Près de 400.000 migrants ont été empêchés en 2010 de rejoindre l'Union européenne qui continue de renforcer l'externalisation, voire la privatisation des contrôles aux frontières, selon le dernier rapport du réseau Migreurop consulté lundi par l'AFP.
Cette troisième enquête de Migreurop, intitulée "Aux bords de l'Europe, l'externalisation des contrôles migratoires", s'intéresse au sort des migrants à la frontière orientale de la Turquie avec l'Iran et aux "passagers clandestins" à bord des bateaux de la marine marchande.
"En 2010, plus de 393.000 ressortissants extracommunautaires ont essuyé un refus d'entrée aux frontières extérieures de l'Union européenne: 336.789 aux frontières terrestres, 50.087 dans les aéroports et 6.704 aux frontières maritimes", détaille le rapport.
Migreurop regroupe une quarantaine d'associations européennes et africaines militant pour le droit d'émigrer.
Le réseau a fait le choix de s'intéresser aux "passagers clandestins" des navires de la marine marchande "parce que ces situations révèlent un transfert de responsabilité de l'autorité publique vers les acteurs privés sur les plans des contrôles frontaliers et de la prise en charge des migrants interceptés", explique-t-il.
Il a mené son enquête dans 23 ports de six pays de l'UE (Allemagne, Bulgarie, Chypre, Espagne, France, Italie, Pays-Bas) et au Maroc.
Depuis la mise en place en 2004 du Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires, conséquences des attentats du 11 septembre 2001, le nombre de ces "passagers clandestins" a diminué du fait des contrôles plus sévères dans les ports où les conteneurs doivent être plombés.
Résultat: les passagers voyagent dans des conditions qui mettent leur vie en péril. Mais comme la plupart des pays refusent de les laisser débarquer, ils poursuivent parfois leur périple, "trimballés de port en port, enfermés dans une cabine, sans possibilité d'en sortir.
Quand les "clandestins" peuvent être expulsés, "des agents privés (sociétés de sécurité et de gardiennage) sont fréquemment mobilisés" au mépris des législations nationales qui confient à la police et à la gendarmerie les missions de "recherche, arrestation et consignation de migrants en situation irrégulière", dénonce Migreurop.
En Turquie, à la frontière avec l'Iran, une zone militarisée à 2.500/3.000 mètres d'altitude, les migrants "sont exposés à des traitements inhumains aussi bien de la part des passeurs que des autorités turques qui les arrêtent et les placent dans les geôles". POUR CONSLTER LE RAPPORT
21/11/2011
Source : AFP
Près de 400.000 migrants empêchés de rejoindre l'UE en 2010 (rapport)
Les migrants en situation irrégulière en Europe sont davantage exploités sur leur lieu de travail et sont confrontés au manque d'accès aux services de base, notamment dans le domaine de la santé et de l'éducation, selon un rapport publié lundi par une agence de l'UE.
"Nous employons les migrants en situation irrégulière comme travailleurs domestiques bon marché. Nous mangeons les fruits et les légumes qu'ils récoltent. Mais malgré leur contribution à nos sociétés, lorsqu'ils veulent accéder aux soins de santé ou aux services d'éducation, ou encore réclamer justice en cas d'abus, ils se retrouvent bien souvent face à une porte close ou, pire, sont expulsés", a affirmé Morten Kjaerum, directeur de l'Agence européenne pour les droits fondamentaux.
"Les droits de l'homme s'appliquent à tous les humains. Et nous restons des êtres humains même si nous n'avons pas de passeport, de visa ou de permis de séjour", a insisté M. Kjaerum en présentant le "rapport sur les droits fondamentaux des migrants en situation irrégulière dans l'Union européenne".
Le rapport souligne notamment que l'accès aux soins de santé nécessaires pour les enfants et les femmes enceintes ainsi que les soins médicaux d'urgence ne sont généralement pas accessibles gratuitement aux migrants en situation irrégulière, comme c'est le cas pour les ressortissants du pays concerné.
L'obligation de produire des documents officiels, tels qu'un permis de séjour ou un certificat médical, empêchent souvent les enfants de migrants en situation irrégulière de s'inscrire dans les écoles publiques, déplore également le document qui dénonce les opérations de police à proximité des écoles ou des hôpitaux.
"Bien souvent dans l'incapacité de faire valoir leurs droits devant la justice", les migrants en situation irrégulière devraient pourtant bénéficier des mêmes droits que les nationaux, demande le rapport remis à la Commission européenne.
Bien qu'il n'existe aucune estimation du nombre de migrants en situation irrégulière présents dans l'UE, un récent projet financé par l'UE ("Clandestino") a estimé qu'il pourrait osciller entre 1,9 million et 3,8 millions de personnes.
21/11/2011
Source : L’Express.fr/AFP
Arno Klarsfeld se prononce contre le droit de vote des étrangers extra-communautaires aux élections locales, sujet que la gauche entend porter pendant la campagne présidentielle.
Dans une déclaration à Reuters, le président de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) explique que l'intégration est loin d'être une réussite et qu'existe le risque de voir apparaÂŒtre des listes fondamentalistes aux scrutins locaux.
Le droit de vote des étrangers aux élections locales sous certaines conditions figure dans le programme socialiste et les sénateurs socialistes s'apprêtent à adopter une proposition de loi dans ce sens.
En réaction, la Droite populaire, l'aile la plus radicale de l'UMP, a déclenché un tir de barrage contre le projet du PS.
Arno Klarsfeld, récemment nommé par Nicolas Sarkozy à la tête de l'Ofii, estime qu'il serait "tentant de dire oui au droit de vote des étrangers" si "l'intégration était une réussite". "Mais elle ne l'est pas encore", assure-t-il.
Pour le président de l'Ofii, "une vague fondamentaliste traverse le monde musulman comme les violences ont pu traverser la France après la chute de la Monarchie."
"Cette vague touche aussi par endroits le territoire français. Voulons-nous des listes fondamentalistes aux élections dans certaines municipalités ?", demande-t-il.
Arno Klarsfeld souligne en outre que 100.000 étrangers sont naturalisés chaque année et acquièrent donc le droit de vote.
"Il suffit d'avoir été présent depuis plus de cinq ans sur le territoire national, d'avoir témoigné de son intégration et de s'être engagé sur certaines valeurs qui nous sont chères comme la laïcité et l'égalité homme-femme qui ne sont respectées malheureusement que dans trop peu de pays dans le monde", explique-t-il.
"Les étrangers désireux de participer électoralement à la vie française ont le choix de la naturalisation. Voilà pourquoi je suis hostile au droit de vote des étrangers", ajoute-t-il.
21/11/2011
Source : Reuters
L'expression "identité nationale" n'est pas lâchée, il est question cette fois-ci de "modes de vie" et "coutumes" des Français. Une rhétorique clivante et éloignée de la réalité explique le chercheur Jean-Louis Pan Ké Shon, qui a mené de nombreuses enquêtes de terrain.
Les déclarations de Claude Guéant sur LCI puis à Montfermeil vendredi dernier visent à nouveau "les immigrés que nous accueillons chez nous" et qui "devraient adopter les modes de vie des Français". Il répète jusqu’à l’écœurement cette antienne et l’agite comme un chiffon rouge afin d’exciter les réactions indignées du "peuple de gauche" et occuper ainsi le champ médiatique dans une stratégie préélectorale maintenant habituelle.
Flatter les tendances xénophobes a aussi l’avantage de capter un électorat disputé avec l’extrême-droite. La conscience de cette manipulation inciterait au mutisme affligé d’autant qu’elle met à mal la fonction de ministre de l’Intérieur, dont sa fonction demanderait au contraire le respect des cultes et de garantir la paix publique. N’y aurait-il pas plutôt avantage à travailler plus sérieusement sur les profonds dysfonctionnements d’une partie de la police de banlieue encouragés par une gouvernance politique cultivant les stéréotypes envers l’immigration africaine (voir Didier Fassin, 2011) ?
M. Guéant s’est bien vite engouffré dans les constats, supposés effrayants, d’une intensification de l’identité musulmane à Clichy-sous-Bois (une des banlieues de France les plus défavorisées). Il tente au passage de justifier une "Charte des droits et des devoirs du citoyen français" qui instaure deux catégories de citoyens, (les immigrés peuvent être déchus de la nationalité française dans certaines conditions) et aboutit de fait à marquer implicitement la domination symbolique de la culture chrétienne sur cette part des immigrés assignés à une culture musulmane devenue non miscible dans la société française.
Violence symbolique
Il y a une violence symbolique terrible envers les immigrés dans l’affirmation du ministre de l’Intérieur lorsqu’il assène : "…mais les personnes immigrées doivent aussi se plier à cette volonté qui est la nôtre. Quand on vient en France on adopte les modes de vie français et on n’importe pas les modes de vie d’ailleurs". Les lois françaises doivent être respectées évidemment par tous (pas seulement les immigrés), mais ce n’est pas au ministère de l’Intérieur de répertorier "nos modes de vie" (quels sont-ils ?) afin de vérifier ensuite s’ils sont respectés, sinon à quoi bon cette diatribe ?
Cet imaginaire d’une religion musulmane envahissante et anxiogène qui viendrait éroder le pacte républicain français est développé par des édiles coupés de la réalité. Hors de la fiction lancinante d’une immigration peuplant des quartiers en sécession identitaire, il est nécessaire de rappeler que parmi les quartiers les plus défavorisés (les 100 zones franches urbaines de la politique de la ville), les immigrés maghrébins, les Africains subsahariens et les Turcs ne représentent que 25 % de leur population, 43 % avec leurs descendants (dont 97 % sont Français) et sont mélangés à plus d’une trentaine d’autres origines dont les Français de naissance, qui représentent à eux seuls 36 % des habitants de ces quartiers.
Idées reçues vs recensement
En réalité, les diverses vagues d’immigration, belge, suisse, polonaise, italienne, espagnole, portugaise et maintenant africaine ont toutes été considérées comme inassimilables et leur présence problématique en leur temps.
Ce que nous révèle aujourd’hui les recensements, c’est que les immigrés africains et maghrébins se diffusent progressivement dans l’ensemble des types sociaux de quartiers. Au fil du temps, leurs comportements démographiques convergent avec ceux de la population majoritaire et au fil des générations les disparités sont progressivement gommées, pourvu qu’on tienne compte des parcours souvent initiés à partir d’un échelon très modeste de l’échelle sociale.
Il reste que le phénomène minoritaire de la progression de l’islam en banlieues défavorisées n’est pas inquiétant en soi (dirait-on que la progression du christianisme est inquiétante ?), mais révèle un besoin d’affirmation pour des personnes infériorisées continuellement dans la société française, comme a pu l’être le mouvement des Black Muslims aux Etats-Unis pour la population Afro-américaine aux traditions pourtant chrétiennes. La déclaration de M. Guéant en est une illustration.
21/11/2011, Jean-Louis Pan Ké Shon
Source : Le Nouvel Observateur
Au-delà de quelques concessions sur la préférence nationale, rebaptisée "priorité nationale", le projet présidentiel de Marine Le Pen adopte toujours une ligne dure en matière d'immigration.
Samedi, lors de son discours à Paris, la présidente du Front national s'est offert une ovation quand elle a promis la "priorité aux Français" dans l'emploi, les logements et les aides sociales.
Depuis plusieurs mois, Marine Le Pen privilégiait volontiers ce terme de "priorité nationale" à celui de "préférence nationale", y voyant une connotation moins négative pour ce marqueur historique du FN. Son projet présidentiel entérine ce changement, avec une ouverture vers les Européens.
En effet, alors que le projet de 2007 réservait les aides sociales "aux seuls Français", celui de 2012 attribue les "allocations familiales (...) aux familles dont un parent au moins est Français ou européen".
En 1998, lorsque la mairie FN de Vitrolles avait mis en place une allocation réservée aux parents français ou de l'Union européenne, celle-ci avait été jugée illégale par le tribunal administratif de Marseille, et l'édile, Catherine Mégret, avait été condamnée au pénal dans ce dossier.
En matière d'emplois ou de logement social, le nouveau projet du FN précise que les Français passeront en premier, mais "à compétences égales" pour l'emploi et "à situation égale" pour le logement. En 2007, le programme de Jean-Marie Le Pen se proposait d'"affirmer la priorité pour les Français dans l'attribution des logements sociaux", une formulation quasi identique.
Autre concession, "les étrangers qui travaillent et qui cotisent bénéficieront du fruit normal de leurs cotisations", dit le projet 2012. En 2007, les cotisations sociales devaient être "augmentées pour les étrangers" par rapport aux Français, "à prestations équivalentes".
Pour Jean-Yves Camus, chercheur à l'Iris et spécialiste de l'extrême droite, le passage de la "préférence nationale" à la "priorité nationale" est un "changement sémantique important", mais "ça reste juridiquement infaisable, parce que discriminatoire".
Selon lui, en disant que le logement social sera d'abord proposé aux Français, le FN laisse entendre que le "surplus, ce sera pour les étrangers. Or, toute la rhétorique de Marine Le Pen consiste à dire qu'il n'y a plus de surplus".
Pour le reste, les fondamentaux demeurent. Suppression du droit du sol, fin des accords de Schengen, carte de séjour portée de 10 à 3 ans, fin du regroupement familial, retour de la double peine, tous ces points figuraient déjà dans le programme de 2007. En cinq ans, l'immigration légale doit être ramenée à 10.000 par an (contre 200.000 aujourd'hui).
Parmi les nouveautés, Marine Le Pen propose une "renégociation de la Convention européenne des droits de l'Homme (CEDH), et notamment de son article 8 sur le "droit au respect de sa vie privée et familiale", qui protège le regroupement familial.
En matière judiciaire, le "racisme anti-français" serait considéré comme "circonstance particulièrement aggravante" d'un crime ou d'un délit.
"C'est une remise en cause des fondamentaux universalistes, parce qu'on dit qu'il y a des racismes qui sont plus graves que les autres", explique à l'AFP Sylvain Crépon, chercheur à l'université Paris-X de Nanterre et spécialiste de l'extrême droite.
Le code pénal punit déjà plus sévèrement les crimes et délits commis "à raison de l'appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée".
21/11/2011
Source : 20 minutes.fr/AFP
Un réseau associatif euro-africain donne la réplique au sommet ministériel de Dakar sur la migration
Un réseau des sociétés civiles euro africaines organise, lundi à Dakar, un "sommet citoyen des sociétés civiles du Nord et du Sud sur la migration", qui se veut une réplique à la 3ème "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement" dont les travaux démarreront mardi dans la capitale sénégalaise.
Par ce contre sommet, le réseau des sociétés civiles du Nord et du Sud veulent ériger une tribune pour interpeller les officiels qui feront le déplacement à Dakar sur la question de la migration, des droits des migrants et personnes déplacées et déposer un mémorandum à la Conférence des Ministres.
La 3eme "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement" se tiendra, mardi et mercredi prochain à Dakar, avec la participation des ministres compétents en matière de migration des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, du Maghreb et d'Europe.
Le contre sommet citoyen sur la migration qui arbore le slogan "Des ponts, pas des murs", entend aussi dénoncer "les conséquences de la politique européenne d'immigration et proposer des alternatives à une Europe qui se transforme en forteresse, une Europe source de déséquilibre entre le Nord et le Sud", indiquent les organisateurs de la manifestation dans une conférence de presse tenue dimanche à Dakar.
Cette manifestation s'inscrit dans le cadre des recommandations issues du Forum Social Mondial (FSM-2011) de Dakar.
Lors de ce rassemblement mondial des associations de la société civile, tenue dans la capitale sénégalaise en février dernier, les acteurs sociaux avaient adopté une "Charte mondiale des migrants".
Le document recommande la mobilisation des acteurs de la société civile en tant que force de proposition pour les politiques migratoires, le renforcement de la coopération Nord-Sud pour la protection des droits des migrants et des personnes déplacées et humaniser le traitement de la question de la migration.
Il s'agit de promouvoir une approche "Migration et développement " fondée sur les intérêts mutuels des migrants, des sociétés et des populations laborieuses du Nord et du Sud, indiquent les organisateurs, précisant que le contre-sommet de Dakar vise aussi à témoigner de "la mobilisation constante et sans faille des sociétés civiles face aux politiques migratoires des pays de l'Union Européenne".
Selon le comité d'organisation, la manifestation comprend une conférence, une marche et une série d'activités culturelles avec la participation d'artistes militants et engagés d'Afrique et d'Europe.
20/11/2011
Source : MAP
Une délégation interministérielle marocaine est attendue, mercredi à Dakar, où elle prendra part à la 3ème "Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le Développement" avec la participation des ministres compétents en matière de migration des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, du Maghreb et d'Europe.
Des représentants des ministères des Affaires Etrangères, de l'Intérieur et celui chargé de la Communauté Marocaine Résidant à l'étranger prendront part à cette importante manifestation qui a pour objectif d'instaurer une coopération efficiente et équitable entre le nord et le sud en matière de migration.
Baptisée aussi "Processus de Rabat", la première conférence ayant été tenue dans la capitale du Royaume en juillet 2006, cette manifestation euro-africaine procédera à l'évaluation du "Programme de Coopération Triennal de Paris" (2008-2011), ainsi qu'à l'adoption d'une nouvelle stratégie qui fixera les priorités du dialogue sur la migration entre les pays partenaires pour la période 2012-2014.
Dans un contexte marqué par les drames humanitaires causés par les flux croissants de migrants en situation irrégulière depuis l'Afrique sub-saharienne vers l'Europe, les ministres de plus d'une cinquantaine de pays d'origine, de transit et de destination se sont réunis pour la première fois en 2006 à Rabat afin de répondre aux questions soulevées par les enjeux migratoires.
Les vues convergentes exprimées lors de ces assises ont révélé la nécessité d'appréhender les questions migratoires de façon équilibrée et dans un esprit de responsabilité partagée.
La déclaration et le Plan d'action adoptés lors de la Première Conférence de Rabat, témoignent de ce partenariat novateur caractérisé par une vision commune qui a jeté les bases d'un partenariat étroit entre les pays concernés par la "route migratoire africaine" comprenant les flux migratoires vers l'Europe en provenance du nord, du centre et de l'ouest du continent noir.
Deux ans plus tard, la deuxième Conférence Euro-Africaine sur la Migration et le Développement, organisée cette fois ci à Paris en 2008, confirmait la vitalité du "processus de Rabat" et opte pour l'adoption d'un ambitieux programme de coopération triennal (2008-2011) financé par l'Union Européenne et l'Agence Espagnole de la Coopération International et du Développement.
La troisième conférence ministérielle Euro-Africaine sur la migration et le développement de Dakar intervient dans la continuité des deux premières afin d'évaluer la mise en oeuvre du programme de coopération et paver la route de la coopération future en matière de migration.
Les membres du Comité de Pilotage du "Processus de Rabat" (un groupe composé de représentants d'Etats africains, européens et de la CEDEAO-15 pays d'Afrique de l'Ouest-) ont entamé, depuis début 2010, une série de réunions d'experts dont les résultats des travaux contribueront directement à la tenue de cette 3ème conférence ministérielle euro-africaine.
20/11/2011
Source : MAP
L e ministre de l'intérieur, Claude Guéant, durcit le ton sur la thématique de l'intégration des immigrés. " Les étrangers qui sont admis à vivre en France doivent adopter nos règles de vie», a·t·il déclaré, jeudi 17 novembre, lors d'un déplacement à Montfermeil (Seine-Saint-Denis), après la publication d'une étude polémique du chercheur Gilles Kepel sur la montée de l'islam dans cette banlieue défavorisée…Suite
Les étrangers qui souhaitent être naturalisé:; français devront dès Je 1er janvier 2012 signer une charte des droits et des devoirs avec de nouvelles dispositions. Pour le ministère chargé des MRE, il s'agit d'une mesure «ségrégative» à l'égard des étrangers…Suite
Elles seraient près de 80 femmes marocaines résidant aux Pays-Bas, à être victimes d’abandons forcés au Maroc chaque année. C’est ce que révèlent des associations d’immigrées marocaines aux Pays comme la Moroccan Women’s Association Netherlands (MVVN), et le Support Re-emigrants Foundation (SSR).
Ces abandons forcés sont le plus souvent liés à des problèmes conjugaux. Ainsi, les époux attendent une fois au Maroc pour repartir sans leurs partenaires, tout en confisquant leurs titres de séjour dans leur pays d’accueil. Ces abandons concernent également les enfants, estimés à plus d’une centaine par an. Certains parents préfèrent les laisser au Maroc pour qu’ils ne perdent pas leur culture. Quant aux épouses abandonnées, elles se retrouvent sans aucun recours possible au Maroc. Leurs maris sont des Néerlandais d’origine marocaine.
20/11/2011
Source : Yabiladi
Régulièrement, la presse belge se fait le relai d’informations portant sur les musulmans du pays : leur nombre, le nombre de lieux de culte, leur façon de pratiquer la religion... Ce mois-ci Felice Dasseto, professeur et chercheur à l’Université catholique de Louvain, publie une nouvelle étude sur les musulmans de Bruxelles « l’Iris et le croissant ». La presse s’en empare.
Les musulmans de Belgique préoccupent. Une nouvelle étude, « L'Iris et le Croissant », a été publiée en novembre. Réalisée par le sociologue Felice Dassetto, professeur et chercheur à l’Université catholique de Louvain, elle indique que le quart de la population bruxelloise, soit 250 000 personnes, est musulmane quand la moitié de celle-ci est pratiquante. La presse Belge, délivrant régulièrement des informations sur la croissance de la population musulmane, la part des musulmans dans la population bruxelloise, ou encore le nombre, toujours croissant, des lieux de culte reconnus, se concentre sur deux aspects du livre : le néosalafisme et l’absence d’encadrement civique de la jeunesse musulmane de la capitale.
Selon la RTBF, reprenant l’étude, « il y a de multiples façons de pratiquer. Même si un courant se démarque depuis la fin des années 90 : le néosalafisme. [...] « C’est un retour à la lettre des textes fondateurs de l’islam. Avec aussi une grande insistance sur les aspects d’obligations rituelles, sur la tradition – par exemple – des relations interpersonnelles (notamment hommes/femmes), sur le fait de créer une communauté de gens très orthodoxes, pieux qui seraient une communauté de purs (à la limite contre les musulmans tièdes et séparés du monde non-musulman). »
L’hebdomadaire Le Vif, citant l’étude, souligne que « Si l’auteur révèle « une abondance de socialisation (politico-)religieuse identitaire dans l'associatif (écoles coraniques, cours de religion islamique, DVD, livres, etc.), il y a une forte carence de la socialisation civique (scoutisme, maison de jeunes, etc.) des jeunes musulmans. Dans ce cas, il y a un enjeu important car c'est la socialisation de la rue qui prévaut. »
Mi-septembre, la thèse de Leïla El Bachiri, chercheuse au centre de sociologie de l'Université libre de Bruxelles, était longuement commentée dans la presse. « Une partie des jeunes musulmans se ré-islamisent « au contact de nouveaux prédicateurs très actifs, liés principalement à la mouvance contestataire des Frères musulmans ou aux néosalafistes inspirés par le wahhabisme saoudien ». [...] ces prédicateurs qui sont à l'origine de la « réislamisation » d'une partie de la jeunesse musulmane dans la capitale, « remplissent une fonction de revalorisation sociale » et touchent une population précarisée qui retrouve une certaine « dignité à travers la religion » », expliquait l’agence de presse Belga, en reprenant les mots de la chercheuse.
Interviewée par le quotidien de référence Le Soir, Leïla El Bachiri, s’indigne bientôt de l’interprétation faite de sa thèse. « Je dénonce une manipulation frauduleuse de mes propos par le journal « Le Soir » lors de leur encart en première page mentionnant une « radicalisation d’une partie de la jeunesse bruxelloise » prétendant être la conclusion de ma thèse. Les termes de « radicalisation » et d’« extrémisme » n’ont jamais été évoqués de ma part », explique la jeune chercheuse dans sa réponse.
Cet incident pourrait être perçu comme un révélateur de l’atmosphère de suspicion qui entoure l’islam en Belgique. « L'islam a un effet structurant de l'espace urbain, il faut y faire face. [...] Je crois que les communes travaillent dans ce sens, mais les autres niveaux (régional, fédéral) comprennent moins les enjeux ; il y a un travail à faire à cet égard », remarque Felice Dassetto. La presse devrait-elle également faire un travail sur elle-même ?
18/11/2011, Julie Chaudier
Source : Yabiladi
Des inscriptions à caractères raciste et nazi ont été découvertes ce samedi 19 novembre sur les murs de la mosquée de Villeneuve-sur-Lot par le personnel de la mosquée. Une palette en bois a également été incendiée contre la porte d'entrée et une bouteille ayant probablement contenu un liquide accélérateur du feu, a été découverte à proximité de l’incendie.
Le Conseil Français du Culte Musulman a condamné éfermement cet attentat criminel qui a visé une fois de plus une mosquée et exprime sa profonde inquiétude face à la recrudescence de ces actes islamophobes".
En effet, c’est le quatrième en l’espace de deux semaines, après ceux de Montbéliard (10 novembre), de Saint-Armant les Eaux (6 novembre) et Roissy-En-Brie (5 novembre).
Le CFCM "exprime son total soutien aux responsables et aux fidèles des mosquées victimes de ces actes et appelle les musulmans de France à rester vigilants, dignes et sereins face à de telles provocations méprisables", souligne un communiqué de son président Mohammed Moussaoui.
Le CFCM "salue la proposition de la préfecture de Lot qui prévoie de multiplier les patrouilles de police et de gendarmerie autour des lieux de culte du département" et souhaite que c"e type de dispositif soit généralisé à toutes les régions à risque".
Cette instance présentative du culte musulman "appelle les pouvoirs publics à mobiliser tous les services concernés afin que les auteurs de ces agressions soient identifiés au plus vite et que leurs actes soient traités avec la sévérité qui s’impose".
Compte tenu de la forte augmentation des actes antimusulmans sur l’année 2011, poursuit le communiqué, le CFCM réitère sa demande de mise en place d’une mission d’information parlementaire sur ce fléau qui empoisonne notre vivre ensemble et menace notre cohésion nationale.
Samedi 19 Novembre 2011 - 18:12
Source : Atlasinfo.fr
Parmi les nouveaux «malvenus» de la famille européenne, figure désormais le «polytechnicien marocain», aux côtés du «plombier polonais».
Il n’avait rien d’un inconnu pour les élites tant marocaines que françaises. Mais c’est la première fois qu’il se retrouve au-devant de la scène, tel un homme de l’ombre soudain concerné par une sombre affaire médiatico-judiciaire.
La circulaire du 31 mai qui prévoit l’expulsion des étudiants étrangers dès l’obtention de leur diplôme en dit long sur la France contemporaine. Elle en dit tout autant du Maroc et des Marocains. En touchant les élites et les futures élites du royaume, cette circulaire révèle une histoire malaisée, où s’entremêlent éducation, cultures nationales et rapports Nord-Sud ; une histoire mise à mal par les effets convergents de la crise en Europe, du développement désarticulé des pays du Sud et du printemps arabe.
L'éducation, une question centrale et douloureuse
Voilà deux siècles que l’éducation représente une question centrale et douloureuse pour le monde arabe. La modernité y a été lancée par les missions religieuses occidentales, d’abord au Liban et en Egypte. Et les grandes plumes de la Nahda, la renaissance arabe, ses penseurs et ses politiques, tous passèrent, d’une manière ou d’une autre, par des écoles occidentales implantées en Orient, avant de poursuivre leurs études en Europe ou en Amérique.
Aussi, au lendemain de la décolonisation, on ne nationalisa pas seulement le pétrole et les champs de coton. Beaucoup d’écoles étrangères fermèrent ou durent se plier au versant culturel de l’indépendance : arabisation de l’enseignement, homogénéisation des programmes… Seuls le Maroc et le Liban, chacun à leur manière, poursuivirent cette étrange aventure commencée au début du XIXe siècle, qui voulait que le monde arabe s’éveille à lui-même par l’enseignement de son vainqueur.
Cette externalisation de la formation des élites sauva Rabat comme Beyrouth du populisme culturel qui fit des ravages ailleurs. Mais le revers de la médaille est rouillé : ni le Liban ni le Maroc n’acquièrent d’élites capables de faire émerger une bourgeoisie nationale. Au contraire, ce processus maintint plus longtemps qu’il ne le fallait l’existence et la morgue de communautés locales, fragmentées et repliées sur des niches de privilèges, et empêcha pour longtemps l’apparition d’une culture nationale unifiée. Pour le Maroc, les choses se compliquent lorsque l’on sait qu’à côté de ces fils de bonne famille envoyés rue d’Ulm ou à Saint-Guillaume, des dizaines de milliers d’autres nourrissaient les usines Renault et les mines de charbon. Mais les deux groupes ne se mélangeaient pas, à Paris comme au Maroc. Sans doute aussi ces Marocains de bonne souche disaient-ils à la France la vérité cachée de son système scolaire, dont la méritocratie est souvent enracinée dans des critères de classe habilement masqués et que l’extraction sociale des diplômés marocains révèle crûment. Certes, il y avait parmi ces brillants étudiants des rejetons de classes moyennes ou populaires. Mais c’était un mince filet dans la rivière bien canalisée qui déversait l’aristocratie marocaine en France avant de la reconduire au Maroc. Et le centralisme autoritaire de Hassan II trouvait pour ces quelques fils de pauvres «montés» à Polytechnique du travail pour contrebalancer la domination des enfants de notables.
Le vieil empire chérifien a changé
Le dualisme de l’économie marocaine, tant décrié, avait donc son pendant culturel et éducatif. Parallèlement à ces promotions annuelles de brillants technocrates revenus de l’étranger, le Maroc investit à peine dans l’éducation de masse. Il offre l’image d’un pays baroque, associant l’un des plus hauts taux d’analphabétisme dans le monde arabe à une brillante et abondante élite intellectuelle, tout comme il combine l’un des plus puissants secteurs bancaires africains avec un taux de pauvreté massif.
Quant à la France, elle trouvait son avantage dans cet outsourcing des élites. Les diplômés marocains des grandes écoles françaises poursuivent, chez eux, le maintien d’une alliance économique et politique favorable aux deux bords. Mais quelque chose s’est grippé dans ce manège. Le vieil empire chérifien a changé. Malgré la multitude de barrières, de nouvelles catégories sociales ont intégré la voie qui mène aux grandes écoles. Ces étudiants ne reviendront pas au Maroc maintenir l’alliance. Pour une raison simple : ils n’ont pas de capital à faire fructifier. Ni postes ministériels ni direction d’offices publics ne les attendent à Rabat ou à Casablanca. Pis, ils savent que ces postes se déroberont devant leurs diplômes.
Talonnée par un FN relooké, la droite française manie pour sa part un populisme qui ne distingue plus les «bons» des «mauvais» Marocains. Inimaginable sous la Chiraquie, la circulaire de Claude Guéant manifeste le dépassement de la politique de copinage entre élites transméditerranéennes, au profit d’un poujadisme aveugle et électoraliste. Cette mesure est en train de créer une conscience politique chez les étudiants marocains des grandes écoles : polytechniciens ou normaliens, ils apprendront à être des émigrés, comme les ouvriers de Billancourt et les chômeurs de Villeurbanne. C’est un grand pas en avant pour les deux pays, que cette clarification.
19/11/2011, Omar Saghi
Source : Libération.fr
Un document de Bruxelles appelant les pays de l'UE à ouvrir davantage leurs frontières aux migrants en provenance du monde entier, a déclenché une réaction furieuse des eurosceptiques en Grande-Bretagne.
La Commission européenne a exhorté les 27 pays membres de l'UE à admettre de nouveaux migrants hors UE et d'adopter des politiques centrées sur l'immigration.
"L'immigration en Europe est nécessaire pour aider à stimuler l'économie du continent. Pour assurer la prospérité, l'Europe doit devenir une destination plus attrayante dans la compétition mondiale pour le talent", a souligné le document cité par le Daily Express.
Le député Gerard Batten, porte-parole du parti UKBI pour les questions de l'immigration a affirmé que "une fois de plus, l'UE encourage l'arrivée de plus de migrants, la plupart des Britanniques seront absolument +stupéfaits+ par la dernière proposition de la Commission européenne".
De son côté, le député conservateur Philip Hollobone a soutenu qu'a la faveur d'une telle mesure, "un grand nombre de migrants se déplaceront au Royaume-Uni (...) ils vont soit accepter des emplois, ce qui rend notre situation de chômage pire, ou finiront par bénéficier des prestations de l'Etat, ce qui coûte encore plus d'argent aux contribuables".
Pour Sir Andrew Green, représentant l'Organisme de contrôle migrationwatch, "ce document est un non sens, les seules bonnes nouvelles sont que nous ne faisons pas partie de leur système de visa".
Le gouvernement britannique a prévu de réduire l'immigration de 200.000 par an actuellement à "quelques dizaines de milliers par an", à l'horizon 2015.
19/11/2011
Source : Agence Algérienne(APS)
La Commission européenne a proposé de consolider le dialogue et la coopération avec les pays tiers partenaires dans le domaine de la migration et de la mobilité, dans le cadre de la nouvelle approche de la stratégie migratoire de l'Union européenne.
L'Union européenne doit dynamiser ses relations avec les pays tiers pour mieux récolter les bénéfices mutuels que la migration peut apporter, a indiqué l'Exécutif européen, soulignant que le Printemps arabe et les événements survenus en 2011 dans le sud de la Méditerranée ont souligné davantage encore la nécessité pour l'UE d'adopter une politique migratoire cohérente et globale.
Dans le cadre de sa nouvelle approche, la commission propose d'établir des partenariats pour la mobilité avec le Maroc, la Tunisie, et l'Egypte.
Ces partenariats "visent essentiellement à faciliter et à mieux organiser la migration légale, à définir des mesures efficaces et humaines pour lutter contre la migration irrégulière et à prévoir des étapes concrètes pour renforcer les bénéfices des migrations en termes de développement".
La conclusion d'accords de réadmission et d'assouplissement du régime des visas doit s'inscrire dans le cadre de ces partenariats, indique l'Exécutif européen.
Pour d'autres pays, la Commission propose de mettre en place des programmes communs pour les migrations et la mobilité, qui donneront lieu à une coopération approfondie, fondée sur un certain nombre de recommandations, objectifs et engagements communs pour le dialogue.
"C'est seulement en renforçant son dialogue et sa coopération avec les pays partenaires que l'UE sera mieux armée pour encadrer le phénomène migratoire sur son territoire et dans le contexte international. La nouvelle approche globale de la question des migrations et de la mobilité constitue le cadre stratégique ad hoc pour conférer une valeur ajoutée à l'action de l'Union et des Etats membres dans ce domaine", a affirmé la commissaire européenne chargée des affaires intérieures Cecilia Malmstrom.
La Commissaire européenne a également annoncé avoir mis en place un portail internet sur l'immigration pour aider les étrangers dans les formalités à remplir pour pouvoir travailler ou étudier dans les Etats de l'UE.
Elle a expliqué que la nouvelle approche globale de la question des migrations et de la mobilité placera davantage l'accent sur la politique en matière de mobilité et de visas.
"Elle sera davantage intégrée dans la politique extérieure de l'UE et la coopération au développement, et sera aussi mieux alignée sur les objectifs internes de l'Union, notamment sur la stratégie "Europe 2020", mais aussi sur les politiques en matière d'emploi et d'éducation", a-t-elle dit.
Et de conclure que "pour assurer sa prospérité, l'Europe doit devenir une destination plus attrayante dans le cadre de la course mondiale aux talents".
19/11/2011
Source :MAP
Une exposition originale sur l'histoire de l'habillement Marocain depuis le VIIIème siècle jusqu'à nos jours, qui propose au public Espagnol de découvrir, à travers une centaine de modèles en miniature habillés et parés, la richesse culturelle du Maroc, la beauté de ses tissus et le coloris de ses broderies, a été inaugurée, jeudi soir à Séville au siège de la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée, apprend-on vendredi auprès de la Fondation.
L'exposition, qui sera ouverte jusqu'au 11 décembre prochain, fait partie de la programmation retenue par la Fondation pour la clôture du cycle d'activités culturelles "Le Maroc en Andalousie" inauguré en mai dernier en collaboration avec le ministère de la communauté Marocaine résidant à l'étranger.
L'exposition, une oeuvre de Habiba Hantout Cherradi, est "le résultat d'une profonde étude de plus de vingt ans sur l'histoire de l'habillement Marocain depuis le VIIIème siècle jusqu'à nos jours. Toutes les régions du pays, l'héritage d'Al-Andalous, les influences du moyen orient et les caractéristiques propres des différentes ethnies du Maroc y sont représentées", relève la Fondation.
L'auteur, bibliothécaire-documentaliste de formation, nous offre une immersion inédite dans le monde des costumes, des parures et des coiffures au Maroc grâce à un travail de recherche effectué aussi bien dans les enceintes de divers fonds d'archives et bibliothèques que sur le terrain.
"Dans ce travail d'historien autodidacte, abondamment fouillé et documenté, Hantout Cherradi, affiche une originalité à double titre. En plus du travail d'écriture, l'auteur a confectionné plus d'une centaine de miniatures reproduisant ainsi fidèlement parures et costumes à travers les âges et les provinces du Maroc, usant chaque fois que cela lui fut possible de tissus anciens ". " Ainsi, ces miniatures d'environ cinquante centimètres proposent une illustration +vivante+ de ce travail de recherche et donnent à voir littéralement une photographie de cette histoire d'un Maroc où ethnies, traditions et arts de vivre cohabitent et s'interpénètrent, et où les costumes arabo-berbères, juifs séfarades, juifs berbères et chrétiens s'enrichissent des multiples apports du Moyen-Orient et d'Al-Andalous ", relève la même source.
Cette exposition inédite a été immortalisée et la centaine de modèles en miniatures a été photographiée et accompagnée de textes pour venir enrichir un ouvrage de trois cent pages, du même auteur, qui entend préserver la mémoire et l'histoire du costume au Maroc. Habiba Hantout Cherradi a à son actif plusieurs expositions et conférences au Maroc, en France, en Autriche, en Italie, et en Espagne.
Une cérémonie de clôture officielle du cycle " le Maroc en Andalousie ", qui a rencontré un vif succès non seulement auprès du public espagnol mais également auprès de la communauté marocaine résidant en Andalousie, a été célébrée, jeudi à Séville.
Initiative conjointe de la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée et du ministère de la communauté Marocaine résidant à l'étranger, cette manifestation marquée par une diverse et riche programmation dont des séminaires, des concerts de musique, des conférences, des activités sportives et des expositions d'artisanat organisées dans différentes villes de la région autonome d'Andalousie, s'est fixée comme principal objectif d'oeuvrer au rapprochement entre les deux peuples Marocain et Espagnol à travers la culture.
Créée à Séville en 1998, la Fondation est un forum fondé sur les principes de paix, de tolérance et de dialogue, dont l'objectif principal est de promouvoir la rencontre entre les peuples et les cultures de la Méditerranée. La Fondation, qui est une initiative du gouvernement du Maroc et du gouvernement autonome de l'Andalousie, est l'un des organismes les plus actifs dans ce domaine dans l'espace euro-méditerranéen.
18/11/2011
Source : MAP
Déçus, les Marocains résidant à l’étranger se déclarent néanmoins ne pas vouloir se désintéresser des affaires de la Nation.
Les cent quatre-vingt associations représentant les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ne décolèrent pas au vu de la «lecture restrictive qu’a faite l’administration de l’article 17 de la Constitution du 1er juillet», ont déclaré des délégués de ces groupements au cours d’une conférence de presse donnée, jeudi matin, au siège du syndicat de la presse à Rabat. Abdou Mnebhi et Nezha El Ouafi, qui se réclament d’un rassemblement qui regroupe les trois grandes fédérations des Marocains de l’étranger, ont dit la grande déception de leurs mandants à la suite de la décision qui leur impose de voter par procuration. «Nous sommes en proie à un sentiment de «hogra»’ face à cette mesure qui fait de nous des citoyens de seconde zone», ont-ils déclaré. Ils ont laissé entendre que cette décision les obligeait sinon à des révisions déchirantes du moins à se poser des questions sur la nature de leurs relations futures avec le pays d’origine. Il est inconcevable que les MRE soient traités en citoyens responsables s’agissant des transferts de fonds et de contribution au développement et qu’ils soient considérés comme des personnes mineures sur le plan de la participation à la gestion des affaires de la mère-patrie, ont-ils estimé. Pour les fédérations des MRE, le Maroc est pratiquement le seul pays dans la région à refuser à ses citoyens le vote direct dans les pays d’accueil. Selon eux, ni l’Algérie, ni la Tunisie, ni l’Egypte, ni la Libye ne dénient à leurs nationaux le droit de participer aux consultations électorales depuis leurs lieux de séjour. Ils estiment également que les arguments techniques présentés par l’administration pour étayer la procuration ne sont pas valables puisqu’ils «auraient dû jouer lors du référendum également». Selon eux, la procuration est contraire à l’article 17 de la Constitution qui stipule qu’à l’instar de leurs concitoyens vivant sur le territoire national, les MRE ont le droit d’élire et d’être éligibles à des fonctions au Maroc à partir de leurs lieux de vie. Ils ont considéré qu’il est impardonnable de priver quelque 5 millions de citoyens marocains de leur droit à participer à l’exercice de la démocratie dans leur pays. «C’est un rude coup porté à la démocratie participative marocaine», ont-il affirmé. Déçus, les MRE se déclarent néanmoins ne pas vouloir se désintéresser des affaires de la Nation. «Nous restons les patriotes que nous avons toujours été et œuvrerons comme nous l’avons toujours fait au service de notre pays», ont-ils tenu à préciser. Ils ont également dit leur intention de recourir aux différentes procédures légales pour recouvrer «leurs droits». «Mamfakinch !», a déclaré Mnebhi en concluant son exposé.
18-11-2011, Ahmed Salaheddine
Source : Aujourd’hui le Maroc
Le discours du ministre de l'Intérieur, jeudi matin à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, fait grincer des dents les habitants.
Les employés municipaux retirent les barrières métalliques, dernières traces du passage du ministre de l'Intérieur un peu plus tôt. Aux alentours de 15h, le calme règne dans la cité des Bosquets de Montfermeil, à côté de Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Seuls les éclats de voix des élèves de l'école maternelle Jean-Baptiste Clément brisent le silence de ce quartier en pleine rénovation urbaine où des immeubles délabrés et progressivement murés côtoient des logements flambant neufs, moins hauts, plus beaux.
"Il a fait un petit tour et c'est tout"
Ce matin, pourtant, les Bosquets ont connu une agitation toute particulière : 6 ans presque jour pour jour après la fin des émeutes de 2005 qui avaient démarré non loin de là, Claude Guéant est venu parler d'intégration face à un panel d'acteurs locaux de la ville. Et quelques habitants. "Il a fait un petit tour dans la cité et c'est tout, il a filé faire son discours" commente une mère de famille. Comme la plupart des gens du quartier, elle n'était pas au courant de la visite du ministre. Elle regrette : "on aurait pu lui dire des choses, lui expliquer la réalité. Maintenant ça dépend pourquoi il était là." Une interrogation partagée par la plupart de ses voisins, aussi surpris que dubitatifs.
"Les immigrés doivent adopter nos coutumes"
Après quelques pas dans le quartier, le ministre a fait une halte au CLJ, le centre de loisirs géré par la police nationale, avant de prendre la parole à la Maison de l'Habitat et des Cultures, une structure récente qui accompagne les habitants durant les travaux de rénovation et leur propose, entre autres, différents ateliers de bricolage et de jardinage. Le ministre avait préparé le terrain un peu plus tôt sur "LCI" et affirmé que "les immigrés doivent adopter nos coutumes, respecter nos lois et être intégrés". Se basant sur un rapport mettant l'accent sur une "intensification de l'identité musulmane", Claude Guéant avait aussi expliqué son déplacement à Montfermeil par le fait que "se constituent à Montfermeil, à Clichy-sous-Bois, (...) des communautés qui sont d'origine immigrée, qui vivent selon des règles qui sont les leurs, qui s'éloignent du respect de la règle commune, et qui d'ailleurs ont peu connaissance des lois de la République, des modes de vie de la France."
"Je connais et respecte les lois, les règles et la laïcité"
Une fois sur place, le ministre a insisté sur "le risque du communautarisme" qu'il estime "grand" pour "notre société" : "ce risque, c'est celui de la création de communautés étrangères refermées sur elles-mêmes, fidèles aux règles qui caractérisent leur culture ou leur religion, mais peu soucieuses, voire peu informées des lois de la République et des principes essentiels qui structurent notre vivre ensemble". Du "bla-bla, n'importe quoi" selon Hanane, 20 ans, jeune et jolie habitante de Clichy : "je suis française d'origine marocaine et je respecte les coutumes et la religion de mes parents tout comme je respecte toutes les religions. Je me sens intégrée, je connais et respecte les lois, les règles et la laïcité. Mais l'intégration fonctionne dans les deux sens : je m'intègre et je respecte, mais eux aussi, au gouvernement, doivent nous respecter."
"Les étrangers doivent apprendre notre langue"
Au cours de son discours, le ministre a également déclaré que "les étrangers admis à vivre en France doivent adopter nos règles de vie et apprendre notre langue", avant de s'interroger : "comment voulez-vous trouver facilement du travail si vous ne parlez pas le français ?". Et la jeune femme de poursuivre : "nos parents ont appris avec nous quand on était à l'école. Quand ma mère est arrivée en France, personne ne lui a dit 'venez Madame si vous voulez apprendre le français vous pouvez'. Ça ne s'est pas passé comme ça" ajoute la jeune femme qui ne ressent aucune montée du communautarisme : "j'ai des voisins de différentes nationalités et ça se passe bien."
"C'est beaucoup de provocation quand même"
"Venir dire ça dans une cité où la communauté musulmane est importante, c'est beaucoup de provocation" selon Abderrahim, 24 ans, qui vit aux Bosquets et tue un peu le temps au centre social intercommunal de la Dhuys. Un ami s'invite dans la conversation : "Ce qu'a dit le ministre, c'est faux, c'est n'importe quoi." Abderrahim a été choqué par le dispositif entourant le déplacement de Claude Guéant, et "les 100.000 policiers autour de lui. Il n'y avait pas un mètre sans policier : il y avait la BAC, les inspecteurs, tout le monde. Pour quelqu'un qui vient nous dire de mieux nous intégrer, c'est un peu fort."
La présence policière est selon lui un des principaux problèmes du quartier : "ils sont vraiment beaucoup, beaucoup trop, tout le temps." Pas plus tard qu'hier, le jeune intérimaire qui "prend toutes les missions qui passent" a été contrôlé en sortant de chez lui : "tu pars travailler et tu commences par un contrôle, c'est dur." Il raconte aussi la récente interpellation d'un ami "parce qu'il avait un pied sur un mur" : "il a été frappé et insulté dans le camion. On lui a dit 'sale noir'." "C'est chiant à la longue" ajoute le jeune homme, qui craint qu'à terme "un jour ou l'autre, ça ne pète à nouveau."
"Il veut qu'on s'intègre mais ne nous laisse pas l'opportunité"
Le jeune homme essaie de comprendre pourquoi le ministre a tenu ses propos et "ne voit pas trop." Pour lui "ça ne sert à rien", si ce n'est à blesser les gens et à risquer des réactions de protestation : "comment veut-il qu'on le prenne bien ?" demande-t-il, ajoutant "il veut qu'on s'intègre mais il ne nous laisse pas l'opportunité d'avancer. Quand on a un travail, qu'on paie un loyer, des impôts, on se sent davantage intégré." Quant à l'apprentissage de la langue, il préfère que son père n'entende pas le discours : "il est venu il y a 40 ans pour travailler dans le bâtiment car on avait besoin de lui. Il a appris sur le tas."
"Le ministre a dit que les noirs et les arabes sont trop ensemble"
Certains habitants du quartier parlent peu ou mal le français. Ils ne connaissent pas le ministre et ne saisissent pas tous la portée de ses propos. L'un d'eux "vient d'arriver du pays". Il demande à son neveu de lui expliquer ce qu'a dit le ministre. Le collégien de 12 ans, qui l'a vu mais "n'a pas bien compris", résume : "le ministre a dit que les noirs et les arabes sont trop ensemble et pas assez avec les autres." "Ah bon" répond son oncle un peu dépassé. Et l'enfant de conclure : "oui sauf que c'est pas vrai, on est ensemble".
18/11/2022, Céline Rastello
Source : Le Nouvel Observateur
« Dans quelques jours, je serai de retour au Maroc […] un retour qui n’était pas prévu, une surprise au goût amer. Je l’ai bien compris, je ne suis plus la bienvenue ici. Aujourd’hui, la France, je l’aime et je la quitte », Salma Semmami une étudiante marocaine qui a passé cinq année d’études à Sciences po, résume à elle seule l’incompréhension de tous aujourd’hui à la conférence de presse organisée par la vice-présidente socialiste au Sénat, Bariza Khiari.
Cette dernière porte un projet de résolution en réaction à la circulaire datée du 31 mai 2011, signée conjointement par Claude Guéant, ministre de l’intérieur et Xavier Bertrand, ministre du travail, de l’emploi et de la santé ayant pour objet la « maîtrise de l’immigration professionnelle ».
La circulaire parle du « taux de chômage des étrangers non-communautaires qui s’élèverait à « environ 23%, selon les statistiques de l’INSEE » et de la population active française en hausse « d’environ 110 000 personnes par an. Ces réalités doivent nous inciter à conjuguer nos efforts pour insérer dans l’emploi l’ensemble des demandeurs d’emploi, de nationalité française ou étrangère ». Prenant acte de ces « réalités » la circulaire demande la hausse des contrôles pour les autorisations de travail, et la limitation des autorisations provisoires de séjour (APS) dans le cas d’une demande de changement de statut formulée par l’étudiant étranger arrivant au terme de son Master. Par exemple, une demande d’autorisation de travail pourra être refusée lorsque le type d’emploi concerné ne justifie pas l’introduction d’un travailleur étranger » et pour lequel on peut former « dans des délais très brefs, des demandeurs d’emploi résidant régulièrement en France » ou lors de non respect de la législation du travail par la structure accueillant le stagiaire.
500 cas déclarés, 14 % ont été régularisés
«On met en avant des arguments anti discrimination pour justement faire de la discrimination ! » s’indigne Bariza Khiari, pour qui le gouvernement fait un amalgame entre les travailleurs étrangers et les étudiants étrangers tout en « tirant une balle dans le pied » de la culture et de l’économie française qui se priverait de ses « meilleurs ambassadeurs à l’étranger ». Cette circulaire serait aussi un « déni de droit » en vu de l’article 311-11 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) : « Une autorisation provisoire de séjour d'une durée de validité de six mois non renouvelable est délivrée à l'étranger qui, ayant achevé avec succès, dans un établissement d'enseignement supérieur habilité au plan national, un cycle de formation conduisant à un diplôme au moins équivalent au master , souhaite, dans la perspective de son retour dans son pays d'origine, compléter sa formation par une première expérience professionnelle participant directement ou indirectement au développement économique de la France et du pays dont il a la nationalité ».
Toutefois, ce projet de résolution qui vient d’être déposé a été déclaré « recevable » par le gouvernement. Ce qui ouvre donc la porte au débat en Parlement. « ce débat permettra de mettre sur la place publique les contradictions de cette circulaire » affirme la sénatrice PS. Le projet de résolution demande entre autre « à respecter la lettre et l’esprit de l’article 311-11 du CESEDA » et « considère que l’accueil d’étudiants étrangers renforce l’attractivité de notre culture et de notre modèle universitaire»
Wauquiez, ministre de l’Enseignement supérieur a quant à lui déclaré qu’une politique d'attractivité, « c'est aussi une politique d'attractivité qui est maîtrisée, qui est faite dans le cadre de partenariats avec des universités et pas en désordre »
Présents à cette conférence de presse, le « Collectif du 31 Mai », luttant contre cette circulaire a précisé qu’à ce jour il était recensé 500 cas déclarés d’étudiants étrangers dont la demande a été refusée, 14 % ont été régularisés mais la plupart se sont résignés à quitter le territoire voyant leur requête bloquée.
17/11/2011, Bariza Khiari
Source : Public Sénat
Pour sa 7ème édition le Festival Strasbourg-Méditerranée met en avant le thème "exils", dans la continuité des thèmes de l'hospitalité, des nouvelles identités, de la frontière et des héritages, explorés lors des éditions précédentes.
La volonté des organisateurs est d'aborder toutes les formes de l'exil, et les variantes qui lui sont souvent associées (émigration - immigration, voyages, errances, ostracismes, expulsions, exodes, diasporas, évacuations, expatriations, ...) : l'exil intérieur, l'exil dans son propre pays, dans son propre milieu, l'exil forcé, géographique, politique, économique, climatique, religieux, ou bien encore l'exil dit "volontaire" de ceux et celles qui vont chercher ailleurs de quoi nourrir de nouveaux espoirs, une hospitalité refondatrice, une humanité future.
Selon Salah Oudahar, directeur du festival, si l'exil est cet "ex" qui signifie en latin "hors" et renvoie à un hors lieu, qui peut être celui de la souffrance et de la séparation, c'est aussi une terre de résistance et de création, de fécondation et de renouvellement, aux multiples apports. Un horizon d'espérance et d'émancipation, une ouverture sur l'autre et sur le monde. L'expérience de l'exil a en effet inspiré, stimulé de nombreuses créations artistiques, littéraires, philosophiques, exprimant les affres de la rupture et de l'éloignement, la solitude, la nostalgie, le manque, la perte, voire la culpabilité d'un abandon mais aussi le sentiment d'une renaissance, l'espoir d'un recommencement et d'un monde meilleur.
Le programme met en lumière la création artistique sous toutes ses formes : théâtre, poésie, littérature, musique, cinéma, arts plastiques, photographies... récits de vie, témoignages, mais aussi débats et rencontres avec des intellectuels, artistes, chercheurs, acteurs de la vie civile des deux rives de la Méditerranée, afin de décliner la problématique de l'exil dans ses expressions multiformes.
Le festivale se déroule du 26 novembre au 10 décembre 2011 à Strasbourg
Le programme détaillé et la liste des lieux où se déroule le festival sont disponibles sur le site Strasbourg-Méditerranée
18/11/2011
Source : Site de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration
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