jeudi 4 juillet 2024 16:15

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Poitiers: la gauche et des associations réclament la dissolution des Identitaires

L’indignation est quasi-unanime après l’occupation par un groupuscule d'extrême droite du chantier de la mosquée de Poitiers, samedi. La garde à vue de quatre militants a été prolongée.

L’indignation de la classe politique est quasi-unanime après l’occupation, ce samedi matin pendant plusieurs heures, par un groupuscule d'extrême droite le chantier de la grande mosquée en construction à Poitiers.

La garde à vue de quatre militants d'extrême droite a été prolongée, ce dimanche. Les quatres jeunes, âgés de 23 à 26 ans, parmi lesquels deux étudiants et deux jeunes actifs, auraient «un rôle important» au sein du groupe Génération identitaire (GI), a-t-on indiqué de source proche de l'enquête. Les 73 militants, dont une majorité d'étudiants venus de Paris, Lyon, Grenoble, Lille, Cannes, Nice ainsi que de Bretagne et de Normandie, selon les organisateurs, avaient investi samedi, vers 5H45, le grand bâtiment gris, encore en chantier, situé en banlieue de Poitiers, à Buxerolles.  

Depuis Manille (Philippines), le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a condamné cette action, parlant de «provocation qui révèle une haine religieuse inacceptable» et d'«agression contre la République et ses valeurs».

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a, lui, dénoncé «la provocation haineuse et inadmissible» et «les amalgames douteux» de ce groupe, tandis que le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, tout comme le président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, ont également condamné cette occupation.

A gauche, le nouveau premier secrétaire du PS, Harlem Désir, le PCF et Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche (PG) sont allés plus loin, exigeant la dissolution des «groupes impliqués» dans cette action.

«Poitiers est sous le choc»

Génération identitaire est un mouvement de jeunesse issu du Bloc identitaire, qui a qualifié samedi soir son coup d'éclat d'acte de «résistance», de ceux qui «combattent vraiment» l'islamisation.

Ce sont eux qui «constituent un danger pour la France, pas les musulmans de Poitiers qui ne demandent qu'à pouvoir disposer d'un lieu de culte décent», a réagi la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).

Quant au maire de cette ville de 90.000 habitants, Alain Clayes, il considère que «Poitiers est sous le choc». «Jamais nous n'avons eu la moindre difficulté», visant la communauté musulmane, a-t-il assuré.

Lors d'une conférence de presse, le préfet de la Vienne Yves Dassonville a souligné que les 73 militants étaient «des personnes, semble-t-il, de bonne famille qui viennent de toute la France». «Ils étaient très organisés», a souligné le préfet en estimant que «c'est une affaire qui n'est pas à prendre à la légère».

«Climat d’islamophobie»

Le MRAP, SOS Racisme et le Rassemblement des Musulmans de France (RMF) ont également demandé, dimanche, la fermeté contre les groupuscules identitaires. Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples réclame «la dissolution immédiate de toutes les poupées gigognes de la mouvance identitaire d'extrême droite qui a occupé le chantier» et «exige l'inculpation, pour incitation à la haine raciale» des dirigeants. «Ces actes ne peuvent rester impunis», estime SOS Racisme qui demande «la plus grande fermeté».

Le Rassemblement des Musulmans de France s’inquiète, pour sa part, «du climat d'islamophobie qui prend de plus en plus d'ampleur et souhaite que des dispositions significatives soient prises par les autorités pour endiguer cette forme de xénophobie qui porte atteinte aux grandes valeurs de la République».

«Cette occupation grave, sauvage et illégale, accompagnée de slogans hostiles à l'islam et aux musulmans, est sans précédent dans l'histoire de notre pays», a déploré le Conseil français du culte musulman dans un communiqué. «Nous sommes blessés profondément», a aussi souligné Boubaker El Hadj Amor, président de la communauté musulmane de Poitiers et imam de la ville. Il s'est félicité que la communauté musulmane de l'agglomération, qui compte quelque 7 à 8.000 personnes, ait fait preuve d'«un esprit de calme et responsabilité exemplaires». «Ces extrémistes cherchaient la provocation, ils ne l'ont pas trouvée», a ajouté l'imam qui entend déposer plainte contre ces militants.

20/10/2012

Source : Libération/AFP

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