Le gouvernement n'en a fait, c'est un euphémisme, aucune publicité excessive. L'accord, adopté le 18 juin, entre le ministère de l'immigration et la CGT pourrait pourtant bien constituer un tournant dans la politique d'immigration de Nicolas Sarkozy. Obtenu après huit mois de grève de travailleurs sans papiers, soutenus très efficacement par l'organisation syndicale, l'accord assouplit notablement les critères de régularisation par le travail. Officiellement en vigueur jusqu'en mars 2011, il ouvre la voie à la régularisation de dizaines de milliers de travailleurs déclarés par leurs employeurs et qui travaillaient jusqu'ici avec des faux papiers. En ce sens, il entame singulièrement le dogme sarkozyste de non-régularisation des clandestins.
En 2002, quand il arrive au ministère de l'intérieur, Nicolas Sarkozy semble d'abord hésiter sur la question des régularisations. Lors de l'adoption de sa première loi sur l'immigration, en 2003, il n'abroge pas le dispositif de régularisation au fil de l'eau institué par la gauche en 1998 : 80 000 étrangers devenus ni expulsables ni régularisables par les lois Pasqua avaient ainsi obtenu des papiers au début des années 2000. En maintenant cette procédure qui permettait la régularisation après dix ans de séjour illégal, il sort avec succès du premier conflit de sans-papiers auquel il est confronté.
Le revirement qu'il effectue en 2005 n'en est que plus spectaculaire. Alors que la concurrence à droite se durcit dans la perspective de la présidentielle, il prône, lors d'une convention UMP, l'abandon de tout mécanisme de régularisation automatique - désormais présenté comme une incitation à la criminalité des passeurs clandestins. M. Sarkozy théorise alors l'idée d'une immigration choisie - celle d'étrangers qualifiés qu'il peine pourtant à attirer - qu'il oppose à l'immigration subie - familiale notamment, alors qu'elle est légale et protégée par les conventions internationales. La lutte contre l'immigration clandestine est érigée en priorité : en 2006, une loi durcit sensiblement les conditions de régularisation individuelle.
Cela n'empêchera pas M. Sarkozy, la même année, d'accorder des papiers à une partie des parents d'enfants étrangers scolarisés. Il minimise aussitôt la portée de son geste, en affirmant que seules 6 000 personnes seront régularisées - sur 30 000 au total. Ce coup de canif dans le contrat sera vite effacé une fois accédé à l'Elysée. Le président de la République communique sur l'objectif de 27 000 reconduites à la frontière qu'il impose au nouveau ministre de l'immigration, Brice Hortefeux. Pas un mot, en revanche, sur la contradiction qui consiste à faire régulariser dans le même temps et de façon discrétionnaire des milliers d'étrangers - souvent les mêmes que ceux expulsés -, au titre notamment du respect de la vie familiale et du travail. Le ministère de l'immigration, qui ne communique jamais sur le sujet, tient secret le nombre des régularisations annuelles.
Depuis 2007, en toute discrétion, le gouvernement a ainsi ouvert, par le travail, un moyen de régularisation régulière qui ne dit pas son nom. L'article 40 de la loi Hortefeux accorde, sous conditions, le droit au séjour aux travailleurs sans papiers qui exercent une profession dans laquelle il existe des difficultés de recrutement. Une fenêtre s'est entrouverte dans laquelle s'engouffrent des milliers de sans-papiers, soutenus par la CGT. La première année d'application, la loi Hortefeux a permis la régularisation de 2 800 étrangers : mais devant les disparités d'application entre préfectures, la CGT lance un nouveau mouvement de grève à l'automne 2009. Fait nouveau, elle est rejointe par une frange du patronat qui reconnaît ainsi implicitement le rôle de variable d'ajustement que jouent les immigrés dans l'économie, notamment dans des secteurs non qualifiés et-ou pénibles comme la restauration ou le bâtiment et les travaux publics.
Après huit mois de conflit, l'organisation syndicale, très en pointe dans ce combat - elle tient désormais la place que la CFDT occupait dans les années 1970 et 1980 sur ce sujet -, vient d'obtenir "une avancée significative". Selon l'accord, les sans-papiers qui justifient de douze mois d'activité salariée dans les dix-huit derniers mois peuvent prétendre à une régularisation. L'accord concerne les intérimaires et les nounous sans papiers dont la régularisation était jusqu'ici quasi impossible. Au total, les nouveaux critères ouvrent la voie à la régularisation de plusieurs milliers de clandestins.
Certes, le gouvernement ne parle pas de mouvement de régularisation. Mais en desserrant l'étau qui pèse sur les travailleurs clandestins, il affiche mezzo voce son pragmatisme. Toute l'histoire de la politique migratoire le prouve : il vaut mieux, pour un gouvernement, se doter d'un dispositif solide de régularisation continue plutôt que de devoir accepter tous les dix ans et sous la pression sociale des campagnes de régularisation "massive" aux multiples effets pervers - désorganisation de l'administration, afflux de candidats à la régularisation venus de pays voisins. N'en déplaise à la politique de coups de menton sur l'immigration clandestine, l'accord du 18 juin semble signer le ralliement de Nicolas Sarkozy à un certain principe de réalité.
Source : Le Monde
Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) organise, du 24 au 25 juillet à Casablanca, un colloque international sous le thème “sportifs marocains du monde, histoire et enjeux actuels”.
Ce colloque entend contribuer à la longue histoire des sportifs marocains de l’étranger, allant du milieu des années 1930 aux nouvelles générations de sportifs marocains issus de l’immigration en passant par les figures légendaires des années 1950 et 1960, indique, jeudi, un communiqué du CCME.
Des historiens du sport nationaux et étrangers, des sportifs marocains à la retraite ou en activité, des journalistes spécialisés et des représentants des Fédérations nationales de diverses disciplines sportives prendront part à ce colloque qui s’articulera autour de la contribution de ces générations aux exploits des pays de résidence et à l’éclosion et au développement du sport national marocain.
Ce séminaire sera enfin un moment privilégié pour débattre des jeunes sportifs nés dans l’immigration et les choix qu’ils sont souvent amenés à faire au sujet du pays qu’ils vont représenter durant toute leur carrière et lors des compétitions internationales.
Source : Marocains du Monde
Amnesty International a demandé lundi aux députés qui vont examiner mardi le texte sur l'interdiction du port du voile intégral de "rejeter ce projet de loi".
Dans un communiqué, John Dalhuisen, expert d'Amnesty International sur les discriminations en Europe, estime qu'"une interdiction complète de la dissimulation du visage violerait les droits à la liberté d'expression et de religion de ces femmes qui portent la burqa ou le niqab en public en tant qu'expression de leur identité ou de leurs convictions".
"Le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative française, a déjà exprimé de sérieuses réserves quant à la compatibilité d'une telle interdiction générale avec la jurisprudence actuelle du Conseil constitutionnel et avec les obligations du pays en matière de droit international des droits humains", ajoute AI.
"Ne pas tenir compte de l'avis du Conseil d'Etat sur cette question serait trahir une indifférence au droit des droits humains en général et aux droits des femmes musulmanes qui choisissent de porter le voile intégral, en particulier", ajoute M. Dalhuisen.
L'examen par l'Assemblée de ce projet de loi doit commencer mardi, et durer deux ou trois jours, avant le scrutin solennel le 13 juillet.
Le texte sera ensuite débattu au Sénat en septembre. Gouvernement et UMP misent sur un vote conforme qui entraînera l'adoption définitive du texte.
Source : La Croix/AFP
Le Festival de la culture Amazighe, avec sa 6ème édition placée sous le signe de l'implication du phénomène de la migration dans la composante identitaire du socle multiculturel marocain…Suite
En Allemagne, la littérature chrétienne pour enfants est abondante, mais les parents musulmans ne peuvent pas s'appuyer sur un grand choix de livres pour l'éducation religieuse de leurs enfants. La maison d'édition allemande Salam veut combler ce manque de livres pour enfants musulmans, et proposer des approches indépendantes pour répondre aux questions fondamentales que peuvent se poser de jeunes musulmans.
Selon le directeur général des éditions Salam, Ahmad Milad Karimi, un million d'enfants et de jeunes reçoivent une éducation musulmane en Allemagne sans pouvoir retrouver les éléments centraux et les questions que se posent les jeunes dans des livres jeunesse. Pour avoir des réponses à des questions telles que « Qui était Mohamed ? Qu'est-ce le Coran ? Pourquoi je fais mes prières ? Pourquoi les musulmans ne boivent-ils pas d'alcool ? », les jeunes musulmans n'ont souvent comme seul référent les parents. A travers les éditions Salam, lL'éditeur veut en créer d'autres, en proposant des réponses plurielles, indépendantes, et qui font découvrir aux jeunes l'Islam dans sa diversité.
Karimi, philosophe, poète, dessinateur et auteur d'une traduction allemande du Coran, est né à Kabul, d'où sa famille a fui quand il avait 12 ans. Il a ensuite grandi en Allemagne. En phase finale d'un thèse de doctorat sur la philosophie de Hegel, il est actuellement installé à Fribourg en Brisgau, où il est devenu directeur général des éditions Salam, fondées en 2009 par Andreas Hodeige, PDG de la maison Rombach. Comme le rapporte le quotidien Badische Zeitung, Karimi considère que son travail sera de démontrer que « l'Islam a un grand cœur », assez grand pour contredire les affirmations selon lesquelles l'Islam et la société occidentale seraient incompatibles.
Un premier pas devra être franchi cet automne, où les 5 premiers ouvrages jeunesse devraient être présentés au célèbre salon du livre à Francfort. Parmi eux se trouvera éventuellement le premier prix d'un concours d'écriture lancé par l'éditeur sur le thème de « qui était Mohamed » ? Des auteurs de toute l'Allemagne avaient jusqu'au 1er juillet pour soumettre leurs récits axés sur un public jeune, et le meilleur sera publié par les éditions Salam.
Un autre moyen de mettre en avant et œuvrer pour l'ouverture de l'Islam en Allemagne sera la publication d'ouvrages bilingues, en Arabe et en Allemand. Cela devra aider à surmonter les incompréhensions qui peuvent être liées à la langue, même entre parents (arabophones ou autre) et enfants (germanophones). Incompréhensions que les éditions tentent de minimiser en se basant un deuxième volet du travail éditorial sur les livres d'apprentissage des principales langues de l'Islam : l'Arabe, le Turc, le Persan, l'Urdu et l'Indonésien. L'apprentissage de ces langues n'est pas assez valorisée en Allemagne, mais serait important, surtout pour les enfants dont ce sont les langues d'origine, pour profiter de l'interaction culturelle existante sur le sol allemand.
En proposant ce deuxième pilier, Karimi entend aussi se démarquer des organisations islamiques existantes en Allemagne. Il veut proposer des livres et, par là, un enseignement indépendant des différents courants de l'Islam en Allemagne. Et pourquoi pas éditer les livres scolaires, quand l'Islam deviendra matière à part entière dans les lycées allemands?
Source : Yabiladi
05.07.2010
Débuté le 5 juin dernier, l’Opération Transit 2010 se déroule dans des bonnes conditions et dépasse même les espérances. Un mois jour pour jour après son lancement, les ports de Tanger Med et de Sebta continuent d’attirer la majorité des voyageurs, avec cependant la première place pour le nouveau port tangérois.
Selon le ministre espagnol de l’Intérieur, le temps d’attente dans les ports ibériques est entrain de diminuer et les responsables espagnols viseraient désormais un temps d’attente zéro dans les ports. En attendant, il est à retenir que les vacanciers ont débarqué massivement à Tanger Med et à Sebta, et que le nombre de passagers a augmenté par rapport à la même période de l’année 2009.
Mais entre les deux plateformes, nombreux sont les vacanciers à choisir le nouveau port de Tanger Med passagers pour leur retour au Maroc. Moins de deux mois donc après son ouverture, le géant de la Méditerranée secoue énormément le port de la ville de Sebta. Ce qui est dû comme nous l’annoncions il y a peu, au fait que les Marocains voyageant avec leurs véhicules se dirigeaient le plus souvent vers Tanger Med.
Du 5 juin au 4 juillet, 123 236 personnes ont embarqué à Tanger Med, contre 104 932 pour Sebta, selon un rapport bilan (du 4 juillet) de la protection civile espagnole. De même, concernant le trafic de véhicules, les chiffres sont respectivement de 45 808 et 21 844 véhicules débarqués à Tanger Med et à Sebta. Tanger Med a enregistré plus du double (42,8%) de l’ensemble des arrivées depuis les ports espagnols(compte tenu des départs vers l'Algérie, 5,6% du total) , contre 20,4% pour Sebta. Un pic a été enregistré ce week-end, avec environ 43 000 arrivées en provenance d'Espagne pour la seule journée du dimanche, 4 juillet.
Source : Yabiladi
05.07.2010
L'artiste-peintre Rajae Benzakour expose durant tout ce mois de juillet ses dernières créations à la galerie Art Aéro (Terminal 2) de l'aéroport international Mohammed V à Casablanca.
Cette exposition dont le vernissage a eu lieu récemment se tient sous le thème ''Signe-Nature-Matière, le jour d'après''. Elle offre au regard des millions de voyageurs, qui débarquent dans le pays, une collection attrayante et accrocheuse par la variété des thèmes et surtout par l'omniprésence saisissante de la calligraphie arabe.
''Il suffit de regarder quelques toiles de Rajae Benzakour, certaines en apparence surchargées, aux formes accumulées, aux volumes superposés, puis de passer à d'autres où quelques courbes se suffisent à elles- mêmes pour savoir que le plein et le vide sont l'un comme l'autre, des mondes (au sens architectural autant qu'artistique) qu'elle est à même de parcourir avec aisance'', souligne Jean Debengy, critique d'art et responsable au ministère de la Culture en France.
Sur le thème de prédilection de l'artiste, l'alphabet, il ajoute que ''Toute sa vision du monde, son regard sur le réel, l'attention qu'elle porte à ce qui l'environne semble se résumer en cet alphabet. Il s'agit à la fois d'un support, celui qui structure l'oeuvre et d'une forme d'évasion de la contingence''.
Rajae Benzakour, doctorat en 3ème cycle en arts plastiques, est née à Fès. Elle vit et travaille depuis 1979 en France.
Cette exposition à Casablanca est l'une des rares accrochages de l'artiste au pays puisqu'elle expose principalement dans les galeries étrangères, notamment en France, Allemagne, Etats-Unis ou encore le Japon.
Source : MAP
05/07/10
Une association baptisée "Coordination des jeunes du Sahara marocain en Europe" a été créée, lundi à Bruxelles, à l'initiative de jeunes marocains établis en Belgique dans l'objectif de défendre la cause légitime du Sahara marocain et faire face à toutes les tentatives visant à porter atteinte à l'intégrité territoriale du Royaume.
La création de cette coordination vise aussi à intensifier la mobilisation en Belgique et en Europe pour un règlement définitif du conflit artificiel autour du Sahara marocain et à oeuvrer pour la libération et le retour à la mère patrie des séquestrés marocains dans les camps de Tindouf en Algérie, tout en soutenant l'initiative d'autonomie dans les provinces du sud, a indiqué à la MAP, le président de cette structure, M. Ahmed El Harouch.
Cette nouvelle association se fixe également pour objectif d'organiser des manifestations et des rencontres pour informer l'opinion publique européenne de la justesse de la cause nationale, a-t-il ajouté, précisant que la coordination est ouverte à tous les Marocains et toutes les personnes appuyant le dossier de l'intégrité territoriale du Royaume.
Après avoir souligné que la proposition d'autonomie pour le Sahara s'inscrit dans le cadre d'un processus lancé par le Maroc pour le renforcement de la démocratie en tant que levier de développement, M. El Harouch a affirmé que l'ensemble des Marocains, partout dans le monde, apportent leur soutien "indéfectible" à ce projet qui a recueilli l'adhésion de la communauté internationale.
Il a également souligné la mobilisation constante de l'ensemble de la communauté marocaine établie à l'étranger derrière SM le Roi Mohammed VI, saluant à cette occasion les grandes avancées enregistrées au Maroc sous la conduite éclairée du Souverain.
M. El Harouch a de même assuré du soutien inconditionnel de la coordination aux réformes engagées au Maroc, faisant savoir que son association encouragera l'ensemble des jeunes sahraouis établis en Europe à investir dans leur pays d'origine.
Tout en condamnant la situation "déplorable des frères sahraouis" retenus dans les camps de Tindouf, M. El Harouch a appelé la communauté internationale à intervenir "de toute urgence" pour lever le blocus imposé aux séquestrés dans ces camps de la honte.
Source : MAP
05/07/10
La 9-ème session du Conseil ministériel maghrébin de la formation, de l'emploi, des affaires sociales et de la communauté maghrébine établie à l'étranger s'est ouverte, lundi à Rabat, au niveau des experts.
Cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la mise en Œuvre des recommandations de la 11-ème session de la commission ministérielle maghrébine chargée des ressources humaines, réunie du 24 au 26 mars 2008 à Alger.
Les participants à cette session se pencheront sur la révision et l'évaluation de la mise en Œuvre des décisions prises lors de la dernière réunion, l'examen des recommandations des groupes de travail techniques relevant du conseil, et la prise en charge des préoccupations des jeunes maghrébins en matière d'emploi et de formation, outre l'élaboration du prochain programme de travail.
Intervenant à l'ouverture de cette session, le secrétaire général du ministère de l'emploi et de la formation professionnelle, M. Mimoun Bentaleb a indiqué que cette rencontre illustre l'importance que les pays maghrébins attachent à la coopération dans ces domaines.
Il a appelé, à cet égard, à trouver des solutions adéquates aux problématiques sociales dans la région maghrébine, surtout dans le contexte de la crise économique internationale qui a eu un impact économique et social notable sur toutes les régions du monde, comme l'attestent notamment la hausse du taux de chômage et le déficit budgétaire des caisse de couverture sociale.
Cette réunion doit déboucher sur des propositions créatives censées créer davantage d'opportunités de travail dans le Maghreb, notamment à travers l'élaboration d'un plan d'action permettant l'intégration de la dimension sociale dans les programmes de l'Union du Maghreb Arabe (UMA), a souligné M. Bentaleb.
La session doit, en fin de compte, dégager une vision claire et pratique en vue de mettre en place une plateforme commune de travail visant à promouvoir l'emploi, le développement social et la condition de la communauté maghrébine établie à l'étranger, a-t-il estimé.
Pour sa part, le président de la commission d'experts et directeur de la gestion des catastrophes au comité populaire général des affaires sociales en Libye, Ahmed Abdessalam Mohamed, a déclaré à la presse que cette réunion vise à mettre en place un mécanisme sérieux de coordination pour assurer la convergence des positions des pays maghrébins à propos des questions de l'emploi, des affaires sociales et de la communauté maghrébine résidant à l'étranger.
Les délégations participantes souhaitent en faire le point de départ pour la relance de l'action de l'UMA en perspective de faire face aux défis de la mondialisation, a-t-il indiqué, précisant que la commission d'experts est en train de préparer une nouvelle méthode de travail et d'activer l'exécution des conventions conclues dans le cadre de l'Union.
Le Conseil ministériel maghrébin de la formation, l'emploi, des affaires sociales et de la communauté maghrébine établie à l'étranger a été créé en 1990 à Tunis par la commission maghrébine chargée des ressources humaines conformément à une décision prise par la présidence de l'UMA dans sa session de janvier 1990.
Le conseil élabore la vision des plans et programmes ainsi que l'agenda de mise en oeuvre des actions de l'UMA.
Source : MAP
05/07/10
La 41e campagne d'accueil des Marocains du Monde (MDM) lancée par la Banque Populaire a commencé le 1er juillet. C’est l'extension du réseau des Banques populaires à l'étranger ainsi que l'élargissement des offres «Solutions Bladi» qui sont les deux axes majeurs de cette campagne. Le réseau Chaabi Bank compte désormais six succursales en France, Belgique, Espagne, Italie, aux Pays-Bas et en Allemagne et 31 agences éclatées sur les principaux pays d’Europe à forte concentration marocaine. Ce déploiement de moyens mis à la disposition des MDM a pour but de faciliter les transferts de fonds de l’étranger vers le Maroc. La banque a souligné que, durant les cinq premiers mois de l’année, les ressources MRE collectées se sont élevées à 20,3 milliards de DH, en hausse de 11% par rapport à la même période de 2009.
Pour cibler au mieux cette clientèle, la BP complète son offre de packs Bladi généraliste en y ajoutant un pack Bladi Energy destiné aux jeunes (18 à 35 ans), et un pack Bladi Prestige réservé à une clientèle haut de gamme. En outre, un nouveau service Bladi Express permet désormais un transfert de fonds dans la journée de l'Europe vers le Maroc. Selon la banque, «ces packs sont caractérisés par une tarification avantageuse combinant des produits et services bancaires et extra-bancaires spécifiques». Les clients pourront ainsi obtenir des produits ou services à des conditions très favorables auprès de 300 enseignes spécialisées (transport aérien, l’immobilier, la location de voitures, l’hôtellerie et la restauration et les loisirs).
Source : La Vie éco
05/07/2010
11 est l'une des centaines de compétences marocaines dont l'activité et la réputation ont dépassé les frontières de la mère patrie pour devenir une valeur sure prisée par les clubs nationaux et internationaux, qui cherchent à s'attacher leurs services et profiter de' leur expérience et leur savoir- faire...Suite
Sans le prévoir vraiment, le Maroc est en train de devenir une terre de refuge pour les migrants subsahariens. Enquête sur la douloureuse mutation qui commence..à peine…Suite
Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) organise, du 24 au 25 juillet à Casablanca, . un colloque international sous le thème "sportifs marocains du monde, histoire et enjeux actuels"…Suite
Les lauréats marocains de l'Ecole fédérale royale belge des entraîneurs de Bruxelles viennent de se constituer en association dans l'objectif de fédérer les compétences sportives marocaines établies en Belgique et contribuer au développement du football national, apprend-on auprès des membres de cette structure.
Baptisée "Association des entraîneurs marocains diplômés en Belgique" (AEMDB), cette nouvelle entité vise à promouvoir les techniciens marocains, mettant à profit leurs connaissances et savoir-faire au service du sport de leur pays d'origine, a indiqué à la MAP, le vice-président de l'association, M. Faouzi Jamal.
L'association, a-t-il poursuivi, regroupe une quarantaine de techniciens détenant des diplômes reconnus par l'UEFA, dont d'anciens lauréats de cette prestigieuse école qui exercent déjà au Maroc.
Cette jeune association se veut également une passerelle pour dynamiser les échanges dans le domaine du football entre les instances sportives marocaines et belges à travers des conférences, des échanges de visites en plus de stages et sessions de formation au profit des jeunes marocains, a ajouté l'ancien sociétaire du Mouloudia d'Oujda et ex- international marocain.
Parmi les activités de l'AEMDB, a-t-il ajouté, il y a lieu de citer l'analyse et le perfectionnement de la préparation physique des jeunes footballeurs, l'organisation de stages et sessions de formation et de formation continue pour les jeunes entraîneurs et joueurs marocains.
La contribution à la détection et la prospection de jeunes talents marocains établis en Belgique, le soutien aux clubs nationaux dans leur démarche de professionnalisation et le soutien à la restructuration des centres de formation et des ligues de football, sont, entre autres, les objectifs de la nouvelle association.
Reconnue par la Fédération de football belge, l'association compte aussi contribuer à l'élargissement des horizons du sport national et diversifier les techniques appliquées en matière de football au Maroc.
Les premiers techniciens marocains de l'Ecole fédérale royale belge des entraîneurs avaient décroché leurs diplômes au début des années 1980. Plusieurs d'entre eux avaient présidé aux destinés de clubs nationaux notamment feu Bouchaib Ghalmi, Abdelkhalek Louzani, Abdelkader Youmir, Chadli Jilali ou encore Mustapha Madih.
Source : MAP
La France et la Tunisie ont signé samedi un document portant sur une remise d'"équipements et de matériel" destinés à la lutte contre l'immigration clandestine, a-t-on appris de source officielle.
Ce document a été signé par Rafik Belhaj Kacem, ministre tunisien de l'Intérieur et Eric Besson, ministre français de l'Immigration, en visite en Tunisie depuis vendredi, a indiqué l'agence gouvernementale TAP.
La TAP n'a précisé pas la nature de ces "équipements et matériels".
Ce document entre dans le cadre de l'accord global dit de gestion concertée des flux migratoires signé entre Paris et Tunis en avril 2008.
Dans les accords de gestion concertée que la France avait signés avec huit pays africains dont la Tunisie, la contrepartie de l'aide au développement qu'elle apporte concerne les réadmissions dans leurs pays d'origine d'immigrants illégaux présents sur son territoire.
Les deux ministres ont plaidé pour le renforcement de leur coopération afin de "garantir la facilitation de la circulation organisée des personnes et des flux migratoires, l'instauration d'un partenariat de développement solidaire et durable, la préservation de la dignité et des droits acquis de l'immigré et la lutte contre le passage illégal des frontières", a rapporté la TAP.
La France délivre quelque 90.000 visas par an aux ressortissants tunisiens.
Il y a environ 600.000 Tunisiens ou Franco-Tunisiens installés en France, alors que le pays d'Afrique du nord compte environ dix millions d'habitants.
Source : AFP
Le Maroc a pris mercredi de nouvelles mesures pour renforcer la réforme du champ religieux en décidant d’éditer un “million d’exemplaires du coran uniformisé” et en adoptant un code sur “la gestion des biens religieux”, a-t-on annoncé de source officielle à Rabat.
“Le royaume a mis en place une Fondation Mohammed VI pour l’édition du saint coran Mohammadi” (ndlr: appellation qui fait référence au roi, commandeur des croyants au Maroc), selon Ahmed Taoufik, le ministre des Affaires islamiques et des Habous (biens religieux) dans une conférence de presse.
“Cette fondation sera chargée de l’édition et de la distribution du livre saint dans les 50.000 mosquées du royaume pour uniformiser les exemplaires du coran avec une copie comme seule référence et une calligraphie standardisée”, a ajouté le ministre.
La fondation Mohammed VI devra désormais “accorder et agrémenter tous les exemplaires du livre saint”, a précisé le ministre.
Ahmed Taoufik a en outre affirmé que cette fondation “compte produire annuellement un million d’exemplaires du coran uniformisé”.
“La moitié des exemplaires ira aux mosquées, un tiers aux pays d’Afrique de l’ouest et le reste destiné” aux lieux de culte fréquentés par “les résidents marocains à l’étranger”, selon M. Taoufik.
Source : Marocains du Monde
Dans le cadre du programme d’accompagnement des marocains du monde durant la période estivale, le Ministère Chargé de la Communauté Marocaine Résidant à l’Etranger organise, du 14 au 21 Juillet 2010, la septième édition du Raid des Marocains du Monde. Cette édition sera marquée par un circuit exceptionnel traversant les provinces du sud du Royaume avec la participation de plus de 150 MRE et amis du Maroc, notamment les élus d’origine marocaine, en tant qu’invités d’honneur de cette 7ème édition. Les participants auront l’occasion de découvrir les richesses naturelles et culturelles de la région et aussi les avancées remarquables de nos provinces sahariennes sur les plans économique, social et culturel…
La septième édition est une opportunité pour mettre en exergue les efforts entrepris par le Maroc pour le développement des provinces du Sud ; de faire découvrir aux participants les richesses naturelles et culturelles ainsi que les potentialités touristiques et économiques des provinces sahariennes, d’intégrer les MRE dans la nouvelle dynamique initiée par Sa Majesté le RoiMohamed VI pour la promotion et le développement des provinces du Sud, et d’informer les participants, notamment les élus d’origine marocaine et leurs homologues étrangers sur le projet d’autonomie des provinces du Sud.
Source : Marocains du Monde
La France serait le deuxième pays européen après la Belgique où il serait interdit dans tout l'espace public.
Le projet de loi sur l'interdiction en France du port du voile islamique intégral dans l'espace public va être examiné à partir de mardi en séance plénière à l'Assemblée nationale, après un an de controverse et en dépit des réserves des juristes et du malaise des musulmans.Le projet de loi doit être ensuite débattu au Sénat en septembre, pour une adoption définitive attendue dans la foulée.Il interdit le port du voile intégral (niqab, burqa) dans tout l'espace public, sous peine d'une amende de 150 euros et/ou d'un stage de citoyenneté. Les maris ou concubins obligeant leurs compagnes à se voiler seront, eux, passibles d'un an de prison et 15.000 euros d'amende.
Par souci de pédagogie, le gouvernement a décidé d'un délai de grâce avant l'application des sanctions.Le projet de loi devrait être facilement adopté, le président du groupe socialiste à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, ayant fait savoir qu'il fera en sorte que le Parti socialiste (PS, opposition) n'y fasse "pas obstacle"."En tout état de cause, je pense que pour l'immense majorité des Français - qu'ils soient catholiques, juifs, musulmans ou sans religion - le port du voile est une régression par rapport à nos valeurs, par rapport à la dignité de la femme", a-t-il ajouté.
Une large majorité de Français est favorable à une interdiction générale du voile intégral, selon plusieurs sondages.La tension politique est retombée depuis le vote consensuel, début mai, d'une résolution parlementaire anti-niqab et burqa. Le PS avait alors uni ses voix à celles de la droite pour approuver cette déclaration de principe sans pouvoir contraignant. Communistes et écologistes avaient refusé de participer au scrutin.Le gouvernement a cependant passé outre l'avis du Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative du pays, qui recommandait de limiter cette interdiction à certains lieux publics (administrations, transports...) et jugeait une interdiction dans la rue "sans fondement juridique incontestable".
Selon les juristes, la loi s'expose à une censure du Conseil constitutionnel et à une condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l'homme pour qui chacun peut mener sa vie selon ses convictions dès lors que cela ne porte pas atteinte à autrui.Amnesty International a également appelé les parlementaires français à "rejeter" le projet de loi. "Une interdiction complète de la dissimulation du visage violerait les droits à la liberté d'expression et de religion de ces femmes qui portent la burqa ou le niqab en public en tant qu'expression de leur identité ou de leurs convictions", selon l'organisation de défense des droits de l'homme.
De même, les représentants de la communauté musulmane en France ont regretté une loi "stigmatisante" pour les cinq à six millions de musulmans vivant dans le pays.Ce nouvel épisode s'inscrit en marge d'un débat persistant en France sur la place de l'islam dans la société et après l'échec du débat organisé par le gouvernement sur le concept d'"identité nationale".Le Premier ministre François Fillon a fait le 28 juin l'éloge de l'islam de France, culte "de paix et de dialogue", tout en qualifiant de "détournement du message religieux" le port du voile intégral.Celui-ci concerne moins de 2.000 femmes en France, selon les autorités, sur un total de 5 à 6 millions de musulmans.La France serait le deuxième pays européen après la Belgique où il serait interdit dans tout l'espace public.
Source : Lalibre.be/AFP
04/07/2010
Les persécutions contre les minorités religieuses sont en augmentation, selon un rapport publié le 1er juillet par Minority Rights Group International (MRG). Cette ONG britannique, active dans plus de 60 pays, s’inquiète de trois tendances : la montée du nationalisme religieux, la marginalisation économique des minorités religieuses, et l’abus de législation antiterroriste
« Quelles sont les minorités religieuses et les régions du globe concernées ?
Toutes les religions sont concernées, aussi bien les trois grandes monothéistes (christianisme, judaïsme et islam) que des courants plus modestes, comme le mandéisme, une religion qui se réfère à Jean-Baptiste, ou encore le bahaïsme, né au XIXe siècle d’un mouvement dissident du chiisme.
Dans son rapport, le MRG révèle deux phénomènes nouveaux : la montée de l’islamophobie en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord, et les exactions contre les minorités religieuses dans les conflits armés, particulièrement dans les pays d’Asie et du Moyen-Orient subissant la “guerre contre le terrorisme” développée par l’administration américaine après les attentats du 11 septembre 2001.
Comment se traduisent les persécutions ?
Dans ces pays en guerre, les minorités religieuses servent d’exutoire à l’une ou l’autre des parties. Au Pakistan, les Talibans se vengent ainsi sur les chrétiens des attaques militaires de l’armée ou des États-Unis, en brûlant des églises ou en les forçant à se convertir. En Irak aussi, les minorités religieuses subissent de nombreuses violences.
En 2009, le MRG a recensé entre 15 et 64 % de réfugiés irakiens, selon le pays d’accueil, issus de minorités religieuses ou ethniques. La majorité d’entre eux a indiqué ne pas vouloir retourner en Irak, alors que certaines communautés y étaient présentes depuis plus de deux millénaires.
En Occident, les discriminations relèvent davantage d’un climat de méfiance généralisée, surtout vis-à-vis des musulmans depuis le 11 septembre 2001. En Suisse, en novembre dernier, un référendum a approuvé l’interdiction de construire de nouveaux minarets. Aux États-Unis, à la suite de l’attentat manqué à Noël 2009 par un musulman nigérien sur un vol Amsterdam-Detroit, les autorités contrôlent tout spécialement les citoyens de 14 pays, dont 13 pays musulmans, dans les aéroports.
D’après une étude de l’ONG Open Society Justice Initiative (OSJI), citée dans le rapport, les personnes d’origine africaine et maghrébine oncourent un risque dix à quinze fois plus important que la moyenne de se faire arrêter dans le métro parisien. L’OSJI évoque enfin les descentes effectuées par les pôles régionaux de lutte contre l’islam radical, dans les lieux publics où des islamistes radicaux sont suspectés de se retrouver.
En 2005, pas moins de 47 mosquées et salles de prières, 473 commerces et 85 cafés et call-centers avaient été passés au crible. “Alors que ces raids n’ont donné que des résultats limités dans la résistance au terrorisme, ils ont eu un effet désastreux sur les vies quotidiennes des musulmans français” note l’OSJI.
Source : La Croix
Face aux femmes voilées, les habitants de la ville, où se côtoient quotidiennement 93 nationalités, oscillent entre malaise et désir de tenter malgré tout de nouer des liens. Les députés examineront mardi 6 juillet la loi interdisant le port du voile intégral
Accents et saveurs épicées se mêlent harmonieusement sur le marché d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) et donnent l’étrange sentiment de déambuler dans un concentré du monde. En boubou, en jeans ou en sari, les habitants s’entrecroisent pour acheter fruits, légumes, mais aussi tissus orientaux, bijoux dorés et produits de beauté qui font le bonheur des femmes, voilées ou pas.Ici, le voile classique est très courant. Il se porte en couleur, sombre, sobrement ou coquettement, laissant apparaître quelques jolies mèches de cheveux. Plus rarement, Nadia est aussi amenée à servir des femmes au visage caché. « Elles achètent beaucoup de mascara pour souligner leur regard mais aussi du vernis, de la teinture pour les cheveux », explique la jeune femme en robe légère sous la chaleur écrasante.
« Pour certaines d’entre elles, je vais être l’une des seules personnes à qui elles vont parler dans la journée, poursuit-elle. Devant moi, elles dévoilent leur visage, elles se confient. La plupart sont assez convaincantes quand elles parlent d’un choix. Mais un jour l’une d’entre elles, Akima, m’a avoué au bord des larmes qu’elle était contrainte par son mari. Puis je ne l’ai plus revue. Elle avait 19 ans. »
Dominique est habituée aux femmes qui portent le voile classique. Habitant Aubervilliers depuis plus de trente ans, elle les croise, leur parle dans le cabinet où elle exerce la profession de secrétaire médicale. « Nous avons des contacts tout à fait normaux », explique- t-elle. Mais elle n’a jamais eu l’occasion de parler à une femme au visage voilé et avoue son malaise quand les regards se croisent, comme au moment de faire les courses.
Situations déstabilisantes
« En général, on se toise, on s’observe sans trop savoir ce que pense l’autre, raconte-t-elle. Moi, cela me dérange de les voir tout de noir vêtues, cachées, alors que leurs maris peuvent se promener tranquillement dans la tenue de leur choix. C’est profondément sexiste. Pour moi, ce voile-là limite les contacts et c’est même le but de l’opération, puisqu’il doit tenir à distance les autres hommes. Mais il met aussi, par la même occasion, une barrière avec les femmes et le reste du monde. Je ne peux pas m’empêcher de me demander si elles sont heureuses, si elles sont contraintes ou pas. Ce regard des autres doit les gêner. Ce n’est agréable pour personne. »
Près des étals de fruits et légumes, Khadouja entend la conversation et finit par se mêler à la discussion. « Oui, mais si c’est leur choix, on est en démocratie, non ? Elles ne font de mal à personne », intervient-elle.
Malgré cette prise de position, la jeune femme, musulmane, avoue s’être elle aussi retrouvée dans des situations déstabilisantes. « Je me suis liée d’amitié avec une femme que je vois régulièrement à la mosquée d’Aubervilliers. Puis je l’ai croisée dans la rue, entièrement voilée. Si j’ai pu la reconnaître, c’est uniquement parce que j’ai aperçu sa fille, qu’elle tenait par la main. Sans cela, je serais passée devant elle sans lui dire bonjour. Cela m’a paru étrange, mais je n’ai rien dit. Je pense qu’il s’agit d’une mode et que si on en fait toute une affaire, le phénomène durera encore plus longtemps. »
À deux pas du marché, dans les locaux de la mairie d’Aubervilliers, les agents de la ville ont maintenant pris l’habitude de voir entrer des femmes en niqab, ou plus rarement en burqa, dans leur bureau.
Convaincre plutôt que contraindre
« Je n’ai jamais vu l’une d’entre elles refuser de dévoiler son visage, assure Tahir, qui les reçoit à la caisse communale d’action sociale. Au contraire, je n’ai même pas à le demander. Elles se découvrent toutes d’elles-mêmes en arrivant. Dans ces conditions, je ne vois pas pourquoi leur pratique serait incompatible avec les règles courantes de la République, même si à titre personnel je considère qu’il est inhumain pour elles de vivre cachées et coupées du monde. »
Accepter de vivre avec celles que certains taxent de « fantômes » plutôt que les sanctionner, les rejeter comme des personnes inassimilables : c’est le choix qu’a fait Désiré, professeur de biologie à l’université. Pour lui, il est primordial de nouer des liens avec ces femmes, d’aller vers elles. Pour cette raison, il ne voit pas le recours à la loi d’un très bon œil. « Si elles restent chez elles du fait de l’interdiction, elles seront encore un peu plus isolées », argumente-t-il.
Convaincre plutôt que contraindre : ce Français d’origine haïtienne, qui a déjà eu plusieurs fois l’occasion d’échanger avec des étudiantes en burqa, est persuadé que c’est là la voie d’une saine cohabitation. Étroite peut-être, mais, à l’en croire, la seule possible.
« Je me souviens de Binto, qui cherchait un poste dans le secteur de la vente, sans succès. La socialisation, cela passe aussi beaucoup par le travail, et beaucoup d’entre elles en sont coupées. Nous avons eu de longues discussions dans lesquelles je tentais de lui expliquer que son voile était un frein. Certains estimeront que c’est de la discrimination à l’embauche que de ne pas pouvoir décrocher un poste dans ces conditions, mais j’estime que dans un pays où la communication passe beaucoup par le visage, il est impossible d’exercer un métier où l’on doit fidéliser une clientèle. J’ai fini par la convaincre. Elle a renoncé à se voiler et depuis, elle a trouvé une place de responsable à Pier Import. »
Source : La Croix
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