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12 Août - Rome - Divergences de vues en Italie sur la nouvelle loi instituant le délit de "clandestinité"

mercredi, 12 août 2009
La nouvelle loi sur la sécurité en Italie, qui institue le délit de "clandestinité", suscite un large débat sur la scène politique italienne partagée entre défenseurs de ladite loi, à l'image de la ligue du nord (droite-au gouvernement) qui y voit un coup d'arrêt au laxisme qui existait en la matière, et parties qui lui sont hostiles se recrutant en particulier dans les rangs de l'opposition de gauche.

Entre les positions tranchées des uns et des autres, existe un camp dont la position reflète un certain malaise concernant les tenants et aboutissants de la nouvelle loi. La circonspection y est généralement de mise de crainte des abus auxquels pourrait conduire cette loi dont les mécanismes relèveraient, selon certains, d'une époque désormais révolue.

Le débat s'élargit, bien entendu, aux simples citoyens qui n'hésitent pas à exprimer leurs positions, aussi dures soient-elles à l'endroit du gouvernement, au sujet de la nouvelle loi.

Ainsi, un lecteur du quotidien italien "Corriere della sera" s'est élevé, mercredi, avec véhémence contre la nouvelle loi sur la sécurité, affirmant que ce sera un "honneur" pour lui que de la violer et d'aider à sa violation.

"Les étrangers sans permis de séjour en Italie commettent à présent un délit, non pour ce qu'ils font mais pour ce qu'ils sont : des personnes sans papiers", écrit ce lecteur du "Corriere della sera", journal le plus vendu d'Italie avec 725.000 exemplaires.

Dans une opinion publiée sous le titre : "Stop à la solidarité", Marco Cattaruzza relève qu'en vertu de la nouvelle loi, entrée en vigueur samedi dernier, les immigrés sans papiers "ne pourront pas louer une chambre, épouser un(e) citoyen(ne) italien(ne), enregistrer leurs propres enfants au registre d'état civil, se faire soigner à l'hôpital ou envoyer de l'argent à la maison".

Et de souligner que les personnes en situation irrégulière "devront donc éviter le plus possible tous les services publics par crainte de se faire prendre dans une quelconque administration".

"Ce sera un honneur pour moi de violer et d'aider à violer cette loi", affirme-t-il dans la page "lettres et interventions".

La nouvelle loi sur la sécurité en Italie, adoptée en juillet dernier, prévoit pour le délit de clandestinité une amende de 5000 à 10.000 euros, assortie d'une expulsion immédiate.

Le même jour de l'entrée en vigueur de cette loi, le ministre italien de l'intérieur, Roberto Maroni, a publié le code de conduite pour la constitution des rondes citoyennes, "patrouilles" censées assurer la tranquillité publique dans les rues des grandes villes.

Selon un rapport de l'OCDE publié récemment, l'Italie compterait quelque 750.000 immigrés clandestins, soit 1,09 pc de la population italienne et 25,6 pc de l'ensemble des résidents étrangers dans la Péninsule.

MAP

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