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30 août - Bruxelles - L'UE veut sortir du chacun pour soi face à l'afflux d'immigrants

dimanche, 30 août 2009
L'Union européenne s'apprête à lancer plusieurs initiatives visant à répondre de manière plus concertée à l'afflux croissant d'immigrants en provenance des pays du Sud, alors que les drames se multiplient en Méditerranée et que l'Italie et Malte demandent de l'aide.

La semaine prochaine, la Commission européenne doit d'abord proposer la création d'un programme commun volontaire pour l'accueil de réfugiés bénéficiant de l'asile dans des pays hors d'Europe mais ne pouvant y vivre durablement.

L'exécutif européen va tenter ensuite d'initier un "partage du fardeau" entre pays européens pour soulager La Valette et Rome dans la prise en charge des immigrants. Suivront enfin début octobre des propositions sur l'harmonisation des procédures d'asile entre Etats.

Le commissaire européen chargé des questions d'immigration, Jacques Barrot, présentera mercredi sa première proposition sur la "réinstallation" des réfugiés.

L'idée serait que les pays de l'UE se fixent des objectifs annuels d'accueil de ces réfugiés, Irakiens partis en Syrie ou en Jordanie, Somaliens ayant fui au Kenya ou réfugiés soudanais au Tchad par exemple.

Il s'agit de personnes dans l'incapacité de faire leur vie dans les pays où ils ont trouvé refuge, car ces Etats n'ont pas les moyens de les aider ou parce que les réfugiés s'y sentent en danger.

Les pays de l'UE ne fournissent aujourd'hui qu'une faible contribution à l'effort international dans ce domaine, ce qui "a un impact négatif sur son ambition de jouer un rôle de premier plan dans les affaires humanitaires internationales", souligne la Commission pour justifier son projet.

L'an dernier, ils n'ont pris en charge que 6,7% des 65.596 réfugiés de cette catégorie. L'Allemagne a récemment accepté d'accueillir 2.500 Irakiens de Syrie et d'Irak.

Bruxelles voit aussi dans sa proposition un moyen d'éviter "les terribles tragédies" en Méditerranée qui voient des clandestins utiliser des passeurs peu scrupuleux pour tenter de gagner les rives européennes à bord d'embarcations de fortune, souligne un porte-parole de la Commission, Dennis Abbot.

L'Italie et l'île de Malte, en première ligne, se plaignent régulièrement du manque de solidarité européenne. "L'Italie est un avant-poste mais l'immigration est un problème européen", vient de dire le ministre italien de la Justice, Angelino Alfano.

Pour tenter d'y remédier, la Commission européenne va aussi tenter d'ici fin septembre de mobiliser les autres Etats de l'UE afin qu'ils "partagent le fardeau". Et Bruxelles "va faire un effort financier pour aider les Etats" qui joueront le jeu, a promis M. Barrot.

Concrètement, ses services préparent un projet-pilote visant à répartir à l'intérieur de l'UE des réfugiés échoués à Malte. La Commission espère avoir des propositions pour jusqu'à 2.000 d'entre eux.

A ce jour, seule la France a accepter de faire un geste en prenant en charge 92 migrants arrivés sur l'île.

"Si nous parvenons à faire fonctionner le système cela réduirait vraiment la pression que doivent supporter certains Etats", a indiqué à l'AFP le ministre suédois chargé de l'immigration, Tobias Billström.

Toutefois, il faudra veiller à "ne pas créer un appel d'air" en suggérant que les portes de l'immigration clandestine vont s'ouvrir, prévient le ministre.

"Il ne faut pas donner le sentiment que ces transferts de solidarité vont signifier plus de +laxisme+ de la part des pays de premier accueil", lui a récemment fait écho son collègue français Eric Besson.

Pour y remédier, l'UE veut notamment une procédure harmonisée pour gérer les demandes d'asile, afin de n'accueillir que "ceux qui ont vraiment besoin d'une protection internationale", selon M. Barrot.

AFP

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