohammed Abdi raconte :

« Il était environ une heure du matin lorsque nous avons aperçu des lumières sur la mer. Nous étions dans un tel état d'épuisement que nous avons pensé qu'il s'agissait d'une ville de Sicile. En fait, c'était le garde-côte italien. Il s'est approché et nous a secouru.

Après quelques heures, peut-être quatre, nous avons vu un autre bateau s'approcher. Nous avons été frappé d'effroi quand nous avons constaté que celui-ci était libyen. »

Transbordés par une grue, dans des filets

Malgré les cris et les protestations des naufragés, marins libyens et italiens organisent leur transbordement.

La loi italienne prévoit pourtant que « les bateaux et les aéronefs italiens sont considérés comme territoire de l'Etat » et que par conséquent : une fois embarqués, ces migrants ont droit d'accéder à la procédure de demande d'asile sur le territoire de la République italienne.

Et le territoire libyen ne peut être qualifié de « port sûr » pour des naufragés, la Libye ne faisant pas partie de l'Union européenne et n'ayant pas pas ratifié la Convention de Genève sur le statut des réfugiés.

Abdel Malik se souvient :

« Ils nous ont transbordé avec la grue du navire dans ces filets qu'on utilise d'habitude pour la marchandise ou le bétail. Ils nous avaient pourtant promis qu'ils nous emmèneraient en Sicile. »

« J'ai levé la main et j'ai dit que j'étais le capitaine »

A bord du bateau libyen, les migrants sont menottés, battus jusqu'à ce qu'Abdel Mohammed Ali, le capitaine de la barque de fortune, se dénonce.

»« Qui est le capitaine du bateau ? Qui est la capitaine ? », hurlaient-ils. Tout le monde restait muet, personne ne voulait me dénoncer.

Quand j'ai vu qu'ils commençaient à battre et infliger des décharges électriques à dix, onze personnes innocentes, j'ai levé la main et je leur ai dit que j'étais le capitaine, je leur ai demandé de ne plus battre personne. »

Abdel Mohammed Ali est somalien et a travaillé pendant plusieurs années comme second maître sur un navire marchand d'une compagnie basée à Dubaï.

Ce n'est pas un « passeur », mais un migrant comme tous les autres que le groupe a désigné comme capitaine pour son expérience de marin. Son épouse est morte d'épuisement quelques heures avant leur « sauvetage » par la marine italienne.

« Je savais le sort que réservent les Libyens à l'homme qui est à la barre des bateaux de migrants et je devais en assumer les conséquences.

Ils m'ont tout de suite emmené à la cale et m'ont battu jusqu'à ce que je m'évanouisse. Quand ils m'ont réveillé, l'un d'eux m'a donné à boire, c'était de l'eau de mer. Puis ils m'ont battu à nouveau et encore et encore jusqu'à notre arrivée à Tripoli. »

Les migrants sont accueillis au port de Tripoli par une haie de militaires.

« Ils nous criaient “Abid ! ”, qui veut dire “esclave” en arabe. Ils nous battaient pour nous faire avancer mais nous étions à bout de forces et nous nous écroulions à terre. »

« Un quignon de pain et un verre de lait par jour »

Ils sont incarcérés dans une prison de Tripoli et rejoignent les quelque 60 000 migrants détenus en Libye. La prison de Siriton, affirme Abdel Malik.

Cet établissement est inconnu de tous les Libyens que nous avons rencontrés. N'était-ce pas plutôt un camp ? Un de ces vingt camps de rétention pour migrants que compte la Libye ?

« Non, c'était une prison avec des murs et des plafonds en dur. Nous avons passé les trois premiers mois sans pouvoir sortir d'une cellule de douze mètres carrés où nous étions plus de soixante.

Nous étouffions car c'était l'été. Les malades n'avaient pas accès aux soins. On ne nous donnait qu'un quignon de pain et un verre de lait par jour. »

Diana El Tahawy, chercheuse spécialiste de l'Afrique du nord au bureau londonien d'Amnesty International, pense que ce lieu de rétention pourrait être le camp de Zliten, à quelque 140 kilomètres à l'est de Tripoli :

« C'est apparemment le pire des camps de détention pour migrants en Libye. Nous n'avons pas pu le visiter, car le Comité du peuple pour la justice en charge des questions migratoires qui était notre interlocuteur en Libye nous a dit ne pas en être responsable.

Les migrants et réfugiés subsahariens qui ont été détenus dans ce camp et dont nous avons pu recueillir les témoignages sont unanimes : ils ont été enfermés dans des cellules bondées pendant plusieurs semaines, parfois plusieurs mois sans pouvoir en sortir, ils n'avaient pas d'assistance médicale, manquaient de couvertures et de nourriture, étaient victimes de sévices, de coups, d'insultes… »

Des migrants victimes de la belle amitié italo-libyenne

Onze mois plus tôt le 30 août 2008, dans un bâtiment attenant à l'hôtel Al Fadeel de Benghazi, Silvio Berlusconi et Mouammar Kadhafi signaient un traité d'amitié dont l'un des volets organisait la contention des flux migratoires et notamment le refoulement des réfugiés de l'Italie vers la Libye.

L'Italie livrait notamment six patrouilleurs à la marine libyenne pour l'aider à mieux contrôler ses eaux territoriales. L'Union européenne lui emboîtait le pas en novembre de la même année : elle entamait des négociations pour un accord qui comprenait entre autres la possible réadmission par la Libye de migrants ayant transité sur son territoire pendant leur voyage vers l'Europe.

C'est dans ce même hôtel que se terre depuis un mois Moustafa Hassan Al Gatous, ancien lieutenant-colonel chargé de la brigade de recherche et d'investigation des services de l'immigration libyenne à Benghazi. Il nous reçoit dans sa chambre, le visage anxieux, les mains moites, il jette des coups d'œil réguliers par la fenêtre.

S'il s'est rangé du côté de l'opposition au colonel Kadhafi quelques jours après le déclenchement de la révolution du 17 février, il est encore en sursis et doit faire les preuves de sa loyauté aux insurgés.

En attendant, il parle, exorcise. Il confirme ce que dénoncent depuis longtemps les organisations humanitaires comme le réseau d'ONG Migreurop dans son rapport 2009-2010 :

« Oui, le récit [d'Abdel Malik et Abdel Mohammed Ali] est crédible. Nous n'avions pas que des camps pour les migrants mais aussi des prisons qui ne répondaient à aucune des normes humanitaires minimales requises.

Beaucoup de migrants sont morts dans ces prisons à cause du manque d'hygiène et d'assistance médicale.

Mais je dois ajouter qu'on ne nous donnait aucuns moyens pour nous occuper des migrants. A mon niveau de responsabilité, je n'ai jamais vu la couleur de l'argent italien ou européen destiné à aider la Libye dans la lutte contre l'immigration clandestine.

Jusqu'au sommet de l'Etat, tous les pans de la société bénéficiaient de l'immigration d'une façon ou d'une autre. C'était un secteur corrompu et très lucratif. »

Les Italiens connaissaient les conditions de détention des migrants

Le traitement des immigrés clandestins était épouvantable en Libye. Les Européens le savaient-ils ?

« Il y a certainement eu des visites d'organisations européennes, mais je pense qu'ils ont visité des prisons vides ou avec des prisonniers qui n'y étaient pas depuis longtemps, un ou deux jours peut-être.

Ils n'ont pas vu les prisons pleines à craquer de migrants malades avec femmes et enfants. Concernant l'Italie, je ne peux pas croire qu'ils n'étaient pas au courant : les autorités italiennes interrogent les réfugiés qui arrivent sur leur territoire en provenance de Libye, ils leur ont forcément parlé de leurs conditions de vie en Libye, ça ne fait aucun doute. »

En juillet 2010, le colonel Kadhafi ordonne que plusieurs milliers de migrants soient relâchés. Les révélations par plusieurs ONG de leurs conditions de détention seraient à l'origine de ces libérations massives.

Le lieutenant-colonel Moustafa Hassan Al Gatous se souvient :

« Leur libération s'est faite de nuit et à Benghazi, le lendemain matin, nous avons eu l'impression d'être envahis par les réfugiés. »

Abdel Malik Mohammed Abdi sort de prison à la fin de l'été 2010. Il est d'abord transféré dans un camp « où l'on mangeait mieux, où l'on était pas entassés » avant sa libération définitive, qu'il situe au mois d'octobre 2010. Les autorités libyennes lui délivrent un permis de résidence de trois mois.

La peur d'être pris pour un mercenaire

Avec son épouse, ils survivent en enchainant les petits boulots dans la crainte d'être à nouveau emprisonnés. Ils
voudraient formuler une demande d'asile mais le bureau du HCR a été fermé et ses employés expulsés par le régime libyen en juin 2010.

La Libye nie la présence sur son sol de demandeurs d'asile ou de réfugiés comme Abdel Malik dont le pays subit une guerre civile depuis plus de vingt ans. Il n'y aurait, selon les autorités libyennes, que des migrants économiques sur son sol.

Lorsque la révolution libyenne éclate le 17 février, il trouve refuge avec 250 autres migrants éthiopiens, érythréens et somaliens dans un camp érigé par le croissant rouge libyen à Benghazi. C'est là que nous l'avons rencontré et qu'il nous a livré son récit.

« Que faire ? Nous n'avons nulle part où aller. Nous sommes terrorisés ici à l'idée d'être pris pour des mercenaires. »

Bien que protégés par les palissades du camp du Croissant rouge, les migrants montent la garde à tour de rôle la nuit, de crainte d'être raflés. Ils refusent d'être évacués vers l'Egypte, de peur de se voir refuser leur entrée dans le pays, et continuent de nourrir le rêve de trouver « un grand bateau qui [les] emmènerait loin de la Libye ».

Direction l'Egypte pour fuir les troupes de Kadhafi

Le 16 mars, les 250 migrants se décident à partir vers As-Saloum, à la frontière égyptienne, pour échapper à l'avancée sur Benghazi des forces loyales au colonel Kadhafi.

Ils rejoignent les milliers de migrants qui attendent ici depuis des jours, parfois des semaines, d'être rapatriés dans leurs pays ou trouver une terre d'asile. Parqués côté égyptien, ils dorment dehors à même le sol dans des abris de fortune.

May Abou Samra, est une des coordinatrices de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), présente sur le site :

« Tout manque ici : les tentes, les couvertures… Les conditions d'hygiène sont catastrophiques. Nous attendons impatiemment les latrines car il n'y en pour l'instant que dix pour plusieurs milliers de réfugiés. »

Rencontré dans le local exigu où il reçoit ses patients, Nidal Oddeh, médecin jordanien de l'OIM, s'alarme devant les cas de bronchites, diarrhées et autres maladies liées à l'insalubrité, au froid et à l'humidité qui se multiplient.

Début mars, alors que paraît ce texte, Abdel Malik et ses amis se trouvent toujours à As-Saloum. Ils attendent que le HCR traite leurs dossiers pour poursuivre leur interminable voyage. Certains, déjà, regrettent le relatif confort du camp du Croissant rouge de Benghazi, et songent à y retourner.

2/4/2011, Raphael Krafft

Source : Rue89

Le gouvernement français demande à la Commission européenne de prendre des mesures face à la situation migratoire en Méditerranée, notamment depuis la révolution en Tunisie, a écrit le ministre de l'Intérieur Claude Guéant dans un courrier adressé samedi à Bruxelles. Vendredi, la commissaire européenne chargée de l'Immigration Cecilia Malmström avait condamné les contrôles d'identité mis en place par la France dans la zone frontalière avec l'Italie à seule fin d'intercepter des migrants tunisiens. Mme Malmström avait en outre estimé, lors d'une conférence de presse à Bruxelles, que "les autorités françaises ne peuvent pas renvoyer (les migrants tunisiens) en Italie".

Dans une lettre envoyée samedi à Mme Malmström, M. Guéant "souligne que le gouvernement attend, comme beaucoup d'autres en Europe, des propositions et une action vigoureuse de la part de la Commission pour surmonter les difficultés auxquelles nous expose la situation migratoire actuelle en Méditerranée", a-t-on expliqué au ministère de l'Intérieur. Dans sa réponse à la commissaire européenne, le ministre de l'Intérieur "lui fait part de son étonnement devant la mise en cause, dans ses déclarations, des réadmissions (renvois, ndlr) d'étrangers en situation irrégulière auxquelles la France est amenée à procéder".

"Ces réadmissions sont naturellement parfaitement conformes au droit communautaire, et notamment à l'acquis Schengen. La directive du 16 décembre 2008 dite 'retour' prévoit (...) la pratique de réadmissions de pays tiers en situation irrégulière entre États membres, sur la base d'accords bilatéraux existants. Le traité franco-italien (du) 3 octobre 1997 fixe le cadre juridique en vigueur, que nous respectons scrupuleusement", écrit encore M. Guéant. Un désaccord subsiste entre Paris et Bruxelles sur les contrôles effectués par la police française dans les Alpes-Maritimes, à la frontière italienne. Une quarantaine de clandestins tunisiens sont interceptés chaque jour et renvoyés à Vintimille, en Italie. Le gouvernement français est persuadé d'être dans son bon droit, M. Guéant assurant que les "contrôles opérés dans la zone frontalière (...) dans la bande des 20 km le long de la frontière intérieure sont également conformes au droit européen".

2/4/2011

Source : Le Point

Après de nombreuses années passées en Arabie Saoudite, Lalla Essaydi s'est installée depuis une dizaine d'années à New York où elle a vu sa carrière démarrer. En 2010, le prestigieux Musée du Louvre de Paris a acquis une œuvre de Lalla Essaydi et elle est devenue ainsi la première marocaine à intégrer cette institution. En outre, l'artiste a exposé ses oeuvres dans de nombreux musées américains et un peu partout dans le monde. Pour cette année, une rétrospective est prévue à la North Carolina Museum of Modem Art, au Bates Museum au Maine, et au Smithsonian…Suite

Et si on se faisait un petit week-end entre Marocaines de la diaspora ? C’est la proposition sans artifices qu’a faite le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) aux Marocaines vivant en dehors de leur pays d’origine.

Une première rencontre, dédiée aux Marocaines d’Europe, s’est tenue les 18 et 19 décembre derniers à Bruxelles. Pari gagné ! Durant les deux journées riches en rencontres et en débats fructueux, les Marocaines vivant de l’autre côté de la Méditerranée se sont retrouvées au cœur du vieux continent et ont pu disséquer, ensemble, les différents problèmes qu’elles rencontrent au quotidien.

Complications de l’application de la Moudawana, l’amère réalité des discriminations ou encore vie citoyenne, l’occasion leur a été donnée de vider leur sac en une sorte de thérapie collective. Quel que soit leur pays de résidence, les histoires avaient des convergences multiples, rassurant plusieurs Marocaines de la diaspora, qui se sont ainsi senties moins seules dans leurs combats.

Pays arabes et Afrique subsaharienne

Après la rencontre bruxelloise et au vu de la répartition géographique des Marocains à travers le monde, le CCME a jugé nécessaire d’aller ensuite à la rencontre des Marocaines d’Amérique, les 14 et 15 mai prochain à Montréal.

Contrairement aux pays d’Europe où l’émigration marocaine a d’abord été forcée, celle des Amériques est choisie. Si cette émigration a débuté assez timidement au seizième siècle, elle n’a réellement pris son envol qu’au début des années 1960. L’engouement des Marocains pour le Pays de l’érable est particulièrement grandissant puisque les Etats-Unis et le Canada sont  aujourd’hui les destinations privilégiées des Marocains attirés par l’Amérique. Cette population compte 42% de femmes, mais n’est pas encore assez étudiée.

Après les deux journées prévues dans la métropole québécoise, les deux prochaines rencontres seront consacrées aux femmes marocaines d’Afrique subsaharienne puis à celles des pays arabes. Elles seront programmées au cours de cette année.

3 QUESTIONS À …

Amina Ennceiri, membre du CCME et présidente du groupe de travail « Approche genre et nouvelles générations »

Quelles ont été les réactions des participantes et des Marocaines qui vivent en dehors de l’Europe, au lendemain de la rencontre bruxelloise ?

Les réactions confirment la nécessité de capitaliser les acquis des deux précédentes rencontres de Marocaines d’ici et d’ailleurs, organisées en 2008 et 2009 à Marrakech. La rencontre de Bruxelles a rassemblé près de 250 femmes et a été importante pour le tissu associatif féminin au Maroc et en Europe. Une dynamique associative s’est enclenchée entre les ONG marocaines d’ici et d’ailleurs, notamment sur leurs formes d’engagement.

A Montréal, quelles modifications seront apportées par rapport aux thématiques ? Y aura-t-il une adaptation des axes par rapport aux spécificités de la région ?

Nous traitons trois problématiques essentielles, « agir contre les discriminations », « agir pour l’égalité » et « femmes et citoyennes ». Elles sont apparues comme les défis communs à relever pour les femmes marocaines d’ici et d’ailleurs. A l’intérieur de chaque problématique, des questions spécifiques à chaque région vont être traitées ou soulevées dans les différents espaces. Ces rencontres permettent de mettre en lumière des phénomènes existants mais jusqu’alors invisibles.

Vous comptez réserver une place à un rappel de l’histoire de l’émigration marocaine aux Amériques. En quoi ce rappel est-il nécessaire ?

Appréhender l’aspect historique de l’émigration marocaine nous paraît fondamental et l’est encore plus concernant cette région éloignée, où l’émigration a pris récemment un véritable essor. L’histoire des migrations marocaines en Europe est connue grace à l’existence de travaux de recherches et de mémoires.En revanche, on ne dispose pas de beaucoup d’informations sur l’histoire des migrations marocaines vers les Amériques.

1/4/2011

Source : Le Soir

La politique migratoire du gouvernement espagnol, le traitement réservé aux immigrés et à leurs membres de famille et les conditions dans lesquelles s’opèrent les processus de convivialité et d’intégration ont été positivement évalués par l’Indice de Politiques d’Intégration des Immigrés (MIPEX). Cet Indice, considéré comme un instrument de mesure des politiques d’intégration dans 31 pays d’Europe et d’Amérique du Nord à travers l’évaluation de 148 indicateurs, place l’Espagne parmi les dix premières nations accueillant une nombreuse main d’œuvre étrangère. Dans ce contexte, il a été constaté qu’elle se situe en troisième place en matière de regroupement familial, 4ème en ce qui concerne la mobilité dans le marché du travail et deuxième quant à  la durée de résidence, un indice qui démontre l’application d’un modèle de politique d’immigration qui va dans le sens de la promotion de l’intégration sur la base de l’égalité des droits, des obligations et opportunités.
En réalité, l’Indice MIPEX tient en considération le degré d’application de certaines directives, règlements et lois régissant les conditions d’accueil des immigrés, leur accompagnement durant le processus migratoire et la garantie d’accès aux services universels telles la santé et l’éducation. Il analyse la politique officielle en matière d’immigration et non les rapports entre immigrés et employeurs ou immigrés et société.

Cependant, cet indice appelle à un certain nombre de réflexions sur l’attitude de l’administration et des employeurs à l’égard des immigrés.

D’abord, tous les étrangers démunis de papiers en règle bénéficient pleinement des droits fondamentaux prévus à la Constitution, dont la jouissance de services sociaux. A l’exception du droit au droit au travail, ceux-ci ont accès à la santé publique de base, aux soins primaires, aux prestations sociales accordées aux couches sociales défavorisées et en situation vulnérable, à l’éducation de leurs enfants (tous les cycles de formation y compris l’universitaire), au droit de réunion et de participation sociale.

De leur côté, les immigrés en situation légale jouissent pleinement de leurs droits de citoyenneté au même titre que les autochtones ou tout autre étranger communautaire. Ils peuvent exercer sans discrimination dans tout type d’activité grâce au permis de travail comme ils peuvent se déplacer à l’intérieur de l’Union européenne munis seulement de la carte de résidence délivrée par les administrations compétentes. Théoriquement, il n’y a aucune restriction qui limite le droit à la jouissance des droits garantis par la Constitution.

Dans la pratique, l’immigré en situation légale est victime d’une discrimination professionnelle de la part de l’entrepreneur qui recourt, en cas de sélection de la main-d’œuvre, à des critères subjectifs. Les immigrés marocains sont, dans ce cas, les grandes victimes de cette approche. Dans ce contexte, les entrepreneurs préfèrent les latino-américains pour des considérations d’ordre culturel, la langue et la religion, et, les européens de l’Est qui sont généralement dotés de hautes qualifications professionnelles. Pourtant, la loi sanctionne toute attitude tendant à transgresser les droits au travail, de l’homme et celui de protestation en cas de conflit.

Dans les régions autonomes, le «Cadre des activités de difficile couverture» limite l’accès des immigrés à certaines activités particulièrement celles exigeant une moyenne ou haute qualification. C’est la raison pour laquelle, par exemple, de nombreux marocains rencontrent des difficultés de couvrir les postes vacants de médecin, architecte ou professeur dans ces régions.
Les organisationnels de défense de l’homme, contre l’intolérance ou la discrimination ne cessent de dénoncer certaines pratiques au marché du travail qui excluent l’immigré de toute opportunité d’exercer des activités conformes à sa formation et ses habilités.

De même, la dernière révision de la loi régissant les conditions de résidence et de travail des étrangers a apporté certaines limitations qui vont dans le sens de durcir davantage le contrôle sur le mouvement des sans papiers et le regroupement familial.
Il est cependant judicieux de souligner qu’en dépit de la crise qui sévit en Espagne depuis 2008, les immigrés en chômage bénéficient des mêmes droits que le reste des employés autochtones en termes de prestations. Aucune mesure spéciale n’a été non plus adoptée à l’encontre de ceux qui n’ont pas réussi à réintégrer le marché du travail bien qu’ils aient épuisé tous leurs indemnités de chômage. Des programmes spéciaux élaborés par le ministère du travail et de l’immigration encouragent le retour volontaire des immigrés à leur pays d’origine.

1/4/2011, Mohamed Boundi

Source : Al Bayane

De retour d'un séjour en Egypte et le long de la frontière Libyenne, les déclarations des dirigeants français et d'autres pays européens faisant un lien entre les révolutions arabes et une possible vague d'immigration clandestine submergeant l'Europe sont particulièrement choquantes. Les représentations publiques qu'elles cherchent à véhiculer, tant de la crise qui se déroule, que des personnes fuyant la guerre qui sont présentés comme des "clandestins", ne correspondent pourtant pas à la réalité observée.

D'abord, aujourd'hui, ceux qui fuient la Libye sont des ressortissants étrangers, travailleurs souvent très pauvres et peu qualifiés (comme il y en a dans tous les pays de la région), qui cherchent juste à fuir la guerre en Libye, et les violences ou discriminations dont ils y font l'objet. Ils ne cherchent qu'à rentrer chez eux, alors qu'ils ont quasiment tout perdu et ont été victimes de violences.

D'autre part, et c'est à noter, en Grèce ou en Turquie, ou Médecins du monde est présent auprès de ces travailleurs migrants, aucune supposée nouvelle "vague" d'immigration massive n'est observée qui serait directement liée aux événements politiques dans les pays des côtes sud de la Méditerranée. Et l'arrivée récente et médiatisée de jeunes tunisiens sur l'île de Lampedusa ne permet pas de tirer des conclusions inverses.

Deuxièmement, les déclarations de nos gouvernements européens nient une autre réalité très simple. En situation de conflit, le droit de fuite des populations civiles existe et est reconnu par le droit international, afin de chercher refuge hors des frontières d'un pays livré à la violence. A ce stade, le nombre de libyens ayant quitté leur pays est faible. Tout juste quelques milliers. Mais si les violences se poursuivent et faute de pouvoir leur venir en aide chez eux, peut-être observera-t-on plus de personnes tentées de chercher refuge dans les pays limitrophes. Il faudra alors leur porter assistance en tant que réfugiés, et certainement pas les présenter comme des "clandestins".

De la même façon, certains travailleurs étrangers qui fuient la Libye doivent être protégés. Il faut noter la situation particulière de nombreux ressortissants étrangers en fuite qui ne pourront pas retourner dans leur pays d'origine, lui ravagé par la guerre (Somalie, Côte d'Ivoire par exemple). Que faut-il envisager pour eux ? Certes, ils sont moins nombreux que les égyptiens et les tunisiens, mais les Nations unies doivent renforcer leur protection.

INSULTE

Au lieu d'agiter la peur de l'autre, il convient aussi de rappeler les règles qui s'imposent à tous les acteurs armés en situation de conflit dans la façon dont ils mènent les hostilités, et l'obligation qui est la leur de préserver les vies civiles et de respecter les missions médicales. A ce stade, l'accès des organisations de secours reste limité, au risque demain de voir la situation humanitaire se détériorer. L'enjeu de protection des populations civiles doit rester central dans la façon d'appréhender la crise en Libye.

Dernier point, vu du Caire, ou de la région, les déclarations de nos dirigeants européens apparaissent pour le visiteur étranger mais aussi pour bon nombre de personnes vivant ici, une insulte aux révolutions en cours au sud de la méditerranée, à cet élan de liberté et de changement qui souffle en Egypte, en Tunisie et en Libye en particulier ; une insulte à cette jeunesse qui a décidé de prendre son destin en main, et de refuser l'oppression de régimes corrompus et ne répondant pas aux attentes de leur population. Croyez-vous que les manifestants de la place Tahir ont envie de quitter leur pays ? Moi, pas. Leur détermination est forte et intacte, même si l'avenir politique reste incertain.

Tout cela pour dire que l'agenda préélectoral a pris le pas sur une analyse rationnelle des faits. C'est juste choquant et très inquiétant sur la façon dont nos dirigeants appréhendent le monde en jouant sur la peur de l'autre.

1/4/2011, Pierre Salignon

Source : Le Monde

A partir du 06 avril 2011, aura lieu la RENCONTRE PHOTO CHILI /MAROC 2011, qui réunira à Santiago et à Coquimbo des expositions, des conférences et des projections dans des espaces public, 11 photographes marocains sont invités à cette rencontre par un groupe de huit photographes chiliens, parrainés par l’Ambassade du Maroc au Chili…Suite

Une antenne consulaire relevant du Consulat général du Maroc à Barcelone (nord-est de l'Espagne) sera ouverte prochainement à Palma de Majorque, chef-lieu de la communauté autonome des Baléares, apprend-on jeudi de source consulaire à Barcelone.

Cette initiative procède de la volonté du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération de rapprocher les services consulaires de la communauté marocaine établie dans cet archipel espagnol, a déclaré à la MAP le consul général du Royaume à Barcelone, Ghoulam Maichan.

Selon M. Maichan, toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour l'ouverture de cette antenne dans les plus brefs délais possibles. Les membres de la communauté marocaine établis aux Baléares, dont le nombre s'élève à près de 45.000 personnes, sont obligés de se déplacer jusqu'à Barcelone pour effectuer les démarches administratives auprès du Consulat du Royaume.

M. Maichan a précisé qu'il s'est rendu mardi à Palma de Majorque où il a eu une rencontre avec les représentants d'une cinquantaine d'associations marocaines au cours de laquelle ils ont été informés de cette décision et des modalités de sa mise en œuvre.

Les représentants de ces ONG ont accueilli avec satisfaction l'annonce de l'ouverture de cette antenne consulaire qui permettra aux membres de la communauté marocaine d'éviter les désagréments du déplacement jusqu'à Barcelone qui s'effectue par avion ou par bateau, a noté le responsable consulaire marocain.

M. Maichan a eu, par ailleurs, des entretiens avec la conseillère (ministre) des Affaires sociales et de l'immigration du gouvernement autonome des Baléares, Fina Santiago Rodriguez sur nombre de questions intéressant les membres de la communauté marocaine notamment l'intégration sociale et l'accès à l'enseignement et à l'emploi.

A cette occasion, la responsable baléare a tenu à saluer l'initiative du Maroc d'ouvrir une antenne consulaire à Palma de Majorque, exprimant la disponibilité des autorités de cette communauté autonome de lui accorder l'assistance et l'aide nécessaires afin de lui permettre de s'acquitter de sa mission dans les meilleures conditions.

31/3/2011

Source : MAP

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) organise un séminaire autour du thème  « Transferts financiers de la communauté marocaine à l’étranger, Quelle contribution au développement ? », le lundi 4 avril 2011 à Rabat.

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) organise, lundi à Rabat, un séminaire sur le thème "Transferts financiers de la communauté marocaine à l'étranger, Quelle contribution au développement ?".

Ce séminaire vise à établir un état des lieux des transferts financiers de la communauté marocaine à l'étranger à la lumière des évolutions économiques au niveau international et local et leur contribution à l'économie marocaine, indique un communiqué du CCME.

Il ambitionne la réalisation d'un travail de diagnostic, d'analyse et de recherche prospective, préalables indispensables à toute planification d'action opérationnelle.

Une vingtaine d'experts, universitaires, financiers et spécialistes des questions des transferts des migrants en provenance du Canada, de Grande-Bretagne, de France, d'Allemagne, des Emirats-Arabes-Unis et du Maroc participeront à cette rencontre.

La communauté marocaine à l'étranger a enregistré un apport global de 307,12 milliards de dirhams durant les huit dernières années, soit un volume annuel moyen de 38,39 milliards de dirhams.

31/3/2011

Source : MAP

 

Conférence de Nancy Green, historienne, directrice d’études à l’EHESS et de Philippe Rygiel, directeur adjoint du Centre d’histoire sociale, Université de Paris 1 - CNRS, animée par Françoise Gaspard, sociologue, directrice d’études à l’EHESS

L’histoire des migrations a-t-elle besoin du genre ? Sans doute, même si elle n’y a pas toujours recours car, à travers le genre, peuvent se relire les catégories et les thèmes de l’histoire des migrations. Ainsi, les trajectoires de la migration ne revêtent pas les mêmes formes pour les femmes et les hommes. Le regard porté sur les migrants change aussi en fonction du genre. Même constat dans la sphère politique : dispositifs législatifs et textes réglementaires distinguent migrantes et migrants. Les formes de l’engagement et la participation à la société civile peuvent également se décliner suivant le genre. Enfin, en transformant l’environnement des rapports de genre, la migration dévoile les implicites qui les fondent, et devient ainsi un puissant levier de leur transformation.

La conférence se tient le 7 avril 2011,

Source : Cité Nationale de l’histoire de l’immigration

Rejetée par les responsables religieux, désavouée jusque dans la majorité, perçue comme un clin d’œil au FN, la convention «sur la laïcité» prend des allures de naufrage.

Former enfin les imams

C’était l’une des missions du Conseil français du culte musulman (CFCM) lors de sa création, en 2003 : former des imams républicains. Selon Mohammed Moussaoui, son président, sur les 1800 imams exerçant en France, 300 viennent de l’étranger : 150 de Turquie, 120 d’Algérie, 30 du Maroc. Une enquête du ministère de l’Intérieur, en 2005, avait montré par ailleurs qu’«un bon tiers ne parle pas ou très difficilement notre langue, un petit tiers s’exprime moyennement et le tiers restant s’exprime avec aisance». Par ailleurs, seulement «45 % sont salariés de manière régulière. […] Les autres sont bénévoles ou rétribués par des oboles de type divers».

Ces dernières années, diverses hypothèses de formation des imams ont été examinées. Sans grand succès. La Mosquée de Paris a créé son propre institut, l’Union des organisations islamiques de France également. Mais il s’agit de formations exclusivement pastorales.

Pour le côté sciences humaines, la «Catho» de Paris a ouvert en janvier 2008 un cursus «religions, laïcité, interculturalité». Le projet de créer une faculté de théologie musulmane en zone concordataire à Strasbourg, n’a jamais vu le jour. Tant que la question du statut social et économique des cadres religieux musulmans français ne sera pas réglée, ces efforts resteront de toute façon vains.

Aider à construire des mosquées

Des mosquées se construisent en France. Il y en aurait environ 2 000 aujourd’hui. Mais il en manque. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) estime à 4 000 le nombre des lieux de culte nécessaires pour satisfaire les 20 %de pratiquants parmi les 5 millions de musulmans. Sur les 2 000 mosquées, une dizaine maximum serait concernée par les prières dans la rue : six à Paris, trois à Marseille et une à Nice. Sur le terrain, certaines communes continuent de freiner des quatre fers et d’entraver les constructions, utilisant par exemple leur droit de préemption. Mais «les municipalités mettent moins d’obstacles qu’autrefois à l’édification de nouveaux lieux de culte, observe la mission Stasi dans son rapport. Les autorisations d’urbanisme sont plus facilement accordées». Les collectivités territoriales peuvent mettre à disposition des terrains communaux dans le cadre de baux emphytéotiques (de très longue durée) et accorder des garanties d’emprunt. Le rapport Machelon juge qu’il faut aller plus loin, qui préconise que «l’aide directe» par les communes soit «formellement autorisée». La Fondation pour l’islam de France pourrait également être réactivée. Créée par Dominique de Villepin lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, mise en sommeil par Nicolas Sarkozy, elle devait collecter des fonds et les redistribuer en vue notamment de la construction de lieux de culte. Mais elle n’a jamais fonctionné.

31/3/2011, Catherine Coroller

Source : Libération

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