mardi 19 novembre 2024 15:43

Un an après la mort de 63 migrants en Méditerranée, le conseil de l’Europe publie un rapport dans lequel il pointe les défaillances de l’alliance et de ses états membres
Le 26 mars 2011, alors que la guerre fait rage en Libye, 72 migrants quittent Tripoli pour l’Europe à bord d’un pneumatique. Quinze jours plus tard, l’embarcation échoue sur les côtes libyennes avec seulement neuf survivants. Quasiment un an après jour pour jour, l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe publie les résultats d’une enquête longue de neuf mois, contenus dans le rapport intitulé « Vies perdues en Méditerranée, qui est responsable ? ».
L’organisation a enquêté sur les événements ayant conduit à la mort des 63 passagers dans un secteur que l’Otan « avait déclaré zone militaire sous son contrôle », rappelle le rapport du Conseil de l’Europe.
Malgré les messages envoyés à tous les navires de la zone, les appels à l’aide des migrants sont restés sans réponse. Dans les heures suivant le premier signal de détresse, un hélicoptère militaire a pourtant survolé le bateau, lui a fourni de l’eau et de la nourriture, mais n’est pas revenu malgré sa promesse aux passagers. Ces derniers ont aussi tenté d’attirer l’attention de deux bateaux de pêche et d’un bâtiment de la marine, en vain.
« Chaque nuit, je revis ce s’est passé »
Abu Kurke Kebato fait partie des survivants. Cet Ethiopien de 24 ans espère que ce rapport mettra la pression sur l’Otan et l’Union européenne pour que la lumière soit faite. « Je ne peux pas dormir, encore aujourd’hui », témoigne celui qui attend désormais une réponse pour obtenir l’asile aux Pays-Bas. « Chaque nuit, je revis ce qui s’est passé : la faim, la soif, le naufrage. Ils savaient qu’on avait besoin d’aide et n’ont rien fait. Ils doivent se confronter à la justice », raconte-t-il au quotidien britannique The Guardian.
« Dans cette affaire, plusieurs occasions de sauver les vies ont été perdues » car « personne n’a porté secours à ce bateau malgré les signaux de détresse », a regretté Tineke Strik, sénatrice hollandaise auteur du rapport, hier à Bruxelles. L’enquête met en lumière « un ensemble de défaillances »de la part des autorités libyennes, des services italiens de sauvetage maritime, des deux bateaux de pêche, de l’Otan et des pays « dont les navires dans les environs du bateau ont manqué à leur obligation de sauver ces personnes ».
Une plainte contre l’armée française
Une première plainte devrait être déposée sur cette base, au nom de plusieurs survivants, « contre l’armée française »auprès du « procureur du tribunal de grande instance de Paris durant la première quinzaine d’avril », a indiqué à l’Agence France Presse Stéphane Maugendre, avocat et président du Groupe français d’information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti). Avec « 27 navires engagés dans cette zone », « l’armée française ne pouvait ignorer la détresse de ces personnes », a-t-il expliqué. Des plaintes similaires devraient être prochainement déposées dans d’autres pays européens.
Plus de 1500 personnes ont perdu la vie en 2011 en tentant de traverser la Méditerranée. Le Conseil de l’Europe le souligne en publiant une série de recommandations pour ses états membres. Le principe de responsabilité maritime doit être au coeur des politiques de l’Otan et des Etats, pour éviter de nouveaux drames cet été, alors que des bâteaux de migrants repartent déjà vers les côtes européennes.
30/3/201, Hélène FARGUES
Source : La Croix

Afin de créer un système d'immigration souple et efficace qui permettra la création d'emplois et assurera la prospérité du Canada à long terme, le gouvernement du Canada éliminera l'arriéré des demandes présentées au titre de son principal programme d'immigration économique.
« L'arriéré dans le Programme des travailleurs qualifiés du volet fédéral (TQF) constitue un obstacle majeur à la capacité du Canada de répondre aux besoins du marché du travail, lesquels changent rapidement », a indiqué le ministre de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme, Jason Kenney. « Le fait d'avoir à traiter des demandes qui remontent à plus de huit ans mine notre capacité de nous concentrer sur les nouveaux demandeurs qui possèdent les compétences et les talents dont notre économie a besoin aujourd'hui. »
Tel qu'il a été annoncé dans le Plan d'action économique du Canada de 2012, Citoyenneté et Immigration Canada prévoit rembourser les frais de traitement et renvoyer les demandes périmées à presque tous les demandeurs qui ont déposé une demande selon les anciens critères d'admissibilité en vigueur avant le 27 février 2008.
CIC s'emploie à transformer sa série de programmes d'immigration économique afin de créer un système juste à temps, grâce auquel on pourra d'une part recruter les personnes qui possèdent les compétences requises pour répondre aux besoins du marché du travail canadien et d'autre part accélérer le processus d'immigration de ces personnes afin qu'elles puissent commencer à travailler en l'espace de quelques mois, et non d'années. En éliminant l'arriéré considérable des demandes de TQF, le Ministère sera en mesure de concentrer ses ressources sur la facilitation de l'immigration des travailleurs qualifiés qui présentent une demande en vertu des critères d'admissibilité actuels.
En vertu de la loi proposée, CIC fermera les dossiers des TQF qui ont présenté leur demande avant le 27 février 2008 et sur lesquels un agent d'immigration n'aura pas rendu de décision au regard des critères de sélection au 29 mars 2012. Cette mesure devrait toucher environ 280 000 personnes, si l'on inclut les personnes à charge. CIC entamera le processus de remboursement total des frais payés au Ministère par les demandeurs visés. En ce qui concerne les demandeurs qui ont franchi l'étape liée aux critères de sélection - environ 20 000 personnes - CIC continuera de traiter leurs demandes jusqu'à ce que le Ministère ait statué sur celles-ci.
Au cours des derniers dix ans, le nombre de demandes présentées par des TQF a largement dépassé le nombre de places établi chaque année dans le plan des niveaux d'immigration, entraînant de longs délais de traitement et un arriéré grandissant. En vertu du Plan d'action pour accélérer l'immigration de 2008, CIC a commencé à limiter le nombre de demandes qu'il accepte à celles liées aux professions prioritaires. Le Ministère a ajouté des plafonds pour le nombre de nouvelles demandes en 2010. Grâce à ces efforts, CIC a pu réduire l'arriéré de demandes présentées avant 2008 de plus de 50 %, et le nombre total de demandes de TQF à traiter, de plus de 25 %. Toutefois, si CIC ne prend pas d'autres mesures, certains TQF pourraient devoir attendre jusqu'en 2017 avant que l'on statue sur leur cas.
« Il est déraisonnable de faire attendre les demandeurs pendant cinq années de plus », a dit le ministre Kenney. « Nous sommes loin du système d'immigration souple et adaptable dont le Canada doit se doter pour demeurer une destination de choix. »
30/3/2012
Source : Marktuire

La mission d'étude sur l'immigration effectuée par une délégation algérienne en Italie a permis de prendre connaissance des divers mécanismes utilisés par cet Etat européen dans la gestion des flux migratoires et des demandes d'asile. La mission, qui a pris fin vendredi soir à Rome, a permis aux membres de la délégation algérienne de prendre connaissance des méthodes de travail utilisées par l'Italie pour contrôler le phénomène migratoire, notamment le rôle de la société civile et des organisations en charge des questions des réfugiés et de protection des droits de l'homme dans ce domaine. Les membres de la délégation algérienne ont mis à profit cette mission pour enrichir leurs connaissances à la lumière de l'expérience italienne en matière de gestion de l'immigration, a précisé la présidente de la sous-commission de la coopération et des relations extérieures au sein de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Mme Yasmina Taya. Le modèle italien de gestion de l'immigration peut servir de base pour évaluer, promouvoir et renforcer les capacités algériennes de gestion de ce phénomène, sur le plan législatif et réglementaire, a ajouté Mme Taya, coordinatrice de la délégation algérienne.
La responsable a, dans ce contexte, estimé nécessaire de renforcer la coopération internationale à travers l'échange d'expériences dans le domaine de la gestion du phénomène migratoire, notamment entre les pays concernés par la question, appelant à une vision globale et commune entre les pays des deux rives de la Méditerranée. Pour faire face aux flux migratoires et aux dangers qui en découlent, Mme Taya a préconisé de mobiliser le soutien international afin d'aider les pays à réaliser leur développement socio-économique qui permet de fixer les populations. Une mobilisation qui doit passer par une vision humaine à même de préserver la dignité des personnes et de garantir la protection humanitaire internationale le cas échéant, a-t-elle insisté. La délégation algérienne a, par ailleurs, pris connaissance des centres d'accueil des réfugiés clandestins, autre mécanisme italien de gestion de l'immigration. Ces centres participent à l'identification des réfugiés et à la collecte de données qui permettent de déterminer les raisons qui poussent les réfugiés à immigrer en Italie.
Les réfugiés sont transférés vers des centres d'accueil et d'hébergement en attendant que les commissions territoriales relevant des services du ministère de l'Intérieur, composées de représentants du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), se prononcent sur leurs demandes d'asile et leurs cartes de séjour. Le droit italien autorise des recours en cas de refus d'une demande d'asile. Les demandeurs d'asile ont droit au séjour durant la période de recours.
Les membres de la délégation algérienne qui ont participé à cette mission d'étude d'une semaine ont rencontré les représentants de bureaux et de départements gouvernementaux italiens en charge des questions de l'immigration et de la gestion des affaires des réfugiés, notamment le Bureau de l'immigration et des libertés auprès du ministère de l'Intérieur et des départements et commissions régionales chargés de l'examen des dossiers de demande d'asile.
Les membres de la délégation algérienne ont également rencontré les représentants de plusieurs organisations, à savoir le Bureau régional du HCR à Rome, le Conseil italien pour les réfugiés (CIR) et l'Union des juristes italiens (UJI). La délégation a également visité des centres d'accueil et d'hébergement des demandeurs d'asile à Rome et Crotone (600 km au sud de l'Italie). Cette mission d'étude, composée de représentants d'instances impliquées dans la gestion de l'immigration, s'inscrit dans le cadre du projet "Algérie, renforcement des capacités de gestion des flux migratoires mixtes". Financé par la Commission européenne, ce projet entre dans le cadre de la coopération entre la CNCPPDH et le CIR, avec la coordination de l'UJI.
31/3/2012
Source : Elmoujahid

Dix jours après la tragédie de Toulouse, le ministre de l’Intérieur a rencontré le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, et le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, sur le thème de l'islamisme radical.
Bilan de la rencontre : la nécessité de trouver « une nouvelle formation des religieux, c'est-à-dire des imams qui prêchent et des aumôniers ». Ces derniers ont « un rôle très important dans la prévention de certaines dérives. Nous voulons renforcer les actions en cours de prévention, d'apaisement, d'unité nationale et plus que jamais avancer avec sérénité », a déclaré Dalil Boubakeur.
« Nous pensons qu'aujourd'hui le dialogue entre les musulmans et les pouvoirs publics est plus que jamais nécessaire pour œuvrer conjointement », a poursuivi le recteur de la Grande Mosquée de Paris, qui parle plutôt d'une « radicalisation du langage qu'une véritable attitude de notre communauté ».
Une commission sur la « tendance à la radicalisation de l'islam en France » devrait être créer, avec les acteurs « souhaitant y participer ». « Nous sommes tombés tout à fait d'accord avec le CFCM pour estimer qu'il y avait lieu de poursuivre la lutte qu'ensemble nous menons contre la radicalisation de la religion musulmane », a pour sa part commenté Claude Guéant.
La rencontre s'est tenue quelques heures après le coup de filet qui a vu placer en garde à vue 19 personnes proches du mouvement Forsanne Aliza, dont le leader du groupe dissout par Claude Guéant en janvier dernier. Des arrestations sans lien avec « l'affaire Merah », selon les enquêteurs. Des armes auraient été saisies où les forces de l'ordre sont intervenues
30/3/2012
Source :  Saphir news

En étudiant les écrits des grands penseurs de droite depuis la Révolution française, il a dégagé ce qui constitue leur socle commun, quelles que soient les époques, et quels que soient les « courants » et les traditions dans lesquels ils s’inscrivent.
Il nous aide à comprendre pourquoi l’immigration et l’islam sont des obsessions des hommes politiques de droite. Et pourquoi on peut être pauvre mais voter pour un candidat qui n’aide pas les pauvres.
Au terme de son enquête, il estime que la vision du monde « de droite » est aujourd’hui hégémonique – et que « François Hollande est un bon reflet » de cette domination. Entretien.
Rue89 : Vous avez entrepris de comprendre ce que c’est qu’être de droite. Comment ce sujet s’est-il imposé à vous ?
Emmanuel Terray : C’est venu de très loin : je suis d’une famille de droite classique républicaine. Au fur et à mesure que les années ont passé, il m’a semblé qu’il fallait prendre la mesure du fait que la moitié du monde ne pense pas comme moi ; et qu’on ne pouvait pas réduire ce fait à la simple défense d’intérêts matériels. D’autant que dans cette moitié qui ne pense pas comme moi, beaucoup de gens ont peu d’intérêts matériels à défendre.
Je voulais comprendre ce qui les amenait à défendre un ordre établi qui les traite relativement mal. Comme anthropologue, je me suis toujours efforcé de comprendre une société autre, une culture autre. Ce livre est le fruit d’un effort déployé pour comprendre la tribu de la droite.
C’est la même approche intellectuelle que quand vous partiez étudier des tribus en Côte d’Ivoire ?
J’ai travaillé dans des sociétés faites de lignages juxtaposés qui peuvent être très opposés les uns aux autres mais qui appartiennent tout de même à un même clan. Et quand un autre clan entre en scène, ces lignages savent toujours s’entendre.
On a un mécanisme du même genre dans la pensée de droite. Malgré son extrême diversité, la pensée de droite a toujours été capable de se réunifier quand l’adversaire se faisait menaçant.
Les historiens qui ont réfléchi sur la droite – à commencer par René Rémond, à continuer par Sirinelli et ses collaborateurs puis par Michel Winock – insistent toujours sur sa diversité. J’observe pour ma part une continuité indéniable dans le temps et une grande cohérence.
« L’ordre établi, c’est le point de départ »
Mais la droite se compose malgré tout de deux grandes familles : les tenants du libéralisme économique et ceux qui sont plutôt attachés au conservatisme social. Combien de temps cette cohabitation peut-elle encore durer ?
La tension entre les deux est un mécanisme constant dans l’histoire de la droite. La droite défend l’ordre établi. C’est le point de départ. Mais l’ordre établi change sous la pression des mouvements du monde. Par conséquent, la droite est confrontée à une échéance : ou bien nous restons fidèles à l’ordre établi tel que nous l’avons toujours défendu et nous tombons dans la réaction ; ou bien nous nous adaptons.
Vous avez une très belle transition de ce genre au début du XIXe siècle. Sous la Restauration, la droite aristocratique féodale souhaite que l’Ancien régime soit rétabli. Mais la société a changé, la révolution industrielle commence, les banques et l’argent prennent de l’importance.
Cette évolution pousse la droite légitimiste dans la réaction et c’est la droite orléaniste qui se place au cœur du jeu : ce sont les valeurs de Guizot et Louis-Phillippe qui l’emportent. L’argent.
Balzac décrit admirablement cette mutation : vous avez d’un côté la duchesse de Langeais et le comte de Montriveau, partisans de l’Ancien régime ; et de l’autre Rastignac, qui décide de s’adapter à la société telle qu’elle est devenue, qui va épouser la fille de l’usurier et se faire de l’argent.
On pourrait aussi prendre un exemple à la fin du XIXe siècle. La droite, jusque là, est résolument monarchiste. Vers 1880-1890, les plus lucides voient bien que la République est installée et qu’on ne reviendra pas à la monarchie. Et par conséquent, c’est le mécanisme du Ralliement. Dans l’Histoire, l’expression désigne le ralliement des catholiques mais ça va bien au-delà : la droite devient républicaine et ceux qui restent monarchistes versent dans la réaction.
Je me demande si on n’assiste pas au début d’une transition du même genre.
Si la mondialisation ultralibérale devient la règle définitive, si la droite classique s’accroche à ses positions, elle deviendra elle aussi réactionnaire par rapport à cette idéologie ultralibérale. Il y a une tension évidente entre les deux. Mais la crise peut aussi freiner le triomphe de la mondialisation ultralibérale ; à ce moment-là, la droite républicaine classique retrouverait ses marques.
Sarkozy, « du côté du libéralisme »
Donc les tenants du conservatisme social retrouveraient une place centrale à droite ?
Oui. Si on regarde l’échiquier politique français, on voit bien que Sarkozy et Juppé, ce n’est pas la même chose. Or on ne peut pas dire que la tendance Juppé a définitivement perdu la bataille. La crise peut favoriser une envie de modération et de stabilité.
En lisant votre livre, je me suis demandé si Nicolas Sarkozy était vraiment de droite.
Il n’est pas de la droite classique. Les valeurs de la droite classique et celles des tenants du libéralisme économique s’opposent presque terme à terme : la stabilité, l’enracinement, la sécurité et le consensus d’un côté ; la mobilité, le nomadisme, le goût du risque et la compétition de l’autre. Sarkozy est du côté du libéralisme.
Ceci dit, cette distinction n’efface pas les fondamentaux : l’ordre, la hiérarchie, l’autorité, la priorité donnée au plus proche sur le lointain, restent constantes. L’idée d’égalité est rejetée par toutes les fractions de la droite – l’inégalité est même considérée comme un bienfait, un moteur de la compétition, donc de la croissance, de l’innovation.
A vous lire, le centriste Bayrou est de droite.
Sans aucun doute. Il est clairement d’une droite conservatrice, républicaine, d’influence chrétienne – ce qui est important à souligner, parce que ce n’est pas la règle générale.
Rien d’utopique chez Hollande
Et Hollande ? Si je me fie aux valeurs que vous énumérez, j’en tire la conclusion qu’il est aussi de droite.
Là les choses sont différentes. La droite et la gauche, c’est un couple antagoniste mais indissociable. Elles sont déterminées l’une par l’autre. C’est un couple qui s’affronte dans la bataille politique et la bataille des idées. Par conséquent, on en arrive à la question de l’hégémonie : qui est dominant dans la bataille des idées ?
Contrairement à ce qu’on pense souvent, la gauche était assez largement dominante jusqu’en 1970-75, pendant la période des Trente Glorieuses : elle était dominante sous sa forme interventionniste, keynésienne, progressiste.
Il y a eu une mutation en 1980 et depuis cette période, c’est la droite qui est hégémonique : c’est le triomphe des valeurs de l’individualisme, de la compétition, des inégalités. Et je pense que François Hollande est un bon reflet de cette hégémonie de la droite.
Je ne doute pas qu’il soit un homme de gauche du point de vue de ses appartenances sociales, de son enracinement, mais dans ce qu’il développe, si les valeurs de la gauche c’est l’innovation, l’invention, la prise de risque, le privilège de l’avenir sur le présent, on en est assez loin.
Il n’y a rien dans ce que nous propose François Hollande qui relève de près ou de loin de l’utopie. Or je pense que sans utopie, il n’y a pas vraiment de pensée de gauche.
François Hollande serait donc un homme qui défend des valeurs de droite !
Je dirais que c’est un homme de gauche qui subit très fort l’hégémonie de la droite. Ce n’est pas tout à fait la même chose.
Quid des écologistes ?
Il y a chez les écologistes un curieux mélange d’utopie futuriste et de nostalgie passéiste, sur le thème du retour à la nature, à la vie simple, etc. Cette identité multiple leur permet d’attirer beaucoup de suffrages – lorsqu’il n’y a pas d’enjeu réel, par exemple aux élections européennes et régionales. Quand les élections décisives (politiques) arrivent, c’est une autre affaire.
Mélenchon ou la gauche classique
Passons à Mélenchon.
Si les valeurs de la gauche, c’est le refus de l’ordre établi, la recherche de l’égalité, l’idée qu’il n’y a pas d’ordre sans justice, et que toute injustice est un désordre, indiscutablement, Mélenchon et le Front de Gauche sont les porteurs des valeurs de la gauche classique.
Vous allez voter pour lui ?
Vraisemblablement.
Vous disiez que la pensée de droite est hégémonique. Peut-on dire que la France est de droite ?
Votre question est difficile. Je suis frappé par la chose suivante : dans la mesure où elle privilégie l’ordre et la sécurité d’une part, le proche sur le lointain d’autre part, la pensée de droite a des assises sociologiques qui lui assurent une audience considérable.
Je pense à des gens qui n’ont pas beaucoup, et qui ne sont pas prêts à risquer ce pas beaucoup dans des aventures politiques incertaines, qui raisonnent selon l’adage « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras », « ne lâchons pas la proie pour l’ombre ».
C’est un point intéressant parce que historiquement, la droite s’est toujours méfiée du suffrage universel. Et puis la révolution de 1848 est arrivée et il y a eu les premières élections au suffrage universel masculin. Divine surprise : les monarchistes ont eu 500 sièges et les républicains, 200.
La droite a découvert que le suffrage universel, à condition qu’il soit bien balisé, à condition que le choix des candidats soit bien encadré, pouvait jouer en sa faveur.
D’autre part, la démocratie implique un effort, une dépense d’énergie, de temps. Quiconque a eu des responsabilités sait que c’est bien plus facile de décider soi-même et d’essayer de faire appliquer cette décision plutôt que de consulter cinquante personnes et discuter pendant des heures pour arriver à un avis commun. Or les gens ne sont pas spontanément portés à l’effort.
Il existe aussi, plus profondément, ce que Dostoïevski a appelé la peur de la liberté. J’ai été défenseur prud’hommes dans les années 70 à la CFDT. Dans notre idéologie, nous voulions une défense collective, participative. On voulait associer les gens qui venaient porter plainte à leur propre défense. On se heurtait à des résistances farouches. Je les entends encore :
« Monsieur, je remets mon sort entre vos mains, je vous fais une entière confiance. »
Ce recul face à la liberté et la responsabilité joue très fort en faveur de la droite, qui fait une distinction fondamentale entre l’élite et la masse.
Staline, « un tempérament de droite »
Votre témoignage vient à l’appui des croyances des penseurs de droite qui considèrent l’homme comme plutôt mauvais et feignant s’il n’est pas contraint par la société.
Si on laisse la nature opérer, la force des choses jouer, la pensée de droite est effectivement validée. Les gens de gauche ont souvent tendance à sous-estimer l’effort et les prises de risque qu’ils demandent.
Mais alors, on naîtrait de droite et on pourrait éventuellement devenir de gauche sous certaines conditions ?
Je ne sais pas si on est de droite à l’état de nature. De mon point de vue, gauche et droite sont deux tempéraments symétriques.
Si vous n’aimez pas l’ordre établi, si vous ne craignez pas l’innovation, les risques, si vous êtes un peu parieur, ce tempérament vous conduit à être de gauche.
Si vous êtes davantage soucieux de sécurité, si vous craignez pour ce que vous avez, pour ce qui existe, si vous craignez l’arrivée de gens venus d’ailleurs, vous êtes de droite.
Prenez l’Union soviétique entre les deux guerres : vous voyez s’opposer des tempéraments de gauche et des tempéraments de droite. C’est Trotski, partisan de la révolution permanente, face à Staline, partisan de l’ordre, de la discipline, de la hiérarchie.
Dans le PC chinois actuel, c’est la même chose.
Quand Sarkozy est arrivé au pouvoir, l’UMP affirmait être devenue le parti du mouvement. Etes-vous d’accord avec cette revendication ?
Cette revendication relève de la formule du prince Tancrède dans « Le Guépard » :
« Il faut que tout change pour que tout reste pareil. »
Je crois que c’est le principe même de la politique de Sarkozy. L’idée est de sauver l’ordre établi dans ses fondamentaux avec ce qu’il contient d’inégalités, de toute puissance de l’argent ; mais de faire les mutations accélérées et cosmétiques qui permettront de sauver cet essentiel.
« On fait mine de craindre l’islam »
Pourquoi la droite est-elle obsédée par l’islam ?
L’islam nous est proposé comme un adversaire de substitution, car il faut toujours un adversaire, depuis que le communisme a disparu. On n’a pas assez noté que les Trente Glorieuses sont exactement contemporaines de la guerre froide.
Je suis convaincu que l’avènement de ce que Robert Castel a appelé la société salariale – une société de croissance, de plein emploi, de progrès du niveau de vie, de sécurisation des statuts pour les travailleurs – cette société construite par l’effort commun de l’aile réformiste du mouvement ouvrier et de la bourgeoisie éclairée, devait beaucoup à la pression extérieure exercée par l’aile communiste du mouvement ouvrier.
La première année que j’ai voté, en 1956, le Parti communiste faisait 26% des voix. C’était une alternative possible. A partir de 1980, la menace soviétique devenant de moins en moins crédible, le capitalisme s’est senti libéré de toute menace, d’où ce passage à l’hubris, à la démesure.
L’islam, aujourd’hui, ne met pas en cause le destin capitaliste. C’est un adversaire moins menaçant. Mais on fait mine de le craindre pour se souder contre quelque chose.
Comment les gens de droite ont-ils assisté aux révolutions arabes ?
Le printemps arabe a provoqué une petite dépression. Notre droite aurait été très désorientée si toutes les révolutions arabes avaient conduit à l’avènement de démocraties dans tout le monde arabe.
Mais les partis islamistes sont en train d’emporter la bataille politique aussi bien en Tunisie qu’en Egypte. La droite peut donc continuer à brandir la menace islamiste.
La droite va donc continuer à jouer avec le halal, les prières de rues...
Et les horaires des piscines, oui... Mais ce n’est pas uniquement pour avoir un ennemi. Cette attitude se rattache aussi à cette hostilité à l’étranger qui est une dimension importante de la pensée de droite.
La préférence nationale, pensée à droite
Pourquoi la droite est-elle si méfiante vis-à-vis de l’étranger ?
Elle ne voit pas les étrangers d’abord comme des humains. La pensée de droite déteste les catégories universelles. Vous trouverez quantité de penseurs de droite pour vous dire que l’humanité est une notion zoologique, sans contenu politique ni social, ni culturel.
Pour eux, ce qui existe, c’est les nations : certaines nous sont proches, d’autres lointaines. L’idée de préférence nationale, elle est formulée par le Front national, mais elle est au cœur de la pensée de droite.
C’est aussi lié à sa conception de l’ordre : l’ordre implique que ses éléments restent distincts, et que chacun reste à sa place.
Or si vous n’êtes pas dans une société d’apartheid, l’immigration apporte le risque d’hybridation, de mélange, de métissage, de confusion.
Et, par définition, un immigré c’est quelqu’un qui ne reste pas à sa place. Tout cela est donc contraire aux valeurs de la droite. L’instinct profond de la droite l’amène à être hostile à l’immigration.
Tout au long des XIXe et XXe siècles, la France a toujours extrêmement mal accueilli les étrangers d’où qu’ils viennent : elle a mal accueilli les Belges, les Italiens – rappelez-vous le pogrom d’Aigues-Mortes –, les Espagnols...
J’ai lu des journaux des années 30, qui expliquent que le catholicisme complètement fétichiste et fanatique des Polonais interdisait absolument leur intégration dans la République française laïque... Remplacez le catholicisme par l’islam, et vous aurez les peurs d’aujourd’hui.
Etre de droite, au fond, c’est avoir peur ?
Bien souvent, oui. Observez la pensée de Finkielkraut, vous retrouvez cette notion de forteresse assiégée : nous sommes entourés par les barbares, ils sont à nos portes, nous sommes menacés de déclin, de disparition... C’est un thème cardinal dans la pensée de droite depuis 1830.
Pendant la révolution de 1848, les barbares de l’époque, ce sont les Bretons, les Picards, les Auvergnats qui s’entassent dans les faubourgs de Paris et comme ils ne parlent pas encore très bien français, car Jules Ferry n’est pas encore arrivé, ils sont réputés étrangers, ils menacent la civilisation bourgeoise parisienne.
Dans le livre de Louis Chevalier, « Classes laborieuses et classes dangereuses », vous trouvez des descriptions et des citations éloquentes sur le sujet. Il n’y a pas grand-chose à changer entre les textes de cette période et ceux d’aujourd’hui : la civilisation disparaît, il n’y a plus de repères, la morale s’évanouit. C’est un thème constant de la pensée de droite, ce thème de la peur.
Dans la préface de « Lucien Leuwen », Stendhal a cette très belle formule : « Adieu ami lecteur, essayez de ne pas passer votre vie à haïr et à avoir peur. »

On voit dans la campagne actuelle que la haine et la peur sont des moteurs fondamentaux pour les candidats de droite.
31/3/2012, Mathieu Deslandes
Source : Rue89

Alors que plusieurs milliers de contre-manifestants ont défilé au même moment à quelques rues.
Aucun incident n'était rapporté vers 16h00 (14h00 GMT), alors que les manifestants doivent se disperser vers 17h00 (15h00 GMT).
Une heure après le début de la réunion anti-islamique organisée par le mouvement danois d'extrême droite Ligue de défense danoise, qui avait invité les membres des organisations européennes soeurs, la police dénombrait moins de 200 personnes dans le Moelleparken où elles étaient attendues.
"Il y a 150 ou 200 personnes, mais j'ai l'impression qu'il n'y a même pas 100 personnes participant réellement à la manifestation", a déclaré à l'AFP un policier sur place en référence aux journalistes et aux curieux venus simplement observer le rassemblement.
Le porte-parole de la Ligue de défense danoise, Philip Traulsen, n'était pas joignable pour commenter. La Ligue avait dit jeudi espérer entre 300 et 1.000 participants à son rassemblement.
La police a déployé un dispositif considérable, encerclant complètement le Moelleparken par crainte de débordements. Quelques commerçants et restaurateurs du quartier on préféré rester fermés, a constaté une journaliste de l'AFP. Un bus de militants venant de Suède a été arrêté et fouillé par la police à la recherche d'armes éventuelles avant d'être autorisé à passer, ont indiqué les forces de l'ordre.
La contre-manifestation organisée par le mouvement "Aarhus pour la diversité" a, au contraire, rassemblé plus de personnes qu'attendu.
Vers 15h30 (13h30 GMT), soit deux heures après le début de la contre-manifestation, la police dénombrait entre 4.000 et 5.000 participants, contre 2.000 à 3.000 attendus.
31/03/2012
Source : Lalibre.be

Cela devait être une journée comme les autres. Nous sommes le 1er mars 2012 à Guadalajara, dans le centre de l'Espagne. Il est 21h ta pante, heure locale. Abdellah El Asli, 33 ans, joue un match de football avec des connaissances…Suite

Un an après la mort de 63 jeunes migrants dans une embarcation de fortune au large de la Libye, l'Otan et plusieurs armées, dont celle de la France, ont été mises en cause jeudi pour ne pas avoir répondu à leurs appels de détresse.
Plusieurs organisations non-gouvernementales ont annoncé leur intention de porter plainte pour "non assistance à personne à danger" contre les armées ayant participé au conflit contre le régime Kadhafi, et notamment l'armée française.
Le 26 mars 2011, quelques jours après le début du conflit libyen, 72 Africains, âgés de 20 à 25 ans, et deux bébés montent à bord d'un fragile canot pneumatique d'une dizaine de mètres de long. Ils ont payé des trafiquants pour fuir la Libye et rejoindre l'Europe.
"Il était complètement surchargé. J'avais quelqu'un assis sur moi, et cette personne avait quelqu'un d'assis sur elle", a témoigné Bilal, l'un des neuf survivants, dans un rapport publié jeudi par le Conseil de l'Europe après une longue enquête sur ce drame.
Très vite, la situation se détériore à bord. Le bateau, en panne de carburant, dérive. Les passagers n'ont rien à manger ni à boire. Ils arrivent à joindre par téléphone un prêtre érythréen basé à Rome qui alerte les autorités maritimes italiennes.
Quelques heures plus tard, un hélicoptère survole le canot et livre quelques bouteilles d'eau et des biscuits.
C'est la dernière aide que recevront les réfugiés, même s'ils croiseront deux bateaux de pêche, une frégate, probablement espagnole participant à l'opération de l'Otan, et un navire de combat considéré comme italien.
Désespérés, les naufragés sont pris d'hallucinations. Une femme, prise de panique, se jette à la mer et "chaque jour, il y avait de plus en plus de gens qui mouraient", selon l'un des rescapés interrogés par la sénatrice néerlandaise Tineke Strik, auteur du rapport. En dernier ressort, les survivants "boivent leur urine mélangée à du dentifrice".
Le 10 avril, le canot est finalement rejeté sur les cô tes libyennes. Les dix rescapés sont arrêtés, emprisonnés et, faute de soins, l'un d'eux meurt. Ils arriveront finalement à quitter la Libye en guerre.
"Dans cette affaire, plusieurs occasions de sauver les vies ont été perdues" car "personne n'a porté secours à ce bateau malgré les signaux de détresse", a regretté Mme Strik devant la presse à Bruxelles.
Son enquête met en lumière "un ensemble de défaillances" de la part des autorités libyennes, des services italiens de sauvetage maritime, des deux bateaux de pêche, de l'Otan et des pays "dont les navires dans les environs du bateau ont manqué à leur obligation de sauver ces personnes".
C'est sur cette base qu'une première plainte devrait être déposée, au nom de plusieurs survivants, "contre l'armée française" auprès du "procureur du tribunal de grande instance de Paris durant la première quinzaine d'avril", a indiqué Stéphane Maugendre, avocat et président du Groupe français d'information et de soutien des travailleurs immigrés (Gisti), l'une des organisations associées à cette initiative.
Avec "27 navires engagés dans cette zone", "l'armée française ne pouvait ignorer la détresse de ces personnes", a-t-il expliqué. Des plaintes similaires devraient être prochainement déposées dans d'autres pays européens, selon lui.
Mise en cause, l'Otan a affirmé jeudi avoir "fourni un nombre important d'informations" au Conseil de l'Europe mais aucune d'entre elles ne concerne ce bateau en particulier.
"Durant notre mission, les navires et avions de l'Otan ont directement porté assistance à plus de 600 personnes et aidé à coordonner les secours à beaucoup d'autres", a souligné sa porte-parole, Oana Lungescu.
29 mars 2012
Source : AFP

La deuxième édition des "Journées de l'Afrique méditerranéenne" se déroulera du 31 mars au 14 avril prochain, à Montréal, un événement qui fera découvrir au public québécois la richesse et la diversité des cultures du Maroc, d'Algérie, de Tunisie et d'Egypte, apprend-on auprès des organisateurs.
Organisé par la Maison de l'Afrique-Mandingo, cet événement culturel verra la participation de plus d'une cinquantaine d'artistes, écrivains et intellectuels, avec de la musique, théâtre, projections de films et de documentaires, littérature, mode, arts visuels, calligraphie, ainsi que des conférences, autant de disciplines pour aborder la pluralité de "l'Afrique méditerranéenne" au coeur de la diversité montréalaise.
Espace d'expression et d'échange, ces journées se veulent un trait d'union entre les différents artistes du pourtour méditerranéen et de l'Afrique subsaharienne, mais aussi entre les communautés d'accueil et d'origine, précisent les organisateurs.
Du patrimoine artistique traditionnel à la création contemporaine, une programmation riche et variée qui comprendra aussi des expositions de peintures et photographies d'artistes ainsi que la projection de plusieurs films et documentaires de réalisateurs nord-africains, dont le court-métrage "Wanted" du marocain Ali Essafi et le documentaire "Casanayda" de Farida Belyazid.
Le programme comporte aussi une exposition de la collection du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) avec une vaste sélection de livres d'auteurs marocains.
29/3/2012,
Source : MAP

Pour encourager le retour volontaire des ressortissants maghrébins multirécidivistes, les cantons pourraient leur financer une formation professionnelle dans leur pays. Un "plan Maghreb", projet pilote élaboré par le canton de Genève, veut faire des émules en Suisse.
Chaque jour de détention coûte 400 à 450 francs, alors qu'une aide à la réinsertion professionnelle s'élève à 4000 francs maximum, a indiqué jeudi la conseillère d'Etat genevoise Isabel Rochat dans l'émission "Forum" de la RTS. Ce "projet Maghreb" a déjà été mis en place à Genève.
Les ressortissants maghrébins reçoivent 1000 francs lorsqu'ils sont dans l'avion qui les ramène dans leur pays, a détaillé la ministre cantonale en charge de la sécurité. A leur arrivée, cette somme est utilisée pour leur formation. Une fois qu'une organisation non gouvernementale sur place a validé la viabilité du projet, ces personnes reçoivent encore 3000 francs au maximum.
Pas avec l'argent du contribuable
Selon Mme Rochat, un certain nombre de renvois a été réalisé. Les ressortissants maghrébins ne sont pas revenus. Seuls les multirécidivistes présents à Genève depuis des années peuvent bénéficier d'une telle mesure, a encore dit la conseillère d'Etat, interrogée sur l'attrait que pourrait susciter un tel projet.
"C'est un palliatif en attendant la signature des accords de réadmission" et en raison de la surpopulation carcérale, a-t-elle insisté. "La délinquance de rue n'est plus supportable pour la population genevoise".
Et de préciser que le projet est financé par un fonds alimenté par les recettes de la police. "Pas question d'utiliser un franc des contribuables".
Présenté aux cantons
La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga cautionne ce projet. Jeudi, le directeur de l'Office fédéral des migrations (ODM) Mario Gattiker l'a présenté aux directeurs cantonaux de justice et police. "Il veut construire un modèle qui sera appliqué à d'autres cantons", selon Isabel Rochat.
29.03.2012
Source : Romandie/ats

Le Premier ministre belge Elio Di Rupo a plaidé pour un "retour volontaire", puis un "retour forcé" pour les étrangers en séjour illégal en Belgique.
Dans un communiqué rendu public mercredi, il a déclaré que "toute personne qui ne dispose pas de titre de séjour et n'a pas la possibilité d'en obtenir un, doit recevoir un ordre de quitter le territoire.
"Cette personne doit être éloignée, dans le respect des droits de la personne concernée et dans des conditions de sécurité appropriées ... La priorité est au retour volontaire. Si ce retour volontaire ne s'avère pas possible, le retour forcé est alors mis en œuvre", a précisé M. Di Rupo, avertissant que "la plus grande fermeté" serait mise pour les délinquants ou malfaiteurs en séjour illégal, qui "n'ont pas leur place en Belgique".
M. Di Rupo a ainsi réagi à une polémique sur l'intervention d'une sénatrice du Parti socialiste francophone, Fatiha Saïdi, lors d'une tentative d'expulsion d'un ressortissant marocain en situation irrégulière en Belgique. La Nouvelle Alliance flamande (N-VA) a interrogé M. Di Rupo sur ces faits.
Selon le quotidien flamand Het Laatste Nieuws, ce ressortissant marocain, Mohammed C., a déjà fait l'objet de 42 interpellations pour des faits graves depuis 1996. A vingt reprises, il s'est vu opposer un ordre de quitter le territoire belge. Mohammed C. est connu des autorités judiciaires et de police sous huit faux noms différents. L'homme qui devait être expulsé criait notamment qu'il ne pouvait être expulsé, parce que ses enfants vivaient en Belgique.
29/3/2012
Source : Casafree

El Mouhoub Mouhoud, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine, auteur du chapitre sur l’immigration dans « La présidentielle en 25 débats » (ed. l’Express Roularta), est également l’auteur d’une note sur la politique migratoire pour le think tank du Parti Socialiste, Terra Nova. Prête depuis l’automne 2010, elle n’a toujours pas été publiée.
Yabiladi : Pourquoi votre rapport sur l’immigration pour Terra Nova n’a-t-il toujours pas été publié ?
El Mouhoub Mouhoud : Ce n’est pas vraiment mon problème aujourd’hui, mais je crois que cette décision ne tient pas au manque d’intérêt du parti socialiste pour la question de l’immigration, mais au fait qu’il marche sur des œufs. Il y a aujourd’hui un alignement tellement fort sur les idées du Front National dans la campagne présidentielle que le PS est en porte à faux pour proposer une vraie politique d'immigration. Le PS a pris position en annonçant être pour le droit de vote des étrangers aux élections locales, mais il ne se prononce pas sur l’immigration. Aujourd’hui, dans cette campagne, il n’y a aucune réflexion sur cette politique car le débat est devenu irrationnel.
Quels sont les éléments de rationalité que vous introduisez dans le débat, par ce rapport et par votre contribution à « La présidentielle en 25 débats » ?
On entend partout, dans cette campagne, que la France n’a plus les moyens d’accueillir de nouveaux immigrés, mais proportionnellement à la population, les flux migratoires reçus par la France sont parmi les plus faibles de tous les pays de l’OCDE. La France se place avant dernière, seul le Japon est plus fermé qu’elle à l’immigration. Les flux migratoires dans l’OCDE s’établissent en moyenne à 0,7% de la population résidant déjà dans le pays, contre 0,23% pour la France. C’est un mythe complet que de croire que la France est encore un grand pays d’immigration.
Au delà de l’écart entre le débat et la réalité, la politique migratoire telle qu’elle est pratiquée depuis les années 1970 est-elle satisfaisante ?
La politique d’immigration est inefficace justement parce qu’elle est restrictive. L’action politique n’a aucune prise sur ces flux car ils sont trop faibles, il n’y a aucun volant, aucune marge d’action. Les flux de population qui entrent en France sont quasi exclusivement régis par les traités internationaux qui commandent le regroupement familial ou le droit d’asile. Ce n’est pas parce qu’il y a du chômage en France qu’il n’y a pas des secteurs ni de régions qui manquent de main d’œuvre. L’entrée d’immigrés pour répondre à ces besoins est une réponse efficace, à court terme.
Votre vision de la politique migratoire rappelle « l’immigration choisie » du début de mandat de Nicolas Sarkozy. Êtes-vous pour une politique sélective ?
La politique sélective est balbutiante, aujourd’hui le seul élément intéressant de celle-ci a été supprimé en août 2011 : sa régionalisation. La carte des talents et des compétences était, elle, encore trop restrictive par rapport à d’autres pays comme le Canada qui offre la nationalité quelques années après. C’est en sécurisant plutôt qu’en précarisant les immigrés qu’on leur donne la possibilité de se montrer entreprenant, de monter des projets, de prendre des risques.
En parallèle de sa politique migratoire sélective, le gouvernement a également envoyé des signaux négatifs en tenant un discours très dur sur l’immigration clandestine. Les migrants potentiellement qualifiés préfèrent des régions du monde alternatives qui sont globalement plus attractives.
30/3/2012, Julie Chaudier
Source : Yabiladi

Pour encourager le retour volontaire des ressortissants maghrébins multirécidivistes, les cantons pourraient leur financer une formation professionnelle dans leur pays.
Chaque jour de détention coûte 400 à 450 francs, alors qu'une aide à la réinsertion professionnelle s'élève à 4000 francs maximum, a indiqué jeudi la conseillère d'Etat genevoise Isabel Rochat dans l'émission «Forum» de la RTS. Ce «projet Maghreb» a déjà été mis en place à Genève.
Les ressortissants maghrébins reçoivent 1000 francs lorsqu'ils sont dans l'avion qui les ramène dans leur pays, a détaillé la ministre cantonale en charge de la sécurité. A leur arrivée, cette somme est utilisée pour leur formation. Une fois qu'une organisation non gouvernementale sur place a validé la viabilité du projet, ces personnes reçoivent encore 3000 francs au maximum.
Pas avec l'argent du contribuable
Selon Isabel Rochat, un certain nombre de renvois a été réalisé. Les ressortissants maghrébins ne sont pas revenus. Seuls les multirécidivistes présents à Genève depuis des années peuvent bénéficier d'une telle mesure, a encore dit la conseillère d'Etat, interrogée sur l'attrait que pourrait susciter un tel projet.
«C'est un palliatif en attendant la signature des accords de réadmission» et en raison de la surpopulation carcérale, a-t-elle insisté. «La délinquance de rue n'est plus supportable pour la population genevoise».
Et de préciser que le projet est financé par un fonds alimenté par les recettes de la police. «Pas question d'utiliser un franc des contribuables».
Présenté aux cantons
La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga cautionne ce projet. Jeudi, le directeur de l'Office fédéral des migrations (ODM) Mario Gattiker l'a présenté aux directeurs cantonaux de justice et police. «Il veut construire un modèle qui sera appliqué à d'autres cantons», selon Isabel Rochat.
Entre 2008 et 2011, 1060 petits criminels Tunisiens, Marocains, Egyptiens et Algériens ou affirmant venir de Libye, d'Irak ou de Palestine ont été recensés dans le canton de Genève, selon les statistiques publiées lundi.
Mercredi à Berne, la Suisse a paraphé un accord de réadmission avec la Tunisie. Le texte fixe notamment «les fondements de l'encouragement au retour volontaire et les modalités des renvois forcés dans le pays d'origine». Cet accord est le premier avec un Etat d'Afrique du Nord.
29/3/2012
Source : Le Matin.ch/ats

Sous la pression, des sociétés de transfert et établissements banquiers, le gouvernement italien vient de décider de supprimer la taxe supplémentaire de 2% applicable aux transferts de l'Italie vers les pays hors Union Européenne.
C'est une bonne nouvelle pour les banques marocaines, les sociétés de transfert d'argent et les Marocains résidant en Italie. Les transferts effectués d'Italie vers le Maroc (pays hors UE) ne se verront plus appliquer la taxe supplémentaire de deux%.
Dans sa dernière livraison (mars-avril 2012), BM, le magazine d'ici et d'ailleurs (Bledmag) consacre tout un dossier aux transferts MRE et plus précisément, à l'impact de la crise économique sur ces transferts. Les divers acteurs interrogés, notamment les banques marocaines et les sociétés de transfert d'argent évoquaient la taxation misse en place par le gouvernement italien comme"un frein au développement des transferts". Le gouvernement italien imposait en effet 2% supplémentaire à tout transfert effectué d'Italie vers les pays hors Union Européenne. C'est effectivement un outil de dissuasion voire un obstacle au développement des flux de transfert.
Sous la pression des divers acteurs (Banques et STA), le gouvernement italien a mis fin à cette mesure. Les transferts hors UE ne seront donc plus soumis à cette taxation.
29 Mars 2012
Source : Bled.ma

La République d'Angola et le Royaume des Pays-Bas ont signé mercredi, à Luanda, un mémoradum d'entente sur la coopération en matière de migration illégale.
Cet accord a été signé par le ministre angolais de l'Intérieur, Sebastião Martins et le ministre de Migration, Intégration et asile du Royaume des Pays-Bas, Gerd Leers.
A l'occasion, le gouvernant angolais a indiqué que ce protocole figurait comme un instrument nécessaire et opportun, tenant compte de grandes préoccupations senties dans l'exécution de l'accord signé.
"Les perspectives constantes du mémoradum ont servi de base pour l'adoption de pratiques stratégiques en vue d'identifier des méthodes plus efficaces pour la gestion des processus de rapatriement des citoyens en situation irrégulière", a-t-il dit.
Selon lui, cet accord vise essentiellement le respect de la vie familière, l'attention dediée au traîtement humain des citoyens et la création de conditions pour le retour durable.
"Les Angolais rapatriés volontairement ou pour des raisons d'illégalité sur le territoire hollandais, en rentrant au pays, ils ont bénéfié de tout type d'appui, notamment la formation professionnelle, le billet d'avion ainsi que l'appui matériel et financier pour recommencer leur activité professionnelle.
De son côté, son homologue hollandais a salué l'esprit de camaraderie entre les délégations de deux Etats pour la matérialisation du mémoradum.
29/3/2012
Source : Angop

Une rencontre entre des membres de la société civile marocaine à l’étranger et des ministres marocains a eu lieu, samedi dernier, au siège du PJD (Parti de la Justice et du Développement).
Une trentaine de membres d’associations marocaines à l’étranger, principalement de France, ont participé à une rencontre avec des membres du gouvernement. Au cœur du débat, la place qu’occupent les MRE dans le processus du développement du Maroc.
Pour le Premier ministre marocain, Abdelilah Benkirane, la communauté marocaine résidente à l’étranger vaut beaucoup plus qu’une « vache à lait », aux yeux de leur pays. « Même si les Marocains résidents à l’étranger ne généraient pas de revenus au Maroc, ils resteraient des citoyens de ce pays qui a comme devoir de les protéger où qu’ils aillent », déclare le ministre lors de la rencontre. En effet, les MRE génèrent des sommes colossales à leur mère patrie. Par ailleurs, nombreux sont les députés parlementaires et membres du gouvernement qui estiment que cette catégorie de citoyens marocains a, à quelques détails près, les mêmes devoirs et droits que leurs concitoyens du Maroc. Point de vue développé en long et en large par le ministre Idriss Azami.
Récemment, comme l’a mentionné El Habib Choubani, ministre marocain en charge des relations avec le parlement et la société civile, les MRE ont désormais le droit de vote, mais par procuration rappelons le, et aussi le droit d’éligibilité. «Les MRE sont et doivent être omniprésents dans les différents domaines sociaux, économiques et politiques de leur pays d’origine. Que ce soit le cas à distance ou directement dans leur pays», mentionne le ministre, faisant allusion à la société civile relevant de son ministère, mais aussi aux sièges parlementaires de plus en plus occupés par des Marocains ayant grandi sous d’autres cieux. C'est le cas, par exemple, de la député parlementaire marocaine du PJD Nezha Louafi, une maroco-italienne.
Des Marocains d'ailleurs...
La rencontre a également vu la présence d’une militante sahraouie, résidente aux Iles Canaries, qui défend avec ferveur l’intégrité territoriale. Celle-ci espère que la collaboration entre les membres de la diaspora marocaine soit plus forte.
Cette réunion a été organisée pour rappeler les besoins de la communauté, mais aussi pour interpeler l’ensemble des parties de la société marocaine sur la création de deux sessions parlementaires essentiellement destinées à la diaspora. De plus, CAP SUD MRE ayant signé une convention d’engagement de 11 points, avec le parti du PPS le 14 Août 2011 et avec le PJD le 7 septembre 2011 , a rappelé, aux membres du gouvernement présents, la nécessité de commencer à répondre aux engagements pris.
Néanmoins, le point qui fut le plus développé est celui de la problématique de l’autorisation de circulation des véhicules qui est considérée par l’ensemble des MRE comme une confiscation de la liberté d’utilisation de leurs propres biens sur leur territoire en plus d’être une aberration économique.
Il a été répété que les MRE n’avaient pas et ne désiraient pas de privilèges mais plutôt une volonté d’équité fiscale pour participer pleinement à la vie fiscale du Maroc, surtout en période de crise économique.
29/3/2012, Houda Belabd
Source : Yabiladi

L'emploi et le chômage sont les préoccupations les plus importantes pour les Français selon les enquêtes d'opinion. Insécurité et immigration seraient des enjeux secondaires. Pourtant, les choix des votants pourraient bien se faire sur ces questions, selon François Kalfon, secrétaire national délégué aux études d'opinion au PS.
Le drame de Toulouse représente-il le tournant de la campagne que les équipes de Nicolas Sarkozy ont si longtemps attendu et auquel elles n’osaient penser ? Le fameux évènement tant espéré à droite, tant redouté à gauche ? Selon que l’on soit dans les équipes de Nicolas Sarkozy ou celles de François Hollande les interprétations divergent.
Avenue de Ségur, on y voit plutôt une parenthèse, avec une campagne de nouveau dominée par des préoccupations économiques et sociales qui reprendrait désormais ses droits. Le thème de l’emploi reste largement en tête des préoccupations des Français ? C’est d’ailleurs essentiellement de ce sujet avec le pouvoir d’achat dont leurs parlent les Français dans les portes à portes.
Les prévisions au second tour inchangées
Après Toulouse, le thème de l’emploi apparaît bien avec 43% de citations le principal thème de préoccupation des Français dans une récente enquête OpinionWay (51% pour les sympathisants PS et 41 % UMP) tandis que l’immigration n’est citée que par 20% des répondants… Même s’il s’agit d’un sujet fortement clivant puisqu’il est cité par seulement 4 % des sympathisants PS, mais 28% des UMP et 74% des FN.
Alors, dans l’entourage du candidat PS on reste assez confiant. La preuve ? Un François Hollande qui, à moins de 25 jours du scrutin, se situe dans les enquêtes au niveau confortable de 26 et 29 % au premier tour, et surtout entre 53% (CSA) et 55% (TNS) au second tour, constitue un niveau qui demeure exceptionnel. Surtout, le total gauche progresse régulièrement au premier tour grâce (à cause ?) de la progression de Jean-Luc Mélenchon ce qui confirmerait la domination de "l’agenda" économique et social sur les thèmes régaliens chers à la droite comme l’autorité, la sécurité ou l’immigration.
Au PS, on préfère donc replacer la campagne sur les rails de l’économique et du social qui se situent au cœur identitaire des socialistes et qui constituent un terrain bien plus propice pour souligner le caractère "indigent" du bilan de Nicolas Sarkozy sur ces sujets : 1 million de chômeurs en plus, que les hasardeuses déclarations du président-candidat sur "la baisse de la hausse" ne sauraient masquer, une dette alourdie de 600 milliards d’euros ou une désindustrialisation qui s’aggrave.
Car, à l’évidence, malgré une certaine érosion des scores de premier tour, les "photographies" de second tour demeurent si confortables. C’est que le rejet de Nicolas Sarkozy, alimenté par une appréciation largement négative de son bilan, explique largement la convergence d’électorats très différents permettant d’être confiant sur la victoire de François Hollande.
A droite, au contraire on pointe que "la séquence" Toulouse a permis de conforter le fameux "croisement des courbes". Tous les instituts sont désormais d’accord pour décrire soit une égalité au sommet, soit dans une majorité d’enquêtes un Nicolas Sarkozy qui virerait en tête à l’issue du premier tour. La prise de guerre de Toulouse ? + 2 points dans les enquêtes au profit du président-candidat. 2 points qui traduisent une certaine remobilisation des électorats de droite sur la personne du candidat qui a montré dans l’épreuve – et malgré les critiques justifiées sur l’efficacité des services de renseignements – sa capacité à être "un vrai chef" comme on les aime à droite.
Ce désir d’autorité a (re)trouvé une incarnation rassurante en la personne du président de la République, de nouveau en situation de protection, de "capitaine dans la tempête" qui l’avait un peu perdu avec l’accalmie relative sur le front des dettes souveraines. Surtout, après ce succès contre le terrorisme, les électeurs de droite peuvent de nouveau être fiers d’appartenir au camp conservateur.
Toulouse, effet masquant du bilan ?
Sans doute. Et c’est bien sur ce terrain-là que le camp sarkozyste entend capitaliser en continuant à droitiser la campagne pour consolider le socle de premier tour. Et surtout faciliter les reports de voix entre Marine Le Pen au premier tour et Nicolas Sarkozy au second, suivant les recommandations du vieux sorcier Patrick Buisson. Car c’est là la deuxième conséquence de Toulouse : si la victoire estimée de François Hollande au second tour demeure généreuse, la courbe d’évolution des seconds tours est bien sur la voie d’un rééquilibrage (que tous les experts sérieux avaient anticipé). Mais jusqu’où ira-t-il ?
Autre dommage collatéral de cette séquence sécuritaire : François Bayrou qui avec ces déclarations décalées s’ajoutant à la plus faible détermination de son socle électoral est passé du statut de Plan B de la droite à celui moins enviable de… 5e homme de la présidentielle (notamment dans l’enquête BVA). Or ce dégonflement de la bulle du Modem se fait principalement au profit du président-candidat tant le MoDem 2012 est principalement alimenté par des électeurs issus du camp conservateur.
La poussée Mélenchon
Enfin, parmi les proches du président de la République, on dispose d’une lecture légèrement différente de la montée de Jean-Luc Mélenchon. On pointe qu’elle traduit d’abord un manque d’appétence d’électorats pourtant traditionnels du PS comme les classes moyennes qui subissent le déclassement, certains électeurs du non au TCE (traité de fonctionnement de l'Union européenne) ou des enseignants radicalisés dans l’altermondialisme.
On souligne ensuite que cette poussée de Mélenchon, en érodant le score de François Hollande, permet de sécuriser l’avance encore fragile de Nicolas Sarkozy au premier tour. Enfin, sur le terrain politique, on pense que le rééquilibrage à gauche sera l’occasion de pointer les contradictions – voire les incompatibilités – programmatiques et idéologiques supposées au sein de la gauche et on se réjouit d’avance des concessions que le candidat PS devra faire au Parti communiste rebaptisé "Front de gauche" qui ne devraient pas manquer d’effrayer, dans la perspective du second tour, les si précieux électeurs centristes, voire François Bayrou lui-même. Sera t-il condamné à s’allier à Nicolas Sarkozy ?
Si on a pu penser un moment que Toulouse pourrait représenter un tsunami aux conséquences électorales majeures, on sait maintenant que ce n’est pas le cas. Même s'il s’agit sans doute d’un moment clé. Celui où chaque camp peut désormais raisonnablement penser que la victoire est possible… Et qu’elle dépend désormais de la mobilisation et du talent de chaque candidat.
29/3/2012, François Kalfon
Source : Le Nouvel Observateur

Quand Kamal Hachkar, réalisateur du documentaire "Tinghir-Jérusalem : les échos du Mellah", à l'affiche du festival du film sépharade de New York, entend parler pour la première fois des marocains de confession juive, il est, alors, jeune lycéen en France, pays où il a rejoint son père dans le cadre du regroupement familial après avoir quitté son village natal, Tinghir sur les hauteurs de l'Atlas, où il se rend chaque été.
Tinghir, il le vivait comme "un voyage dans le temps" grâce à ses grands-parents qui le ramenaient à ses racines berbères. Et c'est à travers leurs récits qu'il apprend l'été de ses 16 ans que d'autres Berbères étaient de confession juive. La nuit, Il se promenait dans un "monde à jamais disparu, celui des origines, celui du temps où Juifs et Musulmans vivaient ensemble".
Le jour, il suivait leur pas et se rendait dans le Mellah vide de ses habitants, chez le barbier, ou à la rencontre d'autres témoins de cette "altérité juive" pour essayer de comprendre comment "cette présence vieille de 2000 ans a-t-elle pu disparaître du jour au lendemain?", explique-t-il, après une projection-débat organisée dans le cadre de la 16eme édition du film sépharade (22-24 mars).
Il se souvient qu'en lisant +Mille ans et Un jour+ d'Edmond Amran El Maleh, il parvenait à ressentir "cet arrachement à la terre", ces "valises faites à la hâte, les cars, les ports et les aéroports", et se prenait d'une "grande empathie pour ces exilés". Lorsqu'il s'en ouvre à ce grand écrivain, depuis disparu, "il m'a tout simplement répondu que j'aurai pu être ce Juif...".
De ses recherches et de ses "incessants aller-retour" entre la France et le Maroc, sa curiosité se fait plus insistante au point qu'il devient "hanté par la mémoire de ces Juifs absents", décide de mettre de cô té son projet de doctorat en histoire qui "aurait atterri au fond d'un tiroir" et c'est "à la fois impliqué et sans parti pris", qu'il décide de construire son film.
Un film dans lequel il raconte que sa mère a été nourrie au pain "azyme", appelé "Chtoto" en berbère et "mon arrière arrière grand-père a acheté sa boutique dans la kissaria à Israël N'Chya", un marocain de confession juive de Tinghir, "mon père commerçait avec eux tout comme tout le monde ici".
Pour "notre génération, amputée d'une partie de son histoire, il est difficile d'imaginer cette coexistence judéo-berbère: que s'est-il donc passé en l'espace d'une cinquantaine d'années pour que cette réalité bimillénaire soit devenue si inconcevable pour ceux de ma génération?". Et c'est à partir de cette interrogation qu'il va à la recherche des marocains de confession juive, partis dans les années 60 pour Israël, laissant derrière eux un grand vide.
Pour Yaël Bitton, la monteuse du film et cinéaste d'origine marocaine, basée à Paris, ce film de Kamal Hachkar, aujourd'hui 35 ans, est d'autant plus intéressant qu'il est l'un des rares à rapporter cette période de l'histoire des marocains de confession juive à travers des témoignages d'autres Marocains.
Lorsqu'il va à la rencontre de ces "absents", il retrouve des fragments de l'histoire de Tinghir qu'ils ont emportée avec eux et qu'ils ont parfois transmise aux jeunes générations.
De fait, avec David, Aisha, Hannah et bien d'autres "Anciens", qui forment les personnages principaux de son documentaire, Kamal fouille leur mémoire, en extirpe des souvenirs et recompose leur histoire tel un "puzzle dont les morceaux se sont éparpillés à travers le temps et l'espace". Eux-mêmes parfois ne savent pas pourquoi, ils sont partis.
"Beaucoup ont été appâtés par les promesses sans commune mesure avec la réalité qu'ils ont trouvée sur place", dit Shalom Illouz, parmi les derniers à "avoir été arraché à leur terre".
Souvent, c'est sous les tentes qu'ils ont élu domicile, en lieu et place de grandes demeures et commerces laissés derrière eux à Tinghir ou Casablanca. "+Ils+ nous ont dit que tout nous attendait là-bas. On les a crus", se rappelle Hannah, qui raconte, au fur et à mesure que les souvenirs remontent, "les soirées à Tinghir, le Ahidous avec les voisins musulmans. On n'était pas riche, mais on ne manquait de rien.
On était serein", dit-elle, visiblement "fatiguée de cette guerre ici qui n'en finit pas", avant d'entonner, nostalgique, une longue complainte en berbère.
Car quand ils évoquent leur souvenirs, c'est toujours dans la langue de leur pays, le Maroc. "Eux et moi partageons une mémoire commune, nous avons été baignés dans les mêmes récits, les mêmes imaginaires, les mêmes chants", fait observer Kamal Hachkar, qui "veut faire connaître cette histoire singulière du lieu de son origine en ces temps où les replis communautaires sont forts dans le monde" en particulier, en Occident où "il a grandi, et où il est impensable aujourd'hui que des "Juifs et des Musulmans aient partagé un même espace et encore moins une même culture".
28 mars 2012,  Bouchra Benyoussef.
Source : MAP

La société française est de moins en moins ouverte sur l'étranger, et le racisme, la xénophobie et les discriminations ne sont pas des sujets marginaux dans un pays où l'idéal d'égalité et de fraternité est souvent confronté au rejet, relève un rapport 2011 de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH).
Evoquant le racisme en chiffres, la Commission relève que si en 2011 le nombre d'actes à caractère raciste, antisémite et xénophobe constaté par les services de police et de gendarmerie est en léger recul, le lent et continu mouvement d'ouverture de la société française vers "l'autre" - l'étranger, l'immigré- marque le pas.
"Pour la deuxième année consécutive la tolérance recule, les sentiments xénophobes se diffusent. La persistance d'un tel phénomène, dans un contexte de crise économique qui favorise les craintes et les incertitudes, appelle à rester vigilant", lit-on dans le rapport rendu public.
Les Maghrébins sont les principales victimes du racisme en France et les régions les plus touchées par le phénomène sont l'Ile-de-France, PACA et Rhô ne-Alpes, signale le document. Le racisme antimusulman a augmenté de +33,6% entre 2010 et 2011, les actes antimusulmans ont été au nombre de 38 en 2011, tandis que les menaces antimusulmanes ont été de 117, l'année dernière.
Selon les rédacteurs du rapport, cette augmentation témoigne "témoigne sans doute d'une montée des actes antimusulmans en France", mais elle s'explique aussi en partie par "l'amélioration du recensement des actes commis", à la faveur de la signature d'une convention entre le ministère de l'Intérieur et le CFCM Conseil français du culte muuslman).
La CNCDH invite, à cet effet, les pouvoirs publics français à se montrer particulièrement vigilants face à cette "violence", s'interrogeant sur l'impact que peuvent avoir certains discours politiques ou certains débats nationaux sur l'attitude de certains français vis-à-vis de la population musulmane. "Il est donc nécessaire de veiller à ce que ces différents débats publics n'aient pas pour résultat de faire augmenter des sentiments de méfiance à l'égard de cette religion", a-t-elle prévenu.
Dans un deuxième chapitre de son rapport, la CNCDH s'intéresse au phénomène du racisme dans l'opinion publique, en publiant les résultats d'un sondage CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel)/CNCDH/Service d'information du Gouvernement réalisé du 28 novembre au 5 décembre 2011.
Pour la deuxième année consécutive, le sondage note une augmentation de l'intolérance. "Pendant de nombreuses années on avait constaté un mouvement continu de la société française vers plus de tolérance. Pour la première fois, la CNCDH note deux années de suite que les indicateurs sont inquiétants, que l'intolérance augmente", relève le rapport.
Les analystes estiment cette évolution "particulièrement préoccupante", soulignant notamment une augmentation de la méfiance à l'égard des musulmans, comme l'année dernière, mais de manière "plus marquée".
Il en est de même pour ce qui est du rejet des étrangers de façon générale. Si 51% des personnes interrogées estiment que les musulmans forment un groupe à part dans la société, 59% des sondés estiment qu'il y a trop d'immigrés en France. Pour le CNCDH, cela est un constat d'échec de l'intégration et remet en cause de la possibilité d'un "vivre ensemble" dans la société française.
28 mars 2012
Source : APS

Les Marocains viennent en tête des étrangers non communautaires résidant régulièrement en Italie, indique l'Institut italien des statistiques (Istat).
Au 1er janvier 2011, le nombre d'étrangers réguliers dans la Péninsule a dépassé 3,5 millions, soit une hausse de 14 pc par rapport à 2008, selon cette même source.
Selon les estimations, le nombre de Marocains en Italie oscille entre 500.000 et 550.000.
Dans le classement des communautés les plus nombreuses, viennent ensuite les Albanais suivis des Chinois, des Ukrainiens et des Moldaves, précise l'Istat en observant que le nombre des membres de cette dernière communauté a presque doublé durant la même période (de 81.000 à 140.000).
D'après l'institut, 37 pc des étrangers non communautaires résidant régulièrement en Italie sont présents dans le nord-ouest de la péninsule, 29 pc dans le nord-est et 22 pc dans le centre. Seuls 12 pc vivent dans le Mezzogiorno (sud) qui se profile comme ''terre de passage'', relève la même source.
Près de la moitié de ces étrangers (46,3 pc) ont un permis de séjour à durée indéterminée, affirme la même source précisant que 55,8 pc des ressortissants marocains disposent d'un permis de séjour de longue durée.
En 2010, 600.000 nouveaux permis de séjour ont été accordés dont 60 pc pour motif de travail et 39,9 pc pour motif familial.
Un récent rapport de la Fédération nationale italienne de l'artisanat (CNA) avait révélé que les ressortissants marocains figuraient en tête des entrepreneurs étrangers en Italie dont le nombre total était estimé à 229.000 en
2010.
Avec une part de 16, 4 pc, les Marocains devançaient les Roumains (15, 4 pc), les Chinois (14,7 pc) et les Albanais (10,4 pc), avait précisé le rapport sur ''l'entrepreneuriat étranger en Italie''.
Selon le document, les entreprises étrangères en Italie, dont le nombre a doublé en l'espace de cinq ans, opèrent majoritairement dans les secteurs du bâtiment (37,4 pc), du commerce (34,8 pc), des réparations (9,9 pc) et des manufactures (notamment le textile et le cuir - 4,3 pc).
Ces entreprises représentaient alors 8,5 pc de l'ensemble des entreprises italiennes.
28 mars 2012
Source : MAP

Google+ Google+