jeudi 17 octobre 2024 09:15

Du 17 novembre au 18 avril, la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNHI) à Paris présente «Générations : un siècle d'histoire culturelle des Maghrébins en France». Une expo qui met l'accent sur la dimension artistique et intellectuelle de l'immigration, pour le plus grand plaisir des sens et de l'esprit.

Musique, littérature, cinéma, peinture et dynamisme intellectuel, social et politique. Voilà ce sur quoi insiste l'exposition originale «Générations» qui se tient actuellement à la CNHI. Pour la première fois, il s'agit de puiser au cœur même d'une histoire culturelle longue, complexe et souvent méconnue pour illustrer les émotions, l'imaginaire et le discours des Maghrébins en France. L'idée vient de l'association Génériques, créée en 1987 et spécialisée dans l'histoire et la mémoire de l'immigration, ainsi que dans la sauvegarde et l'inventaire des archives de l'immigration en France et en Europe par le biais d'activités aussi bien culturelles que scientifiques. Depuis 1992, Génériques a notamment réalisé l'Inventaire national des sources publiques et privées de l'histoire des étrangers en France de la Révolution française à nos jours, en partenariat avec le ministère de la Culture et avec l'appui de la Direction des Archives de France. L'objectif de l'exposition ? Retracer le processus d'enracinement de l'immigration depuis ses débuts - milieu du XIXe siècle - à nos jours, en mettant en avant le point de vue et les positionnements des populations concernées, de même que les itinéraires de personnalités et de personnages, sans oublier les dynamiques de conflit, de rencontre et de métissage.

Une scénographie originale. Pour ce faire, des sources étonnantes et variées ont été mobilisées : photos éblouissantes des Studios Harcourt, disques édités par la firme Pathé-Marconi, archives du ténor Mahieddine Bachtarzi, sons et images inédits de l'Ina, archives historiques de l'armée fournies. L'exposition se présente sous forme de ville-témoin, avec ses habitations et ses rues le long d'une sorte d'«avenue du temps», via des formes simples, sans exotisme, pour privilégier les contenus et mettre en valeur cette culture née de l'immigration maghrébine. Car pour le scénographe Pierre-Yves Chays, «le seul fait qu'elle soit là est déjà un événement». Une attention toute particulière est donc accordée aux supports culturels : morceaux de musiques et de chansons, extraits de discours, citations de poèmes et de récits de théâtre, affiches de films, documents audiovisuels. Sur le fond, l'exposition est structurée en six séquences suivant une progression chronologique : Fin XIXe siècle-1914 : La passion d'Abdelkader; 1914-1918 : La casquette et la chéchia; 1918-1945 : Les cheminements de la conscience, 1945-1962 : Idher-ed Waggur (Quand la lune paraît... Slimane Azem, 1955); 1962-1983 : L'exil blesse mon cœur, 1983 - .... : Cher pays de mon enfance. Selon Driss El Yazami, délégué général de Génériques, et Naïma Yahi, chargée de recherche à l'association, les points forts de l'exposition sont : «L'ancienneté de la présence maghrébine en France qui, contrairement à la perception commune, remonte au XIXe siècle», et surtout «la diversité des ressorts de l'immigration, réduite trop souvent à sa seule dimension économique. Celle-ci est évidemment centrale mais ne peut expliquer à elle seule l'ampleur des flux sur le siècle. Bien avant la sphère économique, l'institution militaire a joué un rôle déterminant dans l'enclenchement, le maintien et le renouvellement des vagues migratoires. Mais il y a eu aussi les arrivées des étudiants, des créateurs de toutes sortes, des exilés à la recherche de la liberté, etc... Il y a ensuite cette parole endogène des populations maghrébines de France qui court du tract au roman, de la pièce de théâtre à la chanson, du tableau de peinture à un film. Paroles belles et poignantes, plurielles, qui disent la révolte face à la colonisation et ses crimes, les affres de la séparation d'avec les siens, l'adhésion aux principes universels, la déception face aux promesses non tenues, la quête de la dignité et de l'égalité».1

L'historien Benjamin Stora insiste aussi sur le caractère novateur et les perspectives nouvelles qu'ouvre cette exposition : «Les études universitaires ou récits journalistiques sur l'immigration maghrébine en France ont jusqu'à présent trop souvent oscillé entre deux pôles : l'histoire sociale, avec les descriptions et analyses de l'exploitation sociale, et l'histoire politique, celle des organisations et des institutions [...]. Avec cette exposition, il est cette fois question d'une autre histoire, celle des intellectuels et artistes maghrébins vivant en France, du XIXe siècle à nos jours. [...] Le Maghrébin n'est pas simplement ce travailleur solitaire qui longeait les allées des cités ouvrières, il apporte aussi dans ses bagages des fragments de poésie ou des notes de musique du pays quitté qui, progressivement, viendront se diffuser dans la société d'accueil. [...] Dans toutes les résurgences du passé, les discours politiques servent à fabriquer des consensus lénifiants, avec une pratique mémorielle d'une trompeuse neutralité. L'exposition au contraire ouvre un champ d'investigation original dans la connaissance de l'histoire de l'immigration maghrébine [...]. Une histoire où tout affirme la nécessité d'un espace culturel et de création comme outil d'installation des familles immigrées dans la société française2».

Autour de l'expo. L'exposition offre par ailleurs un programme complémentaire très riche à travers une série de concerts (Kamel Hamadi, slam rock du groupe Harragas, hommages en musique à Ahmed Essyad et Lili Boniche), du théâtre («1962» de Mohamed Kacimi) et des événements littéraires (lecture de Kateb Yacine, festival Le Maghreb des films, table ronde sur «Les apports des auteurs maghrébins à la littérature française»).

Le cinéma n'est bien sûr pas en reste, avec la projection de plusieurs films : Avoir 20 ans dans les Aurès de René Vautier, Pépé le Moko de Julien Duvivier, Peut-être la mer de Rachid Bouchareb, Le thé au harem d'Archimède de Mehdi Charef, Mektoub de Ali Ghalem, Inland  de Tariq Teguia, Reinette l'Oranaise, le port des amours de Jacqueline Gozland et Harragas  de Merzak Alouache, en avant-première à l'occasion de l'ouverture du festival Songes d'une nuit DV.

Des conférences sont prévues sur les thèmes «Migrations et chanson française», «L'immigration coloniale est-elle singulière ?» ou encore «Abdelmalek Sayad et la sociologie française de l'immigration», ainsi que des colloques : «Chanson kabyle en France et mémoire de l'immigration (1930-1974)», «Les juifs dans les migrations maghrébines à l'époque moderne et contemporaine : spécificités, échanges et recompositions identitaires.»

Ce dernier événement se tiendra à Essaouira les 18, 19 et 20 mars en présence d'El Yazami, également président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), du conseiller du roi André Azoulay et du président du Conseil consultatif des droits de l'homme Ahmed Herzenni. 3 Une belle initiative à inscrire aux agendas.

Source : Le Journal

Le camp ressemble au désert qui l'entoure. Entre les alignements sinistres de préfabriqués, empilés sur deux étages, aucune trace de vie hors celle des dromadaires qui longent les clôtures grillagées. Jusqu'à ce qu'apparaisse le gardien, indien. "C'est fini, lance-t-il. Le chantier a fermé il y a trois mois. Ils étaient 1 500 ici, d'Inde, du Bangladesh, du Pakistan ou de Turquie : ils sont tous rentrés dans leurs pays." Ils ont quitté Dubaï en ayant à peine aperçu les tours de la ville au loin. Premières victimes de la crise d'un monde dont ils étaient tenus à l'écart.

Dans ce désert, à plus de 50 kilomètres des extravagances de la cité, l'émirat s'imaginait un avenir de centre de la planète. Autour du futur aéroport international Jebel Ali, des zones d'entreprises et des quartiers résidentiels devaient former Dubaï World Central, nouvelle ville d'1 million d'habitants. Le camp de travailleurs avait été installé par le constructeur turc BayTur qui, en coentreprise avec la branche BTP du coréen Samsung, devait édifier ici un palais des expositions. De ce projet, soufflé par l'explosion de la bulle immobilière, il ne reste qu'une immense carcasse d'acier, à quelques centaines de mètres des baraquements désertés par les ouvriers de BayTur.

Dans le camp d'à côté, qui appartient à Samsung, les trois quarts des effectifs ont aussi été renvoyés chez eux. "Les responsables leur ont dit qu'ils les feraient revenir dès que le chantier reprendra", affirme, sans trop y croire, un ouvrier bangladais. Ceux qui restent ont été réaffectés à un autre chantier délirant, celui de Palm Jebel Ali. Pour ce palmier de sable, tracé dans les eaux du Golfe, le groupe coréen a signé un contrat avec Nakheel, la société empêtrée dans sa surenchère de projets démesurés, à l'origine de la demande de moratoire sur la dette de sa maison mère, Dubaï World. Mais les ouvriers ne se font pas d'illusion : en bout de chaîne, ils paieront aussi les excès de cette compagnie. "Dans deux mois, au plus tard, le chantier sera aussi interrompu, dit l'un d'eux. On dit que cela fait neuf mois que Nakheel n'a pas payé Samsung."

Pour autant, ils ne se plaignent pas : leur employeur a continué à les payer, les repas ne sont pas déduits de leurs salaires. Certains espèrent, après l'ordre de départ, être recasés dans le dernier chantier local de Samsung, à Abou Dhabi. La plupart, toutefois, résignés à l'idée de devoir rentrer au pays, évoquent avec envie les ouvriers du chantier de l'aéroport qui, eux, continueraient à travailler.

Ceux-là ne se trouvent que quelques kilomètres plus au sud. Derrière une dune artificielle apparaît l'équivalent d'une petite ville, entièrement composée d'hommes, comme écrasée par la chaleur, la misère et l'ennui. Les alignements de "labor camps" y sont entrecoupés par des parkings de camions ou des dépôts de matériel, parfois des commerces d'alimentation ou des restaurants installés à la va-vite, et quelques mosquées en tôle. Des dizaines de milliers de petites mains de l'aéroport vivent là, toutes dans des "boîtes à loger" climatisées qui abritent chacune six personnes en trois lits superposés et une quinzaine de mètres carrés.

Les salaires varient selon les camps. Chez ETA Ascon, un groupe émirati, un électricien peut gagner 1 400 dirhams (255 euros) mensuels, un plombier 1 200, desquels il faut soustraire 160 dirhams pour la nourriture. Certaines revendications des grèves de 2007 semblent avoir été entendues : dans tous les camps visités, les ouvriers sont payés par virement sur leur compte et peuvent utiliser une carte. Mais partout, au mépris des consignes, les employeurs ont conservé l'habitude de retirer leur passeport aux travailleurs. Ceux-ci ne conservent que leur permis de travail.

Et, contrairement à ce que l'on croyait chez Samsung, la crise n'a pas épargné le peuple de l'aéroport. Le chantier s'est considérablement ralenti, ces derniers temps. Un quart des camps semble s'être vidé de ses occupants, dont l'un des plus importants, qui abritait, selon un gardien, 3 000 personnes avant que les contrats de travail soient brutalement interrompus, en février. Dans un autre, presque insalubre, les salaires ne sont plus versés depuis quatre mois. "On ne nous donne que des bons d'alimentation pour nous ravitailler", dit un ouvrier philippin qui attend la fin de son contrat dans l'espoir de trouver un meilleur employeur.

Plus loin, au bord de la route, un homme accroupi à l'ombre d'un bus, qui refuse de révéler sa nationalité et son employeur par peur d'être repéré, affirme que son choix est fait : "S'ils ferment le camp, je ferai tout pour ne pas rentrer. Je ne peux pas. Dans ma famille, ils attendent des cadeaux et de l'argent, et je n'ai presque rien gagné."

Il se dit prêt à rejoindre le nombre, sans cesse croissant depuis le début de la crise, de clandestins restés à Dubaï sans permis de travail. La plupart y ont été contraints parce qu'ils n'ont pu récupérer leurs papiers auprès de leurs employeurs. Beaucoup vivent de petits boulots chez des particuliers et, vulnérables, se retrouvent encore plus exploités que dans les camps.

Source : Le Monde

L'univers architectural italien avec des dimensions variées alternant éléments décoratifs divers a été savamment mis en scène dans l'exposition ''les architectes italiens au Maroc du début du Protectorat français à aujourd'hui'', dont le vernissage a eu lieu, jeudi soir aux anciens abattoirs de Casablanca.

Au premier contact avec l'exposition qui se poursuivra jusqu'au 10 décembre, les admirateurs de l'art acceptent spontanément de se laisser embarquer pour un voyage attrayant dans l'univers architectural italien, investi par des artistes de grande renommée, tels Aldo Manassi, qui avait construit les immeubles Tazi et Benaroche sur la Place du 16 novembre et l'immeuble du cinéma Empire, les frères Pediconi, concepteurs de l'école italienne de Roches noires, aujourd'hui transformée en centre de formation et Domenico Basciano qui avait participé avec Jean-François Zevaco à de grands projets tels l'aérogare de Tit Mellil. Ce dernier, âgé aujourd'hui de 98 ans, vit entre l'Italie et le Maroc.

Organisée dans le cadre du projet "Convergences méditerranéennes", par le Consulat général d'Italie à Casablanca, en partenariat avec l'association "Casamémoire'' et l'association "Dante Alighieri'' de Casablanca et l'Institut Italien de Culture de Rabat, l'exposition qui comprend une vingtaine de panneaux illustrés de cartes postales anciennes, d'anciens documents, de photos, de plans et de dessins, a pour objet la mise en valeur du patrimoine architectural de la capitale économique et de plusieurs autres ouvrages réalisés par des architectes italiens dans d'autres villes du Maroc, tels les stades de Marrakech et d'Agadir.

Elle vise également, selon le consul général d'Italie, M. Nicola Lener, à valoriser la contribution des ingénieurs, architectes et entrepreneurs italiens au développement du patrimoine architecturel de Casablanca au cours du XXème siècle. "Cette manifestation traduit la volonté du ministère des Affaires étrangères italien à valoriser le travail des architectes italiens, qui se sont adaptés au contexte architectural local en y apportant des touches et des modèles propres à leur terre natale'', a-t-il dit.

A rappeler que le nombre d'Italiens au Maroc avoisinait les 25.000 jusqu'au début des années 70. Aujourd'hui, ils ne représentent que 2.000 personnes, dont la moitié vit à Casablanca.

Le vernissage de cette exposition s'est déroulée en présence de l'Ambassadeur d'Italie à Rabat, M. Umberto Lucchesi Palli, du Consul Général d'Italie à Casablanca et de nombreuses personnalités du monde de l'art et de la culture.

Source : MAP

La crise économique mondiale n'a eu que peu de conséquences sur les opinions publiques des pays occidentaux envers l'immigration, révèle un sondage.

Selon un sondage réalisé aux Etats-Unis, au Canada, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en France, en Espagne, en Italie et aux Pays-Bas, la crise économique mondiale n'a eu que peu de conséquences sur les opinions publiques des pays occidentaux envers l'immigration. Dans ces huit pays, l'économie reste le sujet le plus préoccupant, mais l'immigration arrive en deuxième position en Grande-Bretagne et en Italie. (Reuters/Andrew Parsons)

L'enquête, publiée jeudi, a été réalisée aux Etats-Unis, au Canada, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en France, en Espagne, en Italie et aux Pays-Bas.

Dans ces huit pays, l'économie reste le sujet le plus préoccupant, mais l'immigration arrive en deuxième position en Grande-Bretagne et en Italie.

La moitié des personnes interrogées dans le cadre de cette enquête supervisée par le German Marshall Fund, un groupe de réflexion américain, considèrent que l'immigration est plus un problème qu'une opportunité. Les sondés de cet avis étaient un peu moins nombreux l'an dernier.

"La crise économique n'a pas eu beaucoup d'effet sur le comportement moyen", observent les auteurs de l'étude. L'inquiétude au sujet de l'immigration n'a que légèrement progressé dans les pays dont la situation économique s'est dégradée l'an dernier.

Cette faible progression tient peut-être au fait que la crise a brutalement ralenti les flux migratoires, avance le groupe de réflexion. Elle est toutefois beaucoup plus importante parmi les sondés qui se disent proches du centre-droit.

COMPOSANTE "POTENTIELLEMENT BÉNÉFIQUE"

L'enquête montre de fortes disparités suivant les pays.

Français et Allemands souhaitent majoritairement laisser aux clandestins la possibilité de régulariser leur situation, alors que l'opinion contraire l'emporte en Grande-Bretagne et en Italie.

Les mêmes disparités apparaissent dans l'appréciation de l'action gouvernementale face à l'immigration. La plupart des Américains, des Espagnols et des Italiens la désapprouvent, tandis qu'une majorité d'Allemands, de Canadiens et de Néerlandais en sont satisfaits, tout comme 50% des Français.

L'Organisation internationale des migrations évalue à 214 millions le nombre d'immigrés dans le monde, ce qui représente 3% de la population totale.

"L'immigration est l'un des faits majeurs du XXIe siècle. Il s'agit désormais d'une composante essentielle, inéluctable et potentiellement bénéfique de la vie économique et sociale de chaque pays et de chaque région", lit-on sur son site internet.

L'Italie, qui a enregistré l'an dernier une hausse de 75% des arrivées par rapport à 2007, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, s'est lancée dans une opération de lutte contre l'immigration clandestine et la Grande-Bretagne a durci les contrôles dans les ports français, tout comme les Etats-Unis à la frontière mexicaine.

En France, en Espagne et en Italie, les trois pays méditerranéens concernés par l'enquête, une majorité juge les mesures d'aide au développement plus indiquées que le renforcement des contrôles aux frontières.

L'enquêté a été réalisée entre le 1er et le 17 septembre auprès d'un millier de personnes dans chacun des pays. La marge d'erreur est évaluée à 3%.

Source : L'Express.fr

Onze syndicats et associations appellent le gouvernement français à débloquer le dossier des 5.400 travailleurs sans papiers en grève depuis le 12 octobre dans une quarantaine d'entreprises.

Ils demandent notamment que le ministre du Travail Xavier Darcos, et non plus celui de l'Immigration Eric Besson, se saisisse d'un sujet qui a conduit le gouvernement à multiplier les annonces, sans vraiment bouger sur le fond.

"On a pas envie d'un débat idéologique. Ces travailleurs bossent ici, il faut qu'ils restent ici", a résumé Francine Blanche, secrétaire confédérale de la CGT, lors d'une conférence de presse commune.

Annick Coupé, de l'union syndicale Solidaires, a renchéri : "Nous ne lâcherons pas", a-t-elle dit.

Eric Besson a récemment publié une circulaire visant à clarifier les critères de régularisation des travailleurs sans papiers, ce qui pourrait, selon lui, régler la situation d'un millier d'entre eux.

Mais les organisations ne se satisfont pas d'un document "vide et flou" qui comporte à leurs yeux un document annexe sans valeur juridique.

"Est-ce, de la part d'un ministre qui a parlé de mariages gris, un droit gris ?", a ironisé le président de la Ligue des droits de l'homme, Jean-Pierre Dubois.

La circulaire "laisse une très large marge d'interprétation aux préfectures, dont l'arbitraire avait précisément été à l'origine du conflit", soulignent les cinq syndicats (CGT, CFDT, FSU, Unsa, Solidaires) et les six associations (Ligue des Droits de l'Homme, Cimade, Autremonde, Femmes Egalité, RESF, Droits Devant!!).

DÉSACCORD ENTRE DARCOS ET PARISOT

Tous jugent inacceptable que la durée du séjour soit fixée arbitrairement à cinq ans et que les Algériens et les Tunisiens soient exclus du champ d'application du texte.

Plus largement, les associations considèrent qu'il ne s'agit pas d'un problème d'immigration mais d'un conflit du travail pour des travailleurs que leur situation prive d'une partie de leurs droits.

Jean-Pierre Dubois a souligné le décalage entre les sondages montrant qu'une majorité de Français soutenaient les travailleurs sans-papiers et les positions du gouvernement, qui dit refuser toute régularisation massive.

"Les travailleurs sans papiers ont déjà remporté une victoire qui est celle de l'opinion publique", a-t-il dit.

Le président de la LDH a vivement reproché à Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, d'avoir prôné, selon lui, l'expulsion de tous les travailleurs sans-papiers. "Il sait très bien que c'est infaisable. Les travailleurs ont des droits dans ce pays."

La CGT, qui presse le patronat de se pencher enfin sur le dossier, menace de son côté de publier la liste des entreprises employant des sans-papiers. "Nous souhaitons rencontrer les employeurs et le Medef", a insisté Francine Blanche.

Xavier Darcos, le ministre du Travail, avait menacé de fermer les entreprises qui emploient les sans-papiers avant de préciser qu'il évoquait uniquement celles qui sont organisées autour de la fraude.

Laurence Parisot, la présidente du Medef, a estimé que ce dossier ne concernait pas les entreprises, mais l'Etat, qui doit "assumer la responsabilité de justice et de police".

Source : L'Express.fr

C'était prévisible. La polémique initiée en Suisse il y a quelques mois sur les minarets musulmans et sanctionnée par une votation à l'issue alarmante s'est désormais invitée en France.

Bien que chacun se plaise à affirmer que la question ne se pose pas chez nous, le fait est qu'on en parle de façon assourdissante, dans un contexte saturé par le débat sur l'identité nationale. Ce dernier, au lieu d'évoluer vers une interrogation sur les fondements du vivre ensemble, a plutôt tendance à brouiller les esprits en mélangeant immigration et identité, et en faisant de la menace de l'altérité le cœur de la question.

En France, il est aujourd'hui évident pour tout le monde - et les faits divers érigés en causes nationales sont là pour le prouver- que l'islam et ses expressions sont devenus une préoccupation centrale. La pérennisation d'une religion toujours assimilée dans l'imaginaire collectif, au mieux à la religion des « pauvres immigrés », au pire à une présence exogène illégitime, semble interroger partout en Europe.

Que s'est-il donc passé en Suisse ? Peur véritable et irraisonnée de l'islam? Xénophobie intempestive dans une confédération de cantons dont chacun se montre très sourcilleux sur son identité fédérale helvétique? Il semble qu'il existe une volonté largement partagée de maintenir la Suisse dans une identité historique chrétienne sur-imaginée, en refusant l'installation trop visible d'une religion réputée « concurrente » et agressive.

En cela, la Suisse est semblable aux autres pays européens, qui souvenons-nous, s'étaient longuement interrogés, lors de la rédaction de la Constitution Européenne, sur la nécessité de rappeler en préambule les « racines judéo-chrétiennes » de l'Europe. Interdire les minarets suisses au moment même où dans certaines régions d'Italie a été rendu obligatoire la présence d'un crucifix dans les salles de classes est plus que révélateur d'un malaise véritable.

L'initiative de la votation populaire suisse est venue, on le sait, d'une formation populiste de droite, l'UDC. Tous les autres grands partis, le gouvernement, les Eglises comme la communauté juive, ont dit leur hostilité à la demande d'interdiction de la construction des minarets. Cependant, plus de 57 % des votants ont écouté davantage les sirènes xénophobes que les autorités gouvernementales et religieuses du pays, sans forcément se rendre compte qu'un pareil vote entrerait en contradiction totale avec la prétention de représenter un modèle de démocratie et d'ouverture que ce pays a eu depuis toujours. En votant ainsi, les citoyens suisses savaient néanmoins très bien que la démocratie qu'ils aiment est une démocratie « entre soi », et qui est justement par excellence l'attitude qui étouffe nos sociétés aujourd'hui et les rend sourdes à la curiosité que devrait éveiller la présence et surtout la conscience de nos concitoyens dans leur altérité la plus apparente.

Alors certes, on dira qu'il ne s'agit pas de l'interdiction de la construction de mosquées, et qu'il peut y avoir des mosquées sans minaret. Mais le symbole du minaret est devenu un signe fort de reconnaissance chez les fidèles musulmans, et autoriser les mosquées en interdisant les minarets, c'est un peu comme autoriser les églises en interdisant les clochers, voire, les croix. Dans tous ces lieux de culte, l'on n'est guère « obligé » d'avoir autant d'ornements (croix, clochers, minarets, esplanades, piliers, et bien d'autres encore), mais les croyants ont besoin de cela, car il ne s'agit pas seulement de pratiquer sa religion, mais de « jouir » de cette pratique lorsque l'on se trouve dans un lieu de culte.

Les campagnes d'affichage qui ont été organisées ces derniers mois en Suisse en faveur de l'interdiction de construire des minarets n'ont pas fait dans la dentelle et n'ont pas craint de montrer un visage ouvertement raciste. On ne saurait oublier, par exemple, cette affiche représentant trois moutons blancs sur fond de drapeau suisse, dont l'un expulsait d'une ruade un mouton noir indésirable...

Passons sur les représentations caricaturales que l'on se fait parfois de l'islam et qui nourrissent des discours aux sonorités xénophobes, voire racistes. Revenons simplement à la question de la présence de l'islam en Europe, de son implantation, de sa patrimonialisation. Parce que finalement, les mosquées, les minarets ou les cimetières ne sont rien d'autre que le signe d'une inscription, d'un enracinement durable sur le sol européen.

La question que se pose l'Europe, c'est donc celle de l'adoption d'une altérité qui serait -qui est déjà- endogène et non plus exogène. Telle est la principale question. Elle est rendue d'autant plus polémique que l'on superpose aujourd'hui en France l'identité civique et politique d'une part, l'identité culturelle d'autre part. Il semble que l'on ne sait guère plus distinguer entre les deux, et ce n'est pas un hasard si le ministère de l'Immigration s'occupe du sujet de l'identité nationale.

L'identité nationale n'est pas un tabou, mais exige des précautions aujourd'hui largement ignorées. Le peuple suisse a le droit de se laisser bercer par les histoires légendaires qui racontent son passé. Mais la vérité de ce pays est autre chose que le geste héroïque de Guillaume Tell avec son arbalète. La Genève d'aujourd'hui n'est plus celle de Calvin. Comme les pays européens qui l'entourent et à la vie desquels elle participe de plus en plus, la Suisse est devenue une terre de mélange. L'islam fait désormais partie de sa réalité. Le nier, c'est refuser de s'accepter telle qu'elle est. C'est s'enfermer dans une identité rêvée, une identité sclérosée. Dans le monde qui est le nôtre, celui du « grand village planétaire », il est enfantin de croire que l'on peut exister en se définissant contre les autres, comme il est insensé de penser que l'on peut se réfugier dans des « cuirasses identitaires » pour mettre des frontières imperméables entre soi et les autres.

Les Français seraient tout aussi inconscients de croire que leur identité est un héritage du passé qu'il suffirait d'exhumer et de réaffirmer avec force de siècle en siècle. Car la France n'est plus ce que certains imaginent : en observant la société telle qu'elle est, on mesure en effet le décalage entre ce que la France est et ce qu'elle croit ou dit être. Une véritable distorsion apparaît entre l'existant (une France de plus en plus métissée), et la France telle que la rêvent certains français nostalgiques d'une société mono culturelle et mono confessionnelle. C'est de ce décalage que provient le trouble actuel qui met les citoyens dans une situation si inconfortable.

« Qui sommes-nous ? » Acculée par un agenda politique frénétique, toute la société se retrouve à devoir répondre ici et maintenant à une question très difficile, qui mériterait de prendre en compte toutes les nuances complexes qu'elle recouvre, et qui sont loin d'être à la portée de tous.

Plutôt que le « Qui sommes-nous » posé, il faudrait parler de « Que devenons-nous ? ».  En effet, l'identité française, comme toute identité, a une dimension historique qui correspond à sa dimension narrative : notre histoire est celle que nous nous racontons.

Cette dimension narrative est essentielle, parce que de même que s'élargit nécessairement, au gré des mouvements humains, l'image que l'on a de soi, il faut élargir le récit que l'on fait de soi.

Certaines crispations identitaires n'existent que parce qu'ont été ignorés tous les récits dont nous ne voulons plus, que nous n'aimons plus. Aujourd'hui, le défi, l'urgence, la nécessité, est de les réhabiliter, mais en ne le faisant pas seulement dans une sorte de souci de reconnaissance. Il faut les réhabiliter dans le but de recréer le grand récit épique qui fonde tout destin national collectif. Il nous faut écrire un grand récit épique, de notre temps, prendre appui sur des moments capables de faire émerger un récit commun. Les récits inachevés doivent être repris autrement, et devenir ainsi des occasions pour nous de nous raconter autrement. C'est en ce sens que l'identité, en prenant appui sur un passé ouvert et pluriel, est porteuse de ponts jetés vers l'avenir.

Outre la dimension du récit, l'identité prend en compte la dimension de la mémoire. L'histoire de la France se raconte grâce à une polyphonie de mémoires qui l'ont traversée, et qu'il faut reconnaître comme parts d'une identité plurielle. Les Français ont passé à la trappe de l'oubli toutes les histoires venues se jeter comme des rivières dans le fleuve de cette histoire de France, pour parler aujourd'hui d'« héritage ». Il ne s'agit pas de dire que certains sont héritiers et d'autres non. L'identité suppose une éthique politique commune. Est héritier celui qui veut œuvrer en vue de prendre en charge ce passé commun.

Le défi aujourd'hui est de parvenir à élargir la mémoire française. C'est par cet élargissement de sa mémoire, dans laquelle la  France ne peut que se reconnaître, qu'il sera possible de mettre en évidence son identité plurielle, et de l'accepter bien mieux qu'elle ne le fait aujourd'hui. Il serait urgent de redécouvrir ces cours d'eau venus se jeter dans ses méandres et qui peu ou prou participent de son importance et de sa grandeur. L'identité française n'est pas plus figée que l'identité des individus qui composent ce pays.

Enfin, c'est finalement aussi une question de promesse. L'identité nécessite de prendre appui sur le passé (mémoire, récits), mais elle doit être porteuse de promesses vers l'avenir. Alors, que se promet-on de bon et de juste à faire ensemble?  Comment est-ce que nous allons nous projeter vers demain, ensemble? Pour autant, il est un fait que «ensemble » ne veut pas dire unanimement. Même si l'on n'est pas tous d'accord, ce dont chacun doit prendre conscience urgemment est qu'il est nécessaire cependant de construire ensemble, car nous n'avons pas d'autre choix. Ce qui importe, c'est seulement et surtout de travailler à la formulation de promesses valables pour tous et qui soient à hauteur des défis qui nous attendent.  Et ils sont nombreux.

On ne le répétera jamais assez : est héritier celui qui a la volonté d'œuvrer en vue de prendre en charge ce passé commun, mais aussi ces promesses communes, et qui est disposé à élargir la surface de ce dont il va hériter un jour.

Source : Médiapart.fr

Claudine Attias-Donfut est sociologue, directrice de recherche à la Caisse nationale d'assurance-vieillesse (CNAV). Elle vient de publier, avec François-Charles Wolff, Le Destin des enfants d'immigrés, un désenchaînement des générations (Stock). Cet ouvrage rend compte d'une enquête menée auprès de 6 200 immigrés de toutes nationalités, âgés de 45 à 70 ans, qui ont également été interrogés sur le destin de leurs enfants. Ce travail bat en brèche un certain nombre d'idées reçues sur les immigrés et l'intégration scolaire et professionnelle de leurs enfants.

Vous montrez, dans votre enquête, que les enfants d'immigrés sont, en grande majorité, sur la voie de la réussite...

Effectivement. Les enfants d'immigrés réussissent bien à l'école, comparativement au reste de la population. Dans les catégories sociales les plus défavorisées, ils réussissent même mieux que ceux des autochtones. La migration joue un rôle d'aiguillon : le projet migratoire parental doit s'accomplir dans la réussite scolaire et l'intégration des enfants. Chez les immigrés, il y a un désir très fort de mobilité sociale, de s'élever au-dessus de sa condition.

Peut-on dire globalement que l'intégration des enfants d'immigrés est réussie ?

Si on prend le critère de la réussite scolaire, oui. Mais cela ne suffit pas, on le voit avec l'intégration professionnelle, où les résultats sont plus nuancés. Ainsi, parmi les diplômés, les enfants d'immigrés ont plus de risques de chômage. En revanche, il n'y a pas de différence entre les taux de chômage des enfants d'immigrés non diplômés et ceux du reste de la population dans la même situation.

Encore ne faut-il pas généraliser. Dans leur ensemble, les Portugais ont un taux de chômage inférieur à la population française. Notre enquête fait apparaître un taux de chômage un peu supérieur chez les Algériens et les Marocains, mais pas chez les Africains, les Tunisiens et les Turcs. Ce qui tend à montrer que le taux de chômage n'est pas nécessairement dû qu'à la discrimination : il peut aussi s'expliquer par d'autres facteurs, notamment par le choix de la filière suivie.

Quelle est la part des discriminations dans ces barrières à l'emploi ?

Le phénomène n'est pas aussi général qu'on le pense. Lorsque l'on demande aux personnes si elles ont eu le sentiment d'avoir été discriminées en fonction de leurs origines, une majorité répond "jamais". Ceux qui déclarent le plus souvent être discriminés, tout en restant minoritaires au sein de leur groupe, sont les Africains de l'Afrique subsaharienne, puis, dans des proportions équivalentes, les Maghrébins et les Asiatiques.

Le vécu de la discrimination n'est pas aussi répandu qu'on pourrait le croire, mais il est aussi parfois minimisé par les intéressés. Les jeunes, notamment, ne se vivent pas dans la victimisation. Il existe certes des cas de discrimination dure, pouvant aller jusqu'à des violences. Mais le vécu d'expériences positives, par le biais de rencontres avec des personnes tolérantes, contribue grandement à atténuer le sentiment global de discrimination.

Vous avez également enquêté sur le sentiment d'appartenance des immigrés de la première génération...

Le sentiment d'appartenance à la communauté française est important chez les immigrés de première génération même pour ceux qui n'ont pas acquis la nationalité française. Il n'est pas circonscrit à la citoyenneté, il est fondé sur la participation à la vie sociale, à la culture, à la langue.... La protection sociale est également un facteur important d'adhésion à la France, comme l'expriment les immigrés retraités : la reconnaissance d'une vie de travail par la perception d'une pension de retraite donne un sentiment d'appartenance à la société. Les valeurs de solidarité, de justice et d'égalité qui se jouent à travers la protection sociale sont de puissants facteurs d'intégration.

L'identité nationale ne se réduit donc pas au fait d'avoir la nationalité ?

Non, même si la carte d'identité renforce incontestablement le sentiment d'identité nationale. L'identité nationale n'est pas univoque, elle est polymorphe. Il y a plusieurs appartenances. Pour les immigrés de première génération, certains se sentent d'abord appartenir aux pays d'origine puis en second lieu à la France, pour d'autres, c'est l'inverse. D'autres encore, notamment parmi les Européens, se disent avant tout citoyens de l'Europe. Il est frappant de voir que l'adhésion à l'identité française est plus importante chez les immigrés non européens que chez les Européens. Ils aspirent fortement à participer à la communauté française.

Pour les enfants, en revanche, appartenir à la France va de soi. Etre intégré peut se jouer de différentes façons. Cela peut vouloir dire vouloir être reconnu au même type que n'importe quel autre Français. Ou être intégré sans être nié dans ce que je suis, dans ma culture d'origine.

Dans votre enquête, vous montrez que la grande majorité des immigrés ont le sentiment d'être sur le chemin de l'ascension sociale par le biais des générations qui leur succèdent. Deux catégories font pourtant exception, une partie des Algériens et des Noirs africains...

L'ascension sociale chez les Algériens est très nette. Ce n'est pas forcément le cas chez les Africains, du fait qu'une grande partie de l'immigration est issue des élites urbaines qui, une fois en France, ne retrouvent pas leur statut. Ce sont les seuls à avoir un taux d'ascension sociale plus faible que les autres immigrés. C'est en outre un problème pour l'Afrique, qui se vide de ses élites.

Algériens et Africains se rejoignent en revanche sur le sentiment de déclassement réel ou vécu comme tel, mais pour des raisons très différentes. Chez une partie des Algériens, c'est l'héritage de la guerre d'Algérie et des relations tourmentées entre la France et l'Algérie qui pose problème. Ce passé ne passe pas et suscite un ressentiment à l'égard de la France, le sentiment de ne pas être aimé.

Dans le cas de l'Afrique noire, les séquelles de la colonisation sont moins vives. Mais on observe un grand décalage dans les modes d'éducation et les structures familiales entre l'Occident et l'Afrique. L'éducation en Afrique est l'affaire de la famille élargie et du groupe : les parents n'ont pas le rôle exclusif de l'éducation. Le rapport entre enfants et adultes est très différent, soumis à une discipline stricte et un respect absolu des aînés. Les Africains sont scandalisés par la façon dont les jeunes sont éduqués en Occident. Pour les enfants, se retrouver entre ces deux modèles éducatifs peut être très perturbant.

Que vous inspire le débat sur l'identité nationale ?

Je doute de son opportunité. Lancer un tel débat implique que l'on vivrait une crise identitaire, ce qui, de mon point de vue, n'est pas le cas. Il existe certes des problèmes réels dans ce qu'on appelle les zones sensibles, et il est urgent de les résoudre. Mais on a tendance à les généraliser à tort à tous les immigrés et à leurs enfants, ce qui alimente les peurs. A trop insister sur les difficultés des immigrés, que ce soit pour les accabler ou pour les victimiser, on occulte la réalité de l'intégration, somme toute très banale, de la très grande majorité d'entre eux.

Il serait plus utile de débattre de notre modèle d'intégration. A mon sens, il faut tourner le dos à l'idée d'assimilation des étrangers, qui nie les différences et l'identité de chaque personne dans son appartenance. Il faut conserver l'esprit de l'intégration à la française en reconnaissant l'existence d'identités multiples. Améliorons l'enseignement de la langue française, préservons le creuset de l'école républicaine. Développons la participation à la société. Et en même temps, acceptons de reconnaître les autres religions, et la diversité de notre pays.

La France est un vieux pays d'immigration qui s'ignore. Elle est constituée de citoyens de toutes origines, qui en font sa richesse. Elle doit apprendre à le reconnaître, sans cécité sur ses origines, en acceptant la diversité de ces influences.

Source : Le Monde

Amnesty International a accusé jeudi Eric Besson de "détourner" hors d'Europe les demandeurs d'asile, alors que le ministre de l'Immigration affirme que les procédures de droit d'asile sont utilisées par des candidats à l'immigration.

M. Besson "est le champion de la défense de Frontex (l'agence européenne de surveillance des frontières); il cherche à détourner les demandeurs d'asile vers des procédures de renvoi en amont", a déclaré à l'AFP Patrick Delouvin, chargé des questions de l'immigration au sein sein de l'ONG.

"Il veut qu'il y ait des contrôles qui se fassent au plus près des pays de départ ou de passage (Libye, Maroc, Mauritanie) pour que les refoulements soient de plus en plus efficaces", a-t-il dénoncé.

Le ministre a confié mercredi à l'AFP sa volonté de s'attaquer à ce qu'il a qualifié de "supermarché" de l'asile politique, "une catastrophe absolue pour la tradition d'asile et pour l'espace Schengen" de libre-circulation au sein de l'Union européenne.

"Il est de plus en plus difficile d'arriver à la procédure d'asile" parce que "des systèmes dissuasifs sont mis en place" aux frontières, a confirmé de son côté le directeur général de France Terre d'Asile (FTA), Pierre Henry.

"Plus vous bloquez le guichet de l'émigration régulière et économique, plus il y aura des stratégies de contournement; il en va ainsi", a-t-il ajouté en contestant une hausse du nombre de demandes d'asile en Europe, passé selon lui de 400.000 dans l'Europe à 15 à 230.000 dans l'Europe à 27.

Entre 1954 et 1974, a-t-il encore dit, le nombre de demandeurs d'asile était en moyenne de 5.O00 "alors qu'il y avait des dictatures en Europe: Espagne, Grèce, Portugal".

Les ressortissants de ces pays "ne prenaient pas le chemin du contournement" de la procédure "parce qu'il y avait l'émigration économique", a-t-il observé.

Source : AFP

A l'heure de la controverse sur l'identité nationale, beaucoup feignent d'oublier que la France, depuis près de 150 ans, est une terre d'immigration. Au XIXe siècle, alors que ses voisins envoyaient des millions d'émigrants vers l'Amérique, la France accueillait déjà des travailleurs venus de toute l'Europe et cette politique s'est poursuivie tout au long du XXe siècle. Ce brassage qui a transformé en profondeur le visage de la France a fait de l'Hexagone l'un des pays les plus multiculturels du monde. La France, résume l'historien Gérard Noiriel, est ainsi devenue "l'Amérique de l'Europe".

Cette longue histoire a diversifié en profondeur l'origine des Français : selon les démographes Catherine Borrel et Patrick Simon, un quart des enfants de moins de 18 ans qui vivent sur le territoire français ont au moins un grand-parent maternel né à l'étranger. "La France, à la différence de ses voisins, est un vieux pays d'immigration, explique le démographe François Héran dans Le Temps des immigrés (Seuil, 2007). A de rares interruptions près, comme la crise des années 1930 ou le choc de 1974, elle accueille des migrants depuis le milieu du XIXe siècle."

En 1891, la France comptait ainsi plus d'un million d'étrangers venus de Belgique, d'Italie, d'Allemagne, d'Espagne ou de Suisse. "Ils seront rejoints dans l'entre-deux-guerres par les Polonais, les Russes et les Arméniens, écrivent Catherine Borrel et Patrick Simon dans Histoires de familles, histoires familiales (INED, 2005). La reconstruction et le décollage économique des années 1950 et 1960 verront les flux d'émigration s'intensifier." La France des "trente glorieuses" accueille alors des Algériens, des Portugais, des Marocains et des Tunisiens.

Au début des années 1970, alors que la crise pétrolière se profile, l'immigration de travail qui avait nourri les flux migratoires de l'après-guerre est rigoureusement encadrée : suspension de l'immigration des salariés, instauration d'une politique de retours volontaires (le "million Stoleru"), expulsion de ceux que l'on n'appelle pas encore les sans-papiers.

Sous l'effet de ces restrictions, les flux migratoires se stabilisent : la France compte 4 millions d'étrangers en 1982, 4,1 millions en 1990, 4,3 millions en 1999, 5 millions en 2006, soit entre 7,4 % et 8 % de la population française. Un chiffre étonnamment stable : contrairement à ce que l'on croit souvent, la proportion d'immigrés ne varie guère depuis le début des années 1980. Associée à un taux de fécondité record - le plus élevé de l'Europe des Vingt-Sept -, cette stabilisation des flux migratoires fait aujourd'hui de la France une exception par rapport à ses voisins. Selon Eurostat, l'immigration contribue à hauteur de 20 % à la croissance de la population française, contre 60 % en Irlande, 70 % au Danemark, 75 % en Belgique et... 86 % en Espagne ! "Dans l'Europe des Vingt-Sept, la croissance démographique est principalement due à l'immigration, sauf en France, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne", constate Giampaolo Lanzieri dans une note d'Eurostat.

Si l'immigration s'est stabilisée, son visage, en revanche, s'est transformé. Aux jeunes célibataires venus du Maghreb pour travailler en usine dans les années 1970 se sont substitués peu à peu des femmes et des enfants accueillis dans le cadre du regroupement familial. "Au fil du temps, les raisons de migration ont changé et, depuis 1974, elles ont essentiellement trait à des motifs familiaux", soulignent Olivier Monso et François Gleizes, dans une étude publiée en novembre par l'Insee. Les pays d'origine, eux aussi, se modifient : les immigrés viennent de terres de plus en plus lointaines, comme l'Afrique subsaharienne et l'Asie du Sud-Est.

Cette longue histoire de l'immigration française a donné naissance à un phénomène que la plupart de ses voisins ignorent : l'émergence de deuxièmes, voire de troisièmes générations d'immigrés. "Le reste de l'Europe, à l'exception de la Suisse et, dans une moindre mesure, de l'Allemagne fédérale, ne connaît pas au même degré ce phénomène, écrit François Héran dans Le Temps des immigrés. L'Angleterre a longtemps pratiqué des échanges intenses avec les pays du Commonwealth peu propres à stabiliser les secondes générations. Au sud de l'Europe, l'immigration est trop récente pour que le problème se pose."

Au fil des décennies, ces deuxièmes, voire troisièmes générations ont façonné en profondeur le visage de l'Hexagone, laissant croire à beaucoup de Français que l'immigration ne cessait de croître. Selon les travaux de Catherine Borrel et Patrick Simon, la France comptait ainsi, en 1999, 4,5 millions de descendants d'immigrés : la deuxième génération représentait alors 7,7 % de la population totale, soit presque autant que la première génération (7,4 %). Au total, sur les 58 millions d'habitants que comptait la France en 1999, près de 9 millions étaient soit des immigrés, soit des descendants d'immigrés.

L'origine de cette deuxième génération reflète l'histoire des vagues migratoires françaises : la deuxième génération italienne est de loin la plus nombreuse (22,6 %), devant l'algérienne (14,1 %), l'espagnole (12,9 %), la portugaise (10,4 %) et la marocaine (9,1 %). "On voit tout juste apparaître les deuxièmes générations d'Afrique subsaharienne et turque, qui, dans les années à venir, occuperont une place plus importante", soulignent Catherine Borrel et Patrick Simon. En 1999, elles ne représentaient respectivement que 5,6 % et 3,4 % des deuxièmes générations.

La singularité de la France réside dans cette longue histoire, qui a fait du brassage l'une des constantes de notre politique démographique : au fil des décennies, elle a créé des deuxièmes, des troisièmes, voire des quatrièmes générations qui ont diversifié l'origine des Français. "Près d'un Français sur quatre a au moins un grand-parent immigré et l'on arriverait sans peine à un Français sur trois avec une génération de plus", estime ainsi François Héran. Selon l'ancien directeur de l'Institut national d'études démographiques (INED), l'immigration, sans être jamais massive comme elle l'est en Espagne depuis quelques années, a constitué une "infusion durable".

Source : Le Monde

26 Janvier 2010 à 19h, à la villa des arts de Rabat, présentation de Envie de Maroc, avec le concours du CCME.

Dans le cadre de sa collection réalisée en collaboration avec les éditions Le Fennec pour promouvoir les marocains du monde, le CCME (Conseil de la communauté marocaine à l'étranger) a le plaisir d'annoncer la publication de l'ouvrage de Jamal Belahrach Envie de Maroc aux éditions Le Fennec. Le livre est disponible à partir du 1er janvier 2010.

Le ministre de l'immigration, Eric Besson, a dénoncé, mercredi 2 décembre, des propos "xénophobes" d'un maire UMP. Parlant de "dérapages", le ministre "dénonce" dans un communiqué "des propos inacceptables" après que, "en marge d'une réunion locale organisée dans le cadre du grand débat sur l'identité nationale, André Valentin, maire de la commune de Gussainville [40 habitants, ndlr], dans la Meuse, a déclaré publiquement : 'Il est temps qu'on réagisse, parce qu'on va se faire bouffer. Y en a déjà 10 millions, 10 millions que l'on paye à rien foutre.'"

Actuellement en déplacement au Kosovo, M. Besson "dénonce ces propos xénophobes qui sont intolérables et a sollicité le préfet de la Meuse afin d'envisager les suites qui devront y être données", selon le communiqué diffusé par son ministère. Dans une interview au Post.fr, André Valentin a précisé ses propos : "Faire venir des immigrés, c'est possible, mais il faut leur donner un travail, un logement décent. (...) Si on en a besoin, pourquoi pas ? Si l'immigré travaille, qu'il ne me fait pas chier avec sa religion et qu'il respecte le drapeau français, ça ne me pose pas de problème."

Eric Besson a par ailleurs exigé que le site Internet ministériel du débat sur l'identité nationale soit expurgé de "messages racistes" ayant échappé à la vigilance de ses services. "Si l'immense majorité des 40 000 contributions reçues sur le site Internet du grand débat sur l'identité nationale sont parfaitement respectueuses de nos principes républicains, un petit nombre d'entre elles présentent un caractère raciste et xénophobe", note le ministre.

Il admet entre autres qu'"une dizaine de ces contributions ont échappé aux efforts de l'équipe de modération, qui avait reçu la consigne de supprimer ces messages racistes et xénophobes tout en veillant à éviter les accusations possibles de censure". M. Besson "en a exigé le retrait immédiat et a demandé qu'un onglet permettant aux internautes de signaler les contributions litigieuses soit inséré aujourd'hui même sur le site".

Source : Le Monde

Maroc Telecom a annoncé une nouvelle baisse substantielle des prix des communications à l'international pour tous les appels fixes et mobiles à destination de l'étranger, et ce à partir du mardi 1-er décembre.

Selon un communiqué de Maroc Telecom parvenu mercredi à la MAP, cette réduction des tarifs permet "au plus grand nombre de ses clients de communiquer davantage et à moindre frais avec leurs proches résidant à l'étranger".

S'agissant des appels émis à partir d'un téléphone fixe, Maroc Telecom offre une baisse de 33 pc sur les tarifs de communication en heure creuse vers toutes les destinations, et de 14 pc sur les tarifs en heure pleine des communications vers les mobiles d'Europe du Nord et du Sud ainsi que d'Afrique du Nord.

Concernant les appels émis à partir des cartes mobiles Mobisud, Maroc Telecom réduit les tarifs d'appel vers toutes les destinations internationales en les alignant sur les nouveaux tarifs appliqués aux communications à partir du fixe.

Le forfait de 30 heures de Phony international passe de 249 dirhams TTC à 199 DH TTC par mois, soit une baisse de 20 pc, ajoute la même source.

Source : MAP

Des universitaires et responsables marocains et espagnols animent, jusqu'au vendredi à Tanger, les 3e  journées de dialogue euro-marocain rentrant dans le cadre des cours d'automne de l'université de Cadiz (Espagne), sur le thème de l'Union pour la Méditerranée (UPM).

Cette rencontre, initiée en coopération avec la Fondation des Trois Cultures et l'Université Euro-méditerranéenne (EMUNI), vise, suivant une approche multidisciplinaire, un échange des idées sur la coopération transfrontalière entre les pays de l'UPM, indique la MAP.

Les participants mercredi à la première journée de ce colloque, organisé dans le cadre de l'Espace universitaire du Détroit (AUE), ont noté que depuis la création de cette union en juin 2008, le Maroc comme l'Espagne ont ressenti la nécessité de jouer un rôle de premier plan dans cette démarche pour éviter de se voir reléguer à une position d' « acteurs passifs » dans la dynamique euro-méditerranéenne de coopération multilatérale.

Outre les questions traditionnelles comme l'immigration et la sécurité, l'UPM s'est proposé d'apporter des visions nouvelles pour promouvoir la coopération dans des domaines tels le développement durable, les autoroutes maritimes et l'environnement, a-t-on affirmé, soulignant que la mise en œuvre  de cette volonté nécessite le renforcement de la coopération multilatérale aussi bien au niveau étatique que décentralisé, rapporte la MAP.

Les intervenants à cette première séance, tenue en présence de l'Ambassadeur d'Espagne à Rabat, du consul général de l'Espagne à Tanger et du président de l'université Abdelmalek Essaâdi, ont également souligné le statut avancé accordé au Maroc dans ses relations avec l'UE.

Ce statut est le fruit des relations privilégiées et de longue date qu'entretient le Royaume avec l'Europe, ainsi que de l'image que le Maroc s'est forgée auprès des partenaires internationaux en tant qu'Etat de droit résolument orienté vers la démocratie et la promotion des droits de l'Homme, a-t-on estimé.

Ces journées d'études se poursuivront jeudi et vendredi avec des interventions et débats notamment autour des relations Maroc-Espagne-UE, du binôme migration/développement et de l'environnement méditerranéen.

Source : La Vie eco

La 1re rencontre du Forum permanent de dialogue arabo-africain sur la démocratie et les droits humains se tiendra du 7 au 9 décembre, au siège de la Ligue des États arabes au Caire (Égypte), afin d'examiner l'impact des flux migratoires dans ces deux régions.

Organisé par l'UNESCO et le Conseil égyptien des droits de l'Homme et placé sous le haut patronage de Suzan Mubarak, Première Dame d'Égypte, le Forum permanent de dialogue arabo-africain sur la démocratie et les droits humains se concentrera sur les migrations dans les régions arabe et africaine. En présence de son Président d'honneur, Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie et ancien Président du Sénégal et de son Vice-Président, Boutros Boutros-Ghali, Président du Conseil national des droits de l'Homme d'Égypte et ancien Secrétaire général de l'ONU, son objectif est de fournir aux gouvernements de ces deux régions des informations susceptibles de les aider à élaborer et à mettre en place des politiques plus conformes à la réalité des flux migratoires.

A cette occasion, des experts africains et arabes sur les migrations animeront deux ateliers : l'un intitulé « Politiques nationales sur les migrations - Apporter de la cohérence aux politiques d'immigration et d'émigration en respectant le droit des migrants », l'autre « Migration inter-régionale et accords régionaux sur les mouvements humains ».

La cérémonie d'ouverture réunira, notamment, la Directrice générale de l'UNESCO, le Sous-Directeur général pour les sciences sociales et humaines, le Directeur du Bureau de l'UNESCO au Caire, ainsi que des haut-représentants d'organisations internationales et régionales telles que l'Organisation internationale de la Francophonie, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme, l'Union africaine, le Parlement panafricain, le Parlement arabe de transition, l'Union inter-parlementaire Arabe, l'Union parlementaire africaine, la Commission africaine des droits de l'Homme et des Peuples, l'Organisation arabe pour l'Éducation, la Culture et les Sciences ainsi que l'Organisation islamique pour l'Éducation, les Sciences et la Culture.

Des représentants des institutions nationales des droits humains, d'ONG ainsi que des parlementaires venus d'Afrique et de la région arabe participeront également à ce Forum.

De nombreuses questions, toutes particulièrement pertinentes pour l'Afrique et les États arabes, seront abordées, telles que les migrations de transit, l'intégration et la protection des migrants ; le cadre international légal et normatif des droits des migrants ; leurs droits politiques et ceux du travail ; la ratification et la mise en œuvre de la Convention internationale sur les droits des travailleurs migrants et leurs familles ; l'autorisation de résider, de s'installer, de travailler ou d'acheter des biens immobiliers ; ou encore l'état des politiques régionales pour la gestion des migrations internationales.

Il sera aussi question de la coopération pour lutter contre les migrations irrégulières, de maximiser les opportunités pour les migrants réguliers, de la transition migratoire ratée, des migrations de retour, de la migration circulaire et du refoulement des migrants.

Les participants discuteront également de l'état de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, avant de conclure ce 1er Forum par l'adoption d'une Déclaration et de recommandations.

Boutros Boutros-Ghali, dans un entretien accordé à SHSregards en septembre dernier, insistait, ainsi, sur « l'importance de démocratiser la mondialisation » et de renforcer « la solidarité Sud-Sud ».

Il s'agira ainsi, durant ce Forum, de s'interroger sur la possibilité de capitaliser sur les bénéfices engendrés et formuler de meilleures politiques ? Quel est le rôle des acteurs non-étatiques dans les processus migratoires ? Devrait-il y avoir des institutions ad hoc telles qu'un forum mondial pour coordonner les efforts de tous les acteurs impliqués ?

Source : L'Unesco

Un mémorandum d'entente a été signé le mardi à Casablanca entre l'Agence nationale des ports (ANP) et l'Autorité portuaire de la ville de Motril (APM), localité du sud d'Espagne, a-t-on appris auprès de la MAP. L'objectif est la création de lignes maritimes entre les ports marocains de Nador et d'Al Hoceima et celui de la capitale de la Costa tropical.

Les deux parties, représentées par leurs directeurs respectifs, Mohamed Jamal Benjelloun pour l'ANP et Angel Diaz Sol pour l'APM, ont convenu de trouver ensemble les moyens nécessaires pour établir des liaisons maritimes entre le nord-est du Maroc et Motril, située dans la province de Grenade. Pour se faire, un comité de suivi permanent a été mis en place pour s'occuper d'un plan d'action et pour assurer le suivi des projets.

La convention signée vise aussi la promotion des ports respectifs et l'échange d'expérience. De même, la mise en place des liaisons entre Motril et cette région marocaine renforcera les lignes déjà existantes entre l'Andalousie et le Maroc en particulier, et entre l'Espagne et le Maroc en général.

Les lignes maritimes déjà existantes entre l'Espagne et les villes de Nador et Al Hoceima sont, Almeria-Nador et Almeria-Al Hoceima. Chaque année de nombreux marocains vivant en Europe utilisent ces lignes maritimes pour rejoindre les côtes rifaines.

Source : Yabiladi

Selon un sondage Ifop, 41 % des personnes interrogées s'opposent à l'édification de lieux de culte musulmans contre 22 % en 2001.

Si les Suisses ne s'étaient préoccupés des minarets, la France les aurait probablement ignorés. Mais une fois le sujet lancé, l'opinion s'est enflammée. Quelque 46 % des Français interrogés par l'Ifop sont favorables à leur interdiction. Près de 40 % les acceptent et 14 % ne se prononcent pas. «Les Français sont partagés, note le responsable du sondage Jérôme Fourquet. Mais la crispation autour de l'islam n'a jamais été aussi forte.»

Ce ne sont plus seulement les minarets qui fâchent, mais bien les mosquées. Seuls 19 % des Français acceptent qu'on en construise si des fidèles les demandent. C'est la proportion la plus faible de ces vingt dernières années. Tandis que le nombre d'opposants a retrouvé le niveau des années 1980. «À l'époque, le Front national émergeait, tout comme SOS-Racisme et les grandes manifestations», rappelle Jérôme Fourquet. En 1989, 38 % des Français refusaient de voir une mosquée près de chez eux. Les décennies suivantes voient ce rejet faiblir. En 2001, y compris après les attentats du 11 Septembre, il ne restait qu'un noyau de 22 % d'opposants. Les autres ayant alors rejoint le camp des indifférents (46 %). «En 2009, avec le retour des tensions, l'opinion s'est radicalisée sur la place de l'islam en France et se prononce clairement contre sa visibilité», analyse Jérôme Fourquet. Quelque 41 % des sondés refusent maintenant la construction d'une mosquée.

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«Comme si vingt ans de droit à la différence ou encore la laïcité positive prônée par Nicolas Sarkozy n'avaient été qu'un discours de surface, sans prise avec le pays», soulève l'Ifop. Le président avait même envisagé de toiletter la loi de 1905 pour permettre le financement public du culte musulman. Tandis que les services de l'État priaient les maires de s'impliquer pour sortir l'islam de lieux de culte insalubres. Or, cette «normalisation» de l'islam voulue par le gouvernement et les élites politiques se révèle brutalement à contre-courant de l'opinion. Le décalage est particulièrement marqué pour les électeurs de Nicolas Sarkozy. Ils sont 48 % à refuser l'édification de mosquées et 55 % à repousser les minarets. Et seulement 25 % (mosquées) et 33 % (minarets) parmi ceux qui ont voté Ségolène Royal ou François Bayrou.

Hormis les professions libérales, les plus jeunes et les plus âgés, tous se montrent réticents. Les ouvriers sont les plus mobilisés. 65 % contestent l'édification des mosquées, suivis par les professions intermédiaires, les artisans et les commerçants. Qu'ils vivent à la campagne ou en ville, les Français s'inquiètent. Et particulièrement dans le Nord-Est et le Sud-Est. L'Ile-de-France est moins crispée.

Sur le site du figaro.fr, près de 49 000 lecteurs ont répondu à la Question du jour de mardi « Faut-il interdire la construction de nouveaux minarets en France ? » pour plébisciter l'interdiction à 73 %. En Allemagne, Der Spiegel a obtenu dans les mêmes conditions 78 % d'opposants aux minarets. Alors même que l'immigration est mieux acceptée en France que dans les autres pays européens, selon les récents sondages, «l'islam inquiète. Il reste perçu comme une religion de conquête», décrypte-t-on à l'Ifop. «Son expansion et ses rites collectifs heurtent le fond catholique de notre société.» Le minaret, même sans muezzin, apparaît comme le symbole «trop voyant» de la présence musulmane en France. (Lire également)

Source : Le Figaro

Le Mazagan Beach Resort d'El Jadida accueille ce mercredi 2 décembre Betty_Batoul. La Belgo-Marocaine y présentera son premier roman, une note d'espoir pour ceux qui l'ont perdu, un livre pour ceux qui pensent que les rêves ne se réalisent pas.

« Un coquelicot en hiver? Pourquoi pas... » est le titre de ce premier livre, dans lequel Betty/Batoul veut donner à ses lecteurs la force de croire en leurs rêves. Le livre parle de son auteur, pour qui la vie n'aura pas toujours été tendre: naissance difficile, enfance et adolescence malheureuse, femme battue. Un personnage meurtri par les multiples coups durs, mais qui va s'accrocher à la seule chose qui lui reste : ses rêves.

Née à Bruxelles d'un mariage mixte belgo-marocain, Betty (Batoul est son prénom marocain) est de retour au Maroc pour présenter son œuvre. « Un coquelicot en hiver? Pourquoi pas... » est le premier d'une collection, à travers laquelle l'auteur abordera ses combats - souvent couronnés de succès - pour la quête du bonheur. Diplômée en informatique, elle termine actuellement une Licence Spéciale en Fiscalité. Elle est également diplômée du Conservatoire en art dramatique. Mère de 4 enfants, elle est passionnée de psychologie.

Source : Yabiladi

Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman, était l'invité du Talk Orange-Le Figaro. Il revient sur le référendum suisse sur les minarets, et l'éventualité d'une loi anti-burqa en France.

Source : Le Figaro

La ville de Marseille abrite du 12 au 14 mars 2010 le salon SMAP EXPO, un espace de rencontre à caractère commercial et culturel, destiné aux Marocains résidant dans les régions de Provence-Alpes-Côte d'Azur (Sud-Est de la France).

Le choix de Marseille pour abriter cette manifestation s'inscrit dans le cadre de la décentralisation que s'est fixée le SMAP.

Des concerts animés par des musiciens marocains et des rencontres-débat traitant des préoccupations des Marocains de l'étranger, particulièrement ceux résidant en France seront aussi au programme.

Le salon est aussi l'occasion d'exposer des offres immobilières spéciales Marocains Résidant à l'étranger.

Source : MAP

Le Maroc est confronté à un manque de ressources humaines hautement qualifiées. Mais il compte parmi les rangs de sa diaspora un nombre assez important de profils qui pourraient l'aider à comble cette carence. Abdellah Boussouf, Secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine résident à l'étranger (CCME) donne son point de vue sur la mise en relation (possible) entre ces compétences marocaines à l'étranger désireuses de s'exprimer au Maroc et les besoins des marchés en ressources du Royaume.

- Yabiladi : Etes-vous convaincu que les compétences des MRE sont nécessaires pour l'accompagnement du développement du Maroc ?

- Abdellah Boussouf : Il est évident de considérer que le Maroc a besoin de toutes ses ressources pour accompagner ses politiques et ses stratégies de développement. Le Royaume n'échappe pas à la problématique de la rareté des ressources face à des enjeux stratégiques. En même temps, il est conscient de la valeur quantitative et qualitative de son potentiel humain. Les différentes stratégies mobilisatrices de ce potentiel comme l'éducation, la recherche ou encore la formation professionnelle, partent du même diagnostic et se proposent de faire face à au même défi. C'est également dans cette perspective que depuis une dizaine d'années, une attention de plus en plus déterminée est accordée aux compétences marocaines résidentes à l'étranger pour contribuer directement aux chantiers ouverts ou encore servir de leviers scientifique, économique, social, dans des secteurs voire des niches nouvellement identifiées.

- La création du CCME s'inscrit-elle dans cette vision ?

- Tout à fait. Investi d'une triple mission de consultation, de veille et de prospective, le CCME est appelé à émettre des avis sur les projets relatifs au cadre règlementaire et législatif sur les orientations et les politiques publiques, ainsi que sur les évolutions prévisibles sur le plan politique, économique, social, culturel et scientifique. Les finalités du CCME sont claires avec l'amélioration des conditions de vie des marocains de l'extérieur, la consolidation de leur exercice plein et entier de la citoyenneté, le raffermissement de liens qui les unissent à leur pays et l'appel à la mise en place d'institutions efficientes.

Sur un plan purement opérationnel, en plus des instances de décision, le CCME est structuré en 6 groupes de travail : Droits des femmes et nouvelles générations, citoyenneté et participation politique, cultures, éducations et identités, administration, droits des usagers, et politiques publiques, cultes et éducation religieuse et diasporas scientifiques, techniques et économiques pour le développement solidaire.

- Le CCME a-t-il planché sur un plan d'action destiné à l'introduction de compétences au Maroc ?

- Dans son programme bi-annuel, deux axes fondamentaux ont été définis sur la question des compétences. Primo. Réfléchir aux obstacles qui pourraient empêcher ce potentiel de s'épanouir au bénéfice du développement du pays. Secundo. Soutenir l'action des associations de l'émigration impliquées dans le développement solidaire.

- Et sur le terrain des constats à ce jour ?

- Notre constat est triple. Il y a une concurrence internationale pour la captation des élites hautement qualifiées dont bénéficient principalement les pays du nord, des mutations radicales qui touchent ces compétences notamment leur féminisation et la transformation de leurs profils socioprofessionnels du à l'élévation du niveau d'éducation. De plus, il faut savoir que ces nouveaux migrants se caractérisent par une faible contribution aux flux des transferts financiers et par le coût conséquent de leur éducation et le coût d'opportunité à savoir la valeur qu'ils auraient créés s'ils étaient restés dans leur pays d'origine.

- Avez-vous mis sur pied une stratégie pour tenter de capter ces profils ?

- La stratégie défendue par le CCME s'articule autour de 5 idées principales. Reconnaître et valoriser la double appartenance de ces compétences. Une reconnaissance qui ne doit pas être contrariée au risque de compliquer leur mobilisation. Développer nécessairement la connaissance sur les diasporas et sur leur implication dans les projets et initiatives de développement en termes de réalisations et de bilans. Réfléchir et mettre en œuvre un partenariat entre acteurs publics et privés pour accompagner les initiatives des compétences scientifiques, techniques et économiques. En enfin, penser à l'environnement des acteurs et à leur accompagnement.

Source : Yabiladi

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