Confrontée à l'explosion de demandes d'asiles des migrants des pays des Balkans, l'Union européenne (UE) a menacé, jeudi, de rétablir l'obligation de visa pour la Serbie et quatre autre pays des Balkans candidats à l'adhésion afin de les contraindre à respecter les droits des Roms et à améliorer leurs conditions de vie.
Une réunion de deux jours des ministres européens de la justice et des affaires intérieures, qui a débuté aujourd'hui à Luxembourg, devra faciliter la mise en place d'une clause de sauvegarde autorisant la réintroduction des visas pour les citoyens des Balkans occidentaux qui abusent du système d'asile des pays européens.
Insistant sur le devoir de ces pays d'"améliorer le sort des minorités", le ministre suédois de l'Intérieur Tobias Billstr?m a estimé que les migrants des Balkans n'ont pas droit à l'asile car ils quittent leur pays à cause de leur situation économique ».
"Nous avons besoin de toutes nos capacités d'asile pour ceux qui ont vraiment besoin de notre aide", a affirmé, pour sa part, le secrétaire d'Etat allemand à l'Intérieur Ole Schr?der.
"Je pense surtout à la situation en Syrie, je pense aux gens d'Afghanistan. Il est inacceptable que nous ayons deux fois plus de demandeurs d'asile venus de Serbie que d'Afghanistan. Cela montre l'absurde de la situation, d'autant plus que la Serbie est candidate à l'adhésion à l'UE", a ajouté le responsable allemand.
L'UE a levé les visas pour la Serbie, la Macédoine et le Monténégro en décembre 2009 puis, un an plus tard, pour l'Albanie et la Bosnie-Herzégovine.
La France, l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas ont adressé, le 5 octobre, une lettre commune à la présidence chypriote de l'UE et à Cecilia Malmstr?m, commissaire chargée des affaires intérieures, réclamant la possibilité de réintroduire une obligation de visa pour la Serbie, le Monténégro, la Bosnie-Herzégovine, l'Albanie et l'ancienne république yougoslave de Macédoine pour protester contre une augmentation croissante de demandes d'asile non fondées par les ressortissants de ces pays.
La suppression de l'obligation de visa est une évaluation positive donnée aux candidats à l'adhésion sur la manière dont ils respectent les droits des personnes, gèrent les flux migratoires et assument leurs responsabilités en matière de sécurité, soulignent les ministres de l'intérieur des pays signataires de la lettre réclamant la possibilité de rétablir les visas.
Les ministres en question alertent sur la situation "préoccupante" au regard de nombreux demandeurs d'asile provenant de ces pays balkaniques qui "engorgent les dispositifs d'accueil déjà sous tension" .
Plusieurs Etats membres très exposés à l'afflux massif de demandeurs d'asile réclament depuis longtemps l'introduction d'une "clause de sauvegarde" en matière de libéralisation des visas qui pourrait s'appliquer dans des "situations d'urgence".
25 oct. 2012
Source : MAP