L'action du Maroc en matière de politique migratoire est soutenue par les agences relevant du système des Nations unies, à travers un programme conjoint visant à renforcer les capacités des autorités marocaines.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a favorablement accueilli le lancement, sur Hautes Instructions royales, de la deuxième opération de régularisation des migrants présents sur le sol marocain. À l’occasion de la célébration de la Journée internationale des migrants, samedi dernier, la représentation de l’OIM à Rabat a salué «cette initiative décisive qui assurera une gestion des flux migratoires de façon digne et ordonnée pour le bénéfice de tous».
Le lancement de la deuxième phase d’intégration des migrants en situation irrégulière, comme c’était prévu, pour fin 2016 illustre, d’une part, l’intérêt que porte le Maroc au continent africain et, d’autre part, traduit l’approche humaniste et respectueuse des droits des immigrés de la politique migratoire du Royaume.
En effet, la démarche adoptée par le Maroc en matière de gestion migratoire, notamment subsaharienne, reste très particulière, compte tenu de sa dimension globale, traitant plusieurs facettes du phénomène. Il n’est pas seulement question d’octroyer un statut légal au migrant, mais aussi de lui offrir les conditions nécessaires à son intégration économique et sociale. L’approche préconisée par le Maroc est aujourd’hui un exemple à suivre, notamment par les pays de la région, en raison des flux migratoires de plus en plus massifs. «Il nous faut admettre que la migration est bien la tendance de fond de notre époque», a souligné le directeur général de l’OIM, William Lacy Swing, à l’occasion de la Journée internationale des migrants 2016. Pour lui, «exprimer du chagrin, de l’horreur ou de la culpabilité n’a plus aucun sens».
À son avis, «il faut examiner attentivement le nombre effroyable de morts, ainsi que l’accueil glacial qui, de plus en plus, est réservé aux migrants». Pour une gestion optimale et efficiente de la migration, devenue une réalité frappante, il demeure nécessaire de changer le regard sur ce phénomène. «Malgré les apparences et les biais médiatiques, la migration n’est pas nécessairement synonyme de chaos ou d’invasion. Il ne s’agit pas d’un fléau menaçant, s’apprêtant à contaminer notre culture», a expliqué William Lacy Swing. Pour lui, l’immigration pourrait être une chance pour les pays d’accueil et non un danger. «En bénéficiant d’un soutien adéquat, ceux qui restent apporteront une contribution, économique ou culturelle à toute société dans laquelle ils s’installent. Il importe de nouer des partenariats entre les migrants, les communautés d’accueil et les gouvernements, afin de stimuler les avantages qu’offre leur présence dans le pays», a-t-il souligné tout en appelant la communauté internationale à reconnaître qu’il existe suffisamment de possibilités pour tous, il suffit de partager.
Ainsi, nous pouvons bien dire que la politique migratoire du Maroc s’inscrit dans la droite ligne des recommandations de l’OIM. Notons ici que la politique du Maroc en la matière est soutenue par les agences relevant du système des Nations unies, à travers un programme conjoint visant à renforcer les capacités des autorités marocaines en matière de gestion migratoire. Dans cet ordre d’idées, la représentation de l’OIM au Maroc a mis en exergue les efforts menés en matière d’appui à la jeunesse et au développement social au titre de 2016. Elle a ainsi indiqué que 8.874 jeunes Marocains en situation précaire ont pu bénéficier de son encadrement en matière d’éducation, d’orientation, de formation et d’insertion professionnelle. L'OIM a également apporté son assistance médicale à 518 migrants et a pu venir en aide à près de 1.455 migrants subsahariens en 2016, et ce dans le cadre de son Programme d’aide au retour volontaire et d’assistance à la réintégration, tandis que 474 Marocains de retour se sont vu octroyer une assistance pour leur réintégration socioéconomique au Maroc.
20 Décembre 2016, S.B
Source: Le Matin