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31 août - Genève - La peur de l'immigré serait due à un problème fiscal (étude)

lundi, 31 août 2009
Une étude sur la fiscalité des migrants publiée par le journal économique genevois +Le Temps+ critique les politiques consistant à rendre l'immigration plus difficile et à restreindre l'accès des migrants aux avantages sociaux.

L'auteur de l'étude, Tito Boeri, de l'Institut pour l'étude du travail, souligne que si l'Europe a accueilli ces 20 dernières années 26 millions d'immigrés et qu'elle est le lieu des politiques sociales les plus généreuses, paradoxalement, cette combinaison est créatrice d'exclusion sociale.

Pour Tito Boeri, les gouvernements ont répondu à ce défi en cherchant à limiter les flux migratoires et en compliquant l'accès aux "transferts sociaux" pour les migrants. C'est une grave erreur que la crise économique ne fait qu'aggraver et transformer en "arme d'exclusion massive", a-t-il estimé.

Analysant les perceptions à l'égard des immigrés, le chercheur relève qu'elles ne "cessent de se détériorer depuis des années et sont les plus négatives chez les Européens les moins formés".

Il observe par ailleurs le rôle déterminant de la "position fiscale nette" des immigrés, affirmant que c'est de loin le principal facteur de perceptions négatives.

Le fait que les immigrés paient moins d'impôts que les indigènes ne signifie pas qu'ils soient un fardeau fiscal, rappelle l'étude. En effet, il est possible que, parallèlement, ils fassent moins appel que la moyenne aux prestations sociales. L'analyse montre qu'ils obtiennent davantage de prestations d'assistance sociale et d'aide au logement que la moyenne. Ils sont par contre sous-représentés dans les bénéficiaires de rente vieillesse, de prestations maladie et chômage. Ils reçoivent moins de prestations santé et plus d'aides à la formation.

Les différences sont assez élevées entre les pays, mais en général plus de 50 pc des migrants sont contributeurs nets à l'Etat social. Le taux monte à 92 pc en Espagne et 84 pc en Belgique, et tombe à 49 pc en Suède et 44 pc en France.

Le niveau de formation explique les variations, selon Tito Boeri qui fait remarquer que pour le migrant comme pour l'indigène, plus ce niveau est élevé et plus la position fiscale s'accroît. Or, elle ne cesse de baisser depuis des années parmi les immigrés.

Devant cette situation, les gouvernements limitent l'immigration et réduisent l'accès aux prestations sociales pour cette population, une voie qui n'est pas efficace, selon l'auteur, estimant qu'un accès plus difficile aux prestations sociales va ralentir l'assimilation et peut accroître les activités illégales, donc réduire les contributions fiscales.

Tito Boeri propose trois pistes de réflexion, dont la première, appliquée en Suisse, consiste à introduire un système de points pour encourager l'immigration la plus qualifiée. La deuxième consiste à harmoniser les prestations sociales en Europe et la troisième à augmenter la composante contributive de l'Etat social.

L'Institut pour l'etude du travail est une institution qui élabore des programmes globaux de réforme du marché du travail à travers le monde.

MAP

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