Cette soirée est organisée en collaboration avec l'ambassade du Maroc en France.
Née en 1983 à Casablanca, Rita a entamé des études de piano à l'âge de sept ans, couronnées par plusieurs prix dans différents concours.
En 1997, elle est sélectionnée, à côté de sept jeunes pianistes internationaux, pour participer en Autriche à un concert de commémoration de la naissance de Frédéric Chopin, où elle est la plus jeune et remporte un vif succès.
Après l'obtention de son baccalauréat, Rita se consacre entièrement à l'étude du piano, notamment auprès de Gabriel Tacchino, et s'inscrit à la prestigieuse Ecole normale de musique Cortot à Paris, où elle se perfectionne avec de grands pédagogues tels Jacques Lagarde, Guigla Katsarava et Monique Mercier.
Source: MAP
L'édition 2009 du Festival "Les Nuits d'Orient" de Dijon (Centre-Est de la France), qui se tient jusqu'au 13 décembre, consacre les échanges culturels avec le Maroc.
Au programme, des expositions avec la place mythique de Jamaâ El-Fna à l'honneur, des spectacles et des artistes en résidence, dont l'ensemble "Jossour" de Marrakech et le calligraphe Mohamed Boustane.
La grande nouveauté des dix années d'existence du Festival est l'édition d'un livre de photographies intitulé "Regards croisés sur le Maroc", à l'initiative du lycée Olivier de Serres de Quetigny, du photographe Hervé Scavone et du professeur de photographie Chadli Mohamed.
Source: MAP
La traduction du code de la famille en langue italienne est l'entreprise à laquelle s'est attelée Mme Samira Chabib, qui s'active dans le secteur associatif en Italie, pour combler le vide ressenti en la matière, au plan administratif, par les Marocains résidant dans ce pays.
Mme Chabib, qui est diplômée en communication linguistique et culturelle en Italie, aspire à travers cette initiative contribuer à rétablir la femme marocaine dans ses droits et à lui épargner l'injustice sociale découlant de la méconnaissance par les administrations italiennes des droits qui lui sont reconnus par la loi marocaine.
Dans un entretien à la MAP, Mme Chabib, qui exerce en qualité de médiateur linguistique et culturel au sein de l'Observatoire national de la violence contre les femmes en Italie, a souligné que par cette traduction, elle vise essentiellement à faire connaître les acquis réalisés par la femme marocaine sur la voie de la préservation de ses propres droits mais également ceux de toute la famille en tant que noyau de la société, et à répondre à des demandes exprimées par les institutions judiciaires à l'occasion d'affaires intéressant des ressortissants marocains qui lui sont soumises.Elle a ainsi observé que le code de la famille traduit en langue italienne constituera une référence pour les institutions administratives et judiciaires en Italie auxquelles les femmes marocaines victimes de violence ont recours, ce qui leur permettra de traiter et de statuer plus facilement sur les affaires les concernant.
Cette traduction, a affirmé Mme Chabib, est le couronnement de l'action entreprise par la société civile de concert avec l'Observatoire national en Italie qui assure le suivi des dossiers sociaux.
Partant de l'action menée quotidiennement auprès de la population immigrée en général et des Marocaines en particulier et du suivi des questions intéressant ces dernières, il s'est avéré que c'est la femme marocaine expatriée qui endure principalement le plus de souffrances et de marginalisation, a-t-elle expliqué en soulignant que l'entrée en vigueur du code la famille a été un grand acquis porteur de soutien et de justice pour la femme marocaine.
La situation en Italie était restée figée eu égard à la problématique de la langue qui compliquait la tâche des institutions administratives et judiciaires italiennes dans leur traitement des dossiers à caractère familial qui lui sont soumis, ce qui nous incite à réfléchir à la traduction du code la famille en vue de répondre aux attentes de la famille immigrée en Italie, a précisé Mme Chabib.
Quel que soit son niveau, la femme marocaine immigrée victime de violence se dirige, en quête d'équité, vers les institutions administratives concernées, les centres d'écoute ou encore les associations de la société civile, ce qui, a-t-elle insisté, fera du code la famille traduit en italien, une référence essentielle pour toutes ces institutions en vue de fournir l'assistance
nécessaire aux intéressées.
ROLE ACTIF DE LA SOCIETE CIVILE MAROCAINE EN ITALIE
S'agissant de l'action des organisations de la société civile en Italie et du soutien qu'elles apportent à la communauté marocaine immigrée, Mme Chabib a souligné que celles-ci assument un rôle actif, indiquant que l'association "Saadia" de médiation linguistique et culturelle et de promotion sociale, basée à Vérone (nord-est) dont elle assure la présidence, œuvre à aider le ressortissant marocain expatrié à s'intégrer de manière positive dans la société italienne et à jouir de l'ensemble de ses droits.
L'association, a-t-elle ajouté, veille également au suivi permanent des questions dont elle vient à être saisie, en coordination avec les institutions administratives, les organisations de la société civile et les services consulaires marocains.
Mme Chabib n'a pas manqué de rendre hommage au soutien qui lui a été apporté par nombre d'acteurs opérant dans le secteur associatif et celui du droit pour la réalisation de la traduction du code la famille.
Source: MAP
La tribune de Nicolas Sarkozy au "Monde" privilégie la question religieuse. Le chef de l'Etat suscite des critiques à gauche et ne lève pas l'embarras à l'UMP.
Après son discours sur l'identité nationale à La Chapelle-en-Vercors le 12 novembre, le président de la République vient de livrer, dans les colonnes du Monde du 9 décembre, sa nouvelle vision du débat lancé par le ministre de l'immigration, de l'intégration et de l'identité nationale, Eric Besson.
Il y rappelle sa conception de la laïcité, "principe de neutralité et non principe d'indifférence" envers les religions, et demande fermement aux musulmans de respecter "le pacte social et civique" français. Les croyants doivent "savoir se garder de toute ostentation et de toute provocation", insiste-t-il aussi, dans une allusion implicite au débat sur le port du voile intégral (niqab).
En novembre, le chef de l'Etat s'était essayé à une définition de l'identité française, en convoquant tour à tour - au risque de contradictions -, les racines chrétiennes et les vertus de la laïcité, la Révolution, l'Ancien Régime et les Lumières, le terroir et le métissage.
Depuis, les discussions voulues par M. Besson se sont déplacées sur le terrain quasi exclusif de l'immigration, avant de se concentrer sur l'islam et la question de son rejet mise en lumière par la votation suisse interdisant les minarets.
En revenant sur ce sujet polémique, et alors que le problème des minarets demeure en France une question plus virtuelle que réelle, M. Sarkozy semble vouloir prendre acte de l'évolution observée ces dernières semaines : sa nouvelle contribution au débat réduit spectaculairement la question de l'identité nationale à la présence de l'islam en France et en Europe.
Dans un préambule consacré aux vertus de la démocratie populaire, qui justifie le vote suisse contre les minarets, le président de la République prend clairement le parti du peuple contre "le mépris du peuple". Ce faisant, il s'inscrit dans un contexte marqué au niveau européen par une poussée du populisme.
"Les peuples d'Europe ne veulent pas que leur cadre de vie, leur mode de pensée et de relations sociales soient dénaturés", insiste-t-il, tout en reconnaissant que "leur longue histoire leur a appris que pour rester soi-même il faut accepter de changer"...
Puis, son propos s'adresse explicitement aux musulmans, "à mes compatriotes musulmans", insiste le chef de l'Etat. Il leur rappelle sa conception de la laïcité, qui "n'est pas le refus de toutes les religions mais le respect de toutes les croyances" et les assure de sa volonté de lutter contre "toutes formes de discrimination" à leur égard.
"DÉFI"
Mais, dans un climat marqué par le rejet d'une partie de la société française du voile intégral ou de la construction de mosquées, M. Sarkozy assortit désormais son discours d'une nette mise en garde aux musulmans : "Tout ce qui pourrait apparaître comme un défi lancé à l'héritage [chrétien] et aux valeurs condamnerait à l'échec l'instauration si nécessaire d'un islam de France", prévient-il.
Deux ans tout juste après son discours sur la "laïcité positive" prononcé au Latran, dans lequel il louait le rôle essentiel des "croyants" dans la République, le chef de l'Etat exige désormais de leur part "une humble discrétion".
Parallèlement, M.Sarkozy ramène l'islam à l'immigration et semble réduire l'immigré à sa religion. "Respecter ceux qui arrivent c'est leur permettre de prier dans des lieux de culte décents", écrit-il.
Cette insistance à définir le nouvel arrivant comme musulman occulte le fait que l'immigration actuelle trouve ses sources en Afrique noire, en Asie et en Turquie - ce qui relativise le caractère exclusivement musulman de ces populations.
C'est oublier que l'on peut être de culture musulmane sans être un fervent pratiquant de l'islam. C'est faire mine d'ignorer que depuis une dizaine d'années, l'islam, au niveau local, s'implante de manière généralement apaisée. C'est oublier, enfin, que l'islam est aujourd'hui une réalité en partie franco-française.
Si les chiffres concernant la population musulmane en France varient de 3,5 à 6 millions, selon les méthodes de comptage, les sociologues des religions estiment que près de la moitié est désormais de nationalité française.
Quant à "tout ce qui pourrait apparaître comme un défi" à la République, autrement dit les pratiques religieuses ostentatoires, elles ne se résument pas au port du voile intégral mais restent marquées par une grande diversité.
Un tiers des personnes issues d'une famille d'origine musulmane se déclarent "croyants et musulmans", selon une étude de l'IFOP parue en août 2009, mais seuls 23 % fréquentent une mosquée le vendredi. C'est le jeûne du ramadan, suivi par 70 % des personnes interrogées, qui constitue la pratique religieuse la plus répandue chez les musulmans de France.
Source: Le Monde
Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) organise la deuxième édition de la rencontre des Marocaines du monde, « Marocaines d'ici et d'ailleurs » les 18 et 19 décembre 2009 à Marrakech, indique un communiqué du CCME. Le thème retenu est « Féminisation de la migration : dynamiques internationales et spécificités marocaines ».
La rencontre se tiendra sur deux espaces parallèles : un colloque scientifique international et un espace « partenariat et coopération ». Plusieurs spécialistes (Marocaines, Mexicaines, Philippines, ...) de la migration féminine participeront à ce rendez-vous.
La première édition (19 et 20 décembre 2008) a été organisée sous le thème « mutations, défis et trajectoires », avec 400 femmes marocaines migrantes d'ici et de plus de 20 pays différents, invitées. Il en sera de même la semaine prochaine dans la cité ocre.
Par ailleurs, le rendez-vous de Marrakech coïncidera avec la Journée internationale des migrants (18 décembre). Les organisateurs tiennent à rendre perceptible la dimension genre dans la question migratoire et à l'inscrire dans l'agenda de la recherche scientifique et politique.
Source: YabiladiPour sa première tournée africaine, le ministre français de l'Immigration a fait escale à Bamako. Sans parvenir pour autant à conclure un accord avec les autorités.
C'est tout sourires que le président Amadou Toumani Touré (ATT) est apparu sur le perron du palais de Koulouba, le 28 mars, après sa rencontre avec le ministre français de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire. Éric Besson, en fonctions depuis le 15 janvier, terminait là sa première tournée africaine après un passage éclair par le Sénégal et le Cap-Vert, avec qui la France a déjà signé des accords sur les flux migratoires. Il a donc choisi de garder le plus dur pour la fin si l'on en juge par la réticence que le gouvernement malien affiche depuis près de deux ans à l'égard des protocoles d'accord proposés par Paris.
Du côté français, la signature d'un accord avec le Mali est prioritaire. Les Maliens de France seraient 120 000, dont un tiers seulement en situation régulière. Et c'est justement sur les régularisations de sans-papiers et sur la « réadmission », c'est-à-dire le renvoi des clandestins dans leur pays, qu'achoppent les négociations. Selon un membre du cabinet d'Éric Besson, le Mali exigerait pas moins de 4 000 régularisations par an quand la France n'en propose que 1 500. Lorsqu'on demande à ATT s'il désire des régularisations massives, il répond : « Si on me les donnait, je ne les refuserais pas. »
Au moment même où Éric Besson atterrissait à Bamako, le 27 mars, deux sans-papiers expulsés de France étaient débarqués d'un vol de la compagnie Aigle Azur. « C'est notre lot quotidien », affirme Ousmane Diarra, président de l'Association malienne des expulsés, qui a accueilli les deux hommes dans ses locaux. « En 2008, 478 Maliens ont été expulsés de France, poursuit-il. Si l'accord est signé, quelle en sera la limite ? »
L'opinion publique malienne, franchement hostile à l'accord, reste très dépendante des transferts d'argent des migrants, qui atteignent 200 millions d'euros par an, soit 10 % du PIB. « La migration au Mali est un problème culturel et économique », a rappelé ATT, tout en expliquant qu'il restait « à l'écoute des Maliens d'ici et de France ». Une attitude à rebours de celle des autorités sénégalaises et cap-verdiennes, qui ont clairement exprimé leur convergence de vues avec la France et se sont montrées très coopératives sur l'expulsion de leurs ressortissants clandestins.
La position malienne semble donc inchangée. « La France a des intérêts, le Mali aussi », a martelé le chef de l'État, tout en reconnaissant que des progrès avaient été accomplis côté français. Le discours d'Éric Besson, plus centré sur les projets de développement solidaire, a-t-il porté ses fruits ? Le nouveau cycle de négociations qui s'ouvre le dira. Mais le contexte de crise économique pourrait compliquer un peu plus les choses. Et réduire à la portion congrue le nombre de visas de travail accordés par la France.
Source: Jeune Afrique
Le ministre de l'Immigration Eric Besson a admis mercredi que les "contrôles au faciès" des jeunes par des policiers étaient une "réalité" en France, prise de position rare pour un membre du gouvernement, s'attirant aussitôt les foudres des syndicats de police.
Le ministre de l'Immigration Eric Besson a déclaré mercredi sur RTL que les "contrôles au faciès" des jeunes étaient une "réalité", en ajoutant qu'elle est "largement combattue".
"L'IGS (Inspection générale des Services, la "police des polices") est une instance qui fonctionne bien et qui sanctionne à ce titre 2.500 policiers par an", a précisé M. Besson. "L'immense majorité des policiers, gendarmes et des forces de sécurité en France sont républicaines", a-t-il dit.
Les puissants et corporatistes syndicats de police ont aussitôt dénoncé les propos du ministre.
Jean-Claude Delage, pour Alliance (2e syndicat de gardiens de la paix) a dit à l'AFP que M. Besson a commis "un dérapage verbal", tandis que Nicolas Comte, de l'Union SGP-FO/Unité police (1er syndicat), les a jugés "inadmissibles".
"Ces contrôles (au faciès) sont illégaux", a ajouté M. Comte, "je ne comprends pas qu'un ministre de la République puisse laisser supposer le contraire".
Pour Dominique Achispon, du Syndicat national des officiers de police (Snop, majoritaire), ces "propos irresponsables ne vont pas calmer nos collègues qui sont à bout, notamment dans les quartiers difficiles où ils ont de plus en plus de mal à travailler".
Pour Bruno Beschizza, de Synergie (2e syndicat), les "contrôles de police sont liés au territoire, pas à l'ethnie". Ils "se font en fonction des lieux et du moment des missions", selon M. Delage.
La prise de position de M. Besson survient après l'appel d'un collectif, "Police + Citoyens" ayant demandé mardi au gouvernement d'"agir pour en finir" avec ces contrôles.
Le collectif, rassemblant notamment la Ligue des droits de l'Homme (LDH), le Conseil représentatif des associations noires (Cran) ou AC le feu, a évoqué le témoignage d'un jeune étudiant à Science Po disant avoir été injurié par des policiers.
Anyss Arbib, qui célébrait à Paris la qualification de l'Algérie au Mondial de football, avait raconté dans le quotidien Libération s'être fait asperger de gaz lacrymogène par un CRS et avoir été victime de sa part d'injures racistes.
Ce témoignage "confirme la discrimination au faciès que subissent quotidiennement des milliers de Français ou de présumés étrangers, lors des contrôles de police", a estimé dans un communiqué le collectif.
Il a appelé le gouvernement à "adopter sans délai" sa proposition de la "remise d'une attestation" par les policiers lors de chaque contrôle. Y figureraient leur numéro de matricule, le nom de la personne contrôlée ou le cadre légal du contrôle.
En juin 2009, une étude financée par l'Open Society Institute du milliardaire américain George Soros sur les contrôles d'identité policiers à Paris avait conclu que ceux-ci se fondent "principalement sur l'ethnicité" et non sur la base d'un comportement suspect.
Interrogée alors par l'AFP, la porte-parole de la préfecture de police de Paris, Marie Lajus, avait déclaré que "ce que l'on recherche, c'est à prévenir des délits ou des crimes commis" dans des lieux "criminogènes, avec des paramètres qui sont policiers et empiriques".
"Statistiquement, selon elle, vous avez plus de chances de trouver du shit sur un rasta que sur un cadre supérieur en costume."
Source: Les Echos/AFP
Sélectionnés à la suite d'un appel à projets international dans ses 60 destinations, les quatre projets retenus par Transat en 2009 visent à rehausser le potentiel touristique des régions et des collectivités dans une perspective durable ou encore à réduire certains impacts sociaux et environnementaux liés au tourisme.
Transat donnera son appui à l'association franco-marocaine Migrations & Développement pour la réalisation d'un projet de développement touristique solidaire dans la région de Taliouine, au cœur du Pays du safran, dans le sud-ouest du Maroc, en collaboration avec les associations villageoises. Ce projet à multiples volets comprend notamment la réalisation d'un sentier de grande randonnée, la réalisation d'un topoguide, l'aménagement de chambres d'hôtes, la formation des guides et des familles qui accueilleront les touristes, ainsi que la création d'un centre artisanal pour la poterie locale.
Transat s'est jointe à l'association franco-marocaine Migrations & Développement pour la réalisation d'un programme de tourisme durable et solidaire au Maroc qui vise à développer l'offre touristique locale et à mettre en valeur le patrimoine architectural, culturel et écologique, en collaboration avec les associations villageoises. Réalisé aux alentours de la ville de Taliouine, au cœur du Pays du safran et de l'Anti-Atlas marocain - une chaîne de montagnes située dans le sud-ouest du pays -, le projet permettra le balisage et l'homologation d'un sentier de grande randonnée avec la collaboration de la Fédération française de randonnée pédestre, l'édition d'un topoguide et l'amélioration des capacités d'hébergement par l'aménagement de chambres d'hôtes adossées aux habitations traditionnelles. Des formations sur mesure seront offertes aux familles qui gèrent ces chambres et aux guides touristiques et muletiers locaux qui accompagnent les randonneurs. La création d'un lieu de production et d'exposition de la poterie est également prévue. Née d'une volonté collective de migrants marocains de soutenir le développement de leurs villages d'origine en 1986, Migrations & Développement collabore aujourd'hui avec plus de 400 associations locales réparties dans 70 communes rurales constituant ainsi un véritable réseau de développement intégré.
Source : CNW GROUP
En France, une étude montre que sur les 10 premiers mois de 2009, 425 700 nouvelles entreprises ont vu le jour, soit 65% de plus que l'année dernière, rapporte le quotidien "Les Echos". Une des causes de ce boom, les immigrés, qui prennent chaque année une part de plus en plus importante dans la création d'entreprises, et ce malgré les difficultés qu'ils rencontrent...
Ladite étude a été menée conjointement par le ministère français de l'Immigration, l'Agence pour la création d'entreprise (APCE), et l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (ACSE). Elle révèle que ce sont en moyenne, 24 000 entreprises qui sont créées par des immigrés dans l'Hexagone chaque année, soit près de 8% du total des créateurs d'entreprises.
L'enquête affirme que ce mouvement a été amplifié par le statut d'auto-entrepreneur, et que « le chômage, l'inactivité et la précarité agissent comme des facteurs déclencheurs [...]. L'entrepreneuriat apparaît comme un antidote pour contourner ces difficultés ». L'ampleur du phénomène cache cependant bien des problèmes.
Le principal d'entre eux se nomme discrimination. Les résultats de l'étude montrent ainsi que seulement 27% de ces nouveaux entrepreneurs bénéficient d'un prêt bancaire, contre 38% pour les créateurs d'origine française. De plus, 19% disent avoir du mal à obtenir un financement auprès de leur banquier, voire même à ouvrir un compte, précise l'enquête.
Une autre difficulté se trouve au niveau de l'accompagnement. Peu de ces entrepreneurs fréquentent des réseaux d'accompagnement lors de la création de leur entreprise (24%, contre 36% pour les créateurs français). De plus, pour le quart d'entre eux (26%), les premiers conseillers se trouvent dans l'entourage familial. La raison en est toute simple, « l'accompagnement est quelquefois perçu par les porteurs de projet comme une perte de temps ».
Devant toutes ces difficultés, ces entrepreneurs se tournent donc vers des secteurs peu exigeants en termes d'investissements, comme l'informatique, le bien-être, les transports, les services à la personne ou aux entreprises. Crise ou pas crise, en voilà qui ont bien tiré leur épingle du jeu.
Source : Yabiladi
A 90 ans, Le Ba Dang voudrait ne penser qu'à l'avenir. A ses prochains voyages, à ses futurs tableaux, et surtout à ce terrain qu'il s'apprête à transformer en une gigantesque oeuvre d'art près de Hué, au coeur du Vietnam, où un musée rend hommage à son travail de peintre et de sculpteur. Jeudi 10 décembre, pourtant, il consentira pour une fois à se replonger dans son passé. L'occasion ? La médaille que lui remettra Hervé Schiavetti, le maire (PCF) d'Arles (Bouches-du-Rhône), lors d'une cérémonie d'hommage aux Indochinois qui, comme lui, sont venus travailler en Camargue pendant la seconde guerre mondiale. "Une mauvaise période", dit ce vieil homme à la vitalité débordante, qui s'est tu pendant soixante ans. "C'était trop dur. Je voulais oublier."
L'histoire de Le Ba Dang ressemble à des milliers d'autres. Fils de paysans annamites, il n'a pas 20 ans quand il apprend, fin 1939, que la métropole recrute des "indigènes" pour participer à l'effort de guerre. "Je ne savais pas ce que j'allais faire. Mais j'étais curieux. On entendait tellement parler de la France, vous savez..."
C'est en mars 1940, après cinq semaines éprouvantes passées dans les cales d'un paquebot, que le Ba Dang débarque à Marseille. De là, il part à Saint-Nazaire, où les chantiers navals manquent de bras. Mais c'est bientôt la défaite, et le jeune homme est fait prisonnier par les Allemands. Il s'évadera au bout de dix-huit mois, franchira la ligne de démarcation et regagnera Marseille. Avec une seule idée : trouver un bateau pour, dit-il, "rentrer à la maison".
L'histoire, toutefois, en décidera autrement. Car le régime de Vichy, entre-temps, a renoncé à rapatrier les quelque 20 000 "ouvriers non spécialisés" (ONS) venus d'Indochine fin 1939-début 1940. Parqués dans des camps, ceux-ci dépendent dorénavant du ministère du travail, où un service est spécialement chargé de la "main-d'oeuvre indigène" (MOI). Aujourd'hui, Le Ba Dang ne sait plus précisément comment il est entré en contact avec les hommes de la MOI. Mais il se souvient très bien de ce commandant "très gentil" qui lui proposa un jour de partir en Camargue pour y planter du riz.
"C'était épuisant"
"On était une vingtaine de types, raconte Le Ba Dang. On nous a emmenés près d'Arles, dans une petite cabane misérable. Là, on a commencé par couper des arbres pour fabriquer des lits. Puis on a planté du riz. Au-dessus de nous, il y avait un Corse. Il n'était pas méchant, mais il ne faisait rien. Pendant ce temps-là, nous, on travaillait. Mais c'était épuisant. Je suis parti au bout de trois mois." Après mille péripéties, le jeune homme finira par se poser à Toulouse, où il suivra des cours du soir à l'école des Beaux-Arts, de 1943 à 1948, avant de faire sa vie à Paris, où il possède aujourd'hui un bel atelier, à deux pas de Montparnasse.
Au total, environ 500 Indochinois ont travaillé dans les rizières camarguaises pendant la guerre. Leur contribution fut décisive pour relancer une culture qui avait été introduite pour la première fois de façon sérieuse au milieu du XIXe siècle, avant de péricliter. "Dans les années 1930, le riz en Camargue était cultivé pour dessaler des terres qui servaient à autre chose. D'ailleurs, à cette époque, on le donnait aux animaux, le riz que nous consommions venant d'Indochine ou de Madagascar. Avec la guerre, les importations ont baissé, et on a commencé à avoir faim. C'est comme ça qu'on a relancé la production à des fins purement alimentaires", explique Yves Schmitt, un riziculteur à la retraite dont le père était alors le régisseur du mas de Méjanes, l'un des grands domaines de la région.
Né en 1933, M. Schmitt se souvient bien des Indochinois, qu'il côtoya quand il était gamin. "C'était des gens très discrets, qui restaient entre eux pour faire leur tambouille. Comme ils ne parlaient pas français, on avait l'impression qu'ils venaient d'une autre planète. La rumeur disait qu'ils volaient la nuit dans les potagers. Mais ça n'a jamais été prouvé."
Près de 1 000 autres Indochinois ont travaillé en Camargue pendant la guerre, avec pour tâche d'exploiter le sel. Ce fut le cas de Trong Nguyen Hoan. Né au sud d' Hanoï en 1915 et arrivé à Marseille en mai 1940, cet homme, aujourd'hui un pétulant vieillard de 94 ans, a d'abord été affecté dans les poudreries de Saint-Chamas, près de l'étang de Berre, où l'armistice l'a vite mis au chômage technique. Après divers petits boulots - "on m'a même fait construire un terrain de tennis !", lâche-t-il en éclatant de rire -, il est envoyé à Salin-de-Giraud, sur un site appartenant alors à l'entreprise Pechiney. "J'encadrais une compagnie d'environ 250 hommes. Comme je parlais un peu français, je servais d'intermédiaire entre eux et les contremaîtres."
Trong Nguyen Hoan, qui vit aujourd'hui en banlieue parisienne, après une longue carrière d'ouvrier chez Citroën, garde un exécrable souvenir des "baraques sans eau et sans chauffage" où ses camarades et lui étaient entassés. Et surtout de leurs indemnités de misère - moins de 10 % du salaire d'un ouvrier français. Pour résumer sa vie de l'époque, le vieil homme n'a qu'une formule : "Nous étions comme des bêtes."
Source : Le Monde
"Réalité et avenir de la femme émigrée en Europe " est l'intitulé d'une rencontre régionale qui s'ouvrira mercredi à Tunis.
Les participants se pencheront sur plusieurs questions intéressant la femme émigrée à travers l'examen de l'évolution de l'émigration des femmes arabes en Europe, le rôle économique de la femme arabe émigrée et les compétences scientifiques des femmes arabes en Europe.
Organisée par le centre de la Ligue arabe à Tunis, cette rencontre verra la participation de plusieurs diplomates, chercheurs et experts arabes.
Source : MAP
La migration entre pays arabes et africains et les droits des migrants" est le thème de la première réunion du forum permanent de Dialogue Arabo-africain sur la démocratie et les droits humains, dont les travaux se sont ouverts lundi au Caire avec la participation du Maroc.
Intervenant à cette occasion, le président du conseil égyptien des droits de l'Homme et vice-président du forum a souligné l'importance de la migration entre pays du sud, appelant à engager une coopération internationale et un partenariat fructueux entre les organisations arabes, africaines et internationales opérant dans le domaine.
M. Boutros a mis l'accent sur la relation entre le développement et la démocratie, soulignant que le respect des droits de l'Homme ne peut se faire que dans une société démocratique.
Les autres intervenants ont relevé que l'immigration constitue un facteur essentiel contribuant aux changements des différentes sociétés, rappelant les questions liés à ce phénomène notamment celles se rapportant aux droits de l'Homme, la démocratie et au développement.
Cette manifestation, à laquelle le Maroc est représenté par M. Albert Sasson, membre du conseil consultatif des droits de l'Homme, est l'occasion pour un échange d'expériences entre les organisations de la société civile et les conseils nationaux en Afrique et dans le monde arabe, dans le domaine de la promotion et la protection des droits de l'homme et de la démocratie.
Participent à ce forum, initié en collaboration avec l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) et le Conseil national égyptien pour les droits de l'homme, un grand nombre d'organisations internationales, arabes et africaines gouvernementales et non gouvernementale, le bureau du Haut Commissariat aux droits de l'homme à Genève et l'Organisation Internationale du Travail.
Né à l'issue de la conférence internationale organisée fin 2008 au Caire sous le signe "La Déclaration universelle des droits de l'Homme, 60 ans après : entre rhétorique et réalité", ce Forum permanent dirigé par Abdou Diouf, ancien président sénégalais et actuel président de l'Organisation internationale de la Francophonie, vient répondre à la nécessité ressentie de créer des espaces de dialogue et de réflexion sur la question des droits de l'homme entre les gouvernements, les parlementaires, la société civile, les organisations régionales, ainsi que les agences spécialisées des Nations unies.
Ce forum permanent pour le dialogue arabo-africain sur la démocratie et les droits de l'homme a pour objectif d'engager un débat sur des questions liées à la migration et aux moyens de coordonner les politiques migratoires nationales et les conventions régionales sur la liberté de circulation.
Source : MAP
Les pays de l'Union européenne ont rejeté la plupart des demandes d'asiles formulées en 2008, mais Malte, l'un des plus fragilisés par les flux de migrants, s'avère être pardoxalement le plus conciliant, a indiqué vendredi l'Office statistique de l'UE.
Près de 280.000 demandes d'asile ont été enregistrées en 2008. Cette même année, 198.690 décisions ont été rendues et 141.730, soit 73%, ont débouté les demandeurs, a précisé l'office. Cette frilosité est régulièrement déplorée par la Commission européenne. "Force est de constater que dans certains pays, il est difficile d'obtenir une protection", a déploré en février le commissaire européen à la Justice, Jacques Barrot, en charge des questions touchant à l'immigration, lors de la présentation d'une série de propositions en faveur d'une amélioration du droit d'asile. M. Barrot a mis l'accent sur les importantes disparités constatées entre les pays. "Il faut mettre fin à ces distorsions et créer une Europe plus solidaire face à l'asile", avait-il soutenu.
Les députés européens ont abondé en ce sens avec le vote jeudi d'une série de propositions destinées à "améliorer le fonctionnement du système d'asile et des droits des demandeurs". La politique d'asile est une compétence exclusive des gouvernements. La France a enregistré le plus grand nombre de demandes d'asile en 2008, avec 41.800 requêtes. 31.765 cas ont été examinés, 5.150 approuvés et 26.610 rejetés. Malte, l'un des plus petits Etats de l'UE, première frontière maritime sur la route des candidats à l'immigration partis d'Afrique, a statué sur 2.685 demandes et en a approuvé 1.410, soit environ une sur deux, ce qui est énorme par rapport à la population de l'île. "La proportion de décisions positives varie considérablement d'un Etat membre à l'autre, mais il convient de rappeler que le pays d'origine des demandeurs diffère grandement d'un Etat à l'autre", souligne Eurostat. Les demandeurs en France étaient russes (9%), Serbes (8%) et Maliens (8%). A Malte, ils étaient majoritairement (41%) originaires de Somalie, un pays ravagé par la guerre. Les autres venaient de Côte d'Ivoire et du Nigeria.
Source : Tageblatt
La carte compétences et talents, qui vise à attirer en France des travailleurs étrangers hautement qualifiés, n'a été remise qu'à 326 personnes sur les sept premiers mois de l'année. Le gouvernement songe à réformer le dispositif.
Le dispositif ne décolle pas. Dans un avis au projet de loi de Finances 2010, les sénateurs Jean-Patrick Courtois et François-Noël Buffet dressent un bilan sévère de la carte compétences et talents, opérationnelle depuis 2007, qui permet aux étrangers dotés d'un haut niveau de qualification de venir travailler en France, pour une durée limitée (trois ans renouvelables). En 2008, la carte n'a été délivrée qu'à 470 ressortissants étrangers -dont 182 primo-arrivants -, bien loin des 2.000 attendus par le ministère de l'Immigration. Et en 2009, la tendance reste la même, puisque sur les sept premiers mois de l'année, la carte n'a été remise qu'à 326 ressortissants.Le ministère de l'Immigration reconnaît que les « objectifs ne sont pas atteints ». Mais pour Catherine Withol de Wenden, chercheuse au Centre d'études et de recherches internationales (Ceri), « il s'agit clairement d'un échec, surtout lorsqu'on se souvient de l'effet d'annonce qui avait précédé la mise en place de ce dispositif ».
« Critères trop élitistes »
La carte compétences et talents avait été l'une des mesures phares de la loi du 24 juillet 2006, défendue par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. Un symbole de l'immigration choisie. « A l'exclusion des sportifs et artistes, un candidat sans expérience professionnelle dont le niveau de diplôme serait inférieur au niveau licence (Bac + 3) n'est pas éligible », selon les textes. « Les critères sont beaucoup trop élitistes pour pouvoir attirer » analyse Catherine Withol de Wenden.
Du côté du ministère, on juge que c'est plutôt la complexité des conditions d'attribution qui handicape le dispositif : pas moins de 14 critères ont ainsi établis par la Commission nationale des compétences et des talents, chargée de piloter le dispositif. Des contenus parfois flous, différents selon le profil du demandeur (investisseur, salarié, sportif...) et laissés à la libre appréciation des ambassades ou des préfectures, chargées d'accorder la carte.
Enfin, le dispositif est volontairement restrictif pour les ressortissants des Etats de la zone de solidarité prioritaire (Afrique subsaharienne, Caraïbes, Liban, Yémen, Cambodge, Laos, Vietnam) : ceux-ci ne peuvent disposer que d'une carte limitée dans le temps (trois ans renouvelable une fois) et doivent porter un projet de « codéveloppement »avec leur pays d'origine. Une mesure qui vise à éviter la « fuite des cerveaux », un reproche fait à l'immigration choisie, mais qui restreint de fait les populations éligibles.
Manque de visibilité
Plus largement, le dispositif est handicapé par son manque de visibilité. Carte « salarié en mission », carte « travailleur temporaire », carte de « contribution économique exceptionnelle », « carte saisonnière »... Les mesures visant à attirer les profils qualifiés sont déjà nombreux et tendent à se chevaucher, voire à se cannibaliser. Au ministère, on précise qu'un diagnostic des « différentes cartes » sera effectué début 2010 pour envisager des « pistes d'évolution ».
Source : Les Echos
Comment alimenter sans fin le "problème de l'immigration". A force, la mise en scène des expulsions risque de rencontrer l'indifférence, même si la rétention d'enfants et le renvoi vers des pays en guerre permettent encore l'affichage spectaculaire d'une détermination. Quant au démantèlement de la "jungle" de Calais, le renouveler trop souvent trahirait l'inefficacité d'une telle mesure. Sans doute le "grand débat" sur l'identité nationale permet-il d'entretenir l'attention médiatique, mais on commence à remarquer le manque d'enthousiasme dans les préfectures. C'est le moment choisi par Eric Besson pour lancer une campagne contre les "mariages gris".
A la différence des "mariages blancs", où les conjoints s'entendent pour détourner la finalité du mariage, ce seraient des "mariages de complaisance conclus lorsqu'un des deux époux est sincère et est trompé par l'autre", soit des "escroqueries sentimentales à but migratoire". Or, relève le ministre, les "mariages gris" ne font l'objet d'aucune qualification juridique particulière. Sans doute - mais ils n'en sont pas moins déjà réprimés par la loi. Depuis la loi de 2003 sur l'immigration, renforcée par la loi de 2006 relative au contrôle de la validité des mariages, détourner la finalité du mariage est un délit, puni de cinq ans de prison et de 15 000 euros d'amende.
Pourquoi donc cette campagne ? Par compassion pour les "victimes", dit-on ; surtout, il s'agirait d'une "filière d'immigration". Or le ministre ne dispose d'aucun chiffre. Il s'alarme pourtant : "80 % des cas d'annulation de mariage concernent des mariages mixtes." Les "mariages gris" en font-ils partie ? Alors, il n'est pas besoin de changer la loi. Sinon, pourquoi citer ce pourcentage ?
Le ministre omet en outre de rappeler les chiffres absolus : en 2004, 745 annulations en France, dont 395 mariages de complaisance - pour 88 123 mariages binationaux célébrés la même année, soit un pourcentage infime. Enfin, les demandes d'annulation émanent d'ordinaire du procureur : si les mariages binationaux y sont surreprésentés, c'est qu'ils sont déjà surcontrôlés.
Pour faire du chiffre en multipliant les témoignages qui accréditent l'existence de ce "problème", l'Association nationale des victimes de l'insécurité (ANVI), surtout connue jusqu'alors pour son apologie de la "répression" et sa dénonciation du "racisme anti-Blancs", propose sur son site une lettre type adressée au ministre : "J'attire votre attention sur l'escroquerie sentimentale dont j'ai été victime pour avoir cru à la sincérité des sentiments amoureux simulés par le ressortissant étranger que j'ai épousé(e) en toute confiance, et qui en fait ne m'a épousé(e) qu'à des fins migratoires." Différentes catégories de victimes sont prévues : "ayant une bonne situation sociale", "fragilisé car en recherche d'affection", etc. Il n'empêche, le scénario est toujours le même : "Après avoir obtenu son titre de séjour de dix ans, ou sa carte provisoire, mon conjoint s'est montré sous son véritable jour."
Claude Greff, députée UMP chargée du dossier, s'indigne : "En cas de mariage annulé, l'escroc reste français !" Or c'est faux : l'annulation pour fraude entraîne le retrait de la nationalité française. D'ailleurs, le mariage n'ouvre pas si facilement les portes du séjour et moins encore de la nationalité. Le droit automatique à la carte de dix ans n'existe plus pour les conjoints de Français, condamnés à la précarité juridique ; c'est seulement après trois ans que le conjoint étranger en situation irrégulière cesse d'être exposé à la reconduite à la frontière. Enfin, il faut, aujourd'hui, quatre ou cinq ans de mariage pour acquérir la nationalité française.
Pendant toutes ces années, les étrangers "gris" seraient-ils des "agents dormants" ? Font-ils des enfants pour endormir leur "victime" française et tromper la vigilance de l'administration ? Claude Greff le suggère et déplore que le fraudeur ne soit pas "déchu de son autorité parentale". En cas de divorce binational, la loi donnera-t-elle demain au conjoint français le pouvoir de plaider "l'escroquerie sentimentale" pour garder seul les enfants ? Une telle "préférence nationale" ne manquerait pas d'être jugée discriminatoire par la Cour européenne des droits de l'homme...
Loin de se déclarer hostile aux unions binationales, le ministre se félicite du "métissage de notre nation" ; c'est justement pourquoi "la défense du mariage mixte, qui enrichit notre société, doit aller de pair avec la lutte contre le mariage de complaisance, qui en est l'une des plaies". Le ministre se veut rassurant, préconisant "des mesures préventives autant qu'on le pourra, sinon répressives". La bureaucratie des experts en amour sonde donc les reins et les coeurs pour discerner entre vrais et faux mariages - a posteriori, mais aussi a priori.
Or la loi organise déjà la vérification de la sincérité du mariage, et de la réalité de la communauté de vie, avant la célébration des unions, avant la transcription des mariages célébrés à l'étranger, avant la délivrance d'un visa pour la France, avant la première délivrance d'un titre de séjour, et par la suite tous les ans lors du renouvellement du titre de séjour temporaire, avant l'obtention d'une carte de dix ans, avant l'acquisition de la nationalité française... A tout moment, la découverte d'une fraude entraîne le retrait des droits acquis.
Selon Eric Besson, en matière de "mariages mixtes", "notre nation est généreuse". Autant reconnaître que l'immigration de droit n'est plus vraiment un droit : aussi la dit-on désormais "subie", plutôt que "légale". Pour décourager les mariages binationaux, sans nier le droit de se marier, garanti par la Constitution et par la Convention européenne des droits de l'homme, il suffit ensuite de présumer qu'ils sont faux. On voit ainsi se multiplier les contrôles, les tracasseries et les embûches sur la route des mariages binationaux. La campagne contre les "mariages gris" est donc une étape de plus dans le recul des libertés.
Si l'Etat empêche des femmes d'épouser les hommes qu'elles aiment, ce serait pour leur bien. Or à en croire Nicolas Sarkozy, justifiant en 2007 la création du ministère de l'immigration et de l'identité nationale, "en France, les femmes sont libres" et, en particulier, "libres de se marier". A condition d'être françaises, et d'épouser un Français ? Qu'en est-il de cette liberté pour les femmes étrangères, mais aussi pour les femmes d'étrangers ? Aujourd'hui, la police de l'amour fait intrusion dans l'intimité des couples binationaux, jusque dans le lit conjugal ; il paraît que c'est pour prévenir toute "atteinte à l'institution républicaine du mariage". Les "mariages gris" de M. Besson promettent donc des matins bruns ; mais c'est au nom de la République.
Source : Le Monde
Le résultat du référendum suisse a surpris. Et pourtant il ne s'agit que d'un épisode parmi de nombreux conflits qui surgissent en Europe autour de l'édification de lieux de culte musulmans dont le minaret est l'emblème. Ces conflits sont contemporains à d'autres vicissitudes qui accompagnent l'insertion de l'islam dans l'espace européen. Ainsi en va-t-il des foulards, des instances représentatives, des écoles musulmanes et bien d'autres.
Depuis des années, on répète que la présence de l'islam est un fait majeur, complexe et inédit de rencontre de civilisations et que les approches culturalistes sont un moment d'une démarche. Mais elles ne suffisent pas pour résoudre, si pas dans la paix sociale au moins dans un conflit régulé, ces questions. De même on répète que le procédé par controverses, par oui ou par non (dont le référendum suisse est la caricature), par ceux qui sont "pour" et ceux qui sont "contre" ne suffit pas. Les déclarations incendiaires, comme celles venant de pays musulmans, n'ajoutent rien à la lucidité, d'autant plus que dans pas mal de ces pays la liberté de pensée et de conscience n'est pas l'aspect le plus brillant.
Un débat est nécessaire, un échange approfondi, une capacité de réflexivité qui supposent de toute part, musulmans et non-musulmans, connaissance et capacité d'échange et d'écoute réciproque. Il n'y a rien à faire: désormais chacun, musulman et non-musulman, doit définir son identité en incluant dans cette définition la relation à l'autre (1).
Car ce qui est en jeu autour de l'édification des mosquées n'est pas indifférent. Une recherche dans divers pays européens, dont la Belgique, autour des conflits relatifs à la création des mosquées a montré cette complexité (2).
D'abord, est en jeu le refaçonnement de la symbolique du territoire. Tant que les salles de prière sont dans des quartiers délaissés et sont pratiquement invisibles, même si leur impact sur les populations est grand, peu s'en inquiètent, sauf éventuellement les proches voisins. Mais lorsque cette présence devient visible, alors on prend conscience que la symbolique de la ville change, et par là que la ville elle-même change. Le minaret devient un révélateur. En luttant contre ce symbole, des gens tentent de lutter contre un changement mal digéré. On pourrait les accuser d'islamophobie. Mais ces accusations ne servent strictement à rien. Et si des groupes militants sont manifestement islamophobes, la majorité de la population est surtout désarçonnée, inquiète. Car ou bien on n'explique pas grand-chose, ou bien on se limite à des explications à l'eau de rose dans le style: "que c'est bien la société multiculturelle", ou bien on fait dans le moralisme.
Cette symbolique est souvent associée, par des non-musulmans, qu'on le veuille ou pas, aux images associées à l'islam faites de violence et d'intolérance. Ces images pèsent lourd. Même si les musulmans européens disent à juste titre que ce n'est pas "leur" islam. Mais c'est aussi la réalité de l'islam, même si ce n'est qu'une partie de cette réalité. Le problème - imaginaire ou réel - n'est alors plus seulement dans la symbolique du minaret, mais dans ce qu'il y a dedans. Ces mêmes symboliques - la mosquée, le minaret - sont au contraire vécues positivement par les musulmans. Un contraste d'images saute à l'évidence.
Les musulmans bâtisseurs de mosquées, de leur côté - et la recherche menée l'a montré - ne voient pas toujours l'importance de construire des relations positives, effectives avec leur environnement, de participer à la vie locale. Des soirées avec thé et gâteaux ne suffisent pas. Des groupes cultivent une distance par rapport à la société ambiante, considérée impure, hostile. Mais plus en général, les animateurs des mosquées sont le plus souvent absents de la vie sociale et culturelle locale, de telle sorte que ce qu'ils font apparaît comme exogène et souvent secret. Et cette impression n'est pas toujours fausse: les responsables des mosquées, préoccupés avant tout de construire leur réalité religieuse, ne perçoivent pas toujours que celle-ci s'insère dans une réalité existante, socialement et culturellement, composée de musulmans mais aussi de non-musulmans. Et que cette réalité est bousculée tout autant qu'eux amenés à vivre leur islam dans un contexte nouveau. Et de surcroît, portés par l'enthousiasme religieux qui les anime, mais aussi par les divisions nationales et idéologiques qui les traversent, ils ne voient pas toujours que multiplier les mosquées n'est pas sans conséquences sur les réactions des populations.
Des instances musulmanes ou des architectes qui projettent la construction de mosquées, n'envisagent pas toujours une architecture qui s'insère harmonieusement dans l'environnement urbain. Lorsque des identités territoriales sont fortes et s'appuient sur un urbanisme cohérent (la Suisse est peut-être le cas), la résistance à l'importation d'esthétiques exogènes apparaît avec d'autant plus de force. Ces résistances ne sont pas comprises par les musulmans qui souvent confondent une certaine esthétique marquée par l'aire culturelle et nationale, avec leur identité religieuse. Dès lors ils sont peu disposés à la négociation. Comme par exemple, parmi les musulmans turcs, on confond l'esthétique de la mosquée avec des édifices de style ottoman avec coupole et minaret crayon. Le minaret d'ailleurs peut devenir un symbole quelque peu fétichiste.
Autrement dit: une mosquée de style importé tel quel de Turquie, comme la mosquée de Marchienne, située dans des friches industrielles de l'ancienne sidérurgie, ne suscite en général pas de réactions. Mais l'implanter dans des espaces urbains cohérents, risque fort de susciter des réactions. Des architectes musulmans l'ont compris et travaillent à penser des esthétiques nouvelles. Mais pas tous.
Evidemment, les réactions se renforcent lorsque des groupes plus ou moins importants se faufilent dans les mailles de l'incertitude et soufflent sur le feu pour attiser des rivalités et chercher la confrontation. On a vu le cas en Flandre avec le Vlaams Belang qui a suscité un mouvement - y compris européen - contre une mosquée anversoise dont l'esthétique était de très grande qualité. Ce conflit a été en grande partie importé, mais il fut largement médiatisé.
Toutefois, à part quelques manifestations, ce mouvement n'a pas pris car un autre facteur est intervenu, à savoir l'importance d'associations et de responsables politiques - compétentes, capables d'entendre, de construire des débats - qui œuvrent dans la médiation et pour le dépassement constructif des conflits.
En amont de ces questions, ce qui est en jeu est la question identitaire liée à la présence de l'islam en Europe. C'est l'identité des populations dans leur ensemble et celle des musulmans. Parler d'identité collective fait rire pas mal d'intellectuels. On renvoie cela au passé, ou on case la question dans des phantasmes de la droite.
Et pourtant, aucun ensemble social et politique ne peut se construire sans bâtir une identité. Non pas recherchée dans une substance historique - comme semblent le faire les Français -, non pas figée à tout jamais, mais une identité dynamique et ouverte, capable d'intégrer la nouveauté. Or la nouveauté pour les Européens, c'est la réalité de citoyens européens musulmans. Et la nouveauté des musulmans est aussi d'être dans un espace concret européen. C'est dans la co-inclusion pratique que les nouvelles identités européennes peuvent se bâtir.
Et dans ces dynamiques sociales, il serait bien erroné de se limiter à pousser des hauts cris: celui de l'accusation d'islamophobie ou celui du danger islamique, celui de la perte d'identité ou celui de la victoire musulmane. Au lieu de se limiter à en faire une question d'idéologie, il faut en faire une question de sociologie pratique. La connaissance des processus sociaux, leur orientation négociée, fondée sur une connaissance approfondie et un accompagnement des changements, c'est le défi. Cette connaissance fait partie de la culture spontanée de nombreux autres conflits sociaux. Elle doit être apprise par tout le monde, musulmans et non-musulmans.
Source: Lalibre.be
En réunissant une galerie de personnages de la "vraie vie", en s'abreuvant de beaucoup d'autodérision pour décrire une réalité sociale poignante et en jouant sur la double culture belgo-maghrébine des acteurs, le réalisateur a réussi son défi. Celui de faire une "comédie 100 pc Halal", avec originalité et intelligence.
Le principe du film, qui est en lice pour le grand prix du festival, est simple. Pour être un baron, il faut être le moins actif possible et se débrouiller pour obtenir ce que l'on désire. Car, ce qui sépare l'individu de la mort, c'est un nombre de pas qu'il doit parcourir dans toute sa vie. Alors, pour vivre plus, il faut agir au ralenti afin d'économiser son quota de pas.
Le baron le plus ambitieux, c'est Hassan. Son rêve c'est de faire rire, même si "blagueur", pour son père, rôle brillement interprété par l'acteur marocain Salah-Eddine Ben Moussa, n'est pas un métier. Le plus astucieux d'entre eux est Mounir. Reste Aziz, le plus paresseux et Franck Tabla, qui rêve, lui, de devenir baron.
Hassan, celui par qui le film se construit, s'engage à contre-cœur comme chauffeur de bus et surtout, il accepte des fiançailles avec une gentille voisine, alors qu'il est amoureux d'une amie d'enfance, Malika, devenue journaliste-star à la télé.
Au fait, les barons c'est Nabil Ben Yadir lui-même, comme il se plait de le dire. "J'ai juste dispersé mes expériences à travers les personnages. Aziz, c'est moi petit. Hassan c'est mon rêve. Malika, c'est mon fantasme. Kader, ça aurait pu être mon père. Aïcha, c'est ma mère. Mounir le combinard, c'est ce que j'était en passe de devenir si je n'avais pas décidé de quitter la baronnerie pour l'écriture et Franck Tabla, à mon grand dam existe vraiment !".
Loin d'être un film social, un polar urbain ou un film à débat, "Les Barons" fait partie d'un certain type d'humour à résonance sociale, qui s'éloigne de la victimisation et de la souffrance.
Le rire a servi d'arme redoutable pour briser l'autocensure imposée par certains tabous culturels, comme la virginité, la culture de l'apparence ou le chômage. Le film fait rire l'autre de sa culture, de sa famille et de lui-même.
Réalisé en 2009, le film, d'une durée de 111 minutes, met en scène Nader Boussandel (Hassan), Mourad Zeguendi (Mounir), Mounir Hamou (Aziz), Jan Decleir (Lucien), Julien Courbey (Franck Tabla), Fellag (RG), Amelle Chahbi (Malika), Salah-Eddine Ben Moussa (Kader), Fatema Ouechay (Aicha) et Edouard Baer (Jacques).
Son réalisateur, Nabil Ben Yadir, un natif de 1979 à Bruxelles, est un passionné de cinéma depuis son plus jeune âge. Il a commence à écrire dès l'adolescence et participe à plusieurs films en tant que comédien, mais aussi en tant que co-scénariste. En tant que réalisateur, il est l'auteur d'un court métrage intitulé "Sortie de clown".
Quinze films de 15 nationalités différentes, dont 8 premières oeuvres, sont en lice pour l'Etoile d'Or/Grand Prix, le Prix du jury et ceux des meilleures interprétations masculine et féminine de la 9ème édition du FIFM, qui prendra fin le 12 décembre.
Source: MAP
Parallèlement aux débats sur l'identité nationale, la burqa ou encore sur l'instauration du couvre feu pour les mineurs âgés de 13 ans, le ministère de l'Immigration et de...l'identité nationale piloté par Eric Besson, ministre en charge de la régulation des marchés de l'immigration, multiplient les directives destinées aux préfectures pour freiner, en amont, toutes démarches administratives en provenance des pays du sud de la méditerranée via les antennes consulaires.
Ce qui ce traduit par une complexité voire une «illisibilité» de certaines procédures. A ce jour, les conjoints de français entrés régulièrement en France peuvent déposer leur demande de visa long séjour sur place (en France), sans être obligés d'effectuer cet acte dans le pays d'origine. Pour rappel, la demande de visa long séjour est un préalable indispensable à l'obtention de la carte de séjour «conjoint de français».
Cependant, des ressortissants étrangers, mariés à des français, rencontrent des difficultés pour obtenir ce visa long séjour. En effet, certaines préfectures leur...recommandent (voire leur exigent) de contacter les consulats installés dans les pays d'origine pour solliciter leur visa long séjour.
Or dans les textes juridiques, faisant foi en matière d'immigration et de droit des étrangers, «si l'entrée en France a été régulière et si la communauté de vie est effective depuis au moins 6 mois, le demande de visa long séjour doit se faire au guichet de la préfecture et non au consulat».
Au sujet de la durée de 6 mois, il faut savoir que cette durée n'est pas obligatoirement à calculer sur la base de la date de mariage. Ainsi, la communauté de vie peut très bien être revendiquée pour une période antérieure au mariage ou pour une période à cheval sur le mariage.
Le Conseil d'état, plus haute juridiction administrative en France, vient de le confirmer. Selon cette institution, «la durée de vie commune de 6 mois s'apprécie quelle que soit la date du mariage» (article L. 212-2-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile).
Ainsi, un (e) étranger (ère) présent (e) régulièrement sur le sol français et qui a épousé (e) un (e) ressortissant (e) français (e) peut présenter sa demande de visa de long séjour à la préfecture de son chef lieu de vie dès lors qu'il peut justifier d'une vie commune d'au moins 6 mois avec cette personne.
Pour autant, dans l'espace...réel, c'est une toute autre symphonie. En effet, des services préfectoraux dans l'Hexagone s'appuient sur une «directive» pour inviter les candidats au visa de long séjour en France, en provenance du Maghreb surtout, de procéder à la démarche auprès de leur consulat.
Est-ce une entorse au cadre juridique ? Un excès de zèle de fonctionnaires ? Ou tout bonnement, un transfert de «compétences» déguisé et destiné à alourdir, un peu plus, la démarche ?
Source: Yabiladi
L'acteur marocain Gad Elmaleh sera, aux côtés de la comédienne française Valérie Lemercier, le maître de cérémonie lors de la 35ème Cérémonie des César 2010 le 27 février prochain en direct du théâtre parisien du Chatelet.
Les deux acteurs ont tous deux déjà présenté les César, en 2006 et 2007 pour Valérie Lemercier et en 2004 et 2005 pour Gal Elmaleh.
Selon la chaîne de TV "Canal+", qui diffuse la soirée organisée en association avec l'Académie des Arts et Techniques du Cinéma, les nominations pour les récompenses du cinéma français seront annoncées le 22 janvier prochain.
Ce trophée du cinéma français, baptisé du nom du sculpteur César qui a conçu la récompense remis aux vainqueurs dans chaque catégorie, prime annuellement les professionnels du 7ème art dans diverses catégories.
La première cérémonie des César a été organisée en 1976 sous la présidence de l'artiste français Jean Gabin.
Source: MAP
Dans une tribune publiée par Le Monde, dans son édition datée du 9 décembre, Nicolas Sarkozy, s'exprime pour la première fois publiquement après le référendum en Suisse sur les minarets. Le président de la République rappelle les valeurs de tolérance et d'ouverture de la France et appelle au respect mutuel entre "ceux qui arrivent" et "ceux qui accueillent".
Par référendum, le peuple suisse vient de se prononcer contre la construction de nouveaux minarets sur son territoire. Cette décision peut légitimement susciter bien des interrogations. Le référendum impose de répondre à la question posée par oui ou par non. Peut-on répondre par oui ou par non à une question aussi compliquée, qui touche à des choses aussi profondes ? Je suis convaincu que l'on ne peut que susciter des malentendus douloureux, un sentiment d'injustice, blesser les âmes en apportant une réponse aussi tranchée à un problème qui doit pouvoir être résolu au cas par cas dans le respect des convictions et des croyances de chacun.
Mais comment ne pas être stupéfait par la réaction que cette décision a suscitée dans certains milieux médiatiques et politiques de notre propre pays ? Réactions excessives, parfois caricaturales, à l'égard du peuple suisse, dont la démocratie, plus ancienne que la nôtre, a ses règles et ses traditions, qui sont celles d'une démocratie directe où le peuple a l'habitude de prendre la parole et de décider par lui-mêm ?
Derrière la violence de ces prises de position se cache en réalité une méfiance viscérale pour tout ce qui vient du peuple. La référence au peuple, c'est déjà, pour certains, le commencement du populisme. Mais c'est en devenant sourd aux cris du peuple, indifférent à ses difficultés, à ses sentiments, à ses aspirations, que l'on nourrit le populisme. Ce mépris du peuple, car c'est une forme de mépris, finit toujours mal. Comment s'étonner du succès des extrêmes quand on ne prend pas en compte la souffrance des électeurs ?
Ce qui vient de se passer me rappelle comment fut accueilli le rejet de la Constitution européenne en 2005. Je me souviens des paroles parfois blessantes qui ont été proférées contre cette majorité de Français qui avait choisi de dire non. C'était opposer irréductiblement la France du oui à celle du non, ouvrir une fracture qui, si elle avait dû se creuser davantage, n'aurait jamais permis à la France de reprendre sa place en Europe.
Pour réconcilier la France du oui et celle du non, il fallait d'abord essayer de comprendre ce qu'avaient voulu exprimer les Français. Il fallait admettre que cette majorité ne s'était pas égarée, mais qu'elle avait, comme la majorité des Irlandais ou la majorité des Néerlandais, exprimé ce qu'elle ressentait et rejeté en toute connaissance de cause une Europe dont elle ne voulait plus parce qu'elle donnait le sentiment d'être de plus en plus indifférente aux aspirations des peuples.
Ne pouvant changer les peuples, il fallait changer d'Europe. La France du non a commencé à se réconcilier avec celle du oui à partir du moment où, au lieu de la juger, on a cherché à la comprendre. C'est alors que, dépassant ce qui la divisait, la France a pu prendre la tête du combat pour changer l'Europe.
RIEN NE SERAIT PIRE QUE LE DÉNI
Alors, au lieu de vilipender les Suisses parce que leur réponse ne nous plaît pas, mieux vaut nous interroger sur ce qu'elle révèle. Pourquoi en Suisse, pays qui a une longue tradition d'ouverture, d'hospitalité, de tolérance, un tel rejet peut-il s'exprimer avec tant de force ? Et que répondrait le peuple français à la même question ?
Au lieu de condamner sans appel le peuple suisse, essayons aussi de comprendre ce qu'il a voulu exprimer et ce que ressentent tant de peuples en Europe, y compris le peuple français. Rien ne serait pire que le déni. Rien ne serait pire que de ne pas regarder en face la réalité des sentiments, des préoccupations, des aspirations de tant d'Européens.
Comprenons bien d'abord que ce qui s'est passé n'a rien à voir avec la liberté de culte ou la liberté de conscience. Nul, pas plus en Suisse qu'ailleurs, ne songe à remettre en cause ces libertés fondamentales.
Les peuples d'Europe sont accueillants, sont tolérants, c'est dans leur nature et dans leur culture. Mais ils ne veulent pas que leur cadre de vie, leur mode de pensée et de relations sociales soient dénaturés. Et le sentiment de perdre son identité peut être une cause de profonde souffrance. La mondialisation contribue à aviver ce sentiment.
La mondialisation rend l'identité problématique parce que tout en elle concourt à l'ébranler, et elle en renforce en même temps le besoin parce que plus le monde est ouvert, plus la circulation et le brassage des idées, des hommes, des capitaux, des marchandises sont intenses, et plus on a besoin d'ancrage et de repères, plus on a besoin de sentir que l'on n'est pas seul au monde. Ce besoin d'appartenance, on peut y répondre par la tribu ou par la nation, par le communautarisme ou par la République.
L'identité nationale c'est l'antidote au tribalisme et au communautarisme. C'est pour cela que j'ai souhaité un grand débat sur l'identité nationale. Cette sourde menace que tant de gens dans nos vieilles nations européennes sentent, à tort ou à raison, peser sur leur identité, nous devons en parler tous ensemble de peur qu'à force d'être refoulé ce sentiment ne finisse par nourrir une terrible rancœur.
Les Suisses comme les Français savent que le changement est une nécessité. Leur longue histoire leur a appris que pour rester soi-même il faut accepter de changer. Comme les générations qui les ont précédés, ils savent que l'ouverture aux autres est un enrichissement. Nulle autre civilisation européenne n'a davantage pratiqué, tout au long de son histoire, le métissage des cultures qui est le contraire du communautarisme.
Le métissage c'est la volonté de vivre ensemble. Le communautarisme c'est le choix de vivre séparément. Mais le métissage ce n'est pas la négation des identités, c'est pour chacun, vis-à-vis de l'autre, la reconnaissance, la compréhension et le respect.
C'est de la part de celui qui accueille la reconnaissance de ce que l'autre peut lui apporter. C'est de la part de celui qui arrive le respect de ce qui était là avant lui. C'est de la part de celui qui accueille l'offre de partager son héritage, son histoire, sa civilisation, son art de vivre. C'est de la part de celui qui arrive la volonté de s'inscrire sans brutalité, comme naturellement, dans cette société qu'il va contribuer à transformer, dans cette histoire qu'il va désormais contribuer à écrire. La clé de cet enrichissement mutuel qu'est le métissage des idées, des pensées, des cultures, c'est une assimilation réussie.
SE GARDER DE TOUTE OSTENTATION
Respecter ceux qui arrivent, c'est leur permettre de prier dans des lieux de culte décents. On ne respecte pas les gens quand on les oblige à pratiquer leur religion dans des caves ou dans des hangars. Nous ne respectons pas nos propres valeurs en acceptant une telle situation. Car, une fois encore, la laïcité ce n'est pas le refus de toutes les religions, mais le respect de toutes les croyances. C'est un principe de neutralité, ce n'est pas un principe d'indifférence. Lorsque j'étais ministre de l'intérieur, j'ai créé le Conseil français du culte musulman (CFCM) pour que la religion musulmane soit mise sur un pied d'égalité avec toutes les autres grandes religions.
Respecter ceux qui accueillent, c'est s'efforcer de ne pas les heurter, de ne pas les choquer, c'est en respecter les valeurs, les convictions, les lois, les traditions, et les faire - au moins en partie - siennes. C'est faire siennes l'égalité de l'homme et de la femme, la laïcité, la séparation du temporel et du spirituel.
Je m'adresse à mes compatriotes musulmans pour leur dire que je ferai tout pour qu'ils se sentent des citoyens comme les autres, jouissant des mêmes droits que tous les autres à vivre leur foi, à pratiquer leur religion avec la même liberté et la même dignité. Je combattrai toute forme de discrimination.
Mais je veux leur dire aussi que, dans notre pays, où la civilisation chrétienne a laissé une trace aussi profonde, où les valeurs de la République sont partie intégrante de notre identité nationale, tout ce qui pourrait apparaître comme un défi lancé à cet héritage et à ces valeurs condamnerait à l'échec l'instauration si nécessaire d'un islam de France qui, sans rien renier de ce qui le fonde, aura su trouver en lui-même les voies par lesquelles il s'inclura sans heurt dans notre pacte social et notre pacte civique.
Chrétien, juif ou musulman, homme de foi, quelle que soit sa foi, croyant, quelle que soit sa croyance, chacun doit savoir se garder de toute ostentation et de toute provocation et, conscient de la chance qu'il a de vivre sur une terre de liberté, doit pratiquer son culte avec l'humble discrétion qui témoigne non de la tiédeur de ses convictions mais du respect fraternel qu'il éprouve vis-à-vis de celui qui ne pense pas comme lui, avec lequel il veut vivre.
Source: Le Monde
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