samedi 6 juillet 2024 12:27

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Auparavant les médias européens braquaient essentiellement leurs projecteurs sur les trajets migratoires passant par Gibraltar, les îles Canaries ou encore Lampedusa. Or, depuis quelques années, on parle de plus en plus de la frontière turco-grecque, au centre des préoccupations. Reportage exclusif à İstanbul, aux portes de l’Europe.

En atterrissant à Istanbul, la capitale économique de la Turquie, la stupéfaction est inévitable. En effet, tiraillée entre Orient et Occident, entre gloire passée et quotidien difficile, tradition tenace et modernité extrême, la ville-monde est inclassable. D’un quartier à l’autre, le visiteur passe de la Constantinople mythique au souk oriental poussiéreux, d’un petit coin huppé ouest-européen à une banlieue pauvre du fin fond asiatique, du voile intégral au bikini rouge, d’un pieux vieillard devant une mosquée à un jeune gay coquet en route vers un Starbucks. Chose également remarquable : les touristes sont partout. Des Arabes, des Occidentaux, des Asiatiques, mais pas de Noirs africains, ou si peu. Ces derniers, pour une grande majorité, ne se baladent pas dans les jardins de Topkapı, ne sirotent pas une limonade avec de jeunes femmes dans Taksim, ne se prennent pas en photo le long du Bosphore. Le soleil ne dore pas la peau de ces gens-là mais la brûle. Somaliens, Erythréens, Ivoiriens, Nigérians, Sénégalais etc. En les voyant travailler, l’on peut en conclure que la misère n’est pas moins pénible au soleil. D’autres, moins nombreux, parviennent toutefois à s’en sortir dans cette métropole immense de 13 500 000 habitants.

Daouda et Frank, deux choix opposés

Les migrants et immigrés africains se regroupent dans certains endroits de la ville comme Taksim, Tarlabaşı, Kumkapı ou encore le pont de Galata. Là-bas, ils installent leurs tapis ou leurs petits stands afin d’y exposer leur marchandise. Essentiellement du parfum de contrefaçon et des montres. Parmi eux, Daouda, Sénégalais, 29ans. « J’ai pu venir en Turquie assez facilement par avion, j’attends le bon moment pour traverser la frontière grecque depuis bientôt huit mois. Pour patienter, je vends ce que je peux. », dit-il, d’un ton optimiste. En effet, la chasse aux clandestins fait rage en Grèce depuis quelques temps et Frontex, l’agence de protection des frontières de l’espace Schengen, bunkérise chaque jour davantage la forteresse Europe. Il ne préfère pas y penser : « Je suis déjà à İstanbul, encore un petit effort et je pourrai aller en France ou en Belgique si Dieu le veut. Le plus dur est de passer cette frontière ». Et lorsqu’on lui demande s’il ne regrette pas son départ, il rétorque du tac au tac : « Il n’y avait rien pour moi en Afrique à part ma famille. Un jour je pourrai lui rendre ce qu’elle m’a donné et elle sera fière. »

Face au développement de la ville et aux exploits de l’économie turque, pour quelles raisons Daouda ne veut-il donc pas tenter sa chance sur place ? « Certains le font, répond-t-il. Ils économisent, ils apprennent à parler turc et ouvrent leur échoppe. Mais ça prend du temps ! Ici, nous vivons à dix dans une pièce minuscule et je ne gagne presque rien au final, c’est difficile. Je suis encore jeune, je veux fonder un foyer et envoyer rapidement de l’argent à la famille. C’est mieux en euros ». Frank, un Nigérian de 23 ans, préfère quant à lui rester. Il a trouvé un emploi de serveur dans la « Rue française » d’Istanbul, rebaptisée « Rue algérienne » depuis la polémique autour du génocide arménien. Lui ne vend pas dans la rue, contrairement à la plupart des Africains. « Je vais rester à Istanbul car je veux y ouvrir une entreprise d’import-export. Je ne veux pas rester serveur toute ma vie ! », déclare-t-il, les yeux dévorés par l’ambition. Lorsqu’on lui parle d’Union européenne (UE), il réplique en esquissant un sourire « Non, non, je n’ai jamais été attiré par l’Europe. Je suis là depuis trois ans et je ne regrette rien. Ici on peut vraiment vivre heureux, il suffit juste d’être courageux et de tomber sur les bonnes personnes. » En effet, même si ça ne suffit pas toujours.

La police et les citoyens turcs

En Turquie, comme partout ou presque, les Africains sont souvent victimes de la défiance des autochtones. « Voleurs », « dealers », « obsédés sexuels », « arnaqueurs », on n’échappe pas facilement aux préjugés et clichés habituels. A Istanbul, ils ont plus ou moins le même statut que les Gitans turcs ou les Kurdes, celui d’éléments difficilement assimilables. « On dit que les Européens sont racistes, mais moi je souffre du racisme à Istanbul. Nous ne sommes pas considérés ! On nous regarde bizarrement », dénonce Daouda, entre deux grimaces. Le jeune Nigérian a en revanche un discours plus nuancé : « Partout il est difficile de s’intégrer, ici c’est possible si tu travailles et si tu as un comportement simple. Les Africains ne doivent pas donner de leçons sur le racisme, ça existe partout et surtout en Afrique. Les Turcs sont gentils, il faut juste les comprendre et les respecter, par exemple en apprenant leur langue. Même avec les filles ce n’est pas trop compliqué si tu es cool ».

L’image des Africains semble toutefois peu à peu se normaliser, avec notamment leurs succès au sein des clubs sportifs du pays, les Turcs étant des mordus de football. Les religieux et Parti pour la justice et le développement (AKP), le parti au pouvoir, font également énormément pour une meilleure acceptation des Africains, surtout s’ils sont musulmans, à condition bien sûr qu’ils soient autorisés à rester sur le territoire et qu’ils ne tentent pas braver les douaniers turcs. Dans le cas contraire, il vaut mieux échapper à la police et à la rétention. Sous la pression de Bruxelles, la Turquie, candidate à l’intégration dans l’UE, tend en effet à renforcer les contrôles musclés et la surveillance des frontières portuaires et aéroportuaires. Néanmoins le pays ne semble pas y mettre autant de zèle que le Maroc, autre poste avancé de l’espace Schengen. Amnesty International, qui veille au respect des droits de l’homme, déplore d’ailleurs régulièrement les dérapages.

La Turquie est principalement une étape vers l’Europe pour les migrants africains, même si certains s’y installent par lassitude ou parfois par amour du pays. Frank a par exemple posé ses valises, Daouda rêve de les poser plus à l’ouest. Une question de personnalité, de chance ou de destin.

27/8/2012

Source : Afrik.com

Les autorités britanniques ont retiré à une université londonienne le droit de parrainer le visa d'étudiants extra-communautaires, a-t-on appris jeudi de source officielle, une décision qui pourrait se traduire par l'expulsion de plus de 2.000 étudiants.

"La London Metropolitan University (London Met) s'est vu retirer son permis de parrainer des étudiants extra-communautaires, après n'avoir pas résolu des défaillances graves (...) constatées par l'organisme de surveillance des frontières (UKBA) il y a six mois", a déclaré un porte-parole de UKBA.

"Un quart d'étudiants pris au hasard (dans cette université) étudiaient alors qu'ils n'avaient pas le droit de rester dans ce pays", a expliqué le secrétaire d'Etat à l'Immigration, Damian Green, sur la BBC.

"Si des étudiants viennent ici (dans cette université) pour échapper aux contrôles d'immigration, eh bien ils ont tort", a-t-il ajouté.

La révocation de la licence de la London Met pourrait se traduire par l'expulsion de plus de 2.000 étudiants non citoyens de pays de l'Union européenne dans les 60 jours à moins qu'ils ne trouvent un autre sponsor, a affirmé le syndicat étudiant britannique NUS.

En signe de protestation, des dizaines d'étudiants de cette université se sont assis jeudi en silence devant le portail barrant l'entrée à Downing Street, où se trouve le bureau du Premier ministre David Cameron.

Ils ont été rapidement délogés par la police avant de s'installer de l'autre côté de la rue. La bouche bâillonnée avec de la bande adhésive, ils brandissaient des panneaux "Les étudiants étrangers ne sont pas les bienvenus ici".

"Mes parents ont dépensé beaucoup d'argent", a témoigné Emmanuel Egwu, un étudiant nigérian qui devait finir ses études en médecine légale cette année à London Met. "C'est comme si j'avais jeté l'argent par la fenêtre."

Le président des Universités du Royaume-Uni, Eric Thomas, a regretté la décision des autorités britanniques estimant qu'il y "avait d'autres solutions pour répondre aux inquiétudes de UKBA et que le retrait de la licence aurait dû être le dernier recours".

"Notre priorité absolue est nos étudiants (...) et l'université fera tout pour remplir ses obligations vis-à-vis d'eux", a assuré de son côté la London Met sur son site.

Le secrétaire d'Etat chargé des Universités, David Willetts, a annoncé la mise en place d'une équipe chargée de venir en aide aux étudiants concernés. "Il est important que les vrais étudiants qui sont affectés alors qu'ils n'ont rien commis de répréhensible reçoivent des conseils et une aide rapide, y compris si nécessaire pour trouver d'autres institutions où ils pourraient étudier".

Quelque 298.000 étudiants extra-communautaires suivaient un enseignement au Royaume-Uni pendant l'année 2010-2011, selon des chiffres officiels.

Le gouvernement britannique s'est engagé à réduire le solde migratoire à moins de 100.000 d'ici 2015, en faisant notamment la chasse aux "faux étudiants" et aux mariages blancs. En 2011, le Royaume-Uni a enregistré un solde migratoire positif de 216.000 personnes, selon des statistiques officielles rendues publiques jeudi.

30/8/2012

Source : Le Nouvel Observateur

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