vendredi 5 juillet 2024 16:23

Le ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, Mohamed Ameur, a tenu, dimanche soir à Madrid, une rencontre de communication avec les présidents et les représentants des associations des Marocains établis à Madrid et sa région

Cette rencontre, qui s'inscrit dans le cadre de la visite de travail qu'effectue actuellement le ministre en Espagne, a été une occasion pour informer la communauté marocaine de la région de Madrid des différents programmes et chantiers lancés par le gouvernement au profit de la diaspora nationale.

Dans ce cadre, M. Ameur a passé en revue les grandes lignes du programme mis en place par son département pour accompagner cette communauté. Il s'agit notamment de celles relatives à la question de l'identité et de la relation avec le pays d'origine, aux volets culturel, religieux, administratif et social, sans oublier la contribution de la diaspora marocaine au processus de développement du Maroc.

Le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger a mis en place un programme culturel et pédagogique dont le principal objectif est de consolider l'enseignement de la langue arabe dans les pays d'accueil et son adéquation avec les nouveaux besoins de cette communauté et mettre en relief les valeurs et principes du patrimoine culturel et de civilisation du Royaume.
A cet effet, a indiqué M. Ameur, un programme a été lancé par son département pour la création de centres culturels dans les principaux pays d'accueil de la diaspora marocaine, pour l'encouragement de l'enseignement de la langue arabe et pour le soutien des associations actives dans le domaine de la culture et de l'éducation.

Pour ce qui du volet social, le programme mis en place par le ministère vise principalement à soutenir les membres de la communauté marocaine à l'étranger en situation difficile. Il s'agit particulièrement d'apporter aide et assistance aux retraités, aux détenus et aux mineurs d'âge, de procéder au rapatriement des dépouilles des immigrés nécessiteux et d'apporter une aide juridique aux immigrés en situation de précarité, aux côtés du soutien des associations actives dans le domaine social et l'aide à l'éducation des enfants dans certains pays d'accueil.

Le ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger a, par ailleurs, indiqué que son département a également mis en place un programme d'accompagnement des RME sur le plan administratif à travers la création d'un système intégré d'étude et de suivi des plaintes et la constitution d'un comité ministériel pour examiner les doléances des Marocains à l'étranger.

Source : Le Matin/MAP

Le colloque international consacré cette semaine au Statut avancé entre le Maroc et l'UE, organisé à Bruxelles par le CCME et le Centre de la culture judéo-marocaine, est tombé à pic. Pendant que l'Europe déprimée s'interroge sur on avenir, nous, on s'interroge avec elle sur notre avenir commun. Quelles perspectives ensemble? Quel avenir à partager? Quelle convergence

à construire ? Les questions sont nombreuses, on le voit, les réponses sont rares, on le sent, toute la logorrhée technocratique ne peut nous faire oublier ces limites, mais une intuition demeure. Autour de la Méditerranée, il y a un avenir possible.

La culture partagée permet de l'imaginer. La crise si sévère aujourd'hui pose, par l'ouverture qu'elle impose, ses fondements.

Seule une économie ouverte sur le Sud peut garantir le retour d'une croissance commune. En clair, l'Europe ne peut plus s'en tirer toute seule. Nous, non plus. Mais le fait que la trajectoire du futur re-croise, de nouveau, celle de l'Afrique doit nous donner un nouvel espoir. II ne peut plus être spolié. L'Afrique produit aujourd'hui plus de richesses, plus de croissance, plus d'épargne que l'Europe. Cette nouvelle réalité impose un nouveau paradigme. Ce dernier dicte de nouveaux termes aux débats. Le Statut avancé dans sa mise en œuvre, comme dans son agenda et son déploiement, ne peut ignorer cette donne nouvelle.

Source : Aujourd’hui le Maroc du 19 octobre

Des milliers d'immigrants sont abandonnés à leur sort en Grèce après avoir franchi illégalement la frontière avec la Turquie, forçant le pays aux avant-postes de l'Europe à réclamer l'aide de l'Union européenne pour faire face à cette crise migratoire.

La Grèce "ne peut plus faire face (...) nous appelons l'UE à assumer ses responsabilités vis-à-vis de notre pays", a récemment lancé le ministre chargé de l'Immigration, Christos Papoutsis, en visite dans la région du fleuve frontalier Evros, au nord-est du pays.

Depuis début 2010, la police a intercepté 34.000 personnes dans cette zone, contre 9.000 en 2009. Au moins 44 migrants se sont noyés dans l'Evros depuis janvier, a chiffré le Haut Commissariat aux réfugiés de l'Onu, qualifiant la situation de "crise humanitaire".

Globalement, plus du trois-quart des 40.977 personnes interceptées pour entrée illégale dans l'Union Européenne au premier semestre sont passées par la Grèce, selon l'Agence européenne de surveillance des frontières Frontex.

Des Maghrébins et Africains de l'Ouest figurent désormais aux côtés des Afghans, Pakistanais ou Somaliens, attestant que cet itinéraire attire aussi ceux pour qui les frontières espagnoles et italiennes se sont fermées.

Deuxième bénéficiaire des fonds communautaires en la matière, avec plus de 300 millions d'euros alloués jusqu'en 2013, et 7 millions d'aides d'urgence en 2008 et 2009, Athènes s'est vu promettre début octobre par la Commission un crédit supplémentaire de 200 millions.

Mais échaudée par l'échec du pays à mettre cette aide à profit pour offrir au moins toilettes, literies, et soins dans les centres de rétention, Bruxelles réclame en échange une réelle prise en charge des migrants, promise depuis un an par le gouvernement socialiste.

Comme le réclame Athènes, la Commission négocie aussi un accord de réadmission avec la Turquie, mais les discussions butent sur les différends gréco-turcs de délimitation des souverainetés en mer Egée.

Dans l'attente, le ministre grec de la Santé, Andréas Loverdos, s'est récemment ému, interpellé par l'extrême-droite au parlement, de ce que le pays payait "150 millions d'euros par an" pour soigner ses sans-papiers.

"En août à Evros, il n'y avait qu'un médecin pour une demi-douzaine de centres de rétention, surpeuplés au triple de leur capacité", objecte le sociologue Thanos Maroukis, chercheur en migrations à la Fondation grecque d'études Eliamep.

Il juge que l'ouverture récente "à grand frais" en Grèce de la première agence décentralisée de Frontex (dont le siège est à Varsovie, NDR) "ne sert à rien", face à des arrivants "pouvant prétendre à la protection internationale" ou non-expulsables de fait.

Piégés par la fermeture croissante des pays de l'UE, les nouveaux arrivants rejoignent à Athènes ou Salonique des milliers de compagnons d'infortune, dotés pour tout viatique d'une injonction à quitter la Grèce sous 30 jours, ou au mieux d'une attestation de demande d'asile, dont quelque 46.000 sont en attente d'examen.

L'ONG Amnesty vient d'appeler les autorités à réagir face à une hausse des agressions racistes contre ces populations dans les quartiers populaires du centre d'Athènes où ils squattent places et bâtiments à l'abandon.

"Il faut réviser à la hausse les estimations chiffrant ces dernières années à quelque 250.000 les sans-papiers vivant dans le pays", faute de toute régularisation depuis 2005, estime du coup M. Maroukis. "D'autant que les procédures kafkaiennes de permis de séjour font régulièrement rebasculer dans l'illégalité des immigrés de longue date, y compris ceux arrivés avec des enfants".

Source : AFP

Le Maroc, seul pays du sud de la Méditerranée à bénéficier du « statut avancé » avec l’Union européenne, a fait le point, lundi 18 octobre, sur les enjeux de ces étroites relations

«Il faut déminer les représentations. » Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) – une diaspora de quatre millions de personnes –, veut briser le carcan dans lequel les esprits se barricadent pour mieux rejeter l’autre. Marocains d’un côté de la Méditerranée, Européens de l’autre se renvoient des stéréotypes au visage et cultivent des liens à la « je t’aime moi non plus ».

C’est pourquoi le CCME est le premier soutien de l’exposition « Le Maroc et l’Europe, six siècles dans le regard de l’autre », qui vient d’ouvrir ses portes à Bruxelles avant d’entamer un périple international.

«Je t'aime, moi non plus»

« La France n’avait pas peur de s’appeler “puissance musulmane” pendant l’entre-deux-guerres. Il y avait bien sûr de la condescendance dans le propos, mais cela n’écorchait alors pas les lèvres », rappelle Driss El Yazami. Aujourd’hui, « la mémoire, par définition partielle et partiale, chargée négativement, est en permanence excitée par l’actualité », poursuit-il.

L’heure est au repli identitaire. Pourtant, « il y a beaucoup d’Europe chez les Marocains et beaucoup de Maroc chez les Européens, mais cette réalité est rejetée », déplore-t-il.L’exposition, qui présente des livres, manuscrits, gravures et photographies issus de la collection de Paul Dahan, ambitionne justement de combler les ornières, pour rappeler combien, depuis que les Portugais mirent les pieds sur le territoire marocain, les relations furent complexes et ambivalentes, pleines d’adversité, de convoitises et de conflits, mais aussi de curiosité, d’échanges et de fascination réciproques.

Symtômes identitaires

Le psychanalyste Paul Dahan ne s’en cache pas, la question identitaire est devenue chez lui une véritable obsession. Marocain né à Fès en 1947, sous le protectorat français, il a grandi au sein d’une famille juive, fait ses études dans une école catholique, puis dans un lycée musulman.

Ayant vécu au carrefour de ces trois mondes, il n’a eu de cesse de décrypter les symptômes identitaires, lorsque, après des périodes d’harmonie, « les sociétés se déséquilibrent, se crispent et désignent un responsable en se défoulant sur les plus fragiles, aujourd’hui les minorités qu’elles soient rom ou musulmane ».

Il a de longue date voulu remonter aux sources de l’imaginaire et des représentations de l’autre – les Espagnols, Français, Anglais, Hollandais qui découvrent le Maroc et l’univers arabo-musulman, et les Marocains qui entrent en contact avec le monde occidental. Il a recherché les traces laissées par les diplomates, les voyageurs, les écrivains ou les artisans et ainsi accumulé des milliers de livres, manuscrits et photographies devenus le fonds du Centre de la culture judéo-marocaine implanté à Bruxelles.

« En 1987, Hassan II demande l’adhésion du Maroc à l’Union européenne »

Il espère avec cette exposition malmener les clichés pour révéler la diversité de la culture marocaine, en montrant les jeux d’influences réciproques entre les deux rives de la Méditerranée et en faisant réémerger l’histoire oubliée des relations entretenues par les puissances conquérantes du Nord et le royaume du Sud qui lutta contre la domination tout en développant un tropisme européen.

Un tropisme qui se vérifie par l’ampleur de la diaspora. Sur les quatre millions de Marocains résidant à l’étranger, soit plus de 10 % de la population marocaine, 80 % vivent en Europe. « Les Marocains ont une propension à l’enracinement, ils sont les premiers à se naturaliser, fait valoir Driss El Yazemi. Néanmoins ils ne coupent jamais les amarres avec leur pays. »

Politiquement aussi, le Maroc cultive depuis des décennies son penchant occidental. « En 1987, Hassan II n’avait pas hésité à demander l’adhésion du Maroc à l’Union européenne ! », rappelle Hassan Bousetta, maître de conférences à l’université de Liège, spécialiste des questions liées à la géopolitique du Maghreb, sénateur PS et intervenant dans le colloque « Maroc-UE : les enjeux du partenariat », qui se tenait hier à Bruxelles.

Rapprochement en vue

L’accord sur le statut avancé signé il y a deux ans « consacre le rôle de bon élève du Maroc, donne une perspective de rapprochement sans statut juridique formel, analyse Hassan Bousetta, même si ce rapprochement ne se fera pas sans casse, beaucoup d’entreprises marocaines non concurrentielles risquant de disparaître ».

Le Maroc, qui se vit comme une île, cerné par une mer, un océan, un désert et une frontière quasi fermée avec l’Algérie, n’a de cesse de vouloir s’arrimer au Vieux Continent, faisant valoir la proximité géographique – 14 km de détroit le séparent de l’Espagne –, l’épaisseur historique des liens et l’importance des échanges commerciaux. Des réalités qui devraient aider à changer le regard de l’autre.

18/10/2010 15:41

Source : La Croix

Séminaire mardi 19 octobre à Madrid sur les effets de la crise sur les Marocains en Espagne.

Pour télécharger le dossier de presse, cliquez ici.

Réduction de moitié de l'immigration, dépénalisation du blasphème, police chargée de protéger les animaux: l'extrême droite a imprimé sa marque au programme de la coalition…Suite

Le Musée Mathaf, sous la tutelle de 1'autorité des musées du Qatar, ouvrira ses portes le 30 décembre 2010. Les amateurs d'art pourront  y  apprécier des œuvres d'artistes marocains. La collection du musée contient des œuvres de dix neuf artistes marocains. Parmi eux…Suite

La chanteuse Hindi Zahra qui a représenté le Maroc au festival de musique et de paroles "Sintra-Misty 2010" a envoûté de sa voix voluptueuse et nostalgique un public venu nombreux dimanche soir assister à son concert au centre culturel Olga Cadaval à Sintra (nord de Lisbonne).

La perle soul méditerranéenne a offert au public portugais et aux membres de la communauté marocaine un souvenir intarissable en interprètent un cocktail de chansons en anglais et en berbère brassant folk, soul, blues ou encore les rythmes du Souss, lors d'une prestation à la clôture de la première édition du festival (15-17 octobre) à laquelle a assisté l'ambassadeur du Maroc au Portugal, Mme Karima Benyaich.

Un zeste de swing ajusté dans le chant, un léger voile dans la voix et les mains lestées de bracelets et de bagues multicolores, l'artiste, native de Khouribga et partie très jeune (13 ans) en France, a hérité de ses ancêtres marocains un timbre de voix qui peut chanter toutes les cultures, en anglais, en français et en berbère.

" Ce brassage émane du Maroc. J'appartiens à une culture où il n y a pas de frontières entre les musiques. Etant issue d'une famille d'artistes berbères, mes oncles m'ont initié à la musique traditionnelle du Gnaoua, à la folk de Dylan, au reggae de Marley, mais aussi aux rythmes ancestraux et aux belles mélodies du répertoire berbère", confie-t-elle à la MAP.

L'artiste qui se dit une nomade invétérée affirme être très attachée au Maroc, qui constitue grâce à sa richesse et sa diversité " une passerelle culturelle entre l'Afrique, l'Orient et l'Occident ", a-t-elle dit tout en formulant le souhait de se produire prochainement dans des festivals dans son pays natal et collaborer avec des artistes marocains.

Auteur, chanteur, compositeur et multi-instrumentiste, elle a réalisé de bout en bout en 2010 son premier album " Handmade" ("Fait main"), aux accents blues, folk et orientaux, dans lequel elle livre à travers des morceaux tels " beautiful tango " ou " oursoul " très applaudis sur bien des scènes, des textes planants et sensuels à l'ambiance folk.

Hindi Zahra faire partie de 10 artistes en lice pour le prix Constantin, trophée qui récompense un artiste pour son travail au cours de l'année et dont la remise est prévue le 12 novembre prochain à l'Olympia.

Source : MAP

La ministre allemande de l'Education Annette Schavan a annoncé lundi dans le Financial Times Deutschland vouloir légiférer rapidement pour reconnaître les diplômes étrangers, ce qui permettrait l'emploi de 300.000 immigrés qualifiés, sur fond de débat violent sur l'intégration.

"Toute personne ayant étudié à l'étranger va pouvoir demander une équivalence pour ses diplômes en Allemagne", et l'économie allemande, en manque de main d'oeuvre qualifiée, "pourra se réjouir de 300.000 travailleurs" suppleméntaires a dit Mme Schavan.

Un projet de loi en ce sens doit être adopté avant la fin de l'année, précise le quotidien économique.
"Les qualifications étrangères doivent être évaluées selon des critères allemands", a-t-elle précisé, indiquant que les équivalences ne seraient pas automatiques.

Le projet de loi doit dans un premier temps régler le processus de demande d'équivalence, puis dans un deuxième temps modifier les règlementations qui valent pour certaines professions.

La chancelière allemande Angela Merkel est intervenue ce week-end dans le débat sur l'intégration qui déchire le pays, pour exiger davantage d'efforts de la part des immigrés.

Dans le camp conservateur allemand des voix s'élèvent pour critiquer le déficit d'intégration présumé des immigrés, surtout musulmans. Ce débat inquiète les milieux économiques, alors que la pénurie de main d'oeuvre qualifiée, sur fond de vieillissement de la population et de faible natalité, menace la reprise économique allemande.

Source : Les Echos/AFP

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) organise, mardi à Madrid, un séminaire sur les effets de la crise sur les Marocains en Espagne…Suite

Saâd Zouak est l'archétype même du self-made-man qui a tracé son petit bonhomme de chemin aux États-Unis, a près y avoir effectué un parcours universitaire sans faute. Ce natif de Meknès, pur produit de l'école publique marocaine, préside, depuis maintenant deux décennies, aux destinées de l'un des cabinets conseil new-yorkais les plus en vue, Airtek…Suite

L'envoyée spéciale US pour la lutte contre l'antisémitisme, Mme Hannah Rosenthal, a souligné l'apport considérable et à tous les niveaux des Musulmans à la société américaine, plaidant pour davantage de tolérance aux Etats-Unis.

"L'histoire de l'Islam aux Etats-Unis est celle du progrès, du succès (...) et de grands apports en terme d'écritures et de coalitions", a relevé la responsable US, lors d'une rencontre à Washington sur l'Islam en Amérique, organisée récemment par la Catholic University of America, rappelant dans ce sens que l'Islam "a toujours fait partie de l'Amérique".

"La contribution de l'Islam aux Etats-Unis est trop grande pour être quantifiée, puisqu'étant étroitement liée aux fondements de notre communauté", a souligné Mme Rosenthal, notant à cet égard que les Musulmans détiennent des postes de leadership au sein du gouvernement américain, ainsi qu'au Congrès US, qui compte deux Congressmen musulmans.

Evoquant le sentiment d'islamophobie dont se plaignent certains membres de la communauté musulmane suite aux attentats du 11 septembre 2001, Mme Rosenthal a souligné l'engagement infaillible de l'administration Obama pour la liberté religieuse, affirmant que le gouvernement US se fait un point d'honneur à ce que l'ensemble des Américains soient traités sur le pied d'égalité indépendamment de leur confession.

Source : MAP

Une exposition intitulée "Rétrospective : vie juive au Maroc", s'est ouverte, jeudi soir à New York, marquant le coup d'envoi d'une année de festivités pour célébrer 2000 ans de présence juive dans le Royaume qui abrite l'une des communautés sépharades les plus "anciennes et les plus dynamiques".

Placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, cette manifestation organisée par la Fédération sépharade américaine (ASF) est un regard sur "2000 ans de la vie des Juifs au Maroc : dans le cadre d'un voyage épique", illustrant cette relation unique entre Musulmans et Juifs dans le Royaume.

Cette relation se singularise à travers un riche patrimoine culturel et historique plusieurs fois millénaires et "ASF est honorée et heureuse de présenter cette série multidisciplinaire qui célèbre le legs de la culture judéo marocaine", a souligné à la MAP, le directeur exécutif de ASF, Stanley Urman.

Cette manifestation qui s'étale sur une année abritera deux symposiums, des conférences, des concerts, un dîner de bienfaisance, un festival du film ainsi qu'un voyage au profit de 50 personnes pour visiter les villes/sites héritages et rencontrer les leaders de la communauté juive marocaine.

"Notre but à la fédération est de promouvoir et renforcer l'histoire culturelle, spirituelle et les traditions sociétales des communautés sépharades ainsi que de consolider leur place", a expliqué Stanley Urman pour qui cette expérience unique a permis à cette communauté de s'épanouir et de pratiquer son culte librement et ouvertement, grâce à la protection des Souverains Alaouites et à la tolérance de la société musulmane marocaine.

Il s'agira dans le cadre de ces festivités de valoriser un patrimoine commun à plus d'un égard (historique, religieux et culturel) grâce à la cohabitation entre diverses cultures et religions.

"Le judaïsme dans ce pays d'Afrique du nord a été influencé par les cultures arabes, berbères, espagnols et françaises", fait observer Stanley Urman, ajoutant que ce patrimoine commun est le socle d'un dialogue interculturel et interreligieux constructif.

La manifestation se veut aussi une fenêtre sur l'histoire des juifs marocains que l'on découvrira tout au long de l'exposition à travers des photos, des affiches artistiques, documents, lithographie, des gravures, et autres supports visuels qui racontent le vécu de cette communauté au quotidien.

Dans la galerie du centre ASF, le visiteur découvrira des photos de juifs en deuil après la disparition du père de la Nation, feu SM Mohammed V. D'autres montrant des délégations juives reçues par le Roi défunt SM Hassan II. Ou encore une photo de SM le Roi Mohammed VI, dont la légende met en exergue la sollicitude dont le Souverain entoure Ses sujets juifs.
Plus loin, ce sont des tableaux de jeunes filles en costumes berbères. Là, un atelier de bijouterie ou encore des synagogues parmi les plus anciennes du Maroc à Oufrane (Sud) et Marrakech. Des documents mettant en exergue l'intérêt des autorités marocaines à l'égard des établissements scolaires juifs. D'autres attestant de l'arrivée des premiers juifs marocains aux Etats-Unis complètent ce retour aux origines.

"Ceci est un aperçu sur la présence juive et son épanouissement dans les temps anciens et modernes du Maroc", explique le commissaire de l'exposition Shelomo Alfassa, lui-même, originaire de Fes. C'est également une occasion de sensibiliser et d'enseigner à la communauté ashkénaze, très nombreuse aux Etats-Unis, l'apport des Sépharades marocains aux communautés juives à travers le monde.

Il est "intéressant de savoir que sur le plan linguistique", le dialecte judéo-arabe parlé dans la péninsule arabique, après l'avènement de l'Islam, était la langue de la créativité artistique et culturel, de la spiritualité et le moyen d'expression le plus usité dans le langage populaire et le Maroc occupe "une place importante à cet égard ", a dit le Professeur Norman Stillman, titulaire de la chaire de l'histoire du Judaïsme à l'université de l'Oklahoma.

Le Maroc a également abrité la communauté juive sépharade la plus importante. Cette population n'était pas uniquement concentrée dans les centres urbains comme c'était le cas ailleurs, mais également implantée en milieu rural et dans les zones de montagne, a révélé M. Stillman, qui s'est rendu à de nombreuses reprises au Maroc dans le cadre de ses travaux de recherche. Ce qui dénote, selon lui, que la culture juive marocaine et le judaïsme sépharade sont enracinés depuis des temps immémoriaux dans la réalité marocaine.

Si l'on excepte la religion et ce qui relève de la sphère privée, dit-il, il est évident que minorité juive et majorité musulmane ont toujours eu en partage les mêmes langues, la même culture, savante et surtout populaire.

Même dans les temps les plus difficiles, au 12eme siècle, le Maroc est resté un foyer de grande créativité pour cette communauté, insiste-t-il.

Source : MAP

Le ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, M. Mohamed Ameur, a tenu, samedi soir à Vitoria (Nord de l'Espagne), une rencontre de communication avec différentes composantes de la communauté marocaine établie dans la région autonome du Pays basque espagnol.

Cette rencontre, qui avait pour objectif de s'enquérir de la situation des Marocains résidant au Pays basque, a été une occasion d'informer les membres de cette communauté des moyens à même de les aider à résoudre les différents problèmes auxquels ils font face et d'examiner diverses questions les intéressant.

Les préoccupations de la communauté marocaine du Pays basque, d'ordres surtout économique, administratif, culturel, social et religieux, ont été au centre de cette rencontre qui s'inscrit dans le cadre de la visite de travail effectuée par M. Ameur en Espagne jusqu'au 20 octobre.

S'exprimant à cette occasion, le ministre a d'emblée mis en exergue la haute sollicitude dont SM le Roi Mohammed VI entoure la communauté marocaine résidant à l'étranger.

Il a souligné également l'engagement du gouvernement à accompagner cette communauté marocaine à travers une nouvelle politique favorisant son intégration dans le pays d'accueil et renforçant son attachement au pays d'origine.

Le gouvernement a mis en place des programmes et des initiatives destinés à cette communauté dans plusieurs domaines, a-t-il rappelé, appelant les associations marocaines à l'étranger à plus de travail et de dynamisme au service des MRE.

M. Ameur a relevé que les MRE, qui sont très attachés à leur pays comme en témoigne les plus de deux millions d'entre eux qui ont visité le Royaume durant l'été dernier malgré les effets de la crise économique, jouent un rôle important dans le développement aussi bien de leurs pays d'accueil que du Maroc.

Le ministre a exposé, à cette occasion, certaines mesures mises en place par le gouvernement au profit des MRE, dont la prise en charge des frais de rapatriement des dépouilles des Marocains décédés à l'étranger et qui se trouvaient dans une situation défavorable, l'appui juridique au profit des travailleurs marocains qui ont eu des problèmes avec leurs employeurs, le dédouanement de voitures pour les MRE retraités et la création d'un fonds de soutien aux Marocains désireux d'investir au Royaume en partenariat avec le secteur bancaire.

Dans le domaine culturel, a-t-il fait savoir, le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger est en train de mettre en place des partenariats avec les associations marocaines à l'étranger pour l'enseignement de la langue arabe au profit des enfants marocains.

Evoquant la question du Sahara marocain, M. Ameur a exhorté les Marocains établis dans la région du Pays basque à poursuivre leur mobilisation pour la défense de la cause nationale et de l'intégrité territoriale du Royaume, ainsi que pour faire face aux manÂœuvres ourdies par les ennemis du projet moderniste et démocratique du Maroc.

M. Ameur a mis en exergue, dans ce sens, la proposition d'autonomie au Sahara en tant que solution définitive et audacieuse à ce conflit artificiel, ainsi que l'essor que connaissant les provinces du Sud à plusieurs niveaux.

Cette rencontre, qui s'est déroulée en présence du consul général du Royaume à Bilbao, M. Azzouz Abou El Kouroum, a été une occasion pour les membres de la communauté marocaine au Pays basque de réitérer leur attachement indéfectible à la mère patrie et leur engagement inconditionnel pour la défense de l'intégrité territoriale du Royaume, ainsi que d'exprimer leur ferme condamnation à l'enlèvement de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud par les milices du "polisario".

Par ailleurs et dans le cadre de sa visite au Pays basque, M. Ameur a effectué, samedi, une visite au centre pénitencier de Nanclares de oca (près de Vitoria) pour s'enquérir de la situation des détenus marocains qui y purgent des peines de prison.

Des questions comme le renouvellement des titres de séjour de ces détenus et leurs passeports, l'organisation d'activités culturelles et artistiques à leur profit, l'approvisionnement de la bibliothèque de la prison avec des livres du Maroc, ont été abordés, à cette occasion, par M. Ameur avec la direction de ce centre pénitencier.

M. Ameur a eu des entretiens, jeudi et vendredi, avec plusieurs hauts responsables de la région du Pays basque, notamment la présidente du Parlement basque, les maires de Bilbao et de Vitoria et la conseillère (ministre) en charge du Travail et des affaires sociales au gouvernement autonome basque.

La visite de M. Ameur en Espagne, qui le mènera également dans la région autonome de Madrid, s'inscrit dans le cadre des rencontres de communication avec les membres de la communauté marocaine à l'étranger visant à s'enquérir de leur situation.

Cette visite revêt une importance particulière étant donné la conjoncture économique que traverse l'Espagne où plus de 800.000 Marocains sont légalement établis.

Source : MAP

 

Le coup d'envoi de "la caravane de l'égalité et de la citoyenneté" visant à promouvoir une application efficiente du Code de la famille chez les MRE a été donné officiellement, samedi à Mantes-La-Jolie, en région parisienne.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'un plan gouvernemental visant à renforcer les droits des femmes marocaines et euro- marocaines, élaboré par le ministère délégué Chargé de la Communauté Marocaine Résidant à l'Etranger en association avec la Fondation YTTO, ainsi qu'avec les ministères du Développement Social, de la Famille et de la Solidarité, de la Justice et des Affaires étrangères et de la Coopération.

La caravane devra sillonner d'ici à fin décembre plusieurs villes de France, d'Espagne, d'Allemagne, des Pays Bas et de Belgique, avec la participation de responsables, artistes, intellectuels, juristes, travailleurs sociaux et défenseurs des droits des femmes.

Au programme de cette caravane figure l'application efficiente du Code de la Famille pour garantir l'équilibre dans les rapports entre l'homme et la femme et consolider la cellule familiale, sa cohésion et sa pérennité.

Le périple de la caravane sera ponctué par des débats, conférences, événements culturels, rencontres avec des associations et des élus de tout horizon, mais surtout des actions et des ateliers de sensibilisation et de formation menés par la Fondation Ytto, connue pour son expertise dans ce domaine.

A Mantes-La-Jolie, ville située à 57 km à l'ouest de Paris connue par une forte concentration de population d'origine marocaine, la conférence inaugurale a été marquée par la participation des secrétaires généraux du ministère délégué Chargé de la Communauté Marocaine Résidant à l'Etranger et du ministère du Développement Social, de la Famille et de la Solidarité, respectivement MM. Mohamed Bernoussi et Abdellatif Berdaï, ainsi que de représentants et cadres du corps diplomatique et consulaire marocain en France, et des représentants de l'administration et élus français.

Les intervenants à cette occasion ont souligné que le code de la famille apporte toutes les réponses aux problèmes liés au mariage, à la vie de famille et au divorce.

Toutefois, si les efforts en matière de législation ont été considérables, "l'application tarde à faire des résultats positifs", a reconnu notamment la ministre du Développement Social, de la Famille et de la Solidarité, Mme Nouzha Skalli, dans une intervention diffusée lors de la conférence.

Plus précisément, les femmes résidant à l'étranger ne jouissent pas de tous les droits que leur garanti le Code de la famille, d'où la nécessité d'engager cette démarche d'explication et d'échange de proximité, ont relevé les intervenants.

A cet égard, la caravane de l'égalité vise en premier lieu, l'amélioration de la condition sociale des Femmes marocaines immigrées et leurs familles, à travers le renforcement des dispositifs de proximité chargés de la prise en charge socio-juridique des MRE, en oeuvrant pour la bonne application du code de la famille et l'appropriation de ses dispositions et de son esprit égalitaire par l'ensemble des intervenants dans le champs de l'immigration.

Le programme vise plus spécifiquement à sensibiliser les acteurs des pays d'accueil aux spécificités culturelles des femmes/familles immigrées et à l'impact des conflits des lois sur leurs conditions.

Il vise aussi à promouvoir le code de la famille et ses avancées auprès de ces acteurs et à favoriser l'émergence d'un leadership féminin parmi la population des Femmes marocaines immigrées, dans le but de développer leur autonomie d'action et d'appuyer les dynamiques de fédération des synergies et leurs mise en réseaux.

Pour atteindre ces objectifs, la caravane prévoit notamment des rencontres de sensibilisation de la communauté des MRE, des journées d'information et de formation des médiateurs et travailleurs sociaux, ainsi que des séminaires de réflexion et d'information avec les institutionnels, les chercheurs et les différents intervenants dans les champs de l'immigration, en matière des mutations familiales, avancées du code de la famille, genre et droits humains des femmes.

Plusieurs rencontres de proximité dans les lieux et espaces fréquentés massivement et régulièrement par les MRE : places publiques, marchés et quartiers figurent également au programme de cette caravane.

Des rencontres de sensibilisations au sein des Centres de documentation et d'information (CDI) des collèges et lycées sont également prévus.

Au programme figurent aussi des activités de mobilisation à caractère artistiques et culturelles en vue de renforcer l'image des Femmes marocaines immigrées et mettre en valeur leurs compétences et leurs contributions à la vie active des sociétés d'accueil et au développement de leur pays d'origine.

La troupe marocaine "Takoon" sera en tournée, avec sa pièce théâtrale "Bnat Lalla Mennana", dans sept villes françaises, parallèlement aux autres activités de la caravane.

Au programme de l'étape française, la caravane devra faire escale dans près de trente villes, jusqu'au 1er novembre prochain.

Source : MAP

Avec 4,6 millions de chômeurs, l'Espagne est le pays le plus affecté par la crise financière. Le fléau touche tous les travailleurs mais ce sont les migrants qui en souffrent le plus: 28% contre 15,2% pour les natifs. En 2009, on comptait parmi les migrants marocains, 209.351 sans emploi. Ce mardi, un séminaire se tiendra à Madrid pour recadrer les mesures gouvernementales de réponse à la crise.

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et l'Institut d'études arabe et musulman, La Casa arabe, organisent ce mardi, à Madrid, un séminaire sur le thème “Les effets de la crise sur les migrants en Espagne: le cas des Marocains”.

Les objectifs annoncés pour cette rencontre sont pour commencer d' “avoir une meilleure compréhension des conséquences sociales et économiques de la crise sur les migrants” pour par la suite “tenter d'élaborer une vision concertée sur les éventuels mécanismes et stratégies à adopter”.

Ce séminaire sera articulé autour de trois tables-rondes:

• État des lieux et effets de la crise sur les migrants marocains;

• Les mesures gouvernementales de réponse à la crise;

• Les nouvelles actions des pouvoirs publics et des acteurs sociaux, à entreprendre pour limiter les effets de la crise.

Plusieurs chercheurs marocains et espagnols, des représentants des syndicats espagnols et marocains (CDT, UMT, UGTM, FDT, UNMT), ainsi que de nombreux acteurs associatifs de l’émigration marocaine et des responsables du Ministère de l’Emploi et de la formation et du Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, y sont attendus.

Pourquoi les travailleurs marocains en Espagne?

L’Espagne est actuellement le pays d'Europe le plus affecté par la crise. Son taux de chômage officiel touche au premier trimestre 2010, 20,5 % de la population active soit, 4,6 millions de chômeurs.

1.076.300

En 2009, ils n'étaient pas moins de 4.326.600 chômeurs, dont 1.076.300 étrangers.

Selon les chiffres officiels du Ministère de l'emploi espagnol, on compte parmi les migrants marocains, près de 82.262 chômeurs en 2007, 151.027 en 2008, et 209.351 sans emploi au quatrième trimestre 2009.

“Si le chômage concerne tous les travailleurs, les migrants sont proportionnellement les plus affectés”, note l'étude du gouvernement espagnol qui sera présentée mardi, en marge du séminaire. En effet, la proportion de chômage chez les migrants se chiffre à 28% contre 15,2% des natifs en Espagne. (18,5 % contre 9 % en France et 17,2 % contre 8,5 % au Portugal).

Au 31 décembre 2009, ils étaient 18.629 travailleurs sans sécurité sociale sur un total de 219.419 affiliés.

11,5%

“La part des transferts en provenance de l’Espagne par rapport au montant total des transferts vers le Maroc, a chuté de 15,7% en 2007 à 14,6% en 2008 puis à 11, 5% en 2009.

“Le fort taux de chômage des migrants s’explique en grande partie par leur présence dans des secteurs très touchés tel que le bâtiment, l’hôtellerie, la restauration et le secteur agricole et manufacturier”, indique un communiqué du CCME.

Par ailleurs, “l’emploi précaire, l’absence de formation et la méconnaissance de la langue du pays d’accueil sont des éléments qui accentuent la vulnérabilité des migrants en temps de crise, jusqu'à, parfois, les faire basculer dans l’irrégularité, quand ils ne font pas les frais de sentiments xénophobes ou de pratiques discriminatoires”, lit-on dans le communiqué.

Renforcer les mesures gouvernementales de réponse à la crise

Des mesures visant à limiter les effets de la crise sur les travailleurs migrants ont déjà été prises de part et d'autre mais elles restent vraisemblablement insuffisantes.

“Le gouvernement espagnol avait récemment décidé de prolonger les périodes de paiement des allocations de chômage, elles étaient plus courtes et moins importantes que dans d'autres pays développés. Des formations professionnelles ont également été lancées par les autorités espagnoles mais on n'en mesure pas encore l'impact. La seule mesure jusque là entreprise par le Maroc, est la suppression de tous les frais liés au transfert d'argent”.

Driss El Yazami, président du CCME

Pour renforcer ces mesures gouvernementales de réponse à la crise, M. El Yazami estime qu'il faudrait faire un effort considérable en matière de formation professionnelle, de cours de langue, de sessions de formations intenses et de mesures d'accompagnement pour la création de PME (Petites et moyennes entreprises)”.

Car “de manière générale, que ce soit en Italie ou en France, nous avons remarqué que c'est dans le monde de l'entreprenariat que les ressortissants Marocains excellent le plus”, précise Driss El Yazami.

17.10.2010

Source : Aufait

Au moment où l’Allemagne s’enflamme à son tour sur la question de l’immigration, la déclaration samedi de la chancelière allemande Angela Merkel selon laquelle le modèle multiculturel allemand a « totalement échoué », sonne comme un aveu d’impuissance du vieux continent à bâtir un modèle multiculturel. La question est d’autant plus sensible que, renouant avec ses vieux démons, l’Union Européenne doit faire face à une poussée générale de xénophobie et d’islamophobie.

Aujourd’hui, c’est bien la question du vivre ensemble qui est posée. Capacité mais surtout ,volonté à le faire. La question n’est pas anecdotique. L’avenir européen sera largement dépendant de la qualité de la réponse apportée.

Continent vieillissant et déclinant , la tentation du repli marquerait inéluctablement la fermeture anticipée d’une parenthèse historique où l’Europe était un acteur central de la planète.

Les difficultés actuelles au vivre ensemble ne doivent pas pour autant être écartées d’un revers de main. Il convient de regarder sans tabou la situation présente. Derrière une apparente brutalité, la chancelière du plus puissant pays de l’UE pose les éléments du débat.

Dans un discours prononcé devant le congrès des jeunes de son parti, Angela Merkel a avancé que les politiques destinées à faire coexister des populations aux origines culturelles différentes sans chercher à les intégrer n’avaient pas fonctionné. Dans le même temps, la chancelière a indiqué que l’Allemagne manquait de main-d’oeuvre qualifiée et ne pouvait se passer d’immigrants.

Confrontée à un déclin démographique préoccupant , notre voisin d’outre-Rhin aurait besoin selon les dernières estimations d’environ 400 000 travailleurs qualifiés pour faire tourner son économie. On ne peut pour autant dans une vision ultra-libérale, réduire les immigrés à de la simple main-d’oeuvre d’appoint et écarter la question de leur intégration dans leur pays d’accueil.

Maladroitement, la chancelière allemande a insisté sur le fait que les immigrants doivent s’intégrer et adopter la culture et les valeurs allemandes. Elle a surtout restreint son approche à une vision économique en déclarant que, selon elle, les nouveaux arrivants doivent apprendre l’allemand afin de profiter du système scolaire et de trouver leur place sur le marché de l’emploi.

Cette question de la diversité qui fait douter l’Europe sur sa capacité d’intégration a fait l’objet d’une analyse pertinente d’Augustin Landier et David Thesmar dans un article publié dans Les Échos sous le titre “Diversité ou solidarité : le dilemme inavouable de l’Europe“.

Les auteurs relèvent que la problématique de la diversité ne concerne pas seulement les migrants mais touche aussi, à l’image de la Belgique la stigmatisation des communautés du cru : “Ce que les Flamands reprochent aux Wallons, ce n’est pas de parler français, mais de bénéficier d’une protection sociale généreuse financée par leurs impôts. Les Italiens du Nord ne sont pas hostiles au mode de vie flegmatique de leurs compatriotes du Sud, mais ils ne veulent pas les subventionner“.

Dans une période marquée par un fort taux de chômage, une dégradation endémique des finances publiques en général et des comptes sociaux en particulier, la question gagne en sensibilité. Augustin Landier et David Thesmar nous mettent nous Français face à une réalité dérangeante : “on ne peut pas avoir un niveau de redistribution à la suédoise et une diversité à l’américaine“.

Rebondissant sur le sujet Brice Couturier co-animateur avec Julie Clarini de l’émission Du grain à moudre sur France Culture rappelait le 28 septembre dernier que la grande revue intellectuelle britannique Prospect consacrait son numéro d’octobre au thème du facteur racial.

Brice Couturier livrait notamment l’analyse de David Willets dans ce que ce dernier résume comme “le dilemme progressiste“. Pour le ministre des universités de David Cameron, “si vous voulez prélever des niveaux élevés d’impôts et de cotisations sociales et les redistribuer en prestations, vous devez vous assurer que la plupart des gens pensent que les bénéficiaires seront des gens comme eux, confrontés à des difficultés qui pourraient leur arriver à eux aussi.” L’homme politique britannique ajoute “vous pouvez avoir un État providence puissant si vous êtes dans une société homogène avec des valeurs communes intensément partagées” (…) “les progressistes voudraient de la diversité mais par là, ils nient le consensus sur lequel repose un État providence généreux.”

Il reste donc à l’Europe qui se singularise du reste du monde par la qualité de son État providence de faire émerger un modèle d’intégration efficient. Là aussi, droite et gauche devront, d’ici 2012, clarifier leur position sur le sujet.

17 Octobre 2010

Source : Mediapart

Des milliers d'étudiants sans-papiers attendent une loi qui leur permettrait d'être régularisés. L'opposition fait tout pour en empêcher le vote.

Il y a un mois, Renata Teodora croyait encore à son rêve américain. Ce 21 septembre, la jeune étudiante sans-papiers de 23 ans manifeste à Boston (Massachusetts) avec une centaine d'autres pour soutenir le Dream Act (Development, relief and education for alien minors) qui doit être voté à Washington le lendemain.

Menace d'expulsion

La loi lui permettrait d'obtenir le précieux sésame : une autorisation de résidence de six ans. Comme 720 000 autres jeunes clandestins, Renata Teodora remplit les conditions : être arrivé sur le sol américain avant ses 16 ans, et avoir validé deux ans d'études supérieures ou s'être engagé dans l'armée.

Si le Dream Act traîne depuis dix ans, l'administration Obama en a fait une priorité et veut la faire passer avant les élections de mi-mandat, le 2 novembre. Les Républicains y voient un encouragement à l'immigration illégale et bloquent les débats au Sénat.

Les projets de Renata s'éloignent. Elle veut être psychologue aux États-Unis, son pays depuis 17 ans. Elle avait 6 ans quand ses parents ont quitté le Brésil et franchit clandestinement avec elle la frontière. Depuis, elle a appris l'anglais, fait sa scolarité et obtenu son bac. Aujourd'hui, elle suit difficilement des études à l'Université du Massachusetts. Car, sans papiers, la jeune fille n'a droit à aucune aide, ni à un prêt. « Je dois payer les 1 059 dollars (757 €) que coûte chaque matière. Je travaille à plein-temps, j'assiste aux cours que je peux payer », résume-t-elle.

Chaque année 65 000 jeunes sans-papiers obtiennent leur bac aux États-Unis. Ils tentent d'y construire leur vie, mais n'ont pas le droit de travailler, de passer leur permis de conduire ou de s'inscrire dans certaines facultés. Ils sont aussi sous la menace d'une expulsion.

En juin dernier, l'arrestation d'un clandestin mexicain, étudiant à Harvard (la meilleure université du pays située près de Boston) qui revenait d'un voyage au Mexique avait provoqué un tollé. Les dirigeants de Harvard étaient intervenus pour stopper la procédure.

Renata Teodora, elle aussi, y a échappé de peu. « Il y a trois ans, mon frère de 20 ans, s'est fait arrêter et expulser. Ma mère s'est alors présentée à l'immigration et a été expulsée avec ma petite soeur, explique-t-elle. L'immigration ne connaissait pas mon existence, je suis restée, je n'ai pas vu ma famille depuis ce temps. Si je rentre au Brésil, jamais je ne pourrais revenir ici. »

Après cet échec, la Maison blanche a, à nouveau, affirmé vouloir faire passer la loi. Mais à deux semaines du scrutin, cela semble difficile. Et si les démocrates perdent la majorité, la loi pourrait être enterrée, les rêves de ces étudiants avec elle. Quand Renata pourra-t-elle revoir sa famille ?

Source : Ouest France


Dans une bande dessinée diffusée aux électeurs, il se posait en défenseur de la capitale autrichienne et encourageait un jeune Viennois armé d’un lance-pierres à en «coller une au Mustafa». Dimanche passé, Heinz-Christian Strache, 41 ans, le leader du Parti de la liberté (FPÖ) de feu Jörg Haider, a créé la surprise en s’arrogeant 27% des suffrages au scrutin municipal/régional de Vienne. Ce succès n’est que le dernier d’une série de trophées électoraux remportés par les partis à la droite de la droite en Europe cette année. Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Fribourg, Damir Skenderovic* suit de près cette évolution.

Le Temps: Percée du FPÖ à Vienne, entrée de l’extrême droite au parlement suédois en septembre, gouvernement soutenu par Geert Wilders aux Pays-Bas… L’extrême droite est-elle devenue incontournable sur l’échiquier politique européen?

Damir Skenderovic: Si sa présence n’est pas nouvelle, on peut parler d’un élargissement. Récemment encore, les partis de droite populiste étaient tenus à distance. Et puis, à la fin des années 1990, le FPÖ est devenu en Autriche un parti de gouvernement. Ces partis sont de plus en plus des acteurs avec lesquels on considère que l’on peut travailler. En outre, après avoir beaucoup investi depuis des années, ils profitent aujourd’hui d’un savoir-faire acquis, ils ont des services de communication efficaces, ils savent recruter du monde.

On observe par ailleurs un processus d’adaptation du programme des partis de centre droit à l’agenda politique de la droite populiste. L’UMP de Nicolas Sarkozy en France, radicaux et démocrates-chrétiens en Suisse n’hésitent plus à parler immigration ou intégration de manière exclusionniste. Plus important encore, avec l’européanisation des médias, certaines thématiques deviennent transnationales.

– Ce glissement de la droite classique vers l’extrême droite a été saisissant en France ces derniers mois. A quoi tient-il?

– Il est lié bien sûr à la question du pouvoir, à la manière dont on pense le gagner ou le conserver. Mais l’opportunisme n’explique pas tout; il y a aussi un fond idéologique. Nicolas Sarkozy n’est pas nouveau venu sur ces thématiques, elles participent de la manière dont il imagine la société

– Les droites populistes d’Europe ont chacune leurs spécificités. Mais elles semblent toutes se rejoindre sur l’islamophobie. Est-ce la grande nouveauté?

– Tout à fait. Pour différentes raisons, les attentats du 11 septembre 2001 ou la politique internationale, un rejet de l’islam s’est développé au niveau mondial. Mais il ne faut pas oublier que déjà au milieu des années 1990, l’UDC distribuait à Zurich des brochures contenant des propos islamophobes. Le fait nouveau est que cette thématique s’est transnationalisée avec la diffusion dans toute l’Europe d’arguments qui n’avaient pas cours avant sur le continent. Le livre de Thilo Sarrazin est frappant à cet égard (ndlr: dans un pamphlet récent intitulé L’Allemagne court à sa perte, grand succès d’édition, Thilo Sarrazin, membre du SPD et ex-membre du directoire de la Bundesbank, juge que l’Allemagne «s’abrutit» sous le poids des immigrés musulmans).

– Frappant? C’est-à-dire?

– Ce livre marque un retour au biologisme, selon lequel le comportement des gens est déterminé génétiquement. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale on n’imaginait pas que ce genre d’argument puisse refaire surface à grande échelle.

– Le développement du sentiment islamophobe est-il aussi lié à la crise économique?

– Plus que la crise, c’est sa perception qui est importante. On ne peut par exemple pas vraiment dire que la Suisse est en crise économique. L’histoire a régulièrement montré que lorsqu’une crise est perçue, quelles qu’en soient les raisons (économiques ou autres…), la tentation est grande de chercher des boucs émissaires et des solutions toutes simples. On pointe les musulmans et on dit que l’Etat providence ne marche pas parce qu’il y a trop d’abus, ou que par leur faute l’insécurité est trop grande. Les partis socialistes pourraient entrer dans le débat en parlant économie, travail, inégalités et reconnecter la crise à ses vraies raisons. Ils ne le font pas.

– Il y a presque un an, la Suisse votait l’interdiction des minarets. Depuis, le débat sur l’interdiction de la burka a traversé de nombreux pays. Cette votation a-t-elle fait sauter un tabou en Europe?

Oui, mais il n’y a pas que le vote anti-minarets. De manière générale, la Suisse joue un rôle de modèle pour la droite populiste en Europe. Par exemple, le Vlaams Belang belge ne manque pas une occasion d’applaudir aux succès de l’UDC. C’est un modèle de parti sachant gagner des voix en misant sur un agenda exclusionniste; elle a tout un savoir-faire (jeu internet, affiches) qui permet de mobiliser sur de telles thématiques. Voyez sa dernière campagne! Avec l’effet «transnational» des médias, la votation sur les minarets a suscité un immense débat en Europe. Dans d’autres pays on a pensé: «Oui, le peuple suisse a osé dire cela.» La Suisse est d’autant plus un acteur qu’elle est perçue comme un pays modéré, un pays de respect. L’UDC, en outre, n’est pas un outsider, mais est un parti de gouvernement, un parti accepté avec lequel on peut collaborer sur fond de concordance.

– Mais vous le mettriez sur le même plan que d’autres partis de la droite populiste européenne?

– Dans une perspective comparative, l’UDC est très proche du FPÖ de l’époque de Jörg Haider, ou des Partis du progrès en Scandinavie. La Lega italienne et le Vlaams Belang belge diffèrent par leur aspect régionaliste, mais l’agenda en matière d’immigration est le même que celui de l’UDC.

– Et avec le Front national français?

– Le FN a une organisation très forte avec un pied dans l’extrême droite dure, alors que l’UDC a toujours veillé à se maintenir à distance de l’extrême droite, comme par exemple avec le PNOS en Suisse alémanique, lié aux skinheads.

– Jimmy Akesson, chef de l’extrême droite suédoise, a 31 ans. La montée en Europe touche-t-elle surtout les jeunes, les aînés ayant en mémoire la Seconde Guerre mondiale?

– La discussion est en train d’émerger sur ce sujet. Tous les partis rajeunissent leur leadership en Europe et l’extrême droite prend de plus en plus l’allure d’une contre-culture jeune avec ses musiques, ses vêtements, ses symboles. Quant à l’enseignement de l’histoire, c’est un point très important. En Suisse, il y a eu un grand débat ces dernières années sur la baisse du nombre d’heures d’histoire enseignées aux jeunes: elle occupe une place moins importante qu’autrefois dans le curriculum pédagogique. Paradoxalement, on assiste à un renouvellement de l’intérêt des jeunes pour l’histoire médiévale avec les jeux de rôle ou d’ordinateur. Le système d’éducation devrait profiter de cette tendance et s’engager de nouveau plus dans l’enseignement historique, aussi sur le XXe siècle.

– Doit-on s’inquiéter de cette présence renforcée de l’extrême droite dans le débat politique?

– Il est inutile de dramatiser en disant que la démocratie est en danger. Les institutions démocratiques sont trop fortes et trop anciennes pour être menacées. Même en Europe de l’Est, l’intégration européenne les a stabilisées. En revanche, il est inquiétant de constater que des valeurs sur lesquelles cette démocratie est basée, le pluralisme ou les droits de l’homme, sont violées lorsque l’on désigne les Roms, les étrangers, les musulmans ou les Noirs. On est en train de préparer une société de discrimination et l’effet cognitif sur ces gens constamment pointés du doigt est très inquiétant.

– Ces derniers temps, il est régulièrement fait référence aux années trente. Est-ce pertinent?

– Je ne pense pas que l’on puisse comparer; le contexte d’alors était différent. Mais une certaine imagerie de l’autre utilisée aujourd’hui est semblable aux années trente, telle celle du bouc émissaire, ou les stéréotypes de culture, de religion.

* The radical right in Switzerland. Continuity and change, 1945 -2000, Berghahn Books, 2009.

16/10/2010

Source : Le Temps.ch

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