S'agissait-il de souligner l'intérêt de l'Etat pour ces questions, alors même que ce type de projets peinent à se développer ? Toujours est-il qu'après des mois de gestation, c'est le préfet de la région Rhône-Alpes, Jean-François Carenco, qui l'a annoncé, vendredi 7 septembre : deux formations destinées, d'une part, aux responsables associatifs musulmans, imams et aumôniers et, d'autre part, aux fonctionnaires territoriaux, journalistes, élus, responsables associatifs ou religieux, ouvriront en octobre à Lyon, dans le cadre d'une collaboration entre l'Université Lyon-III, l'Institut catholique de Lyon et l'Institut de civilisation musulmane dépendant de la grande mosquée de Lyon.
Le premier cursus, "un certificat" ouvert aux détenteurs d'un bac+2 ou équivalent, est axé sur la laïcité et la République, et vise, selon la plaquette de présentation, à donner "aux responsables musulmans exerçant en France une meilleure connaissance du contexte législatif et sociétal et à parfaire leur réflexion sur la présence de l'islam en France et en Europe dans des sociétés modernes et sécularisées". Les responsables d'associations musulmanes gestionnaires des mosquées ou les imams sont encore en partie étrangers, sans formation spécifique.
De l'histoire de la laïcité aux dangers du créationnisme, en passant par le droit et la gestion des associations ou la place des religions dans le monde du travail, elle prévoit aussi pour certains étudiants des cours de français langue étrangère. Cette formation s'inspire en partie de cursus, créés notamment à Paris, en 2008 et à Strasbourg, en 2011, pour favoriser l'émergence de responsables inscrits dans "l'islam de France", et qui accueillent chacune une douzaine de personnes.
Des formations subventionnées
La seconde, plus inédite, est un diplôme d'université (DU) portant sur la religion, la liberté religieuse et l'islam et s'adresse à des acteurs non musulmans, de niveau bac+2 également. Outre des connaissances théoriques sur la laïcité, l'islam et ses pratiques, elle devrait donner aux inscrits des clés pour répondre aux situations concrètes, notamment dans le cas de revendications religieuses ou de possibles atteintes à la laïcité, auxquelles ils peuvent être confrontés.
Les deux cursus devraient proposer quelques modules en commun et parient à terme sur l'inscription d'une cinquantaine de personnes. "L'objectif est de faire se rencontrer des gens d'origines et de cultures différentes pour qu'ils se comprennent mieux", selon la préfecture.
Ces formations, d'un coût prévisionnel de 120 000 euros, devraient bénéficier d'aides gouvernementales à hauteur de 83 000 euros. Dans le même temps, des incertitudes pèsent sur les subventions publiques accordées notamment à la formation de l'Institut catholique de Paris, redimensionnée faute de candidats musulmans en nombre suffisant, et qui recevait jusqu'à l'an dernier 120 000 euros, prévus pour une quarantaine d'inscrits.
10 septembre 2012, Stéphanie Le Bars
Source : Le Monde
Un racisme made in Morocco. Un sujet qu'on aimerait décortiquer, ensemble. Du « nègre» qui habite le quartier et qu'on aime de moins en moins croiser chez l'épicier et même cet épicier. .. Ce « Garbouz» sur qui on raconte des blagues. En passant par « Moul Zerri3a » ou ce « rat de fassi » ! Marocains, Marocaines, ouvrez les yeux: Nous sommes de grands racistes…Suite
Le gouvernement tunisien a déploré lundi la perte de dizaines de Tunisiens qui ont péri dans le naufrage vendredi d'une embarcation de fortune transportant vers l'Italie plus de 100 migrants clandestins tunisiens dont 56 ont pu être sauvés.
"Une cellule de crise a été mise en place et une enquête sera ouverte sur les circonstances du naufrage", a annoncé la présidence du gouvernement dans un communiqué.
Elle a souligné les "efforts gigantesques de la Tunisie pour endiguer le phénomène de l'immigration illégale et promouvoir le développement", appelant à une "conjugaison des efforts de toutes les parties concernées".
Le chef du gouvernement Hamadi Jebali a de son côté regretté la perte des Tunisiens naufragés en adressant ses condoléances à leurs familles, alors que l'opposition a vu dans le drame un "échec de la politique du gouvernement" dirigé par les islamistes.
Des familles de personnes disparues ont protesté devant le siège du ministère des affaires étrangères en demandant le rapatriement de leurs proches morts ou rescapés.
Le ministre des affaires étrangères Rafik Abdesslem a assuré lundi soir que les rescapés recevraient "toute l'aide sociale, sanitaire et psychologique dont ils ont besoin".
A Paris, des ONG issues de l'immigration ont appelé à un rassemblement mercredi devant le siège de l'Ambassade de Tunisie pour protester contre la politique du gouvernement en matière d'emploi et la pauvreté qui constituent, selon eux, les motifs majeurs de l'émigration.
La garde maritime a par ailleurs annoncé avoir déjoué lundi deux nouvelles tentatives d'émigration de plus de 200 personnes qui s'apprêtaient à se rendre en Italie.
La première embarcation interceptée trasportait 60 personnes au départ des îles Kerkennah (sud-est) et la deuxième en provenance de Libye comptait à bord 156 personnes de différentes nationalités.
Le secrétaire italien à l'Immigration Saverio Ruperto a souligné qu'avec "environ 5.000 arrivées jusqu'à présent contre près de 50.000 en 2011" suite au Printemps arabe, le phénomène migratoire est "presque redevenu normal".
Il a toutefois souhaité une réunion entre "pays du pourtour méditerranéen et l'Europe car la côte italienne est une côte européenne".
Lampedusa, île de 20 km2 située à moins de 100 km des côtes nord-africaines, est la principale porte d'entrée dans l'UE pour les immigrants en provenance de Tunisie, Libye ou même d'Egypte.
10 sept 2012
Source : AFP
Les députés d'Aube dorée, la formation grecque d'extrême-droite, ne disposent plus de protection policière depuis lundi en réaction à l'agression de vendeurs de rue dont plusieurs d'entre eux se sont rendus coupables.
Trois députés d'Aube dorée étaient à la tête d'un groupe de militants qui s'en sont pris samedi à des vendeurs de rue immigrés dans les villes de Missolonghi et Rafina. Des étals ont été saccagés et des tables brisées.
Devant les critiques suscitées par cette descente contre des migrants, le ministère de l'Ordre public a annoncé lundi que les élus d'Aube dorée ne seraient plus protégés par des agents de sécurité désignés par l'Etat.
"La police a décidé de retirer la protection policière dont bénéficiaient les élus d'Aube dorée au Parlement après que ce parti a annoncé qu'il poursuivrait ses actions violentes et ses abus d'autorité", explique-t-il dans un communiqué.
"Cette décision vise à protéger les agents de police de possibles manquements à leur devoir, puisqu'ils doivent à la fois protéger des élus et poursuivre et interpeller les contrevenants", ajoute le ministère.
Le chef de la police de Rafina a par ailleurs été suspendu de ses fonctions. Il lui est reproché de ne pas être intervenu pour mettre fin au saccage.
Jusqu'à récemment groupuscule flirtant avec le néo-nazisme - plusieurs de ses membres ont été vus effectuant le salut nazi et son emblème rappelle la croix gammée -, Aube dorée a réalisé une percée aux élections législatives de juin, faisant son entrée au Parlement après une campagne axée sur la dénonciation de l'immigration.
A en croire les sondages, sa cote continue de progresser. La semaine dernière, Aube dorée était crédité de 10,5% des intentions de vote, contre 6,9% aux élections de juin.
Dans un communiqué publié après les violences de samedi, le parti affirme avoir contrôlé les permis de séjour des vendeurs immigrés et poursuivi ceux qui n'en avaient pas. "Les membres d'Aube dorée ont fait ce que l'Etat absent aurait dû faire il y a longtemps déjà", dit-il.
L'Association des petits vendeurs grecs, qui se dit de longue date victime de la concurrence déloyale des vendeurs de rue sans papier, a salué son action et souhaité qu'elle soit "étendue à tout le territoire", selon l'agence de presse ANA.
10-09-2012, Harry Papachristou; Henri-Pierre André
Source : Nouvel Observateur/ Reuters
Toute la journée, les gardescôtes turcs ont sorti de la mer des corps sans vie de femmes et d'enfants. Un navire qui transportait clandestinement vers la Grèce plus d'une centaine de migrants a coulé à pic, jeudi 6 septembre, après avoir heurté un récif aux abords des côtes égéennes, au sud d'Izmir, causant l'un des accidents les plus meurtriers de ces dernières années sur la frontière orientale de l'Union européenne...Suite
Makaila Nguebla est blogueur et militant de défense des droits de l'homme au Tchad et de la condition de l'immigré clandestin en Afrique de l'Ouest. Il vit en exil au Sénégal après avoir été obligé de quitter son pays pour des raisons politiques. Sans passeport, il tente de refaire sa vie en tentant d'accéder au statut de réfugié politique au Sénégal. AI Bayane l'a rencontré dans les couloirs de l'Institut Panos dans le cadre d'un séminaire international sur le journalisme d'investigation...Suite
La police grecque s'est officiellement émue samedi que des activistes néonazis d'Aube Dorée prétendent se substituer à elle, après une opération commando contre des vendeurs ambulants immigrés.
La police a annoncé l'ouverture d'une enquête pour "usurpation d'autorité" et "atteintes à la propriété" contre les participants à cette action, dont deux des 18 députés d'Aube Dorée, menée vendredi soir dans la localité balnéaire de Rafina, près d'Athènes, lors d'une kermesse paroissale.
Selon une vidéo "de promotion" postée sur le site d'Aube Dorée (Chryssi Avghi), une trentaine de militants, en uniforme et brandissant les couleurs grecques, ont contrôlé les papiers de vendeurs d'aspect étranger, puis détruit des étals et marchandises à coup de drapeaux et de pieds, sans réaction policière ni des passants.
Les activistes ont ensuite paradé dans la foule, "pour rendre hommage à la Vierge", comme l'explique le député néonazi Panayotis Iliopoulos.
Le ministère de l'Ordre public a tenu à faire part aux médias de l'intérêt porté par le ministre, Nikos Dentias, à l'affaire, et de sa volonté que les responsables soient punis.
Après des années de complaisance sinon de collusion, dénoncée jusque au sein des gouvernements, entre forces de l'ordres et extrémistes de droite, M. Dentias avait déjà lancé récemment au parlement qu'il ne tolérerait pas "des sections d'assaut", en référence à la formation paramilitaire hitlérienne SA.
"Nous mènerons l'assaut" quand jugé nécessaire, lui a rétorqué vendredi au parlement un des élus néonazis.
Nombre d'organisations internationales, dont le Conseil de l'Europe, le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU ou Amnesty international ont récemment appelé Athènes à mesurer la menace sécuritaire représentée par l'extrémisme de droite, et stopper la généralisation des agressions xénophobes.
Suspectée de les orchestrer, même si les retards policiers et de justice lui ont jusque là épargné les condamnations, Aube Dorée a fait irruption au parlement lors des élections du printemps dernier, dans un contexte de grave crise sociale et économique, avec 7% des voix.
08 sept 2012
Source : AFP