Boutaïna El Fekkak est née à Rabat. Elle a étudié au lycée Descartes de la capitale où elle a obtenu un bac en sciences mathématiques (Bac S) Un jeu d’enfant pour cette brillante jeune femme, qui fut première de sa classe depuis toujours. « Pour moi, les maths c’était comme un jeu. J’aimais bien » nous déclare, avec une déroutante modestie, Boutaïna qui a cette beauté et cette fragilité qui rappelle toutes ces héroïnes que nous avons tant aimées du théâtre.
Car,en la regardant, l’on ne peut s’empêcher de penser à Antigone bien que ces derniers mois ce soit dans la peau de « Elle brûle » qu'elle s'est glissée pour interpréter librement Emma. Oui, LA Emma Bovary de Flaubert sur les scènes françaises. Les critiques sont dithyrambiques.
Le théâtre c’est sa passion. Depuis toujours. Même quand elle quitte Rabat pour Montréal où elle fait une licence de philosophie à la prestigieuse MC Gill University. En fait cet amour du théâtre a commencé alors qu’elle était encore enfant. Lorsque déjà passionné par l’image, ses parents lui offrent une petite caméra. Elle filme tout ce qui bouge avec son frère aîné. Jusqu’au jour où sa mère lui dit que si elle veut faire du cinéma, il faut d’abord qu’elle passe par le théâtre. Les acteurs de cinéma les plus accomplis sont souvent passés par le théâtre. Cela est une réalité. Depuis, elle ne pense qu’aux planches, qu’à donner vie à des textes écrits par les anciens d’abord puis par les modernes.
A Montréal , bien que férue de philosophie, elle s’inscrit au cercle théâtral universitaire de Montréal. Un régal. Elle s’y épanouît. Seul bémol : son accent « pas assez québéquois ». Direction Paris. La ville des Lumières. Celle où elle choisit de s’installer pour se réaliser. Faire de sa passion un métier. Salles sombres, scènes parisiennes. Carpe diem. Profiter au maximum de ce que l’une des plus belles et plus grandes capitales de la culture au monde lui offre. Mais au-delà d’être un Art, le théâtre c’est aussi des concours, des études, et surtout beaucoup de travail.
Elle s’inscrit au cours de Claude Mathieu et au début des années 2000, c’est à Strasbourg qu’elle atterrit après avoir réussi l’un des concours français les plus sélectifs. Une fois passée cette étape, . Elle travaille 7jours sur 7 de 10h du matin à 23h .
Ensuite retour à Paris. Nouvelles auditions au Jeune Théâtre National qu’elle réussit. Encore une fois. Le rêve est aujourd’hui une réalité : Boutaïna El Fekkak en a fait son « métier ». Elle se glisse dans des personnages qui vont d’Elvire (Corneille) à Armande (Molière), de Madame Bovary(Flaubert)…Elle est sur les planches mais aussi parfois au cinéma. Boutaïna El Fekkak est une comédienne accomplie : classiques, comédies, tragédies...elle passe d’un genre à l’autre avec son élégance et sa fragilité innées.
Aujourd'hui la jeune femme rêve de mettre elle-même des pièces en scène - ce qu'elle fait déjà collectivement au sein du collectif Les 3 Mulets-, de production et surtout de cinéma.
Par la rédaction